Had et Frankie

Had avait commencé par m’inquiéter, dès le matin, il avait besoin de moi. Je le connaissais assez pour savoir que s’il avait besoin de moi, l’heure était grave.
Il m’avait appelé, et j’avais compris. D’un certain point de vue, j’étais rassurée que ce ne soit pas plus grave. Je raccrochais d’avec Hadryin. J’allumais un joint, prenant quelques minutes pour réfléchir, regardant la fumée sortir de ma bouche. Est-ce que je pouvais l’aider ? De toute évidence, oui. Il ne m’aurait pas appelé s’il avait pensé le contraire. Je me disais moi aussi que je pouvais trouver une solution.
Après avoir fumé mon joint, je me jetais sous la douche, en ressortant, j’avais mes cheveux blonds mouillés mais vraiment aucune envie de les sécher. J’attrapais un tee-shirt Eleven Paris, il était bien assez grand pour passer pour une robe, courte certes, mais peu importe. C’était parfait.
Je trouvais une paire de baskets blanches et ma veste. Bon, j’aurais pu faire des efforts vestimentaires, mais je me disais qu’Had ne m’en tiendrait pas compte.
J’allumais une cigarette en quittant mon appartement, fermant derrière moi.
Je décidais d’aller jusqu’à chez lui à pied, ça me laissait le temps de réfléchir à comment j’allais faire pour aider Had avec son « problème ».
« Salut, mademoiselle. » lançais une voix dans mon dos. Je me retournais, le regard noir, la cigarette dans la bouche. Un mec d’environ 40 ans se trouvait en face de moi. « Je peux faire quelque chose pour toi ? » Je le tutoyais, j’en avais rien à foutre. J’avais autre chose à faire, là tout de suite. « Peut-être bien… » lâcha-t-il, en faisant des mouvements explicites du bassin. Je m’approchais de lui, attrapais son entre jambe avec ma main et serrant de toute mes forces. « Je suis pas d’humeur, alors va sauter ta femme et lâche moi. »
Je me retournais et reprenais ma route en direction de l’appartement d’Had.
J’arrivais en bas, j’écrasais ma cigarette et me dirigeais en direction de la porte d’entrée. Je devais avouer que j’avais un peu froid. En plein décembre, sortir avec les jambes à l’air comme je venais de le faire, même à San Francisco, ça restait relativement de l’inconscience.
Je sonnais plusieurs fois, à la porte. « Livraison, dépêche-toi de m’ouvrir. » m’écriais-je.
Je posais mes mains sur mes hanches, un sourire aux lèvres, en attendant qu’il daigne m’ouvrir. Je voulais dédramatiser la situation, autant que possible.

Ca devait faire deux semaines maintenant que j'étais totalement K.O .Impuissant. La joie pour un prostitué. Je pouvais pas. Y avait rien qui m'activait en bas. C'était la lose. je ne vous le fais pas dire. En plus de ça, je sortais pas de mon lit. J'allais pas Burlesque. Non j'avais trop la honte de ce qu'il m'arrivait. Ah, je voulais m'enterrer vivant. Je sais pas mais j'en pouvais plus. Je voulais que ça re-fonctionne ce truc. ELLE avait quand même pas pu m'enlever toute ma liberté. Elle avait pas pu faire ça. Je la méprisais pour ça en ce moment. Comment elle avait fait ça? Putain comment? Que quelqu'un me le dise. Bref, ceci dit je suis toujours impuissant, mes clientes commencent à trouver mon excuse de "j'ai une grippe, je peux pas vous servir" minable et un peu trop longue. Seulement, je me vois mal leur dire : " je suis impuissant pour le moment". J'allais perdre ma clientèle et ma réputation pour sûr. Quoique cette dernière devait surement déjà être au bas fond des égouts de SF. Bref. J'avais demandé à Frankie de venir m'aider. Je suis sûr qu'elle a une solution à mon problème. Elle peut m'aider. En tout cas, il faut qu'elle m'aide, parce que ça devient sérieux like hell. Putain il faut qu'elle réussisse.

Soudain, la sonnette retenti. Yes, ma sauveuse était là. Enfin. J'ai vite mis un jeans et un t-shirt. Cheveux bataille de Waterloo mais c'est pas grave. Et je suis allée ouvrir la porte. Heureusement que Clyde et leila n'était pas à la maison. putain, si jamaisi ls rentraient. Non pas possible. Leila était à l'école et Clyde à la fac donc bon aucun risque. Frankie et moi avions l'appartement pour nous et donc étions tranquilles pour trouver une solution à mon problème. Bref, I was saying. Frankie était là en petite tenue. On voit qu'elle sait comment s'y prendre sauf que ça me faisait rien de la voir comme ça. Normalement, ça me donnait des envies de voir des jeunes filles habillé dans ce genre d’attirail mais là. Niet. Pitié Frankie aide moi. Je voulais la supplier. Je l'ai laissé entrer avant de me tourner vers elle, de poser mes mains sur ses épaules et de la regarder droit dans les yeux avec un air sérieux.

« Pitié Frankie...je t'en supplie aide moi...J'en peux plus...fais quelque chose...ça devient super urgent...»