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 Let's Have Some Fun [feat Domenico]
i'll be fine once i'll get it, i'll be good

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Anonymous
Invité
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Dim 25 Sep - 17:53

    Rarement, on pouvait dire que j'étais quelqu'un de fatigué. La plupart du temps, je faisais des nuits de quatre heures de sommeil et j'étais en pleine forme. C'était un rythme de vie que j'avais acquis depuis tellement longtemps que cela ne me gênait même plus. Quand j'avais sept ans, cela était différent. Lorsque je me réveillais la nuit et que je ne pouvais trouver le sommeil, je devais rester sagement dans mon lit en attendant que je retrouve l'envie de me rendormir. L'attente était très longue puisque je ne pouvais rien faire. À cette époque, je n'ouvrais même pas la bouche pour m'adresser à qui que ce soit et je n'osais même pas discuter avec moi-même dans le plus profond de ma tête. J'évitais de tomber dans mes pensées, donc, à vous deviez imaginer comment je devais trouver le temps long! J'étais immobile, les yeux ouverts, à fixer le plafond et à attendre le déluge. C'était infernale. Vint ensuite mon adoption par les Hutchersons qui améliora mes troubles nocturnes. Comme j'étais libre d'aller où bon me semblait dans cette maison, j'avais le loisir de m'occuper quand mon esprit refusait de roupiller. Alors, surtout dans les premiers mois de vie à Hawaï, je sortais dehors par la fenêtre de ma chambre sans alerter Grace et Georges. J'étais tellement habile et silencieux que personne n'avait connaissance de ma disparition momentanée. À 8 ans, j'étais déjà en train de me promener seul sur la plage, sans surveillance. Ainsi, ce fut de cette manière que je commençais à habiter mes nuits courtes. Jamais personne n'eut vent de mes évasions répétées. C'était un secret trop bien gardé dans les profondeurs de la nuit.

    Ces derniers temps, j'avais toujours été fidèle à mes habitudes: quand je me couchais tôt, je me réveillais vers 1 heure du matin, en plein milieu de mon cauchemar. Et ainsi, cela décalait dépendant de l'heure à laquelle j'allais me mettre au lit. Sauf que, petite différence: depuis quelques semaines, je revenais toujours exténué à la maison. Je faisais des journées d'entre 10 et 12 heures de travail sans grande plage de repos. Au début, tout allait bien: même si je travaillais fort, je continuais d'avoir mes périodes d'insomnie, mais cela n'affectait pas mon moral et mon énergie du lendemain. Pourtant, plus les semaines passaient et plus cela ne s'arrangeait pas. Cela dégradait même. Cette dernière semaine avait d'ailleurs été le comble de l'horreur: cela faisait deux jours que je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit. J'avais essayé des somnifères, des calmants et même une tisane, mais cela n'avait pas fonctionné. Ajouté à cela la fatigue accumulée depuis presque un mois, je savais que j'étais sur le bord de la crise de nerfs. Voilà pourquoi je n'avais pas été des plus plaisants avec Denver à la fête foraine: mon système nerveux court-circuitait. Il fallait que je trouve du repos, mais pour le moment, j'avais un film à regarder avec Denver donc cela pouvait attendre. Donc, quand j'étais entré, machinalement je m'étais dirigé vers le sofa puisque j'avais une énorme envie de m'écraser. Dès que je fus assis, je remarquais que mes paupières s'étaient instinctivement baissé. Si je l'avais vu venir celle-là! Pas du tout! D'ailleurs, Denver me rappela à l'ordre en me demandant de ne pas m'endormir. Je me donnais une petite claque sur la joue pour me secouer un peu.

    Le film de Will Smith semblait bon, mais mon esprit était maintenant catalogué dans une tout autre dimension. Insérant ensuite le DVD dans le lecteur, Denver vint me rejoindre en s'apitoyant sur moi. Elle avait préparé du pop corn, mais pour le moment, je n'en avais aucune envie donc je n'y touchais pas. Même si je mettais toute mon restant de concentration sur le film, je perdais rapidement le fil de l'histoire et cognais des clous. Denver ne sembla pas s'en apercevoir puisqu'elle était absorbée par le film. Je trouvais tout de même étrange que j'arrivais à trouver sommeil ici alors que c'était impossible chez moi. Je penchais ma bouche proche de son oreille.

    - Je reviens. Je vais à la salle de bain.

    Je me levais paresseusement et me dirigeai vers la salle de bain pour uriner. Une fois le tout accompli, je jetais un regard dans la glace en constatant que j'avais une mine affreuse. Je me passais un peu d'eau dans le visage et en profitais aussi pour retirer ma chemise couverte de bière, gracieuseté de Denver. Torse nu, je constatais tout de même que toutes ces heures d'acharnement au boulot avaient été bénéfique pour mes tissus musculaires. J'allais me diriger vers le salon, mais l'envie de regarder le film ne me vint pas. J'allais donc discrètement dans sa chambre et je me laissais tomber lourdement sur le lit, sans même rentrer dans les couvertures. Étalé comme une étoile, j'avais l'air fou. Je n'étais pas encore endormi, mais le sommeil me gagnait tranquillement. Si Denver me découvrait, j'en aurais certainement conscience.
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Denver Hopkins
Denver Hopkins
all i care about is friendship
AVATAR : Jana
✱ ÂGE : 34
✱ QUARTIER : Sunset
✱ COLOCATAIRES : Mickey et Snow
all i care about is friendship
Dim 25 Sep - 18:45

    Domenico avait l’air complètement exténué. Je le voyais à ses cernes, ses yeux qui se fermaient tous seuls ou encore sa façon de se tenir sur mon sofa. Je pouvais me traiter d’égoïste car je le forçais presque à regarder un film avec moi, alors qu’il préférait sans nul doute dormir tranquillement. De mon côté, j’étais fatiguée certes mais je pouvais tenir pour un film qui durait à peine deux heures. C’est sûr, je ne travaillais pas autant que Domenico. Moi je faisais mes sept heures quotidienne et je rentrais chez moi. Le problème qui s’imposait avec le métier d’avocat, c’est que je ramenais souvent du travail à la maison et c’est ça qui se révélait être le plus compliqué à gérer. Je finissais souvent tard le soir, et vu que j’étais une grande dormeuse, le sommeil me manquait assez souvent. J’attendais donc toujours mes fins de semaine avec impatience car je faisais tout, dans la mesure du possible, pour ramener le moins de travail chez moi et ainsi profiter de mon lit ou d’autres activités qui s’offraient à moi. Pour ce week end, je n’avais encore rien de prévu donc je profitais de l’instant présent avec Domenico. J’avais tout bien installé, le film commençait et de délicieux pop corn magouillaient dans ma bouche. De plus, j’étais super bien installée sur Domenico, son épaule était très confortable. Que demander de plus? Cette fin de soirée allait se dérouler tranquillement, sans aucune folie et sans aucun problème.

    D’ailleurs, je me concentrais vraiment sur le film. Cette histoire d’un homme seul avec son chien dans New-York, ça captait mon attention et je ne savais pas pourquoi. Je suivais l’histoire avec grand intérêt que je ne me souciais même pas si Domenico faisait de même. C’est dire, quand il m’annonça qu’il allait à la salle de bain, j’avais vaguement hoché la tête sans quitter les yeux de l’écran de ma télévision. Alors que je n’avais plus d’appuis pour mettre ma tête, comme Domenico était partit, je m’allongeais de toute ma longueur sur le sofa, demeurant bien concentrée sur ce qui se déroulait dans l’histoire du film. Je n’avais toujours pas compris que ce film parlait d’hommes infectés de virus et transformés en zombis, mais le suspens était à son comble. Les minutes passaient et le film s’assombrissait de plus en plus. Complètement à fond dans l’histoire, je serrais doucement le coussin contre moi. Les minutes passèrent et au bout d’un certain moment j’eus un déclic. Où était Domenico? Perplexe, je me levais de mon sofa et j’attrapais la télécommande du lecteur DVD pour mettre le film sur pause. Une fois que ce fut fait, je tendis l’oreille à la quête du moindre bruit. Aucun. L’incrédulité commençait franchement à me gagner. Où était-il passé? Il m’avait dit qu’il allait revenir. Laissant le film sur pause, je me levais complètement de mon canapé et je me mis à marcher le long de mon couloir, pour aller en direction de la salle de bain. Mais avant d’y arriver, je m’arrêtais devant ma chambre. Avec la faible lumière qui venait du salon, j’apercevais quelque chose.

    M’approchant plus du cadran de la porte, j’aperçus enfin la forme définitive de Domenico qui gisait sur mon lit. Il était allongé et… sans t-shirt. J’eus d’abord cru qu’il l’avait fait exprès. Mais je laissais cette pensée de côté pour m’approcher de lui. Je m’assis doucement sur le rebord du lit à la hauteur de sa tête. Rien que de le voir comme ça me faisait sourire.

    « Hé, Dom? » murmurai-je.

    L’envie me prit de passer ma main dans ses cheveux et c’est ce que je fis. Le pauvre, il était vraiment exténué. Rien que de le voir comme ça, ça me donnait aussi envie de me coucher. Je savais qu’il ne dormait pas, mais il était bien sur le point de tomber dans les bras de Morphée tôt ou tard. J’eus alors une idée. Je me levais du lit et j’allais dans le salon pour tout éteindre. Le film, tant pis, je le verrais demain ou une prochaine fois. Je passais une nouvelle fois dans ma chambre pour attraper mon pyjama qui ressemblait plutôt à une jolie nuisette puis j’allais dans la salle de bain pour l’enfiler, ainsi que de me démaquiller et de passer une crème. Au passage, je pris la chemise de Domenico du sol et j’allais la mettre dans la machine à laver. Une fois le tout terminé, je rentrais pour la dernière fois dans ma chambre et je me rassis sur mon lit. C’était un lit deux places mais sur le coup, Domenico prenait bien toute la place. Et je savais qu’à moi seule, il me serait impossible de le pousser. Rien que de voir ses muscles qui m’étaient maintenant très bien exposés, je savais que je n’avais aucune chance. Je me penchais alors vers lui :

    « Tu me fais de la place? »

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Anonymous
Invité
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Lun 26 Sep - 1:03

    Mise à part mes cauchemars répétitifs me ramenant sans cesse à la terrible plaie de ma vie, j'étais quelqu'un qui rêvait peu. Enfin, si je rêvais, je ne me souvenais guère lorsque j'ouvrais les yeux. Enfant, je me souvenais qu'à l'heure du coucher, je demandais toujours à ma mère de me raconter une histoire avant de dormir pour être sûr de pouvoir en rêver. Celles-ci étaient souvent composées d'animaux féroces et sauvages, d'explorateurs des zones dites sauvages et de grands trésors laissés par les anciens peuples autochtones - toutes des références à l'histoire de l'Amérique latine, ma mère n'ayant pas connu autre chose faute d'une si pauvre éducation. Je me plaisais toujours à l'entendre me raconter des légendes qui existaient ou des histoires qu'elle fabriquait de toutes pièces, au gré de son imagination. N'empêche, quand elle quittait la chambre, je fermais toujours les paupières très fortes pour garder les images produites par mon cerveau dans ma tête pour qu'elles me suivent même dans le sommeil. Évidemment, j'en avais plus mal à la tête et cela ne fonctionnait jamais. Je me réveillais toujours au son du coq, le lendemain matin, ayant de nouveau échoué. Je n'avais jamais lâché prise et recommençais chaque soir, me disant que cette fois-là, ça serait la bonne. Vint ensuite l'accident. Et là, je regrettais d'avoir souhaité de prendre conscience de mes rêves. La première nuit, dans le camp de réfugiés, je m'étais réveillé en hurlant de panique: je ne savais pas encore différencier réalité de fiction. Puis, au lieu de m'extasier d'avoir enfin le pouvoir de savoir à quoi je rêvais, je maudissais le ciel qui m'avait envoyé une malédiction.

    Les choses ne s'étaient pas améliorées en grandissant. Si autrefois on entendait un cris enfantin percer l'obscurité de la nuit, c'était maintenant un hurlement d'homme qui résonnait dans le silence. Chaque nuit, je n'y échappais pas. Et étrangement, même si tranquillement je me sentais tombé dans un sommeil, j'eus cette forte interrogation: qu'arriverait-il si, en plein milieu de la nuit, je me réveillerais de la même manière que toutes les nuits précédentes? Tout seul dans mon appartement, cela n'embêtait que moi et les locataires du dessous - quoiqu'ils étaient avertis de mes problèmes. Là, si cela se produisait, j'allais prendre Denver par surprise et sûrement l'inquiéter inutilement. Je lui avais déjà parler vaguement de mes problèmes d'insomnie, mais je n'étais jamais rentré dans les détails. Comment prévenir la situation? L'avertir? J'allais tout de même l'inquiéter. Le dernier de mes souhaits était qu'elle me dise d'aller consulter pour ses problèmes récurrents. Mes parents adoptifs me l'avaient suggéré, il y a déjà longtemps de cela, mais javais refusé en prétendant que cela s'arrangerait avec le temps. Même s'ils avaient vu que je continuais à faire de tels cauchemars, ils n'avaient jamais osé me redemander si j'avais besoin d'aller à un spécialiste, car ils savaient que je voulais régler ce problème par moi-même et ce, même si cela prenait du temps. Je savais qu'avec Denver, cela serait différent. Elle voudrait m'y amener le plus tôt possible. M'enfin, même si je n'avais pas la foi, je priais pour que cela ne se produise pas ce soir. On avait eu une soirée assez difficile: il ne fallait pas en ajouter.

    J'oubliais tout cela quand je sentis Denver s'asseoir sur le lit juste à côté de moi. Elle sentait bon. Elle murmura mon prénom. J'aimais quand elle le faisait. Dans sa bouche, ça sonnait tellement bien. Je me plaisais à l'entendre m'appeler encore et encore. Quand elle passa la main dans mes cheveux, je ne pus m'empêcher de sourire et d'avoir un mini frisson à l'appréciation de cette douce caresse. Elle ne resta pas longtemps et quitta sa chambre. Je n'avais pas bougé d'un poil et j'avais toujours les yeux fermés. Elle devait être en train de ramasser un peu le salon, arrêter le film et s'apprêter à me rejoindre. J'entendis des bruits sourds dans la salle de bain voisine jusqu'à ce que j'entendis le bruit des interrupteurs se refermer, me signalant qu'elle quittait la salle de bain. Une dizaine de minutes après son départ, elle était de retour. Quand elle me demande de me passer, je me donnais une poussée sur le côté et me tins sur mon côté gauche. Du même coup, j'en profitais pour me glisser sous les couvertures en retirant mes chaussures, le tout à moitié endormi. Une fois dans le confort des couvertures. Je me retournais pour que mon visage soit face à elle. Une fois qu'elle m'eut rejoint, j'entourais son corps de mes bras. Comme ma température corporelle était très chaude, j'étais certain que je pouvais réchauffer Denver dans mes bras. Mes mains s'attardèrent sur le tissu de sa nuisette, en satin. C'était si doux. Je pouvais même sentir la douceur de sa peau sous celle-ci. Si je n'étais pas crevé, je serais carrément en état d'être excité.

    Mes yeux ouverts dans l'obscurité, je l'observais méticuleusement. Je passais un long moment sans rien dire.

    - T'es belle Denver, murmurai-je à moitié endormi.

    J'allais déposer un petit baiser sur ses lèvres, un baiser qui faisait en sorte que nos lèvres se touchaient à peine. Gardant les clos, je m'adressais de nouveau à elle.

    - Sois à moi.

    À ces mots, je me sentais de plus en plus fatigué et le sommeil me tendait les bras.
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Denver Hopkins
Denver Hopkins
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Lun 26 Sep - 11:42

    Il fallait avouer que le sommeil me gagnait peu à peu également. Avant de quitter le salon, j’avais jeté un coup d’œil à l’horloge au dessus de la télévision qui affichait 22h33. Il n’était pas si tard, mais je sentais mes paupières me piquer légèrement. Et puis le fait de tout éteindre et d’enfiler ma nuisette me mettait carrément en condition pour aller dormir. Il n’y avait qu’à voir l’attitude de Domenico, ça me donnait aussi envie de m’étaler comme ça dans mon lit. La soirée avait mal commencée mais j’avais la sensation qu’elle allait très bien se terminer. Et c’était tant mieux. Quand je mettais ma crème de nuit sur mon visage, je me disais indirectement que c’est la première fois que j’allais dormir avec quelqu’un. Et avec un homme, qui plus est. J’avais l’impression qu’involontairement, Domenico m’initiait à tous genres de choses. Et ce n’était pas plus mal, il y avait un début à tout quand même. Et j’étais heureuse de débuter avec lui. J’aurais très bien pu le faire dormir sur le canapé. Sans aucun problème d’ailleurs. Mais non, je voulais le sentir près de moi. Et puis pour lui, je pouvais arrêter de me montrer égoïste pendant un moment. Rien que de le regarder lorsque j’étais dans le cadran de la porte, je sus que j’avais pris la bonne décision. Il ne faisait rien de spécial, il était étiré comme une étoile sur mon lit, et pourtant il me faisait sourire. Ca relevait du miracle chez moi. C’est alors sans aucun problème, que je m’approchais de lui et lui demandait de se pousser pour me faire de la place.

    Une fois qu’il se mit sur le côté, j’entrais à mon tour dans mon lit, soulevant mes draps pour me mettre confortablement à l’intérieur. Alors que j’essayais tant bien que mal de remettre ma nuisette en place –ce genre de choses, c’est bien beau, mais c’est chiant à la longue-, je me retournais pour me mettre face à Domenico et je découvris qu’il avait eu la même idée. Mes yeux s’habituaient assez vite au noir et je commençais à le voir assez distinctement. Je sentis ses mains m’entourer. Je me laissais faire, sentant de plus en plus sa chaleur m’envahir. Quant à moi, je posais mes mains sur son torse -comme à mon habitude-. Sous la paume de mes mains, je sentais ses muscles qu’il avait dû acquérir avec beaucoup de travail et beaucoup d’acharnement. Et il fallait avouer que c’était du beau travail. C’était drôle parce que c’est la première fois que je me permettais de les toucher. La dernière fois, je lui avais presque obligé à enfiler un vieux t-shirt à mon père pour arrêter de regarder en biais dans cette partie de son corps. Il savait sans aucun doute qu’il me produisait un certain effet vis-à-vis de ça. En même temps, quelle fille pourrait ne pas y résister? D’autre part, de mon côté, je sentais ses mains sur mon dos, le parcourant légèrement par-dessus ma nuisette. Je me sentais extrêmement bien ici. Je levais mes yeux pour croiser son regard qui me fixait aussi. Nous restâmes en silence pendant un certain moment. Je ne voulais surtout pas le briser. J’avais l’impression d’être comme dans un rêve.

    Terminant par le briser, Domenico me dit que j’étais belle. Si ça avait été dans une autre situation, j’aurais sûrement éclaté de rire ou répliquer quelque chose comme à mon habitude. Mais là, je ne répondis même pas. Je savais que mon regard suffisait. Je sentis alors ses lèvres effleurer très légèrement les miennes, comme un baiser chaste. C’était cool parce que je ne sentais pas sa barbe sur le coup. Mais je savais pertinemment qu’il était crevé alors je n’en demandais pas plus. Alors que je me serrais un peu plus contre lui, il ajouta quelque chose d’autre : il voulait que je sois à lui. Un peu perplexe par ses paroles, je levais mes yeux vers lui. Il avait à présent les yeux clos et j’étais presque sûre qu’il était sur le point de s’endormir.

    Je laissais planer le silence un petit instant. Pendant ce temps, j’enfouissais mon visage dans le creux du cou de Domenico et je fermais à mon tour les yeux :

    « Mais je suis déjà à toi Domenico. » soufflai-je doucement.

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Anonymous
Invité
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Mar 27 Sep - 4:54

    [HJ: J'ai fait le rp plus court vu mon emploi du temps chargé. Je ferais du mieux que je peux pour rattraper mon écart.]

    Je n'avais pas entendu la réponse de Denver, mais j'osais espérer qu'elle était douce de la manière dont j'avais prononcé mes mots. D'ailleurs, la dernière chose que mon subconscient retint fut la sensation que Denver se blottissait contre moi. C'était agréable. Après cela, pouf! Je n'avais tout oublié. Curieusement, je me sentais lourd comme une roche. Quand j'avais les paupières fermées, je pouvais les sentir me piquer tellement que je croulais sous la fatigue. En plus, le lit de Denver était vraiment confortable. C'était un paradis. Je me sentais caler dans son matelas: j'étais persuadé qu'il était orthopédique. Toute une différence si on comparait à celui que j'avais chez moi: un matelas dure que j'avais trouvé sur le bord d'un chemin. Encore heureux que j'étais jeune et en bonne santé, car il pourrait me donner de vilains maux de dos. C'était sans parler de l'obscurité totale dans laquelle nous étions plongés. J'allais au moins pouvoir espérer dormir un peu plus longtemps demain matin. Chez moi, c'était tout le contraire: l'unique pièce dans laquelle je vivais avait des stores, oui, mais la lumière du jour pouvait quand même les percer ce qui faisait en sorte que tôt le matin, on était forcé de se lever. Oh non! Je commençais à prendre goût à l'appartement et à la chambre de Denver. Il ne fallait pas que je commence à abuser. Je me contenterais de profiter de la chance qui passe, car une bonne nuit de sommeil comme celle-là ne repassera pas plusieurs fois. Ainsi donc, emmitouflé dans les couvertures, je me laissais emporter par les bras de Morphée.

    Étrangement, mais aussi heureusement, je ne me suis pas réveillé cette nuit. C'était la première fois que cela m'arrivait depuis que j'avais 7 ans. Je ne m'étais pas réveillé en criant, en expiant mon cauchemar. Je ne savais pas si c'était parce que je partageais mon lit avec Denver (ce qui était la première fois vu que d'habitude, quand j'avais des relations sexuelles avec une autre femme, je quittais immédiatement après les ébats) ou si c'était par mon accumulation extrême de fatigue. Néanmoins, le matin, quand je m'étais réveillé, ouvrant les yeux vers le plafond, je l'avais réalisé. J'espérais que c'était signe que tout allait aller mieux. Je l'espérais de tout mon coeur. Combien de temps avais-je attendu un tel miracle? Je ne saurais dire! Je me retournais sur le côté constatant que Denver était toujours profondément endormie. Elle avait un petit sourire quand elle dormait. On dirait presque elle souriait aux anges. On pouvait dire que si elle souriait peu dans la vie de tous les jours, endormie, elle y allait à coeur joie. Je dégageais un peu de ses cheveux sur le côté et lui donnais un petit baiser dans le cou. J'en profitais pour regarder l'heure: 8h30. Pour un lève-tôt comme moi, cela représentait toute une nuit de sommeil. J'en étais satisfait. Sans faire de bruit, je sortis du lit et de la chambre en fermant la porte très délicatement. Denver ne semblait pas avoir été troublée par ma sortie. Je décidais que j'allais me faire un café bien noir pour commencer la journée du bon côté. Heureusement que je n'avais pas pris de rendez-vous samedi: sinon, je serais déjà en retard.

    Alors que je m'exécutais avec la cafetière, j'entendis des coups à la porte. Intrigué, j'attendis un peu pour voir si c'était bien chez Denver qu'on cognait. Ayant la confirmation que ce l'était, je m'approchais de la porte et l'ouvris pour y découvrir un homme. Cet homme, je le reconnaissais parfaitement: c'était le père de Denver. J'avais une photo d'elle et lui sur Facebook. Je ne m'attendais pas à le voir débarquer ici. Lui, il ne semblait pas s'attendre à me voir là non plus. Torse nu, je ne faisais pas une très bonne impression: en tout cas, pour une première rencontre avec la fille qui m'intéressait, cela laissait place au malaise. Même si son regard était étrange, il avait un sourire à la figure. Je fus surpris de voir qu'il n'avait qu'un simple bagage de voyage qui, à première vue, semblait à moitié vide. D'ailleurs, il était un peu différent de la photo sur laquelle je l'avais vu: cheveux un peu longs retenus en couette et des lunettes rondes. Parents originaux? J'en avais la preuve là sous les yeux. Il prit les rênes de la conversation ne m'en laissant pas placer une.

    - Vous savez que vous auriez le corps rêvé pour être modèle? Je veux dire, pour les sculpteurs et les peintres. Vous y aviez pensé auparavant?

    Je fus tellement décontenancé par sa première réflexion et salutation que je ne réussis qu'à bafouiller un truc incompréhensible. De toute façon, il semblait s'en ficher royalement. C'était comme s'il s'était adressé à lui-même. Il rentra, détournant son regard de moi et commença à faire des remarques sur la décoration de la chambre. Vraiment, je me serais attendu à ce qu'il me jette un drôle de regard du style: que fais-tu torse nu chez ma fille? Vous avez batifoler? Même pas. Pour être marginal, il l'était.

    -Quelle connerie? As-tu vu ce vase? Cela a dû lui avoir coûté une fortune pour rien. Elle aurait pu demander à sa mère de lui en fabriquer un, elle aurait été ravie. Et toute cette décoration... voilà à quoi ce salaire astronomique lui sert. Bande de capitaliste! Encore heureux que je n'aie pas payé ces études pour encourager cette surconsommation bidon.

    Pauvre Denver! Je commençais à comprendre ce qui la tourmentait.

    - Un café? proposai-je poliment.

    Il refusa de la tête toujours absorbé par sa contemplation. Devais-je réveiller Denver ou la laisser dormir? Elle ne me pardonnerait pas de la sortir de ses rêves pour entrer dans un cauchemar. Je me contentais d'aller me servir mon café.
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Denver Hopkins
Denver Hopkins
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AVATAR : Jana
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all i care about is friendship
Mar 27 Sep - 19:28

    Après mes dernières paroles destinées à Domenico, je mettais blottie contre lui. Et là, je m’étais endormie de suite! Je n’étais pas spécialement fatiguée, mais c’était comme si sa chaleur corporelle m’avait littéralement assommée. Et c’était tant mieux, ce n’était pas mon truc de tourner et retourner dans mon lit pour essayer de trouver la bonne position pour dormir. Au moins là, c’était rapide et efficace. Et j’étais persuadée que Domenico avait fait aussi vite que moi. A croire qu’on était de vraies marmottes tous les deux. Pendant cette nuit, je rêvais de quelque chose d’étrange et d’agréable. J’étais dans une prairie, une très grande prairie bien verte à souhait et j’étais seule. Je ne savais pas ce que mon subconscient voulait me dire, mais d’un coup, deux enfants vinrent à ma rencontre. Une petite fille et un petit garçon. Ils avaient les mêmes traits que moi, c’était étrange. Les cheveux bruns, la petite avait les yeux sombres et le petit les yeux noisettes. Le plus bizarre encore, était que je ne les rejetais pas comme j’aurais pu rejeter d’autres enfants. Au contraire, je les tenais dans mes bras et je leur prenais la main pour courir dans l’herbe. Je me sentais bien, heureuse. C’est dire, j’éclatais de rire pour rien et je ne faisais que leur sourire. C’était bien un rêve ça. Jamais dans la vraie vie je pourrais réussir à me comporter de cette façon. A part bien sûr si l’on m’a droguée ou si je suis sous l’emprise de l’alcool ou des stupéfiants. Et encore, je ne crois pas avoir l’alcool joyeux vu comment j’avais abordé Domenico la première fois.

    Je ne me souvenais que de ces détails puisque je me mis à me réveiller lentement, doucement. Ma chambre était encore plongée dans le noir, mais en levant légèrement la tête j’apercevais l’heure sur mon réveil : 8h50. Je remarquais par la suite, l’absence de Domenico. Il devait être du genre matinal, ce qui était tout le contraire de moi. Mais j’avais fait une bonne nuit : j’avais presque dormit dix heures, ce qui était relativement beaucoup, et je me sentais bien. Peut-être pas jusqu’à dire que j’étais en pleine forme, car je venais à peine d’immerger. Je n’étais pas trop du matin. C’est donc avec douceur, que je reprenais conscience. D’abord, je m’étirais tout en restant couchée. Ensuite, petit à petit je me levais, posant un pied après l’autre par terre. En levant les yeux, je vis que Domenico avait fermé la porte de ma chambre. Il était mignon, il ne voulait pas que je me réveille à cause du bruit. Alors que je passais une main molle dans mes cheveux, en baillant légèrement, j’entendis des voix. Des voix lointaines mais perceptibles. La porte étant fermée je ne pouvais pas mettre de noms sur ces voix, mais j’avais comme l’impression que Domenico parlait à quelqu’un. Je me mis à me questionner de qui cette voix pouvait appartenir, mais rien ne me revenait à l’esprit. Pas de si bon matin. Et puis, Domenico aurait-il laissé entrer quelqu’un chez moi comme ça? Si c’était le cas, il allait falloir que je lui mette les choses au clair. Mais j’avais l’impression qu’il fallait mieux que je découvre par moi-même. Sans prendre la peine d’enfiler quelque chose par-dessus ma nuisette, je me levais du lit en vacillant légèrement puis j’ouvrais la porte. Je ne m’arrêtais même pas pour identifier la voix inconnue et je marchais jusqu’à elle, c'est-à-dire, le salon. A peine avais-je tourné au coin pour y parvenir, qu’une voix maintenant familière s’écria :

    « Ah! Ma fille! »

    Oui, c’était bien mon père qui se tenait là devant moi, les bras presque ouverts. Du coin de l’œil, j’avais remarqué Domenico vers la cuisine qui, j’en étais sûre, devait me regarder pour guetter la moindre de mes réactions. Et le fait est, que je tombais des nues. Je restais incrédule devant cette mauvaise surprise. Cette très mauvaise surprise. Moi qui croyais bien commencer ma journée du samedi. J’étais servie.

    « Qu’est-ce tu fais ici? » dis-je froidement.

    A ce que j’avais compris, il ne devait que venir dans le courant de la semaine prochaine! C’était Victoria qui me l’avait dit! Qu’est-ce qu’il faisait là alors? Un peu déconcerté, il fit un pas dans ma direction puis me répondit toujours avec un petit sourire :

    « Et bien je suis venu rendre visite à ma petite avocate. Je vois tu te plais bien ici. » fit-il en me montrant mon salon avec de grands mouvements puis en montrant ensuite Domenico du doigt.

    Je commençais à perdre patience. Oui, déjà. Avec mes parents, il n’y avait pas d’alternatives. Je soupirais fortement puis j’ajoutais :

    « Je crois que tu n’as pas compris. Tu n’es pas le bienvenu ici. Alors va-t-en. »

    Contre toute attente, au lieu de se déplacer en direction de la porte d’entrée, il posa sa valise par terre et se dirigea vers Domenico avant de dire d’un ton jovial :

    « Mais je ne pense pas que ce soit l’avis de ton charmant ami! On va discuter du monde capitaliste où tu vis... Sers moi du café finalement, fiston. » dit-il ensuite à l’attention de Domenico.

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Jeu 29 Sep - 2:28

    En fait, je me demandais combien de temps j'allais me retrouver seul avec Papa Hopkins. J'étais persuadé qu'avec la force de sa voix qui portait, il aurait pu réveillé les voisins de l'étage du dessous. Denver ne tarderait pas à pointer le bout du nez: cela semblait couler de source. En attendant, j'étais seul avec lui et ses réflexions. J'avais envie de le rencontrer même si Denver le décrivait comme tout un énergumène, débarqué de la planète Uranus. S'il était ainsi, je me demandais à quoi ressemblait sa mère. M'enfin, les gens différents, même originaux, cela ne m'avait gêné. J'étais bien dans la diversité. S'il y avait bien une chose que je n'étais pas, c'était la conformité. Chacun apporte sa propre couleur et c'était ça la beauté de la vie. Quand on se ressemblait trop, cela me tapait sur les nerfs. Mieux vaut être dévisagé parce qu'on n'est pas comme tout le monde que d'être le clone de son voisin. C'était mon opinion. D'ailleurs, j'avais souvent été considéré comme le «fou» de mon école. On pouvait même presque dire que certains me prêtaient des propos que je n'avais jamais dits. N'aimant pas aller fêter comme la plupart des jeunes de mon âge, j'étais pointé du doigt et on disait n'importe quoi à mon sujet. Cela était agaçant, mais je n'avais jamais changé pour les autres pour autant. Je m'en étais tenu à mes principes, mes convictions et mes goûts et c'était l'essentiel. Toutefois, le père de Denver ne faisait pas partie de ma catégorie: c'était le type qui n'avait pas conscience de son étrangeté. Il m'apparaissait qu'à travers ses yeux, il était normal et nous étions les bizarroïdes. C'était une opinion qui se défendait. En tout cas, moi, ça me faisait bien rire. Au moins, il n'y avait pas de faux semblants.

    Mais bon, je devais avouer que même si j'avais entendu bien des choses à son sujet, je ne pensais pas qu'il serait aussi... spécial. Je pensais que Denver en avait peut-être un peu trop mis: après tout, elle avait vécu presque vingt années sous son toit alors il était tout à fait naturel que ce qui pourrait paraître négligeable soit énorme à ses yeux. Néanmoins, en ayant vécu mon premier échange avec lui, je compris que Denver ne s'était pas trompée. J'avais à retenir que Denver n'exagérait jamais ou presque: tout ses propos étaient calculés et justes, comme une horloge suisse. Or, si cela l'embêtait, moi, cela m'amusait. Il me semblait sympathique malgré ses débordements. Bon, je ne l'avais pas eu comme père, mais il ne devait pas être si terrible. C'était sûr qu'il n'appuyait pas sa fille dans ses projets à cause de ses convictions - ce qui ne jouait pas en sa faveur -, mais j'étais sûr qu'il avait fait du bien. Ce n'était pas un monstre tout de même! Denver n'avait peut-être tendance qu'à retenir le mauvais et oublier le bon? Enfin bref, je ne voulais pas trop me questionner là-dessus. En fait, je voulais essayer de partir à zéro avec lui: oublier ce que Denver m'avait dit à son sujet pour m'en faire un propre portrait. C'était aussi l'une des raisons pourquoi je ne le jugeais pas. Je lui laissais sa chance puisque, visiblement, il semblait me laissait la mienne aussi. En me servant ma tasse de café noir, je jetais quelques regards curieux en sa direction, dissimulant un sourire. Denver pouvait-elle vraiment être son enfant? En tout cas, ils avaient le même nez et posture: c'était les seuls traits qui les unissaient. Au moins, on avait l'assurance génétique que les infirmières ne s'étaient pas trompés de chambre.

    La voix du père de Denver s'éleva soudain. Il s'exclamait ayant aperçu sa fille. Heureux qu'elle se soit réveillée, je me retournais vers elle murmurant sourdement du bout des lèvres: «Bon matin.» Mon sourire narquois aux lèvres lui témoignaient que je savais que cela devait être un rude matin pour elle, mais que je trouvais cela drôle de la voir patauger dans cette situation. De toute façon, j'étais là si les choses dérapaient. En tout cas, vu l'expression faciale de Denver, j'allais devoir m'interposer plus vite que prévu. Elle demanda d'abord à son paternel ce qu'il faisait ici, ce à quoi il répondit en évoquant qu'il venait lui rendre visite. Sa petite référence au fait qu'elle se faisait plaisir ici en me pointant m'arracha un sourire. Vu l'humeur massacrante de ma belle, j'en profitais pour le dissimuler en prenant une gorgée de café. Il était corsé, mais au moins il éclairait mes idées. Perdant patience, Denver lui ordonna de quitter les lieux alors qu'il venait à peine de poser pied dans l'appartement. Au lieu de se laisser intimider, Papa Hopkins déposa ses petits sacs sur le plancher, ignorant la consigne. Était-ce de la provocation ou de la pure innocence? Du moins, je voyais d'où Denver tenait sa tête de mule. Et voilà qu'il me mêlait à leur dispute! C'était plutôt délicat. Je ne savais pas si j'étais en position de négocier. Je n'étais même pas chez moi, je n'étais pas officiellement en couple avec Denver... Toutefois, confronter Denver à ses vieux démons du passé me sembla une idée alléchante. Quand il me demanda de lui servir du café, j'obéis.

    - Bien sûr. Ce n'est que du Colombien. Attendez que je vous fasse goûter le café d'Équateur: il vaut largement son prix.

    Je versais le liquide chaud dans la tasse et lui donnais la tasse qu'il accueillit avec précipitation. J'allais ensuite chercher ma tasse qui était restée sur le comptoir de la cuisine. J'en profitais pour passer à côté de Denver et lui chuchoter quelques mots à l'oreille. [/b]

    - Donne lui une chance Denvee, dis-je en laissant mon souffle chaud se répandre sur son cou.

    Je déposais un petit baiser sur le sommet de son crâne et récupérais ma tasse. J'allais ensuite m'asseoir à la table où il était. Je ne surveillais pas les actions de Denver, car je savais qu'elle mettrait un certain temps avant de se raisonner.

    - Alors Apollon, commença Monsieur Hopkins, tu dois bien avoir un prénom.

    La référence à mon corps d'Apollon me mit un peu mal à l'aise. Or, je ne me laissais pas impressionner: ce n'était probablement pas pour m'intimider. C'était sa façon d'être.

    - Domenico, répondis-je sans masquer mon accent espagnol.
    - Un latino-américain. Je l'ai tout de suite vu lorsque vous m'avez la porte. Ces peuples sont si accueillants et ils ont quelque chose dans leur façon de si... conviviale et chaleureux. Cela me rappelle d'ailleurs à quel point les Européens ont été honteux de saccager toute votre culture. Les Européens auraient dû être les convertis! Quel gâchis!

    J'eus un sourire voyant qu'il commençait de mini-monologue avec lui-même. Ces réflexions étaient aussi percutantes et hors normes.

    - Mais bon, poursuivit-il, il est évident que j'ai vu que tu étais un latino-américain: ton teint basané est pûr et naturel contrairement à tous ces italiens qui vont beaucoup trop souvent au salon de bronzage.

    Je pris une gorgée de café en riant intérieurement: il disait vraiment tout ce qu'il pensait.

    -Dis-moi, es-tu un métis ou un vrai latino?
    - Un vrai, répondis-je. Je savais qu'il n'irait pas à chercher plus loin pour savoir mes antécédents familiaux.
    - Si tu es un vrai, c'est que tu corresponds à plusieurs critères de ta nationalité. Je comprends pourquoi Denver t'a choisi pour passer la nuit: tu es bien équipé. Très bien même, devrais-je dire.

    Je me retournais vers Denver, un large sourire. Son père était d'un sérieux alarmant que c'était déroutant. Étais-je vraiment obligé de parler de parler de mes attributs physiques à la première rencontre avec mon beau-père? Il me semblait que oui. En tout cas, ça me gênait un peu, mais cela m'amusait avant tout.
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Denver Hopkins
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AVATAR : Jana
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✱ QUARTIER : Sunset
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Jeu 29 Sep - 19:14

    Si je ne m’en foutais de l’opinion que pouvait avoir mon père sur moi, j’aurais été vraiment gênée par la situation. Un père débarquant dans l’appartement de la fille y découvrant un homme torse nu et sa fille arrivant en petit nuisette en satin, ça créait sans aucun doute un certain malaise. Surtout si c’était la première fois que ledit père rencontrait le copain de sa fille. Autant vous dire que ce n’était pas la meilleure des présentations. Mais là, pour moi, je m’en foutais. Et je m’en foutais royalement. Que Domenico plaise à mon père ou pas, ça ne changerait rien. Je n’ai jamais suivis les conseils de mon père et je ne les suivrais jamais, c’était un fait indéniable. Si Domenico ne lui plaisait pas, tant pis, je n’en avais strictement rien à faire. Pas mal de filles font attention aux commentaires de leurs parents par rapport à leur petit ami. Moi, je ne faisais pas partie de celles-là. C’était même quasiment impensable pour moi. La seule qui pourrait peut-être me faire changer d’avis, ce serait ma sœur Victoria. Et encore, je ne me laissais pas si facilement intimider. Quand j’avais une idée quelque part, je ne l’avais pas ailleurs. De plus vu l’étrangeté de mon père, j’étais persuadée qu’il ne verrait pas la moindre faille en découvrant un homme à moitié nu dans mon appartement. En même temps, je n’avais jamais ramené de garçons à la maison. C’est simple, je n’en avais jamais eu. C’était plutôt Victoria, qui elle contrairement à moi, enchaînait les conquêtes à tout va. Je n’avais jamais été jalouse d’elle mais il était vrai que je me posais sans arrêt des questions par rapport à ça. Mais maintenant, tout cela était du passé. Même si j’avais l’impression d’y retourner, avec mon père présent dans mon appartement.

    Je ne savais même pas l’objet de sa venue à San Francisco. Victoria m’avait vaguement parlé qu’il venait y exposer quelques peintures et autres choses fanfreluches que je n’aimais pas, dans un petit studio au centre de la ville et qu’il allait voir si la ville elle-même l’inspirait en tant qu’artiste. Comme si des personnes allaient visiter son mini musée… Moi j’avais plutôt l’impression que j’avais quelque chose à voir là-dedans. Cela allait faire presque un an que j’avais quitté Philadelphie, me croyant débarrassée une fois pour toutes de ma famille… Et bien non! Un vrai cauchemar. La seule bonne nouvelle, c’est que ma mère ne l’accompagnait pas. Ca m’aurait mis plus de temps à me débarrasser de tous les deux en même temps. Mais j’avais l’impression que même mon père seul allait me causer du travail. Moi qui voulais mon samedi tranquille, j’étais servie. Alors que je lui demandais de quitter les lieux, il se débarrassa de ses quelques bricoles et se dirigea vers Domenico en prétextant que ce dernier voulait qu’il reste. Presque outrée par ce qu’il venait de dire, je lançais un regard en biais à Domenico, le questionnant des yeux. Lui, fit comme s’il ne m’avait pas vue et commença à servir du café à mon père, en lui proposant même un café tout droit de ses origines. J’étais tellement abasourdie par ce qui se déroulait devant mes yeux que je ne disais rien et je ne faisais que les suivre du regard. Alors que Domenico passait et repassait, il me dit à l’oreille de laisser une chance à mon père. J’ouvrais de grands yeux et je le regardais d’un air en lui disant que même pas en rêves. Oui, même pas en rêves je lui laisserais une chance. J’avais toujours eu cette image de lui et de ma mère qui me faisaient honte ou qui ne me suivaient pas dans mes projets. Je n’irais pas jusqu’à dire que j’eus une enfance malheureuse puisque je n’avais manqué de rien, mais d’un autre point de vue, je pouvais dire que je n’avais pas été totalement heureuse. J’avais travaillé dur pour en arriver là, et ceci sans aucune aide de mes parents. Il était donc hors de question qu’il empiète dans ma vie de cette façon là.

    Alors que je regardais toujours d’un air aussi noir mon père, je le surpris à commencer à taper la discussion avec Domenico. Et quelle discussion mon dieu! Non, mon père et ses dialogues ne m’avaient pas du tout manqués. Limite s’il pouvait même mal à l’aise le pauvre Domenico. Il n’arrêtait pas de le questionner sur ses origines et surtout sur son corps. J’étais persuadée que bientôt il allait lui demander s’il pouvait le peindre. Mais ce fut sa dernière réplique qui me réveilla. Domenico s’était tourné vers moi avec un grand sourire. Mon père venait juste d’affirmer qu’il savait pourquoi j’avais passé la nuit avec lui : à cause de sa montagne de muscles. Face à ses deux réactions, tant de mon père que celle de Domenico, je levais les yeux au ciel, exaspérée. J’avais l’impression que Domenico ne faisait aucun effort pour m’aider. Au contraire, il s’était assis près de mon père et avait gentiment répondu à toutes ses questions. Je me demandais s’il faisait tout ça pour que je fasse enfin la paix avec mon père. Et même si c’était le cas, j’en avais déjà assez. Bougeant enfin mes fesses, j’allais rapidement les rejoindre. Enfin, rejoindre était bien un grand mot puisque je ne m’assis même pas. Je restais debout et je posais mes mains sur la table, m’appuyant ainsi légèrement dessus, puis je me dirigeais à mon père d’un air effronté :

    « Mais arrête! Tu sais très bien ce que je pense de toi et de tes choses…farfelues. Alors pourquoi tu débarques ici, si tu sais que je vais te renvoyer dehors? »

    Mon père posa tranquillement sa tasse sur la table, remonta doucement ses lunettes rondes sur le haut de son nez puis tout aussi paisiblement, me fixa avant de me répondre :

    « Tu es ma fille Denver. Même si nous nous ne sommes jamais compris, il existe tout de même ce lien entre nous, tu ne peux le nier. Et puis quel père serais-je si je n’irais pas rendre visite à ma fille alors que je suis de passage là où elle habite? »

    Je soupirais fortement alors que je me remettais droite. Par la suite, je jetais un regard à Domenico à côté :

    « Et puis je n’ai pas choisi Domenico pour passer la nuit. » répliquai-je en reposant mon regard sur mon père.

    « Intéressant… Ma fille te plaît? » demanda-t-il ensuite soudainement à l’attention de Domenico.

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Ven 30 Sep - 2:37

    Ces derniers temps, quand j'étais au boulot, il m'arrivait de songer entre deux tâches à la première rencontre que j'aurais avec les parents de Denver. Comme première étape pour officialiser notre couple, cela en était une majeure. Je savais que pour elle, l'avis de ses géniteurs lui importait peu, mais j'étais conscient que c'était tout de même une rencontre pour nous deux. Même si la belle brune m'avait laissé entendre qu'il était hors de question qu'elle me présente ses parents ou que nous ayons les visité, je savais que tôt ou tard, ce jour fatidique arriverait. En fait, je ne pensais que ce jour serait aujourd'hui, car lui aussi m'avait pris par surprise, mais j'en étais heureux. Plus je réfléchissais, plus je pensais que j'avais vraiment envie d'être avec Denver. Nous nous étions peut-être chamaillé la veille sur des détails futiles et le ton avait grimpé sans une raison valable, mais je sentais que malgré tout, on était capable de passer au travers des tempêtes provoquées par nos deux forts caractères. J'avais le goût de m'investir et ce sentiment semblait être partagé. Alors, je ne voyais pas le problème. Pour moi, vouloir rencontrer son père et sa mère, c'était une façon de lui montrer que, peu importe qu'elle soit en froid avec ses parents, je me souciais de son bien être, de ses origines et de qui elle était avant que j'entre dans sa vie. Je n'étais pas le genre de mec qui craignait de rencontrer mes beaux-parents. Même, cela me rendait heureux. Je savais qu'aujourd'hui, elle ne m'avait pas présenté sur une base volontaire, mais d'un certain sens, je percevais qu'en faisant la rencontre de ses parents, cela prouvait encore plus ma valeur à ses yeux, prouvait que j'avais ma place même dans sa famille et surtout, que je n'étais pas un n'importe qui.

    Donc, j'avais toutes ces bonnes intuitions pour ma première rencontre avec mes beaux-parents. Je partais optimiste et convaincu. D'ailleurs, j'avais déjà essayé d'imaginer un peu le déroulement de la scène. Je m'imaginais un petit interrogatoire de base: quel métier fais-tu? Où vis-tu? As-tu des antécédents judicaires?, etc. Le tout suivi des sermons habituels: Ne brise pas le coeur de ma fille, ne t'engage pas dans cette relation sans y être totalement investi, ne fais rien que tu pourrais regretter, etc. Je m'étais imaginé, dans le fond, la scène typique de la première rencontre du petit ami avec les parents de sa copine. Sauf que, les parents de Denver n'avaient rien de typique - bien que je n'avais que son père en face de moi, mais je doutais que sa femme soit son opposé.- Il avait carrément l'air de se foutre combien je faisais par semaine ou encore si j'étais un mec rempli de vices ou plein de vertus. Il me regardait comme on regardait une oeuvre d'art: il se fiait à l'enveloppe pour juger le sens de l'oeuvre, en l’occurrence ma personnalité dans ce cas-ci. Il était un artiste dans l'âme: ça paraissait évident. La façon dont il tenait sa tasse, la façon dont il s'assoyait ou encore la façon dont son regard se déposait sur chacun des objets de la pièce laissaient transparaître l'artiste en lui. Alors, en vrai artiste, il avait des propos et des manières éclatées et désinvoltes. Toute idée préconçue que j'avais eu sur notre première rencontre s'était dissipé. Je n'aurais pas pu imaginer qu'on me tienne de tels propos. Or, ça me plaisait. J'aimais même mieux ce type d'interview que celui auquel j'avais pensé.

    Donc, au fil de la conversation, je le suivais dans ses réflexions incroyablement intelligentes, mais si peu partagées. Denver avait de quoi retenir de son père: ils n'avaient pas le même type d'intelligence, mais son père lui, avait l'intelligence d'un philosophe. Et franchement, même si ses propos étaient un peu décousus, sur certains points, il avait raison. Il manquait un peu de tact et de gêne, je le reconnais, mais il n'était pas fou ou perdu ce bonhomme-là. D'ailleurs, sa dernière phrase prononcée ne plut pas à Denver puisque son visage se crispa. Elle se pencha sur la table pour lui demander la vraie raison de sa venue. Je la trouvais rude, mais gardais mes réflexions pour moi. Ses parents, pas les miens. Elle les gérait comme elle voulait. Étonnamment, son père resta très calme en sirotant son café. Il lui rétorqua qu'il n'était pas un père indigne et qu'il voulait prendre de ses nouvelles. Évident quoi! Si j'aurais été à sa place, je n'aurais pu dire mieux. Denver, probablement à cours d'argumentation, changea quelques peu de sujet en disant que je n'étais pas qu'une aventure d'un soir. Cela me plut. Beaucoup. Je le savais, mais l'entendre était savoureux. Cela piqua la curiosité de son père puisqu'il me demanda si sa fille l'intéressait. Je jetais un regard à Denver qui était debout à côté de moi. Toujours assis, je la pris par la taille, la faisant s'asseoir sur mes genoux et la regardait longuement.

    - Oh monsieur, déclarai-je doucement, cela dépasse l'intérêt. C'est carrément de l'obsession.
    - Fais-toi soigner alors! dit-il à la blague.

    J'étais sûr que je pouvais entendre Denver ruminer dans sa tête que son père gâchait le moment.

    - Votre fille, poursuivis-je, c'est ma muse.
    -Oh toi tu sais parler mon langage, fiston. Je suis un amateur de poésie verbale et des grands maîtres de la rhétorique. J'espère que tu as là des intentions nobles, car...
    - Mes intentions ont tout de la sincérité, le coupai-je devinant la fin de sa phrase. Je ne lui ferais rien.
    - J'allais dire parce que je comptais vous utilisez comme modèle et commentateur de mes oeuvres, mais c'est vrai qu'il ne faut pas blesser le coeur de ma petite brebis égarée.

    Il ne pensait qu'à lui ou quoi? C'était presque chiant pour Denver. Faisait-il exprès ou était-il aussi centré sur lui-même?

    - Je suis content qu'elle ait trouvé quelqu'un. Déjà, à quinze ans, je trouvais que c'était limite qu'elle n'ait pas de fréquentation. Alors, imaginez à 21 ans! Plus la fille se fait défleurir jeune, plus elle peut profiter de sa couchette tôt. C'est très important d'être épanoui sexuellement tôt pour pouvoir se caser le plus rapidement possible. Plus on attend, plus on retarde l'engagement. Vous parlez à un expert...

    J'échangeais un rapide regard avec Denver. Avait-il vraiment insinué tout ça? Je ne pus m'empêcher de rire.

    -Pardonne-moi, mon cher. Je me laisse rapidement emporté par l'art de la pensée et ma langue se délie tout seul. Encore heureux que je ne vous ais pas demandé de le faire dans le salon à vous regarder copuler comme dans un documentaire animalier.
    - Vous êtes pardonné, Monsieur. Franchement, avec vous, on ne s'ennuie jamais.
    - Vous devriez le dire à ma fille, dit-il en m'adressant un clin d'oeil complice.
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Denver Hopkins
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Ven 30 Sep - 19:38

    J’avais l’impression de retourner en enfance. Voir mon père comme ça, retrouver ses manies et ses propos dérangeants. Je retournais dans un cauchemar. J’aurais nettement voulu ne pas me réveiller du rêve dans lequel j’étais plongée durant ma nuit. D’ailleurs, ce rêve me tourmentait quelque peu. C’était la première fois que je faisais ce genre de rêves. Moi qui jouais avec deux enfants qui me ressemblaient étrangement. Je n’étais pas du genre à faire ça, mais je m’étais juré de regarder un peu plus tard, ce que cela signifiait sur internet. J’hésitais encore à en parler à Domenico. Peut-être que cela n’avait aucun sens et que le fait de voir le film hier soir avait simplement fait travailler mon cerveau. Ou alors, c’était mon subconscient qui essayait de me parler. Mais comme je ne croyais pas trop à ce genre de choses, je me rangeais vers la rationalité. J’étais sûre que si j’en avais parlé à mon père –ce qui est une hypothèse, puisque jamais je ne ferais une telle chose-, il m’aurait encore trouvé des signes sur ma vie sentimentale qu’il trouvait déchue. C’était également une des choses qu’il me reprochait souvent lorsque j’étais petite : de ne fréquenter personne. Et j’avais l’impression que plus il me répétait ça, plus je m’éloignais des possibles garçons qui pouvaient m’intéresser. L’idée de lui faire plaisir ne me venait pas à l’esprit. Et en plus, mon caractère m’aidait plutôt à la tâche. Non, jamais il n’avait été fier de moi. Du moins, il ne me l’avait jamais dit. Toujours concentré dans son monde, il ne voyait que lui et ma mère. Victoria et moi, même s’ils s’occupaient bien de nous, on était à part. Et le fait de le revoir ici faisait remonter tous les démons de mon passé. Je ne voulais pas qu’il gâche mon présent, ni mon futur. Et cela allait être compliqué vu que Domenico était présent.

    Au début je ne voulais pas que Domenico rencontre mes parents. Parce que d’une je ne voulais pas moi-même les revoir et de deux, j’avais honte. Oui, j’avais carrément honte de mes parents. Et comme Domenico commençait à compter réellement pour moi, je ne voulais pas qu’il voit ce mauvais côté de ma vie. Je sais, c’est égoïste mais c’est comme ça. Je suis comme ça. Malheureusement mes volontés ne furent guère entendues car mon père était aujourd’hui chez moi. Encore heureux que ma mère ne l’ait pas accompagné. Et il commençait déjà à tout gâché en insinuant que Domenico était un coup d’un soir. C’est sûr que présenté de cette façon là, tout le monde aurait pu déduire cette conclusion. Je lui avais donc rétorqué que ce n’était pas le cas. Je répliquais vite avec mon père, j’étais consciente que j’étais dure avec lui. Mais j’avais l’impression que c’était la seule façon de lui faire comprendre comment j’avais passé mon enfance et mon adolescence en sa compagnie. Mais rien à y faire, il continuait toujours dans ses imbécilités d’artistes que je ne pouvais absolument pas supporter. Il demanda donc par la suite à Domenico si je lui plaisais. Je sentis les mains de Domenico m’entourer la taille puis je m’assis sur ses genoux. Je quittais mon regard plutôt noir de mon père, pour en poser un plus doux sur lui. C’est fou comment il pouvait me faire changer d’humeur en quelques secondes alors que mon père se trouvait toujours dans la même salle. Ses paroles me firent sourire. J’étais donc de l’obsession pour lui… Alors que mon ventre papillonnait, j’entendis la voix de mon père répondant qu’il devait aller se faire soigner. Je dû sûrement afficher une mine de désespérassions. Il ne pouvait donc jamais se taire? Il gâchait tout, mais tout! Sur le coup, j’étais tellement énervée que je suivais à peine le reste de la conversation, fixant la tasse de Domenico sous mes yeux.

    Ce fut juste une de ses déclarations qui me fit lever les yeux : il parlait bien de dépucelage là? Il osait parler de ça devant nous deux? J’échangeais un regard effaré avec Domenico : au contraire, à lui, ça le faisait rire. Mais à moi pas du tout. Ce sujet était sensible pour moi. Car en effet, je n’avais pas encore couché avec personne. J’étais encore vierge. Je préférais garder ça pour moi. J’ignorais si Domenico le savait, ou s’il s’en doutait mais je gardais le silence pour l’instant. Je savais que l’on ne devait rien se cacher, qu’on se faisait confiance… Mais pour l’instant ça, non. Je le dirais au moment et en temps voulu. Mon visage se crispait, je me mordais nerveusement ma joue intérieure. Limite si je n’allais pas saigner. Mon père tenait de ces propos que je ne pouvais pas supporter… Le faire comme dans un documentaire animalier. Je rêvais. Et Domenico qui sur enrichissait. Je n’en pouvais plus, son petit clin d’œil était de trop :

    « Est-ce que tu t’entends parler? »
    « Mais bien sûr Denver, et heureusement pas vrai? » répondit-il en rigolant à moitié.
    « Je ne rigole pas. Tu termines ton café et tu t’en vas. »
    « Voyons Denver, tu ne veux pas qu’on fasse la paix pour un moment? »

    Je le regardais un moment puis j’éclatais d’un faux rire :

    « Et tu me dis ça maintenant? Après tout ce temps? Je suis désolée, mais c’est trop facile. »

    Je me levais, quittant les genoux de Domenico, la mine renfrognée.

    « Tu es vexée parce que j’ai parlé de vos instants intimes? » demanda-t-il, l’air complètement innocent.
    « J’ai encore en travers de ma gorge tout ce qu’il s’est passé avant que j’arrive à San Francisco. Tout est nettement mieux depuis que je suis ici. Je te laisse deviner pourquoi. »

    L’expression faciale de mon père se raffermit. Il but une autre gorgée de café puis posa sa tasse. Il leva les yeux vers moi, me regarda pendant un certain moment puis déclara :

    « Tu me déçois toujours autant. »

    Je restais un moment sans réagir, soutenant le regard de mon père. Puis en un instant, je me retournais croisant le regard de Domenico puis je quittais le salon, allant vers ma chambre. Une fois dedans, je prenais le soin de fermer ma porte puis je me couchais une nouvelle fois dans mon lit. Ma gorge se serrait et je sentais mes yeux légèrement picoter. Je détestais mon père.

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Sam 1 Oct - 6:05

    Jusqu'à présent, cela se déroulait bizarrement: le père de Denver avait le don de m'amener dans des avenues que je ne pensais pas explorer et surtout en sa présence. Bien quoi? Parler de dépucelage avec son beau-père? Il était vraiment sérieux? En tout cas, cela avait le mérite d'être drôle bien que cela faisait grincer des dents ma bien-aimée. Il y avait de quoi! Une orgueilleuse de se trempe n'acceptait pas de se faire humilier comme ça. Surtout qu'elle devait se douter que je profiterais de certains détails pour lui remettre sous le nez. Ce n'était pas dans une mauvaise intention, mais simplement pour la taquiner. Je savais que je touchais une corde sensible quand j'évoquais tout ce qui avait en rapport avec ses parents y compris leurs propos. Je ferais attention pour ne pas la blesser. En attendant, encore heureux que je n'étais pas prude ou réservé, car cette conversation aurait vraiment pu me gêner! Je ne parlais jamais ouvertement de sexualité sauf quand j'étais avec des mecs. Autant dire que je n'en parlais jamais sérieusement. Et là, lui, il me déballait une théorie sur le fait qu'en faisant l'amour plus tôt, on finissait par se caser plus tôt. Si c'était son avis, j'avais encore quelques années avant d'avoir envie de m'établir avec une fille - ce qui n'était pas le reflet de la réalité-. Mais bon, je ne jugeais pas sa façon de pensée. On avait le droit aux opinions différentes et je respecte ses pensées. Pourtant, je ne m'empêchais de me dire que c'était le genre de conversations que j'aurais peut-être préféré avoir plus tard ou même, pas du tout. Trop tard, c'était arrivé. De cette réflexion, j'en eus une autre: Denver était-elle vierge? À mon avis, elle devait déjà avoir eu quelques aventures d'un soir, sans lendemain, mais elles ne devaient compter que sur une main. Bien évidemment, nous n'avions rien fait la nuit dernière, mais si j'avais été en état, je ne savais pas si cela se serait déroulé de la même manière. Je ne comptais pas mettre le sujet sur le tapis: si elle avait à me parler de sa sexualité, elle le ferait. Je ne voulais pas passer pour le type qui n'attendait que ça, ce qui n'était pas vrai. Je ne voulais pas que Denver me prête de mauvais desseins alors que c'est le contraire.

    En tout cas, pour une première rencontre, c'était assez éclatée. Nous semblions être rapidement passé au sujet d'intimité sans avoir échangé les formules de base. Ce n'était pas ma faute: il avait tout provoqué, tout initié. Ayant un grand respect pour les personnes plus âgées que moi et surtout qu'en plus j'étais en train de parler avec LE père de Denver, je n'osais déroger du sujet de conversation. J'étais un brave garçon. Je ne manipulais pas qui je voulais pour arriver à mes fins. Cela ne m'arrivait que très rarement et franchement, j'espérais ne pas en arriver là avec lui. En tout cas, en toutes choses, je pouvais déjà deviner chez lui qu'il était très ouvert. Le fait que j'étais latino américain aurait pu le gêner, mais visiblement, non. Probablement que c'était parce qu'il était artiste (qui ne savait pas que le trait commun des artistes est leur ouverture sur le monde). Même, si j'aurais été un punk tatoué avec pleins de piercings et les cheveux verts, il m'aurait probablement toujours trouvé sympathique. Là-dessus, j'en étais très reconnaissant. Dans ma vie, je n'avais pas souvent souffert de racisme, même presque jamais puisque j'habitais dans des états démocrates et ouverts, mais on m'avait déjà balancé quelques répliques désobligeantes que j'avais rapidement balayées parce que je m'en foutais royalement. Toutefois, si son père aurait été réticent face à ma relation avec Denver, je l'aurais probablement mal pris. Même si son opinion n'avait aucune incidence sur les choix de Denver, je me serais tout de même questionné ma place aux côtés d'elle, car je ne me serais pas senti à la hauteur. Mais, mieux valait ne pas y penser puisque ce n'était pas arrivé.

    Alors que Papa Hopkins m'adressait un clin d'oeil complice, Denver explosa. J'aurais dû entendre le tic-tac de la bombe. Automatiquement, je me tus. Ce n'était pas mon combat. J'avais intérêt à me mêler de ce qui me regardait. Ainsi, je regardais Denver s'emporter. Elle le pria de nouveau de quitter sur un ton beaucoup plus ferme que précédemment. Son père, toujours passif, lui proposa la paix, ce que je trouvais très sage de sa part. Toutefois, la brunette ne voulut pas l'écouter. La rancoeur se faisait sentir dans son discours. Le pardon était trop tard pour être accordé. Jusqu'à présent, je trouvais que c'était 1-0 pour monsieur Hopkins puisque, malgré ses réflexions déplacées, il était resté poli et amical. Je me demandais même pourquoi Denver s'énervait autant. Ne lui avais-je pas demandé de lui accorder une chance? J'en profitais pour lui rappeler quand il sera plus loin. Par la suite, elle rajouta que tout était nettement mieux ici, que sa vie antérieure ne lui manquait pas du tout. Si je n'étais pas civilisé, j'aurais dis à Denver de peser ses mots. Toutefois, je ne m'attendais pas à la suite. Monsieur Hopkins dit à sa fille qu'elle le décevait. D'ailleurs, la passivité de son temps rendait les propos encore plus dures. Comme si, ce ton qu'il avait toujours appuyait que la déception chez lui était toujours là, même quotidienne dans son cas. C'en fut trop pour Denver qui alla trouver refuge dans sa chambre. Ce n'était pas mon conflit, il aurait été normal que je ne m'en mêle pas. Or, je ne pouvais pas laisser les choses aller comme cela. Je me levais debout.

    - Écoutez monsieur, déclarai-je sur un ton calme, mais ferme, je crois que vous ne mesurez pas le poids de vos paroles...
    - Mais de, me coupa-t'-il.
    - Désolé, mais je n'ai pas terminé, le coupai-je à mon tour. Je vous connais peu et avec moi, vous avez encore du temps pour changer l'image que j'ai de vous. Denver, elle, vous connait depuis vingt-et-un ans. Si vous espérez une réconciliation, vous ne devez pas l'attendre immédiatement. Cela prend plus de temps. Si vous tenez vraiment à votre fille et à votre bonne attente, vous allez devoir changer certains comportements et propos. Votre fille n'a peut-être pas emprunté la voie que vous auriez voulu, mais elle fait beaucoup de bien. Un père ne devrait jamais être déçu des réussites de son enfant et ce, peu importe le domaine qu'il a choisi.
    - Qu'espérez-vous de moi? me demanda-t'-il après un silence.
    -Moi? Rien. Elle, trop de choses. Croyez-moi; je ne crois pas qu'il soit trop tard. Je vous conseillerais de revenir demain soir et de prendre un hôtel pour la nuit tout en profitant pour méditer sur mes propos. Je veillerais à ce qu'elle vous ouvre la porte à votre retour.

    Il ne dit rien, mais se contenta de hocher la tête. Il en profita pour ramasser ses quelques effets personnels, bus sa dernière gorgée de café et je le raccompagnais à la porte. Il m'adressa un sourire, comme si rien de tout cela ne s'était passé et répondis par une petite moue polie. Fermant la porte derrière lui, je lâchais un gros soupire en étirant mes muscles du dos. Maintenant que j'avais réglé le cas du père, j'allais m'attarder à la fille. Je me dirigeais vers sa chambre et voyant que la porte était fermée, je l'ouvris doucement. Denver était couchée sur son lit, dos à moi. Même si épaules n'allaient pas de bas en haut, j'étais persuadée qu'elle pleurait. Je détestais voir des femmes pleurer: ça me brisait le coeur. J'allais essayer de changer les choses. Je m'approchais lentement du lit. Ensuite, j'allais m'y allonger pour me mettre en position de cuillière contre Denver. Je caressais doucement son épaule gauche du bout de mes doigts. J'attendis un certain moment avant de briser le silence.

    - Et si on faisait de la porno?

    Je voulais l'entendre rire. Aussi bien m'y prendre de la bonne façon.
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Denver Hopkins
Denver Hopkins
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Dim 2 Oct - 0:10

    Mon père me faisait toujours péter les plombs. Avec lui, il n’y avait pas de juste milieu, c’était obligé que ça éclate. J’ignorais s’il le faisait exprès ou si c’était de la pure innocence, mais il avait le don de me mettre hors de moi. Je ne voulais pas qu’il reste plus longtemps chez moi car je savais que tôt ou tard, j’allais craquer. Et je ne souhaitais pas le faire en présence de Domenico. Je ne voulais pas qu’il me voit comme ça. Depuis l’arrivée de mon père, je lui avais parlé d’un ton ferme et ça n’avait pas marché. Il continuait toujours à discuter de tout ce qu’il lui passait par la tête. Sauf que ce genre de choses, j’en avais avalé depuis ma venue au monde. Fais pas si, fais pas ça. Rien de ce que je faisais ne leur plaisait. Ils avaient dû me concevoir un jour d’orage car je ne leur ressemblais sur aucun point niveau caractère. Nous avions tellement de choses différentes qu’on ne pouvait pas coller ensemble. C’est dire, je n’ai aucun souvenir d’avoir passé un bon moment avec mes parents. Car soit c’était de l’indifférence totale sans dispute, soit au contraire c’étaient des engueulades à tout va. Quant à ma sœur, elle était certes plus proche d’eux, mais elle partageait mon opinion. Ce que j’appréciais énormément. Je remerciais presque mes parents de l’avoir conçue, car sans elle, je crois que j’aurais difficilement tenu le coup.

    Et voilà que papa artiste venait de frapper. Une nouvelle fois. De plus, chez moi et en présence de Domenico. Toutes les choses qui m’insupportaient le plus étaient réunies. Je me connaissais, j’allais bientôt craquer s’il ne terminait pas son cirque. Je crois que le fait qu’il parle de ma vie sexuelle était la goutte qui faisait déborder le vase. C’en était trop pour moi. Comme à son habitude, il ignora complètement le fait que je lui demande de s’en aller. Je lui sortis alors que j’étais nettement mieux ici qu’à Philadelphie. Sa faute à lui et à ma mère bien sûr. Je n’avais aucun remord d’avoir dit ça. Au contraire, j’en faisais le plus possible pour qu’il comprenne une bonne fois pour toute qu’il n’était le bienvenu. Que j’avais tiré un trait sur lui et sur ma mère. J’avais l’impression de renaître quand j’étais arrivée à San Francisco. Et je ne permettais pas qu’il gâche tout ça. La seule chose que je n’avais pas prévue, c’était qu’il me dise que je le décevais toujours autant. Je sentis une boule se contracter dans ma gorge et mon instinct me disait d’aller dans ma chambre. Pleurer comme ça devant tout le monde n’était pas mon truc. J’avais l’image de la femme forte que je ne voulais pas briser. Je me retournais alors et je fonçais dans ma chambre, fermant ma porte et m’écroulant dans le lit. Les larmes sortirent toutes seules. Je me mis en position de fœtus, ramenant mes genoux vers moi. Tout ça me rappelait mon enfance. Mon père me disait assez souvent que je le décevais : quand je n’avais pas d’amis, ou le jour où je leur annonçais ce que je voulais faire de ma vie. Jamais je n’avais entendu qu’il était fier de moi. Limite si j’étais le vilain petit canard. Et j’avais toujours réagis de la même façon : je montais dans ma chambre et je craquais, cachée des regards des autres. La seule qui m’avait déjà vue pleurer c’était Victoria, et j’espérais que ce soit la première et la dernière. C’est vrai, ses paroles m’avaient blessée. C’était dégradant comme propos. Même si je n’appréciais guère mon père, ce genre de choses importait pour moi tout de même.

    Donc, j’étais sur mon lit, pleurant silencieusement. Heureusement que je n’avais pas de maquillage, sinon j’aurais bien eu l’air d’un clown. J’ignorais ce qu’il se passait dans le salon, car je n’entendais que mes légers sanglots. Je reconnus tout de même le bruit de ma porte d’entrée se refermer. Domenico avait sûrement dû réussir à jeter mon père dehors. Ce fut ensuite la porte de ma chambre que j’entendis s’ouvrir et se refermer. Instinctivement, j’ouvrais mes yeux. A cause de mes larmes, je voyais un peu flou et j’observais le mur de l’autre côté de mon lit. Je sentis la chaleur de Domenico dans mon dos. Il épousait mes formes, se collant contre moi. Ca avait le don de m’apaiser cette façon de faire. Alors qu’il me chatouillait doucement mon épaule il me dit si je voulais qu’on fasse du porno. C’était bête comme question. Mais je réussis à sourire.

    « Ca sert à rien, mon père n’est pas là pour nous observer. »

    Je reniflais puis je passais une main tremblante sur mes yeux, essayant de les sécher le mieux que je pouvais. Même si je sentais encore mes yeux légèrement humides, je me retournais pour faire face à Domenico. Je laissais planer un silence, en le scrutant. J’adorais la façon dont il me regardait. Je posais alors main droite sur son visage, le caressant doucement. Puis je m’approchais de lui et je l’embrassais d’une manière tendre et même amoureuse. Il ne s’était toujours pas rasé, mais là, je n’en avais plus rien à faire. J’aurais nettement pu prolonger le baiser, mais je m’arrêtais, restant tout de même proche de son visage :

    « Merci d’être là. »

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Dim 2 Oct - 3:49

    Je ne savais pas ce que c'était de supporter le poids de la déception sur ses épaules. Bon, oui, j'avais déjà déçu quelques fois, c'était certain, mais je n'avais jamais déçu à un point extrême. Quand Grace ou George n'étaient pas fiers de mes agissements, ils étaient déçus, mais leur déception n'était pas grandiose. Ce n'était rien en comparaison à ce que le père de Denver évoquait lorsqu'il lui en avait parlé. D'habitude, c'était lorsque je me mettais les pieds dans les plats. Par exemple, si j'avais une altercation avec un autre mec parce qu'il m'avait insulté et que le principal les en avait informé, ils étaient déçus, car la violence n'était pas une issue. Ils étaient avant tout déçu par mes actions et non par mes choix de vie. Le père de Denver s'était attaqué à ce qui était profondément en elle: ses valeurs, ses loisirs, son métier, sa passion... Il remettait en cause tout ce qui lui était cher. Pour un artiste ouvert d'esprit, je trouvais qu'il était plutôt fermé de ce côté. Elle ne pouvait faire autrement que se frustrer et aller se réfugier dans sa chambre: c'était dérangeant. Je n'osais imaginer ce qu'elle avait vécu les années passées ou elle devait se battre pour garder ses choix. Ne m'avait-elle pas raconté qu'elle avait dû travailler seule pour aller cogner aux portes des donateurs de bourse et qu'elle avait dû s'acharner sur chacun de ses travaux au lycée pour espérer avoir la meilleure note possible? Denver aimait peut-être se la jouer solitaire et indépendante, mais elle n'aurait probablement pas fait tout cela de son plein gré. Elle y avait été forcé parce que ses parents en pensaient autrement. Il y avait de quoi s'attrister pour elle. Pas étonnant qu'elle en veuille à ses parents! Même après avoir autant bûché et après avoir reçu son diplôme avec une mention, elle n'avait toujours pas reçu de félicitations de leur part. Que leur fallait-il de plus? J'avais été heureux de pouvoir m'en mêler.

    Maintenant, j'étais allongé sur le lit de Denver, celle-ci dos à mon torse nu. Je me contentais de lui donner ma chaleur corporelle toujours très élevée tout en la serrant dans mes bras. Je n'aimais pas la savoir triste. Je n'avais jamais vu Denver pleurer en fait. Même quand on se disputait, elle gardait toujours son sang froid et sa corde sensible restait intacte. Toutefois, aujourd'hui, elle avait craqué. La Miss-Je-M'en-Foutisme laissait apparaître son vrai visage. La Denver dure à cuire qui fait tomber ses adversaires un par un venait de disparaître en fumée. Il fallait croire qu'elle avait été profondément atteinte pour être dans un état pareille. Ses parents devaient être sa béquille personnelle. Normal qu'elle se sentait épanouie à San Francisco: elle était à des milliers de kilomètres d'eux! Hors, la fuite n'était jamais une issue. En procrastinant, on ne faisait qu'accumuler la pile de dossiers de problèmes et une fois qu'il resurgissait, c'était encore pire. Je ne pensais pas que le déménagement à San Francisco de Denver avait été une erreur, mais je croyais plutôt que l'idée d'avoir coupé les ponts avec ses paternels en avait été une. Il était temps qu'ils aient tous les deux une conversation sérieuse où chacun écouterait ce que l'autre aurait à dire. Mais bon, d'ici là, il fallait laisser la poussière retomber et consoler ma belle tornade. Alors que j'essayais de lui remonter le moral, elle me répliqua que c'était inutile puisque son père était absent. J'aurais préféré qu'elle rit, car l'une des choses que j'appréciais le plus, c'était les larmes d'une femme après ses pleurs, mais je me disais qu'au moins, elle avait comprit que je blaguais. Je la sentis ensuite se sécher les yeux. Elle se retourna ensuite face à moi. Je la contemplais sereinement avec protection. Je me sentais responsable de son bonheur et il fallait vite que je lui redonne sourire. Or, aucun mot ne vint à l'esprit pour racheter ce qui avait été enlevé par les mots de son père. Cela ne sembla pas déranger Denver puisqu'elle se rapprocha de mon visage pour m'embrasser. J'acceptais avec volontiers ce baiser que je rendis tendrement. Je pouvais sentir mon coeur battre à grandes pompes dans ma poitrine. Mes sentiments pour Denver me donnaient des ailes. Quand elle interrompit le baiser, mes yeux s'ouvrirent d'instinct et je continuais de la fixer. Elle me remercia d'être là. En toute réponse à son remerciement, je lui souris. L'autre jour, quand elle m'avait annoncé sur Facebook que son père débarquait en ville, j'avais promis que je serais là pour elle. Je ne faisais que confirmer mes dires.

    Nous restâmes un long moment sans rien dire à se regarder. La lumière du soleil perçait les rideaux et on pouvait sentir ses rayons nous réchauffer la peau. Dans ce silence matinal, à se regarder dans le blanc des yeux, je n'aurais voulu être ailleurs. Après un moment pourtant, je m'assis sur le lit, m'appuyant sur mes deux bras placés à l'arrière de moi, paume vis-à-vis le matelas. En fixant le mur en face de moi, je pris la parole.

    - Je ne veux plus de ça, Denver...

    Je pris une pause, pris dans l'émotion.

    - Je ne veux plus de cette union libre. Je veux plus.

    Je me retournais vers elle, contemplant sa mine angélique.

    - Je veux pouvoir dire à tout le monde que tu es ma petite amie officielle. Je veux pouvoir parler de toi à ma mère. Je veux pouvoir passer à la pâtisserie t'acheter des tonnes de brioches sans que cela me serve de contexte pour te voir. Je veux que tu te réveilles dans mon lit et que tes yeux me parlent d'amour. Je veux que nous ne soyons qu'un. Je veux tellement de choses pour nous et oui, je te veux.

    Je marquais une pause.

    - Quiero ser una pareja*, murmurai-je du bout des lèvres.

    *Je veux qu'on soit un couple.
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Dim 2 Oct - 14:01

    Même si on pouvait penser le contraire, ça faisait du bien de pleurer. J’évacuais toutes mes émotions, mon stress au boulot et mes petits soucis habituels. Ca faisait du bien de se lâcher en fait. Même si j’aurais espéré ne pas en arriver jusque là, c’était la première fois que je pleurais depuis que j’étais arrivée à San Francisco. Alors que quand j’étais à Philadelphie, c’était beaucoup plus récurrent. Je n’allais pas jusqu’à dire que je pleurais tous les soirs, seule dans mon lit, mais deux ou trois fois par semaine, ça m’arrivait. D’une part à cause de mes paternels, puis d’une autre part par le stress que je subissais durant mes études. Je n’avais vécu que pour ça : me battre pour ma vie. Je m’étais tellement battue que je m’étais forgée un caractère dur et que je n’avais pas profité de ma vie sociale. Mes efforts furent récompensés : je réussis ma vie professionnelle. Mais d’un autre côté, j’en avais bâclée une autre : ma vie sociale. C’est pour ça, quand arrivant à San Francisco, j’avais eu l’impression de revivre. Je m’étais fait quelques amis, ce qui était déjà énorme pour moi, et j’avais rencontré Domenico. Ce changement radical, à plusieurs milliers de kilomètres de Philadelphie, était la meilleure idée de ma vie. J’aimais cette ville et ses habitants. Et je savais que la présence de mon paternel à proximité me dérangerait.

    Je m’étais créé une nouvelle vie ici. Rien qu’en sentant la chaleur de Domenico près de moi, je savais que je ne regrettais rien. Si c’était à recommencer je le ferais sans aucune hésitation. Je ne pouvais plus me séparer de ce que je possédais aujourd’hui. Ce n’était pas comme à Philadelphie, où la seule chose qui me pinça le cœur était de laisser ma petite sœur. Ici, tout me retenait. Et en premier, Domenico. Rien qu’en nous fixant comme ça, dans mon lit, je me sentais à mon aise. Extrêmement bien. Je pouvais rester des heures comme ça à le regarder. C’est fou comme mes sentiments pour lui avaient évolués. Certaines nuits, je repensais à tout notre parcours. Depuis notre rencontre jusqu’à aujourd’hui. Je me surprenais même à sourire toute seule. C’était comme si je devenais quelqu’un d’autre, sans le faire exprès, rien qu’en me trouvant près de lui. Je ne sais même pas si ma sœur me reconnaîtrait. Si je devais présenter Domenico à un membre de ma famille, ce serait bien à elle. Pas à mes paternels. Malheureusement, mon père l’avait devancée. Mais je lui en avais déjà parlé par téléphone. Elle ne pouvait pas s’en faire une très grande idée, mais c’était déjà ça. J’avais hâte qu’elle vienne me rendre visite à San Francisco. Elle me l’avait promis, donc j’attendais impatiemment le jour où je la verrais sur le palier de ma porte d’entrée. Elle me manquait vraiment.

    Apparemment, Domenico ne voulait pas rompre le silence non plus. Je gardais mes yeux plongés dans les siens si sombres. Je ne saurais décrire comment il me faisait sentir à cet instant même. Mais au bout d’un moment, je le vis se lever puis s’asseoir sur le rebord du lit, fixant droit devant lui. Sur le coup, je me demandais ce qu’il lui prenait. Moi, je restais couchée en le regardant étrangement, sans rien dire pour l’instant. Car c’est lui qui prit la parole en me disant qu’il ne voulait plus de ça. Alors que j’allais lui demander de s’expliquer, il ajouta qu’il ne voulait plus de cette union libre et qu’il en voulait plus. Alors qu’il se retournait pour me regarder, je me levais à mon tour de mon lit, restant tout de même assise en tailleur sur ce dernier, fixant à mon tour Domenico. Je savais qu’il allait continuer à s’expliquer, donc je me taisais et je l’écoutais. Je me laissais complètement allée par ses paroles. Même si l’émotion explosait carrément dans mon ventre, je continuais de le regarder sans vraiment montrer tout ce qu’il se passait à l’intérieur de moi. Je jouais nerveusement avec un bout de ma couverture lorsqu’il me dit quelque chose en espagnol, que je pouvais nettement deviner. Il voulait qu’on soit un couple. Continuant de jouer machinalement avec mon bout de tissu, je posais tout de même mon regard sur lui et je répondais :

    « Je m’attendais à ce que tu me dises ça… Surtout quand tu as dit à mon père ce que tu ressentais pour moi. »

    Je lâchais ma couverture, pour passer une main dans mes cheveux. A quatre pattes, je m’approchais ensuite de Domenico :

    « Yo también.* » murmurai-je doucement.

    J’avais parlé Espagnol! En même temps, ce n’était que deux mots mais j’avais tout de même fait un effort. Même si ce n’était pas grand-chose, ça venait du cœur. J’illustrais mes propos avec un sourire. Un sourire heureux. C’est fou, il me faisait des pleurs au sourire le plus sincère que je pouvais avoir. Il était doué. Ensuite, portée par l’émotion, je m’accrochais à lui, en lui faisant une sorte de câlin et je le faisais tomber en arrière avec moi sur mon lit.

    *Moi aussi.

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Dim 2 Oct - 19:04

    Je l'avais fait. Je lui avais demandé qu'on officialise notre couple. Probablement que j'avais été trop emporté par l'émotion puisque mon premier réflexe avait été de lui demander en Espagnol. J'en étais si heureux. Voilà bientôt deux semaines que je ruminais cela dans ma tête. J'avais observé comment on se comportait l'un avec l'autre. J'avais aussi senti l'émotivité qui me gagnait peu à peu. Elle chamboulait ma vie. J'aurais été idiot d'affirmer le contraire. Je ne savais pas ce qui nous attendait tous les deux, mais j'étais sûr que cela allait être fantastique. Je me connaissais: je savais ce que j'étais capable de faire. J'étais un amoureux dans l'âme. Ce qu'elle me donnait, je lui rendrais au centuple. Je savais que je serais un bon petit ami. Je n'avais aucun doute là-dessus. Pour le reste, ce qui nous attendait, c'était un gros point d'interrogation. Comment allions-nous survivre en couple alors que nous avions été pendant si longtemps ancrés à notre train-train quotidien de célibataire? Je me disais qu'on s'habituerait. On était forcé de toute façon. J'étais même persuadé qu'on arriverait à se bâtir notre propre petite routine à deux qui plairait à nos deux caractères. On allait apprendre à s'acclimater l'un à l'autre. C'était tout un défi, mais nous avions déjà commencé en grand! Je n'étais pas inquiet. Je savais pertinent que s'il y avait un problème, on serait assez mature et civilisé pour en discuter calmement. On avait appris que le manque de communication pouvait nous compter cher. Non, en ayant fait le grand saut en lui proposant qu'on officialise notre union, j'étais confiant et surtout, prêt à ce que les choses évoluent.

    Automatiquement, mon premier réflexe fut de me demander à qui j'allais en parler en premier. Spontanément, je vis George et Grace apparaître dans ma tête. Combien de temps avaient-ils attendu que j'aie quelqu'un dans ma vie après Kahina? Trop longtemps. J'avais dû supporter leur charabia énervant sur le fait que j'étais un beau jeune homme et qu'ils ne comprenaient pas que ma cote de popularité auprès des femmes soit aussi basse. J'allais enfin pouvoir leur donner un répit. J'étais sûr qu'ils apprécieraient Denver. J'avais tellement hâte de leur en parler. Pendant tout le temps de mon union libre, j'avais dû passer sous silence ma relation avec Denver au téléphone. Moi qui n'aimais pas particulièrement mentir, j'étais dans une drôle de position! La première rencontre pourrait se faire au mois de novembre puisque je passais à Los Angeles avec Denvee voir la pièce montée d'Evelyn. Ensuite, il faudrait que j'en parle à Kahina. Ma meilleure amie, elle devait avoir les détails avant tout le monde! Elle me manquait d'ailleurs...Cela me donnerait un bon prétexte pour la voir. On avait bien du temps à rattraper. C'était dommage que nous vies soient aussi chargées. Mais bon, on trouve toujours du temps pour les amis. Pour ce qui était des autres, j'étais sûr que j'aurais des tonnes de questions auxquelles répondre. Vraiment, en ce moment, je ne souhaitais pas être autre part. Je ne pensais pas que l'amour donnait des ailes. Et dire que tout a commencé dans un bar avec de la boisson et des confidences. Tout aurait pu être si différent.

    Quand Denver m'annonça qu'elle se doutait que j'en viendrais là, je ne pus m'empêcher de tirer la langue. Bien évidemment qu'elle s'en doutait: je n'avais pas été très subtile! Toutefois, pourquoi aurais-je caché à son père les sentiments puissants qui m'habitaient? Il avait le droit de le savoir. Du même coup, j'en informais Denver et je faisais une pierre, deux coups. Bref, la suite me titilla davantage. Elle me répondit en Espagnol. Avait-elle pris des cours, fouillé dans ses vieux manuels du lycée ou avait-elle commencé à surfer sur le net pour apprendre la langue? Aucune idée, mais le fait qu'elle me réponde dans ma langue maternelle me fit chaud au coeur. Alors, quand elle s'approcha pour me faire un câlin, je la laissais volontiers faire, me laissant même entraîner dans sa chute. J'étais bien avec Denver. Aucun doutes là-dessus.

    - Ça fait quoi d'être Madame Torrès? demandais-je à la blague.

    J'étais heureux qu'elle soit aussi souriante. J'adorais son sourire. Savoir que c'était moi qui la mettait dans un tel état était encore plus gratifiant. Je ne voulais jamais qu'elle ne cesse de le faire. Dès qu'on l'apercevait, on en devenait automatiquement amoureux. Je voulais apercevoir ce sourire indéfiniment. Pour cela, je devais garantir son maintien. Il fallait que je lui parle de l'idée qui m'était venue à l'esprit.

    - Denver, commençai-je, je veux que tu viennes avec moi en Équateur. Tu me donnes la force d'affronter mes vieux démons. J'ai besoin que tu viennes avec moi.

    Je marquais une pause. C'était majeur la décision que je venais de prendre là. Je prenais ma destinée en main. Denver m'en donnait la force.

    - Mais je ne vais y aller qu'à une seule condition, poursuivis-je. Que tu règles d'abord tes propres problèmes ici.

    Je faisais inévitablement référence à son père.
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Dim 2 Oct - 21:15

    J’étais en couple. Ca y est, j’avais officiellement un petit ami. Rien que d’y penser, ça me faisait toute chose. C’était comme un exploit, une étape que je parvenais enfin à franchir. J’étais épanouie dans tous les domaines maintenant, que ce soit professionnel, social et sentimental! Il me manquait que le point familial, mais ça je l’excluais automatiquement. Ce n’était même pas dans mes objectifs et ça l’était encore moins aujourd’hui après avoir vu mon père chez moi. Mais là, je ne pensais plus ça, je ne voulais plus penser à ça. Ca me sortait carrément de la tête car j’avais devant moi mon nouveau petit ami. Et mon premier petit ami. C’était un grand honneur tout de même, je n’accordais pas mon cœur à n’importe qui. Mais j’étais fière que mon cœur ait fait ce choix. Je ne voyais personne d’autre à la place de Domenico. Pour moi c’était lui ou personne. J’avais hâte d’en faire part à mon entourage, en commençant par Victoria. Je ne sais pas comment elle allait réagir mais j’espérai que ça soit positif. Ensuite, je le dirais à September puis à Maël et enfin à tous les autres que je connaissais. Mais je savais déjà quand mettant à jour mon statut relationnel sur Facebook, bon nombre de personnes le sauront et je n’aurais pas besoin de faire le tour pour informer du monde. En même temps, je voulais tout de même jouer sur la discrétion. Même si j’étais heureuse d’être la petite amie officielle de Domenico, je ne voulais pas non plus être sous tous les regards. Sur ce point là, je ne changeais pas.

    Je me demandais également si ma vie changerait maintenant. Quand nous étions en union libre, nous avions tellement peu de temps à cause de nos boulots respectifs que l’on ne se voyait pas énormément. Maintenant qu’on était en couple, je voulais que ça change. Peut importe si j’avais du travail, je voulais maintenir cette relation. C’était comme un besoin pour moi, une nécessité. Je n’avais pas envie de laisser passer ce qui était en train de m’arriver. J’étais tellement heureuse que je faisais n’importe quoi et ça se voyait. J’avais entraîné Domenico dans ma chute, comme une gamine qui s’amuserait avec son père. Je me comportais vraiment bizarrement. Si ma sœur débarquait, je suis certaine qu’elle ne me reconnaîtrait pas. En plus, mon cœur faisait des bonds énormes contre ma cage thoracique et quand Domenico m’avait fait son petit discours il y avait quelques minutes, j’avais l’estomac complètement papillonné. C’était donc ça… Les sentiments. Je ne pouvais pas le deviner puisque je n’avais jamais vécu ça. J’étais une vierge dans ma tête aussi, une fille complètement innocente sur le sujet de l’amour. Et là, tout qui débarquait comme ça. J’étais contente d’avoir poussé la porte de ce bar cette nuit là. Et aussi d’avoir bu un peu trop. Je ne le regrettais pas ça.

    Parce que j’étais tellement bien maintenant, contre son torse nu et chaud. J’étais même sur le point de rigoler pour n’importe quoi. Je sentais l’adrénaline monter à une vitesse folle dans tout mon corps. C’est dire, quand Domenico me demanda ce que ça faisait d’être Madame Torrès, j’éclatais d’un grand rire. Ce n’était pas la blague de l’année et pourtant je riais. Limite si je commençais à me faire peur. Reprenant mon souffle, je me mettais sur le côté, face à lui, et je lui répondais, gardant un joyeux sourire au coin de mes lèvres :

    « Tu vas un peu trop vite là, je suis toujours la demoiselle Hopkins. » dis-je en essayant de me montrer sérieuse.

    J’eus à nouveau un petit rire puis je me blottissais contre lui. Je passais doucement mes doigts sur son torse, alors que mes yeux vaquaient sans but précis sur un côté de ma chambre. Alors que je rêvassais légèrement, Domenico reprit la parole. D’abord, je ne posais pas mes yeux sur lui. Mais quand il m’annonça qu’il voulait que je l’accompagne en Equateur, je me retirais légèrement de lui pour mieux lui faire face. Selon lui, je lui donnais la force pour affronter ce qu’il lui était passé là-bas. Je me sentais importante. Car je savais que ce n’était pas facile pour lui. Le fait qu’il me demande ça, j’étais persuadée que c’était un énorme pas de sa part. Alors que j’allais lui répondre vis-à-vis de ça, il ajouta autre chose. Il disait qu’il n’y avait qu’une seule condition : que je règle mes problèmes d’ici. Je me doutais qu’il parlait de mon père. Lentement, mon visage s’assombrit. Il me faisait repenser à la chose dont je n’avais aucune envie de repenser. J’avais retiré mes doigts qui étaient posés sur son torse et je baissais les yeux sur ma couverture.

    « Ecoute Dom, je ne sais pas. Tu as très bien vu ce qu’il s’est passé tout à l’heure… »

    Je marquais une pause en soupirant, puis je reprenais :

    « S’il te plaît, je n’ai pas envie de penser à ça maintenant. Et puis, mon cas n’est pas aussi important que le tien. Je t’accompagnerai volontiers en Equateur. »

    Je m’approchais de lui et je déposais rapidement mes lèvres sur les siennes. Je me levais ensuite du lit pour me diriger jusqu’à ma commode. Mine de rien, j’étais toujours en petite nuisette. Je fouillais donc mon tiroir à la recherche de sous-vêtements.

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Anonymous
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Lun 3 Oct - 5:42

    Cela faisait un moment que je voulais retourner en Équateur. J'étais craintif, j'abordais la question avec délicatesse, mais je voulais vraiment y retourner. Je sentais que j'en avais besoin. Si je voulais passer par-dessus ce poids lourd qui me tirait vers le bas, je devais faire ce voyage. Il fallait que je fasse une fois pour toute mon deuil sans que je l'ai à le traîner encore des années durant. Cela n'impliquait pas forcément d'oublier tous les bons moments que j'avais eu là-bas et la famille qui m'avait tant aimée, mais simplement de ne plus me torturer avec des «si j'avais» ou «s'il avait fallu». Je n'oublierais jamais l'incident du 7 décembre. Non ça, jamais. C'était un souvenir trop puissant dans ma mémoire pour qu'il puisse s'effacer. Pourtant, je pouvais essayer d'en faire abstraction et de moi me laisser hypnotiser par sa force d'attraction. J'étais fatigué de me réveiller en sursaut chaque nuit en hurlant. Je n'étais juste plus capable de supporter mes innombrables insomnies. J'étais un jeune homme en pleine santé. S'il fallait que ma santé s'aggrave, ces insomnies n'aideraient en rien à mon état de santé. Non, il était plus que temps que je mette terme à cette roue infernale dans laquelle j'étais pris. Je savais que ce voyage m'aiderait énormément. J'étais sûr qu'il allait me faire passer par toute une gamme d'émotions: de la plus forte et agréable à la plus sournoise et désagréable. Or, c'était un mal nécessaire. J'étais à la croisée des chemins de ma vie: où je me prenais en main et j'acceptais de me donner un coup au derrière pour changer les choses ou je me résignais et continuais dans cette voix. Autrement dit: il fallait choisir entre facilité et difficulté. Pour moi, le choix était simple: je me battrais. Je n'étais pas un lâche.

    D'ailleurs, j'avais déjà eu des signes que je pouvais m'en sortir: cette nuit, pour la première fois depuis longtemps, je ne m'étais pas réveillé abruptement en plein milieu d'un cauchemar. Je ne savais pas si c'était dû à mon accumulation de fatigue ou la présence de Denver. Personnellement, bien que j'étais du genre plutôt rationnel, ce fut l'option Denver qui me semblait la plus véridique. Tant qu'à moi, je trouvais qu'elle avait changé bien des choses en moi. Je restais le même Domenico, mais il y avait quelque chose en mon fond intérieur qui n'était plus pareille. Elle ouvrait des barrières que j'avais gardé fermer si longtemps. Elle était la seule à les passer une par une sans que je m'y objecte. Même, j'étais prêt à la laisser explorer le fond de mon âme. Je n'avais pas peur de ne pas être à la hauteur avec Denver, de ne pas être le mâle alpha, car je savais qu'elle n'exigeait pas cela de moi. Elle regardait au travers de mon âme comme personne et c'était ce que j'appréciais d'elle. J'étais persuadé que ce majeur changement qu'elle avait effectué en moi avait de l'incidence sur tout le reste. C'était forcé. Constatant donc l'emprise qu'elle avait sur moi, il était normal que je souhaite sa présence impérative dans le périple sur la terre de mes origines. Je voulais lui faire découvrir mon ancienne vie. Je voulais qu'elle voit comment mon pays était beau et riche en culture. Toutefois, je souhaitais aussi qu'elle soit là à m'épauler dans les moments plus difficiles, car tout ne serait pas rose là-bas. J'avais besoin de sa force de caractère. Je ne voulais faire ce voyage avec personne d'autre qu'elle. Sans ça, je le ferais en solo et je m'en remettrais. Cependant, il était difficile d'admettre que je voulais avant tout qu'elle vienne et que le contraire me décevait beaucoup.

    J'avais donc ce beau projet en tête et je lui en avais fait part. Je savais ce que ça comprenait: me compromettre à ses yeux et lui donner une image de moi moins solide que je laissais le croire, mais peut-être plus proche de mon vrai portrait. Or, je ne voulais pas lui donner tout ça sur un plateau d'argent. Je voulais qu'elle aussi règle ses problèmes. Même si elle pouvait penser qu'ils n'étaient pas aussi gros que les miens, je voulais qu'elle le fasse. Pas pour moi, mais avant tout pour elle. Nous avions passé trop de temps à dissimuler nos problèmes et nous empoissonner la vie avec cela. Je voulais qu'elle ait autant la chance de se libérer que je pourrais en avoir. Si on voulait vraiment commencer une nouvelle vie ensemble et que cela fonctionne pour le mieux, on avait intérêt à se débarrasser de tout ce qui pourrait gêner notre relation. Je savais que je marchais sur un terrain épineux, mais je ne lâcherais pas l'affaire. Bref, donc, suite à l'annonce de ma condition, elle s'empressa bien sûr de balayer ma proposition du revers de la main en insinuant, comme je l'avais prédit, que son cas à elle n'était pas aussi urgent que le mien. La bonne chose dans tout cela? Elle acceptait de m'accompagner. C'était déjà un début. Elle essaya ensuite de m'enfirouaper en déposant un très léger baiser sur mes lèvres. Je ne bronchais pas, mais ne me laissais pas avoir facilement. Alors qu'elle cherchait de quoi s'habiller, je restais sur le lit, la contemplant.

    - Denver, je ne plaisante pas. J'ai dit à ton père que demain il passerait le pas de la porte sans essuyer de refus. Votre conflit traîne depuis beaucoup trop longtemps. Il faut que tu arrêtes de faire l'autruche.

    Je me levais ensuite d'un trait en allant me positionner derrière elle. Je passais mes mains sur ses épaules, comme si j'allais la masser.

    - Je sais ce que tu vas me dire: «Il ne changera jamais. Ce n'est qu'un borné. Il est bien plus intéressé par son nombril que n'importe quel évènement majeur qui se produit dans ma vie...», mais je lui ai parlé. Et quand je te dis parlé, je veux dire parler franchement. Ça l'a ébranlé un peu. Tu ne changeras jamais ton père, mais tu peux changer ce que vous faites de votre relation.

    Je pris une pause.

    - Donnez-vous une chance.
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Denver Hopkins
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Lun 3 Oct - 9:19

    J’étais persuadée que Domenico allait remettre ça sur la table. Je savais que je ne pouvais pas y échapper. Il irait toujours me reprendre et me conseiller d’aller me réconcilier avec ma famille. Et là en l’occurrence, mon père. C’est fou comme même s’il n’était plus chez moi, on continuait de parler de lui et je continuais à le maudire. S’il n’avait pas débarqué, non seulement je ne me serais pas mise à pleurer comme une madeleine, mais aussi nous ne serions pas là avec Domenico en parlant de lui. Nous serions sûrement en train de faire autre chose, toujours plus intéressant que parler de mon père et ma relation avec lui. C’était toujours le sujet que j’avais voulu éviter, parce que je savais pertinemment que c’était celui qui me mettait souvent hors de moi. Rien que de parler de tout ça, je repensais à mes jeunes années et à tout ce que j’avais dû endurer. Pour moi, c’était juste insupportable. C’est dire, la première fois que Domenico avait essayé de me raisonner en me demandant d’appeler mes parents, j’étais tout de suite devenue froide et je l’avais presque envoyé paître. Ce sujet était sensible pour moi. C’était pour ça que lorsqu’il me le redemanda, mon visage si souriant s’était raffermit aussi vite qu’une huître. C’était presque automatique pour moi. J’avais même essayé de vite lâcher l’affaire en lui faisant un rapide baiser et en me levant pour aller chercher quelques affaires. Sauf que je savais que cela ne suffirait pas à Domenico.

    J’avais tout de même accepté de l’accompagner en Equateur car je savais que cela était très important pour lui. Alors s’il voulait que je sois à ses côtés, il n’y avait aucun problème pour cela, bien au contraire. Je ne pouvais tout de même pas refuser quelque chose comme ça. Parce que si je l’aurais fait, c’est que je refusais d’accepter Domenico tel qu’il était. Hors, ce n’était pas mon choix. Alors que je cherchais frénétiquement quoi enfiler en sous-vêtements, je sentis le regard de Domenico posé sur moi. Mais je n’y faisais pas attention, et je continuais à remuer mon tiroir. Comme je pouvais m’y attendre, il me reparla de mon père. Il me disait qu’il passerait demain sans que je puisse le refuser chez moi. Sur le coup je relevais ma tête, surprise. Mais je ne voulais pas ça moi! Et puis il disait que je faisais l’autruche. Je levais les yeux au ciel. Sans blague, comme s’il croyait que c’était d’une simplicité totale. Je voulais répliquer quelque chose, mais je le sentis un peu trop vite près de moi, me tenant les épaules. Au lieu de ça, je soupirais et je me concentrais une nouvelle fois sur mon tas de vêtements, tout en l’écoutant parler. Il avait bien deviné ce que j’allais lui répliquer. Il commençait vraiment à me connaître. Il ajoutait qu’il lui avait parlé franchement et que je pouvais changer ce que je faisais de ma relation avec mon père. J’avais arrêté de remuer dans mon tiroir, je ne faisais que fixer l’intérieur de ce dernier, sans but. Ses dernières paroles furent le fait qu’on devait se donner une chance. Je ne pus m’empêcher de soupirer une nouvelle fois. Je ne répondis rien du tout. Je recommençais pour une dernière fois à chercher au fond de mon tiroir. J’en tirais une paire de sous-vêtements, puis je me séparais de Domenico :

    « Je vais me doucher. »

    Sans rien ajouter d’autre, je sortais de ma chambre pour aller jusqu’à ma salle de bain. Une fois à l’intérieur, je me déshabillais rapidement puis je rentrais dans ma douche. L’eau allait me faire du bien. Ca me permettait de réfléchir en même temps. En passant et en repassant ma main dans mes cheveux qui se mouillaient de plus en plus, je me disais que peut-être Domenico avait raison. Limite si je ne pouvais pas le faire pour moi, je le ferais pour lui. Il attendait depuis tellement longtemps que je fasse la paix avec mon père. Et puis il voulait que je le fasse avant de l’accompagner en Equateur. Tout en continuant d’y penser, je me savonnais à présent. Une fois toute rincée et toute propre, je sortais de ma cabine de douche, me séchant avec ma serviette. C’est alors que je vis que je n’avais pas pris tous mes vêtements. En fait je n’avais que mes sous-vêtements à ma portée. Je me mis à me maudire de tous les mots. Cette histoire avec mon père ne m’avait pas vraiment concentrée sur ma tâche. Bon tant pis, j’enfilais ce que j’avais sous la main : mon petit ensemble noir et rouge. Je séchais ensuite rapidement mes cheveux puis je sortais de ma salle de bain, comme ça. Je pensais que Domenico avait quitté ma chambre depuis le temps, alors j’avais l’idée de m’y diriger rapidement et d’enfiler autre chose par-dessus mes sous-vêtements. Mais la chose que je n’avais pas prévue, c’était que je le croise dans le couloir. Donc, avant de pouvoir entrer dans ma chambre. Je n’avais pas spécialement honte, mais je me sentais un peu bizarre comme ça. Alors, la meilleure chose à faire, je fis comme si il n’y avait aucun problème et j’ajoutais doucement :

    « Je veux bien essayer pour mon père… »

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Lun 3 Oct - 23:55

    En tout cas, si j'avais été à la place de Denver, j'aurais mis mon orgueil de côté, j'aurais ravalé les vieux souvenirs qui me hantaient encore et j'aurais sauté sur l'occasion de bâtir du neuf avec mes parents. Pour moi, la famille, c'était très important. Je dirais même que c'était ma valeur première. Les amis passaient après la famille autant que les autres choses futiles de la vie. Je savais trop combien comment c'était précieux et qu'on pouvait la perdre rapidement et cruellement. J'avais non seulement perdu des parents que j'adorais et qui faisaient leur possible pour me donner une enfance heureuse, mais j'avais aussi perdu mes trois soeurs aînées qui prenaient soin de moi 24 heures sur 24 m'apprenant à me débrouiller très tôt. Oui, je ne m'étais pas toujours bien entendu avec eux: j'avais eu mes quelques rébellions de gamin quoique ce n'était jamais énorme puisqu'à sept ans et descendant, on s'opposait peu souvent à la volonté des autres. N'empêche, que cela n'avait pas toujours été rose et que oui, des fois, j'aurais voulu ne pas les avoir dans ma vie. Et maintenant, quel sacrilège que de seulement y songer! Si seulement à l'époque je m'étais abstenu d'avoir de telles réflexions! Bien entendu, je ne pouvais pas savoir la suite des choses, mais pareil. Une famille, c'était précieux. Elle sera toujours là, peu importe. Les bonnes familles, on s'entend. Je n'avais pas l'impression que les parents de Denver faisaient partie d'une mauvaise famille. Ils ne savaient pas agir en parent, c'était tout. Si jamais il arrivait malheur à Denver, que le destin nous pousse vers des horizons opposées et qu'elles ne puissent plus compter sur ses collègues ou ses amis, elle pourra toujours se tourner vers sa famille. Pas uniquement sa soeur, mais aussi ses parents. Bref, le choix lui appartenait, mais pour ce qui était de ma part, je n'aurais jamais hésité.

    À toute réponse à mon inquiétude, elle m'indiqua qu'elle allait se doucher. J'imaginais qu'elle allait y réfléchir sous l'eau. Ce n'était pas une mauvaise idée. Déjà, elle faisait un effort pour considérer mes propos - c'était une énorme concession pour elle. J'allais donc terminer de déjeuner pendant qu'elle se lavait. Du même coup, je me mis à songer à tout cela. La famille... Aujourd'hui, j'en avais une. George et Grace étaient ma deuxième famille. Je ne regrettais pas de les avoir connus: ils sont deux personnes exceptionnelles, attentionnées, mais surtout aimables. Pourtant, cela ne serait jamais pareil qu'avec ma famille biologique. Ne pensez pas que mes parents adoptifs n'ont rien fait pour ne pas subvenir aux besoins d'un enfant. Ils m'ont donné tous les biens, tout l'amour du monde et m'ont inculqués de bonnes morales de vie ainsi que des valeurs. Ils avaient une note de 12/10 en tant que parent. Toutefois, cela ne remplaçait pas la famille d'avant. Elle s'additionnait, sans effacer la première. Bien que j'étais pour l'adoption, je ne voulais pas faire vivre cela à un enfant. En bas âge, quand il n'en a pas conscience, cela peut aller, mais je ne serais pas capable d'avoir le tiers du courage que Grace et Georges ont eu pour m'accueillir dans leur domicile. C'était tout à leur honneur. Peut-être parce que j'étais enfant adopté et que je savais les conséquences d'un telle décision que je ne voulais pas adopter. Qui sait vraiment? Non, quand je voudrais bâtir une famille, je voudrais que les enfants soient de moi. Je ne voulais pas leur faire vivre ce que j'ai vécu. C'est beaucoup trop de souffrance à un si jeune âge. On en reste marquer toute notre existence.

    Je venais de finir mon pain rôtie. L'eau de la douche ne coulait plus. Je décidais d'aller voir si Denver était sortie, car je voulais récupérer ma chemise qui était dans la salle de bain. Elle devait probablement être sèche puisque Denver l'avait mise au lavage hier. Marchant donc dans le corridor, je croisais la jolie demoiselle dans le corridor. Aussitôt, je ne pus dissimuler un sourire: elle était incroyablement sexy. On pouvait carrément dire que je la dévorais des yeux. Ne laissant pas un malaise s'installer, Denver en profita pour me donner sa réponse. Elle était prête d'essayer. Mon sourire s’agrandit instantanément à cette nouvelle. J'étais heureux qu'elle ait fait un choix pour elle. Je n'étais pas encore à un point pour lui quêter des remerciements, mais cela viendrait. Un jour, quand tout cela sera loin derrière elle, peut-être pourrais-je espérer recevoir un merci. En attendant, mieux valait le faire par charité chrétienne. Donc, je m'avançais vers elle, l'entourais de mes bras et la soulevais de terre en l'embrassant. Je ne pourrais pas me passer d'elle, c'était sûr.

    - Tu sais que t'es sexy habillée comme ça, dis-je entre deux baisers, sur un air coquin.

    J'étirais encore un peu le baiser, puis finalement, abandonnais sa compagnie pour aller prendre ma chemise. Mine de rien, il fallait bien que je m'habille avec tout cela. Je ne pus m'empêcher de la sentir avant de l'enfiler. Hum, l'odeur fraîche de la machine à laver: du pure bonheur. Ne m’attardant pas trop à cette activité, je m'empressais d'aller au salon, attendant que Denver ait fini de s'habiller. Aujourd'hui, je ne travaillais que dans l'après-midi, mais vu l'heure toute jeune, je savais que je pourrais passer mon avant-midi ici et même peut-être prendre le déjeuner si elle le souhaitait. D'ailleurs, cela me fit penser que Denver n'avait pas encore pris un morceau. J'allais lui faire la surprise. Je me dirigeais vers les fourneaux avec l'idée de lui concocter des crêpes. Il fallait que je la félicite au moins pour sa décision pleine de sagesse. Je sortis des oeufs, du lait et les autres ingrédients pour lui faire un délice. Je ne remarquais même pas son arrivée dans la pièce.

    - Reste là, ordonnai-je gentiment sans la regarder, c'est moi qui te fais le petit déjeuner.
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Denver Hopkins
Denver Hopkins
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Mar 4 Oct - 17:54

    La décision que je prenais venait d’être capitale. J’allais donner une chance à mon père. C’était presque facile de le penser, de le dire à voix haute. Mais quand je serais devant lui demain soir, ça serait autre chose. Certes, je le laisserais entrer dans mon appartement, mais je ne pourrais pas me montrer chaleureuse du premier coup. C’est pratiquement impossible. De plus, je ne voulais pas faire l’hypocrite, ce n’était pas mon truc. Lui dire que je voulais tout recommencer depuis le début avec un grand sourire jusqu’aux oreilles, ça ne me ressemblait pas. J’aurais du mal à communiquer avec lui, j’en suis sûre. J’espérai d’un côté, que mon père soit également à la hauteur. Je ne voulais pas tomber de haut une nouvelle fois. Si je faisais des efforts, il devait en faire lui aussi de son côté pour que ce soit équitable. Car je me connaissais, si je n’observais rien de sa part, je recommencerai à me montrer déplaisante comme toujours. De plus, j’osais espérer ne pas être seule devant lui. Je voulais que Domenico soit près de moi. C’est lui qui pouvait me donner la force d’affronter tout cela. Sans lui, c’est vrai que je n’aurais fait aucun pas pour améliorer la relation avec mon père. Je comptais attendre le résultat de demain soir pour le remercier –ou non- de ce qu’il avait fait pour moi. Je devrais aussi me préparer mentalement à tout affronter : calmer mes pulsions pour ne pas éclater comme aujourd’hui. C’était comme un défi, et j’aimais les défis. J’étais une battante, alors autant y aller jusqu’au bout.

    J’avais donc réfléchis à tout ça pendant que l’eau coulait sur moi. C’était tellement reposant de prendre une douche, que je pouvais remettre toutes mes idées en place sans me préoccuper d’autre chose. Sauf que tout cette histoire m’avait complètement dépistée et je ne m’étais même pas rendue compte que je n’avais amené que mes sous-vêtements avec moi. Le reste demeurait encore dans ma chambre. Pa réflexe, je me traitais de tous les noms possibles. Je n’étais pas une tête en l’air d’habitude! Soit c’était parce que Domenico était dans le coin et avec l’histoire de mon père j’avais complètement zappé de prendre des vêtements, soit c’était mon subconscient qui voulait me dire quelque chose. Me balader en petite tenue alors que Domenico est dans le coin? Oui, bien sûr. Mais je n’avais pas le choix, je devais donc enfiler ce que j’avais sous la main et aller discrètement chercher de quoi m’habiller un peu plus chaudement. Sauf que la discrétion ne fut pas au rendez-vous, vu que je croisais Domenico dans le couloir. Coïncidence? Je ne sais pas. En tout cas, vu le sourire qu’il affichait et la façon dont il me regardait, ça lui plaisait. Et le fait que j’ajoute que j’acceptais de parler à mon père, ça lui plaisait encore plus. Deux pour le prix d’un! Rien que de le voir sourire, ça me faisait sourire aussi. C’était bizarre comme situation, mais de toute façon il m’avait déjà vue en maillot de bain. Tellement content, qu’il me décolla du parterre et m’embrassa. Moi, je m’agrippais à son cou tandis qu’il me disait que j’étais sexy comme ça. Avant qu’il ne me ré-embrasse, je répondis rapidement en riant à moitié :

    « Ouais je sais! »

    Il me reposait ensuite par terre. Je le vis aller dans la salle de bain, et moi je me dirigeais enfin dans ma chambre. Une fois devant mon armoire, je scrutais pendant un certain moment ma tonne de vêtements devant moi. J’avais tellement de choses, que parfois je mettais des heures à choisir ce que j’allais mettre. Je pouvais rester debout devant mon armoire, à sortir plein de choses différentes et les essayer devant mon miroir. J’aimais la mode. Au bout de quelques minutes, j’optais pour une petite robe assez classe, couleur crème, qui convenait bien pour rester à la maison. Une fois la robe enfilée, je me regardais rapidement dans le miroir. Je ne m’étais même pas maquillée mais tant pis. Je sortis ensuite de ma chambre, regardant rapidement vers la salle de bain : Domenico n’y était plus. Au lieu de ça, j’entendais vaguement des choses se remuer dans ma cuisine. Intriguée, je m’y rendais. A ma grande surprise, j’y trouvais Domenico en train de sortir tout plein de choses. Du lait, des œufs… Des ingrédients quoi. Il sentit ma présence et m’ordonna de rester où j’étais car c’est lui qui préparait mon petit déjeuner. Erreur fatale, on ne me dit jamais ce que je dois faire ou ne pas faire et de plus, je suis incroyablement curieuse. Impossible que je reste sans bouger alors. Sans suivre ses ordres, j’allais vers lui :

    « Tu crois vraiment que je vais t’écouter? »

    Je le regardais se mettre à la tâche, mais pourtant je ne faisais rien. Je fixais le sac de farine. En fait, j’étais vraiment tentée de lui en lancer à la figure. Mais au lieu de ça, je lui demandais :

    « Mais… tu sais cuisiner toi? »

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Anonymous
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Mer 5 Oct - 4:59

    Des fois, je me demandais si j'en faisais trop. J'étais peut-être en général quelqu'un qui se foutait de l'opinion que les autres avaient de moi, mais sur certains détails, j'étais un peu moins dur. Par exemple, mon caractère en tant que couple. Bon, cela était tout nouveau puisque notre union n'avait été officialiser qu'aujourd'hui même il y avait à peine 10 minutes de cela, mais je me projetais dans l'avenir. Je me connaissais: déjà, en temps normaux, j'étais quelqu'un qui était très tourné vers les autres. Quand il s'agissait de rendre service à quelqu'un, leur sauver la mise ou leur servir d'une épaule sur laquelle pleurer, j'étais toujours le premier à donner mon nom pour pouvoir satisfaire à ces tâches. J'imaginais qu'en couple, j'allais être aussi dévoué que dans la vie de tous les jours. Forcément, Denver n'aurait pas à se plaindre, j'allais sûrement être très intentionné. Là où je me posais la question, c'était, où allais-je être capable d'imposer mes limites? Je ne savais pas si je serais capable de le faire par moi-même. Après tout, j'aimais tellement donner que j'oubliais de recevoir. Ce n'était pas dans ma nature. Une relation amoureuse comprenait évidemment deux individus, donc des retours d’ascenseurs des deux côtés. Il ne fallait pas qu'un recevoir entièrement et que l'autre donne entière. Cela devait être du 50-50. Je ne savais pas comment j'allais m'y prendre. Ce n'était pas sorcier. Quant à moi, donner uniquement me suffisait amplement. Or, je savais que j'allais devoir moi aussi mettre de l'avant ce que je voulais. J'allais devoir essayer de travailler contre ma nature. J'imaginais que Denver allait probablement m'aider à travailler dans ce sens. Il aurait peut-être été coquin de croire que Denver aurait abusé de ma générosité, mais c'était mal la connaître. Elle était beaucoup plus honnête que ça.

    Ainsi, vu ma générosité débordante, j'étais le genre de copain qui, même s'il n'était pas un romantique conventionnel, l'était à sa façon. Je faisais tout plein d'attentions pour l'être aimée. Denver, je voulais la gâter. L'une des façons que j'avais trouvé, c'était de lui faire à manger. Bien sûr, seul à mon appartement, je ne me faisais pas des assiettes cinq étoiles, mais par contre, cela n'empêchait pas mes talents avec les fourneaux. Cette passion m'a été inculquée par George. Petit, j'avais appris à cuisiner de nombreux plats grâce à lui. En fait, c'était l'une de ses initiatives: il voulait que je fasse un repas par semaine. Selon lui, cela allait m'apprendre à me débrouiller dans la vie, à prendre goût aux bons aliments et aux bons repas ainsi que de gagner en popularité chez la gente féminine. Au départ, je devais avouer, je n'aimais pas vraiment ça. Je trouvais inutile de passer autant de temps sur un repas qui était engloutit en moins de quinze minutes et qui, parfois, n'était même pas terminé. Puis, de fil en aiguille, à force de faire des recettes réussies et délicieuses, j'ai pris goût à la cuisine. Je n'avais plus la chance de me pratiquer autant que je le faisais quand j'étais chez mes parents. Cela me manquait énormément. Alors, quand j'en avais l'occasion, je cherchais un prétexte pour cuisiner. Surtout que là, c'était pour faire plaisir à ma copine. D'ailleurs, elle ne serait pas déçue: j'étais un as des crêpes. J'avais d'ailleurs une petite touche secrète pour rehausser le goût de la crêpe: une petite saupoudrée de cannelle. J'en avais fait fondre des coeurs avec mes crêpes. J'espérais accomplir le même exploit avec elle.

    Alors que j'avais recommandé à Denver de ne pas traverser le comptoir pour me laisser faire mes petites besognes tranquille, elle décida de me méfier. J'aurais dû me douter qu'elle ne se laisserait pas commander de la sorte. Du coin de l'oeil, je la vis s'avancer vers moi et m'observer travailler. Comme de fait, elle me demanda ironiquement si je pensais réellement qu'elle m'écouterait. Je ne pus m'empêcher de répondre.

    - En vérité, oui, avouai-je, puisque je compte te faire une belle surprise. Après tout, je ne pense pas que tu veux manquer ça.

    Du même coup, je vis ses petits yeux marrons s'attarder furtivement à la farine à côté de moi. Des souvenirs de notre food fight me revinrent en tête. J'avais apprécié tout cela, mais je ne comptais pas faire une prise deux en ce moment. À cet instant précis, je voulais passer un avant-midi tranquille avec ma petite amie à la dorloter et l'embrasser. Comme j'avais des semaines chargées et mouvementées, je tentais de garder mes semaines plus relaxes. Alors que je brassais mon mélange, elle me demanda presque de façon surprise si je savais cuisiner. Je roulais les yeux de plaisir.

    - D'après toi? Si je ne savais pas cuisiner, je ne me serais jamais embarqué dans une telle aventure. Je ne suis pas un fan des pitres qui s'amusaient avec les casseroles.

    Comme j'avais compris que Denver ne se laisserait pas guider gentiment vers la table de la salle à manger, j'acceptais sa présence à mes côtés. J'aurais préféré la voir assise, car, si jamais je faisais un faux mouvement et qu'il arriverait malheur dans la cuisine, je ne voulais pas qu'elle se blesse. Après tout, je tenais tout de même à faire attention à ma belle. Je venais tout juste de l'avoir: je ne tenais pas particulièrement à ce qui lui arrive malheur. Quand je disais que j'étais un jeune homme intentionné, c'était à bien des niveaux!
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Denver Hopkins
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Mer 5 Oct - 19:49

    J’avais toujours été curieuse. Sur tous les points de vue, que ce soit par rapport à mon métier ou dans ma vie quotidienne. Certains pensent que c’est un défaut, d’autres une qualité. Pour moi c’était une bonne qualité. Sauf que des fois je ne savais pas m’arrêter pour découvrir certaines choses que je ne connaissais pas. Durant mes études, on m’avait souvent enseigné qu’il fallait se montrer curieux de partout : pour interroger notre client ou même la cause dont on le défendait. Selon mes professeurs, c’était un atout incontestable : si on n’est pas curieux, on n’est pas fait pour ce métier. Et heureusement, j’avais ce trait de caractère et je savais plutôt bien l’utiliser. Dans mon métier d’avocate, cela me servait tous les jours. Et pour la vie quotidienne également. C’était comme maintenant, Domenico m’avait ordonné de rester là où j’étais mais je ne l’avais pas écouté et j’avais suivi mon instinct de petite curieuse. Ne pas savoir ce qu’il était en train de faire pouvait me mettre dans un état pas croyable. C’est pareil lorsqu’on me cache des choses ou que certaines personnes ne veulent pas me dire qu’est-ce qui se passe : je suis tellement curieuse que j’en deviens têtue jusqu’à que la personne crache le morceau. Pour ça, j’étais forte. Je pouvais réellement devenir une chiante quand je le voulais. Et ça ne me dérangeait pas. Loin de là, je me foutais de l’opinion des autres. Et puis je savais que si je désobéissais aux ordres de Domenico, il ne ferait rien. D’une parce qu’on était tout de même chez moi et deux, il me connaissait déjà par cœur et devait savoir comment je réagirais.

    C’est donc sans aucune gêne que j’allais vers lui, pour inspecter ce qu’il faisait. Avec tous ces ingrédients sur le plateau de travail ça avait bien l’air d’un gâteau ou quelque chose dans le style. D’ailleurs, heureusement, car j’avais une de ces faims! Je sentais mon ventre grogner et je me rappelais que je n’avais pas mangé de repas digne hier soir. Rien qu’une pomme d’amour et quelques pops corn. Il fallait que je rattrape tout ça et j’en remerciai d’avance Domenico. Il m’avoua qu’il aurait préféré que je reste à l’écart car il comptait le faire une surprise. Ah, qu’est-ce que je n’aime pas les surprises! Et puis il avait raison : je ne voulais pas manquer ça. Je ne l’aidais pas du tout, je me mettais légèrement à l’écart et j’observais ses moindres faits et gestes. Il avait l’air de s’y connaître pour quelqu’un qui bûche des jardins tous les jours. Ma curiosité toujours en mode éveil, je lui demandais s’il savait cuisiner. C’est vrai quoi, je ne connaissais pas cette capacité qu’il avait. Et ma question lui fit plaisir vu la tête qu’il faisait. Il devait sûrement s’attendre à ce que je la pose. Et il y répondit positivement. Je ne fis qu’hocher la tête et je continuais à le regarder s’exécuter. Pendant qu’il faisait la pâte, je ne pus pas y résister plus longtemps. Je trempais rapidement mon doigt –propre- à l’intérieur et je dégustais ensuite la petite mixture. Elle était bien bonne. Et puis, ça me donnait encore plus faim! Tant pis si Domenico me reprochait quelque chose. D’ailleurs, je ne pouvais pas rester sur place sans bouger. Je le taquinais donc des fois, lorsqu’il passait à côté de moi en le poussant un peu.

    « Il faudra que tu viennes plus souvent pour me cuisiner des choses. »

    Parce qu’autant dire que moi, je n’étais pas une bonne chef. Je savais certes faire des choses, mais elles étaient très basiques : cuire un steak ou encore des pâtes, mais ça s’arrêtait à là. Je n’avais pas non plus le temps de me consacrer à la cuisine, alors que je savais que c’était quelque chose d’important pour mieux vivre. J’achetais souvent des plats préparés ou alors je me faisais un petit restaurant de temps à temps. Et puis cuisiner pour moi toute seule, ce n’était pas drôle. Si un jour j’aurais des invités, je serais même obligé de me mettre à la tâche. Et j’espérai donc que Domenico soit à mes côtés pour révéler ses talents au grand jour. D’ailleurs je continuais toujours à l’observer. En fait, là, je ne regardais plus vraiment ses gestes mais je le regardais lui, rien que lui. J’étais tellement absorbée, que je sortis quelques paroles sans réfléchir :

    « J’ai vraiment de la chance de t’avoir. »

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Anonymous
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Ven 7 Oct - 5:18

    J'étais un garçon du type très terre à terre. J'aimais relativiser les choses. Prendre la vie avec philosophie bien que j'aie un point de vue pessimiste. J'étais quelqu'un de posé qui analysait énormément chaque situation. Je ne me lançais jamais en eaux houleuses sans avoir évaluer le terrain en premier. On pouvait presque dire que chacun de mes gestes était réfléchi. Ce n'était pas une question de laisser-aller puisque, dans ce domaine, j'étais plutôt bon à vrai dire. Non, comme j'avais tout calculé d'avance, j'empêchais la plupart du temps des discordes ou encore des prises de tête inutiles. Si je détestais bien quelque chose, c'était les zones de conflit. Alors, je faisais en sorte d'être le calculateur de tous les risques puisque bien des gens n'en prenaient pas le temps. Je devais avouer qu'une partie de moi-même était aussi pragmatique parce qu'elle se protégeait elle-même. En étant observateur et en possédant un bon instinct intuitif pour deviner les autres, j'étais en mesure de protéger le côté fragile qui sommeillait en moi. Mon talon d’Achille qui se trouvait à être ma peur de perdre les gens importants. Ainsi, en les observant, en essayant de lire en eux, je me faisais un portrait juste pour savoir s'il serait pertinent ou non de faire confiance à cette personne ou encore de m'en attacher. C'était presque maladif: tout avait être passé soigneusement au peigne fin avant que j'en donne mon approbation. Bien souvent, plusieurs personnes ne passaient pas le test. Je notais chez eux une fragilité émotionnelle trop grande, une confusion marquée dans leur décision ou leur côté insouciant. Je ne laissais rien au hasard, du moins, dans ce domaine. Je ne savais pas si, en faisant mon voyage en Équateur, cela impliquerait que cette barrière que je m'étais mise, je devrais la détruire. Je me disais que c'était tellement ancré solidement en moi que cela ne pourrait pas disparaître. C'était la part de méfiance que ma mère m'avait légué et qui avait grandi en moi. En même temps, ce n'était pas négatif que je sois sur mes gardes. Il fallait seulement que j'apprenne à doser.

    Denver m'apprenait à le faire tranquillement. Pas consciemment, bien sûr. Je dirais qu'elle a innové à cause de notre rencontre. En dedans de deux semaines, elle avait déjà acquis toute ma confiance. TOUTE. MA CONFIANCE. C'était énorme. En plus, elle n'avait pas fait quelque chose en particulier. C'était arrivé. Tout simplement. Je me disais que Denver était peut-être l'exception majeure, mais elle avait bouleversé ma vie comme elle avait aussi changé ma façon d'aborder la vie et les gens. Toutefois, une chose demeurait: même si elle avait fait beaucoup, elle ne pouvait pas me forcer à me projeter dans l'avenir. En fait, je n'en étais pas capable. J'avais trop peur de me projeter dans l'avenir, car je ne voulais me forger des scénarios tout beaux. Je savais que s'ils ne se réaliseraient pas, j'en serais extrêmement déçu et je ne voulais pas en arriver là. Je voulais juste vivre l'instant présent avec elle. Je ne voulais pas trop faire de projets à l'avance. D'un côté, notre relation était encore très embryonnaire. Nous venions à peine d'officialiser notre union. Il n'était pas encore question de mariage et encore moins d'enfants. Je n'étais pas prêt pour tout ça. J'étais surtout trop jeune pour vouloir encore y penser. Je n'excluais pas d'avoir une famille éventuellement. Pourtant, à court terme, ce n'était pas dans mes projets. J'avais encore tant à faire avant d'en arriver là. Il fallait d'ailleurs que je retourne aux études pour pouvoir me trouver un emploi mieux rémunéré. Avoir une vraie carrière quoi! Je ne pourrais pas rester indéfiniment jardinier. Il fallait que je songe plus sérieusement à mon choix de carrière. Je m'étais laissé aller ces derniers temps. Je devais me ressaisir.

    Alors que j'observais du coin de l'oeil Denver trempé son index dans la mixture, je vérifiais la température de la poêle pour être certain que le liquide était prêt à verser. Avec la tête qu'elle faisait, elle semblait appréciée. Il y avait de quoi flatter mon ego de mâle. Quand elle évoqua la fréquence de mes visites pour la cuisine, je ne pus retenir un rire.

    - Décidément, affirmai-je, tu ferais n'importe quoi pour me ramener ici et passer du temps avec toi.

    Cette idée me plaisait bien d'ailleurs. Je me sentais chez moi ici. Je n'y étais venu qu'à deux ou trois reprises, mais je me sentais bien. Normal qu'on soit souvent chez elle: c'était beaucoup plus beau et grand. Rien avoir avec mon 1 et ½ tout petit. Bref, voyant que tout était prêt, je versais le liquide sur la poêle et commençais à lui faire de délicieuses crêpes. D'où j'étais, ça sentait rudement bon. Heureusement, je n'avais plus faim. Denver allait pouvoir se gâter. Par ailleurs, elle était toujours à mes côtés, en train de m'observer faire. Tout d'un coup, elle me déclara qu'elle avait de la chance de m'avoir. Sur le coup, je ne répondis pas. Je pensais la même chose. Depuis que j'étais avec Denver, c'était magique. Je ne voulais pas changer ça pour tout l'or du monde. Je méditais sur tout ça en terminant le repas de Denver. Je devais au moins lui avoir faire 3 crêpes avec des fruits placés sur le côté de l'assiette. J'avais sorti le sirop d'érable. Il ne restait qu'à discuter. Comme je finissais l'assiette, je la saisis, passais à côté d'elle en déposant un baiser sur le sommet de sa tête.

    - C'est moi qui a de la chance de t'avoir et je le pense vraiment.

    Je déposais l'assiette à sa place habituelle et allais lui servir un café. Une fois la tasse ramenée sur la table, j'allais prendre place à côté d'elle. C'était une scène simple du quotidien, mais c'était ce que j'aimais. Tout était dans la simplicité.
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Denver Hopkins
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Ven 7 Oct - 20:25

    J’avais l’impression de me redécouvrir. Tout ce qui somnolait en moi depuis toute petite, se réveillait depuis pas longtemps. Je commençais à sourire plus souvent, à rigoler à des idioties, à ne pas me montrer froide. J’avais déjà pris l’habitude avec mes clients. Parce que je savais que je devais me montrer gentille et polie devant eux, sinon ils iraient voir ailleurs. Je m’étais quelques fois emportée avec un ou deux de mes clients. Mais ils étaient restés, car ils savaient que j’étais une très bonne avocate. Mais depuis quelques temps, je trouvais ça tout à fait naturel de m’ouvrir à eux et de sourire sans ayant l’air de forcer sur les coins de mes lèvres. C’était presque agréable. J’aimais cette ville, j’aimais m’y promener, j’aimais ses habitants, j’étais loin de mes parents… Et tout ça réunit faisait que je changeais petit à petit. J’étais persuadée que c’était également grâce à Domenico. Il m’avait ouvert les yeux sur pleins de choses, et je me sentais trop orgueilleuse pour l’en remercier. Le pire, c’est qu’il avait fait ça sans en prendre pleinement conscience. Mais ça ne me dérangeait ce nouveau visage. Je savais qu’en temps voulu, je pouvais reprendre mes bonnes mauvaises habitudes et faire endurer tout ça à mon prochain. J’étais peut-être devenue un peu plus sociable, mais j’avais encore enfoui au plus profond de moi, mon caractère de cochon que beaucoup connaissaient très bien. Il ne suffisait que d’une parole, que d’un regard pour que je ressorte tout. C’était juste qu’en cet instant précis, toutes ces mauvaises ondes étaient très bien cachées et ne refaisaient pas surface pour l’instant. A part pour hier soir, où je m’étais légèrement emportée avec Domenico.

    Mais je mettais ces dernières pensées loin derrière moi, car je ne voulais pas prendre le risque d’y repenser. Après une bonne nuit de sommeil, Domenico avait eu l’air de changer. Il s’était réveillé bien plus calmement et avait affronté tout aussi posément mon père. Ça, c’était le Domenico que je connaissais. Malheureusement, c’était moi qui avais craqué devant mon père. C’est sûr que de le revoir comme ça sans que je puisse me préparer mentalement, ça m’avait fait un sacré choc. C’était le seul trou noir dans ce tableau parfait. Oui, parfait, car Domenico s’exécutait maintenant à me concocter un bon petit déjeuner. Mon ventre grondait toujours alors que je le voyais allumer le feu sous la poêle. J’étais maintenant sûre et certaine de ce qu’il faisait : des crêpes. Je raffolais de ça. En même, qui n’en raffole pas? Il me dit que je ferais n’importe quoi pour le ramener ici et passer du temps avec moi. Il avait carrément raison. Je ne le lui fis pas savoir, mais mon petit sourire devait certainement illustrer ce que je ressentais. D’ailleurs, tant qu’il ne mettait pas le feu à mon appartement, je le laissais se débrouiller car il avait l’air de savoir ce qu’il faisait. Je me mis même à lui dire que j’avais de la chance de l’avoir. C’était sortit tout seul comme si c’était instinctif. Et pourtant c’était vrai. Je n’étais pas d’un naturel romantique, et pourtant, avec Domenico j’avais l’impression que j’aimais ça. Je le regardais garnir mon assiette. Limite si je ne me léchais pas les babines. Tout en l’emmenant, il me déposa un baiser sur ma tête en me disant que c’était lui qui avait de la chance de m’avoir et qu’il le pensait vraiment. Je me sentais tellement légère après qu’il m’ait dit ça, que je lui suivais gaiement jusqu’à ma table. Je m’assis derrière mon assiette et j’observais tout ce qu’il y avait dedans. Il me ramena par la suite un peu de café, mais moi j’attaquais direct les crêpes tandis qu’il s’installait à côté de moi. Je fermais les yeux en les dégustant. Et je recommençais à manger. Il était vraiment doué :

    « Elles sont excellentes. » dis-je entre deux bouchées.

    Me calmant par la suite, je prenais une gorgée de café puis je mis à manger plus lentement. Je prenais le temps de déguster, en attrapant quelques petits fruits au passage. Je jetais ensuite un regard en biais à Domenico, qui lui ne mangeait rien, et qui me regardait. Avec un petit sourire, j’avalais ce qu’il me restait dans la bouche puis je me levais légèrement de ma chaise, me penchant vers lui pour lui déposer un baiser sur la joue. Je me rasseyais ensuite pour continuer à manger ces petites gourmandises, tout en ajoutant :

    « Il faudra que je fasse du sport pour descendre tout ça. »

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Anonymous
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Ven 7 Oct - 23:49

    Inévitablement, dans ce moment de sérénité et de tranquillité, je ne pouvais de me sentir bien. J'étais content d'être là, en ce moment, avec Denver. Je savourais chaque minute, chaque seconde qui s'écoulait en sa compagnie. Je voulais que ça soit comme cela tout le temps. Or, j'étais bien conscient que bien des choses étaient encore au programme pour nous deux. Qui savait vraiment ce que la vie nous réservait? Personne. Autant dire que ni moi ni elle ne savions à quoi à nous attendre pour le futur. J'imaginais que le temps et notre histoire finiraient par décider le cours des choses. Au moins, maintenant, je pouvais savourer l'instant présent. En fait, en ce moment, je ne percevais pas tous les sons. J'étais plus dans ma bulle. C'était comme si j'observais la scène avec tant d'émerveillement que l'efficacité de mes sens baissaient. Ainsi, quand Denver me dit à la va-vite qu'elle trouvait mes crêpes délicieuses, je ne l'entendis qu'en sourdine. J'étais submergé par une vie de sentiments comprenant la plénitude et le bonheur. Cette scène ressemblait en certains points à une scène que j'avais vue maintes fois dans mon enfance, avant l'adoption. Quand j'étais petit, je me levais souvent très tôt le matin - non seulement à cause du coq, mais aussi à cause de mon bouillonnement d'énergie. - Partageant ma chambre avec mes trois soeurs, je ne voulais pas rester avec elles pour attendre que l'une d'elles se réveille. Déjà, à cet âge, j'étais indépendant des autres. Donc, je me levais pour aller dans la pièce principale comprenant la cuisine, le salon et la salle de bain. À chaque fois que j'arrivais, j'allais me cacher derrière une petite table pour observer mes parents. Bien entendu, ils étaient toujours les premiers réveillés pour préparer à manger au reste de la maisonnée et pour commencer à faire la liste d'innombrable tâches. J'étais donc là, petit, à regarder ma mère faire le petit déjeuner pendant que mon père lui chantait une sérénade avec sa voix de ténor. Contrairement à moi, il avait beaucoup de talent en chant. À un moment ou à un autre, il finissait toujours par déranger ma mère dans sa cuisine et la faisait danser avec lui sur le son de sa voix. Je finissais habituellement de sortir de ma cachette au moment où ils s'étaient embrassé. À cette époque, je ne réalisais pas l'effet de cette routine sur mon esprit, mais maintenant j'en comprenais l'importance: c'était un idéal que je voulais atteindre et rien de moins. Je voulais vivre quelque chose dans le même genre. Au moins, maintenant, j'en avais un aperçu avec Denver.

    Cette dernière me ramena d'ailleurs à la réalité en déposant un baiser sur ma joue. Aussitôt, j'étais de retour dans le moment présent, avec elle, maîtrisant toutes mes sensations. Elle fit allusion au sport et sur sa taille. Je ne pus m'empêcher de faire un soupire sarcastique.

    - Arrête! Tu as une taille de guêpe. Ce que tu dis est carrément insensé!

    Je connaissais bien des femmes qui aimeraient avoir la chance de Denver: manger sans nécessairement prendre quelques livres en trop. Elle n'avait rien à se reprocher bien que mon repas semblait gourmet. De toute façon, je n'aimais pas qu'elle y fasse allusion, car je n'avais jamais aimé les filles qui faisaient trop attention à leur ligne. Après tout, si j'avais voulu sortir avec un sac d'os, je serais allé chez le boucher et voilà tout! Or, je savais que Denver blaguait et que ce n'était que dans le but d'engager la conversation qu'elle l'avait fait. Je n'avais donc aucune raison de m'en faire. Soudainement, mon agenda électronique vibra. J'avais oublié de l'enlever de ma poche hier soir. Je le sortis pour regarder de quoi il en retournait et ce fut pour me faire un rappel d'un rendez-vous pris dans l'Est de la ville - donc, carrément à l'opposé d'ici - prévu à 13h30. Il me restait au moins trois heures avec Denver. Comme notre emploi du temps à nous n'était pas encore déterminé, j'eus l'idée de questionner la brunette à ce sujet.

    - Tu m'as encore pour toi toute seule pendant trois longues heures. Que veux-tu faire?
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