histoire

Des flashes encore et toujours des flashes. Les questions assourdissantes des gens que je ne connaissais pas, des visages tellement peu, je fronçais légèrement les sourcils lorsque par malheur mon regard croisait l'un des leurs, j'avais l'impression qu'ils étaient difforme, affreux, dégoûtants et effrayants. Une façon de me complaire dans ma différence, une façon de me noyer un peu plus dans l'obscurité qu'était devenue ma vie. Mon corps étaient maigres, voir anorexiques, des bleus venaient faire contrastes sur ma peau qui était déjà plutôt pâle. Une simple veste était sur le haut de ma petite tête, une façon pudique de me protéger du regard des autres tandis que je marchais pour rentrer chez moi, à l'orphelinat de Paris. J'avais neuf ans et je venais de passer plus de six mois dans la cave d'un psychopathe.

Je n'ai jamais connu mes parents, selon les dires de la directrice de l'orphelinat ; Elle m'a simplement trouvé devant les portes de l'établissement. Un établissement catholique, stricte et pourtant chaleureux. J'avais donc passé mes neuf premières années sans aucun souci, je n'étais pas très populaire, mais je n'étais pas une parias non plus. J'étais normal, simple et souriante, à l'époque. J'avais une bande d'amis avec qui j'aimais regarder les dessins animés ou bien raconter des histoires glauques. Cependant, j'étais surtout une gamine naïve qui ne connaissait rien à la vie, après tout, que connait-on de la vie à neuf ans ? « -I Just Wanted Your Love » Une vieille guitare beaucoup trop grande et trop lourde dans mes bras, je jouais une mélodie qui trottait dans ma tête, il faisait chaud, très chaud et mes boucles blondes me donnaient encore plus chaud. Il ne devait pas être plus de dix-heures du matin et je chantais déjà. J'aimais cela, je ne savais pas comment l'expliquer, mais lorsque je chantais, j'avais l'impression de partir dans un autre monde. « -C'est joli, tu aimes chanter ? » Je me stoppais net et je tournais mon visage sur le côté, l'homme de ménage était un homme très sympathique, il avait un visage doux et des rides creusés qui le faisait ressembler au père Noël. « -Merci... » Il souriait tendrement, il jouait la comédie à la perfection, je n'ai jamais compris pourquoi, mais j'avais confiance en lui, peut-être qu'au fond de moi je cherchais une figure paternelle. « -Tu aimes la musique et l'anglais ? » J'hochais ma tête positivement et quelques secondes plus tard, il se trouvait devant moi, une main tendue dans ma direction, alors naïvement je me suis levée et je lui ai pris la main. Ce que je ne savais pas, c'est que l'enfer allait être ma nouvelle maison et la musique allait être mon roc.

Tout était sombre, obscure, noir, glauque. J'avais peur, j'avais froid et j'avais faim, j'étais allongée sur quelque chose de froid, un peu comme les tables de l'hôpital lorsque j'avais été opéré pour mon appendicite. Sauf que, je savais que je n'étais pas à l'hôpital, il y avait une odeur de moisissure qui me donnait envie de vomir. Lorsque j'essayais de bouger je pouvais sentir les chaînes qui se trouvaient sur mes poignets et sur mes chevilles. Parfois il m'arrivait de pleurer avant de m'endormir, mon bourreau n'avait pas d'horaire fixe lorsqu'il venait, il me demandait de chanter et lorsque je m'essoufflais il me rouait de coup avant de s'excuser en me disant combien il m'aimait, mais on ne frappe pas les gens qu'on aime normalement. J'avais le droit de manger que lorsque c'était lui qui venait me nourrir et la plupart du temps la nourriture était simplement de la soupe infecte, mais je n'avais pas le choix, je voulais vivre. C'était comme jouer dans une pièce de théâtre indéfiniment, les gestes étaient toujours les mêmes, les paroles aussi, il n'y avait que les coups qui changeaient de temps en temps. Jusqu'à ce jour-là, j'avais perdu la nation du temps, je ne savais même pas depuis combien de temps j'étais dans cette cave et sur cette table. Quelque chose de froid se glissait sous ma gorge ce qui me réveilla, dans l'obscurité j'avais du mal à voir le visage de mon bourreau, mais je pouvais voir le reflet de la lame de couteau. On dit souvent que dans un moment critique il suffit d'une simple phrase pour rester en vie et je ne sais pas si c'était grâce à cette phrase, mais il ne m'a pas tué. « -Si je meurs est-ce que je serais heureuse ? » Il n'avait rien dit, il était simplement sorti sans dire un mot et quelques jours plus tard ce fut la police qui entra dans la cave. J'étais beaucoup trop fatiguée pour parler et je me suis laissée faire lorsqu'ils m'ont détachés.

« - Zephire tu ne la trouves pas bizarre ? » J'étais adossé au mur, l'école je n'aimais pas cela, j'avais dix-sept ans et les années avaient passés, mais toutes se ressemblaient, je n'avais de cesses de faire des cauchemars, j'étais sujet à des crises de violences et je me tailladais le corps. Je souffrais, mais je ne disais rien, la première année où je suis sortis de cette cave avait été la pire. Cela n'avait été qu'une simple course contre-la-montre, les journalistes, les avocats le procès et pourtant je ne savais pas pourquoi, mais je n'arrivais pas à détester mon bourreau, je n'y arrivais pas, alors cela voulait dire que je n'étais pas normal. Je n'étais pas comme les autres et mis à part mes crises de folies et mon côté instable, j'avais la musique. J'avais un but, je voulais que les gens me connaissent comme étant une artiste et non pas comme la pauvre petite fille. « -Ah oui, Zephire, la fille qui s'est fait enlever par ce malade, tu sais il paraît que sa mère était une pute et qu'elle-même se prostitue, c'est glauque quand même.... » J'écrasais ma cigarette, puis d'un geste vif j'attrapais l'une des chaises de la salle de classe que je fis voler contre l'une des nombreuses vitres. Toisant les deux jeunes filles du regard, je ne prononçais pas un mot avant de sortir de l'école et d'aller rejoindre l'orphelinat. Ce fut à ma majorité que ma délivrance arriva enfin, je voulais changer de vie, partir loin, quelque part où personne ne me jugerait ! En premier lieu, j'avais réussi à trouver un boulot ici, simple barman, mais ensuite j'ai commencé à faire la tournée des bars en chantant et en jouant. Mon but, monter un groupe et avoir l'une des plus belles carrières, mais est-ce que je serais assez forte pour supporter cela ?

caractère

Bizarre et lunatique est ce qui me représente le mieux, en effet je peux passer du rire aux larmes, je souffre d'une instabilité émotionnelle, d'autre part les autres me trouvent étrange, car je me montre plutôt distante. Pourtant, je suis, en premier lieu, une personne souriante et tendre, je n'aime pas voir les autres souffrir et je suis même un peu trop curieuse parfois. Cependant, il n'y a pas que cela, je suis autodestructrice, je me taillade, je souffre de troubles comportementaux assez puissants. J'entre dans des sortes de crises de violences assez importantes, mais en dehors de cela, je suis quelqu'un d'attentif, à l'écoute des autres. Perfectionniste et douer en musique. J'avoue que j'ai un franc parler qui ne plait pas tout le temps, mais je suis comme cela, j'ai tendance à mettre les pieds dans le plat et je suis très, mais alors très maladroite. Bordélique, en clair il est difficile de me comprendre, surtout que je ne me confis jamais, mes souffrances sont les miennes et il vous faudra beaucoup de temps pour réussir à me faire sortir de ma coquille.