Son btu, il n'en avait pas. L'obligé à venir. Pas vraiment. Juste que perdre du temps à clavarder sur du néant. Il n'aimait pas. Pas avec elle, et pas comme ça.
«Comptes-tu ouvrir de nouveau la bouche ... ou bien notre périple vers nul part, s'annonce ... silencieux»

Peur de rien. Aucune idée. Juste que de l'avoir ici, dans sa voiture, roulante ... un grand pas depuis une heure. Jetant un oeil sur elle, feintant avec son rétroviseur. Pas qu'il se cachait, c'était juste pour pas la mettre, mal à l'aise. Mettant plus fort, la musique.

«Tu survis ... ou tu suffoques ...»

Il jouait avec cela. Il n'avait pas peur, juste qu'il était envieux, de la suite. Inconditionnel à découvrir, plus encore. D'elle. Parfois il la frôlait, dont la première fois avait été sans vouloir mais la seconde par contre. Il la sentait frissonner, réagir à ce maigre contact, de revers de main. Le peu qu'il touchait, il appréciait. Il ne voulait pas reconnaitre, "le truc" dont elle parlait tant. Pourquoi donc ...

« Il démarra sans broncher. Les maisons défilaient sur leurs côtés. Mary n'avait aucune idée d'où il la mènerait, dans tous les sens du terme, mais pour l'instant, elle s'en fichait.

ISAAC ▬ Comptes-tu ouvrir de nouveau la bouche ... ou bien notre périple vers nul part, s'annonce ... silencieux
MARY ▬ "Rien n'exprime mieux la joie que le silence. Si j'ai pu dire combien grand était mon bonheur, c'est qu'il était petit", William Shakespeare.

Elle tourna son regard vers lui, puis, se mordant la lèvre inférieure, signe d'hésitation, elle se rapprocha de lui pour lui piquer ses lunettes de soleil, qu'elle déposa sur son nez rapidement, le sourire aux lèvres. Elle détacha ses cheveux et les ébouriffa négligemment, avant de les laisser retomber dans son dos.

ISAAC ▬ Tu survis... ou tu suffoques ?
MARY ▬ Je... j'en sais rien. Je profite de l'instant présent, c'est ce qu'il faut faire, non ?

Appuyée contre l'appui-tête, elle demanda :

MARY ▬ Où est-ce que tu m’emmènes ? »

Elle voulait être joueuse ou avoir l'air. Peut-être pour lui plaire ou pour lui montrer ce qu'elle vaut, malgré son côté intimidé par lui. Il ne perdait pas pied, ou alors bluffait si bien, que rien ne paraissait encore.
«T'as lu un bouquin de philo' ce matin ... »

Deuxième citation. Décidément elle voulait lui montrer, que derrière sa blondeur, se cachait l'intelligence. Il n'avait peu d'aptitude à juger une couleur de cheveux plus qu'une autre lui. Pas même il s'était mit à penser, sur ce point. Il ne voyait d'elle, que ce qu'elle montrait sur fb ou même, depuis ce coin de table. Elle paraissait plus sûre d'elle, tout à coup. Prenant ses lunettes, peut-être un jour son coeur. Loin de lui cette pensée. Sa dernière histoire, remontait à quelques mois. Il avait perdu. Une reine de piques en plein coeur.

«Peut-être devrais-je regretter ... ta timidité»
Un air moins conquis qu'au début. Moins convaincu d'elle tout à coup. Il se demandait si elle bluffait pas, si elle ne jouait pas une attitude à l'aise, tout à coup. Il y allait d'un seul mouvement de bras, au culot. Le passant au dessus de sa tête, le laissant reposer sur la banquette. Sans cale tête.

«Je ne le sais pas moi-même ... mais je ne pense pas que l'inconnu te fasse si peur que ça ... ou alors c'est que j'ai mal jugé mon adversaire»

« ISAAC ▬ T'as lu un bouquin de philo' ce matin...
MARY ▬ Non, c'est juste que tu as dit des choses qui m'ont fait pensé à ces auteurs. C'est tout.
[...]
ISAAC ▬ Peut-être devrais-je regretter ... ta timidité
MARY ▬ Timide ? Moi ? Tu te mets le doigt dans l'oeil Isaac. Tu pourras demander confirmation à Max'.
C'est seulement que tu... m'impressionnes... Ou en tout cas... ça me trouble.

Elle le regarda à nouveau, avant de se décider à "tomber le masque". Elle retira les lunettes et les lui rendit.

MARY ▬ Je sais pas ce qui me pousse à agir ainsi, mais je fais l'effort : vivre l'instant présent sans me poser de question, tout en étant moi-même.

Elle se tourna légèrement et le regarda dans le bleu de ses yeux un instant. L'attirance était là, toujours présente. Mais il y avait autre chose d'indéterminable. Elle soutint son regard avant qu'il ne le rompe pour regarder la route.

Il avait passé un bras sur ses épaules. Elle fut parcourue d'un frisson tout le long du corps et bougea légèrement. Mary saisit la main libre d'Isaac qui traînait sur son épaule. Elle se contentait de dessiner le contour de ses doigts, avant de les entremêler et de ne plus les lâcher.

ISAAC ▬ Je ne le sais pas moi-même ... mais je ne pense pas que l'inconnu te fasse si peur que ça ... ou alors c'est que j'ai mal jugé mon adversaire.
MARY ▬ Disons que c'est plutôt le futur qui me fait peur... C'est un horizon inexploité, on se sait pas de quoi demain sera fait... C'est peut-être une faiblesse que de l'admettre, mais soit, je l'assume. »

«J'aimerais bien agir autant sur mes soeurs ... pour qu'elles me cachent moins de choses ...»

Un brin amusé, de cet aveu. Alors comme ça, elle se sentait impressionné par un tel homme. En même temps ça lui change sans doute des gamins d'université, qu'elle côtoie. Un peu plus mûr tel un fruit, bien plus rouge, ne fait guère plus mal, au contraire.

«Tu te sens toi-même ... présentement ?»

Un air plus ou moins convaincu, car tout à l'heure, elle le fuyait et là c'était limite si elle ne lui arrachait pas sa chemise, pour se la vêtir par la suite. Il aimait ce côté frêle, et naturel, en elle. S'investissant même, à passer ses doigts, dans les siens. Elle progressait, rapidement. Retirant son bras pour changer de direction, il ne le remit pas pour autant. Peut-être que ça lui procurerait un léger manque, celui du peu de contact, que donnait ce bras, au-dessus de ses épaules. Et cette main d'homme, dans celle de cette jeune femme.

«L'avenir ... dans une minute l'avenir deviendra présent, et la minute d'avant, sera le passé ... je m'arrange juste pour que, mon passé ne me fasse pas trop honte, et que mon présent soit plaisant ... concernant l'avenir je préfère ne pas m'en sustenter en hypothèse ... »

Laissant aller son index, sur la peau du bras court de la jeune Mary. Du haut jusqu'à la pointe de l'un de ses doigts, il venait d'en frôler la peau, en douceur. Avant de le retirer, l'air de rien. Taquinerie ou provocation. Son regard n'avait pas quitté la progression de son doigts et la réaction de la peau au teint pâle.

« Au plus il frôlait son corps, au plus elle frissonnait. C'était bien la première fois qu'un homme lui faisait cet effet...

ISAAC ▬ Tu te sens toi-même ... présentement ?
MARY ▬ Oui.

Un simple mot pour répondre à sa question. Trois lettres, rien de plus. L'intonation laissait cependant deviner la sincérité de Mary, dans ces paroles.

Elle se concentra sur le paysage qui s'effaçait sous leurs yeux. Parcs, bord de mer, commerces, habitations... Tout défilait à vive allure. Ou bien était-ce seulement les battements de son coeur qui faisaient pression sur elle. Isaac parla alors :

ISAAC ▬ L'avenir ... dans une minute l'avenir deviendra présent, et la minute d'avant, sera le passé ... je m'arrange juste pour que, mon passé ne me fasse pas trop honte, et que mon présent soit plaisant ... concernant l'avenir je préfère ne pas m'en sustenter en hypothèse ...

Mary ne répondit rien. Elle avait baissé la tête, réfléchissant à ce qu'il venait de dire, puis tourna le regard vers lui, clignant à moitié, éblouie par les rayons du soleil. Elle afficha un mince sourire. Elle comprenait les "principes" d'Isaac, mais ça ne la rassurait pas quant à l'avenir.

D'un doigt, il parcouru son bras, hérissant le duvet blond, témoin de la chair de poule qui la parcourait le long de son corps. Mary s'attarda un instant sur cette main qui lui faisait tant d'effet... Une main d'homme, un homme mature, expérimenté... Un homme qu'elle ne connaissait pas vraiment...

MARY ▬ Parle-moi de toi, Isaac... »

Elle ne disait point de mot. L'écoutant. Le laissant penser à sa guise, le laissant invoquer tels arguments. Etait-elle intéressé par la réponse ou bien, juste manière de combler ce silence, ce vide. En le faisant parler. Il n'aimait pas parler dans le vide, l'impression de ne pas être écouté, ou bien un brin comprit.

«Les monologues sont guère ... ma tasse de thé»

Il œuvrait déjà bien assez en silence, autour d'une table de poker ou d'un quelconque autre jeu, à argent. Roulant vers l'inconnu, pas même il ne tournait à un moment ou à un autre. Tout droit et rien de plus. La musique comblait le vide, l'absence de paroles. Et puis une question. Celle le poussant à lui faire découvrir, qu'elle voulait rapidement en savoir de sa personne. Lui n'était pas du tout pressé, à la découvrir, au contraire. Moins il en saurait, pour commencer. Et moins habituelle, cette rencontre serait.

«Que veux-tu savoir ... qui presse tant ...»
Posant son regard sur le sien. Jetant point d'attention à la route, mais juste à elle. Qu'avait-il à savoir de lui, que personne ne savait pas déjà. Les Arnault sont connus, peu importe l'endroit où ils mettent leur pieds. Les frasques de sa fratrie, les investissements paternels. Et lui ayant une grande place, une certaine notoriété, au sein de l'univers du jeu.

«Plus je te touche ... plus l'envie m'en vient, de le refaire ... l'incompréhension inonde mon vécu ... et je n'ai pas de réponse à apporter ... sur ça »

« Elle sourit à sa remarque sur les monologues. Elle qui était d'ordinaire bavarde, n'aimait pas non plus parler dans le vide et ressentir le désintérêt, l'ennui de l'autre. Elle préférait l'échange, la communication... Cependant, elle appréciait aussi le silence. Car bien que muet, il peut conduire à l’interaction des individus bien plus vite que suite à un échange verbal.

ISAAC ▬ Que veux-tu savoir ... qui presse tant ...

Ils se regardèrent un instant. Mary était d'ordinaire curieuse, et bien qu'elle connaissait quelques bribes sur Isaac, elle ne savait qui il était réellement, à l'intérieur.

MARY ▬ Rien ne presse... J'ai juste pensé que tu pouvais me raconter quelque chose que je ne sais déjà... J'vais pas non plus te tirer les vers du nez... "Tout vient à point à qui sait attendre". Je ferai preuve de patience s'il le faut.

ISAAC ▬ Plus je te touche ... plus l'envie m'en vient, de le refaire ... l'incompréhension inonde mon vécu ... et je n'ai pas de réponse à apporter ... sur ça.

Mary fût étonnée par cette révélation soudaine. Même si l’attirance avait été réciproque depuis le départ, c’était bien la première fois que Isaac l’exprimait clairement, à voix haute. Elle sembla rougir un instant, avant d’afficher un sourire satisfait sur ses lèvres.

MARY ▬ Et donc ? […] Tu penses qu’on devrait en faire quoi, de « ça », de ce « truc » qui nous perturbe tant subitement ? »

Pas l'habitude à parler de lui. Il écoute souvent et répond à ce qu'on lui demande, certes, et encore. On parle tellement des "Arnault" de manière générale, que lui, ne s'est jamais obligé à être vu, autrement que par la réputation familiale. Certes le jeu. Mais qui n'est pas dedans, ne sait point.
«Je ne collectionne pas ... les aventures. Ce qu'hélas les gens s'imagent à souhait ... je pourrais être celui qui croit aux contes et légendes ...»

Il avouait dès lors, son côté romantique. Pas de mal à cela, certes, mais SF est une ville aux expériences, aux aventures sans logique. Lui n'adhère pas à ce principe. Il veut une histoire, un cheminent en amont avant d'avoir l'exquis aval.

«J'aime être l'amoureux et l'amant ... l'ami et la dépendance ... ou un mélange de tout à la fois ... qui sait ...»

Posant son regard fixement sur elle. Avant de regarder la route. Nul part, aucune direction de prévue. Il roulait tant que la voie devant lui, donnait du goudron. Une déclaration mal venue, peut-être. Lui ne voulant pas la faire fuir, venait de lui prouver en quelques mots, qu'elle en le laissait pas indifférent. Mais il lui démontrait que lui aussi, savait.

«Carpe diem ... laisse le bateau voguer sur son propre rivage ... »

Entendant par là, de ne rien stopper. De le laisser poursuivre sa route, même sans destination aucune. «Dois-je te demander, ce que tu veux ... ce que tu espères ou bien ... préfères-tu poursuivre, et profiter ... sans réponse aucune, pour le moment ...»

« Elle savait qu'elle en apprendrait d'avantage si c'était lui qui s'exprimait. Mary est de celles qui se construisent une opinion petit à petit, à force de connaître les faits, les individus. Elle n'accordait que peu d'intérêt aux commérages, rumeurs, et préjugés.

Pour Mary, Isaac n'était que le frère -et adepte des jeux- de son meilleur ami. Il était arrivé qu'ils échangent des regards ambigus, mais la situation n'avait jamais été gênante. C'était comme un jeu entre eux. Qui n'engageait rien, ni personne.

Aujourd'hui, elle le découvrait comme un gentleman romantique, à en juger ses dires, mais également comme quelqu'un de doux et attentif. Et ce n'était pas pour lui déplaire, au contraire.

ISAAC ▬ Carpe diem ... laisse le bateau voguer sur son propre rivage...

Qu'Isaac mentionne la locution du célèbre italien Horace faisait sourire Mary. C'était son credo. Ou du moins, la première partie l'était : "Cueille le jour", oui, "sans te soucier du lendemain", là, ça devenait plus difficile.

*Qu'il vogue... Mais j'aimerai éviter l'iceberg* pensa-t-elle intérieurement.

ISAAC ▬ Dois-je te demander, ce que tu veux ... ce que tu espères ou bien ... préfères-tu poursuivre, et profiter ... sans réponse aucune, pour le moment ...

Ce qu'elle voulait ? Ce qu'elle espérait ? Elle ne le savait pas. Elle était sûre d'une sole chose : elle était bien. Elle se sentait bien, ici, avec lui. Et elle ne voulait pas que ce moment s'achève.

MARY ▬ On poursuit, on profite...

Elle détacha sa ceinture de sécurité, se retourna, et enjamba le siège passager, avant de se retrouver sur la banquette arrière. Elle s'allongea presque entièrement, ses jambes reposant sur le siège qu'elle venait de quitter, proies aux rayons du soleil.

Elle échangea un regard électrique avec Isaac à travers le rétroviseur, puis parcouru le haut de ses épaules de son index, délicatement, afin qu'il se remémore la douceur de sa peau contre la sienne... »

Suivre la route. Poursuivre son chemin, sans se soucier du destin. Il ne voulait rien savoir sur elle, que le peu qu'il savait déjà. Pas par manque d'intéressement, non. Il veut juste s'en délecter lentement, avec le temps qu'il faut. Peu importe sa lenteur. Parfois à trop en savoir d'une personne, on en oublie qu'on en sera jamais assez, pour ne pas être surprit, d'avoir à subir quelque chose de néfaste, qu'on avait pas prévu.
«Sans limite ...» Ajoutait-il à sa phrase. La sentant derrière lui. Drôle de sensation que d'avoir une personne derrière soi. On ne sait pas ce qu'elle y fait et ni même, l'on peut apercevoir sa personne. Seul son rétroviseur lui permet de laisser son regard, prendre contact avec le sien. Mais le petit plus ne se fit guère attendre. Voilà qu'elle le prenait en mains. Furtivement, aussi méticuleux qu'il ne l'avait fait. Assez pour procurer chez lui, un échange inconnu. L'inverse de ce qu'il avait produit.

Des femmes il en connaissait. Pas au sein de ses draps non. Juste par hasard, au sein d'un détour de cartes, ou d'un comptoir de bar ou de casino. Rien d'annonciateur à ce qui se produisait là. Pas d'histoire, pas de jugement. C'était ce qu'il aimait ici. Peut-être en savait-elle plus sur lui, que lui sur elle. Certes, un plus pour elle, ou guère moins.

«L'homme ne montre, aux siens ... que ce qu'il veut qu'on sache de lui ... mais ce qu'il veut qu'on apprenne de lui, alors rien que les plus méritants, en seront les gardiens des secrets ...»

Stoppant son argumentation durant de longues minutes. Parfois l'observant et par d'autres, l'évitant. Petite ville tranquille. Panneau routier qu'il ne prit peine à déchiffrer. «Laisserais-je encore le vent nous porter plus loin ... ou prenons nous peine à découvrir ... cet endroit, ...» Regardant le rétroviseur, le reflet de sa personne. Et la sienne aussi.

« De là où elle était, Mary n'avait aucune idée de leur situation géographique. Elle avait perdu la notion du temps, mais également son sens de l'orientation. Elle n'aurait pas su dire où était le nord...

C'est alors qu'Isaac proposa de s'arrêter dans la ville où ils venaient d'arriver. Elle le regarda dans le rétroviseur. Il avait toujours ses lunettes sur le nez, mais son aura la faisait fondre doucement. Elle se remit en position assise, et avança doucement son visage derrière Isaac. Son nez frôla son cou doucement, ses lèvres laissèrent échapper un souffle doux, avant de se rapprocher de son oreille et de murmurer :

MARY ▬ C'est toi le guide...

Ses lèvres caressèrent délicatement le contour de l'oreille d'Isaac, puis Mary se recula sur la banquette, ne lâchant pas le conducteur du regard... »

Il coupait le contact. Ayant garé sa voiture, sur le bas côté d'une station service. Ce n'était pas le monde qui gênait. Une légère brise, venait à rafraichir les quelques gouttes de sueur, qui perlaient sur son front. La chaleur du dehors ou bien celle que la jeune Williams lui procurait. Difficile à prédire. Regardant à travers le reflet du rétroviseur, sa silhouette. Qu'est ce qu'elle était bien faite. Rien à redire.

«Aurais-je donc carte blanche ...»
Savoir à quoi s'attendre, c'était une chose. Mais savoir qu'il n'avait pas tellement de barrages à affronter. C'était mieux.

Seulement le petit mot s'était accompagné d'un agréable, moment. Quelques picotements plus bas. Ça c'était bon. N'ayant pas bouger d'un centimètre, il la regardait. Sans aucune paire de lunettes, depuis des minutes déjà, elle s'était déjà faite à son regard bleuté.

«Il y a de la place à l'arrière ? ...»
L'air de rien, comme s'il n'en savait rien. Peut-être manière de se faire inviter, de la rejoindre. S'humectant le rebord des lèvres, il s'en mordit l'inférieure quand il plongeait son regard sur ses formes.

« Il arrivait parfois que Mary se comporte ainsi avec la gente masculine. C'était alors des jeux sans grandes conséquences.

Cette fois-ci, c'était différent. Elle ne jouait pas, elle laisser faire. Elle ne se posait aucune question, elle répondait seulement à ses envies.

Quand Isaac déduisit avoir carte blanche, elle se contenta d'hocher la tête de haud en bas, un sourire malicieux, presque coquin, se dessinant sur ses lèvres. Et lorsqu'il demanda s'il y avait de la place à ses côtés, elle regarda la banquette vide, à sa droite, puis reporta son attention sur Isaac pour lui répondre :

MARY ▬ Pas trop... il faudra peut-être se serrer un peu...

S'il jouait avec les mots pour le rejoindre à l'arrière, elle userait des mêmes stratagèmes pour se rapprocher de lui... »

On a rien sans rien. Avouons que c'est pas con, comme proverbe. Il suffit d'allumer parfois un feu, pour en contenir les braises, sans pour autant se servir des flammes. Isaac n'est pas celui qu'on croit. Ce n'est pas un explorateur à jeunes femmes écervelées. Ses histoires il pourrait les compter sur ses dix doigts. Facile.
Cela ne se fait pas si rapidement. D'habitude. Cette fusion ne se produit, pas avant deux voir trois parties de jambes en l'air. Encore faut-il en être déclaré "couple" avant tout. Il ne consomme pas, sans avoir prolongé l'apéro.

Ouvrant la portière de sa voiture, il en descendit. La claquant d'une seule traite, il ne la quittait pas du regard. Faisant le tour, il se mit au sein de l'espace vide. Sautant par dessus, la carrosserie.
«Est-ce trop peu, encore ...»
Et il s'approchait d'elle. La privant plus encore, du maigre espace à l'arrière, une fois à deux, sur la banquette. Le bout de ses doigts dévalèrent la peau rosé de sa cuisse. Et son corps s'approchait du sien. Doucement, un contact se fit, de par chaque extrémité possible. Du bout de sa langue il en fit le contour de ses lèvres. Avant de l'embrasser à pleine bouche. Déliant les langues, les renouant. Il sentait sa tête lui tourner un peu, mais n'arrêtait point, car il aimait ça. Il commençait à subir, la chaleur de ce contact, d'autant que le soleil tapait fort, sur la décapotable. Suffisamment longtemps pour ne pas voir, la présence juste derrière eux, d'une personne.

«Je vous fais le plein ...»
dit un vieux garagiste, un peu intéressé par ce qui se pressentait sous ses yeux. Un brin agacé, Isaac se grattait la gorge intérieurement avant de répondre. «Je vous en pris ...» Et il se dégageait de la jeune blonde, se mettait à l'opposé, l'air de rien.

« Elle se mordait la lèvre inférieure pendant qu'il faisait le tour du véhicule pour la rejoindre. Il s'assit, sans la quitter des yeux ; mais il était encore trop loin, au goût de Mary. Apparemment, lui aussi pensait que se rapprocher un peu plus d'elle serait bien plus intéressant, puisqu'il se colla à elle rapidement. Elle fut surprise de son geste si soudain. Il caressait ses cuisses blanches et provoqua de nouveaux frissons. Puis leurs lèvres se caressèrent avant de s'unir.

Un sentiment étrange se produisit chez Mary. Elle sentait comme des papillons dans son ventre, prenant leur envol, comme une espèce protégée remise en liberté. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti ça, ou en tout cas, pas à ce niveau si élevé. Et c'était agréable.

Une de ses mains se posa sur ses reins, tandis qu'une autre atteignait sa nuque, puis sa joue. Mais les papillons furent emprisonnés à nouveau, lorsque Mary & Isaac furent contraints de mettre fin à leur découverte buccale.

Mary fut déçue de voir Isaac s'éloigner autant... Avait-il honte ou était-il juste pudique. Chamboulée par se revirement de situation, elle essuya ses lèvres d'un revers de main et attendit patiemment que le garagiste, pas du tout pressé, daigne enfin finir de remplir le réservoir. Et pourtant, Mary est une fille impatiente... »

D'habitude il n'était pas si direct. C'était plutôt celui qu'il a pu être tout jeune, quand il découvrait sa sexualité. Il ne comptait pas enfreindre ses habitudes pour autant. Jamais il n'aurait songé, à ce que la meilleure amie de son frère, soit des plus aguichantes. Pas en mal, car elle ne portait rien de bien "sexy". Mais une attirance qu'il n'expliquait pas. Tout passait dans le regard, c'était comme électrique mais dans le bon côté, de la sensation.

Il était passé à l'attaque du plaisir. Désir à assouvir, celui d'entrer en contact direct, avec ses lèvres. Tester ce côté qui l'attire, ce côté en lui qu'il découvre. Il avait chaud, il tenait une de ses tièdes que des gouttes, s'étaient de nouveau logé, sur son front. Une gorge sèche. Et ce nouvel écartement, ne lui permettait même pas, de se reprendre.

«Verrais-je une lueur frustrée ... dans ton regard »
Il tentait le diable. La percer à vif, n'était pas son but. Elle pouvait bien rire, de son état, si elle le voulait, qui plus est. La nuque contre sa portière, il levait les yeux au ciel Un instant. Dénouant à l'aide de son pied, sa chaussure, il en délaissait la chaussette, tant pis. Et d'un bout de pied il caressait sa jambe, sa cuisse. Lentement, méticuleusement. Un regard. Même deux. Et il continuait son escapade entre aller et revenir. Défaisant la basket qu'elle portait, et de même la chaussette. Portant son pied à sa bouche, que faire du garagiste pas loin. Sa langue jouait sur celui-ci, sa bouche. Et son souffle. Tenant ce pied entre ses deux mains.

« ISAAC ▬ Verrais-je une lueur frustrée ... dans ton regard...
MARY ▬ Très certainement...

Il semblait avoir compris le message car il se laissait finalement aller à ses envies, les plus folles soient-elles, en public. La présence du garagiste aurait pourtant déconcerté n'importe qui. Ses caresses lui faisait du bien. Elle regardait son pied aller et venir contre elle. Puis elle se retrouva pieds nus en un instant.

Elle céda à ses propres pulsions et en un instant, elle se retrouva à califourchon sur l'une des jambes d'Isaac. Les mains contre ses reins, elle approchait doucement son visage du sien, leurs souffles se mêlant, leurs corps se frôlant. L'alchimie parfaite.

Elle plongea ses lèvres sur son cou, remontant vers son oreille, sa joue, pour regagner ses lèvres et partager, de nouveau, un baiser, un peu plus puissant... »

La fusion se produisait, dès lors. Loin d'être complète car ils étaient loin de conclure quoi que ce soit. Isaac était conscient, du mal qu'elle produisait sur lui. Pas du néfaste complet mais bien assez pour qu'il sorte un peu de ses principes, de ses habitudes. Que lui arrivait-il.

Fougueuse lionne, qu'elle devenait. Il ignorait si cet appétit venait de lui, ou bien habituel chez elle, d'être ainsi, par envie d'un homme. A moitié sur une jambe, une approche sans distance, elle l'attirait à l'embrasser plus encore, et voulait le posséder un peu plus. A bout de ses doigts, il palpait les courbes de son corps. Ne passant pas sous les toiles des habits, se contentant au contraire d'imaginer ce qu'il touchait.

Monte ses braises en flamme, et assumes-en l'explosion qui peut se produire. Respiration saccadée comme s'ils s'embrassaient à en avoir le souffle coupé, les entrailles papillotantes et la perception du réel, oubliée. S'en était trop d'un coup, trop incontrôlé ce vécu, lui aimant avoir la gestion de sa personne. Il finit par s'arrêter, par la saisir des mains, par les épaules et par l'observer un instant ...

Le garagiste ne faisait limite plus le plein de la voiture. Regardant avec curiosité les deux jeunes, laissant vaquer leurs hormones à souhait. Je te désire, tu me désires. Oui mais.
«Plus on désire, quelque chose ou quelqu'un, et plus on donnerait beaucoup pour l'avoir ... » Il ne voulait pas être compté parmis un énième, écartement de jambes. Il espérait qu'elle comprenne et qu'elle le dompte autrement.

« Le contact physique était en train de s'établir petit à petit. Elle savait qu'il ne se passerait rien de trop intime dans cette voiture, à la vue de tous. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il la stoppe net dans son élan.
Alors qu'il la regardait, elle baissait les yeux sur les mains d'Isaac qui saisissait ses épaules. A son tour, elle compris le message et se recula. Elle reprit sa place à l'extrémité de la banquette.

ISAAC ▬Plus on désire, quelque chose ou quelqu'un, et plus on donnerait beaucoup pour l'avoir...
MARY ▬ Si tu le dis...

Elle était certes frustrée, mais plus contre elle-même que contre Isaac. Il était plus mûr, plus expérimenté qu'elle... Elle, simple étudiante ordinaire, ayant accumulé les coups d'un soir mais n'ayant eu qu'une seule vraie histoire importante.

Désormais elle commençait à douter. Elle s'y était mal prise avec Isaac, apparemment. Elle ne savait pas y faire. Elle était certainement ridicule à lui sauter dessus... C'était pas l'envie qui lui manquait, mais plutôt l'expérience avec ce genre d'hommes... »

Il ne l'avait pas repoussé, juste calmé. Il savait que s'il l'aurait voulu, alors il l'aurait entrainé au sein d'un toilette ou d'un buisson voir même un peu plus loin, avec sa voiture.

Peut-être ce qu'elel aspirait à vivre encore, comme ce qu'elle avait sans doute déjà vécu, inlassablement avec les minets du coin. Elle était plus jeune que lui, c'est vrai. Mais l'âge ne fait pas la maturité et il sent un potentiel chez elle, qu'il ne saurait identifier clairement.
«Laisse le jeu nous posséder ... et pas l'envie Mary ... je ne suis pas l'un de ces chers étudiants que tu côtoies juste pour "le plaisir" ... je pense l'avoir assez véçu, dans ma jeunesse ... il arrive à un moment où l'on aspire à autre chose que juste "du sexe" ... tout le monde peut en avoir dans sa vie, mais le jeu ... c'est pas donné à tout le monde, ... ça» Il ne voulait pas être compté parmis un énième, écartement de jambes. Il espérait qu'elle comprenne et qu'elle le dompte autrement.

Jouer, séduire ... amadouer, hypnotiser et redonner l'envie à poursuivre la partie. C'était ça qu'il aimait vivre lui. Et pas juste deux ou trois coups de reins, et l'extase. Il le lui avait pourtant bien dit, avant qu'elle n'embarque librement avec lui. S'approchant d'elle, laissant son nez frôler son visage et lui susurrer deux ou trois mots :

«Un jour je te donnerais ce que tu voudras ... mais je ne veux pas juste rendre visite à tes atouts féminins ... est ce que tu accepterais ce jeu là ? ... l'inconnu, l'improbabilité à revivre quelque chose de "commun" ...»

« MARY ▬ J'ai du mal à suivre... Tu me dis d'être moi-même, de ne pas jouer. Et pourtant là...

Gros moment de doute pour la jeune femme qui n'avait jamais douté de ses capacités à charmer. Avant, elle était plus réservée, plus romantique, mais depuis quelques temps déjà, elle était devenue plus confiante à ce sujet, elle avait pris de l'assurance. Mais ça ne cadrait pas avec les attentes d'Isaac.

Elle comprenait tout à fait que selon l'âge et le vécu, chaque individu aspire à ses propres envies. Celles de Mary et d'Isaac ne coïncidaient pas forcément... Elle avait certes, pensé à prendre possession du corps du bel homme, mais elle n'avait pas pensé à lui comme un coup d'une nuit. Au contraire. Il produisait sur elle, en elle, un effet incroyable, nouveau, inconnu, mystérieux. Et elle voulait l'exploiter, voir où ça les conduirait. Cependant...

MARY ▬ Je sais pas comment m'y prendre... Je veux pas passer pour une chienne en chaleur qui ne pense qu'à baiser mais...

Elle s'arrêta soudainement, pour se tourner vers le garagiste :

MARY ▬ Vous n'pouvez pas aller voir ailleurs ? On y peut rien si votre vie sentimentale et sexuelle est au point mort...

Presque choqué, le garagiste fit quelques pas en arrière.

MARY ▬ J'ai cette attirance pour toi, c'est indéniable. Mais je sens aussi que c'est plus que ça... C'est... comme... J'ai comme une "bête" en moi, encore endormie, et quand je te vois, ou quand je te touche... Elle se réveille et ronronne.

Elle baissa la tête. Elle devait passer pour une gamine inexpérimentée... Peut-être avait-elle besoin d'un guide...»

Il ne se refusait pas à elle. Pas maintenant. Pas de suite. C'était plutôt son crédo. Il aurait pu accepter ce moment, avec moins de raisonnement, jadis. Mais il aspirait depuis une paire d'année maintenant, à des histoires qui tiennent la route, et pas simplement à coucher. Cela était moins intéressant pour lui. A son âge, pas si vieux quand même, il voulait du concret et pas du rêve.

«Ce n'est pas un refus, catégorique ... Mary. T'es attirante, et aucun homme je pense, ne résisterait à cela ... mais je veux plus de toi et pas qu'un moment affectif, partiel ... Et encore moins tout avoir sur un plateau.»

Si une histoire doit se faire entre eux, il veut être celui avec elle, qui la bâtit avec le temps. Un certain raisonnement, plutôt réfléchit et pas juste au feeling. Cela ne les engageait à rien, juste à partager des instants, des moments ensembles, et voir jusqu'où ça peut aller. Et si ça ne va pas là, où les deux veulent aller, ensemble, alors garder une amitié.«Je découvre des zones inconnues pour ma part, le peu de fois que je t'ai déjà croisé ... des parties de moi, ou des réactions ou sensations que j'ai pas encore connus avant ... et j'aimerais les faire s'épanouir, à juste dose ... »

Il ne la voyait pas comme inexpérimenté, au contraire car il découvrait lui aussi des nouvelles choses, tout comme elle. Du coup chacun partait d'un départ maigre, sur ce point, et même si lui a plus de maturité, ça peut qu'aider à ce qu'ils se complètent. «Ne soit pas si impatiente ... de croquer la pomme»

« ISAAC ▬ Ce n'est pas un refus, catégorique ... Mary. T'es attirante, et aucun homme je pense, ne résisterait à cela ... mais je veux plus de toi et pas qu'un moment affectif, partiel ... Et encore moins tout avoir sur un plateau.

Elle faillit émettre un soupir. Au moins, il ne la remballait pas entièrement. Ou en tout cas, il avait la décence de faire semblant.

ISAAC ▬ Je découvre des zones inconnues pour ma part, le peu de fois que je t'ai déjà croisé ... des parties de moi, ou des réactions ou sensations que j'ai pas encore connus avant ... et j'aimerais les faire s'épanouir, à juste dose ...
MARY ▬ J'ai toujours ressenti "quelque chose" de bizarre quand on se croisait, le peu de fois où ce fut le cas... Mais j'ai l'impression que ça s'est intensifié... Peut-être parce qu'on est uniquement tous les deux... C'est étrange. J'ai jamais ressenti ça non plus. C'est tout nouveau pour moi aussi.

Elle essayait de ressasser ce qu'ils s'étaient dit ; en somme, elle devait être elle-même, jouer le jeu de la séduction, sans aller trop vite, et surtout vivre l'instant présent.
Le garagiste, certes un peu plus loin que quelques minutes plus tôt, était toujours intéressé par les deux jeunes. Et cela insupportait la demoiselle.

MARY ▬ On peut reprendre la route et se garer un peu plus loin ? Être tranquilles quoi...

Elle tourna son regard vers lui avant de regagner la place passager, en prenant soin de frôler Isaac qui n'avait d'autre choix que d'admirer une nouvelle fois ses courbes féminines. »

Il ne voulait pas paraitre celui qui modelait l'attitude de la jeune femme. En aucun cas, car il cherchait le naturel, mais il ne voulait pas qu'elle agisse, de la même manière que ce qu'elle faisait avec les autres.

«Je veux pas que tu penses, que je ne t'apprécie pas comme tu es ... ce n'est pas ça que je veux, mais j'aime bien le côté "unique" ... et pas un éternel recommencement, ou bien des habitudes qu'on a, avec tout le monde ...» Spécial sans doute, qu'il était. Particulier peut-être. Il n'aimait pas qu'on le compare à un autre, qu'on puisse même se comparer à lui. Un truc spécifique avec elle, c'était sa volonté, bien qu'en fait tout était déjà particulier entre eux.

«J'aime le jeu ... la séduction et les histoires qui tiennent la route ... je ne pense pas que ça soit très compliqué, comme souhaits ... libre à toi d'accrocher ou pas, mais sache que j'aimerais que ça soit le cas ... » Payant le garagiste un peu frustré qu'ils partent comme ça. Il prit le volant tout en l'effleurant alors qu'il retirait le frein à main.

Quelques bornes plus loin. Il se mit sur le côté. Coupant même le moteur avant de se tourner vers elle. De toucher du bout des doigts, sa cuisse à l'air libre et d'y laisser sa main entière, dessus. «Je ne connais rien de toi ... j'aime ce côté inconnu ... ce léger suspens à apprendre de ta personne ... toucher ne veut pas dire coucher ... qui plus est »