Kirsi est née à Porvoo en Finlande le premier jour de l'an. L'instant de sa naissance n'avait rien de magique. Imaginez une rue étroite et des deux cotés de cette rue des briques. Un rouge mate qui semble vouloir vous avaler à chaque pas que vous faite. La mère de Kirsi revenait de sa soirée de réveillon complètement imbibé d'alcool. A 16 ans, elle était en déni de grossesse et son ventre qu'elle avait de ce fait toujours plat n'avait jamais éveillé aucun soupçon en elle. Sa meilleure amie à ses cotés, elle traversait la ruelle entre éclat de rire et envie de vomir. Scrutant le croisement qui se présentait devant elle, elle sentit un liquide chaud couler abondamment entre ses cuisses. Prise d'une douleur cinglante au niveau du diaphragme, elle s'étala sur le ventre à la première contraction.  En état de panique, la meilleure ami de sa mère partie en courant pour ne jamais revenir. Eevi criait et criait mais jamais personne n'est venu cette nuit là. Kirsi apparue dans le sang de façon naturel et sa mère s’éteignit en même temps que naquit une étoile.   

A l'âge de huit ans, la petite aux cheveux chatains eu pour la première fois le droit de sortir de chez ses grands parents, seule. Avec 2 euros en poches, elle aspirait à acheter ces longs bonbons pétillants aux fruits que les enfants de sa classe ne voulaient jamais partager avec elle. Flânant fièrement le long de la rue bordant le parc, elle commença à ralentir en pensant à eux. Tête de lune, Martien, Orpheline. La cruauté des enfants n'est pas s'en rappeler celui du monde mais en moins subtile. Kirsi n'avait jamais eu d'ami et n'en aurait probablement jamais dans son esprit. Elle se trouvait laide. Des yeux trop grands, un nez trop petit et des cheveux trop filasses. Rien à voir avec Kati. La perfection du CE1.
Des boucles blondes, des yeux avec des grands cils et une bouche comme un petit bouton de rose. 
Désormais, la gosse n'avait plus envie de bonbon. Elle avait envie d'une petite bouche rose elle aussi. Quand elle fut à la hauteur d'un magasin de cosmétique quelques minutes plus tard, une grande femme qui avait une étrange boule dans le cou sortit par la grande porte automatique. La petite fille la trouva très sophistiquée et élégante et sans aucune timidité l'aborda pour lui exposer son problème. Touchée par le récit de cette petite, Niko nouvellement Liisi retourna à l'intérieur de l'échoppe et revint avec un baume à lèvre pailleté. Elle avait ajouté quelques pièces au capital de départ de la gamine pour lui faire vraiment plaisir. Surexcité, Kirsi lui demanda si demain elle pourrait venir avec elle au parc pour qu'elle lui apprenne à être aussi belle et angélique. Liisi ravie accepta.

Quand on a quinze ans on comprend beaucoup de chose mais la nature humaine et les comportements n'en font pas partie le plus souvent. Hier, elle attendait Liisi à la terrasse d'un café et attendit un long moment. L'après midi du jour suivant Kirsi était dans la cafétéria de l’hôpital avec des poches sous les yeux et un ignoble café dans la main. Son amie avait été retrouvé mutilée dans une ruelle bordée de deux murs de briques rouge mate. Les bras lacérés, le pied droit et la mâchoire du bas horriblement brisés. Liisi avait même failli être scalpée. 
Des larmes emplissaient la bouche et la rage obscurcissait ses yeux qu'elle trouvait parfaits maintenant. Mais grâce à qui !? Dans sa tête un long flot de cris. Comment remédier à ça ? Elle est jeune et faible. Si faible… Impuissante. 

Kirsi Josefiina Maleka à 18 ans fit son sac et entra dans la voiture de Liisi pour épouser une dernière fois du regard la maison de ses grands parents. En abandonnant cette vie sans saveur elle savait au fond d'elle-même que le bon choix venait d'être pris. Direction San Francisco. La où elle pourrait commencer des études intéressantes et une vie plus sereine pour son amie.