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The past never dies - Wendy & Elliot ♥ i'll be fine once i'll get it, i'll be good
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| THE PAST NEVER DIES Je ramenai vivement la couverture sur mon torse, soupirai et me retournai pour la énième fois dans mon lit. Décidément, je n’étais pas prêt de trouver le sommeil. Je décidai donc de me lever sans faire de bruit pour aller me préparer … un chocolat chaud ! Bon, on ne perdait pas les bonnes vieilles habitudes et celle-là m’aide toujours en cas de besoin : rien de mieux que du lait chaud avec six bonnes cuillers de cacao en poudre pour vous réconcilier avec Morphée. Je quittai donc ma chambre sans fermer la porte, soucieux de ne pas réveiller ma sœur, puis filai droit dans la cuisine. Et, pendant que mes mains s’activaient à la préparation de mon breuvage miracle, mon esprit, lui, refusait toujours de penser à quoique ce soit d’autre qu’au centre de mes préoccupations. Ce dernier portait un ravissant nom qui m’écorchait le cœur aussi bien que l'esprit comme si on s’amusait à le râper à l'aide d'un éplucheur : Wendy. Je ne délirais pas, non. Cette fois, ce n’était pas du bluff. Je l’avais réellement recontactée, illumination qui ne m’appartenait même pas et pour laquelle je pouvais entièrement remercier Calypso. Elle avait vaguement mentionné Facebook, lors d’une de nos conversations et je l’avais tout simplement prise au mot. Voilà comment, il y a une semaine environ, je me suis mis dans la tête l’idée masochiste de retrouver Wendy. Ne me prenez pas pour un crétin impulsif. J’ai vraiment bien réfléchi, avant. J’ai pesé le pour et le contre, j’ai noté ce que ça allait m’apporter et surtout les déceptions que je risquais de subir. J’ai bien évidemment compris que je risquais d’en sortir encore plus démoli que le jour où mon père a quitté la mère de Wendy et qu’il nous a entraîné à sa suite. Je me suis répété au moins cent millions de fois qu’elle avait une vie, maintenant, de laquelle je ne faisais plus partie ; qu’elle avait peut-être un petit ami ; qu’elle avait continué à avancer là où je stagnais encore aujourd’hui. Mais le simple fait qu’elle n’ait pas encore quitté la ville, qu’elle soit là, quelque part, pas si loin … Ça annihilait ce qui restait de ma pauvre raison. Impossible de pousser la réflexion plus loin : l’espoir de la revoir anéantissait le restant de jugeote que je pouvais encore avoir en moi. Je savais très bien, pourtant, que c’était affreusement malsain. Ce qui s’est passé il y a cinq ans est certes important, mais mon bon sens me hurlait de laisser tomber et de passer à autre chose. Ça faisait cinq ans qu’il me martelait l’esprit avec cette évidence. Cinq ans, et je ne me résolvais toujours pas à l’accepter. J’éteignis la lumière, revins dans ma chambre et m’assis sur mon lit. Tel un robot. Tous mes gestes semblaient programmés, bien réglés et pourtant, on sentait que mon esprit était ailleurs. C’était quasiment palpable. Je fus un instant soulagé que Caly’ soit en train de dormir : si elle avait été réveillée, elle n’aurait pas hésité à me demander ce que j’avais. Je ne tenais pas encore à lui révéler que j’avais retrouvé Wendy, puisque ce n’était pas tout à fait vrai … En fait, mon cerveau était encore en train de débattre pendant que le dernier message qu’elle avait posté sur le célèbre site web flottait devant mes yeux, tel un hologramme. Elle annonçait simplement qu’elle allait au parc, demain. Comme n’importe qui le ferait. Mais voilà, justement parce que c’était Wendy, parce qu’on était à San Francisco, et … mon dieu ! Je venais de me souvenir d’un petit détail, ridicule mais atrocement important : je n’avais même pas mentionné à la demoiselle que je vivais actuellement à San Francisco. Est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Est-ce qu’elle m’aurait proposé qu’on se revoie ? Est-ce qu’elle m’aurait simplement remballé ? « C’est irréel ! » Je terminai ma tasse de chocolat chaud avant de me laisser tomber sur mon oreiller. Effectivement, ça n’avait aucun sens. Pourquoi n’avais-je pas simplement pu tourner la page ? La vie continue, les choses bougent, changent et je devrais avoir fait comme tout le monde. La vérité, c’est simplement qu’aucune autre fille ne valait ma Wendy. Aucune ne lui arrivait ne serait-ce qu’à l’orteil. Mais est-ce que je leur avais réellement laissé une chance ? Une chance de faire mieux, de remplacer définitivement la femme qui hantait mes pensées depuis tant d’années. Je soupirai, une fois encore, me rendant compte à quel point cette torture psychologique était malsaine. Elle n’était peut-être même plus la Wendy que j’avais connue, voilà ce que m’asséna violemment une partie de mon esprit. Et c’était vrai. Peut-être qu’elle avait tellement changé que je ne la reconnaîtrai même plus. Mais non, n’importe quoi : Facebook me montrait que, si elle n’était plus la même psychologiquement, elle s’était simplement embellie avec les années, physiquement parlant. Elle avait l’air moins jeune et innocente, désormais, plus déterminée, plus … femme. Je faillis m’étrangler en me rendant compte que ça ne faisait qu’accroître mon envie de la revoir. « Merde ! J’irai demain au Golden Gate. Je serai fixé. Si elle me dit de vive voix de laisser tomber … alors je le ferai. J’arrêterai enfin de me torturer. » Je passai doucement une main sur mes yeux et les frottai sans grande vigueur. Voilà. Ma décision était prise, je pouvais dormir en paix. Et si je me prenais un mur, tant pis. Je serai resté fidèle à moi-même jusqu’au bout. Je n’aurais plus rien à regretter. Et je pourrai peut-être enfin passer à autre chose. Mais avant, j’avais besoin de savoir. *** *** *** Le dilemme de hier soir me revenait en mémoire alors que j’enfonçai mon casque sur la tête. J’attrapai mes clefs, jetai un rapide coup d’œil en direction de la chambre de Caly’ et j’enfourchai ma moto : direction, le parc. J’étais tout simplement déterminé à aller au bout des choses. Il le fallait. Dieu seul sait combien de temps j’aurais encore pu tenir ainsi, dans l’ignorance, dans cette espèce d’abstinence. Terminé ! Mon cœur battait la chamade à l’idée de la revoir. Enfin, enfin. Tout allait trop vite, y compris ma bécane. Je ris de ma stupidité : j’étais pourtant du genre à prendre moins de risques que ça ! Et ce n’était pas le moment de mourir, me sermonnai-je intérieurement. J’avais encore bien trop à faire ! Quand j’arrivai sur l’énorme parking du Golden Gate Park, mon premier souci fut de trouver une place. Eh bah ouais, je n’avais pas spécialement d’argent à claquer dans des amendes, donc si je pouvais éviter. Bref, après une grosse quinzaine de minutes d’attente, deux places se libérèrent en même temps et je m’y engageai sans hésiter. Quand je remarquai qu’en descendant de la moto, mes jambes tremblaient légèrement, je me rabrouai brutalement et m’interdis formellement de montrer à quel point la situation me laissait pantelant. Non, j’allais effectivement être fidèle à moi-même et rester maître de la situation. Facile ! Un vrai jeu d’enfant, Elliot, tu peux le faire ! Je respirai un bon coup, retirai les clefs du moteur et enlevai mon casque. Paré et décidé.
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| | | | Mer 26 Jan - 18:44 | |
| THE PAST NEVER DIES Savez-vous à quel point il est difficile de ne penser qu’à une seule chose ? Que votre esprit soit tourné vers qu’une seule et même pensé depuis cinq ans ? Une pensé qui vous retourne, qui vous tracasse et vous rend mal ? Moi, je peux dire actuellement que oui, je sais se que ca fait, je sais à quel point cela est difficile à vivre à gérer et cette chose, cette pensé, elle s’appelle Elliot. A la demande de son père, Elliot avait disparut de ma vie. Ronald les avait embarqué, lui et sa sœur, dans la voiture ce vendredi soir sans nous dire ou ils partaient ni se qu’ils comptaient faire de leur vie à présent. Je me souviens très bien de la scène, de son doigt pointé vers la porte de ma chambre ou j’étais enfermée, regardant par le trou de la serrure, je me vois moi, adolescente et amoureuse du mauvais garçon, pleurant toute les larmes de mon corps. J’entends encore les cris du couple et le claquement de la porte d’entrée. Je revois encore et toujours, lorsque je m’assoupis, les grands phares éblouissants de cette voiture roulant à toute vitesse sous la pluie dans une des rues de San Francisco. Elle ne m’avait pas vue, elle. Et je me souviens aussi de l’odeur horrible qui se dégageait du goudron mouillé lorsque ma tête vint s’y cogner violemment après que la voiture m’ait renversé. Voilà à quoi je pensais pertinemment depuis maintenant cinq ans. Elliot avait été l’unique amour de ma vie, ma première histoire vraiment réelle, ma première fois. Il avait été un tout et bien que j’eu des sentiments pour d’autres garçons, les sentiments que j’avais eu pour Elliot n’avaient jamais été égalé. Mon cœur ne pouvait ressentir qu’un certain attachement pour tout ses « autres » alors qu’avec Demetri j’aurai pu moi-même écrire la définition du mot « amour » dans le dictionnaire.
J’étais étendue là, assise en plein milieu du salon, sur cet immense tapis doux et épais qu’avait acheté Angelice et que j’affectionnais particulièrement. Mon mac book sur les jambes, mon regard était plongé sur les reflets que faisaient la cheminé sur l’immense baie vitré du salon. Un regard vide et totalement perdu dans mes pensés. Je ne savais pas quoi faire de cette soirée horrible et terriblement ennuyeuse. Et bien qu’on soit en fin de semaine, personne ne m’avait proposé de sortir ce soir. Je posai mon mac book à côté de moi et me laissai tomber à l’arrière rejoignant les dizaines de papiers qui étaient étendus sur le sol. Certains papiers étaient de couleurs, d’autres étaient simplement des croquis que j’avais dessinés il y a quelques jours. Je n’avais vraiment pas envi de travailler ce soir, oh non, pas ce soir. Mon regard qui s’était posé à présent sur le plafond haut de la maison se ferma doucement, mes yeux se trouvaient dans un noir absolu et comme à mon habitude, lorsque la maison était bien trop calme, je me replongeais dans ses dizaines de millier de souvenirs qui hantaient mon existence.
FLASH BACK
Ce jour-là était sans doute le plus beau jour du mois de juin, j’étais assise sur une chaise du balcon, portant sur moi un simple maillot de bain, lunettes de soleil sur le visage ainsi que des écouteurs dans les oreilles. La porte fenêtre s’ouvrit derrière moi et je levai les yeux vers la personne qui me faisait maintenant face et me cachait du soleil. Les cheveux châtains de Ronald brillaient au soleil. L’homme m’annonçait simplement qu’ils partaient faire quelques courses avec ma mère et qu’ils en avaient pour soit disant une heure grand maximum.
« Elliot est dans sa chambre, il révise, ne le dérange pas »
J’ignorai les paroles de l’homme qui se trouvait devant moi, il m’exaspérait, je ne le supportais pas, lui ses grands gestes, ses ambitions et son envi de faire de notre famille une « vraie famille », je ne supportais rien de lui et encore moins le fait que ma mère soit complètement folle de cet idiot. Il ne cessait de me rappeler à l’ordre, de me dire quoi faire et comment le faire, de ne pas déranger Elliot, comme si j’allais le déranger, est-ce que je dérangeais vraiment quelques fois ? Wah Wendy, arrête de te poser autant de questions. Mes lèvres bougeaient aux paroles de la musique et je fermai les yeux lentement, quelques secondes. Après les avoir fermé je sentis le soleil chaud sur ma peau blanche, je souris et ouvris les yeux à nouveau, l’homme avait disparut de devant moi, ils étaient donc partis. Je me permis de refermer les yeux montant le son de mon ipod rose quand deux mains vinrent se poser sur mes yeux. Je posai mes mains sur les deux mains qui étaient posées donc sur mes lunettes de soleil et les laissa glisser le long de mon visage, de mon cou puis de mes épaules. Un sourire s’afficha sur mes lèvres tandis que je retirai mes mains des mains du jeune homme qui se trouvait derrière moi, je retirai les écouteurs de mes oreilles et le garçon pencha sa tête vers mon cou, laissant ses cheveux – assez longs – caresser ma joue. J’attrapai à nouveau la main du jeune homme dans la mienne, je me levai de la chaise puis vint coller mon corps chaud contre son torse nue.
FIN DU FLASH BACK
J’ouvris les yeux rapidement et me redressa violemment du tapis. Mon souffle se faisait court et mon cœur c’était emballé. J’avais la sensation de revivre cette scène encore et encore. Je passai ma main dans mes cheveux afin de me recoiffer et secouai la tête lentement pour oublier tout ça. Ce genre de pensé, ces pensés qu’on a l’impression de vivre en direct me revenait très souvent, surtout en ce moment. J’avais eu des nouvelles d’Elliot il y a peu. Enfin des nouvelles, c’est un bien grand mot. J’avais réussit à le retrouver sur facebook mais aucun de nous avait fait le premier pas pour se parler, c’était tellement … improbable, impossible, inimaginable. Après cinq ans d’absence, le jeune homme était réapparut dans ma vie et je ne voulais pas y croire. Je pris l’ordinateur sur mes genoux et rechercha Elliot dans mes amis, il m’était une fois de plus impossible de rentrer dans son profil, je n’étais pas capable de franchir ce « cap ». A chaque fois, je ressentais cette même angoisse vis à vis de son profil, j’avais tellement peur de trouver des choses qui me blesseraient au plus profond de moi, j’avais tellement peur qu’Elliot ai fait sa vie … ailleurs ? Alors que moi je n’étais jamais réellement arrivé à franchir le pas avec un autre jeune homme. Je retournai par la suite sur mon profil personnel changeant ma phrase « pseudonyme » en « se rendra au parc demain pour prendre l’air », je fermai la page puis éteignis l’ordinateur et me dirigeai vers ma chambre, laissant en plan le bazar que j’avais pu mettre dans le salon, je le rangerai demain.
*** *** ***
Je m’étais levée rapidement ce matin, le temps était parfait pour faire un tour au par cet j’allais pouvoir enfin me vider la tête de toute ses bêtises qui m’empêchaient de vivre. Je tendis ma main vers le porte-manteau tout en ouvrant la porte d’un tour de clé. J’enfilai cette fameuse veste ainsi que mon bonnet qui se trouvait dans la poche de celle-ci puis refermai la porte derrière moi. Je n’habitai finalement pas très loin du par cet je fis le chemin à pied comme à mon habitude, c’était ma manière à moi de me ressourcer facilement et franchement j’en avais bien besoin actuellement.
J’arrivai au parc, les joues légèrement rosées par le froid, malgré le soleil la ville restait très fraiche. Je me dirigeai vers un coin près de l’eau puis prit place contre un arbre, laissant ma tête s’adosser à celui-ci et poussant un lège soupir, le chemin avait été assez long et avec ce froid j’étais légèrement essoufflée, il était grand temps que je reprenne le sport. Mes lunettes de soleil habituelles me cachaient les yeux et j’attrapai de ma fine main quelques cailloux afin de les jeter dans l’eau qui se trouvait juste en face de moi.
Mon esprit me jouait encore et toujours des tours, rester seule n’était pas forcément la bonne solution car je ne m’arrêtai jamais de penser à lui, à tout ça. Je soupirai à nouveau, secouant ma tête de gauche à droite, de haut en bas comme si j’essayai de faire sortir les pensées de mon esprit, comme si elles allaient sortir de mes oreilles ou quoi que se soit. Mais rien à faire … elles étaient toujours là et apparemment elles comptaient y rester. |
| | | | Jeu 27 Jan - 11:18 | |
| [Ha ouais, ok, j’vois c’que tu veux dire avec le « J’dis ça mais mes réponses sont généralement aussi longues » O_O Ne dis plus jamais que j’ai écrit quelque chose de long, mdr ! ] J’eus une hésitation. Instinctivement, mon esprit me martelait de faire demi tour, de rentrer à la maison et de ne plus jamais parler ou penser à la demoiselle en question, celle pour qui j’avais fait le chemin jusqu’ici, dans l’espoir de la retrouver. Mais allons donc, c’était tellement contradictoire ! Je m’étais bridé toute la nuit, avais forcé mon cerveau à penser clairement, à mettre les choses noir sur blanc pour avoir une idée concrète de ce que je fais. Et au dernier moment, j’avais envie de reculer ? Non, hors de question. Il fallait que je reste aussi déterminé et sûr de moi que toujours. Je n’allais tout de même pas changer de manière aussi radicale ? En fait, je me rendis simplement compte que j’étais mort de trouille. Et cette nouvelle me fit soupirer d’exaspération. Non mais vraiment, il ne manquait plus que ça !
Je me forçai immédiatement à avancer, combattre ma peur et retrouver la détermination que j’avais encore quelques minutes plus tôt. Sans réfléchir plus que ça, je m’aventurai enfin dans le parc et me mis à marcher, à tout va, un pas après l’autre, tout simplement. Si je ne cherchais pas à la retrouver, alors, ironie du sort, je ne manquerai certainement pas à tomber sur elle. Jusqu’à ce qu’un souvenir fulgurant traverse mon esprit et que j’aie une révélation, littéralement parlant.
*FLASHBACK*
Un crayon à moitié mâchonné dans une main, l’autre dans mes cheveux, je soupirai, fatigué de cet exercice trop compliqué. En temps normal, j’aurais parfaitement réussi à le terminer, fier de moi, j’aurais pu m’accorder un moment de repos en toute légitimité et sans souci de conscience. Mais je n’arrivais sincèrement à rien et ça me désespérait plus encore que je ne pensais même plus à mon devoir. J’avais envie de sortir, de prendre l’air … mais surtout, j’avais envie d’être avec elle. Je me mordillais la lèvre, imaginant la réaction de mon père s’il pouvait lire dans mes pensées. Même si je n’étais plus un bébé, il n’autoriserait ni ne comprendrait jamais que je puisse être totalement fou de ma demi-sœur, comme il l’appelait. Nous formions une famille parfaite, c’est du moins ce qu’il voulait. Mais dans ladite famille parfaite, il n’y avait strictement rien qui laissait place à une espèce d’inceste qui n’en était finalement même pas un. Je passais mes doigts devant mes yeux et sortis de ma chambre rapidement, alors que la voix de Wendy me parvenait jusqu’aux oreilles. Apparemment, elle devait être en train d’annoncer aux adultes qu’elle sortait un moment. Un sourire étira mes lèvres : je savais qu’à cette heure, il y avait peu de risque qu’on laisse la demoiselle sortir seule (comprenez, elle était encore siiiii jeuuuuune). J’entendis donc madame Burton – ainsi l’avais-je toujours appelée – brailler mon nom pour que je descende.
Arrivé en bas, mon sourire avait totalement disparu. J’arborais une mine sérieuse, limite ennuyée qu’on m’ait dérangé dans mes devoirs, qui passaient évidemment avant tout. Je lançai un regard en coin à Wendy et je constatai qu’elle tirait à peu de choses près la même tête que moi. Caly’ était sortie, il ne restait donc plus que moi à la maison et j’étais le seul à pouvoir prendre soin de Wendy et veiller sur elle. Je fis mine de comprendre immédiatement la situation et d’en être un peu frustré, alors que je grognais pour la énième fois :
« Je ne suis pas son garde du corps. J’ai autre chose à faire que l’accompagner comme un gentil chien-chien. Sérieusement, madame Burton, vous le savez, alors arrêtez un peu avec ça. Elle a qu’à se démerder toute seule. »
Si ça ne tenais qu’à moi, je me serais bouffé la langue pour avoir osé dire une telle chose. Et même si Wendy était au courant qu’il ne s’agissait que de comédie, que je ne pensais pas le un pour cent de ce que je disais, je me doutais que ça la blessait tout de même. Mais c’était indispensable. Comme d’habitude, madame Burton me supplia – je résistai – et elle termina par des menaces qui, selon ce que j’avais décidé, finirent par avoir le dernier mot. Je râlais que, inutile d’employer les grands moyens, mon père n’avait pas besoin d’être au courant de mon impolitesse, j’irai avec Wendy. Et je la ramènerai saine et sauve.
Nous nous éclipsâmes donc par la porte d’entrée et marchâmes au moins cent mètres sans s’adresser la parole, sachant pertinemment que sa mère nous observais par la fenêtre. Nous prîmes un coin de rue, tournâmes en même temps et, ni une, ni deux, impossible de résister je plaquai la jeune fille contre un mur, amortissant le choc en passant mon bras derrière son dos. Je laissai mon regard se perdre dans le sien alors que j’y lisais cette espèce d’appel au secours, comme j’aimais l’imaginer. Je glissai ma main libre sur sa joue, me mordillai la lèvre inférieure et approchai mon visage du sien à une lenteur exaspérante. Mais juste avant d’être trop près, je reculai vivement, lui fis un immense sourire taquin et fondis instantanément sur les lèvres, ayant un mal fou à contenir plus longtemps le désir qui brûlait en moi, alors que je pressai mon corps contre le sien.
*FLASHBACK*
Sans même le remarquer, je m’étais arrêté. La dose de souvenir était-elle soudainement devenue trop forte, trop violente et m’empêchait donc d’avancer ? Non, impossible. Mon regard se posa sur les lieux et j’eus un hoquet de surprise. Sans même m’en rendre compte, je m’étais rendu où nous étions allés, ce soir-là, il y a plus de cinq ans. Je me souvins rapidement avoir pris un bus avec Wendy et être allé au Golden Gate Park, là où nous avons trouvé un petit coin à nous, calme, inoccupé. Je m’y rendais parfois même seul, à l’époque, et je laissais mes pensées divaguer. Et là, aujourd’hui, maintenant, est-ce que je divaguais aussi ? Ou était-elle réellement là, devant moi, dos à moi ? Je fis un pas en avant, puis deux, la gorge serrée, le cœur battant la chamade. Tout juste si je ne tremblais pas. Je me rapprochai encore, lentement, sans bruit et, quitte à me prendre un énorme vent pour mettre trompé de personne, j’entendis ma propre voix, étonnamment grave sous l’émotion, demander :
« Wendy ? »
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| | | | Sam 19 Fév - 11:13 | |
| [je me suis sentie inspirée pour la première, mais la deuxième ne sera pas aussi longue. Et toi, contrairement à moi, tu écris vraiment bien et c’est vraiment un plaisir de te lire je tiens réellement à m’excuser pour le retard, mais sayez je suis de nouveau en forme, mes problème sont réglés et je suis en vacances donc je reprend du poil de la bête, en espérant que tu feras de même et qu’on pourra continuer cette superbe histoire !]
THE PAST NEVER DIES
Face à l’eau, il m’était impossible de penser à autre chose qu’à lui, son visage angélique, son sourire si parfait qui se faisait toutefois rare, c’est vraie, Elliot n’était pas du tout le garçon le plus souriant de la planète, très loin de là, je ne le voyait que très peu sourire en présence de son père et de ma mère ou Madame Burton comme il l’appelait, il ne souriait qu’en ma présence où celle de sa sœur. Mes pensais se perdirent dans la vision de ce magnifique visage qui revenait à moi, je me souvenais de ce soir ou nous étions partis de chez moi, et où nous nous étions rendu ici, dans le Golden Gate Park, nous avions passé une soirée ensembles vraiment agréable alors que ma mère pensait que je me rendais je ne sais plus où avec des amis, et où Elliot était obligé de m’accompagner « pour qu’il ne m’arrive rien » disait-elle. Nous avions trouvé un coin tranquille et nous avions passé la soirée, couchés dans l’herbe à contempler les étoiles –ouais ont étaient vraiment romantiques à l’époque, et c’est une des principales choses qui me manque aujourd’hui-
Je n’étais plus jamais retombée amoureuse après cela, Elliot avait été mon premier amour, ou du moins mon premier vrai, celui pour qui tu ferrais tout, comme décevoir ma mère à qui je tenais tellement, après lui, je n’avais eu que des aventures sans lendemain, ou quelques fois, je m’étais mise en couple avec un jeune homme, et bien que je sentais mes sentiments naitre pour quelqu’un d’autre, je finissais par être trop effrayé de perdre encore quelqu’un et je savais que rien ne serait pareil qu’avec lui. Car Elliot était le seul à pouvoir me faire frissonner avec seulement un regard, le seul à pouvoir faire battre mon cœur aussi fort avec une simple caresse, et surtout le seul à pouvoir me faire oublier qu’on était en train de faire la plus grosse connerie de toute la planète en tombant amoureux l’un de l’autre. Pour lui, j’avais prit des risques et à ce jour, je ne regrettais rien car mon cœur lui appartenait encore et j’en étais de plus en plus consciente.
Mes gestes étaient machinaux, je ramassais un cailloux, le jetais dans l’eau et j’écoutais le bruit que faisait celui-ci en tombant dans le lac face à moi tout en observant les ondulations qu’avait fait le cailloux en était tombé dans l’eau. Mes yeux étaient complètement vides de sentiments, je n’étais pas vraiment présente. Aujourd’hui, je n’avais rien prévu de faire pour la simple et bonne raison que je n’avais vraiment rien à faire en ce moment. Les cours étaient simples, je n’avais pas besoin de travailler en dehors tellement j’avais des facilité dans mes matières principales. Je n’avais aucune famille à qui rendre visite, fille unique, pas de frères ni de sœur à embêter. Ma mère avait déménagé depuis maintenant bien longtemps et je ne supportais pas de la voir elle et son nouveau petit ami qui m’insupportait à l’appeler « Louloute » comme deux adolescents pubères. Ils osaient se bécoter sur le canapé devant mes yeux et espéraient réellement que je ne dise rien à leurs manières complètement déplacées. Alors je ne me rendais plus chez elle pour lui rendre visite, elle habitait bien trop loin et sa compagnie me donnait des boutons. Il manquait plus qu’ils me fassent une petite sœur ou un petit frère ensembles et c’était bon, le suicide assuré. Je n’avais pas d’amis à voir tout simplement parce que je n’avais pas réellement d’amis ici, bizarre hein pour une personne aussi sociable que moi, j’avais toujours l’impression de gêner les autres, de les embêter avec mes histoires ou tout simplement par ma présence, j’avais peur qu’ils ne me supportent pas et qu’ils me voient seulement pour me faire plaisir et me faire sortir. Bien sur je connaissais des gens, j’avais quelques rares amis mais rien de vraiment … bien ? Et c’était surtout le plus gros de mes problèmes, j’avais peur de m’attacher aux gens et qu’on le arrache comme on avait pu m’arracher mon père et l’amour de ma vie. Je e sentais donc atrocement seule souvent et cela faisait de moi une personne un peu solitaire à certains moments. Et pourtant, pour beaucoup de monde j’apparaissais comme une fille agréable et enjouée, enthousiaste et généreuse, mais il m’était complètement impossible de penser pareil qu’eux.
Un bruit de pas se fit entendre derrière moi et je sortie alors de mes pensés pour écouter. Quelqu’un devait se promener tout près de moi, et je n’avais surement pas besoin de me retourner pour voir qui cela pouvait bien être. Les bruits avançaient de plus en plus près de mon corps et j’entendis alors mon nom sortir de la bouche de la personne qui se trouvait dans mon dos. Cette voix, plus grave qu’à l’époque me fit frissonner et me figea complètement sur mes deux jambes, j’étais incapable de me retourner car je n’en croyais pas mes oreilles, ce timbre de voix m’était familier et … lointain ? Après quelques secondes qui parurent des heures, je virevoltai et fit face à la personne qui se trouvait quelques minutes auparavant dans mon dos. Ma bouche s’entrouvrit légèrement à la vision du jeune homme qui était devant moi. Les mêmes yeux, les mêmes cheveux, cette même bouche sur laquelle je m’étais attardée pendant des mois. Je ne savais pas quoi faire, mon cœur commençait à s’emballer et mes membres à trembler de panique, de peur … de joie ? Cette situation était improbable, je ne m’attendais pas à retrouver Elliot à San Francisco et encore moins derrière moi dans le parc, à l’emplacement ou nous avions l’habitude d’être. Pas aujourd’hui, pas maintenant, peut-être jamais ? Quelques larmes montèrent à mes yeux, je ne savais pas comment réagir mais mon corps en avait décidé ainsi, ces larmes coulèrent lentement sur mon visage alors que je m’approchai avec difficultés du jeune homme, laissant quelques mètres tout de même entre nos deux corps. Ma bouche se ferma alors, je déglutis et finis par prendre la parole, enfin. Toutes ses actions s’étaient déroulées en quelques minutes, voire secondes et pourtant cela m’avait parut comme de longues heures.
« Elliot … mais qu’est-ce que tu fais là ? »
Ma voix était claire et pourtant quelques peu tremblantes, très douce et calme. J’avais peur et j’étais heureuse à la fois, j’étais frustrée, je savais pas quoi penser dans une telle situation.
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| | | | Sam 19 Fév - 16:38 | |
| [Ne t'en fais ni pour ton post - qui était parfait - ni pour le retard. On a tous nos préoccupations, hein =) J'ai adoré, en tout cas ! Moi, je reprends mes cours ce lundi mais j'essaierai d'être bien active =) PS : mon post est p't'être un poil court, vu que j'ai pas utilisé Word, je sais pas combien de page j'ai fait, ni combien de moi : ça ne m'aide pas à réguler, hurf T_T] Retourne-toi. Allez, retourne-toi. Dis-moi que c'est bien toi, que je ne me suis pas trompé. Que je n'ai pas rêvé, ni été victime d'une hallucination, ni que mon cerveau surchauffe à tel point que j'en vois des choses qui n'existent que dans mes pensées. Wendy, je t'en prie, retourne-toi.
L'attente était tout simplement insupportable. Depuis que ma voix avait jailli de mes lèvres quelques secondes auparavant - sans mon autorisation, je précise - mes muscles s'étaient tous automatiquement tendus, comme s'ils avaient été reliés l'un à l'autre par un fil invisible. Je ne contrôlais plus rien, telle une simple marionnette, je me contentais d'être là, présent, immobile. Totalement incapable de faire le moindre geste et tout juste fichu de formuler des pensées concrètes de mon propre gré. Quand j'essayais de réfléchir, de raisonner un tant soit peu comme j'avais tendance à le faire depuis toujours, je me heurtais à mes propres pensées irraisonnées, en vrac, balancées dans mon esprit ... impossible de ne pas y prêter attention. Alors quoi ? J'étais on ne peut plus conscient de ce qu'il se passait à l'intérieur de ma tête en ce moment-même. Et, je ne pouvais évidemment pas le nier : je voulais, je désirais ardemment que la personne qui me faisait face soit effectivement Wendy Burton.
La demoiselle se retourna enfin, après une bonne heure d'attente - ou du moins le perçus-je ainsi - et j'envisageai déjà des mots d'excuse. Pardon, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre. Situation tout à fait gênante que je n'appréciais pas particulièrement. Mais avouons que la situation actuelle n'était pas spécialement mieux. Quand elle se retourna, son visage aux traits si familiers me frappa. L'arc était bandé, la flèche avait été tirée et, sans prévenir, elle s'était fichée en plein dans mon coeur, dans mon corps, l'immobilisant sans la moindre délicatesse. Ma mâchoire se décrocha, littéralement alors que mes yeux calculèrent rapidement ce qu'ils voyaient. Les informations se mélangeaient mais les plus importantes atteignirent malgré tout mon cerveau, en retard cela dit : Wendy. Devant toi. Dire quelque chose.
C'était infiniment primaire, comme réaction. Cependant, je n'avais pas le loisir d'en faire à ma guise, je travaillais uniquement avec les moyens du bord. Et ils étaient on ne peut plus faibles, en ce moment précis. Je tentai de trouver rapidement des mots, fermant la bouche sans y réfléchir, ne pouvant résolument pas lâcher mon regard de la jeune fille. Que dis-je : de la jeune femme devant moi. Elle avait grandi, s'était épanouie, embellie. Elle avait changé et, pourtant, elle restait la même. Je n'osai faire un pas, me contentant de la regarder et absorbant le choc comme je le pus.
Elle avança lentement alors que je restai planter sur place comme un imbécile. Je mourrais d'envie de faire quelque chose, de bouger, dire un mot, n'importe quoi. Tout sauf rester comme un poteau, incapable de se maîtriser. Je haïssais profondément cette perte de contrôle sur moi-même. Je me sentais impuissant, perturbable comme perturbé, aucun doute là-dessus. Bouge, Elliot. T'as l'air d'un triple crétin, comme ça. Heureusement qu'elle avait pris la décision d'avancer, elle. Plus courageuse que moi. Admirable. Et tellement magnifique. Alors que sa voix vint caresser mes pensées, mes yeux se posèrent dans les siens, où quelques larmes s'imposaient déjà. Et là, ce fut plus fort que moi. Un instinct si longtemps enfoui se réveilla, imprévisible, et je franchis instantanément la trop grande distance qui séparaient nos deux corps.
Pris d'une impulsion incontenable, j'entourai Wendy de mes deux bras, posai délicatement une main dans ses cheveux et la serrai contre moi, comme si le monde avait explosé et qu'il ne restait qu'elle sur terre. C'est un peu ce que je ressentais en ce moment, mon cœur menaçait de s'échapper de ma cage thoracique, la martelant violemment, rageur qu'il était de vouloir retrouver celle qui avait hanté mes pensées pendant de si longues années.
« Qu'est-ce que ça peut faire. Je suis là, c'est tout ce qui importe. » répondis-je, lui murmurant ces mots à l'oreille.
Seulement ... mes peurs, mes doutes, ne tardèrent pas à revenir au galop. Si elle avait quelqu'un dans sa vie, désormais, elle ne mettrait pas bien longtemps à me repousser. Je sentais le coup arriver. Je l'imaginais déjà éloigner nos deux corps (alors que l'idée même de cet espace entre nous m'était intolérable) et souffler qu'elle était désolée, qu'elle aimait quelqu'un d'autres, qu'elle avait tiré un trait sur notre histoire. Le passé, c'est le passé, Elliot. Et tu en fais partie. Peut-être ne voulait-elle pas de moi ? Égoïste que j'étais, cette idée ne me venait que maintenant. Mais je ne pouvais contenir cet état aussi longtemps en moi. Il me rongeait, il fallait que je lui dise, il fallait qu'elle le sache. La voix lourde de ... je ne saurais dire quoi, la gorge serrée, je ne laissai passer qu'un souffle d'où ces mots étaient distincts :
« Tu m'as tellement manqué. »
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| | | | | | | | The past never dies - Wendy & Elliot ♥ | |
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