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COINCÉE SOUS UN TAS DE BOUQUINS
Help me!

Quelle routine de merde! Y'a des matins où je souhaiterai ne pas me lever, rester cloitrée sous ma couette – enfin celle de l'hôtel – et regarder des bêtises toute la journée. Mais suite à mon congé de trois semaines, je devais remplacer ma boss qui était enceinte et avait donc pris son congé maternité. Bref, c'est donc sans joie que je sortis du lit pour aller dans la salle de bains miteuse de l'hôtel. Suite à la disparition de Calvin et à l'expulsion de mon logement, je devais vivre dans un hotel miteux en attendant d'avoir l'héritage de ma grand-mère. Toute sa fortune. Je pourrais même me payer un manoir avec ça. Mais je devais rembourser mes dettes à l'hôpital, aller voir pour de nouveaux examens encore et surement faire vacciner Debussy qui avait son rappel dans quinze jours. Je tenais plus à mon chien qu'à moi-même et j'avais été chagrinée de devoir les confier à un chenil (avec mes deux chats) en attendant de retomber sur mes pieds ou le retour de mon petit ami qui m'avait proposé de venir vivre chez lui en attendant. Mais où diable était-il ? Ah oui! En Chine! Bougonne, je me glissai sous la douche pas très glorieuse avant d'actionner l'eau chaude. Trop chaude d'ailleurs. Je me retirai en vitesse avant de mettre un quart d'heure avant de trouver la bonne température. Hôtel de merde. Je me dépêchai donc avant d'être en manque d'eau chaude et m'habillai en vitesse. Non seulement, je devais aller bosser mais je devais aussi retrouver mon best pour aller prendre un café. Depuis le temps que je ne l'avais pas vu celui-là. Pile poil au moment où j'apprends qu'il maltraite sa « copine », il allait avoir de mes nouvelles le jeune Evanounet.

Soupirant un bon coup, je me disais aussi qu'il serait un bon remède contre l'affaire « Calvin » parce que nom de dieu, se barrer à Pékin sans me le dire... Quelle idée! Quand il revient, je le tabasse à coups de Jimmy Choo sur la tronche. Ouais, je suis fauchée mais bon, j'ai fait quelques folies avec la carte bleue de Papa pendant mon séjour en Allemagne et la fashion week en France. En vitesse car j'étais en retard, j'enfilai une robe noire assez simple et des escarpins pour aller avec. Mes cheveux en chignon lâche, l'écharpe sur le gosier et le manteau sur le dos, je pus partir en étant certaine de n'avoir rien oublié. Mon portable ne me servait à rien puisque la seule personne que je voulais joindre ne voulait plus me parler. Soupirant un bon coup, je sortis pour voir qu'il pleuvait. Alors, je rabattis ma capuche sur la tête et courus jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche. J'avais trouvé un hôtel à Chinatown pas trop cher mais c'était loin de mon boulot qui était dans le centre. Quand il arriva, je me faufilai à l'intérieur pour chercher un peu de chauffage et de sécheresse un peu aussi parce que j'étais trempée comme une soupe. J'envoyai un texto à Evan lui disant de venir au boulot. De toute façon, il n'y avait jamais personne à cette période de l'année. Nous aurions donc la bibliothèque pour nous tous seuls. Quelle chance. Et enfin, je pourrais lui expliquer toute cette histoire avec Calvin. Il est temps quand même.

En arrivant au boulot, j'allumai les lumières et saluai la femme de ménage. J'oubliai toujours son nom à celle-là et je savais qu'elle me détestait car j'étais bien faite et qu'elle était grosse après avoir eu trois enfants. Jalousée les gens c'est pas bien. Enfournant un chewing gum dans ma bouche, je passais devant elle sans la saluer pour aller réceptionner mon colis. Jour de livraison. Je devais déballer tous les colis pour ranger tous les livres dans la bibliothèque. Trop génial! Je passais une main dans mes cheveux emmêles avant de signer le bon de reçu et d'entrainer la palette en plein milieu de la bibliothèque. Avec Internet, plus personne ne lisait et je me sentais un peu seule dans cette immense bibliothèque. C'est pour ça que j'y invitai mes amis et que Calvin devait passer me voir dès qu'il rentrerait de voyage. Si il rentre. Je sors le couteau de son étui et commence à ouvrir tous les cartons sans abimer un seul livre. Cela serait trop dommage, ils sont tous neufs. Comme il y a des sorties toute la semaine, je devais réceptionner tous les livres pendant que cette connasse se la coulait douce sur son plumard en train de manger de la glace avec un oeuf grandissant dans le ventre. Je sortis les premiers livres et essayai de les poser sur une étagère. Quand je dus glisser sur une flaque d'eau et je me retrouvai par terre sous le tas de livres. Fuck off! J'essayai de bouger ma main en espérant que Conchita vienne à mon secours même s'il n'y avait presque aucune chance. Alors résumons: je suis malade comme un chien, mon copain s'est cassé en Chine pour ne pas voir ma gueule et enfin, je suis enfouie sous un tas de bouquins pourris avec le bras à moitié pété. Que pourrait-il m'arriver de pire ? « Au secours! »