- École maternelle d'Olso. ( Norvège. ), Décembre 1991.
«
Tu sais que tu n'arriveras jamais à faire de la corde à sauter si tu laisses tes genoux si tendu ! ». fit remarquer le petit garçon blond, déclenchant une moue enfantine sur le visage de Kasia. La petite réessaya encore, jusqu'à tomber une nouvelle fois sur le sol poussiéreux, faisant éclater le rire du petit Mathias. La fille se leva en colère pointant son doigt vers le blondinet. «
Moi j'aurais des habits aussi moche que les tiens je l'a ramènerais pas ! » «
Et mais ils sont beaux mes habits ! C'est mon papa qui me l'a offert avant d'aller en guerre.. » La petite fille leva les yeux vers le ciel, essayant de comprendre ce que lui disait le garçon. «
C'est quoi la guerre ..? » Mathias se tapa le front l'air désespéré. «
Mais c'est là où ton papa il est ! Il vas tuer les Russes et les Allemands ! » Décidément, Kasia ne comprenait rien à ce que lui racontait le bonhomme, son papa était chez elle, et les Russes et les Allemands.. c'est quoi ces trucs ? «
Mais pourquoi tu comprends pas ! Il est parti en guerre ton papa ! Il est parti il y a six mois avec tout les hommes de la ville ! Il revient en 1947, comme mon papa, il reviennent quand la guerre sera fini ! Bientôt ! » Kasia haussa les épaules, tournant le dos à Mathias «
T'es frappa dingue de ta tête toi.. » puis repartie, la corde à sauter dans la main, jouer en solitaire.
- Maison des Jorgensen, le soir même.
«
C'est quoi la guerre, les Rallemends et les Ruses maman ? » La femme soupira, intiment à sa fille de ce taire. «
Où est-ce que tu as entendu ça ? Ce sont des vilains mots qui ne doivent pas sortir de la bouche d'une jolie petite fille comme toi. » La jeune mère caressa la joue de son enfant d'un geste tendre, faisant comprendre à Kasia que le sujet était clos et qu'elle ne devrait pas essayait de continuer la conversation, mais pourtant, la jeune enfant se refusa d'en rester là. «
C'est Mathias qui m'a dit ça, il m'a dit que son papa était parti faire la guerre aux Trucs et aux Lallamands. » Ce qui aurait dû normalement faire sourire sa maman la fit palire et elle abandonna son trico. «
Monte dans ta chambre Kasia; je ne veux plus jamais entendre parler de ça, c'est bien claire ? » «
Mais maman je ! » «
Kasia Anastasia Jorgensen ! J'ai dit dans ta chambre immédiatement ! ». La petite enfant escalada les marches une par une, les larmes aux yeux, ne comprenant pas où est-ce qu'elle avait fait une bétise.
- Chambre de Kasia, à 15ans.
La jeune fille est recroquevillée sur elle-même, la main sur le ventre essayant de dénouer les nœuds qui c'était formé par la peur. «
Les fantômes n'existent pas, ce n'est que mon imagination. Les fantômes n'existent pas, ce n'est que mon imagination .. » Elle se répétait cette phrases depuis des heures, espérant que ça ferait fuir ces bruits dans sa tête, ces voix qui résonne dans la petite chambre surchauffé, ces visages qui apparaissent devant elle quand elle a le malheur d'ouvrir un œil. «
Les fantômes n'existent pas, ce n'est que mon imagination.. » Ces mots sonnent de plus en plus faux au fur et à mesure qu'ils se répétant dans son crane. Ca fait des mois à présent qu'elle vit ce cauchemar à l'heure de se coucher, des mois qu'elle n'a pas passé une nuit en toute tranquillité, même dans ses murs blancs qui l'accueille trois jours par semaine, parce que sa psy et sa mère en ont décidé ainsi. C'est injuste, Kasia n'est pas folle, elle voit juste des choses qu'elle n'est pas censé voir. Au lycée, quand elle se met à parler toute seule en croyant parler à un élève en chaire et en os, alors que ce n'est que son imagination qui lui joue des tours.. mais dans les couloirs silencieux, on la traite de sorcière et de psychopathe. Les gens la fuie parce qu'ils savent qu'elle n'est pas normale.
- Starbuck d'Olso, Juin 2005.
«
Woh, woh, woh ! Trente seconde je récapitule : T'es médium ? Comme la série ? Mais c'est troooop la classe meuf ! » Kasia soupira, trop la classe n'était pas le mot qu'elle aurait choisie pour qualifier son côté erreur de la nature. Elle but une gorgée de café, ne cherchant pas à confirmer les dire de son amie, de toute façon, elle venait de lui raconter son histoire une dizaine de fois d'affilé. «
Et tu peux voir l'avenir et tout ? Et les lignes de ma main, tu sais les lire ? » La jeune femme soupirait une dernière fois, avant de finir son café. «
Je vois les personne qui ne sont pas passé vers l’au-delà, je suis pas une voyante à deux balles .. Puis les lignes de la main, c'est bidon. Rien n'est jamais définie. » L'amie hocha la tête, essayant tant bien que mal de digérer toutes les informations. «
Et t'en as beaucoup des fantômes à aider ? » Kasia leva la main, indiquant au serveur qu'elle désirait un nouveau café et intima un haussement d'épaules à Géorgia. «
Ca dépend. En général c'est toujours les mêmes, ceux que je croise dans la rue, et qui n'ont simplement pas envie de changer de monde, alors ils restent. Les autres ont juste besoin de capter qu'ils sont mort, puis POUF, plus de nouvelle. » «
Et les paumés ? Ceux qui veulent mais qui y arrive pas ? » Kasia soupirait, se disant que son amie était beaucoup trop bercé dans les films d'horreur et autre série du genre Ghost Wisheperer.«
Eux, c'est des pots de colles.. » La jeune fille jeta un petit cou d'oeil sur la chaise vide à côté d'elles, choquant Géorgia qui se mit à murmurer. «
Il.. il.. y en a un ? » Kasia se contenta de soupirer en hochant la tête, l'être non-vivant sortie de l'imaginaire -ou du monde que la plus part des personnes refuses de croire-, c'est Tiago. Mort pas bien plus vieux qu'elle et d'un accident de voiture. Prétentieux, arrogant, manipulateur.. Kasia se contentait de l'ignorer en général, ce qui n'était pas une tâche facile. «
C'est .. à cause de ça que tu veux partir en Amérique ..? » Quand on lui parlait de son rêve d’Amérique, la plus part des personnes rigolaient, ne croyant qu'à des illusions de jeune fille. Mais Kasia partirait, elle le savait, elle avait tout prévu. «
Début septembre.. J'ai juste besoin de reconstruire ma vie, être une personne normale. »