D'un pas indécis, Appoline fait son entrer perdu au milieu d'une dizaine de personnes. Elle ne peut s'empêcher de remettre sa tenu en place discrètement. Elle était revenue de Paris la veille, le bal était sa toute première sortie, sortie qu'elle se serait bien passé de faire mais elle s'y était résigné quand sa sœur lui avait ordonné une énième fois d'y aller, justifiant que c'était une soirée qui ne se raterait pour rien au monde. Traversant la salle, son regard ébahit fait rapidement le tour des lieux et elle ne peut qu'apprécier le spectacle qui se joue face à elle. Des acrobates, des danseurs, sans parler de la décoration, elle n'avait jamais vu une telle ambiance autre part que dans les films. Elle essaye de reconnaître tant bien que mal des visages, en priorité celui de sa sœur, derrière les masques mais rien n'y fait et le peu de luminosité de la pièce ne lui est pas bénéfique. Elle finit par se positionner près d'une table, attendant désespérément que ce soit finalement elle qui la trouve.

Il y avait plusieurs années déjà qu’Alice n’avait pas eu à s’habiller pour un évènement très spécial. Ses amies étaient déjà toutes mariées depuis belle lurette, et la dernière robe qu’elle s’était achetée pour ce genre d’occasion ne lui faisait plus au niveau de la taille. Devant ce constat, elle avait dû se résoudre à faire une nouvelle acquisition et avait cru ne jamais trouver quelque chose qui lui conviendrait : quelque chose qui ne ferait pas vieille, sans toutefois donner l’impression de vouloir paraître plus jeune, quelque chose qui la mette en valeur, mais qui cache tout de même ses quelques défauts. Elle avait finalement eu un coup de cœur pour une robe de coupe sirène, noire, cintrée à la taille par une bande velours. L’échancrure formait un cœur et l’ensemble était maintenu en place par de délicates bretelles de dentelles qui couvraient les épaules. Elle s’était dit, dans le taxi, que les masques empêcheraient de trop voir l’âge des participants … mais à son arrivée son regard s’accrocha tout de suite aux pommettes saillantes des femmes plus jeunes qu’elle, aux cous et aux bras bien lisses et de toutes ces peaux fraîches. Que faisait-elle ici ?

C'était une drôle d'idée qu'Anaya avait eu de participer à cette soirée. pas vraiment son genre et pourtant... Et pourtant elle entrait déjà dans ce lieu somptueux où, elle le sentait, elle ferait rapidement tâche. Elle était vêtue d'une petite robe noire et blanche et de bottines à talons. Elle avait cherché une tenue appropriée qui ne dénoterait pas trop de son style. Le tout accompagné du masque de circonstance. Noir et argenté, pour s'accorder avec le reste de la tenue. La touche de fantaisie résidait dans la plume soyeuse qui virevoltait près de son oeil droit. Elle aperçut quelques personnes sans être capable de les reconnaître. Elle espérait cependant deviner aisément lesquels seraient ses amis proches. Tout le jeu de la soirée résiderait là dedans. Deviner. Peu à l'aise, elle décida d'aller se chercher un premier verre. le premier d'une longue série qui l'aiderait à se désinhiber un peu.frangerentur.

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Drôle d'idée que de venir à un bal masqué pour la St Valentin quand t'es toi même fiancé et père ? Et pourquoi ? Nullement dans l'envie de te complaire dans un schéma type de marié/papa/pépère tu n'as aucune envie de changer ton type de vie. Tu as arrêté la drogue pour Mickey, enfin tu essayes encore même si c'est assez dur cette impression de manque constant. Le reste, non, tu ne peux pas renier se qui fait ta personnalité. Alors tu as décidé de convaincre ta fabuleuse fiancé et prochainement femme, de venir. Après lui avoir fait le coup du "non je viendrais pas", et l'avoir surprise par un dîné préparatoire super romantique, vous avez finis par venir ici. Toi en costume, masqué, et totalement reconnaissant aux tatouages dans ton cou et sur tes mains. Mais bon qu'importe. T'as même convaincu Denver de vous inscrire au speed-dating, pour déconner, pour s'amuser. Entrant dans la salle tu attrapes deux flûtes de champagnes au passage en tendant une à ta fiancée masquées et splendide tu ne le nies pas. Alors je rappelles les règles, pas de demande en mariage, d'enfant créé ou d'aménagement avec nos "partenaires de speed dating" ce soir, ok ? Tu lances avec un sourire cognant doucement ton verre contre le sien avant de lui voler un baiser. On se retrouve à la fin, bonne soirée. Tu répliques avec un sourire splendide, la laissant aller de son côté, alors que tu te mêles aux invités déjà présent.

tout ce qui te connaisse un minimum se demanderaient bien pourquoi tu t’es rendu à cette célébration, que tu trouves incroyablement surfaite et ennuyeuse au possible. toi aussi, tu te poses cette question. que fais-tu ici utz ? quel diable t’a convaincu de bien vouloir venir ? la curiosité ? l’ennui ? un mélange des deux ? tu l’ignores également, pourtant te voici, un masque recouvrant ton visage, tu n’as aucun doute quant à ta non discrétion, il faut dire qu’avec ta barbe, il est facile de te repérer. tu entres, mains dans les poches et tu te faufiles entre les gens. tu n’es pas sûr de faire long feu, sentant déjà la claustrophobie se manifester. tu as besoin d’air ou d’un verre, ou des deux. tu essaies de te guider jusqu’au bar, bousculant au passage une femme immobile sur ton chemin (alice) lui faisant perdre un peu l’équilibre et par réflexe tu la rattrapes. vous allez bien ? que tu lances doucement, déjà mal à l’aise, ça va être une très longue soirée.

pour la première fois de sa vie, charlotte était à san francisco en tant que pure célibataire. pas de peut-être avec quelqu’un. pas d’ex caché dans un coin prêt à ressurgir, pas de sentiments qu’elle enfouissait en elle-même. non, elle était vraiment seule, vraiment libre. ce parfum de légèreté et de liberté la surprenait, en bien. elle resserra le nœud de son masque. 50 shades avait vraiment détraqué les esprits… c’est tout ce que cette soirée lui inspirait à première vue. elle n’avait jamais cru qu’avec un masque il était impossible de reconnaître quelqu’un, comme on nous le faisait croire dans les films. ce soir était la soirée parfaite pour en avoir la certitude. elle passa la porte, et regardait autour d’elle, elle se sentait presque dans une maison close, avec tous ces gens cachés par un masque. charlotte fut parcourue d’un frisson. bon, c’est parti. elle s’élançait dans la foule, sans chercher à comprendre ou reconnaître qui que ce soit.

On avait fini par venir ensemble avec Camil. Moi qui avais cru qu'il devait vraiment se rendre à une réunion un samedi soir, jour de la St Valentin en plus. J'avais bien été naïve pour le coup. Mais ça m'avait fait plaisir sa surprise chez lui. Agréablement étonnée. Du coup, j'étais de bonne humeur. On arrivait ensemble sur le lieu du rendez vous, tous les deux avec nos masques, comme l'invitation l'avait spécifié. J'avais envie de rire, parce que même avec un sac sur la tête, on reconnaitrait Camil entre mille. Il n'y avait qu'à voir les tatouages de ses mains pour savoir qui il était. Il aurait dû porter des gants. Remontant un peu mon masque qui ne faisait que glisser, je regardais un peu autour de moi, toutes ces personnes qui au premier regard, me semblaient inconnues. Alors je rappelles les règles, pas de demande en mariage, d'enfant créé ou d'aménagement avec nos "partenaires de speed dating" ce soir, ok ? Je lâche un rire. Comme si j'étais capable de faire tout ça en une soirée. C'était plutôt pour lui qu'il devait se rappeler de ces règles. Ok chef! Je dis d'une voix enjouée, continuant de regarder autour de moi, assez curieuse de voir comment allait se dérouler la soirée. Camil me volant un baiser, je lui souris, On se retrouve à la fin, bonne soirée., A toi aussi. Je souffle doucement, avant de porter le verre de champagne à mes lèvres, ne sachant pas tellement par où aller. Avancer dans la foule, ça serait déjà pas mal.

Aussi bête que cela puisse paraisse, Alice se sentait remplie de l’admiration d’une petite fille. Elle n’avait jamais été pauvre, mais elle n’avait jamais non plus été menée à visiter des lieux d’un luxe aussi imposant. Elle voulait se convaincre que c’était plus grotesque que beau, se recouler les deux pieds dans la terre, mais malgré elle, elle était impressionnée. Elle se sentait en quelques sortes … petite. Ce qui la ramena à terre ne fut toutefois pas son bon sens, mais plutôt un inconnu qui la bouscula, manquant de près de la renverser. Un peu gênée, elle marmonna un vague « merci » en remettant de l’ordre dans sa tenue, puis elle rit doucement. « C’est ma faute, » dit-elle. « Ça m’apprendra à être impressionnable. » Elle désigna d’un geste large l’ensemble du décor. « Qui que ce soit, la personne qui a organisé tout ça voulait nous en mettre plein la vue. » Dans son cas, c’était réussi.