Elle était de retour à la prison et dire qu’elle était ravie serait un mensonge éhonté. Elle ne supportait pas cet endroit, lui rappelant trop bien qu’elle avait failli y finir si elle n’avait pas reçu l’aide d’une personne qui avait été toujours là pour nettoyer derrière elle. D’ailleurs, son ventre commença à se contracter alors qu’elle s’exhortait au calme, ce n’était pas une bonne idée de se laisser envahir par le stress de la sorte, il fallait le réguler et se concentrer sur autre chose. Elle s’assit à la table, attendant patiemment l’arrivée du détenu. Il n’y aurait pas de vitre entre eux aujourd’hui, ils pourraient même se toucher, non pas qu’elle en avait envie mais cela faisait état de leur degré de proximité. Ils avaient beaucoup de choses à discuter, elle avait pas mal de trucs à lui dire, qu’elle avait décidé sans son aval, certes et aimerait quand même avoir son soutient afin de poursuivre ses démarches, le plus rapidement possible, ce qui expliquait d’ailleurs qu’elle ait fait pression à se présentant comme la femme de Heathcliff pour que tout cela aille plus vite, pas assez à son humble avis puisqu’elle avait dû attendre trois jours pour avoir une autorisation de visite, dieu que c’était compliqué ces histoires, surtout lorsqu’on voulait se passer du parloir. Elle vient bientôt Heath apparaitre, vêtu de sa combinaison orange qui semblait avoir vu des jours meilleurs. « Tu vas bientôt lancer une mode avec ton nouveau style » lança-t-elle sur un ton léger.

T'as perdu toute notion du temps, tu ne sais plus quel jours il est, tu sais pas non plus l'heure exacte. T'as pas d'horloge dans ta cellule et tu te réfères uniquement aux promenades, t'as vie depuis un peu plus d'une semaine est basé sur des "à peu près". Tu sais même pas si c'est ta vie, en fin de compte. Tu espères sans arrêt être dans un rêve, un cauchemar plutôt. Tu te dis que bientôt, tu vas te réveiller. Mais plus le temps passent et plus tu perds espoir. Ton avocat, ce bon à rien, te laisses poireauté dans ce trou. Quand tu l'as au téléphone, il te jure sans cesse que ce ne sera plus long. Quelques papiers, par ci, par là. Si il continue comme ça, le seul truc qu'il gagnera dans cet affaire, c'est ton poids au milieu de sa figure. C'est pas possible d'être si incompétent que ça. Le bruit de la porte rouillé se fait retentir, tu relèves la tête et deux gardes t'annonce que ta femme est là. Lera, donc. Tu restes assez étonné, tu ne t'attendais pas à une visite d'elle. Tu pensais te contenter d'une seule et puis plus rien. Apparemment non. Le rituel commence, menottes, gardes autour de toi. Tu rejoins la salle où se déroule les parloirs. Tu penses la connaître, mais tu te retrouves dans une autre salle. Sans vitre cette fois ci, et t'es ravi. Une fois tes menottes enlevés, tu t'installes face à elle. Elle fait aussitôt une petite remarque sur ton style vestimentaire, qui est clairement très éloigné de ton style habituel. T'as pas le droit à tes jens/t-shirt, ni tes costards là bas. Et le orange, putain ce que c'est horrible comme couleur. Tu rigoles, légèrement. T'es un peu moins abattu que la dernière fois, du mois physiquement. Tu commences à te faire une raison, si tu ressors pas, c'est de ta faute. "Je m'attendais pas à une visite."

« Disons que c’est ton cadeau de noël avant l’heure » fit-elle remarquer sur le ton de plaisanterie, afin d’alléger quelque peu l’ambiance, après nous étions dans une prison et l’air semblait toujours si empli de matières qu’elle ne parvenait pas identifier, l’angoisse peut-être. Il y avait ces familles qui venaient rendre visite à l’être aimé, des femmes, des enfants, des parents et eux deux au milieu de tout cela. Ce n’était pas la place d’Heahtcliff ici. « J’ai besoin de ton aval sur un truc » Elle ne perdit pas plus de temps, de toute façon ils n’en avaient pas beaucoup, du moins il fallait lancer rapidement la procédure. Elle posa sa chemise qui faisait d’ailleurs très sérieux sur la table, avant d’en explorer le contenu à la recherche des documents qui nécessitaient sa signature tout sous le regard des gardiens au cas où elle lui aurait fait passer des trucs interdits. Elle sortit d’abord le paquet de clopes, ayant fait promettre à une de ses relations qui connaissaient bien un gardien ici de faire passer le reste de temps à autre. « Tiens, un second cadeau » un sourire flotta brièvement sur ses lèvres avant qu’elle ne prenne son air le plus sérieux « Bon pour faire cours j’ai viré ton avocat, il était inutile de toute façon et tant que madame Strauss j’en avais le droit, apparemment » Elle tomba finalement sur les papiers qu’elle recherchait et posa son porte-documents au sol « cependant, j’ai besoin que tu confirmes la procédure »

Cadeau de noël très à l'avance pour le coup. Tu souris en croisant tes bras sur la table, elle a l'air d'avoir des trucs à dire donc t'attends qu'elle prenne la parole une nouvelle. Elle fouille dans ses papiers qu'elle sort d'une chemise. T'arques les sourcils, tu saisis pas bien le truc. Elle va pas encore te sortir des papiers de divorce ? Non parce que, pour le coup tu deviendrais complètement dingue. Elle pose un paquet de clope sur la table et ta journée s'illumine une seconde fois, putain. T'étais tellement en manque de ta dose de nicotine. Tu te dis directement que tes journées seront plus facile à gérer. T'as pas le temps de la remercier qu'elle t'annonce qu'elle a viré ton avocat pour une autre. Et ça te fait flipper, non pas que tu n'es pas confiance. C'est Lera, elle doit savoir ce qu'elle fait. Mais t'as peur. Changer d'avocat en cours de route, ça va peut être te jouer préjudice. Fin, tu sais pas vraiment. Tu n'y connais rien en droits en réalité. Puis ton regard se fixe sur elle quand elle parle de madame Strauss. Première fois qu'elle se fait appeller comme ça devant toi, et ça te réjouis un temps soit peu. Ça te redonne de l'espoir quand à la suite de votre histoire. Peut être que ton séjour en taule n'aura pas servi à rien. "Je te fais confiance.", tu jettes un rapide coup d'oeil aux documents qu'elle te donne - au cas ou ce serait finalement des papiers de divorce, t'es un peu parano dans ton genre -. "Je dois signer quelque part ?"

Finissant de sortir tous les papiers dont elle avait besoin, elle chaussa également ses lunettes, afin de donner un peu plus de sérieux à cette entrevue. Paraitre un peu plus différente, peut-être plus intelligente qui sait. « Il faut que tu signes là et là » dit-elle en lui désignant les endroits précis où il le devait « Bon, c’est l’avocat de ma famille qui reprend l’affaire parce que mis à part prendre du fric ton avocat valait pas grand-chose » dit-elle avec un sérieux déconcertant, elle n’y connaissait pas grand-chose en droit, du moins jusqu’à ce qu’on lui fasse une leçon accélérée et les solutions qu’il y aurait, du moins, les possibilités de contourner le système et avec l’influence du grand père, il n’était pas impossible que Heath s’en sorte rapidement. « L’avocat débarque demain et viendra directement te voir pour t’expliquer la marche à suivre mais en tout cas ça s’annonce bien, il connait bien son métier et il pourrait peut-être même éviter que ça aille » Elle parlait calmement, lui expliquant sérieusement ce qu’il y avait à faire, essayant par là même de le rassurer, lui assurant qu’il sortira bientôt et elle le savait, après tout il travaillait pour eux depuis des années et avait éviter bon nombre de scandales au Litwinski. « Bref sinon comme ça se passe ? Tu t’es trouvé un petit-copain ? Il parait que les taulards aiment la chair fraîche et ferme »

Tu rigoles tout seul quand tu la vois mettre ses lunettes, bordel elle fait tellement première de classe avec ça que tu peux pas te retenir. Tu te calmes rapidement quand elle te montre l'endroit où tu dois signer, ce que tu fais aussitôt - tu t'étonnes de toujours savoir tenir un stylo correctement -. « ça, je m'en suis rendu compte. », que tu ronchonnes entre tes dents lorsqu'elle fait un remarque sur ton avocat. Ce bon à rien, putain, dès que tu sors tu te promets d'aller lui rendre une petite visite à cet enfoiré. Il a rien foutu de ses journées, qu'il te rende ton fric avant que t'emploie les grands moyens. Enfin, nan. Tu vas évité de te créer des problèmes pendant un petit moment, mais il entendra parler de toi, ça il peut en être certain. Tu perds pas ton fric comme ça, dans le vent. Tu travailles comme un chien pour ça, même si on pourrait croire que ton métier est cool. ça reste du boulot, l'argent tombe pas dans les mains des gens qui se lèvent tard. T'écoutes tout ce qu'elle te dit attentivement, elle a l'air de s'être bien renseigné donc ça prouve qu'elle veut te voir sortir d'ici, d'une manière ou d'une autre. Elle aurait simplement put se contente de s'occuper de la caution lorsque celle ci aurait été réclamé et continuer sa vie tranquillement. « Si il m'évite de rester deux semaines de plus dans ce trou, ce sera déjà bien. », tu finis par dire avant de lui remettre les papiers dans la chemise prévu à cet effet. Tu lui fais entièrement confiance à partir de maintenant, tu verras bien ou le vent t'emmène. « Je crois que je suis pas trop à leur goût physiquement... Heureusement. », tu rigoles. Pour le coup, t'es bien content de pas plaire. Tu sais bien ce qu'il se passe en taule généralement, et c'est certainement ce qui te fais le plus flipper. Ton cul, c'est à toi bordel, et tu laisseras personne si aventurer. Tu préfères mourir, t'as beau déconner à ce sujet là avec tes potes, mais tu pleurerais si la situation venait à arriver. « Et toi ? Tu te sers pas trop sur mon compte ? » On parle de Lera, ça t'étonnerait pas qu'elle aille se servir pour te faire chier.

Elle ne réagit pas à ses moqueries, s’étant préparée à plus ou moins à une réaction semblable de sa part, elle était tellement classique de ceux qui ne l’avait jamais vu avec ses lunettes de repos, ce qui en partie expliquait pourquoi elle les portait si rarement ou seulement lorsque cela était nécessaire. Elle fit signer les papiers à Heathcliff avant de les récupérer et de les ranger dans la chemise adéquate. « Tu ne lis jamais les papiers que tu signes ? » demanda-t-elle en rangeant le tout, un petit sourire en coin. « Autant tu viens de signer une autorisation pour que tout ton patrimoine me revienne » Elle fit une pause, ancrant ses prunelles dans les siennes « Après tout nous sommes mariées désormais » Son sourire s’agrandit alors que son regard se promenait de part et d’autre de son visage. Ce n’était pas ce genre de femmes, sa famille était bien assez riche et même lorsqu’elle était dans le besoin, elle était parvenue à s’en sortir sans avoir à réclamer l’aide des Litwinski. « D’ailleurs je te remercie pour ces nouvelles chaussures » elle lui fit voir ses nouveaux escarpins qu’elle avait payé de sa poche mais une petite plaisanterie ne pouvait faire de mal n’est-ce pas ? « Ne t’inquiètes pas, j’ai l’ensemble et les bijoux qui vont de pair à la maison » Tentait-elle le diable ? Peut-être un peu…mais c’était si amusant !

Elle range les papiers que tu viens de te signer dans sa petite pochette de fille sérieuse tout en te faisant une petite remarque. ça te ronge de vouloir vérifier, tu sais qu'elle fera rien en rapport avec ton fric, du moins si elle tient à la vie. Mais du coup, tu repenses au divorce. Elle a peut-être foutu un papier entre deux, que tu aurais donc signer comme un imbécile. « Je te fais entièrement confiance, c'est ce qu'un mari doit à sa femme, n'est-ce pas ? », tu emplois le même tons sarcastique qu'il t'a parut reconnaître dans le tons de sa voix quelques secondes auparavant. Un sourire au coin des lèvres, sourire qui disparaît subitement lorsqu'elle te montre ses nouvelles chaussures. Qu'elle aurait payé avec ton argent, selon ses dires, elle ne se garde pas de préciser qu'elle a encore pleins de bricoles chez elle. « J'espère que leur prix n'est pas très élevé, ce n'est pas le moment de gaspiller l'argent dans des choses inutiles. », tu montres ton mécontentement de façon détourner. Ce n'est pas le moment de piquer une crise ici et puis, tu préfères pas attarder votre "rendez-vous" dessus. « Comment va le bébé ? », tu t'y intéresses plus que tu n'y aurais cru. Encore plus en ce moment, enfermé dans une cellule. Tu te poses des questions. Peut-être trop. Mais c'est tout ce que tu as à faire, te demander comment il va, à quoi il ressemblera. Après tout, c'est le seul truc qui te garde connecter à Lera, d'une façon ou d'une autre.