tu te regardes encore dans le miroir et t’aimes ce que tu vois, ouais, pas mal, pas exceptionnel mais bon, ça te va à toi. ton but est pas d’être la plus belle, tu fais pas de compet là-dedans et tu veux juste t’amuser, pas attirer tous les regards, de ça tu t’en tapes clairement. tu sors discrètement pour pas réveiller ta mère, parce que t’sais qu’elle va encore te faire une remarque, déjà qu’elle trouve que tu branles rien, que tu vaux rien, arrêter tes études pour tes trucs de parkour ou de cascades, elle trouve que c’est de la merde, ça vaut rien à ses yeux, t’aurais dû continuer tes excuses, avoir un bon job sérieux qui rapporterait du fric parce que là, tu rapportes que dalle, pour elle t’vas plancher en serveuse toute ta life, t’aurais dû être un peu plus comme ta sœur, elle s’en sort bien, elle, elle va réussir, elle. t’as besoin d’évacuer toutes les remarques qu’elle t’a faite, elle les fait jamais sérieusement, toujours en mode blague, j’te taquine ou t’sais pas quoi mais tu l’sais qu’elle le pense que t’es une merde, la ratée du coin et comme d’hab tu l’as fermé, tu t’es écrasée, d’toute quest-ce que t’aurais pu dire ? t’avais d’jà essayé d’te justifier dans l’temps mais elle t’écoutait pas, elle t’écoute jamais alors tant pis, t’apprends à supporter ses piques, ses remarques sur ta life. t’arrives au club avec tes potes, shya est pas encore là, il viendra sûrement plus tard pour l’attendre tes potes et toi allez vous descendre d’verres histoire d’vous mettre bien, t’bois pas d’masses d’hab mais bon là t’as besoin d’évacuer, d’oublier même.

Washington c’est l’occaz de replonger dans les souvenirs, les bons comme les mauvais, ouais, ça me rappelle une époque révolue, enfin pas tant que ça mais rien sera plus jamais comme avant, ça c’est sûr. Putain ça craint la nostalgie je me sens comme une nana qui regarderait sa photo avec son ancien mec et commencerait à se souvenir, j’ai des couilles, de bonnes grosses couilles, pas des couilles de mammouth quand même mais bon, je suis un mâle un vrai. De toute pourquoi je me justifie ? Mon cerveau s’en tape complet de toute mais il vaut toujours préciser non. Je finis de me préparer en mode bogoss, putain, je suis beau quand même, je me lasse pas de mater mon reflet dans le miroir, si j’aimais pas autant les meufs, sûr que je m’épouserais, en fait si j’étais une meuf je sortirais avec moi de suite et sûr que je me filerais des dizaines d’orgasmes, bah quoi, je suis un bon coup en mec et je serai un bon coup en meuf donc triple dose d’orgasmes. Un message d’Erykah me fait prendre conscience à quel point je suis en retard là, bon c’est fini la séance matage et je m’engouffre dans un taxi direction la boîte. J’y entre tranquille, bon je repère quand même quelques filles dans la file d’attente que je pourrais draguer plus tard, Shyaka Janssens ne rentre jamais seul, je reconnais d’ailleurs quelques visages à qui je fais signe avant d’entrer et de chercher la jolie métisse. Je repère son cul en premier, bien moulé dans une robe noire, bon, il vaut pas celui d’Adaya mais elle se débrouille bien la petite, j’étais tellement occupé à être le pote de Sylv que j’ai zappé que la sis devenait une sacré femme, ça me donne beaucoup d’idées. Je lui tapote l’épaule, bah quoi, je vais quand même pas lui foutre la main au cul, je garde ça pour plus tard. « Me voici » je lui lance charmeur, malgré moi, la machine est en marche. « Tu es ravissante » je la complimente, en évitant de me comporter comme un chien qui a la queue qui gratte, je la connais assez pour que ça le fasse pas « Salut tout le monde » je salue quand même ses potes que je connais pour la plupart.

t’enchaînes les verres, c’est pas vraiment ton genre puisque tu supportes pas trop l’alcool donc t’essaies d’éviter de boire beaucoup habituellement mais pas ce soir, t’as pas envie de limites ce soir, tu veux t’amuser et zapper ce qui t’fait chier, sylv, isiah, ma’, le taff. vous rigolez avec tes potes, ils parlent de trucs que tu piges pas, t’écoute pas vraiment mais tu rigoles quand même, parce que ça l’air drôle quand même, c’est ta participation. il arrive quand shya ? demande amanda, ça fait la troisième ou la quatrième fois, tu savais pas qu’elle avait autant envie de le revoir, ils doivent être potes eux-aussi, ça te traverse pas l’esprit qu’elle espère qu’il la sautera ce soir comme il le fait à chaque fois qu’il vient dans la ville. il devrait pas tarder tu réponds, tu sais pas quand mais tu t’en fous, tant qu’il finit par vous rejoindre et tu sais qu’il te foutrait jamais un lapin, c’est pas le genre. en plus en parlant de lui, il apparait derrière toi avec un sourire et enjouée, contente de le voir et tout ça, tu te jettes dans ses bras, bon tu sais pas vraiment, c’est pas ton truc le tactile mais t’es plus toi-même. merci tu réponds à son compliment en souriant, tu penses pas mériter un tel mot mais t’acceptes, parce que ça vient de shya et que pour toi shya est comme sylv, l’aspect sentimental en moins. tu veux boire un truc ? tu lui demandes quand il salue les autres, partant dans un délire que tu piges qu’à moitié avec mike.

Quand Erykah se jette dans mes bras que je comprends qu’il y a un truc qui cloche, c’est pas son genre ce comportement, elle est toujours réservée, d’une certaine manière distante, elle est pas trop contact physique et je regarde l’alcool posé sur la table et ouais, ils se sont bien éclatés. Elle est sans défense ce soir, est-ce que j’oserais ? Je sais pas trop, je suis pas ce genre qui profite des meufs qui sont complètement bourrées pour me les faire mais en même temps, elle tient encore debout et est pas à quatre pattes quelque part entrain de dégueuler ses tripes donc on peut conclure qu’elle est encore consciente. Bon, on verra bien comment ça se passe. Je discute un peu avec les autres, surtout avec Amanda qui me lancent plein de regards appuyés, enfin une nana qui sait ce qu’elle veut, pas indécise du tout, bonne baise elle veut, bonne baise madame aura, je le dirais jamais assez, je suis un mec généreux, toujours là pour faire grimper les meufs au plafond quand elles se sentent assez stressées. « Je vais commencer doucement moi, un vodka redbull fera l’affaire » je lui réponds désignant les cadavres de bouteilles jonchant la table.

tu ris, tu te moques un peu de lui, rien de méchant, rien de drôle en fait mais tout est léger pour toi et tu kiffes cette sensation. ok j’vais te chercher ça tu dis et t’attends même pas sa réponse et tu files. tu dois batailler dans la foule pour pouvoir passer, y a trop de monde, vous êtes tous collés heureusement t’as tes coudes qui ouvrent la voie et t’arrive rapidos au bar. tu commandes et attends, y a un mec seul qui vient te causer, tu piges que dalle à ce qu’il raconte, y a trop de bruits, t’hoches juste la tête et tu souris, parait que c’est comme ça qu’il faut faire pour rester aimable avec les gens. il se rapproche un peu trop d’toi, tu comprends pas où il veut en venir, enfin si, t’as déjà vu faire ce genre de truc mais ça t’étonne que ce soit avec toi, pour toi t’as pas la gueule à attirer les mecs, faut voir avec sylv ou encore isiah, ils finissent tous par te considérer comme la bonne pote et la plupart du temps ça t’va, ouais et t’veux pas changer ce que t’es, c’est pas ton truc ça, changer pour les autres sinon t’aurais arrêté depuis un bail tous tes trucs de tarés comme dit ma’. tu récupères l’verre, dégage la main de l’inconnu sur ton épaule et tu files rejoindre le autres, tu kiffes pas qu’on envahisse ton espace vital comme ça sans que tu les connaisses ni qu’on te prévienne, t’es pas une poupée mais t’es bonne humeur ce soir, tu vas pas faire une crise. tiens tu tends l’verre à shya avant de récup le tien qui trainait là et comme y avait plus de place, tu vas naturellement poser ton cul sur les jambes de shya comme avant, sauf que t’as plus douze ans. ‘fait t’es allé foutre quoi à new-york ?