| Mer 1 Oct - 17:49 | |
| le téléphone s’écrasa au sol. il vola en mille morceaux. la terre commença à tourner. l’air vint à manquer. frankie sentit son regard se vider. son cœur se vider. elle ne ressentait plus aucune émotion. elle avait baissé les yeux et elle avait regardé le téléphone éclater au sol comme au ralenti. elle était en plein cauchemar. la blonde se mit à suffoquer. elle releva la tête. autour d’elle tout le monde continua à marcher. personne ne s’arrêtait sur elle. personne ne la voyait. personne n’entendait son hurlement intérieur. sa main vint s’appuyer contre le mur. ses jambes la lâchèrent. elle se retint alors comme elle put, en se laissant aller contre le mur de pierre. si elle avait encore pu sentir quelque chose, elle aurait eut mal à l’épaule après que celle-ci se soit écrasée contre le mur de l’immeuble. et puis soudain, tout doucement, une larme coula. et une seconde. et une troisième. vidée de toute énergie, frankie se laissa tomber par terre, rapant ses genoux contre l’asphalte. quelqu’un s’approcha. elle leva la tête. elle vît des lèvres bouger mais elle n’entendit rien. c’est alors seulement qu’elle remarqua qu’elle n’entendait plus rien, plus aucun bruit de la ville. juste son souffle irrégulier, juste un bourdonnement dans ses oreilles. juste une voix dans sa tête qui répétait la même phrase en boucle. l’homme, ou la femme – frankie n’était même plus capable de faire la différence – la releva et l’entraina dans un coin éloigné de la foule. elle se mit à penser à katie et curtis qu’elle avait confié à une amie pour aller faire du shopping. frankie se mit à pleurer de plus belle. elle tenta de reprendre son souffle pour parler. « je peux… je peux utiliser votre téléphone ? » elle demanda. on lui tendit un cellulaire. elle écrivit le message. « union square viens me chercher s’il te plait. frankie » elle composa le premier numéro qu’elle connaissait par cœur. l’effaça, il ne répondrait plus. elle composa le deuxième numéro qu’elle connaissait par cœur : celui de lera. elle releva les yeux vers la personne qui lui caressait le dos comme si elle était un animal blessé. « laissez moi. » elle dit une fois. une deuxième fois. la troisième fois elle hurla. elle se retrouva seule à nouveau. elle était seule, complètement seule. affreusement seule. morbidement seule. elle laissa les larmes couler sur ses joues. la voix dans sa tête chantonnait de plus en plus fort : il est mort, khris est mort. |
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