Crash. Crash. Burn. Tout me parait flou. Comme si rien ne s'était réellement passé. Comme un rêve qu'on oublie vite les yeux à peine ouverts. J'ouvre les yeux, lassé par les bips incessants de ces machines reliées à mon corps. Je les fixe, un instant, essayant d'y comprendre quelque chose, puis soupire longuement. J'attrape mon téléphone. Quatorze heure. Comme hier. J'essaie de me relevais mais je suis vite rattrapé par la douleur, en bas de mon dos, et le long de mes cotes. Cette chambre de réanimation est bien trop vide, trop stérile, j'ai toujours détesté les endroits comme ceux ci, ça me rappelle trop la période où mon frère était au plus mal. Et dire qu'aujourd'hui, j'aurai du me réveiller près de Lektra. On s'est échangé quelques SMS ce matin, elle m'en veut, de l'avoir laissé en plan, hier après-midi. J'avais pas vraiment eu le choix. On avait décidé pour moi.

J'avais limite attendu trois quart d'heure, assise dans mon salon, ma petite valise prête. Et il ne s'était pas pointé. Je l'avais appelé. Et rien, aucune réponse. Ce n'est que le lendemain qu'on s'envoya quelques sms. Ouais, j'étais complètement remontée. J'avais eu envie de partir avec lui autre part que San Francisco, histoire de me dépayser un peu, et lui m'avait laissé comme une conne. Il disait se trouver à l'hôpital. J'avais ri ironiquement en voyant ça sur l'écran de mon iPhone. Mais j'étais en route, j'arrivais à l'hôpital de la ville, et suivant les indications des infirmières, je terminais par arriver en trombe dans sa chambre. J'ai jamais su faire dans la discrétion, à part pour vendre de la drogue. La porte s'ouvrant à la volée, je découvrais Blake dans le lit d'hôpital. Attaché à pleins d'autres trucs. Mais pour l'instant, c'était le cadet de mes soucis. Plus jamais tu me fais ça ! J'ai poireauté trop longtemps et t'es même pas venu ! Je beugle en jetant mon sac sur le fauteuil à côté de moi.

Mes doigts pianotaient sur le lit, comme impatient. Je détestais rester statique. On ne m'autorisait même pas à me redresser, quand au fait de se lever ? Je ne sentais plus vraiment mes jambes. Les médecins m'avaient signifié que ça allait revenir au fur et à mesure; que la colonne avait prit un sacré coup, qu'il fallait la laisser au repos. Colonne abimée, cotes fracturées, poumons, hanche, et pour couronner le tout, un bon petit traumatisme crânien qui m'avait laissé hébété jusqu'à ce matin. Des infirmières entrèrent dans la chambre pour prendre une tension ou je ne sais trop quoi, m'adressant à peine la parole, concentrées sur leurs repas respectifs de ce soir. Ah oui, j'avais consigne de ne même pas avaler une goute d'eau. Je les regardais avec une petite dose de mépris avant de soupirer lorsqu'elles quittèrent la chambre. Je fermais à nouveau les yeux, et quelques minutes plus tard, une personne entrait avec fracas dans la chambre. Au son de sa voix, un sourire en coin se dressait sur mon visage. J'ouvrais doucement les yeux avant de me tourner vers Elektra en mode furie. " Désolé, j'ai pas vraiment eu le temps de t'appeler. "

Ouais j'étais en furie. Je détestais être prise pour une conne. Ca m'énervait encore plus que d'habitude. Alors ouais, j'exprimais le fond de ma pensée sans me soucier de ce que Blake pouvait avoir, à être ainsi attaché de partout, et avoir la mine tout palote. Non, ça je le remarquais bien après avoir pété ma crise. Désolé, j'ai pas vraiment eu le temps de t'appeler. Je croise mes bras sur la poitrine, le fixant en ayant bien l'air fâché sur le visage. Je l'observe lui, puis les machins aux bips incessants, puis lui encore une fois. Qu'est-ce que t'as foutu ? Je lâche.

" Mais je remarque que tu m'as attendu longtemps. Ça me va droit au coeur, j'ai donc un peu d'importance pour toi. " Je lâchais un petit rire, l'humour ne serait surement pas bien prit par la jeune femme, mais à vrai dire, vu ma condition actuelle, j'avais besoin de me détendre, et aucune envie qu'elle me prenne la tête parce que j'ai pas pu venir la chercher. J'avais même réservé une super suite d'hôtel, dommage. Je soupirais, la regardant croiser ses bras sur sa poitrine, comme à chaque fois qu'elle est énervée. " J'ai voulu sauver le monde, mais j'ai perdu mes pouvoirs ... Plus sérieusement, j'ai pas vraiment de souvenirs. Apparemment un type m'a foncé dedans alors que j'emmenais Simcha à l'école. "

Mais je remarque que tu m'as attendu longtemps. Ça me va droit au coeur, j'ai donc un peu d'importance pour toi. Je plisse juste les yeux à sa phrase, lui faisant ainsi remarquer que je n'ai pas envie de rire moi. Alors lui, ça pouvait le faire marrer s'il veut, mais pas moi. Je blaguais pas avec le fait d'avoir poireauté trop longtemps pour un type qui ne pointe même pas. J'ai voulu sauver le monde, mais j'ai perdu mes pouvoirs ... Plus sérieusement, j'ai pas vraiment de souvenirs. Apparemment un type m'a foncé dedans alors que j'emmenais Simcha à l'école. J'hausse les sourcils, terminant par m'avancer un peu jusqu'à son lit, Un type t'a foncé dedans ? Wow, je savais pas que tu étais aussi fragile que ça. Je lâche ironiquement avant de me pointer un peu plus près de lui.

" Je suis désolé Lektra, j'ai jamais été très résistant face aux grosses voitures. " Elektra s'approchait de moi avec cette pointe de sarcasme qui lui ressemblait bien. Comme je l'avais prévu, elle n'avait pas vraiment apprécié le fait que je lui fasse remarqué que j'avais de l'importance pour elle. " Promis, la prochaine fois que je t'invite pour une journée comme celle là, je ne sors que pour venir te chercher; comme ça tu n'attendras pas pour rien. "

Je suis désolé Lektra, j'ai jamais été très résistant face aux grosses voitures. Je lève les yeux au ciel. Ca va. Il est toujours vivant, puis les machines sont en train de biper, c'est un bon signe non ? Il est pas sur son lit de mort. Même si j'avoue que je pourrais presque (je dis bien presque) m'inquiéter sur son état. Promis, la prochaine fois que je t'invite pour une journée comme celle là, je ne sors que pour venir te chercher; comme ça tu n'attendras pas pour rien. Je le fixe un moment, avant de m'asseoir sur le lit, juste à côté de lui, décroisant mes bras par la même occasion. Qui te dit qu'il y aura une prochaine fois ? Je réponds en l'observant.

Elektra s'assoit sur le bord du lit et que j'apprête à poser une main sur elle avant qu'elle lâche Qui te dit qu'il y aura une prochaine fois ?. Je soupire longuement. C'est vrai, j'avais oublié, je parle à Elektra Litwinski, probablement la meuf la plus susceptible que j'ai eu l'honneur de rencontré, après ma soeur. Je ferme les yeux un instant avant de poser vraiment ma main sur sa jambe et d'essayer d'hausser un sourcil. " Tu comptes plus me voir parce que j't'ai posé un lapin parce que j'étais en train d'être transporté à l'hôpital sans moyen de te joindre ? "

Je regarde sa main qui se pose sur ma cuisse, sans donner un signe de rejet. Ouais, je le laisse faire. Tu comptes plus me voir parce que j't'ai posé un lapin parce que j'étais en train d'être transporté à l'hôpital sans moyen de te joindre ? C'est vrai que vu sous cet angle là... Je fais mine de réfléchir, alors qu'en vérité je sais déjà quoi répondre. Mes doigts viennent effleurer le dos de sa main, alors que je continue de le regarder, C'est bon, je déconne. Je réponds en soupirant, Bon, tu sors quand ?

Je la regardais alors qu'un demi sourire se dressait sur mes lèvres lorsque ses doigts commencèrent à effleurer le dos de ma main. Mon autre main vint frotter longuement mes yeux alors que la jeune femme me demandait quand j'allais sortir. " Quand j'aurai de nouveau mes jambes, j'imagine. " J'en savais rien, les médecins ne disaient rien depuis hier à part "il faut vous reposer", et "arrêtez d'essayer de vous lever, les infirmières ne sont pas payées à vous ramasser par terre."

Quand j'aurai de nouveau mes jambes, j'imagine. Je fronce mes sourcils. C'est si grave que ça ? Comment ça il n'a plus de jambes ? Je jettes un coup d'oeil sous sa couverture. Puis je la repose, tournant ma tête vers lui. Quoi, c'est grave ce que t'as ? Je lance, en essayant de masquer le plus possible ma possible inquiétude envers cet accident. J'suis pas médecin, mais ne plus avoir l'usage de ses jambes et le temps de les retrouver... il faut un sacré moment avant que tout redevienne à la normale non ?

J'avais jamais aimé qu'on s'apitoie sur mon sort, j'aimais être remarqué par mes actes -honorables-, mes chansons, ma façon de les chanter ou de les jouer, mais pas par celle dont je reste allongé dans ce lit d'hôpital. J'ai aucune envie d'énumérer les trucs qui sont fracturés ou abimés le long de mon corps. Et puis j'dois vraiment avoir une sale gueule là. Je regarde à gauche et à droite avant de chuchoter. " Enfaite, je fais semblant d'être pas bien, pour pas aller au boulot. Mon patron me casse les couilles. "

J'ai pas envie d'être ce genre de meuf qui le pousse dans un fauteuil roulant jusqu'à la fin de ses jours. Putain mais c'est quoi ce bordel, ça me fait presque flipper de le voir comme ça en fait. Je le regarde faire son manège en regardant à droite et à gauche, je fronce juste les sourcils en le voyant presque murmurer. Enfaite, je fais semblant d'être pas bien, pour pas aller au boulot. Mon patron me casse les couilles. J'arque un sourcil, avant de soupirer, le regardant presque sérieusement pour un moment, Sérieux Blake, c'est grave ?

Lektra n'est pas d'humeur à rigoler. Je doute qu'elle rigole parfois, à part quand j'me fous en femme, mais je pense pas virer trans avant un bon moment. Au grand damne de Juda. J'assume parfaitement qu'il y est caché une partie femme en moi, mais de là à me balader avec des escarpins tous les jours. " Attend, t'es inquiète là ? " J'arque un sourire alors que l'air sérieux d'Elektra me surprend. Je soupire avant de reprendre en essayant de me redresser, fronçant les sourcils. " Non, c'est pas grave. J'vais pas mourir, tu vas devoir supporter mes avances encore quelques temps. "

Attend, t'es inquiète là ? Oui. Non ! Je veux juste savoir, j'ai le droit de savoir non ? C'est juste une question comme une autre. J'arque mes sourcils, cachant le plus possible mon inquiétude en feignant paraitre autre chose, T'emballe pas non plus. Je lâche d'une façon très détachée, lui faisant croire qu'il faisait totalement fausse route avec cette "inquiétude". Non, c'est pas grave. J'vais pas mourir, tu vas devoir supporter mes avances encore quelques temps. Je soupire, terminant par lui prendre sa main pour de bon, Merde alors, je vais débrancher tes machines alors, comme ça t'arrêtera une bonne fois pour toutes ?

Je ris doucement, Elektra assumer qu'elle peut se montrer inquiète pour moi, ça aurait été un peu trop surréaliste à vrai dire. Déjà que je trouve que la situation est digne d'un bon film dramatique. Elle attrape ma main, et au fond, ça me rassure quelque part, qu'elle soit là. J'aime bien Elektra, peut être un peu trop bien parfois, pour une simple histoire de "on couche ensemble, je t'invite au resto, mais toi tu me remballes à chaque fois." Je souris à nouveau en haussant les épaules. " Enfaite, je crois que c'est que dans les séries tv que ça marche comme ça. Si tu débranches, y'a juste l'infirmière qui va débarquer parce qu'elle va croire que j'suis mort ou un truc du genre. Mais c'est tout. En plus tu vas être jalouse, je crois que la petit stagiaire en pince pour moi. "

J'ai vu ça dans plusieurs films, un mec qui veut tuer l'autre en enlevant son respirateur, ou toutes ces machines qui faisaient des bruits incessants. A voir si c'était vrai tout ça. Je pourrais le tenter. Ou pas. Sans blague, je ferai jamais un truc pareil à Blake. Enfin bref. Enfaite, je crois que c'est que dans les séries tv que ça marche comme ça. Si tu débranches, y'a juste l'infirmière qui va débarquer parce qu'elle va croire que j'suis mort ou un truc du genre. Mais c'est tout. En plus tu vas être jalouse, je crois que la petit stagiaire en pince pour moi. J'arque mes sourcils, comme si j'allais vraiment être jalouse de ça. Je ris un peu, baissant mes yeux sur nos mains liées, avant de remonter mon regard sur lui, Fais lui plaisir, couche avec alors. Je réponds en haussant les épaules.

Réellement, les seules choses que pourrait débrancher Elektra étaient les fils qui me reliaient à cette machine qui disait comment j'allais et ceux aux poches qui coulaient dans mes veines, j'imagine qu'ils avaient foutu un sacré anti douleur dedans vu l'impression que j'avais d'être complètement défoncé. Lektra n'était jamais jalouse, enfin, je ne crois pas. Il y a bien un moment où elle m'a demandé qui était la blonde à côté de moi sur ma photo de profil, mais j'imagine quand dans le monde d'Elektra ça veut pas dire "c'qui c'te pute, j'la défonce, elle t'touche pas". Je la vois hausser les épaules, me disant de coucher avec, je la regarde perplexe puis rit doucement. " Elle est même pas blonde. " En parlant du loup, la fameuse étudiante entre dans la chambre légèrement angoissée et bégaie qu'elle vient vérifier mes "constantes". Je lui lance un sourire ravageur, histoire de la voir encore plus mal à l'aise, j'me fais chier dans cette chambre, j'aime avoir mon quart d'heure de distraction.

Elle est même pas blonde. Gros LOL. Comme si j'étais hyper blonde aussi. Ok, j'avais des reflets, et souvent je m'étais teint en blonde, même si j'étais châtain clair. Mais bon, la couleur de cheveux ne l'empêchait pas de coucher avec moi. Alors qu'il arrête son obsession avec les gens décolorer. Juste à ce moment là, la porte s'ouvre et je tourne automatiquement ma tête vers l'entrée de la chambre, découvrant ladite stagiaire groupie de Blake. Rien qu'à voir sa gueule de fille trop pas sûre d'elle et vachement impressionnée, je souris ironiquement, avant que mes yeux ne croisent le sourire dragueur pas possible de Jésus. Ok, là c'est à mourir de rire. Je me pousse du lit, lâchant la main de Blake pour que la mioche fasse son boulot, avant de rester à côté, mes bras croisés sur ma poitrine, Allez Blake, fais lui un bisou, elle en meurt d'envie, ça se lit sur sa face. Je lâche comme si de rien n'était, alors que la stagiaire vire au rouge vif.

Cette fille avait l'air très jeune, ses mouvements étaient maladroits et elle semblait manquer cruellement d'assurance. Peut être était ce la première fois qu'elle faisait un stage de la sorte. Elle commence à me prendre la température -dans l'oreille, soyons clair sur ce sujet- alors que mes yeux ne lâche pas son air particulièrement gêné. C'est alors qu'Elektra se met à parler et je vois la gamine devenir encore plus rouge qu'habituellement. Je ris doucement avant d'effleurer la main de la stagiaire. " Je suis désolé mademoiselle, on va se contenter de jouer au infirme et infirmière tous les deux si ça ne vous dérange pas ?"

Oh putain, c'est juste trop bon cette scène. Je kiffe mettre les gens mal à l'aise, avoir ce pouvoir qui fait tomber n'importe qui. J'ai trop une grande gueule, j'ai jamais appris à la fermer. Alors là c'est sûr, que je pouvais pas m'empêcher de lancer des pics à cette stagiaire rouge comme une tomate. C'était juste magique comme situation. Je fixe Blake en observant son manège. Il veut vraiment la déstabiliser aussi. Je suis désolé mademoiselle, on va se contenter de jouer au infirme et infirmière tous les deux si ça ne vous dérange pas ? Je ris. Un peu trop fort. Sérieux, c'est un sketch là. Et moi, toujours les bras croisés. Mais montez-vous dessus putain, qu'on en finisse.

La petite gamine ne sait pas quoi répondre en évitant mon regard alors qu'Elektra en rajoute une couche. Je ris de bon coeur alors que la jeune femme attend que la tension se prenne ou un truc du genre pour s'enfuir. J'ai pas l'habitude de jouer au mec qui provoque, peut être qu'au fond, Elektra déteint sur moi, j'sais pas. Mais ça m'amuse particulièrement en réalité. Je suis un peu lassé de Jésus. " J'peux pas trop bouger personnellement, à part si tu m'aides Lek ? " Je prends une voix aguicheuse qui ne me ressemble pas, fixant toujours la jeune femme alors que je me retiens d'exploser de rire.

La meuf ne sait plus où se mettre. Ca se lit tellement sur sa face que ça en serait à mourir de rire. Je reste toujours derrière, tapotant mon avant bras avec mes doigts. La tête de Blake est pas mal aussi, le mec qui veut se la jouer Don Juan hyper sexy. Marrant. J'peux pas trop bouger personnellement, à part si tu m'aides Lek ? Je lève les yeux au ciel, alors que la petite meuf se décide enfin à bouger, pour enlever le truc autour du bras de Blake, et de partir en prétextant qu'elle a beaucoup d'autres choses à faire. Enfin. Je termine par rire alors qu'elle est à peine sortie de la chambre. J'irai lui demander son numéro après si tu veux. Je dis à Blake alors que je décroise mes bras, m'avançant vers le lit et monter carrément dessus, le regardant avec un sourire.

Ok, on a pas vraiment été sympa avec cette petite jeune, et je vais probablement perdre une fan, mais à vrai dire, ça m'a bien diverti et je prétexterai qu'ils m'avaient foutu des calmants trop fort si on me le reproche. Elle fuit, la petite stagiaire, et elle a bien raison, parce qu'on allait pas vraiment s'arrêter là. Elektra avance à nouveau vers moi et se met carrément sur le lit. Je me décale pour lui faire une place alors que ma tête se tourne vers elle. " Je suis un homme à l'emploi du temps trop chargé ces derniers temps, pas sur que je puisse la rappeler. "