tu rentres d’un de tes entrainements. t’es vannée, complètement. tim y est pas allé de la main morte mais bon, ça t’dérange pas toi, tu kiffes même. t’as envie de progresser, de te perfectionner et tu peux seulement y arriver en faisant les efforts qu’il faut. t’as vraiment envie de réaliser ton rêve, de faire ça niveau pro, t’es presqu’une pro selon lui mais le cinéma c’est ça, ton truc. tu veux pas devenir une star, une actrice, nan, y a pas assez d’action là-dedans et vu ton physique, t’sais déjà à quoi tu seras cantonnée. d’ailleurs, ça surprend souvent les gens quand tu passes les castings et que tu dis que toi c’est la cascade qui te branche, ils comprennent pas et forcément remettent en doute tes capacités. heureusement, t’arrives à prouver ce que tu vaux mais t’es pas encore satisfaite, t’sais que tu peux mieux faire, d’où ces heures que tu passes avec les gars à répéter encore et encore les mêmes figures. c’est chiant à force, t’en as souvent marre mais t’sais que c’est mieux si tu veux progresser. t’as trop hâte de tester tout ça en situation, ce week-end, un peu d’alpinisme sur les buildings ce sera l’occaz d’voir si tu t’en sors ou pas. ce sera pas la première sortie mais bon, parait qu’elle sera plus corsée a dit tim. t’entres dans l’appart, sylv est pas encore là, tant pis. tu te prends une bouteille fraîche et vas poser ton cul sur le sofa, pied sur la table basse, en poussant un soupir, ça fait du bien d’être à la maison. tu cherches finalement la télécommande, manie de sylv de la foutre partout sauf à sa place habituelle mais c’est pas ça que tu trouves. nan, t’aurais préféré. mais tu tombes sur un soutif et machinalement tu sautes du canapé, dégoûtée. au même moment, ton coloc débarque, cool comme ça vous allez régler ça vite. « t’es sérieux, t’as baisé ici ? » tu dis en guise de salut, lui balançant le truc dégueulasse.

Déchiré, complètement. Trop de liquide alcoolisé a tourné dans ton estomac, tes pensées se mélangent, s'amassent, dans ta p'tite tête de black bourge. Une overdose de haine, de rage, une envie dévorante de tout massacrer, ne laissant que ruine autour de toi. T'avais envie de te défouler ouais, et tu l'as fais, en boxant, pendant plus de deux heures d'affilée et en buvant quelques canettes de bière bien fraîche. Ce sentiment de puissance exultant, tu t'y es habitué, c'est devenu une seconde nature chez toi, de provoquer, te battre. Les flammes, les bagarres et les étoiles, et l'on arriverait aisément à décrire ta vie, grâce à ces trois mots, ces seuls mots. Tu n'as jamais voulu être comme tout le monde, non. Tu aimes te démarquer, même en choisissant ta petite amie. Denver. Vous vous amusez bien, t'aimes les filles dans son genre, intello qui couche pas avec tout ce qui bouge, qui peut devenir ta propriété, ouais c'est ça qui te fait kiffer le plus. T'es un type bien, te faut une fille bien. C'est ça ta logique. Les autres, c'est que des putes, à part ta sœur, mais bon, elle commence déjà à faire n'importe quoi et ça te rend fou. Tu te rends chez toi, déglingué, t'as qu'une envie : te jeter sur ton lit et dormir toute une journée. T'as finis tes cours, tu peux te le permettre. T'as décidé de pas voir ta petite amie ce soir, trop fatigué pour ça.

Une fois arrivé, t'ouvres la porte, et là la voix de ta soeur transperce tes tympans comme une lame. « t’es sérieux, t’as baisé ici ? » Tu grimaces, t'as déjà mal un peu partout, en plus de ton crâne, t'as pas franchement envie qu'elle te fasse sa scène de ménage. Tu regardes le soutif qu'elle a balancé, et tu diriges brusquement tes iris vers elle, exténué, tu décides finalement de laisser tomber cet amas de chairs qui te sert de corps, sur le sofa à côté, sentant tes paupières s'alourdir. « m'fais pas chier, c'ma p'tite amie t'sais » Tu te grattes l’œil avant de la regarder, un sourire enfantin et bête apparaissant sur tes lèvres, des lèvres un peu irritées par les coups que t'as reçu. T'avais aussi quelques égratignures au visage, mais rien de grave. « Ton bro t'a pas manqué ? aha... et j'crève la dalle, y'a pas à bouffer? »

tu vas lui en foutre bordel, tu vas vraiment lui en foutre une. il pige pas, il pige jamais rien c’dingue. t’es vénères, grave vénère. t’as pas envie d’te calmer. tu fais qu’ça d’puis qu’il est avec elle, t’calmer, essayer d’te tranquilier, eviter de lui balancer ta godasse dans sa gueule de niaise, de un, sylv te démonterait, jo aussi mais c’que t’attends qu’ça lui enlever son sourire de niaise qu’a cru qu’on était dans un film d’merde sur comment la meuf d’un regard tombe amoureuse d’un mec aux allures d’pd avec qui elle s’imagine vivre jusqu’à la fin de ses jours. faudrait pas qu’elle s’fasse trop d’film avec sylv, ça arrivera jamais c’genre d’connerie, t’ veilleras personnellement. « tu t’fous d’ma gueule ?! » tu t’entends dire. pas dire, crier. tu fais pas attention à c’qu’il peut bien raconter, là, t’en as franchement rien à foutre. il en a rien à battre comme d’hab, autant t’kiffes ce trait de caractère chez lui, autant ça peut t’faire profondément chier, comme maintenant. « tu m’donnes tes putains d’règles à respecter et toi t’es pas capable d’respecter ça ?! » ton visage jusqu’ici baisser, tu le soulèves et le lâche plus du regard. « tu t’fous vraiment d’ma gueule, putain ! » t’as les yeux qui piquent, t’as p’têtre envie d’chialer, ou p’têtre pas, tu sais pas trop, t’as qu’une envie, cramer ce canapé, tout ce qu’elle a touché avec ses mains de gonzesse qui s’la joue intouchable d’tes deux.

T'as une putain de dalle, et t'as pas envie qu'on te les brise ce soir. T'es bien trop fatigué pour ça de toute, t'espères que ta sœur comprenne, mais non. Elle est trop vénère, pour cette histoire de culotte, ou de soutien, un machin, qu'elle vient de trouver. Tu regardes même plus ce truc posé sur ton torse, tu décides de prendre la télécommande pour allumer la télé, tu commences à zapper les chaines. « tu t’fous d’ma gueule ?! » Elle commence à crier, et tu grimaces après un léger sursaut, te bouchant l'oreille. « tu m’donnes tes putains d’règles à respecter et toi t’es pas capable d’respecter ça ?! » Tu te grattes l’œil, tu bailles, t'as trop envie de pioncer, mais elle a décidé de te les casser. « tu t’fous vraiment d’ma gueule, putain ! » Tu décides de te lever, la tête baissée, que tu finis par relever, pour la fixer des yeux, un sourcil bien arqué. T'as la haine, qu'elle te laisse pas dormir en paix. « T'as commencé ok? t'avais qu'à pas voir Rapunzelle là. » Tu frottes ta main contre ton poings, si l'autre tarlouze était en face, tu l'aurais bien massacré. Tu décides d'augmenter le volume de la télé, pour plus l'entendre te crier dessus.