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 Dans le noir, tout était plus simple - Roman
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Anonymous
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Dim 23 Fév - 20:47


Dans le noir, tout était plus simple. Roman & Eliana.


Je suis en retard. Enfin, je pense que je vais bientôt l’être si je ne mets pas un sérieux coup d’accélérateur à ma préparation matinale. Je fonce sous la douche après m’être réveillée presque vingt minutes en retard ce matin, je n’ai pas entendu le réveil de mon téléphone ou enfin, je pense avoir totalement oublier de le mettre. Je me lave, m’habille, me coiffe d’une simple queue de cheval pour ne pas perdre de temps et passe outre la phase maquillage pour rattraper mon retard. Rapidement je fonce jusqu’à l’université, il me reste précisément trente secondes avant d’être réellement en retard. J’arrive à pas rapides devant ma salle de cours et remarque que pratiquement tout le monde est déjà installé dans l’amphithéâtre, d’habitude j’aime me retrouver en hauteur de la salle car je peux observer tout le monde, et surtout je peux l’observer LUI. Roman, qui se trouve toujours un peu plus bas que moi ou jamais bien très loin du fond de la salle, je passe la moitié du temps à écouter le cours et prendre des notes distraitement et l’autre à l’observer longuement, me remémorant sans cesse la scène de la boîte de nuit. Pour l’instant pourtant je suis bien loin de penser à lui et c’est sans doute pour ça que sur le moment, le fait de ma placer plus en avant, laissant des dizaines de places libres derrière moi sans me poser de problème. Enfin, bientôt les autres retardataires commencent à entrer et il ne reste plus qu’une seule place libre : celle juste derrière moi.


Je sors rapidement mes affaires, mon mac, tout ce qu’il faut avec cette désagréable sensation d’être toujours en retard alors que non. Elle ne me quitte pas les deux minutes suivantes jusqu’à ce que quelque chose d’autre ne me sorte de mes pensées. Une sensation étrange, une odeur, quelque chose de familier. Comme si je sentais la présence d’une personne familière non loin. Et aussitôt ça me frappe ! Je n’ai pas encore vu Roman entrer dans la pièce et rapidement je cherche des yeux sa présence sur l’une des places devant moi mais il n’est nul part, l’odeur familière elle se fait beaucoup plus proche et je comprends alors que la place libre derrière moi ne l’est plus. Rapidement, mes pupilles se dilatent sous l’effet de la panique ; J’ai une queue de cheval. Merde. Durant notre partie de jambes en l’air dans la boîte de nuit il n’y avait qu’une chose que je n’avais pas pu contrôler : le fait qu’un rayon de lumière causé par un imbécile qui avait décidé de rentrer à son tour dans la pièce avait illuminé mon cou et par conséquent, le sublime tatouage qui y est gravé, pile dans ma nuque. Pile dans la ligne de mire des yeux de mon voisin de derrière. Je ne suis pas certaine que ce soit lui mais juste par sûreté, je pose ma main dans mes cheveux pour les détacher et les cacher. Après tout, peut-être lui aussi est-il en retard et va faire irruption dans la pièce, me sauvant ainsi de cette confrontation bien plus rapide que prévue.

(c) Bloody Storm

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Anonymous
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Dim 23 Fév - 21:15


Je m’éveille en vrac. Le réveil est monstrueux et un coup d’œil sur mon horloge murale double cette sensation. Je n’ai dormi que trois heures environ. Retour d’un week end pragois pour revenir à la réalité morne de San Francisco. Même le temps que je peux découvrir à travers la fenêtre est maussade. Et c’est blasé que j’enchaîne chaque geste matinal pensant même que je suis en pleins somnambulisme. Je m’extirpe du lit à contre cœur. Traine jusqu’à la salle de bain pour me faire cramer la peau par des jets d’eau beaucoup trop chaud qui au lieu de me secouer me conforte dans l’idée que je ne veux qu’une chose, retourner dans le monde du repos. Je passe un jean sombre, une chemise de la même teinte. Un geste express de la main dans mes cheveux y travaille une coiffure soit disant réfléchis. Un coup de Fahrenheit, puis je passe ma veste en chopant mes clefs et me précipite à l’extérieur. Déjà dix minutes de retard à l’amphi. Ça me blase d’autant plus. J’appelle un taxi, j’sais que j’suis actuellement incapable de conduire vu le massacre mental que sont mes pensées. Habitude de bourgeois pour certain. Réflexion plus intelligente pour d’autre. Je presse le type à deux doigts de m’énerver avant la fin du chemin. Je lui jette l’argent à la face et lui fais un magnifique majeur en signe de pourboire. Abruti.

Je sens déjà les regards se retourner vers moi avec mon foutu quart d’heure de surtemps. Je n’ai jamais compris qu’est-ce que ça pouvait bien foutre aux gens la gueule que possède la personne qui n’arrive pas au bon moment. Je n’suis même pas surpris du soupir d’exaspération qui se dégage de ma gorge avant même de constater mes dires pour moi seul. Je balaye la pièce du regard, aperçoit que trop peu de place libre. Ravi d’avoir tout de même réussi à me faire le moins remarqué possible. J’allais continuer ma descente silencieuse dans les rangées avant de me stopper net, comme frappé par un sentiment. Je recule d’un pas, d’un second, ignorant tout ce qui pouvait bien se passer autour de moi. Bizarrement je me sens enfermé dans une bulle, identique ressenti de ma nuit à l’aveugle. Manquait plus que ça. Je suis mon instinct faisant mine de rien en m’asseyant derrière, une blonde. Ça me foudroie. Ma peau me brûle étrangement. Ce fut ce moment précis pour que bêtement sa main passe dans sa queue pour relâcher ses longs cheveux. Mes yeux se posent sur ce fameux tatouage. Rapidement mes doigts agrippent les siens.  Je lui ai offert cinq secondes d’espérance et je sers pour ensuite les balancer et redessiner l’encre noire de mon index avant de l’y enfoncer dans sa chair.

Une minute s’écoule. Je me relève de telle manière à feinter un départ qui pourrait se dire précipité. Pourtant je contourne ma rangée, passe dans la seconde d’un regard appuyé fait passer derrière un type. On entend simplement le raclement des pieds de ma nouvelle chaise sur le sol et je m’assoie à côté de la dite inconnu, ne disant mot.
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Anonymous
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Jeu 27 Fév - 22:08


Dans le noir, tout était plus simple. Roman & Eliana.


Je sens cette main, ces doigts que j’ai l’impression que je pourrais reconnaître entre mille, les mêmes qui ont pressé la peau de mon corps dans cette boîte de nuit particulière, à l’aveugle, quelques temps auparavant. Je ferme un instant les yeux le temps de laisser à mon coeur assez de temps pour reprendre un rythme cardiaque normal, paraître normale, le plus important. J’inspire et expire profondément et au moment ou je vais pour me retourner sa main s’écarte de ma chevelure. Pourtant je suis certaine que c’est lui, je n’ai même pas besoin de me retourner, rien que son parfum et sa façon de me toucher me permettent de le reconnaître. Je ne connais même pas son prénom, nous ne nous sommes jamais parlés, seules nos corps et nos âmes semblent avoir pris le temps de faire connaissance. Le devrions-nous après tout ? Rien ne nous y oblige et c’est peut-être pour cette raison que sa main s’est écartée de mes cheveux si vite. L’espace d’un instant je me dis que l’on vient de penser exactement la même chose lui et moi et qu’au final, il s’est dit que rester dans l’ignorance ne serait pas plus mal. S’il reste à sa place dans la classe et que je pars en premier du cours à la fin, il n’aura toujours pas vu mon visage car je suis toujours dos à lui. Seulement je sens quelqu’un se lever derrière moi et la danse folle de mon coeur reprend de plus belle.

Je compte exactement huit secondes avant de sentir un regard commencer à me fixer longuement, très longuement. J’ai l’impression de perdre peu à peu mes moyens et c’est étrange, j’ai pourtant bien l’habitude que les hommes viennent m’accoster, et pour certains d’entre eux plusieurs moi plus tard ils finissent par me demander de les épouser. Pourtant là j’ai l’impression de retomber en enfance, comme une petite fille prit en plein flagrant délit de bêtise, il faut avouer que celle ci en était une grosse et pourtant, elle était bien délicieuse. Enfin je prends mon courage entre mes mains pour le porter à tourner ma tête vers son regard. Je reste un instant figée, mon dieu de près il est encore plus beau alors que moi ce matin j’ai à peine eut le temps de m’apprêter. Je bats plusieurs fois des cils pour me laisser quelques secondes afin de reprendre une certaine contenance devant lui, lentement je me redresse sur ma chaise pour appuyer mon dos contre le dossier, ignorant totalement le cours qui allait commencer. « Bonjour. » soufflais-je d’une voix calme malgré le trouble intérieur qui me perturbait. Et là, à cet instant précis, je comprenais que je ne pourrais plus me passer de son regard; « C’était sympa l’autre soir hein ? Faudrait s’refaire ça. » je parle comme si on se connaissait et pourtant non, pire je parle comme si on allait créer une relation amicale. Pire encore, je veux qu’il en ait envie lui aussi. Puis je tourne ma tête lentement vers le tableau, l’air de rien, faisant mine de m’intéresser de nouveau au cours.
(c) Bloody Storm

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Anonymous
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Ven 28 Fév - 21:53


Un silence s’installe, lentement. Je lui laisse le fantasme d'imaginer que je ne suis pas le type qui l'a sauté dans cette boite. Que mon changement de rangée n'est dû qu'à une innocente coïncidence d'une place qui ne me plaisait guère. Une minute, ou deux tout au plus vient défiler avant que mon regard se pose sur elle, plus qu'insistant, intrusif. Le moindre détail de son profil est analysé et clairement enregistré, j'arrive presque à mettre un visage sur ce corps que j'ai baisé. Ça aurait pu se passer différemment. Vous voyez comme dans ces stupides séries télévisés, le mec qui retrouve la femme avec qui il a passé la nuit. Remarquer le changement de terme, plus respectueux,je dirais. Puis comme aucun des deux n'étaient alcoolisés, il n'y a pas eu d'abus, ça ferait une belle histoire d'amour non ? Ils se retrouvent sans savoir, se devinent enfin, se chamaillent un peu pour finir dans le même pieux avant de ne plus repartir de chez l'autre. J’étouffe un rire à ces belles conneries d'attardé, et soupire passivement.

Finalement sa tête pivote. J'avoue que la couleur de ses yeux me frappe et je me félicite mentalement de l'air impassible que je colle toujours à ma bouille. Son regard. Sa bouche, je m'attarde dessus. C'est dingue comme elle ne ressemble pas à la fille que je m'étais imaginé. L'air innocent qu'elle dégage me fait quelque peu douter sur la personne qu'elle est vraiment. Jusqu'à ses paroles, le doute n'a même plus lieu d'être. Je réprime un sourire, plutôt amusé. La dévisage légèrement et prends le temps de répondre. « Tu sais les putes on se les fait une fois, après on passe à d'autre » soufflais je la voix presque délicate, faisant contradiction avec les paroles dites. Avant qu'un sourire ne vienne peindre mes lèvres, moqueur. Mes yeux glissent sur sa peau, ne perdant pas une seule seconde pour l'observer, d'une manière à rattraper ce que je n'avais pu voir auparavant.

Le cours commence, ça me passe au dessus alors qu'elle se met à fixer droit devant elle. J'en profite, après avoir jeter un coup d'oeil à l'enseignant complètement plongé dans sa tirade, pour passer une main à sa nuque, non sans avoir débuter sa démarche du bas de son dos jusqu'à la peau de son cou. Je dégage ses cheveux avec tout autant de lenteur, et prend enfin le temps de contempler sa faute. Symbole de l'infini. Un rictus amusé recouvre ma bouche. « Dire que c'est ça qui t'as trahi, c'est bête non ? »  Cette fois je laisse échapper un rire, tout en créant une étreinte délicatement brusque.

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Anonymous
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Sam 1 Mar - 18:09


Dans le noir, tout était plus simple. Roman & Eliana.


Je sens mon calme revenir petit à petit, pourtant mon coeur bat encore assez fortement au fond de ma poitrine. Je ne pensais pas du tout me faire démasquer aussi vite, j’avoue que je pensais avoir le temps encore de jouer un peu de cette situation, de le voir même peut-être fureter un peu partout pour essayer de trouver qui était cette fille dans la boîte de nuit qui lui avait sauté dessus l’autre soir. Je me retrouve face à lui désormais et au fond de moi, mon estomac se tord dans tous les sens, dans le noir il était beaucoup plus facile de garder toute ma confiance en moi tandis que là, avec son regard qui me transperçait jusqu’au plus profond de mon âme, j’avouais facilement que j’étais plus stressée. Pourtant je tentais de ne rien laisser paraître, tout comme lui n’affichait aucun trouble intérieur sur son visage, telle une statue.

Je le regarde fixement, comme si je voulais imprimer en moi son visage pour l’éternité, et encore, c’est limite si mes yeux ne le violent pas tellement mon regard se fait insistant. Ce type doit être un peu hypnotiseur finalement, j’en suis sûre. Sa phrase aurait pu avoir l’effet d’une claque pour moi et pourtant non, bien au contraire comme si je savourais même l’humour noir qu’il employait « Dans ce cas, tu me dois un beau paquet de fric, tu  sais? » répondais je en prenant à mon tour ma place dans le jeu. Après tout si j’étais une pute, il était un client avec un sâcré impayé. Je reste droite sur ma chaise, ne bougeant pas d’un millimètre en sentant son regard se glisser sur le reste de mon corps qu’il ne connaissait qu’avec les mains. Je reste sereine, après tout ses mains m’ont bien montré que ce corps lui avait bien plu, pourtant par réflexe je croise mes bras au niveau de mon ventre, continuant de le regarder en penchant ma tête sur le côté.

De loin, enfin de ce qui me semble être très lointain j’entends la voix de mon professeur commencer son cours et pourtant, j’ai l’impression d’être enfermée dans une petite bulle entre nous deux dans laquelle personne ne pourrait entrer. D’un coup, mon corps se tend brusquement quand je sens sa main se poser sur le bas de mon dos, aussitôt j’ai l’impression que l’endroit où se trouve sa main se met à brûler petit à petit. Je le sens la remonter jusqu’en haut de mon cou jusqu’à se stopper sur mon tatouage dont il dessine les contours du bout des doigts. J’inspire une immense bouffée d’air et expire lentement pour me contenir avant de hausser lentement les épaules. un petit sourire s’affiche sur mes lèvres quand j’entends ses mots. C’était totalement vrai ce qu’il disait, un simple petit rien avait fais foirer mes idées de discrétion. Je hausse lentement les épaules et aquiesce. « Tant pis pour moi, tant mieux pour toi. Tu sais désormais qui est cette fille qui t’a sauté dessus. » murmurais je avec un fin sourire sur mon visage, tandis qu’il créait un doux lien entre nous deux avec sa main.
(c) Bloody Storm

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Anonymous
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Dim 2 Mar - 18:35




Je relève les yeux lentement vers ses prunelles, d'une teinte à vous troubler, alors qu'elle vient tout juste de me répondre. Un demi sourire arrive étirer les traits nets de mon visage et je soupire, composant une mine de déception. « Je paye simplement quand j'ai le droit à une pipe. » Haussement d'épaules semblant bien réaliste, un clin d'oeil presque charmeur trompant celui çi. Étrangement mon regard reprend sa course se mettant à caresser chaque recoin de sa peau comme çi je la dénudais à nouveau sans avoir le besoin de créer un contact physique. Le visuel suffisant. Je me revois faire pas à pas chaque geste. D'une certainement manière revis la nuit précédente, en retrouvant la vue. Et à la moindre part d'elle que j'ai pu parcourir j'identifie un carreau de peau. Jusqu'à découvrir le défaut qu'elle s'était appropriée, les bras croisés à son ventre. Je ne cache pas le sourire qui naît sur mes lèvres. J'espère qu'elle l'a vu. Ce trouble si soudain alors qu'elle s'était donnée sans trop de mal m'amuse quelque peu. Loin de ressentir une seule pointe de gêne, bien trop ailleurs pour faire attention à quiconque nous observerait je passe d'abord ma main sur son haut, faisant comprendre qu'elle devait retirer ses barrières pour ensuite faire faussement riper celle çi sur la partie de sa honte, n'y faisant rien, pour le moment. « Soucieuse ? » questionnais je enfonçant mes yeux dans la profondeur des siens, septique ? Sûrement.

D'un coup je recule, faisant violemment cogner le dossier de ma chaise contre la table juste derrière moi, tandis que ma tête se retourne et que mes yeux se mettent à heurter froidement l'imbécile que j'avais soumis à me céder sa place. « Tu veux peut être participer à la conversation ? » grondais je. Je lève les yeux au ciel pendant que pris d'une intelligence que je ne lui aurai pensé il se tire bien devant, mais surtout loin de nous. L'air de rien j'attache un second contact avec la peau de la délicieuse blonde, ressentant aussitôt tout son corps frissonner et je rigole jouant de mes doigts sur le dessin qui la caractérise. « C'est mieux pour nous deux, je t'assure. » Je reste vague, peut être un rien menaçant. Plane alors un mutisme calme, reproduisant ce qu'avait faillit éliminé le crétin. Peu à peu les gens disparaissent de ma vue. Je me concentre pour ne voir qu'elle, bien même si je regarde derrière sa silhouette. Ne me précipitamment pas à connaître qui elle pouvait bien être, ne serait-ce que son prénom.

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Anonymous
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Jeu 6 Mar - 22:02


Dans le noir, tout était plus simple. Roman & Eliana.


Son regard se fait beaucoup plus dominant sur mon corps et c’est comme si ses deux prunelles faisaient tomber un par un chacun de mes vêtements, bien qu’ils ne bougeaient pas d’un centimètre. Peu de temps après, j’avais l’étrange sensation que ces derniers me caressaient et un rapide frisson me prit tandis que j’avais l’illusion de ses mains sur ma peau, mon corps se remémorant parfaitement les sensations provoquées par ce toucher.  « Je fais des pipes qu’à mes meilleurs clients » Passant outre mon trouble ou plutôt, parvenant à le dissimuler plus ou moins, je répondais en restant dans son petit jeu qui était devenu le notre. Je ne m’attendais vraiment pas à me retrouver à blaguer avec lui sur notre nuit passée ensemble, ou plutôt notre heure, dès notre première rencontre. J’avais plutôt imaginé un long silence gêné, dissimulant peut-être une déception de la découverte de mon être, ou bien de la colère, ou encore peut-être bien l’envie de le refaire sur-le-champs et pourtant pas un seul instant je n’aurais soupçonné la naissance d’une sorte de complicité maligne aussi subtile. Je n’allais pas m’en plaindre, au contraire.

Par réflexe mes bras se croisent sur mon ventre, objet de quelques moqueries imaginaires que je me répétait souvent tout en me promettant de faire des abdominaux et d’arrêter de manger comme une folle. A chaque fois mes bonnes résolutions s’évanouissaient et ma gêne grandissait. Dans le noir tout avait été beaucoup plus simple, mais à la lumière du jour, c’était l’un des premiers nombreux défauts qu’il serait amené à connaître au fil des secondes. « Complexée. » soufflais je sans avoir aucune peur d’avouer ce petit défaut chez moi, après tout j’étais totalement consciente de lui, et le cacher ne m’aiderait pas. Je souriais pourtant en prononçant cette phrase, bien loin de ces filles qui peuvent faire une crise pour un petit bourrelet en plus, j’en faisais pour ma part un ami, mieux encore, une partie de mon charme.

Brusquement, j’ai la désagréable sensation que quelqu’un vient de faire éclater notre petite bulle avec une aiguille tandis qu’il fait fuir quelqu’un de bien trop curieux, justement la personne dont il avait subtilisé la place quelques minutes plus tôt. Je pousse un long soupir d’agacement, non seulement il vient de nous déranger, mais en plus il me rappelle que je suis désormais en plein milieu d’un cours auquel je n’écoute absolument rien, bien loin de mon idée que je m’étais faite d’un univers ou lui et moi parlions seuls sans que personne ne vienne nous déranger. Je déride mon visage et passe une main dans mes cheveux désormais lâchés, attendant que le parasite ne change définitivement de place. Replongeant mon regard dans celui de mon inconnu pourtant très familier, je soupire de nouveau. « je ne supporte plus ces cons. » Il s’en fout peut-être, mais c’est la première chose qui me vient en tête sur le moment. je ne me suis jamais sentie parfaitement à l’aise parmi les personnes de cette université. Très peu d’amis, seulement des bons, très peu de sorties sans pour autant être une pariât, je me contentais de venir ici, faire ce que j’avais à faire et repartir. Je trouvais la plupart des étudiants bien trop désinvoltes et loin de ma manière de penser pour désirer passer du temps avec eux.

Retour à notre petite bulle, il semblerait que quelqu’un lui ait mis une rustine et elle se regonfle petit à petit, l’espace autour de nous se faisant de plus en plus flou et silencieux, alors que pourtant rien n’avait changé. Simplement l’étonnante capacité de mon cerveau à me concentrer uniquement sur le son de sa voix à lui. « Pourquoi ta phrase me semble t-elle si lourde de sens ? » Sans doute parce qu’elle l’est, Eliana, blonde va. J’ignore si il aurait supporté longtemps ou pas d’ignorer qui était cette folle de la boîte de nuit, ou s’il s’en fichait, après tout je ne savais pas ce qu’il en pensait.  
(c) Bloody Storm

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