| Mar 17 Juin - 16:43 | |
| Deux beaux énergumènes au Chinatown Je ne sais pas ce qu'il m'avait pris, mais suite à l'exposition de Gaïa en fin mai, je lui avais lancé une invitation pour aller dîner. Elle me donna sa bénédiction - ce qui ne me surprit pas, en toute honnêteté. D'aussi loin que je me souvienne, notre relation s'était toujours déroulé dans la facilité. Elle m'avait accepté tel que j'étais, avec mes cicatrices et mes silences, et je la laissais être telle qu'elle était: un port sur lequel on ne peut accoster plus de deux jours sans s'y voir projeter plus rapidement. Bref, je ne m'attendais pas à ce que nos retrouvailles nous empêchent de rebâtir sur ce qui avait été laissé en désuétude ces dernières années de distance. Je n'avais pas d'espérance envers cette soirée. Je n'avais pas d'intérêt particuliers envers elle. Elle était toujours aussi belle, aussi bien foutue. Si j'avais ne serait-ce qu'un brin de chance, je pourrais atterrir sur son paillasson à l'entrée de son appartement. Je ne m'attendais pas à beaucoup plus de sa part maintenant qu'elle était en relation. Ça serait chouette, cela est indéniable. Cependant, je penserais pas qu'elle serait prête à risquer si gros pour un mec comme moi qui ne cherche pas du sérieux. Si elle ouvre le bal, je n'ai rien contre cela dit. Elle devra se charger de cette aventure par la suite avec son copain. Je n'allais toutefois pas initier l'affaire. Mes intentions étaient solennelles et pures lorsque je lui ai offert cette invitation. Je ne voulais pas lui permettre de douter de moi dès le départ.
Évidemment, tout ne se fit pas immédiatement. Je fus appeler dernière minute pour couvrir le conflit politique en Thaïlande, la junte militaire ayant maintenant délogé le gouvernement en place. Cela m'avait occupé la moitié du mois de juin. Précédemment, j'ai également dû partir en Ukraine, couvrir le référendum pour la séparation de la Crimée. Je fus assez longtemps absent de San Francisco pour qu'on oublie que j'y logeais tout simplement. Toutefois, à mon retour, je mis un point d'honneur à la relancer à cet effet. Nous nous entendîmes pour dîner un mercredi soir, dans un restaurant vietnamien que je connaissais comme le fond de ma poche, situé étrangement dans le Chinatown de San Francisco (les Américains mélangent tout, il va sans dire). Je pus me garer quelques rues plus loin, car les parking étaient déjà pleins à cette heure. Je ne fus pas d'avance, mais pile à l'heure. Cela me permit de décoincer mes pieds dans ma nouvelle paires de chaussures italiennes en cuir couleur marron. Mon invitée n'était toujours pas présente. La tignasse emprisonnée dans une queue de cheval, une chemise bleue ciel pour contraster avec mon teint bronzé par le soleil asiatique et ma barbe fraîchement rasée, je m'installais à la table qui nous a été réservée. Elle était située sur la fenêtre donnant sur la rue. Je me sentis les aisselles, voir si mon déodorant faisait effet. Je sentis également le parfum Bleu de Chanel humecter mes narines. Un dernier coup d'oeil à mon portable avant de le mettre sur silencieux pour le reste de la soirée et j'étais enfin prêt à ce que cette soirée commence. |
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| Jeu 3 Juil - 4:15 | |
| Gaïa, cette jeune femme autrefois libre, à l'esprit regorgeant de mystère, quelques troubles sadomasochistes pleinement assumés, et un cerveau malmené par ce brouillard de visions, de formes féminines, virevoltantes dans le monde imaginaire de la peintre. Elle avait changé, du moins, c'est ce qu'elle espérait au fond. Devenue quelqu'un de parfaitement stable, posé, presque sans problèmes et complètement fidèle à son fiancé. Elle menait sa parfaite petite vie d'artiste amoureuse, baignant dans ces histoires d'amour typiques, avec cet homme tout droit sorti des films hollywoodiens les plus niais. Tout semblait aller à merveille pour elle, même pour sa carrière, qui a connu en l'espace de quelques semaines, une ascension fulgurante, avec plusieurs propositions pour exposer dans différentes galeries d'art, et une opportunité à ne pas rater à Los Angeles.
Elle venait de passer une autre nuit avec son petit ami, et comme chaque matin, le lit était déjà désert, vu qu'il partait toujours assez tôt au shop, pour les tatouages. Gaïa, allait une fois de plus se plonger dans sa routine. Une bonne grasse matinée, avant de passer toute l'après midi à son atelier, pour finir ses toiles. Il ne fallait pas qu'elle oublie son dîner avec Raph, d'ailleurs, elle n'avait même pas eu le temps de prévenir Noah pour ce rendez vous, elle ne pensait pas que c'était nécessaire de toute façon. Il était bien claire, qu'il n'y avait plus que de l'amitié qui la liait à Raph, malgré leur aventure d'été, dont elle gardait de très bons souvenirs.
Après avoir finit de peindre, elle rejoignait aussitôt son appartement, pour se préparer à grande vitesse, direction China Town. Une fois arrivée, elle sortit de sa voiture, marchant maladroitement du haut de ses talons, jusqu'au restaurant vietnamien, cherchant du regard, son cher ami d'antan. Elle le repéra, souriant instantanément, avant de partir le rejoindre, portant une jupe taille haute noire, un débardeur violet et son petit sac Céline. Elle manqua de trébucher bien entendu en faisant la bise à Raph, elle prit ensuite place, juste en face de lui. Désolée pour le retard ! Quand je suis inspirée, je m'oublie parfois Rire un peu gênée, étant consciente de son retard. Elle espérait tout de même qu'il ne lui en tienne pas rigueur. |
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