Lendemain de soirée, où j'ai du rentrer chez moi au petit matin, pas réellement décidée à le faire mais plutôt contrainte de le faire, bien que pas vraiment sobre au moment de reprendre mon véhicule, mais pas éclatée non plus, le réveil se trouvait être difficile. Comme d'habitude, au réveil, je me suis connectée à Facebook pour voir les quelques potins qui auraient pu m'échapper, ou si personne n'a posté de photos compromettantes à mon égard, vu que ca peut arriver souvent, mais non. J'ai eu des potins quelques peu plus croustillants bien qu'étrange. Tim qui se barre avec Saul en tournée et qui laisse la garde du chaton à Arnora et moi pendant un mois. Bon okay, j'dois avouer que j'ai pas réellement compris la totalité des évènements, j'sais qu'Eliott a embrassé...quelqu'un d'autre que Tim, devant son nez. Ouais, en fait j'comprends mieux, d'un coup.
La discussion que j'ai avec Arnora dure cependant plus longtemps. Entre une psychologie analytique de Timothée, quelques perches tendues, une invitation au resto, tatouer un kéké des plages pour 50$ et rajouter un smiley pour 20$ de plus sous mes bons conseils -ou pas- et proposer à la jeune femme de me rejoindre chez moi alors que j'suis en petite tenue alors qu'elle voulait que ca soit romantique, ca a fini par le fait qu'elle veuille déchirer mes fringues. De romantique à bestial, il n'y a qu'une petite différence d'effeuillage, c'est vrai. Elle m'a prévenue de son arrivée quelques minutes avant, et m'envoya une photo d'elle en robe. Okay, keep calm and...non j'suis pas calme, j'ai l'impression d'être le loup dans Tex Avery. J'avais cependant trouvé ma tenue entre temps. Veste argent, juste un soutien-gorge en dessous et un de mes nombreux pantalons de cuir. Et non, je ne pratique pas le sadomasochisme, j'ai trainé avec des bikers.
Comme je ne fais jamais les choses à moitié, j'ai sorti quelques bougies, les aies allumées, j'ai fermé les stores de l'appart, allumé ma lumière tamisée histoire d'avoir un peu d'ambiance feng-shui...non j'déconne, c'est surtout pour pas être trop dans le noir, même si les bougies c'est super classe et romantique, tu vois pas grand chose quand t'es pas nyctalope. J'attendais alors l'arrivée de ma moitié, un peu stressée quand même, parce que la première fois, c'est toujours un peu stressant. Et là j'me demande si j'devrais pas sortir deux coupes et la bouteille de champagne pour faire bien..au pire, j'proposerai ca après.
Lendemain de soirée difficile pour la tatoueuse. Une belle gueule de bois comme elle en avait rarement. Pas de chance pour elle, elle avait accepté un rendez-vous tattoo bidon le lendemain. Si elle avait su... Surtout pour tatouer une phrase so cliché à un abruti du quartier pour 50$. Arno' n'avait pas besoin de ces quelques sous, elle n'avait aucun problème d'argent mais il fallait rentabiliser son commerce, déclarer des sommes aux impôts et si elle refusait ce genre de projet, elle ne pourrait jamais se faire un nom dans le monde du tatouage. Elle avait sa réputation, certes, mais pas encore assez pour dire d'en faire une affaire à plein temps. Et puis elle était trop attachée au monde de la photo que pour tout plaquer aussi facilement. Tiraillée entre deux mondes pas si différents l'un de l'autre.
La journée avait débuté normalement et simplement, une petite discussion avec Gayle, comme chaque matin. Elles ne se voyaient pas tous les jours mais Arno' avait besoin de parler avec sa copine au moins quelques minutes chaque jour. Sur facebook, par texto, peu importait. Elle voulait juste avoir un contact avec celle qu'elle aimait et dont elle faisait sa priorité à présent. La conversation, à la base banale, avait vite dérivé sur autre chose. De bien plus sérieux. Notamment l'idée d'emménager ensemble. Apparemment une sérieuse proposition que Gayle était prête à assumer jusqu'au bout. Arno' aussi. C'était très tentant même. Mais... Elle ne voulait rien précipiter. Elle ne connaissait pas ces choses là, elle ne savait absolument pas comment on vivait en couple et comment gérer les engueulades quand nous sommes obligés de dormir dans le même lit ensuite. Elle avait peur, sans doute, mais elle était surtout terre à terre. Même si les deux femmes s'aimaient depuis un bout de temps, elles n'avaient officialisé leur relation que depuis deux semaines environ. Aucun nuage à l'horizon mais ce n'était que le début. Alors la modèle avait répondu qu'elle préférait prendre le temps mais qu'elle gardait l'idée bien au chaud. Elle ne voulait surtout pas tout gâcher dans un élan d'euphorie amoureuse.
Ensuite, tout avait été très rapide et le sexe était arrivé sur la table. Et oui, bien qu'elles soient indéniablement attirées comme des aimants, l'une à l'autre, elles n'avaient pas encore passé le cap. Même pas des préliminaires ! Arno' se réservait pour sa belle et puis il fallait avouer qu'elle avait également manqué de temps à lui consacrer. Bizarrement, avoir une relation sexuelle avec Gayle signifiait bien plus à ses yeux que toutes les parties de jambes en l'air qu'elle avait pu avoir auparavant. Il y avait eu quelques gars mais sans plus. Juste de l'amusement. Il y avait bien eu Gaia, sa première relation avec une femme, un truc sérieux et passionné, fougueux. Un peu trop fougueux pour la tatoueuse, d'ailleurs. Elle avait préféré mettre fin à cette relation aux sentiments disproportionnés. Gaia était intense dans tout ce qu'elle entreprenait, cette relation aurait put être magnifique si seulement Arno' avait été prête pour cela. Si l'artiste avait prévu de faire ça bien, dans les règles, en mode romantique et classe, Gayle, une fois de plus avait entrepris de changer tous les plans. Et merde. A croire qu'elle n'en pouvait plus d'attendre. Des sous-entendus très clairs, une invitation et Arnóra savait qu'elle passerait à la casserole dans pas moins d'une heure, juste après avoir tatoué ce charmant jeune homme - ou pas.
Cependant, elle décida de conserver une chose de son plan : la robe. Une belle robe noire en fuseau, sobre, décorée d'un collier métallique et des talons adaptés. Elle voulait que tout se passe bien, elle voulait plaire à son amante et pas qu'un peu. Elle désirait plus que tout faire de ce moment un truc unique, un truc genre... Waouw ! Quelque chose d'explosif dont elles se souviendraient toutes les deux jusqu'à la fin de leur vie. Il ne s'agissait pas ici d'être le meilleur coup de Gayle, de lui démontrer tout ce qu'elle pouvait faire de son corps ou de lui offrir le plus bel orgasme de sa vie. Nan. C'était pas du jeu, c'était bien plus profond et important que ça. Elle voulait surtout lui montrer à quel point elle l'aimait et à quel point elle voulait prendre soin de ce petit bout de femme. Aussi simple que ça.
Une fois sur la route qui menait chez Gayle, Arno' ne pu nier le stress qui l'envahissait petit à petit. C'était en quelque sorte programmé et programmer un acte sexuel, c'était vraiment naze. Mais elle n'en pouvait plus, elle voulait à tout prix se retrouver dans ce lit - ou n'importe où ailleurs - avec Gayle, l'embrasser à l'infini, la toucher, la sentir, lui sourire, l'entendre gémir et chuchoter. Elle voulait lui chuchoter qu'elle l'aimait. Tellement. Ses doigts en tremblaient déjà. Elle voulait que ce soit unique. La sonnette retentit et elle retint sa respiration un moment. Un long moment. Jusqu'à ce que la porte s'ouvre et qu'elle aperçoive la belle brune dans sa veste argentée, parfaitement taillée pour elle et elle seule. Si son souffle n'avait pas déjà été à l'arrêt, il aurait été tout simplement coupé par la beauté et le charme qui gravitait autour de cette nana. Arno' se dit qu'elle avait fait le bon choix.
- Bonjour vous. Dit-elle dans un sourire taquin, avant de déposer un doux baiser sur les lèvres pulpeuses de sa petite amie.
Je n'avais vraiment aucune idée de la raison qui m'avait poussée à demander à Arnora de venir vivre avec moi. Même si je le disais sur le ton de l'humour, je dois vraiment avouer que l'idée en elle-même est bien tentante. Mais ca fait même pas deux semaines que je suis en couple avec elle, et malgré les sentiments réciproques qu'on éprouve depuis bien plus longtemps, c'est vraiment trop rapide pour demander cela à une fille. Et puis même, je n'ai jamais vécu en ménage avec quiconque, donc je sais vraiment pas comment gérer tout ca, les disputes, comment j'pourrais être suite à une dispute et tout ca. J'connais que la destruction, les réconciliations sur la banquette arrière d'une voiture, la violence verbale, physique, défoncée et faible d'esprit. J'suis plus la gamine de dix-sept ou dix-huit ans qui pardonnait presque tout. J'suis devenue la femme de vingt-cinq ans qui ré-apprend à aimer comme si le passé ne comptait que peu, les erreurs en apprentissage et les leçons de vie comme si j'étais en phœnix renaissant de ses cendres ardemment brûlantes.
L'euphorie du début d'une histoire amoureuse nous transporte comme une tempête en son sein, et c'est surement la raison qui transparait dans ma fougue humoristique bien que sérieuse. J'veux rien niquer dans cette histoire, j'veux être sa plus belle histoire, son possible avenir le plus lointain, la fille qui aura le plus marqué sa vie dans le sens positif. J'aimerai dire que je voudrais être la femme de sa vie, mais l'avenir est un secret que seuls nos choix construisent au fur et à mesure que le temps défile comme un train. Et malgré toute cette euphorie, nous n'avions toujours pas pris le temps de passer à l'acte. Pas tant que le fait de faire l'amour me manquait, bien qu'un peu, mais je ne peux dénigrer le fait que j'ai un désir ardent de me retrouver contre elle, corps contre corps, peau contre peau, unies par la grâce que peuvent donner deux corps en totale osmose l'un avec l'autre, donnant des battements de coeurs à l'unisson. Car deux coeurs qui s'aiment se complètent et s'adonnent à une symbiose d'une puissance transcendante.
J'ai une sale manie de casser les habitudes, car les habitudes sont synonymes de routine, monotonie, et je déteste la routine, j'aime le changement perpétuel, à force de changer de partenaire dès que mes petites affaires se terminent et ce depuis huit longues années. Mais bien que cette fois je ne compte pas partir, je garde ce trouble obsessionnel presque compulsif de contre-carrer les plans pré-définis. Je sais bien qu'elle pense que je vais être là, presque dévêtue, prête à lui sauter dessus dès qu'elle passera le seuil de la porte, mais non. J'me suis apprêtée rien que pour déstabiliser ma copine et les idées qu'elle pourrait se faire. Et l'ambiance de mon appartement n'est pas du tout bestiale, au contraire. Elle voulait être romantique, je l'incite au contraire pour qu'au final, elle soit relativement surprise du plan presque initial.
Mais soudain, j'me rendais compte qu'on avait presque planifié notre première fois, et planifier les choses, c'est trop cheap. J'aime pas ce qui est cheap, même si beaucoup de gens pensent cela de ma déco intérieure. C'est pas cheap, c'est gothique, feel the difference, bitch. Enfin bref. Je voulais lui offrir le plus beau de ma personne, l'entière représentation de celle que je suis. L'embrasser, la regarder un long moment en caressant sa joue, la voir sourire, découvrir chaque parcelle de son corps et de son âme, m'enivrer de son parfum délicat, être capable de l'aimer chaque instant un peu plus que celui qui précédait. A peine ai-je eu le temps de penser que la sonnette me décrochait de ce moment de communication interpersonnelle. Elle était enfin là, la femme qui fait battre mon coeur comme jamais. Un sourire se glissait sur mes lèvres alors que je me dirigeais vers la porte. En l'ouvrant, mon souffle se coupait. Elle est éblouissante, la perfection incarnée dans ce petit bout de femme tatouée de la tête aux pieds.
-Bonjour vous. me dit-elle avant de m'embrasser avec douceur. Je profitais un instant de ce contact avant de sourire espièglement.
- Bonjour mademoiselle, veuillez entrer je vous prie. répondis-je d'une voix douce et suave à la fois, mon regard planté dans le sien.
En entrant dans l'appartement de Gayle, Arno' pu remarquer l'effort sur la décoration. Ambiance tamisée, romantique... Ca changeait de leurs habitudes mais la jeune tatoueuse appréciait le cadre de la soirée. Si tout se déroulait dans la même ambiance, ça s'annonçait parfait, tout simplement. De toute façon, chaque moment qu'elle passait en compagnie de sa copine était parfait. Depuis qu'elles avaient passé la frontière amicale et officialisé leur union, il n'y avait eu aucun nuage, aucun soucis à l'horizon. Les deux jeunes femmes s'entendaient parfaitement. Elles étaient sur la même longueur d'ondes, rarement en désaccord et surtout, jamais un mot plus haut que l'autre. A vrai dire, il était rare qu'Arno' s'entende si bien avec quelqu'un, c'était entre autre la raison pour laquelle elle était tombée amoureuse de Gayle. En plus de son physique à tomber, elle convenait à la personnalité de la tatouée : la tête sur les épaules, douce, fêtarde, calme mais plutôt impulsive... Sans parler de ce charisme qui impressionnait sans cesse Arnóra.
Après avoir posé sa pochette argentée dans le salon, Arno se posta face à a compagne, la scannant de haut en bas, plusieurs fois, un sourire malicieux au coin des lèvres. Toutes deux avaient fait un effort vestimentaire un peu inutile, certes, mais cela n'attisait que la flamme. Et pour ça, elles étaient assez douées ! Cela devait faire environ deux ou trois semaines qu'elles partageaient leur quotidien et quelques nuits par semaine et rien. Absolument rien de sexuel ne s'était encore produit. Rien de concret en tout cas. Arno' ne s'était pas privée de chauffer sa copine par quelques caresses et des baisers explicites mais elles s'étaient réservées l'une pour l'autre, sans trop de raison. Juste histoire de faire bouillir le désir. Aujourd'hui, il était temps de passer aux choses sérieuses. Il ne s'agissait plus de jouer, il ne s'agissait plus de s'amuser et de se câliner gentiment. Attendre davantage aurait fini par créer des tensions et des questions inutiles. Le moment était parfaitement choisi et promettait d'être beau. Si Arno' s'écoutait totalement, si elle laissait libre court à ses désirs, elle aurait tout bonnement sauté sur Gayle, lui arrachant ses vêtements et se laissant envahir par tous ces plaisirs enfouis depuis trop longtemps. Mais elle devait se montrer patiente et douce, elle voulait prouver à Gayle les sentiments qu'elle éprouvait pour elle, pas à quel point elle voulait la sauter... Même si tout ça s'entremêlait étrangement dans son esprit.
- Tu es beaucoup trop belle, mon ange... Osa dire la jeune femme en s'approchant d'un pas lent de sa bien aimée.
Tendrement, elle posa une nouvelle fois ses lèvres sur celles de Gayle et rapprocha leurs corps. Lentement, elle passa ses bras autour du coup de sa compagne, glissant ses fins doigts dans sa chevelure noire de jais. Déjà son coeur battait plus vite et plus fort, déjà elle sentait le désir grimper dans son ventre, ne demandant qu'à exploser. Il suffisait de rien, à présent, pour qu'Arno' ait envie de Gayle. Un geste simple, parfois une simple caresse anodine sur son bras pouvait lui donner des idées farfelues. Alors sentir leur langue s'entremêler déclarait tout simplement la guerre à sa raison. Son souffle se saccadait sans qu'elle puisse le contrôler. Elle devait passer pour une dingue là tout de suite, mais elle n'en n'avait plus rien à faire. Elle voulait Gayle et tout de suite. Elle mit fin à ce langoureux baiser, écartant doucement son visage, les yeux à moitié clos et le souffle court. Elle parvint néanmoins à chuchoter un petit quelque chose.
- J'ai trop envie de toi, tu me rends dingue Gayle...
Ses mains glissèrent sur les hanches de son amante et fermement, ses doigts se refermèrent sur les courbes de la belle brune. Des centaines d'images s'entrechoquaient dans l'esprit d'Arno'. Gayle nue, Gayle allongée, Gayle sur elle, Gayle sous elle, Gayle prenant du plaisir, Gayle en train de gémir, Gayle en train de la toucher, Gayle entre ses jambes.... Trop de fantasmes retenus depuis des mois, des attirances non assouvies, des désirs brûlants. Toutes ces caresses et ces baisers retenus, longtemps modérés. Tout ça avait créé une ambiance, un charme, un jeu entre les deux femmes. Qu'en serait-il après ce soir ? Où sera ce jeu de séduction ? Qu'en sera-t-il de cette petite boule au ventre chaque fois qu'elles s'approchaient, un sourire timide au coin des lèvres ? Elles n'auront plus de secret l'une pour l'autre. La flamme s'éteindra-t-elle comme bon nombre de couples ? Toute cette intimité sera-t-elle suffisante ? Arno' l'espérait et ferait tout pour que leur couple ne s'essouffle pas. Ca demanderait du temps, des efforts, des concessions, éventuellement des sacrifice, peut-être des larmes et des mots durs mais dans l'unique but que le futur soit merveilleux. Et il n'y avait aucun doute à ce sujet, les deux femmes avaient besoin de merveilles dans leur vie à présent. Elles avaient assez galéré chacune de leur côtés pour se trouver un bonheur commun.
C'était vraiment bizarre pour moi que de redevenir romantique, parce que j'avais complètement perdu cet aspect de ma personnalité, et j'avoue que j'ai encore un peu de mal à me montrer complètement comme je suis, ou comme j'étais avant. En fait, je ne sais même pas si j'ai déjà été vraiment romantique par le passé, parce que passer mes nuits sur la banquette arrière d'une voiture c'est pas ce que j'appelle romantique. J'ai jamais eu ou proposé de diner aux chandelles et ce genre de trucs, j'sais juste ouvrir mon coeur, et encore. Alors imaginez à quel point j'suis vraiment pas sure de moi quant à l'ambiance que j'ai mis en place pour cette soirée. J'y ai mis du coeur, c'est vrai, parce que j'voulais que ca soit bien, beau, qu'elle se sente à l'aise. Il m'faut un certain temps d'adaptation pour être plus démonstrative, plus à l'aise dans la situation couple, parce que j'avoue que j'le suis pas tellement, j'ai du mal à prononcer les mots doux et les "je t'aime" bien que j'en ai envie plus souvent que je ne le fais. Et Arnora mérite tout ca, tous ces mots d'amour qui restent en non-dits, bloqués au fond de moi. Elle est tout ce que j'recherche. Douce, passionnée, souriante, drôle, avec un caractère bien trempé, ma perfection à moi, mon idéale.
Depuis qu'on était ensemble, on a passé du temps ensemble, quelques nuits l'une contre l'autre, dans une innocence presque parfaite. Il y avait des soirs où elle me chauffait et j'avoue que ca m'frustrait un peu, cette retenue. Mais on voulait attendre, ne pas brûler les étapes, s'apprivoiser encore un peu plus, faire grimper le désir et l'envie à son paroxysme, malgré cette envie brûlante qui nous enivrait, cette attirance impossible à décrire. Et à la voir là, vêtue ainsi me donner envie de brûler les étapes, de lui sauter dessus, mais je gardais le contrôle de moi-même. J'veux pas qu'elle pense qu'elle est là juste pour qu'on couche ensemble, parce que c'est pas le cas. C'est avant tout concrétiser une nouvelle étape de notre histoire, notre première fois, la première fois qu'on se découvre, une mise à nue -sans jeu de mots- totale de nos âmes et consciences, comme sceller un peu plus notre amour enfin avoué, après tous ces mois de silence.
- Tu es beaucoup trop belle, mon ange... dit-elle en s'avançant lentement vers moi et me décrochant un sourire.
- C'est toi la plus belle, mon amour... me laissais-je aller à dire avant qu'elle n'arrive près de moi.
Doucement, elle scella ses lèvres contre les miennes, rapprochant nos corps l'un à l'autre. Lentement, mes bras entouraient son corps frêle, mes doigts caressant avec tendresse son dos, tandis que notre baiser se faisait plus langoureux et passionné. Je sentais, à chaque seconde qui passait, l'envie d'elle qui montait en flèche au creux de mon être, comme si je n'étais que l'objet sans vie de mon désir, et que ce dernier m'insufflait dans son ascension une vague d'oxygène pour me montrer que non, je n'étais pas morte. Je sentais comme des spasmes au bout de mes doigts, qui voulaient se crisper sur sa peau, comme s'ils voulaient une appartenance immédiate de chaque parcelles de sa peau tatouée. Mon amante rompit alors ce baiser fougueux alors que mes yeux restaient clos quelques instants, comme si je me remettais de mes émotions. Mon coeur battait tellement fort dans ma poitrine que j'étais presque haletante. Jamais aucune fille ne m'avait fait cet effet jusqu'à ce jour.
- J'ai trop envie de toi, tu me rends dingue Gayle...
La jolie tatouée agrippa mes hanches fermement, alors que mon regard se plantait dans le sien, brûlant de désir pour elle. Mes doigts glissèrent lentement jusqu'à sa taille, effleurant lentement les côtés de sa poitrine alors qu'un sourire en coin se profilait sur mon visage.
- Tu m'rends dingue aussi, Arno. Même plus que ca.
Je venais alors mordiller sa lèvre inférieure un instant, profitant de cet instant pour attraper ses mains et les glisser dans mon dos, me baissant légèrement pour la porter, ses jambes autour de moi. Je l'embrassais à nouveau, à la fois tendrement et fougueusement, l'emmenant doucement vers la chambre, pour pouvoir assouvir nos envies enfouies depuis trop longtemps, nos désirs ardents, dans un confort plus personnel, dans une ambiance encore plus romantique que celle du salon où nous nous trouvions.