Lera était de bonne humeur lorsque son pied foula le sol de l’immense propriété des Litwinski en compagnie d’Elektra et d’Oakley. Elle avait passé un bon week-end dans l’ensemble, entre dîners, sorties et activités intéressantes dont le dénominateur commun était la détente. Finalement, le fiancé n’était pas si horrible que cela, ils s’étaient croisés à plusieurs sans avoir pris le temps de discuter et d’apprendre à se connaitre, chose qu’elle comptait rectifier. Ils étaient censés passer le restant de leurs jours ensembles autant que cela se passe, du moins, qu’ils mettent déjà quelques règles en place, règles qu’ils devront respecter. Une sorte de contrat censé satisfaire les deux partis. Peut-être que comme dans plusieurs mariages arrangés, ils finiront par s’amouracher l’un de l’autre et ce sera parti pour une histoire d’amour qui durerait bon nombre d’années. Cette pensée lui arracha un sourire, comme à chaque fois, il y avait peu de chance que cela se produise la connaissant. Elle voyait ce mariage comme du business, après c’était cela, deux familles qui décidaient de se lier pour le bien commun de leurs affaires, certes ce désir patriarcale faisait-il quelques victimes mais dans l’ensemble tout le monde était satisfait. Comme l’avait si bien précisé Tvetan, ils n’étaient pas obligés d’être collés l’un à l’autre tous les jours que Dieu faisait, ce qui, bien sûr, convenait parfaitement à la blonde. Elle laissa donc Oakley au bon soin d’Elektra pour lui faire faire le tour du propriétaire et lui montrer l’endroit où tous deux séjourneraient, avant de se diriger vers se propres appartements, où se trouvait également la chambre de Strauss. D’ailleurs cette dernière n’était pas éclairée, dormait-il déjà ? Elle ne se pencha plus longtemps sur le sujet, pressée de prendre un bain. Portable dans une main pour répondre à Tvetan qui voulait savoir si elle était bien arrivée, elle alluma la lumière, balançant ses affaires dans un coin avant de se rendre compte qu’elle n’était pas seule. Sous le coup de la surprise, elle poussa un petit cri, lâchant ce qu’elle tenait entre les mains. « Bordel ! » Elle tenta de reprendre son calme, de tranquilliser ainsi son myocarde qui semblait vouloir bondir de sa poitrine. « Tu veux me tuer ou quoi ?! » Elle se baissa pour ramasser son Iphone et vérifier qu’il n’avait pas été endommagé par la chute. « D’ailleurs, qu’est-ce que tu fous ici ? »

Tu étais rentré la vieille d'un week-end à San-Francisco. Tu avais du y retourner pour le boulot, tu t'étais déjà assez absenté comme ça pour ne pas faire le minimum demandé. En rentrant, t'avais espéré retrouver Lera. Mais t'avais pu remarquer que la blonde n'en faisait qu'à sa tête. Aucun signe de sa présence dans l'immense propriété, apparemment elle n'avait pas tenu compte de tes dires sur votre conversation facebook. Elle aimait jouer avec tes nerfs, comme jamais.  Elle était en compagnie de son fiancé, cette idée ne te plaisait pas. Vraiment pas. T'avais essayé de te calmer, en te disant qu'elle serait de retour à la première heure le lendemain. Mais non, des heures maintenant que tu attends dans sa chambre. Le soleil s'est couché, toujours pas de blonde. Tes nerfs augmentent petit à petit. Plus le temps passe, plus tu te fais à l'idée qu'elle ne rentrera pas ce soir. Et plus cette idée s'installe dans ton esprit, plus tu t'énerves. A croire que tu passes ton temps à être énervé contre elle, pour un rien, une broutille, un connerie. Ça part de rien et tu finis dans le trop. T'entends des bruits de pas qui se dirige vers la chambre, ça peut être qu'elle. Tu verrouilles ton téléphone avant de le poser sur un meuble à tes côtés, te retrouvant dans le noir complet. Elle entre sans te voir directement, puis elle pousse un cri, comme ça c'est fait. Tu rigolerais bien, dans d'autres circonstances. Mais là, t'as aucune envie, même de sourire. Ton visage reste impassible. « Je t'attendais. Ça se voit pas nan ? », tu te lèves pour venir lui faire face. Tu t'appuis contre le mur, les bras croisés. « T'étais pas censé rentrer lundi ? T'as de la chance que je me suis pas déplacé. », tu la fixes du regard, tu détournes pas une seule fois les yeux. T'attends des explications, même si tu sais qu'elle en a pas à te donner.

Monsieur n’avait pas l’air très satisfait, mais cela ne faisait ni chaud ni froid à la blonde. Il devrait la connaître depuis le temps, elle n’en fait qu’à sa tête. C’est sa vie, c’est elle décide…lorsque ses grands-parents décident de ne pas trop s’en mêler, autrement, les choses ont tendance à ce compliquer. Elle poussa un soupir, quelque peu agacée. « Je t’avais prévenue Strauss » Elle progressa dans la pièce afin de se donner un peu de place, donc d’importance. Elle voulait à tout prix éviter de se retrouver piéger entre lui et le mur, le pouvoir passait à la fois par les mots et par la manière le corps progressait dans l’espace. « D’ailleurs, t’as dit me connaitre non ? Je suis surprise que tu te sois attendu à me trouver ici » Elle osa un sourire insolent ou indolent…peut-être les deux. Elle pouvait déjà prédire la réaction du jeune homme mais ne pouvait s’empêcher de le provoquer et le mener à l’explosion, comme toujours. A croire qu’elle aimait le voir en colère, sentiment mutuel puisqu’elle n’était pas la seule à adopter un tel comportement, lui-même la poussait sans cesse dans ses retranchements, comme par exemple avec sa présence constante dans son havre de paix personnel. « Maintenant, je suis là, tu peux arrêter de t’inquiéter et rappelle les flics pour leur dire que j’ai retrouvé le chemin de la maison » Son petit sourire est toujours présent.

Elle prend ça à la rigolade, du moins ça en a tout l'air. Son sourire provocateur te met encore plus les nerfs, tu serres tes dents, soupirant fortement. Tu dois te contrôler, tu peux pas te permettre de hurler comme un dingue en sachant que vous êtes pas seuls ici. Pourtant tu sais déjà que si elle continue comme ça, tu resteras pas si calme pendant encore longtemps. Lera et sa facilité insupportable à te mettre à bout en moins de deux. Tu la regardes vaquer à ses occupations, agissant comme si tu n'étais pas là, ou presque. T'attrapes son poignet, la forçant à te faire face. T'en profite pour plonger ton regard dans le siens, ton regard pas si affectueux que ça, sur le moment. « Ton sarcasme tu le mets à la porte, j'ai pas envie de déconner. », tu la relâches aussi tôt. Mais c'est pas pour autant que t'en a finit avec elle. « Je peux savoir ce qui t'a prit de ramener l'autre con ici ? », "l'autre con", c'est Oakley. Merci a facebook d'exister, et puis, comme si c'était pas assez cette histoire de fiancé, il avait réussis à rajouter une couche. T'as jamais su le voir ce mec et voilà qu'après Georgia, il venait coller ta Lera. À croire qu'il aime mettre les pattes là où il faut pas.

Elle fut quelque peu surprise lorsqu’il saisit brutalement son poignet, soutenant toutefois son regard. Cette discussion –si l’ont pouvait la nommer ainsi- prenait une tournure qui ne lui plaisait pas, enfin, ils n’y avaient pas qu’eux dans la maison, bien que celle-ci fût grande et il n’était pas exclut que ses invités les entendent, chose dont elle ne voulait pas. Tout d’abord, elle se dégagea tout aussi brutalement de sa main, reculant d’un pas, ses prunelles toujours dans les siennes. « Je dois te demander la permission maintenant quand je veux inviter les gens chez moi ? » Non, le sarcasme ne voulait pas rester à la porte comme l’avait si gentiment invité Heathcliff, il était partie intégrante de la jeune femme, au plus grand dam des personnes proches d’elle. « Il est ici parce que je le veux, point » son ton était ferme, puisqu’elle comptait commencer une nouvelle vie si loin de ses anciennes amitiés, elle était bien contente qu’une se déplace si loin pour venir la voir. « D’ailleurs pourquoi ça te dérange ? Ta grande pote Elektra est là aussi, tu ne rentreras pas seul, c’est ce que tu voulais non ? »

Sa réponse te clou le bec. Elle n'a pas tord, et tu dois te faire à cette idée. Tu es ici chez elle. Tu n'as donc rien à dire sur qui elle invite ou non. Mais t'es bien trop fière pour l'admettre à voix haute. Tu restes de marbre, tu ne dis rien pour autant. Ton regard reste toujours aussi glaciale. « J'en ai rien à foutre qu'elle soit là où non.  Je rentrerais pas, me saoules pas encore avec ça. », tu finis par détourner le regard, avant de t'appuyer le dos contre le mur, à nouveau. T'en a marre, plus que tout, de sa tête de mule. T'aimerais bien qu'elle se décide une bonne fois pour toute à prendre ses affaires et rentrer avec toi. De toute façon, tu comptes pas rester toute ta vie dans un coin paumé comme ça. « Je t'ai déjà dis, de toute façon, que je rentrerais pas sans toi. Alors si tu veux te débarrasser de moi, rentre. », ça te paraît pas compliquer pour toi. De toute façon, même si elle prétend qu'elle a tout ce dont elle a besoin ici, tu sais aussi bien qu'elle que San-Francisco reste le meilleur endroit pour elle.

Ce fut son tour de s’emporter cette fois. Elle avait plus qu’assez de son attitude suffisante et plus encore de son intrusion forcée dans cette retraite dont le but premier était de reposer son mental avant d’attaquer cette nouvelle existence dans un pays qu’il l’était si familier et si étranger à la fois. « Bon on va arrêter les conneries maintenant » sa voix était froide, de même que son regard dans le sien, où l’amusement présentement. « Je vais te le dire une dernière fois, je n’ai aucune intention de rentrer avec toi, donc arrête avec tes ‘je rentre pas sans toi’ » Elle pensait chaque mot ou peut-être se forçait-elle à les penser, elle n’en savait trop rien et n’avait pas tellement le temps de débattre là-dessus. « Autant je trouvais ça mignon au début que t’aies traversé la planète, mais là ça commence à vraiment me faire chier. » Bien que l’avoir tous les jours avec elle se révélait particulièrement pesant à la longue, ce qui la dérangeait plus que tout était qu’elle se laissait de plus en plus tenter par la perspective de retourner à San Francisco et autant éloigner toute tentation. « Tu te casseras avec Elektra et Oakley à la fin de leur séjour et sans moi, point barre. »

Sa réaction ne t'étonne pas, tu t'y attendais. Bien que tu aurais espérer qu'elle revienne subitement sur son envie de finir ses jours dans ce pays, tu savais bien que ça ne se déroulerait jamais de la sorte avec elle. Elle était bien trop têtue, elle s'était déjà faite à l'idée parfaite de sa vie ici et ne voulait rien entendre. T'as souvent l'impression de parler à un mur, quand la question d'un retour supposé à San-Francisco vient sur le tapis. Son autorité ne t'impressionne pas plus que ça, au contraire. Qu'elle t'ordonne presque de rentrer sans elle dans quelques jours seulement, ça t'énerve. T'es pas resté coincé dans ce coin pendant plus d'un mois maintenant pour repartir perdant. Et puis, ce n'est pas qu'une question de gagnant ou de perdant. Tu veux pas la savoir si loin, c'est si simple que ça. « Je te demande pas ton avis Lera, tu rentreras avec moi, la discussion est close. », tu sais pourtant qu'elle s'arrêtera pas à ça. Mais tu t'en fiche, t'as décidé de jouer toutes tes cartes pour la faire rentrer. Tu te réinstalles sur le fauteuil où tu séjournais avant qu'elle n'entre dans la pièce, putain, t'as besoin d'une clope là.

Elle poussa un soupir, sa réaction ne l’étonnait qu’à moitié. Ce qu’il pouvait être têtu ! Cela agaçait la blonde au plus point. « Pourquoi faut tu compliques tout comme ça ?! » Elle était lasse de ces conneries et bien que l’idée lui devenait de plus en plus tentante, elle se voyait mal retourner comme une fleur après s’être prise la tête avec la majeur partie des gens qui comptaient à ses yeux, Frankie, Caleb…sa fierté était trop importante pour qu’elle s’impose une telle épreuve. Elle était parvenue à la mettre de côté bien trop de fois ces derniers temps et vu comment les choses s’étaient déroulé, elle s’était promis de toujours se fier à elle, une valeur sûre dans tout ce bordel. « Sache cependant que je ne reviendrai pas sur ma décision et je trouvais bien un moyen de te faire rentrer avec Elektra, compte sur moi » Bon, elle s’avançait un peu là, elle avait à peine trois jours pour trouver une idée qui n’incluait pas de l’assommer et de le foutre dans l’avion inconscient…ce n’était pas très légal. « Bon maintenant si tu permets, j’aimerais bien profiter de ma chambre et me foutre à poil »

Tu réponds pas à sa question. Elle a pas l'air de bien comprendre, t'as l'impression que tout ce que tu as bien pu lui dire pendant un mois, elle a déjà tout oublier. T'es lassé d'argumenter pour rien, elle est tellement buté. Tu t'es déjà dis à plusieurs reprises qu'elle avait de la chance que ce soit elle, sinon tu te serais déjà cassé depuis des semaines. Voir même, tu te serais même pas déplacé. Tu ris jaune. « Tu me feras pas rentrer contre ma volonté Lera. », tu te passes une main sur le visage avant de reposer ton attention sur elle. Elle te demande poliment de sortir, mais tu bouges pas d'un poil. « Pas maintenant, on en a pas finit. », tu sors de ta poche la petite boîte que tu transportes avec toi depuis samedi. Tu la balances sur son lit, sans rien dire de plus. T'avais pas prévu de le faire comme ça, de le faire maintenant. Mais tu préfères en finir tout de suite, mettre les points sur les i, au plus vite. Autant ne pas perdre de temps. T'attends qu'elle l'ouvre, sans la quitter du regard.

Il faudrait au moins l’hypnose pour le faire prendre l’avion en compagnie d’Oak et d’Elek, à l’heure actuelle elle était prête à recourir à un tel extrême pour avoir la paix. Elle était lasse de cette situation et Heathcliff aussi le devinait-elle. Rien de surprenant à cela, il avait une vie sociale plus qu’active et venir se terrer dans ce petit coin de paradis perdu au milieu de nulle-part ne faisait en aucun cas parti de ses attributions. D’ailleurs, la jeune femme avait cru que le silence et la vie morne –qu’elle avait bien entendu accentuer- le dissuaderait bien vite et le ferait déguerpir, mais il n’en était rien.  Dans tous les cas, pour ce soir, elle considérait la discussion comme close, bien trop pressée d’aller barboter dans un bain bien chaud, tout en réfléchissant à un moyen de mettre point final à cette cohabitation forcée. Mais Heath ne l’entendait pas de cette façon, il balança quelque chose sur son lit qui s’avéra être un écrin. La blonde observa longtemps la chose étrange avant de poser son regard sur son propriétaire. « C’est quoi ça ? » demanda-t-elle, abasourdie. Elle avait déjà une idée sur le sujet mais n’était pas franchement sûre de vouloir le découvrir par elle-même. Pire, elle espérait halluciner, rêver…tout mais pas ça.

Elle la prend pas, te demande juste ce que c'est. Pourtant t'es sur et certain qu'elle a déjà son idée sur la question. Tu te lèves subitement, fouillant dans tes poches. Aucun paquet de cigarette. Putain, la situation te stresse et t'as rien pour te calmer. Va falloir faire sans. T'es pas habitué à ce genre de connerie. Le mariage, et toute ces conneries, ça c'est jamais retrouvé dans tes options. Mais voilà que tu t'es retrouvé dans ce magasin, y a même pas trois jours, à acheter une bague, pour Lera qui plus est. Qu'est-ce qui t'a prit de faire ça, sérieusement Heath ? Tu soupires, maintenant que t'as foutu les pieds dedans, autant aller jusqu'au bout, non ? C'est pas son air abasourdi qui te met en confiance. « Une bague. Ouvre, tu verras. », tu mets tes mains dans tes poches, fixant l'objet sur le lit.

L’ouvrir ? Il était sérieux ? Non elle ne voulait pas de ça. Quelque chose clochait dans toute cette histoire. Cela avait bien commencé lorsqu’il avait débarqué ici comme une fleur, avec l’idée de la faire chier jusqu’à ce qu’elle le supplie de rentrer avec lui et maintenant ça. « J’suis pas conne, je vois bien que c’est une bague » répondit-elle avec une certaine agressivité engendrée par une situation qui la mettait de plus en plus mal à l’aise. Elle ne contrôlait plus rien et un coup d’œil à l’auteur de tout ce malaise lui fit comprendre qu’il ne l’était pas non plus. Bordel, c’était quoi cette connerie avait-elle envie de crier mais étrangement les mots se refusaient à la libérer de la tension qu’elle accumulait au fil des secondes. « On a dit qu’on arrêtait les conneries, récupère ça et on fait comme si c’était pas arrivé » put-elle finalement déclarer. Tout ceci devait de plus en plus bizarre.

Elle a pas l'air de te prendre au sérieux. Pourtant tu l'es, plus que jamais. T'as seule chance de l'avoir avec toi, de rentrer avec elle tient dans ce truc. De toute façon, ses vieux t'ont pas manquer de te le faire savoir, d'une façon ou d'une autre. Elle a pas l'air de se décider à l'ouvrir alors tu la reprends. Tu regardes l'objet qui se retrouve dans tes mains pendant un petit moment. Au bout de quelques secondes tu l'ouvres, tu prends la bague dans tes mains, reposant l'écrin sur le lit. « Arrête ça Lera. On va pas tourner autour du pot pendant trois ans. », tu marques un silence, tu la regardes dans les yeux, prenant ton air le plus sérieux. « Tu sais autant que moi ce que ça inclus. Et.. C'est pas une connerie, c'est.. Tu dois la prendre. C'est pour toi. », tu prends sa main pour poser le petit bijoux dedans. T'es pas certain d'avoir fais les choses dans les règles de l'art, mais tu sais déjà que t'as fierté à déjà prit un beau coup, c'est le cas de le dire.

Il ne semblait pas vraiment pour l’idée de tout oublier et de retourner chacun à ses occupations, oubliant ce petit incident. Bien au contraire, il vint même lui mettre la bague dans le creux de la main, de quoi lui donner de prendre les jambes à son cou en hurlant à la mort. Au lieu, elle demeura immobile, à fixer l’objet dans sa main, hébétée. Elle n’était pas certaine de savoir ce qu’il attendait d’elle, comment elle devait réagir. La tension était palpable et ne faisait que grimper un peu plus chaque seconde. Cela ne pouvait être vrai. Sans réellement comprendre, ni le vouloir elle éclata de rire. Ce n’était pas contre lui, c’était soit ça, soit elle prenait ses jambes à son cou en lui balançant le bijou à la figure. « Pardon, pardon » s’excusa-t-elle entre deux rires, incapable de s’arrêter. « Désolée, c’est juste que…t’as…l’air tellement…sérieux » C’était la merde vraiment. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il aille aussi loin pour la ramener. « Tu ne te mets même pas à genoux ? » le taquina-t-elle lorsqu’elle parvint enfin à retrouver son calme. Apaiser la tension, chercher un moyen de se sortir de là, de les sortir de là car elle savait bien que Strauss avait été quelque peu obligé de sortir l’artillerie lourde. « Écoute… » reprit-elle d’une voix plus calme et plus sérieuse. « Tu n’as pas à faire ça. Je sais que ce sont mes vieux qui  t’ont monté la tête… » Elle fit brutalement une pause, prenant conscience de quelque chose qui avait son importance. « T’es prêt à aller aussi loin pour me ramener, pourquoi ? »

Sans t'y attendre, elle te rit au nez. Non, vraiment, tu t'attendais à tout sauf à ça. Tu la regardes rire, sans rien dire. Tu te sens pas à l'aise, sur le moment. Ta fierté te pousse à prendre tes affaires et à te casser de cette baraque. Pourtant tu restes, tu te forces. Tu soupires, lassé de son comportement. Elle évoque le fait que tu ne sois pas à genoux, et là c'est toi qui a envie de rire. Puis quoi d'autre ? Elle veut pas non plus un dîner aux chandelles ? Mais tu restes de marbre, encore une fois. T'attends calmement qu'elle reprenne ses esprits. Encore une fois, elle essaye de te convaincre que c'est pas une bonne idée. Vous tournez autour du pot, merde quoi. T'as juste besoin d'un oui, ou d'un non. C'est beaucoup demandé ? « J'avais le choix. Si j'ai choisis cette option, c'est pas pour rien. », silence complet. « Je t'ai dis que je te laisserais pas partir si loin de moi. Et si c'est ce que je dois faire pour ça, je le ferais. », tu finis par dire après elle.

Elle était nerveuse, très nerveuse. Ainsi que mal à l’aise et sur ce point, Heathcliff et elle se comprenaient. Elle le connaissait suffisamment pour savoir que ce n’était pas son genre de faire, que ce n’était pas son truc, tout comme ce n’était pas le sien et quelque part, cela lui faisait plaisir. En effet, cela montrait qu’il tenait un minimum à elle sinon, il n’aurait pas passé autant de temps dans ce coin paumé, ne lui aurait pas apporté une bague, d’ailleurs en parlant de cette dernière, elle prit le temps de l’étudier plus longuement. Elle avait l’air de très bonne qualité, elle était certaine de l’avoir déjà aperçu sur le site de Cartier en cherchant –sans vraiment le faire- la bague qu’elle aurait suggéré au fiancé de lui acheter mais avais vite abandonner, les choses devenant tout à coup sérieuses. Pourtant, la voici avec Strauss… « Bien, si tu y tiens » ça l’avait échappé et elle se rendit trop tard qu’elle avait dit oui. Et merde…impossible de revenir sur sa parole désormais et puis, elle n’était pas certaine de le vouloir. Cette histoire lui échappait véritablement. « Je peux aller prendre un bain maintenant ou tu veux qu’on discute du nombre d’enfants qu’on doit avoir ? » Il fallait qu’elle échappe à son regard, à défaut de pouvoir le faire avec la situation. Elle referma l’écrin et le reposa sur le lit, loin des yeux, hors de sa réalité.