Il m’a foutu à la porte de chez lui. Ce n’est même pas moi qui ai pu partir, c’est lui qui m’a jeté de son appartement, de sa vie. Ça à l’air con … mais ça me blesse tellement. Il n’aurait jamais pu me faire ça … avant. Il n’aurait jamais pu me foutre à la porte de chez lui comme il l’a fait. C’est humiliant, c’est blessant. Je n’ai pas su me retenir j’ai éclaté en sanglot dans son couloir je me suis mise à détester. J’ai frappé contre sa porte de rage, je lui ai hurlé que je le détestais et je suis partie, en courant, je suis partie pour me réfugier si loin de lui. D’habitude c’était vers lui que je courais pour me réfugier, d’habitude c’était vers lui que j’allais pour qu’il me prenne dans ses bras pour qu’il me dise que le cauchemar que je vivais prendrait vite fait … Mais aujourd’hui, je crois que rien ne pourrait me réveiller. Je dois vivre dans cet enfer et assumer les conséquences … Pourquoi j’ai cherché à lui courir après ? Quand il est partit j’aurais du me contenter de ça, de cette situation. Parce que le voir me repousser de cette façon me détruit le cœur. Enfin, tout du moins ce qu’il en reste. Je ne comprends pas. Il Nam, tu n’as absolument plus aucun souvenirs de nous deux ? Tu exposes ces affaires, ce parfum, ce t-shirt, ce jean comme si ce n’était que de simples objets sans importance. Comme si aucun d’eux ne te reliais à moi. Comme si … comme si je n’avais aucune importance. Tu ne te souviens pas quand tu me prenais dans tes bras ? Moi je m'en souviens parfaitement, tu me donnais toujours le courage d’aller de l’avant. Je passais mes journées en pensant au soir, quand tu rentrais et que je pouvais me réfugier contre toi. Il aurait pu se passer n’importe quoi, même les pires choses, si tu étais là … alors je pouvais tout endurer, tout faire, tout supporter. Il faut croire que tout ça c'est révolu, mais j’ai envie de m’y résigner ... Ouais, faut se rendre à l'évidence, les larmes coulent à présent car je sais que je ne sentirais plus ton odeur de si près, que je n'embrasserais plus tes joues, tes lèvres. Que je ne pourrais plus caresser du bout des doigts ces cicatrices dans ton dos. Tu les détestais, tu as mis du temps avant de me laisser approcher et les toucher. Mais pour moi c’était une part de toi, c’était ces blessures invisibles que je tentais de te guérir. Je pouvais passer des heures à les suivre du bout des doigts en espérant pouvoir les faire disparaitre à chacun de mes passages. J’aurais aimé effacer tous ces souvenirs douloureux qui te tenaient éveillés. Je t’aimais pour ce que tu étais et ce que tu n’étais pas. Je t’aime encore pour ce que tu m’as fait découvrir, ce que tu me faisais vivre, croire … Oui j’ai cru, j’ai cru en la vie, j’ai cru pouvoir être enfin heureuse, notre quotidien n’avait rien de fameux, parfois ils nous arrivaient de ne pas manger pendant une journée, mais tu sais, je m’en foutais. Je préférais cette vie à celle que tu m’obliges à avoir. Une vie sans toi ... Tu as décidé de te foutre de ma gueule ? Je t’en prie, fais le, ça me dérange pas, je m'en fou complètement. Non, oublie la phrase précédente, car elle est fausse. Merde Il Nam ! Je ne sais même pas si tu arrives à t'imaginer à quel point tu peux me manquer. Ca me réveille la nuit, quand je suis dans tes bras en plein rêve, y a toujours cette fin brutal qui me clou au sol. Je n’ai même plus droit d’être heureuse quand je dors. Au moins, pendant un temps tu étais là, avec moi … Mais désormais. Je ne crois pas que ce soit pareil de ton côté, j'en suis même sûre. Ça me fais mal mais je préfère souffrir en silence, je préfère verser mes larmes quand je suis seule, plutôt que tu me voies ... Pleurer devant moi, si tu savais combien ça me paraissait si pathétique désormais. J’ai pourtant jamais hésité à te montrer mes faiblesses, parce que si tu m’aimais, c’était pour un tout. Pour ma fragilité comme ma force. Mais aujourd’hui, tu ne me vois que comme une novice, un boulet que tu dois te traîner et je sais, je l’ai compris Il Nam, si je venais à craquer devant toi tu ne ferais que te foutre encore et toujours de ma gueule. Ca ne te toucherait plus, tu ne serais même plus inquiet de voir que moi, j’arrive plus à vivre sans toi. Les gens doivent me prendre pour une folle, de continuer à t'aimer ainsi ... Remarque, j’arrive si bien à le cacher, que je suis la seule à m’insulter de tous les noms quand mon cœur bondit dans ma poitrine et que tu marches dans ma direction. Tu sembles si fermés, si … comme si tu étais constamment en colère. Voilà c’est ça, en colère, tendu, énervé, agacé. Vide. Tu es là, sans être présent. Ton esprit est ailleurs, mais je ne sais pas où. La seule certitude que j’ai, c’est que tu es loin de moi. Le plus loin possible. Tu t’es senti obligé de traverser la terre entière pour me faire t’oublier Il Nam ? Mais tu sais, j’en serais un capable. Je te vois bien t’énerver en pensant Qu'est-ce qu'elle est tenace ! Je pourrais tout faire pour que tu reviennes et que tout redevienne comme avant. Mais j’ai peur de me heurter à un mur. Je mets tellement de temps à prendre des décisions que je ne sais plus quels étaient les choix qui s’offraient à moi. Mais je sais que je ne pourrais pas renoncer à toi … pas comme ça. Je ne rêve que de sa la nuit; je te voie venir vers moi d'un pas confiant, et tu me prends dans tes bras sans aucune crainte que je te repousse, oui tu le sais que je t'aime encore, alors tu t'approches de moi et tu me murmure que la guerre est fini, que le vrai toi est de retour ... Mais ce n'est qu'un rêve. Et je finis toujours par me réveiller avec le sentiment d’être encore plus seule … Tu savais si bien lire dans mon esprit Il Nam, aujourd’hui tu n’essayes même plus … Je t'aime bordel ... Reviens, je t'en supplie ! Je suis épuisée plus de d’habitude aujourd’hui. Je n’ai pas vraiment dormi cette nuit, ni celle d’avant d’ailleurs. J’ai l’air d’un zombi, mais je m’en fiche. J’essuie les larmes qui coulent sur mes joues et qui me brouillent la vue. Mais en faisant ça je m’étale du sang sur la pommette et ça me dégoute ; j’ai un temps d’arrêt en fixant mon reflet dans le miroir. Un haut le cœur me prend et je lave mes mains en les frottant de plus en plus, frénétiquement. Ce sang, ce n’est pas le mien, il me dégoute, il me rappelle que ce soir encore j’ai tué un homme. Que j’ai faillis y rester, que ce soir … Il n’était pas là pour me protéger. J’avais pas besoin de lui … mais même ce mensonge n’arrivait plus à me convaincre.
Bien sur que j’ai besoin de toi Il Nam … Encore plus aujourd’hui. Je grimace en me tournant de profil face à me miroir. Un hématome violacé recouvrait une bonne partie de mes côtes. Il m’a pas raté ce salaud … Je souffle doucement pour ne pas trop tirer sur ma blessure mais je sais que je vais encore passer une sale soirée. C’est dans ces moments là que je ne supporte pas la vie que je mène. Elle n’a aucun sens. J’ai beau avoir accusé Il Nam de n’être qu’un pantin, je ne suis pas mieux que lui … Je suis peut-être même pire. Parce que je suis l’esclave d’un seul homme. Il fait de moi ce qu’il veut et je me cache derrière toutes les excuses du monde pour me convaincre que je suis maître de mon destin. Mais j’ai tort, j’ai tout faux, Il Nam m’a fait ouvrir les yeux, il m’a fait comprendre que je valais mieux que ça. Il savait la vie que j’ai mené jusqu’à sa rencontre, je n’étais pas fière de qui j’étais, je pensais presque mériter ce mal qu’on me faisait. Et il m’a prouvé le contraire. Tu m’as prouvé le contraire Il Nam. Et je t’ai cru. Oui je t’ai cru si fort si tu savais. Dans ton regard j’étais si belle, si forte, si fière. Dans ton regard j’avais l’impression d’être une reine. Une reine que tu as brisé. Echec et math, ça compte aussi pour nous ? Mon reflet me dégoute. A quoi ça rime tout ça ? D’aller au QG, d’y rester des heures avec le fol espoir de l’apercevoir juste quelques secondes. J’en suis réduit à ça, moi qui pouvait t’avoir autant que je voulais, je me retrouve à d’épier de loin, juste un temps avant de rentrer chez moi. Le cœur lourd. Je n’ai pas envie d’aller à cette fête. J’ai envie de rien pour tout t’avouer Il Nam. Si ce n’est peut-être l’envie de me blottir dans tes bras et de tout oublier. Je sais que je reste trop à vivre dans le passé, mais pourquoi me tourner vers le présent quand on voit combien il me fait mal. Je ne suis pas assez forte pour l’affronter au quotidien. Je porte l’un de tes caleçons. Je n’ai pas réussis à me débarrasser de cette habitude. Je suis à l’aise dans tes fringues, et même si ça sonne comme un cliché de filles amoureuses, je me sentais plus belle avec. Je t’appartenais et ces vêtements en étaient la preuve. J’étais à toi. Et si tu savais combien je meurs d’envie de l’être à nouveau. J’entre dans ma chambre et jetant un coup d’œil à cette robe suspendu à un cintre. Je l’ai acheté en Corée, il y a de ça deux ans. Enfin, quand Il Nam était toujours là … Il m’a fixé si longuement dans cette cabine d’essayage que j’ai cru qu’il allait me sauter dessus et me faire l’amour … Son regard s’est fait plus intense, son visage s’est fermé, juste sa langue qui glissait sur ses lèvres pleines témoignait de son état … Une robe noire, drapée, en tulle qui montrerait tout de mon corps sans cette doublure couleur chair. Oui je donnais l’illusion d’être nue sous ma robe, mais l’illusion seulement … Je revois encore son regard presque jaloux et possessif sur moi. Mais surtout je me souviens de cette voix grave quand il m’a murmuré combien il me trouvait sexy dans cette tenue … Alors je l’ai choisis elle, pour ce soir. Pour qu’il me remarque. Peut-être raviver ses souvenirs ? J’ai l’air désespéré pas vrai, pour en venir là ? Mais je ne sais plus quoi faire Il Nam … Tu me manques et je regrette tellement d’avoir cassé ton parfum. Et je serais venu m’excuser un million de fois si je ne gardais pas la sensation cuisante de ton regard quand tu m’as mit à la porte de chez toi … Tu sais, j’ai passé la moitié de ma journée, assise dans ma voiture, face à chez toi, en étant incapable de descendre et d’aller te trouver. J’aurais pu, j’étais là, si près de toi, mais j’ai été lâche. Je ne savais pas quoi te dire pour être franche. Moi qui pouvais passer des heures à discuter avec toi, même quand tu n’étais pas loquasse. Un salut me semblait si banal et si … inapproprié. J’ai alors eu l’idée de t’acheter un parfum, le même, et de le déposer sur ton paillasson. Mais je t’imaginais tellement le piétiner et le laisser à l’abandon que je l’ai finalement gardé pour moi. Il trône sur ma table de nuit, encore emballé, à me narguer chaque fois que je pose mon regard sur lui. Je m’assois sur mon lit en détournant le regard et attrape mon ordinateur. J’ai pas envie d’aller à cette soirée, elle a commencé depuis 30 minutes mais je n’arrive pas à trouver le courage de m’habiller et d’y aller. Je sais qu’il y sera. Je sais qu’il va m’ignorer, je sais qu’il va faire comme si je n’étais pas là. Et l’alcool ne m’aidera pas à oublier ce fait … Il sera là. Cette simple pensée me retourne l’estomac et me colle la nausée. Non, je ne peux pas y aller. Et qu’importe si je me fais engueuler. Je m’allonge sous ma couette en embarquant mon pc et lance internet. Je sais déjà à quoi je vais passer le reste de ma soirée. C’est devenue comme un … rituel ? Non, une habitude ? Enfin, c’est ce que je me suis mise à faire quand il me manquait beaucoup trop … L’écran éclaira mon visage sans expression et le générique fit mon cœur s’emballer. Cette petite éponge jaune se mit à bouger sur mon écran. Un rire s’échappa de mes lèvres alors que mes yeux se remplir de larmes. Combien de matins nous avions pu passer à regarder ce dessin animé ? Lové contre lui, je riais aux éclats devant les frasques de Bob et ses amis … Parfois, il m’arrivait même d’imiter les dialogues en prenant de grosses voix. J’étais surement très ridicule, mais Il Nam trouvait ça craquant, enfin je crois. Il m’embrassait toujours dans le cou, vous savez, ce genre de baiser doux, ceux la même qui réchauffait mon cœur … Je me recroqueville sur moi-même en ravalant mes souvenirs et serre cet oreiller contre moi comme s’il pouvait remplacer Il Nam et combler le manque qu’il causait dans mon cœur. Je faisais défiler plusieurs épisodes « Bob, tu n’as pas le droit de fuir ! C’est moi le lâche de nous deux, toi t’es le plus fort ! » Patrick marquait un point … Il avait raison. Je n’ai pas le droit de fuir, je n’ai jamais été lâche, c’est lui qui est partit ! C’est lui qui m’a laissé … Moi j’ai tenu bon, jusqu’au bout … Je rejette les draps de mon lit avant ce regain d’énergie. Je sais ce que je dois lui dire ! Je sais ce que je dois faire ! Aller le trouver et lui dire clairement qu’il n’est qu’un lâche qui n’avait pas le droit de m’abandonner ! Et peu importe si il me trouve pathétique, je vais lui ouvrir les yeux moi ! Lui faire comprendre qui il est vraiment !
J’enfile ma robe en me tortillant et zippe ma fermeture éclaire en prenant soin de ne pas trop appuyer sur mon hématome. Je me maquille en forçant sur mes yeux pour les rendre plus brillant. Pour ma coiffure, je fais simple. Une petite barrette pour retenir mes cheveux. Je ne veux pas les avoir dans les yeux. J’enfile mes escarpins et attrape mon chat pour l’embrasser, comme à chaque fois que je sors. « A ce soir grosse tête, soit sage en mon absence » Mon chat bâille et me fait clairement comprendre que je l’ennuie. Je souris amusée et me relève pour quitter cet appartement ! Je ne mets pas longtemps pour arriver à cette fête. Elle bat son plein d’ailleurs et elle n’a rien de discrète. Elle est même extravagante à souhait. Des tas de filles dénudées danses ici et là. L’alcool coule à flot et pas que, j’imagine. J’ai du mal à me repérer ici. La maison est baigné dans une lumière tamisée et des spots éclairent d’une multitudes de couleurs les pièces dans lesquelles je défile. J’arrive finalement dans la salle qui sert de barre je crois. J’ai beau regarder autour de moi, je ne vois pas Il Nam et ça me contrarie. J’espère qu’il n’est pas déjà parti … ou qu’il va venir. J’espère même qu’il soit déjà là et qu’il m’est déjà remarqué. Il me verrait alors tourner sur moi-même, à le chercher du regard. Je ne me sens pas à ma place. J’ai pourtant fait patte blanche en arrivant, je fais partie de cette famille, mais j’ai toujours du mal à l’accepter. Et puis rare sont les femmes du clan. Les seules femmes présentent sont soient des danseuses soient des prostituées offert par la maison … J’étais donc la seule avec un statut plus ou moins décent. Et je crois qu’il faudrait que je porte un badge, un truc qui montre que non, je ne suis pas une pute prête à écarter les jambes aux premiers connards venus. J’attrape un verre et le sirote doucement en tentant de repérer un visage familier. Mais le seul que je cherche est celui d’Il Nam, plusieurs semaines ces sont passé depuis la dernières fois où j’ai pu le croiser, alors, oui, il me manque, et je sais que même au sein de cette foule je le trouverais. J’avance au centre de la pièce et tente de regarder qui se trouve sur les banquettes qui m’entourent. Je reconnais bien quelques hommes avec qui j’ai pu bosser mais ça ne change pas grand-chose. Ce n’est pas eux que je cherche. Mes talons claquent sur le sol, mais le son est si fort que je l’entends à peine. Je suis sur le seuil d’une porte, sans porte. Je regarde d’ailleurs cette façon de séparer deux pièces qui n’existe pas dans mon pays. C’est une bonne idée. Une sorte de arche qui ouvre deux pièces tout en gardant une certaine intimité. « T’as pu venir finalement ? » me chuchote une voix dans le creux de mon oreille. Je sursaute légèrement en me tournant vers ce visage qui m’apparait tout d’un coup. Diem. « Oui … finalement. » Je lui souris en dégageant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je ne sais pas si mon accent s’est amélioré ou s’ils se sont habitués à l’horreur que je leur sers en guise d’américain mais ils comprennent davantage ce que je leur dis. Dans cette pièce le son se fait moins fort et on peut avoir une pseudo conversation sans avoir a hurler toutes nos trippes. « Tu es magnifique Jungney. Cette robe te va … super bien. » Je ne devrais pas mais je rougis, gênée. Je m’incline doucement pour lui dire merci et reprends mes recherches. Il est où … ? Il faut que je lui dise ce que je pense tout de suite ! Sinon je ne trouverais jamais le courage de le faire ! Diem glisse sa main dans la mienne et me tire à sa suite avant que je n’ai le temps de réaliser ce qu’il se passait. Il m’amène à sa table, mais je reste en retrait je ne regarde pas les personnes présentes, moi il n’y en a qu’une qui m’intéresse. « Ha voilà celle qui a fait parler d’elle aujourd’hui ! » Je sais qu’on parle de moi, mais je ne vois pas de quoi il parle ; je lance un regard surpris à Diem qui ajoute « La façon dont t’as maitrisé définitivement le mec de tout à l’heure en a impressionné plus d’un. » Je fronce les sourcils et lui demande de répéter plus doucement. Et je comprends qu’ils parlent alors de cet homme que j’ai tué. Ils en éprouvent une fierté quelconque ? Parce que moi j’en ai encore le cœur au bord des lèvres. Ce n’est pas quelques choses dont j’ai envie de me vanter. Je me bas bien c’est vrai, mais j’ai toujours su me battre. Je paris même que je pourrais maîtriser la plus part des hommes ici présent si je le voulais vraiment. Et si certains sont impressionnés et amusés, d’autres sont moins avenant avec moi … Il me regarde avec dégoût comme si je n’avais pas ma place parmi eux. Ce que je peux comprendre et dans un sens, je partage le même point de vu. C’est vrai, ma place n’est pas ici, mais parfois on fait les mauvais choix et c’est difficile de les rattraper par la suite … « A Jungney ! » Lance Diem en levant son verre au dessus de sa tête. Et tous les autres reprirent en cœur avant de boire cul sec leur shot de vodka ; on m’en plaça d’ailleurs une entre les mains que je me suis retrouvée à boire. L’alcool me brûla la gorge et je toussais en reposant le verre sur la table. Ça les fait rire, et ils se moquent de moi alors que je m’évente déjà pour chasser la chaleur soudaine dans ma poitrine. Plus jamais de shot mon dieu. Ça monte au cerveau d’un coup et comme je n’ai rien mangé aujourd’hui … Ca me fait tourner la tête. J’essuie mes lèvres en passant ma langue dessus et me tourne, légèrement dos à la table, pour tenter d’apercevoir Il Nam … Allez, dépêche toi d’arriver … Ta sale tête d’orgueilleux égoïste me manque !
"Tu m'as manqué honey..." ses lèvres douces se posent sur ma peau meurtrie pour l'embrasser lentement. Son souffle suit le rythme de son geste alors qu'elle passe son bras autour de ma taille. Malgré notre proximité j'ai presque froid. Je ne me sens pas très bien ce soir, surement parce-que je reviens d'une affaire tumultueuse qui m'a coutée. J'ai passé trois jours à Los Angeles pour affaire, en rentrant j'ai frappé à sa porte comme si ça me paraissait normal de la retrouver. Elle inspire profondément, hume le parfum dans mon cou, et vient titiller le lobe de mon oreille. Je ne bouge pas, je reste inerte, assit au bord du lit sans avoir la force de me tourner vers elle. On vient de s'envoyer en l'air, normalement les types normaux ont l'impression de flotter, ils sont épuisés et préfèrent rester tranquillement allongé pour se reposer. Moi je n'y arrive pas, pas aujourd'hui... "Hum tu sens bon... tu le sais ça?" Bof, je dois surement puer la sueur, je n'ais même pas eut le temps de prendre une douche avant de venir la rejoindre. J'aurais du passer chez moi, mais j'ai changé d'avis à la dernière minute. Il fallait que je vienne, pas pour elle mais pour moi. J'avais besoin de me vider la tête... C'est le seul remède que je trouve quand la drogue ne fait plus d'effet. Elle remonte son visage près du mien, pose son menton sur mon épaule avant d'embrasser mon nouveau tatouage et m'enserre un peu plus. Je peux sentir sa poitrine contre mon dos, mais ça n'a rien de plaisant, je me sens juste lassé. "Je t'ais manqué un peu aussi pas vrai?" Honnêtement? Je n'ais pas pensé à elle une seule seconde en trois jours. J'avais des trucs à faire, pourquoi j'aurais encombré mon esprit avec ça? Je ne réponds pas, comme à chaque fois qu'elle me pose des questions auxquelles elle ne voudrait pas vraiment de réponse. Je ne la déteste pas, mais je ne l'aime pas non plus. Ça fait déjà quelques mois qu'on fait ça, se voir... coucher ensembles, et trainer tous les deux. Je ne peux pas la considérer comme ma petite amie. Disons juste qu'on est ensemble sans l'être. C'est compliqué... tout le monde la voit comme ma copine, moi je la considère surtout comme un bon moyen de continuer à vivre. C'est égoïste de ma part, j'aime passer du temps avec elle pourtant, ce n'est pas non plus une corvée, mais ça n'a rien d'honnête. Je m'en veux d'agir comme ça avec elle... je ne sais pas si elle m'aime mais elle m'a souvent dit qu'elle tenait à moi. Pour plaisanter elle me menace souvent de ne pas lui briser le cœur mais j'ai envie de lui dire qu'il ne m'appartient pas. Je n'en veux pas moi ! Elle peut le garder pour elle... je n'ais plus le mien à lui donner en échange. Je ne l'ais plus du tout d'ailleurs... "Tu veux pas revenir te coucher?" J'inspire lentement, pose ma main sur la sienne avant de détacher ses doigts de sa prise. Je retire ses bras, me lève tout en laissant un soupir s'échapper de mes lèvres. Elle me suit des yeux, je lui tourne le dos sans la regarder avant d'enfiler mon sous-vêtement pour gagner la salle de bain. Je l'entends râler, elle se laisse tomber lourdement sur le matelas alors que je tente de l'oublier... comme depuis des jours déjà. Mais rien à faire, son image me hante, son parfum m'obsède. Ce n'est pas Madison que j'ai vu tout à l'heure en atteignant ce point de non retour, mais bien elle... Je la déteste, je la hais pour ce qu'elle m'impose. Pourquoi est-ce que c'est encore moi qui doit souffrir? N'ais-je pas déjà eut assez de malheurs comme ça? J'en ais marre, je suis lassé que la vie soit toujours aussi dure avec moi. Elle me fait payer c'est ça? Pour tout le mal que j'inflige et sème derrière moi? Je suis en colère, depuis son arrivée je n'arrive plus à être comme avant. Je suis toujours crispé, sur le qui vive à l'affut d'un rien. Je suis devenu pire je crois, je fais vivre un véritable enfer à mes hommes. Je suis exécrable, je les engueule pour tout, je passe mon temps à être sur leur dos et tout leur reprocher. Mais c'est le seul moyen que j'ai pour passer ma frustration. Faute de pouvoir m'en prendre à la personne qu'il faut, je le fais sur d'autres. Je m'en veux, An m'a clairement fait comprendre que j'étais horrible, et il a raison, mais au lieu de lui dire, j'ai préféré l'envoyer sur une mission dégradante pour lui faire payer son affront. Il l'a eut mauvaise je le sais, et peut-être que je suis en train de perdre le lien si précieux que j'ai réussi à créer avec eux. Mais je n'y arrive pas... quand je me regarde dans ce miroir, je déteste l'homme que je suis. Celui qui souffre, celui qui ne sait pas comment réagir, qui a trop mal pour comprendre et savoir quoi faire. Je suis paumé! Voilà ce que je vois, un type perdu qui ne sait plus quoi croire. Je pensais avoir trouvé ce qu'il fallait, un équilibre à peu près correct mais je me suis trompé. J'ai été bête... juste un parfait idiot... je me passe de l'eau sur le visage, replace mes cheveux ébouriffé et prends sur moi pour garder mon air neutre. Quand je retourne dans la pièce commune, Madison me regard de son œil contrarié. Elle est encore allongée sur le lit, la poitrine découverte et les hanches tournées vers moi. Elle est jolie, ça ne fait pas de doute, elle dégage quelque chose, elle est sure d'elle, arrogante et un peu folle. Elle me change les idées, au moins quand elle parle pour rien dire, j'arrive à oublier... "Tu comptes rester ce soir ou pas?" sa voix est plus dure que tout à l'heure, je détourne les yeux, je l'entends râler en chinois derrière ses lèvres parfaites. Elle sait, elle sait que je ne vais pas rester avec elle. Il y a cette soirée, je me dois d'y aller.
"T'aurais au moins pu avoir la décence de m'inviter." J'attrape mon pantalon, l'enfile et lève les yeux vers elle tout en reboutonnant la fermeture. "Tu peux venir si tu veux." C'est tout ce que j'ai à lui dire. Je ne lui ais jamais interdis de venir. Les autres savent qu'on traine ensembles. "Mais tu ne l'as pas fais de toi même." Oh non je déteste quand elle fait ses yeux de garces capricieuses. J'hausse les épaules, je n'ais pas envie de polémiquer sur le sujet. Je dois encore passer chez moi, prendre une douche et passer un coup de fil à mon boss. "Tu voudrais que je vienne ou pas?" Bon sang, elle ne va pas lâcher l'affaire? "Je t'ais déjà répondu." Alors arrête de me faire chier ! C'est ce que je pense, mais je ne lui dis pas. Elle pousse un nouveau soupir, s'accoude sur le matelas et me fusille du regard. "Tu me saoule Son Il Nam! Toujours à jouer les durs. C'est cool mais parfois c'est chiant. Tu ne veux pas juste me dire pour une fois que tu voudrais me voir à tes côtés." C'est une soirée qui ne me plait pas, si je pouvais je resterais tranquillement chez moi. Alors pourquoi elle vient me prendre la tête? Elle n'a pas finis, voilà qu'elle se lance encore dans une de ses crises existentielles qui me dépasse. Je crois qu'elle parle du fait que je ne l'invite jamais officiellement à faire quelque chose avec moi. J'enfile mon t-shirt, me saisi de ma veste et la regarde brusquement agacé de l'entendre jacasser. Je m'avance vers elle doucement, presque menaçant. Elle me regarde de ses grands yeux, semblables à ceux d'une biche qu'on décide de prendre au piège. Mais elle ne fuit pas, jamais elle ne fuit, elle reste toujours là avec son sourire sur ses lèvres... Je me penche vers elle, attrape son visage entre mes mains et lui glisse d'un ton froid "Tu me fais chier Madi." Est-ce que c'est un reproche? Je le pense en tout cas, et elle sait que c'est vrai. Mais ça n'a rien d'accusateur, c'est juste comme ça entre nous. Quand elle parle trop, je m'arrange pour la faire taire à ma façon. Cette fois-ci, comme la plupart du temps je viens dévorer ses lèvres dans un baiser indécent. Elle adore quand je fais ça, quand je la traite comme une vulgaire chose qui m'appartient. Elle mordille ma bouche, en quémande déjà plus mais je me recule pour venir lui adresser un regard suffisant. Je la lâche brusquement, assez pour qu'elle doive me dire que j'abuse, que je n'ais pas à la considérer comme un objet.... mais elle ne le fait jamais, au contraire j'ai toujours l'impression qu'elle devient plus accro à moi quand j'agis de la sorte. J'ai un petit sourire au coin, je tourne les talons et m'en vais pour ma corvée. Mais quand j'arrive dans le couloir, elle se précipite hors du lit pour venir à la porte et m'attraper le bras "Attends honey ! Tu comptes venir ce soir ou pas?" Je la regarde, sans vraiment connaitre la réponse à cette question. Je n'en sais rien, ça dépendra de mon humeur en fait. Si j'ai à faire, et si je ne suis pas trop éméché pour venir jusqu'ici. Elle le sait, il y a toujours tout un tas de facteurs et d'excuses qui pourraient m'empêcher de lui rendre visite. Mais comme je suis toujours joueur avec elle, je m'approche de son corps nu, pour venir lui glisser "Si t'es sage..." elle se met à sourire, d'un air satisfait et zieute en direction de mes lèves. Elle voudrait surement les embrasser encore, les posséder comme elle l'a déjà fait. Mais pas cette fois! Je dois y aller! Alors je la laisse, sans vraiment savoir si je remettrais les pieds ici ce soir. C'est toujours le même cirque, on ne prévoit jamais vraiment de se voir ou pas. En réalité, on ne fait pas grand chose ensembles. On n'a rien d'un couple, on ne sort jamais, ne vas jamais voir un film tous les deux. Elle est souvent là avec moi au QG, assise sur mes genoux pour donner une nouvelle allure à ma panoplie de gangster. Madi ne fait pas parti du clan, c'est juste la fille d'un type qui tient un restau à Chinatown. Il nous paye pour sa protection, c'est de cette façon que je l'ai rencontré. Elle était venue rendre visite à son père, mini-jupe courte au ras les fesses, débardeur moulant sur sa nouvelle poitrine qu'elle avait dut se payer cher. Ses longs cheveux attachés en une queue de cheval haute, et un chewing-gum qu'elle mâchait trop vulgairement. Elle avait tout pour attirer le regard, évidement je l'ais remarqué comme mes quatre hommes. Parfois on aimait notre boulot pour ça, pour ce genre de rencontre et puis surtout parce-que nous aussi on attirait l'attention. Elle nous a vus, ou plutôt elle m'a repéré moi. Son sourire aux lèvres, son attitude aguicheuse tandis qu'elle parlait à son père. Elle s'est arrangée pour m'offrir une belle vue sur son sous-vêtement et m'allumer comme il fallait. J'aurais dus détourner les yeux, mais je suis un homme après tout. Le soir même j'attendais dans la rue sa sortie. Elle a semblé surprise mais très attirée par ce que je dégageais. Elle m'a posé des questions, sur ce que j'étais, sur ce qu'on voulait vraiment à son père. Ce genre de connerie qui me saoulait de raconter. On a rapidement finit dans le même lit tous les deux, et depuis ce jour on répète la scène inlassablement pour pouvoir un jour y donner du sens. Seulement je sais que ça n'en aura jamais. Madison, c'est un passe temps, un truc à quoi je me raccroche. Je n'espère rien d'elle, pas une relation, ni un semblant de vie normale. Elle m'apporte juste ce besoin d'affection que je cherche, cette brutalité pour dénouer mes nœuds et vider mon esprit. Elle n'est rien d'autre que ça, mais les autres du clan aiment dire qu'on forme un couple. Ils savent tous qu'elle est à moi, ça ne viendrait à l'esprit d'aucun d'entre eux de venir la draguer sous mes yeux ou tenter quoique ce soit. Le seul qui a essayé à finit avec les deux genoux pétés. Ça fait parti du jeu, j'ai fais d'elle ma propriété, et je défends toujours ce qui m'appartient. Si je ne le faisais pas, les autres la considéraient comme une moins que rien. Elle n'est pas sur un piédestal, elle n'est pas non plus importante, mais au moins personne ne lui cherche des emmerdes, et ça vaut aussi pour l'extérieur. Tout le monde sait qu'elle traine avec moi. Je suis comme une carte qui lui donne accès à la sécurité dans son petit quartier miteux.
Je mets du temps à me préparer, je tourne ci et là, je traine du pied, je trouve quelque chose à faire à la dernière minute. Je crois que je n'ais pas trop envie d'y aller. En réalité j'ai surtout peur de la croiser. Je me doute qu'elle y sera, c'est le but du jeu, de se montrer à ce genre de fête. On se réunit tous pour se voir, parler, rire ensemble et unir nos liens familiaux. Il arrive même que ceux de New York viennent nous rendre visite. Pour la courtoisie, ou alors pour contrôler comment vont les affaires. Je me sens déjà dépité à l'idée d'y mettre les pieds. J'ai pris ma douche, mais je suis toujours en pantalon avec mon verre de lait fraise à la main assit sur mon canapé. La nuit est déjà tombée, il se fait tard et je me redresse sur mon canapé, étale ma poudre et la renifle d'un geste habituel. Je pousse un soupir de bien être, laisse tomber ma tête en arrière et ferme les yeux. Evidement la première image que j'ai, c'est la sienne... toujours la sienne. Ses yeux brillants, son sourire radieux et ses fossettes qui creusent ses joues. Elle est si belle... et moi si minable. Pourquoi je suis partit au juste? Pour son bien, parce-que je suis un type qui pense aux autres? Bon sang, c'est ridicule, j'aurais dus être égoïste, si je l'avais été elle serait encore avec moi aujourd'hui. J'en viens à douter. Je ne sais plus désormais si c'était la bonne solution... est-ce qu'il se pourrait qu'elle m'en veuille? Je ne sais pas... je n'arrive plus à la reconnaitre. Elle a tellement changée... "Comme tout le monde..."..."Tiens t'es là toi? J'ai l'impression que ça fait des mois qu'on ne s'est pas vu.""C'est le cas..." Est-ce qu'il pense que je l'avais oublié? Jamais, tu ne le sais pas vrai? J'ai fais une erreur, mais j'ai tenté de me rattraper. Tu es toujours là, partout, et encore plus depuis que je suis de retour à San Francisco. Mais ça ne suffit peut-être pas... "Tu tournes en rond, t'en a pas marre?" Qu'est-ce qu'il me raconte? Il sait comment je suis, je n'arrive pas à passer outre ce qui me ronge et me torture. Je sui suis du genre à ressasser, à mouliner encore et encore... Il lâche un lourd soupir, visiblement je l'agace, je le vois à la façon dont sa mâchoire se crispe. Je me rends compte qu'il m'a manqué, comme à chaque fois. Je pensais qu'il m'avait laissé tomber..."C'est toi qui l'a fait..." merde Jun, ne me dis pas ça. Tu sais que je regrette de t'avoir mis de côté. J'aurais dut penser à toi, à ce que tu m'avais dis, à ces promesses qu'on s'était faite. Je suis désolé, tu le sais pas vrai? Il m'en veut... pour ces six mois, et pour cette nuit là où il a tenté de me dissuader. Je ne l'ais pas écouté, je n'en ais fais qu'à ma tête. De toute façon, il n'est qu'une image, qu'une hallucination que j'ai dans mes moments où je plane. C'est peut-être pour ça que je n'arrive pas à arrêter. Après mon départ c'est Jungney que je ne voyais... puis plus rien... Rien du tout jusqu'à ce soir. C'est fou c'est comme si il était là vraiment à mes côtés. J'arrive même à sentir son parfum, fort et poivré, mais à la fois doux... comme lui. Il déglutit, sa pomme d'Adam marquée semble coincer un nœud qui n'arrive pas à passer. Je suis inquiet, je déteste le voir ainsi... J'aimerais qu'il me parle, me dise ce qu'il a vraiment sur le cœur. "Arrête ça Il Nam. Tu sais bien que je ne le dirais pas..." Pourquoi? Depuis quand on ne se dit plus les choses? Je t'ais toujours tout confier, tout à toujours tout su de moi. Mais ça n'a pas l'air de l'émoustillé, il s'en fout, sa mâchoire ne se desserre pas, il reste si tendu que je commence à avoir des frissons. Je suis stone pas vrai? "Tu ne sais faire que ça. Fuir les problèmes." Est-ce que c'est un reproche? Ça m'en a tout à l'air, et pour la première fois depuis des mois il tourne la tête vers moi. Son regard est dur, sa bouche légèrement retroussée au coin. Je n'aime pas le voir comme ça, il m'observe comme quelqu'un qui n'aurait pas d'importance à ses yeux. Comme un étranger.... Il a raison, je le sais oui. Je passe mon temps à fuir parce-que ça me parait plus simple ainsi. Je suis un lâche... je l'ais toujours été. "C'est faux! Avant tu n'étais pas comme ça." Mais avant tu étais là. Et crois moi ça changeait beaucoup de choses. Avant je croyais à mes rêves, avant j'avais envie de continuer ma route. Je prenais mon destin en main... et avec elle aussi. Il détourne les yeux, inspire si fort qu'il s'en arracherait les poumons. J'ai envie de tendre ma main vers lui, mais je ne le fais pas. Parce-que j'ai trop peur qu'il me repousse, et puis à quoi bon? Je ne toucherais qu'un semblant de vide à mes côtés... Il ne dira rien, pas un mot de plus avant que son mirage ne se dissipe. Ma tête me tire, mes yeux sont lourds, j'aimerais dormir je crois, mais je ne peux pas. J'attends juste que ce sentiment de flottement me quitte avant de me lever. Je n'ais toujours pas appelé mon boss au fait... Tan pis, je crois que ça ne sera pas pour ce soir. Je bouge légèrement les épaules, penche la tête sur le côté, mon cou me parait plus tendu. C'est bizarre, je devrais avoir l'effet inverse mais j'ai tellement l'habitude de ces trucs, que ça a parfois des effets bizarre sur moi. J'esquisse un sourire en me redressant, tout en lorgnant sur la place à côté de moi. Elle est aussi vide que je le pensais, et mon appartement trop silencieux. Je jette un coup d'œil à l'heure, il est déjà minuit. Je grimace, puis me force à me lever pour aller dans ma chambre récupérer un haut. J'enfile le premier truc qui passe, ça a beau être simple ce débardeur coute une fortune. J'en suis réduis à ça désormais, dépenser pour des trucs de marques. J'attrape une ceinture, la met tandis que je descends l'escalier et renifle bruyamment. Je fourre mon débardeur dans mon pantalon à l'avant, et réajuste mes cheveux dans mon entrée. Est-ce que j'ai l'intention de me faire beau? Je ne dirais pas ça, je dirais juste que je compte avoir l'attitude qu'il faut point barre. Je prends mes clés, la seule chose de personnelle avant de filer prendre ma bagnole. Ça aussi c'est nouveau, une belle américaine comme je les aime. Elle est large, trop pour les rues de Séoul ça c'est certains, mais j'aime ça. Avec Jun on rêvait d'en avoir une rien qu'à nous, pas une qu'on s'amusait à voler pour aller faire un tour du côté de la plage. Je grimpe à bord, prend la route et me retrouve trop vite à la villa.
Comme je m'en doutais l'ambiance bat son plein. Je dois faire tâche dans le décor, mais je tente de m'y fondre dès mon apparition. On ne tarde pas à me repérer. Des grosses têtes que je connais, et d'autres moindres, mais qui font l'effort de ma saluer. J'en fais de même pour certains, puis les autres je les ignore, pour mon rôle, parce-que je suis au dessus d'eux alors pourquoi lui accorder de l'importance? Je m'avance vers le bar, vais me chercher un verre et attends accoudé. "Il Nam?!" Je tourne ma tête vers la droite pour apercevoir une silhouette familière se dessiner sous mes yeux. Pendant un court instant j'ai l'impression de le revoir lui à son âge, mais il suffit qu'il se mette à sourire pour que mon esprit revienne à la réalité. C'est Ya Dao, mon petit protéger si je peux l'appeler comme ça. J'ai prévu de le lancer pour la prochaine mission que j'ai à confier, il fera parti de mes hommes, c'est certain. "T'as pas l'âge pour boire toi!" Je le regarde au coin, un sourire amusé sur le visage. Il prend l'air gêné, mais il est juste intimidé. "Rien que ce soir !" Ouais c'est ça! Je disais pareil à son âge, sauf que j'avais déjà commencé quatre auparavant à toucher à toutes ces merdes d'alcool et de drogue. Je fais signe au serveur de me servir un verre de plus et lui tends avant de trinquer avec lui. On boit une longue gorgée, lui finit tout d'une traite. Surement pour me prouver quelque chose. Je le vois bien, il a envie de s'étouffer avec l'alcool qui le brûle. Il me fait rire, mais je reste stoïque et observe la salle. Je crois que mes yeux la cherche, mais je n'oserais jamais vraiment le dire... "An et Chen sont assit à l'une des tables du fond. Est-ce que tu... enfin je te le préviens si tu les cherchais." Ouais je le sais t'aimerais te joindre à eux et faire parti de la bande. Mais t'inquiète pas, ça arrivera bien assez tôt. Et à ce moment là tu regretteras. J'hausse les épaules, pas réellement persuadé que c'est ce que j'ai envie de faire maintenant. Alors je commande un second autre verre tandis qu'il me pose des questions sur la mission de L.A. ça je peux faire, ça me parait toujours plus simple que de la croiser ici... avec un peu de chance, elle sera déjà partie...
J’ai l’impression de perdre mon temps en restant ici, mais je suis incapable de partir. J’ai comme la sensation que je vais passer à côté de quelques choses si je pars. Comme si j’allais le rater, rater quelque chose d’important … alors je reste. J’ai finis par m’asseoir sur un bout de banquette que deux chinois m’avait libéré en s’écartant l’un de l’autre. Diem s’assit juste en face de moi et m’adressa un signe de tête. Je ne l’ai jamais vu comme ça. D’habitude il est toujours réservé, presque froid, distant. Il vit sa vie sans se soucier des autres, tout du moins c’était ce que je croyais jusqu’à ce soir. Tout le monde le connait et semble l’apprécier. Parler d’amitié dans ce genre de clan peut paraitre paradoxale, mais quand elles sont vraies, quand deux hommes deviennent des frères, c’est à la vie à la mort. C’est des amitiés sans pareil. Elles sont … parfaites. Je sais que Diem aurait tout fait pour son petit protégé, et il l’a fait, à sa façon. Il a préféré l’achever tout de suite que de le voir mourir dans ses bras lentement. Je revois encore le visage crispé du plus jeune quand il s’est pris la balle en plein cœur, j’entends encore le bruit résonner en écho dans le tunnel. J’aurais été incapable d’agir ainsi, mais c’était peut-être la seule véritable solution, peut-être que mon acharnement à vouloir sauver le plus jeune aurait finit par me tuer aussi. Diem considérait Hoàng comme un petit frère, mais il l’a tué, parce que c’était ce que voulait la situation. Il perdait trop de sang, il serait mort de toute façon, mais j’ai pu su analyser la situation aussi froidement. Comment est-ce que je pouvais laisser le jeune vietnamien mourir comme ça ? C’était dingue, impensable, quand quelques choses étaient encore possible, alors je tentais le tout pour le tout. Mais je devrais peut-être laisser tomber cette façon de penser sûrement trop … trop naïve. Lâcher prise, j’ai jamais su. Je ne sais pas pourquoi je m’obstine toujours autant. Je ne peux pas abandonner comme ça. Je finis souvent par me recroqueviller sur moi, au fond de mon lit, à pleurer et plus savoir quoi faire mais vient toujours un matin où je me relève et où je fonce. Droit devant moi. Je m’accroche à n’importe quoi et je m’y tiens … Quand Il Nam est partie j’ai passé six mois à agir comme une automate. Je faisais ce qu’on attendait de moi sans conscience, sans réfléchir à mes actes. J’ai obéis à Ru, j’ai fait ce qu’il attendait de moi. Parfois le pire. J’ai souillé mes mains, celle qu’Il Nam tentait toujours de protéger. Il refusait de me voir tuer un homme parce qu’il savait que je serais incapable de le supporter. Mais quand il est partit, tout à pris un nouveau sens. J’ai plus cherché à comprendre. Ce n’était plus des hommes en face de moi, c’était simplement des cibles. Des genres de trucs qui nous gênaient et qu’il fallait abattre. Appuyer sur la gâchette est devenu facile. Trop facile. Sans état d’âme je tuais ce qu’on me demandait de tuer. Puis je me suis réveillée. J’ai pris conscience de ce que je faisais, de l’horreur dans laquelle je baignais. J’étais devenue un monstre que je n’arrivais plus à regarder en face. Je me détestais, je me déteste aujourd’hui encore mais j’ai du prendre sur moi pour continuer. Parce qu’Il Nam n’était plus là pour faire le sale boulot à ma place, parce qu’il n’était même plus là quand je rentrais le soir en étant dévastée. Alors j’ai du apprendre à faire ce qu’on attendait de moi, les choses les plus indécentes et les plus dures. J’avais finis de jouer derrière mes claviers, maintenant j’étais sur le terrain et on ne pardonnait aucune erreur. Tue avant d’être tuée. C’était la devise, c’était ce que m’avait appris Ru. Je sais, au fond de moi, que je ne devrais pas l’écouter, que je devrais vivre ma vie comme je voudrais la vivre, mais si je veux avoir une chance de retrouver Il Nam, celui que j’aimais, il fallait d’abord que j’apprenne à survivre au sein du clan. Il fallait que je m’endurcisse et que je devienne plus forte, plus forte qu’un homme pour qu’ils acceptent de me donner ma place parmi eux. Le faire en Corée a été la chose la plus difficile qui soit mais ça a payé. Le big boss m’a remarqué et m’a fait venir jusqu’à lui. Je savais que je pourrais rejoindre Il Nam comme ça … mais j’étais incapable de me décider sur quoi faire en le voyant ; tenter de le reconquérir parce que je meurs d’amour pour ce mec ? Ou alors me venger et le détruire comme il m’a détruit ? Aujourd’hui encore je ne sais pas … alors j’oscille entre les deux. Je ris avec lui, je joue avec lui un jeu dangereux, je serais même prête à faire l’amour avec lui s’il me le demandait … mais à côté de ça je n’écoute jamais quand il parle, je lui balance des parfums au visage en le traitant de tous les noms. Je ne respecte jamais ses consignes et je n’en fais qu’à ma tête, comme si je voulais lui montrer que je ne lui appartenais plus … Pourtant c’est un chef maintenant, l’un des premiers paliers. Lui manquer de respect, c’est manquer de respect au clan. Je pourrais me faire engueuler – bien plus que de simples remontrances – et même pire. Mais je le fais. Parce que je suis partie en guerre contre lui. Je veux l’aimer, mais je ne peux pas lui pardonner pour ce qu’il m’a fait … J’aurais donné ma vie pour lui et lui … il l’a balayé d’un revers de manches comme si je n’avais plus aucunes importances. Il n’ose même pas m’affronter … j’ai l’air de l’ennuyer quand je suis là, il me fuit presque, pour pas se prendre la tête surement. Et je déteste cette façon qu’il a de me regarder. Je n’arrive pas à comprendre ce qu’il ressent. De la colère ? Mais pourquoi ? Parce que je suis là ? Parce que j’empiète sur ses plates bandes ? Je me sens si … rabaissée. J’étais sur son piédestal merde ! Maintenant je ne suis plus rien du tout pour lui … et bien sûre, je suis tellement conne que je me retrouve à cette soirée bidon avant la seule envie de le trouver. Je veux le voir, même quelques secondes. J’ai trop besoin de lui pour réussir à le détester. J’ai besoin de l’aimer pour la haïr et tout devient un foutoir monstre dans ma tête. Pourquoi tu me fais ça Il Nam ? Qu’est-ce que j’ai fait pour que tu t’acharnes comme ça ? Ou plutôt qu’est-ce que tu m’as fait pour que je m’acharne comme ça … ? Je sais que je devrais laisser tomber, passer à autre chose, penser à Jun et Jun Ah. Mais j’en suis incapable. Il Nam c’est … c’est tout. Comment est-ce que je suis supposé vivre sans ce tout ?
J’attrape un nouveau verre et le bois cul sec. Ils sont tous entrain de jouer à un jeu pour se saouler un peu plus vite mais ça ne m’intéresse pas. Je déteste boire, parce que je finis toujours par ne plus avoir l’esprit assez clair. Diem se penche vers moi et me demande si je veux danser. Franchement ? Non. J’ai juste envie de m’enfoncer dans cette banquette en attendant qu’Il Nam débarque et m’emmène loin d’ici. J’ai juste envie de rentrer chez moi je crois, parce que rêver ne servirait à rien. Il ne viendra pas me trouver, il ne doit même pas me chercher. Je m’excuse au près des garçons et m’éclipse rapidement à la recherche des toilettes. J’ai besoin d’être seule quelques instants. J’ai jamais été très à l’aise avec les foules. Et vu que je passe la majorité de mon temps seule, j’ai l’impression d’étouffer. J’inspire doucement en gravissant les marches de cet escalier. Arrivée à l’étage il faut maintenant que je trouve la salle de bain. J’ouvre les portes une à une, tombant parfois sur des membres du clan profitant de la compagnie des prostituées … Je ne suis pas gênée en voyant ça, je suis surtout dégoûtée, mais je continue mon chemin comme si de rien n’était. Il Nam a déjà couché avec une prostituée ? Et après moi … ? A-t-il connu d’autres filles ?! Cette simple idée me tord le cœur et je chasse bien vite les images d’Il Nam et d’une autre fille au pieu … Parce que c’est un homme, parce que je les connais, parce que je sais de quoi il est capable. Cette blondasse qu’il sautait juste avant de me rencontrer … Pourquoi en deux ans il serait resté sage ? Je trouve enfin la salle de bain et claque la porte derrière moi pour m’obligée à oublier cette idée. Je veux pas … Non, c’est clair, je ne veux pas qu’il est connu quelqu’un d’autre, plusieurs même … ou une seule. Je n’ai aimé que lui, il n’y a que lui qui m’ait touché, mais tout ça semble tout d’un coup bien ridicule. Je me regarde dans le miroir. Evidement qu’il a du aller voir ailleurs ; il a du aller trouver des femmes plus … plus femmes. Je pensais pouvoir le séduire avec ma barrette sur la tête. J’ai l’air d’avoir 15 ans. J’ai mit une belle robe sexy et des chaussures à tomber, mais je suis là, avec ma coiffure d’écolière trop sage. C’est comme si j’étais une enfant qui essaye les fringues de sa mère. Je veux faire grande, mais je suis ridicule. « T’es pathétique ma grande ! » lançais-je à mon reflet. Je défais ma pince et penche la tête en avant pour donner un peu de volume à mes cheveux. Puis je rejette la tête en arrière tout en faisant glisser mes doigts histoire de faire quelques choses de ses cheveux. J’agite le bout de mes doigts et observe mon reflet. Ça me donne un petit coté plus … sauvage. Ca c’est déjà mieux. Je relève ma jupe et clips ma barrette sur le tissu de la culotte. J’aurais pu le glisser dans mon soutient gorge mais le push up ne me laisse pas beaucoup de place. Je remonte mes seins d’ailleurs, histoire de les gonfler un peu plus eux aussi. Les robes bustiers c’est jolie mais c’est un enfer à garder en place. Je suis là, dans cette salle de bain presque trop luxueuse pour moi, à tenter de me faire belle. De me rendre plus femmes par pur jalousie parce que j’imagine Il Nam coucher avec une autre … C’est quoi le plus pathétique dans tout ça ? Je me regarde dans le miroir et finit par sortir de là. Quand je descends l’escalier je ne peux pas m’empêcher de regarder partout autour de moi. Je veux le voir, je veux le trouver. Il me manque … et même si je sais que je vais l’ignorer et faire semblant de ne pas le voir ca valait quand même le coup … Je ne sais pas à quel jeu étrange je jouais mais je savais que je ferais tout pour ne pas perdre ce soir. J’entrais à nouveau dans la salle où tout le monde dansait. Si j’avais oublié où je me trouvais la musique me rappelais bien que j’étais au USA … Ils avaient beau être tous en majorité chinois, ils n’en restaient pas moins américains. Et les musiques que crachaient les baffles me donnaient l’impression de vivre dans une série américaine … Je fendais la foule de danseur sans chercher à partager leur euphorie … Je crois que je vais juste me contenter de rester assise et boire. Qui sait j’arriverais peut-être à oublier le coréen pour quelques heures … Mon plan me paraissait tellement parfait avant que je ne le vois avancer parmi les danseurs. Je ne sais même pas comment j’ai fait pour le voir … Mais quand mon regard s’est posé sur lui … merde je n’ai vu que lui … Il est beau … Si beau … J’en ai perdu la notion du temps. Je suis simplement resté là à le regarder parler avec Ya Dao. Regarde moi Il Nam … s’il te plaît … An et Chen passe à côté de moi, ils sont comme deux siamois ces deux là. Ils sont toujours ensemble. Avec le temps ils ont finit par être comme deux frères et je vois bien la fierté dans la prunelle de chacun quand il parle de l’autre. Ils sont proche, très proches et quand ils se tournent vers moi je vois leur sourire espiègle sur les lèvres. Je ne sais pas ce qu’ils ont prévu de faire mais je sais que quelque chose se trame dans leur petite tête. Diem s’approche de moi et glisse ses mains sur mes hanches. Il sent l’alcool. C’est pas que je déteste ça, c’est juste que je n’aime pas cette odeur. C’est trop âcre pour moi. Et ça me rappelle de trop mauvais souvenir. L’homme de l’orphelinat puait à des kilomètres et on pouvait devenir saoul rien qu’en restant dans son sillon … Je repousse le vietnamien qui maintient sa prise. Il me fait tourner vers lui et murmure à mon oreille. « Danse … avec moi. » Mais je n’en ai pas envie. Pas du tout même. Alors je cherche ce que j’aurais pu lui dire … trouver une excuse bidon pour l’envoyer chier. Je lève vers lui un regard charmeur et lui dit « Tu veux t’amuser … ? Parce que j’ai oublié quelques pilules magiques dans ma voiture … » Je ne me drogue pas, et j’ai encore moins de voiture. Mais ça il n’est pas censé le savoir. Il se recule. Intrigué, et je me demande pendant un instant s’il touche à ce genre de merde. « Tu peux aller les chercher pour moi ? Un peu plus bas dans la rue. » Je papillonne des yeux, lui donne une marque de voiture bidon et lui précise que j’ai laissé ouvert … Il acquiesce et s’éloigne déjà. Pour ma part je me suis cachée parmi les danseurs, je n’ai pas envie qu’Il Nam ne me remarque tout de suite. Ya Dao lui montre je ne sais qui au bar, une fille je crois. Le jeune homme à l’air de baver sur la plastique vulgaire de la jeune femme … Je sais déjà que si il l’a veut, il l’aura … Mais lui qui manie des 9mm comme un pro se retrouve désarmée devant le corps d’une femme … Et cette innocence me fait sourire …
La musique devient soudain plus lente, plus langoureuse. Une musique que je reconnais tout de suite. Jun Ah est fan de cet homme, moi je le trouvais presque bizarre et assez spéciale … Mais elle lui trouvait un charme que je ne comprenais pas. Elle rêvait de le voir en concert. Elle pouvait passer des heures à chanter ses chanson avec son accent horrible … Elle rappait si mal, mais elle avait le flow c’était sans doute tout ce qu’on lui demandait … Elle me disait même que si un jour, un homme devait lui faire une déclaration, il devrait si prendre avec autant de poigne que Lil Wayne ; Je crois qu’elle s’en foutait qu’un mec la traite comme une pute, si il était sincère avec elle, elle trouverait ça torride … Ca me faisait toujours rire, et je ne saisissais jamais l’engouement qu’elle éprouvait pour ce mec, mais il lui donnait de petites étoiles dans les yeux qui la rendait craquante. Tous les couples qui se trouvaient autour de moi se collèrent et se mirent à danser de façon si … sensuelle que s’en était presque indécent. Et j’y vu là un signe … Je fis gonfler mes cheveux et me faufila entre ses paires, juste pour trouver le point de mire, le mieux pour qu’Il Nam ne rate rien de ce que j’allais lui offrir. Il n’y avait pas que des couples, mais les filles qui dansaient entre elles, et le reste de ces hommes ne m’intéressaient pas ; moi le seul que je voulais c’était cet homme qui me faisait face. Il était loin, trop loin à mon goût mais je sais qu’il me remarquera … je commence doucement à onduler des hanches, je me sentais nerveuse mais plus je dansais et plus j’oubliais tout ce qui m’entourait … Je l’ai repéré, et je ferais tout pour que ses yeux ne regardent que moi … Mon bassin ondulait doucement, presque trop religieusement alors que mes mains s’étaient mises à caresser mon ventre puis remonte doucement jusque dans le creux de mon cou. Je fais semblant de ne pas le voir, je danse juste … et plus les minutes défilent et plus je prends en confiance en moi … Je sais que je peux le rendre fou … J’ai toujours su le faire … Mais à côté de moi il y avait tellement de plastique de rêve que je pourrais douter de moi … Mais devinez qui connait Il Nam par cœur … Je sais ce qu’il aime chez une femme, et mes yeux de biches sont mon atout. J’ai toujours été très expressive avec mon regard. J’ondule avec plus de sensualité mes hanches, je monte mes bras au dessus de ma tête et je tourne, doucement dos à lui … Je l’imagine recevant mes coups de bassins … ceux qu’il adorait que je lui donne quand je le chevauchais … Je ramène tous mes cheveux d’un seul côté de mon cou et lève enfin mon regard brillant et noir vers lui. Je le regarde si intensément qu’il ne peut pas m’ignorer … Quand je sens son regard sur moi c’est tout mon corps qui s’embrase. J’ai chaud et ça doit se voir. Ma longue chevelure noir bouge au rythme de mon corps, caressant juste par effleurement mon bassin. Je laissais même quelques mèches se coller à mes tempes. Si Il Nam ne réagit pas, je sais que je surprends plusieurs regards sur moi. Des regards lourds, insistant, des regards intenses qui suivent chacune de mes courbes. Je ne suis peut-être pas foutue avec une paire d’obus et des fesses de la taille des USA mais je sais comment bouger mon corps pour le rendre harmonieux. Chaque fois que je dansais pour lui IL Nam devenait fou … Ce soir je ne retirais pas ma robe mais Il Nam sait ce qu’il y a en dessous … Il sait que la façon dont j’ondule du bassin n’est rien face à ce que je sais faire … Je donne des petits à-coups pour casser le rythme de mes hanches et reprends avec des mouvements plus ample, plus aguicheur … Je suis face à Il Nam, je lui offre cette vision presque érotique de mon visage, les yeux mi clos, les lèvres entr’ouvertes, et ce plaisir qui se lit sur mon visage. Ma tête légèrement rejeté en arrière je glisse mes mains le long se mon corps, sur mon ventre, comme si je voulais montrer à tous où je prenais feu. Je glissais mes deux paumes jusque sur mon entrejambe et m’amusait à mordiller ma lèvre inférieure tout en frôlant mon épaule de mes joues … Ma respiration haletante était indécente ; je respirais et puais la luxure à des kilomètres … Quand je rouvrais les yeux et que je croisais ceux d’Il Nam, je savais que j’avais ce regard de braise. Celui que je lui réservais chaque fois j’avais envie de lui … Il le connaissait ce regard, il savait ce qu’il voulait dire, et ce qui l’attendait s’il approchait juste assez. Je pivotais sur moi-même, faisant voler mes cheveux et mon parfum autour de moi, mes hanches se bougeait à en faire tourner des têtes. Ma poitrine savait comment faire de petits cercles pour le rendre fou. Je laissais mes doigts frôler ma peau fine. Je m’allumais moi-même. Un couple me bouscula sans faire exprès et l’homme me renversa un peu d’alcool sur ma poitrine. Au lieu de m’énerver je me suis juste mise à rire. Ils sont partit et j’ai continué de danser. Face à Il Nam je savais que ce je m’apprêtais à faire aller le rendre fou … Et ça serait comme un test … Je saurais si je suis toujours capable d’avoir un peu d’emprise sur lui … Je fis glisser mon index sur ma clavicule mouillée et le porta à mes lèvres en plantant mon regard dans celui du jeune coréen. Je le suçotais, laissant une petite flamme lubrique s’allumer dans mon regard. Ça avait goût de vodka, et un peu de sueur salé mélangé. Le souvenir de nos deux corps unis me revint en mémoire, et surtout, ces fois où je ne pouvais m’empêcher de goûter à sa peau … Je dévorais son cou de baisers en ondulant toujours plus fortement mon bassin contre le sien. Il me rendait folle et je savais bien lui rendre … De retour à la réalité je laissais échapper un soupir en me mettant à nouveau dos à lui … Je l’attirais tout en lui faisant comprendre que je m’en moquais de lui … Mais il savait que ce n’était pas vrai. Pas vrai Il Nam ? Tu sais que je danse rien que pour toi … Tu te fou du reste des gens, tu te fou de savoir que d’autres pétasses pourrait t’allumer. Les autres mecs te rendent jaloux à baver sur moi comme ça ? Diem entre dans la pièce, il me repère bien vite. Il se poste à côté de toi sans te voir, il est hypnotisé lui aussi … Sans parler de Ya Dao. Son regard n’a plus rien d’innocent et si il n’y avait pas aussi peu de lumière j’aurais juré le voir rougir … Mais tu le sais que je ne veux que toi Il Nam … Et que si je bouge aussi effrontément en caressant mon corps c’est juste pour t’attirer à moi … C’est plus facile que de venir te saluer ou que de t’ignorer … J’avais tort, ce soir je serais incapable de t’ignorer Il Nam et je voulais que tu ne regardes que moi … Regarde comme je danse spécialement pour toi. Les autres je m’en fou. Je te veux juste toi … rien que toi …
"Woh!" Son exclamation m'a sortie de mes pensées, mon verre encore à la main je tourne la tête vers Ya Dao pour apercevoir ce qu'il regarde. A première vu il s'agit d'une femme. Elle a au moins sept ans de plus que lui. Le chinois est un gamin, mais je sais mieux que personne qu'en faisant parti d'un gang on n'a plus vraiment d'âge. C'est comme si d'un coup on devenait simplement le membre de quelque chose. On a plus de personnalité non plus, plus rien qui nous distingue vraiment. On fait parti d'un tout, alors l'âge ne compte pas. J'ai tiré pour la première fois à douze ans, gouter le gout de la chair à quatorze et touché mon premier rail du coc' dans la foulée. Je ne suis personne pour lui dire qu'il ne devrait pas. Au contraire je le trouve amusant à détourner les yeux. Je crois qu'elle nous a remarqués. Elle nous observe, jette un coup d'œil dans la direction de Ya Dao, puis lève le regard vers moi. Elle est belle, mais totalement refaite. Sa plastique est parfaite, des fesses rebondies presque à outrance, une poitrine large et bien rebondie. De toute évidence les hommes qui passent la nuit avec elle, doivent en avoir pour leur grade. Je ne sais pas si le chinois pense à ça en la regardant. Pour dire vrai Ya Dao est le genre de type qui veut jouer les durs mais qui n'y connait pas grand chose. C'est un novice dans certain domaine. Si jusque là j'arrive à la tenir à l'écart de certains travers du gang, je sais que pour les femmes je n'aurais jamais mon mot à dire. S'il voulait mon avis... je lui dirais qu'il mérite mieux. Une fille bien qui voudrait le faire sortir de ce trou. Tu sais... c'est possible. Il suffit de vouloir et d'y croire. J'en suis la preuve, mais moi je suis un lâche. J'aimerais qu'il ne fasse pas la même bêtise que moi. C'est con à dire, mais l'amour ça existe. Derrière ces murs qui puent le fric, la vengeance et le pouvoir, on peut trouver un monde meilleur. Celui de la luxure n'est pas le bon non plus. C'est ça qu'il veut, faire comme dans ces clips qu'on adore mater à la télé? Le seul problème c'est que nous on ne fait pas semblant de jouer aux gangsters. J'ai toujours trouvé ça drôle avec Jun. On se moquait de ces types qui avaient fait un mois de prison pour faire parti de la grande famille du rap. On trouvait ça débile, nous on savait ce que c'était. Et de loin on méritait une meilleure place sur la grande marche des bad boys. Ce n'est pas pour quelques billets volés dans une boulangerie qu'on peut s'auto-convertir en mauvais garçon. Nous on l'était ! On avait déjà du sang sur les mains... enfin Jun en avait. C'était toujours lui qui prenait les devant pour ne pas que j'ai à subir ça. C'est vrai, il le savait... jamais je ne supporterais. Et il avait raison! J'avais trop de conscience moi, trop de cœur par rapport à certains. Je voudrais que Ya Dao reste lui, je voudrais qu'il soit humain. C'est égoïste? Je le sais, mais je me jure que je ferais tout pour le préserver encore autant que je peux. Un petit sourire au coin des lèvres, je viens cogner mon épaule contre la sienne avant de baisser les yeux vers lui "Vas-y! Va la voir." Waouh! Le regard qu'il me lance n'a rien d'encourageant. Je peux sentir tout le stresse qui parcours son corps subitement. Il se crispe, cherche de quoi détourner son attention en attrapant son verre et le finissant d'une grande gorgée. "Hey doucement gamin tu vas finir par dormir sur le trottoir." C'est vrai, je ne voudrais pas qu'il fasse n'importe quoi non plus. Il me fait rire, mais il m'inquiète aussi. Certain dirait qu'il n'a pas les épaules pour ce métier, mais Ya Dao est tellement différent quand il tient une arme en main. Il est l'une des meilleures recrues qu'on a eut cette année. Je connais deux boss qui le voudrait, mais ils savent que j'ai déjà jeté mon dévolu sur lui. Je finis mon verre, redresse la tête en direction de la fille qui nous regarde toujours. Il faut que je bouge, que je fasse un truc pour lui. Elle lui plait, ça crève les yeux. Seulement je ne sais pas à quoi il s'attend. Juste une nuit ou autre chose? Ya Dao est quel genre de mec? "Hum... t'as pas de petite amie à l'extérieur?" C'est vrai la plupart des mecs on les voit trainer avec des filles, lui... je ne le souviens pas l'avoir déjà vu accompagné à une des soirées. "Hein? Ah non non. J'ai pas le temps pour ça. Je dois m'entrainer dur et puis je..." Je quoi? Tu me cherches des excuses bidon là. Jun et moi on passait notre temps à s'entrainer, mais on avait des moments de libre pour s'envoyer en l'air avec les prostituées du coin. C'était notre sortie du soir quand on était gamin. Je ne dis pas vouloir qu'il fasse pareil. "Toi tu dois en avoir tout un tas en dehors de Madi!" Un large sourire apparait sur son visage en même temps que mon verre de téquila vient cogner sur mes doigts. Je me saisis du récipient, me tourne vers le bar pour attraper le citron avant d'esquisser un sourire amusé. Si il savait... ouais des filles y'en a des tas c'est vrai. C'est l'effet badboy qui fait ça. Mais il serait déçu si je lui disais que je ne suis l'homme que d'une seule. Et le pire? Le pire c'est que ce n'est même pas Madi. Je ne vais pas mentir, je n'ais pas toujours été très fidèle avec elle. Au départ on n'était pas parti sur une relation exclusive mais au fil du temps je crois que j'ai finis par me lasser. Parce-que le sexe ne m'attire pas autant que ça maintenant. J'ai ce qu'il faut, de quoi prend mon pied de temps en temps et j'en reste là. C'est toujours excitant au début, mais je crois qu'en commençant aussi jeune j'ai vite fait le tour de la question. Ouais... enfin c'est ce que j'aimerais lui dire pour qu'il me croit. Mais je sais que je mens ! La vérité c'est que le sexe n'est pas intéressant quand on ne ressent rien. Etre une coquille vide c'est lassant, ça ne fait rien, ça se répète et ça ressemble. Quand on a des sentiments c'est tellement puissant que ça vous cloue sur place. C'est comme mourir un peu plus vite, mais en vivant sa vie à fond. Je ne regrettais jamais ces moments là avec Jungney... au contraire, aujourd'hui ils me manquent. Pas seulement pour ce que c'était, mais pour tout ce que ça représentait. J'aimerais lui dire que j'ai déjà une fille... non en fait LA fille. Celle qui te fait voir les étoiles alors que tu ne les regardais plus, celle qui fait battre ton coeur alors qu'il s'était arrêté, celle qui te donne envie de bouffer le monde pour qu'il t'appartienne.
Je me retourne à nouveau pour m'appuyer sur le bar, j'ai mon verre en main, mon citron et j'aimerais pouvoir boire ce truc quand les premières note de musique d'un son que j'adore se mettent à retentir. Ça c'est mon truc ! Lil Wayne c'est le mec insupportable dans toute sa splendeur. Tout le monde pourrait le détester, mais la vérité c'est que c'est un génie. J'ai toujours adoré, j'ai eut du mal à le réécouter quand Jun est parti... depuis mon retour à San Francisco, je m'amuse à aller le voir pour lui faire écouter tout ce qu'il a raté. Je fais mes commentaires, lui dit ce qu'il aurait aimé. Comme toujours je nous voyais mettre le son à fond dans notre appartement, lui et son éternel bandana autour du poignet. On trainerait chez nous, en boxer comme la plupart du temps et on mimerait les paroles. Je me souviens d'un matin où il se servait du lait. Sa moue presque innocente au visage, avant qu'il ne parle de "pussy" avec autant d'insolence que Lil Wayne le faisait. J'aimais ces moments là ! C'était notre truc à nous. On se foutait de ce qui nous attendait dehors, on aimait tellement être ces gamins chanceux qu'on croyait être à l'époque. J'hoche un peu la tête, me met à sourire d'un air suffisant alors que Ya Dao me dit adorer ce son. Quand je dis que ce gamin est parfait! Je me décide à prendre mon verre, le fait cogner contre le bois du bar et le fait filer d'une traite au fond de ma gorge. Le citron sur mes lèvres, je sens l'acidité se mêler à l'alcool pour un mélange énergisant et euphorisant. C'est presque aussi bon qu'un rail de coc'. "Un autre !... Non deux!" Je lance un regard complice à Ya Dao, puis laisse le verre arriver à mes mains. Je suis trop grisé par cette musique, il faut que je bouge d'ici. C'est surement pour cette raison que je me tourne à nouveau vers la foule. A la recherche d'un coin d'abord, mais rapidement mes yeux sont attirés par une silhouette qui se détache de toute. Mon regard rivé sur elle, j'ai du mal à voir qu'il s'agit "d'elle". Au départ je crois surement à un mirage, mais je la reconnaitrais entre toute. Même aveugle je serais capable de redessiner ses courbes... Je la connais par coeur, ces cheveux bruns sauvages, ces yeux félins... Mon souffle se coupe, je suis immobile les deux coudes appuyés sur le rebord du bar et je la dévore des yeux. Sans honte! Sans craindre qu'elle me voit. Parce-que je suis persuadé que c'était ce qu'elle voulait. Cette façon qu'elle a d'onduler ses hanches, de toucher son corps... c'est un appel. Un signal qu'elle tire, une sirène qu'elle voudrait dont je me souvienne. Mais bordel Jungney ! Est-ce que tu crois que j'ai pu oublier? Elle est magnifique, son image est comme un mirage parmi une foule d'inconnus. Je la vois bouger, comme au ralenti, comme si je pouvais lire et suivre chacun de ses mouvements. Je suis envouté... hypnotisé par ses gestes langoureux et sensuels. Et je me remets à penser à elle, nous... ces danses qu'elle me faisait. Il lui arrivait parfois de m'attendre rien que pour ça, de restée éveillée pour qu'elle m'offre ce genre de spectacle, ces moments qui n'appartenaient qu'à nous. Elle devenait plus féminine, plus sure de sa féminité à mes côtés et j'adorais ça. Ses atouts elle avait toujours sur s'en servir mais avec moi ils prenaient tout un sens. On avait besoin de rien, un simple regard nous suffisait. Quand nos yeux se captaient, on savait ce qu'on voulait tous les deux, on regardait dans la même direction. On en avait toujours envie au même moment, elle et moi on était pareil, avec les mêmes besoins, les mêmes sentiments. J'ai l'impression de suffoqué, la chaleur qu'elle dégage me parvient comme un énorme courant d'air chaud. Ça me brûle les yeux, le nez et les poumons, mais bordel que c'est bon. Je ne sais plus si Ya Dao me parle, je crois même que Diem nous a rejoins, mais je ne peux pas détourner le regard de ce qu'elle m'offre. Je le sais... c'est pour moi et ça me rend dingue de savoir que d'autres hommes peuvent la voir. Nos regards se croisent, je ne bouge pas, je reste à l'observer. Je n'ais pas peur qu'elle me voit, au contraire... Je suis comme un aimant, éternellement attiré vers elle. La drogue et l'alcool ne sont en rien responsables de l'état dans lequel elle me met. Je suis grisé, électrisé par cette femme qui était la mienne. Bordel ! J'aime croire qu'elle l'est encore. C'est la mienne, elle est à moi, elle l'a toujours été. Pourquoi est-ce que ça changerait? Parce-que je suis parti me crie une petite voix au fond de moi. Mais je ne l'écoute pas! Je n'écoute que celle qui vient de mes tripes, celle qui est en train de me retourner l'estomac à mesure que je la regarde. Mon cœur s'emballe, ma respiration est haletante. Je serre les dents, je crois que je pourrais essayer de me raisonner. Sans rien dire je me détache du bar, mon verre encore à la main, je ne la quitte pas des yeux tandis que j'avance pour me fendre la foule. Je veux la rejoindre, je ne me cache même pas, mes yeux la dévorent, ils ne veulent qu'elle, ils ne voient qu'elle. Je me fous qu'on me voit, je me fiche que les autres savent à quel jeu dangereux je vais jouer avec elle. Cette femme est à moi ! Je ne laisserais personne d'autre capter ces signaux qu'elle envoi. Ils m'appartiennent tout comme elle. Je me fraie mon chemin, lentement, presque trop. Je m'inflige une torture, des coups violents alors que ma tête me dit de me précipiter vers elle. Mais je suis en train de jouer, je réponds à ce qu'elle m'a envoyé avec la même ferveur. C'est douloureux de la voir se déhancher sur ces sons, ça me fait souffrir de la voir si inaccessible. Je ne sais même pas si en la touchant je pourrais dire que j'ai réussi à l'atteindre. Je l'espère, parce qu'à chacun de mes pas je laisse tomber une barrière. Celle qu'elle a déjà fait tomber à de nombreuse reprise. Je ne suis pas loin, il ne me reste que deux mètres avant de l'atteindre, une dernière silhouette s'immisce entre nous, mais quand elle disparait je suis encore là, cette fois-ci plus proche. Plus rien ne peut me séparer d'elle, c'est à moi de faire le dernier pas, celui que je devrais m'interdire de franchir.
Mais je m'en fous, je ne pense plus à rien... Je garde mes yeux rivés dans les siens tandis que je tourne doucement autour d'elle. Je crois qu'elle peut lire mes intentions, qu'elle peut même deviner l'état dans lequel je me trouve. C'est sa faute, elle l'a fait exprès, et je suis un pantin qui lui répond. Je n’ais pas envie de regarder ailleurs… je veux qu’elle le voit, que je suis hypnotisé, que c’est elle que je veux. Je me glisse habilement derrière elle, pose une main sur sa taille et vient coller mon torse à son dos. Ce simple contact me fait frissonner, pourtant j’ai l’impression qu’il fait chaud ici. L’air m’étouffe, mais je n’ais pas envie de pouvoir respirer au contraire, j’aimerais pouvoir en manquer si c’est pour être contre elle. Au départ je reste encore à l’écart, je sonde son attitude, tente de suivre ses mouvements de mes yeux gourmands. Putain ! Je n’arrive pas à croire ce que je suis en train de faire. Je suis tellement proche d’elle, ça me parait insensé encore plus quand j’ose venir l’attirer contre moi pour pouvoir coller mon bassin à ses fesses. Je ne sais pas ce qui se passe, je ne sais pas ce que je fous à être aussi faible. Pourquoi je ne suis pas resté au bar bon sang ? Je le sais… je m’attire les emmerdes. Ça a toujours été comme ça avec elle. J’aimerais être plus fort pour tout avouer, avoir assez de cran pour la repousser mais je n’y arrive pas. Il suffit que je la sente se mouvoir contre moi pour que mon esprit me porte défaut. C’est ma dose ! Celle qui m’a manqué pendant deux longues années. La seule dont j’avais véritablement besoin, la cocaïne et même l’héroïne font pâle figure face à Jungney. Cette fille m’a toujours rendu dingue, et ces deux années sans elles n’ont finalement rien changé. Je tente de repenser à la dernière fois qu’on s’est quitté, à cette colère qui m’a envahie. J’ai été pathétique, j’ai cru pouvoir me débarrasser de tout, mais le lendemain matin j’ai tout ramassé pitoyable et dégouté de voir que j’étais encore seul. Peut-être que c’est ça… peut-être que je n’ais plus envie de me battre. Je n’en sais rien, je perds pieds, je ferme les yeux tandis que je viens enfouir mon visage dans ses cheveux. Ici son parfum est encore plus oppressant, j’ai l’impression que je vais m’écrouler sous le choc, mais c’est tellement bon que je me laisse guider. Je regrette d’avoir ce satané verre entre les mains, il m’empêche de pouvoir la toucher comme je voudrais. Sans m’en rendre compte j’ai commencé à suivre ses mouvements, lentement, tellement que ça pourrait en être douloureux. Mais je trouve au contraire que c’est bon, agréable… ça me met en transe doucement. Je sens mon esprit s’égarer, alors que je porte mon verre à mes lèvres. Je reste toujours près d’elle, je crois même que mes doigts viennent la serre davantage contre mon bassin qui bouge au rythme langoureux de la musique. Je ne suis pas le meilleur danseur qui soit, mais j’ai toujours su trouvé le bon rythme, les temps ça me connait. Alors je me laisse guider, sans réfléchir j’agis comme j’en ais envie. Je porte mes yeux rapidement sur mon verre que je viens boire d’une traite. C’est fort, encore plus que tout à l’heure, je sens l’alcool se frayer un chemin à l’intérieur de moi. Ça me mettrait presque mal à l’aise, pourtant je me sens juste un peu plus fort. Plus puissant avec ces choses dans mon corps. J’ai un coup de chaud, mon cœur rate un battement avant que je vienne jeter le verre au sol. Il se brise, dans un éclat sourd que personne ne semble percevoir. Cette foule est autant grisée que je dois l’être, mais j’ai l’impression d’être emporté ailleurs. Encore plus loin que cette piste de danse. Je ne pense plus à rien, seulement à Jungney et son corps contre le mien… Je tourne mon visage vers elle, et pendant qu’elle continue à bouger, je viens lui dégager son cou à l’endroit de son long tatouage. Il est si bien placé… il suit ses lignes à la perfection, je dirais même qu’il les souligne pour la mettre en valeur. Elle et moi, on a toujours eut une passion inconsidérée pour les tatouages. J’avais adoré les découvrir, les parcourir de mes mains et les embrasser… je me rends compte que depuis la Corée elle en a de nouveau, et mon esprit divague à la découverte de ceux qu’elle pourrait avoir. Ils sont plus discret que les miens, depuis deux ans je m’en suis fais des tas. C’est ma façon à moi d’extérioriser ce que je ressens, j’en ais besoin… depuis qu’on s’est vu je m’en suis refais un au niveau du cou. Il fallait, parce-que je suis paumé… ça m’aide je crois, c’est aussi un moyen de me souvenir de ce qui compte ou comptait. Comme cette date… c’est Jungney, c’est moi. C’est la femme que j’aimais et qui semble aujourd’hui avoir disparue. Pourtant celle entre mes bras me rend dingue… Je tiens sa chevelure éloignée de sa peau, assez pour y avoir accès. De mon autre main, je viens presser le morceau de citron que j’avais encore, juste quelques gouttes le long de son cou. Le liquide coule rapidement sur sa jugulaire. J’ai l’air d’un prédateur qui s’apprête à se jeter sur sa proie, mais je crois que c’est ce que je suis quand je suis dans cet état là. Je n’ais rien d’accueillant, je suis dangereux, menaçant… Je bouffe la vie comme elle me dévore ! Je n’ais aucun sourire, j’ai juste le regard rivé sur sa peau nue, je laisse encore couler quelques gouttes avant de venir subitement poser ma bouche dessus. Je tente de les récupérer, juste du bout des lèvres mais ce n’est pas assez, alors je préfère laisser ma langue lécher son cou. C’est surement sale oui, ça n’a rien d’anodin, en fait je commence à me noyer dans cette atmosphère luxuriante. Je me laisse juste porter par le courant, et j’avale ce qu’on me donne. En l’occurrence ce qu’elle m’offre c’est une partie de sa peau ou plutôt je devrais dire que c’est moi qui suis allé le chercher. J’en profite, je fais durer mon geste plus que de raison. Ma langue suis parfaitement la courbe de son cou, je suis partie du bas de son épaule pour remonter jusqu’à son oreille où je viens laisser mourir mon souffle dans son creux. Je le fais exprès, je mesure mon geste pour la mettre dans le même état que moi. Je n’ais pas parlé, j’ai pourtant un tas de choses à lui dire. Seulement ça gâcherait tout, je ne veux pas… je n’ais rien à te dire ce soir Jungney. Je veux juste me perdre… je veux juste la sentir contre moi. J’inspire son parfum, à outrance, sans me cacher je prends une grande inspiration avant de laisser mes mains trouver ses hanches pour suivre ses mouvements. J’aimerais qu’elle me regarde, qu’elle voit que je suis en train de devenir fou. Mais je n’ais pas cette force… je subis, je vis simplement.
Je reste quelques secondes à presser mon bassin contre elle avant de faire remonter l’une de mes mains jusqu’à ses côtes. Puis comme un mauvais signe du destin, ce sont les premières notes de Lolipop que j’entends s’élever autour de nous. Est-ce que je devrais voir ça comme quelque chose de favorable ? Je n’en sais rien, mais je crois que ça me fait sourire. Mes doigts trouvent le chemin jusqu’à sa mâchoire, je m’en saisi pour l’obliger à pencher la tête vers moi. Mon visage proche du sien, je viens coller mon front contre elle avant de lui chantonner les paroles qu’elle et moi on connait par cœur « She lick me like a lolipop… » je devrais avoir honte ? Oh non, pas avec elle. C’est sur cette musique que les choses ont commencées à changer… elle et moi c’était tellement fort ce soir là. Je ne sais pas si je tente de revivre dans le passé, mais c’est lui qui vient toquer à ma porte. Je ne fais que l’ouvrir, parce-que je n’ais pas la force de le repousser… Elle m’a tellement manqué… ma princesse à moi, celle que je voulais sauver et garder égoïstement pour moi. Je l’aime encore, c’est indéniable… mais je ne sais pas à quel jeu je joue. De mes dents je viens mordiller sa joue, tout en gardant une main ferme sur son visage pour la maintenir vers moi. Je me doute que la position ne doit pas être confortable pour elle, mais je suis loin d’y prêter attention. J’aime la sentir contre moi, j’aime me souvenir de ces moments… de cette soirée… ses mouvements lents et langoureux, font monter mon sang à ébullition. J’ai la sensation d’être bouillant… « J’ai envie de lui faire l’amour… » Je le pense si fort que j’ai peur qu’on puisse le lire sur moi. Que quelqu’un arrive à tout dénouer et comprendre tout ce qui se passe entre elle et moi. Oh je ne me fais pas d’idée tout le monde doit nous voir, mais je m’en fiche. La seule chose à laquelle je pense c’est elle… j’en rêve vraiment… J’aimerais pouvoir la couvrir de mes lèvres, laisser mes mains se balader sur sa peau nue avant de l’entendre gémir mon nom. C’est malsain… bon sang Jungney, regarde ce que tu fais de moi. Ça fait combien de temps que je n’ais pas éprouvé ça ? Je me sentais si vide… quand elle est là... quand t’es là c’est différent. Je me sens presque complet, comme en harmonie, toi et moi ça a toujours été une parfaite alchimie. Nos corps sont faits pour s’épouser et se complaire. C’est indécent, cette danse n’a rien de censé… mais je suis perdu, et je te laisse mener cette danse. Celle peut-être de nos retrouvailles. Je peux tout recommencer… je peux rejouer cette scène sur le balcon si c’est ce que tu veux. Je suis à toi… je l’ais toujours été.
Tu te souviens comme j’aimais te voir me regarder. J’avais le sentiment d’être plus belle, plus femme. Oui, dans tes yeux j’étais parfaite. Tu t’en foutais de mes cicatrices, des ces bleus que j’arborais. Je n’avais pas de poitrine débordante mais elle suffisait pour te rendre fou. La façon dont mes shortys soulignaient la forme de mes fesses te fascinait tellement que je sentais ta main les dessiner quand j’étais allongée sur le ventre. Mais tu sais le plus dingue, c’est que même avec un gros pull et un jogging tu arrivais à me trouver sexy. Tout dans le regard. C’est ce que tu m’as toujours dit. D’un simple regard je savais te clouer au sol. Parfois douce, parfois sauvage, tantôt innocente, tantôt joueuse. J’étais la marionnettiste, et tu étais ma petite marionnette. Mais ça n’a jamais été malsain comme jeu. Au contraire, c’était si … délicieusement bon. Tu ne connaissais pas les règles, moi non plus d’ailleurs, on les inventait au fur et à mesure. Si j’avais envie de t’aimer je t’aimais, si je voulais faire l’amour tu m’ouvrais grand les bras et tu me comblais … Chaque envie nous les partagions … Le sexe n’était pas une fin en soit, c’était juste l’expression la plus puissante que nous avions trouvé pour exprimer notre amour. On a jamais vraiment été doué avec les mots pas vrais … Toutes les deux on ne sait jamais comment dire les choses, on préfère parfois se cacher certaines vérités pour éviter de blesser l’autre. Mais on s’aimait comme des dingues, pas vrai ? Dis-moi que je ne suis pas la seule à croire à tout ça. Six mois … rien que six mois qui m’ont parut plus qu’une vie. On était peut-être fou, mais on l’était ensemble. On s’est peut-être aimer à en perdre la raison, mais je sais, je sais que si c’était à refaire je le referais. Je vivais pour toi Il Nam, ma vie n’avait plus aucune importance, la seule raison pour laquelle je restais envie c’était pour toi, pour te voir. C’était parce que je savais que tu serais là, à veiller sur moi. C’était parce que je savais que je pourrais continuer à t’aimer. Ne plus pouvoir te voir, si tu savais quelle torture c’était de me l’imaginer … et quelle torture plus forte encore quand je l’ai vécut. Je me suis raccrochée à presque Il Nam. A des conneries. Des photos, des dessins animés … des jouets. Des boulons, et des bonbons. J’ai jamais osé manger ce bracelet que tu m’avais offert, toi qui t’amusais à le croquer … Je t’engueulais à chaque fois et je partais bouder, mais jamais bien longtemps. Tu savais toujours comment me faire retrouver mon sourire, mais quand c’est toi qui me le volais, surtout quand c’était toi qui me le volais … Tu étais si différent. Si doux, si … présent. Et ton absence n’a fait que m’entailler l’âme de plus en plus … Je te hais pour ce que tu m’as fait. Je t’ai attendu, de longues nuits, je t’attends encore, toi qui m’a volé mon sourire … As-tu oublié comment me le rendre ? Il te suffit juste de me dire que c’est fini, que ce cauchemar est fini et que tu es à moi. Encore. Que tu as toujours été à moi et que tu le seras toujours … Merde Il Nam, tu te souviens de toutes ces nuits qu’on a passé à refaire le monde, ces après midi blottit l’un contre l’autre dans cette maison miteuse qui fuyait. On n’avait pas besoin d’un immense loft, de voitures hors de prix et de fringues trop chers. Nous on s’en foutait ! Les voitures on pouvait prendre celle qui nous plaisait, on les empruntait et on les rendait, parfois sans même que le conducteur ne s’en rende compte. L’argent on n’en avait pas besoin. On vivait d’amour et d’eau fraîche, c’est con mais c’est vrai. On mangeait ce qu’il fallait, on ne mourrait pas de faim, on avait ce qu’on avait et ça nous allait amplement. Les fringues … merde les fringues on s’en foutait, ils ne servaient qu’à nous gêner dans nos moments les plus endiablés. Les fringues on s‘en foutait, on finissait toujours par faire des trous dedans. On était des gamins tu te souviens ? A sauter par-dessus les flaques d’eau, on courait dans les rues, je grimpais sur ton dos et tu m’embrassais à en perdre haleine. On avait peur de rien tous les deux. Et si la vie était dure, elle l’était beaucoup moins quand je m’endormais dans tes bras. J’étais forte parce que tu l’étais pour moi. Je supportais la vie comme elle venait parce que tu l’as rendais plus belle avec tes sourires. Ton rire. Ton regard. Tu vois, tu te rends compte à quel point j’étais amoureuse de toi ? Je nous voyais comme Bonnie and Clyde. On se moquait des limites, de la loi qui n’a jamais été faites pour nous. On était fait pour vivre libre nous. On nous enchainait, on nous clouait au sol, mais devine quoi, dans notre prison doré, dans cette cage faite d’or dans laquelle ils nous ont brimé, on était libre de voir le ciel. Et le ciel était notre limite. J’ai toujours voulu plus. Ça me suffisait, mais je me suis a rêvé trop grand et je te fais peur. Tu n’as pas eut le courage d’avoir le courage. C’est ironique pas vrai ? Tu m’as apparut en pleine nuit, dans cette ruelle, tu dealais de la merde pour gagner ta vie mais déjà nos destins étaient liés. On aurait pu refaire le monde tous les deux. Avoir un putain de chien, dans un putain d’appartement avec une chambre et un vrai lit. Un lit qui aurait accueillit nos ébats en nous couvant. On aurait été des rois sur ce monde, on l’était déjà dans notre monde à nous. Mais tu voulais surement plus ? Sans moi. Tu rêvais d’argent, de pouvoir et de gloire. Moi je rêvais de toi, de nous. A partir de quand je t’ai perdue ? Ai-je vraiment été aussi aveuglée que ça ? Je n’ai pas su deviner que tu n’étais pas capable, ou seulement pas prêt ? Tu sais, je ne sais jamais voulu précipité les choses. S’il avait fallut attendre dix ans, j’aurais attendu dix ans. S’il avait fallut attendre une éternité j’aurais attendu une éternité. Je voulais suelement rêver avec toi … Et si mon rêve se réduisait à être une membre parfaite de ce clan alors je l’aurais été. J’aurais renié jusqu’à qui j’étais pour toi Il Nam … et je l’ai fais ; mais pas pour les raisons que j’ai toujours espéré. Je suis devenue une femme parfaite pour un chef de clan, une femme parfaite pour toi, tu ne le vois pas ? Mais ça ne semble jamais suffire. Je ne semble pas te suffire. J’empiète sur ton terrain, je te gêne. Tu préfèrerais me savoir ailleurs … Mais tu n’as pas encore compris ? Ma place à moi c’est d’être près de toi. Demande moi de mourir, je préfèrerais que de devoir te laisser encore … Tu vois, l’idiote que je suis. Tu vois, comme je t’aime encore comme une dingue …
Je danse pour toi, je danse comme si tu pouvais comprendre le message que je veux te dire. Je ne suis même pas certaine de ce que j’aimerais te confier, mais je veux que tu me retrouves. Que tu te souviennes de la fille qui t’électrisait. Je ne suis pas prête pour te rappeler combien je t’aimais et combien tu pouvais m’aimer, mais dans un sens, je te rappelle combien le sexe nous liait … Parce qu’on s’aimait et je suis sûre que tu m’aimes encore. Ce soir, j’ai envie d’y croire. Je te vois fendre cette foule pour venir jusqu’à moi mais c’est trop lent, c’est comme un rêve, celui que je fais à chaque fois. J’ai peur de quitter ta silhouette des yeux, parce que c’est toujours ce moment là que je choisis pour me réveiller. J’aimerais rester plonger dans cette foule pour une éternité et continué de te voir avancer vers moi. Mais j’aurais besoin de plus. Te toucher, te sentir … Il Nam, je n’ai plus envie que tu sois un mirage quand j’ai la trouille, j’ai plus envie que tu sois un simple rêve quand tu me manques trop … Je veux que tu sois réel, là, dans mes bras. Je ne veux plus avoir à me contenter de mes souvenirs, de nos photos. Je veux pouvoir redécouvrir ton corps, ton odeur, ton parfum, me rendre compte que je n’ai rien imaginé. Que tu étais bel et bien avec moi, que tu m’aimais et que tu ne voulais que moi … Merde Il Nam, on devait partir à la plage quand tu m’as laissé, qui ferait des plans en sachant qu’on finirait par partir ! Alors ne me dis pas que tu n’étais que le produit de mon imagination. Je veux te savoir vivant ! Je veux te savoir vivant dans mes bras … Tu sais, quand ton cœur battait à tout rompre contre le mien. Quand je savais que j’étais la seule à te rendre cette étincelle de vie dans le regard … Mes hanches ondulent, ondulent et ondulent, elles t’attirent à moi et je ne faiblis pas. Je ne faiblirais jamais … Je me sens grisée, est-ce l’alcool ou te savoir approchant ? Mes mains caressent mon corps comme une invitation. Tu le veux n’est-ce pas ? Mon corps. Celui que tu connais par cœur. Tu te glisses dans mon dos et je n’y croyais plus. Tu as vu, j’ai tenu bon, quand je me suis mise dos à toi je t’ai attendu. Je t’appartiens tout entière, je n’attendais que toi … Quand je sens tes mains sur mes hanches c’est comme une explosion, un barrage qui cède en moi. Enfin. Enfin tu es là. Je peux te sentir, je n’ai plus besoin de t’imaginer. J’ondule du bassin contre toi, fébrile. Je me fou des autres, des regards qu’il peut y avoir sur nous. Rien ne nous arrête, rien ne nous a jamais arrêtés. Pas même à cette soirée où j’arborais une robe rouge écarlate. Tu m’as embrassé devant tout le monde. J’étais à toi et personne n’avait le droit de prétendre le contraire. Le premier qui osait me toucher, t’aurais finit par lui casser la gueule et cette hargne, c’est cette ardeur que je veux lire dans ton regard … Quand il enfouit son visage dans mes cheveux j’ai envie de pousser un soupir d’aise. On a l’air de deux drogué je crois. On se retrouve, on s’est manqué et putain, je crève d’envie de prendre une dose. Il m’attire à lui, il colle son bassin au mien. Je pourrais rester sage, et juste danser sans équivoque, mais ça n’a jamais été mon cas et je n’ai jamais réussis à faire dans la finesse. J’ondule mon bassin qui se frotte contre le sien avec de plus en plus de profondeur. C’est comme si j’allais le chercher. Mes doigts fins se glissent sur sa cuisse comme pour l’empêcher de partir et je m’accroche à lui pour approfondir mes caresses … Il dégage mon cou de ma longue chevelure brune et épaisse. Je me sens protéger dans ses bras. Je me fou du reste. La seule chose qui m’importe c’est qu’il découvre ce nouveau tatouage que je me suis fait il y a quelques jours … Tu l’aimes Il Nam ? Je l’ai fait pour toi. Ces plumes sont celles d’un attrape rêve. Elles me porteront chance … je ne veux pas abandonner, pas maintenant. Pas après ce que j’ai du traverser pour te retrouver. Le sentir dégager ma nuque me rend faible, parce que je devine ce qu’il s’apprête à faire. Je sens à peine le jus de citron sur ma peau. Je sens juste cette goutte qui dégouline jusque sur ma clavicule. Ses mains ont lâchés mon corps, je déteste ça, alors je me presse d’avantage contre lui en continuant de danser en suivant le rythme de son corps. Et quand je sens ses lèvres qui s’attaquent à ma peau je pousse un gémissement de plaisir en m’accrochant à sa nuque. Je le sens puissant, je le sens sans limite. Cette façon qu’il a de m’embrasser la peau n’est pas commune … Il Nam a toujours su être passionné, mais là … là il est plein d’ardeur, comme s’il avait résisté trop longtemps. Il voudrait m’avoir entière mais se contente de ce cou parce qu’il sait quel plaisir l’attende plus bas … Il embrasse la peau nu de mon épaule et remonte jusque dans le creux de mon oreille où j’entends son souffle rauque qui me rend folle … Mes doigts s’enfonce dans le creux de sa nuque avec force. Je ne me contrôle pas, je ne l’ai jamais fait … Souvent était les fois où il finissait par avoir ces traces de griffures que je lui faisais avec mes ongles … Je suis comme ça, un brin sauvage quand la passion se déchaine en moi. Je ne sais plus si je danse ou s’il me fait l’amour … J’ai envie de lui bordel … Il me rend dingue. Mon visage se crispe dans un râle de plaisir. J’en ai la chair de poule et je gémis, et je soupir, et je me fou de ce qu’on peut en penser. La musique couvre mon plaisir et les images sont floutés par cette pénombre … mais Il Nam. Oh oui Il Nam, lui il le sent que le plaisir monte en moi … Je ne perçois plus la musique pourtant je devrais parce que celle qui vient de commencer va nous faire revivre le passé comme jamais … Il m’attrape le visage et me le tourne face au sien. Je croise son regard, il est aussi brillant que le mien. Mes lèvres entr’ouvertes viennent capturer son souffle comme si j’apprenais à respirer pour le première fois. J’ai toujours aimé le voir aussi possessif, dominateur avec moi … Je ne dis pas que j’aime être maltraité, mais putain … Chaque fois qu’il me donnait l’impression de pouvoir faire ce qu’il voulait de moi je me sentais comme sur une autre planète. Mon corps s’éveillait tout entier et j’étais prête à faire ce qu’il voulait de moi … J’aime les mauvais garçons, Il Nam à bon cœur … mais quand il sait ce qu’il veut … Je ne peux pas lutter contre. J’ai parfois la sensation d’être à lui, de lui appartenir, dans le sens premier du terme. Il me possède, je suis à lui, je suis sa chose et il se charge bien de le rappeler à tout le monde … Et je ne m’en offusque pas, au contraire j’aime ça … J’aime tellement ça que j’ai chaud, vraiment très chaud, et je n’espère qu’une chose : Qu’il me vire cette putain de robe qui fait obstacle à son corps …
« She lick me like a lolipop… » J’ai toujours su te donner du plaisir bébé … Quand je voyais ton visage se crisper de plaisir et ta tête s’enfoncer dans le matelas je savais que je faisais bien mon travail. J’aurais pu te donner du plaisir encore, encore et encore … mais je savais aussi que tu voulais me le rendre au centuple, et bon sang ! Tu savais y faire … Tu te presses davantage contre moi et j’ai cette sensation au creux du ventre, celle que jamais je n’aurais assez de temps pour combler ce manque que tu as fait naître. C’est si fort que tu me manques encore en étant collé à moi. C’est comme si jamais je ne pourrais satisfaire cet appétit insatiable que j’ai de ton corps, de ton cœur, de toi. Si tu veux être ma lollipop, je ferais de toi ma gourmandise préférée. J’ai envie de toi Il Nam, et pas seulement de sexe, mais j’ai envie que tu me fasses vibrer, que tu me fasses croire qu’on est encore capable de tout tous les deux. Le reste du monde on l’emmerde. J’ai envie de prendre du plaisir, j’ai envie de jouir entre tes bras. Je veux te voir haletant, penché au dessus de moi, à me donner des coups de bassins de plus en plus fort, de plus en plus puissant, de plus en plus … jouissif. Et je savais si bien te motiver pour que tu arrives au bout … Ma main toujours accrochée à ta nuque ne voudra jamais s’en défaire. Je te garde contre moi, j’attire ton visage si près du mien que je sens tes lèvres me frôler … De ma main libre je viens chercher la tienne. Celle que tu as posé son ventre. Tu sens les spasmes de plaisir qui me l’agitent ? Ma paume caresse ta main sensuellement alors que j’entremêle mes doigts au tien et je serre. Je serre fort, comme pour me prouver que tu seras toujours là. Si tu savais combien la chaleur de tes mains m’ont manqué … j’en rêvais la nuit, j’en devenais dingue. Ces images de lui, debout, face à cette fenêtre, recouvrant ma main en signe de protection. Ce soir c’est moi qui viens quémander ta chaleur Il Nam. Ce soir c’est moi qui viens te protéger … Mes doigts restent ancré à leur prise, parce que je ne peux pas te lâcher Il Nam, je t’ai enfin retrouvé … Et je voudrais m’excuser de m’être emporté, d’avoir brisé ton parfum et nos souvenirs qui allaient avec. Je suis désolée d’être revenue si brutalement dans ta vie … Mais je t’aime et je ne peux pas vivre sans toi … J’ai jamais su te le dire comme ça, j’ai toujours cru que mes regards et mes baisers suffiront, mais je veux que ça change. Faut que tu comprennes mon amour … Je ne veux pas que tu m’effaces de ta vie à nouveau. « I said mhm... I like that » murmurais-je contre son visage alors qu’il mordille ma joue ; il me rend dingue à faire ça, et je bascule ma tête sur le côté pour mieux le sentir … Je t’offre mon corps Il Nam … Je ne sais pas comment je fais pour percevoir quelque chose d’autre que nous dans cette ambiance, mais j’aperçois le vietnamien qui nous fixe. Son regard brûle, de jalousie je crois bien. Il boit son verre cul sec et enchaine avec un autre. Il nous fixe avec cette lueur barbare dans le regard. Ne sent-il pas comment Il Nam prends possession de mon corps ? Il n’est plus le chef de clan que vous connaissez … Il est l’homme que j’aime et que je rends fou … Il ne pense même plus à vous, il ne voit que moi … Je m’arrache à la poigne du coréen et tourne mon visage vers Diem. Je ne sais pas si je plante mon regard dans le sien, mais je sais que je regarde assez longtemps dans sa direction pour qu’il capte son attention sur la mienne. Et cette main du coréen que j’ai emprisonné dans la mienne je la glisse lentement vers le bas, ondulant du bassin comme pour facilité sa descente. Le tissu de ma robe est fin, et la robe si courte que je n’ai pas de mal à la relever. Je me fou de savoir où je suis, si je ne devrais pas faire ce que je fais. Cette soirée nous fait tous devenir dingue. J’en arrive à un point où je me moque de la décence. Nombreux sont les gars qui s’envoient en l’air au détour d’un couloir dans cette maison. A la différence que je ne suis pas une pute et que j’ai un chef de clan contre moi … Je mords ma lèvre inférieure pour exprimer tout le plaisir que je ressens. Les yeux mi clos je fixe Diem à travers la barrière de mes cils alors que la main d’Il Nam s’aventure déjà sous le tissu de ma culotte … Ses doigts experts retrouvent vite leur dextérité et je vous avouerais que je ne suis plus entrain de danser … Mais deux s’accrochent désormais à sa nuque, mes fesses se pressent contre son érection que je sens naître et je le laisse jouer. Je lui appartiens. Tu le comprends ça Diem ? Je suis destinée à Il Nam et rien ne pourra jamais entraver notre route … Je ne suis pas entrain de danser et de suivre le rythme de la musique, je suis entrain d’allumer mon coréen … Diem quitte la pièce et moi ça me fait sourire. J’ai envie de crier à la terre entière que cet homme c’est le mien. Je repousse sa main, je me tourne face à lui et je l’attire à moi. J’ai envie de le pousser jusqu’à ce qu’il soit dos à une colonne en pierre … Mais finalement, le garder contre moi est une meilleure idée … Il est chef de clan ? C’est bien, mais c’est loin d’être ce que je préfère chez lui. Il est beau ? Evidemment, mais c’est un plus. Il est possessif ? Et ça … j’adore. « Il Nam … » murmurais-je. Il faut que je calme mes ardeurs … Je me glisse jusqu’à lui en me pressant contre son torse. Je m’accapare son cou pour lui mordiller la peau entre mes dents. Il m’appartient et je le ferais savoir à quiconque oserait s’approcher de lui. Son t’shirt me rend dingue et je caresse d’une main pressante sa manche de tatouages en me rendant compte combien elle me fait de l’effet … J’attrape ses mains et lui autorise à descendre aussi bas qu’il le souhaite. Même ses fesses lui appartiennent. Je me suis remise à danser. Parce que j’aime ça le sentir suivre le rythme avec moi. J’enroule mes deux bras autour de sa nuque et finit par lever mon regard vers le sien … Je nous stoppe dans nos mouvements et je fais glisser l’intérieure de ma cuisse sur la sienne jusqu’à pouvoir l’accrocher à moi en enroulant ma jambe sur son bassin. « Je déteste quand t’es loin de moi comme ça … » Loin de toi comment ? Vos deux corps sont pratiquement l’un dans l’autre. Et tes deux mains s’affèrent déjà griffer ses hanches … Ca parle sur vous, tu t’en doutes mais tu t’en fou. Ouais, je m’en fou de savoir ce qu’il pense … Pourtant, si je prenais le temps de les écouter, je saurais qu’une certaine Madi serait folle de jalousie en nous voyant. Que certains d’entre eux prennent déjà des paris sur la tournure de la soirée. Certains même paris à quel degrés d’intensité serait ma rencontre avec la connasse qui lui sert de poupée gonflable.
Mais je suis bien loin de tout ça. Je m’en fou de cette Madison, de leur paris à la con, et de voir qu’on amuse bien la gallerie. Ya Dao regarde Il Nam comme un dieu. Son aînée m’a voulu il est venu me chercher. C’est aussi simple que ça. Il aurait aimé avoir autant d’assurance … Ya Dao, rien n’est jamais facile, encore moins dans la tête d’Il Nam … Je me mets à nouveau dos à lui et penche ma tête sur le côté pour lui offrir mon cou à nouveau. Je porte ce parfum qu’il aimait tant. Et j’ai même mis cette robe qu’il adorait. Pourtant rien n’est joué … Mes deux mains entremêlaient aux siennes les plaques sur mon corps. suis juste le rythme de la chanson Il Nam. On se moque du reste, de ce qu’on peut dire sur nous … Je sais déjà que Ru va me faire payer ce que je suis entrain de faire, mais hé, je m’en fou, j’ai besoin de toi, j’ai besoin de sentir tes bras autour de moi … « Me lâche pas … Me lâche plus jamais … » c’est un murmure si faible que la musique avale mes paroles. Je n’ai pas le courage de te les dire en face Il Nam. Ni même dos à toi … Je crois que je n’aurais pas le courage de te le dire avant un long moment. J’ai pas envie que cette soirée ne soit qu’une parenthèse à cette nouvelle réalité qui nous fait face. Comme si ces chansons nous ont simplement ramené dans le passer. Je n’ai pas envie de vivre dans le passé, je veux vivre dans le présent. Avec toi … tu comprends ? J’ai chaud, j’ai presque mal dans tout le corps à force de danser, mais je ne m’arrêterais pas … Je sens l’odeur de son corps qui m’enveloppe. Reste … je t’en supplie … Si tu es encore à moi, alors prouve le moi Il Nam …
[size=11.3333]Tu crois que c'est facile de vivre sans toi? Que j'ai réussi à remonter la pente parce-que toi et moi ça ne comptait pas? J'aimerais pouvoir te le dire, le penser, ou même le faire, mais je n'y arrive pas. La vérité c'est que je suis hanté par son image, par celle qui m'obsède et me rend dingue. Je n'en peux plus, ça fait deux ans que je lutte contre moi, contre nous souvenirs. J'aurais pu oublier, j'aurais pu tourner la page si elle n'était pas revenue. Je ne l'aurais pas fais comme la plupart des gens, non je l'aurais juste mis dans un coin de ma tête, de ma vie pour m'en rappeler quand je veux. Mais c'est plus dur que ça! Quand on a quelqu'un dans la peau on ne s'en débarrasse pas aussi facilement. Ouais je l'aime, et je sais que je l'aimerais toujours, alors qu'est-ce que je fous à la fuir? A faire semblant de rien? J'ai fendu cette foule pour la rejoindre parce-que je n'en peux plus de jouer la comédie, j'en ais marre de ces monologues Jungney, je veux que tu me rendes la réplique, que tu me dises à quel point je compte pour toi et que tu as été incapable de m'effacer de ta vie. Dis le moi bordel! Dis le, je t'en supplie... seulement on ne parlera pas ce soir, sur cette piste de danse on n'échangera rien. Je me sens possédé, comme transcendé par ce qu'elle me fait vivre. Je suis un type faible... ouais faible face à cette femme que j'aime et me fait vivre un enfer. Son absence m'a détruit, sa présence me consume... je brûle, à chaque fois qu'elle est dans les parages je n'arrive plus à y voir clair. Je suis perdu, je sais qu'une part de moi me crie de ne pas y aller, de ne pas m'approcher mais je ne suis qu'un vulgaire insecte. Elle peut faire de moi ce qu'elle veut, je ne résisterais même pas. Je n'ais pas la force, contre elle je ne vois plus rien du monde qui nous entoure. Je me sens juste porté par elle, par ses mouvements, par ce qui nous lie. J'aimerais pouvoir mettre un mot sur ça d'ailleurs... à quoi ça rime? C'est une relation terminée, qui commence ou qui n'a jamais finis? On est quoi l'un pour l'autre? Seulement des exs, ou des amants maudits? Bordel je n'en sais rien. J'ai perdu la tête à la minute où je l'ai senti se presser contre moi. Ma conscience, sa voix à lui s'élève quelque part dans un coin de mon esprit, il m'engueule, il n'aime pas ce que je fais. Je déconne... Oui tu as raison Jun, je suis en train de faire la pire connerie qui soit. Je devrais me tenir éloigner d'elle, je devrais l'éviter, faire comme si elle n'était pas là.... mais comment le faire alors que tout mon être tremble en la voyant? Je réagis, je ne peux pas rester stoïque face à cette femme... c'est la seule qui m'a fait connaitre le sens de la vie. Avant tu étais là... mais tu le sais pas vrai? Ce n'est pas comparable. Toi et moi, ça n'a rien à voir avec elle et moi. Tu te souviens? On disait souvent "Nous d'abord, le reste on s'en fout..." on s'était promit qu'une femme ne nous séparait jamais... mais tu es parti Jun, tu m'as laissé... et elle m'a récupéré. Elle a recollé les morceaux, ceux qui s'étaient éparpillés partout sur le sol cette nuit là, ceux que j'avais laissé dans le couloir de cet hôtel... anéanti, au bord du gouffre, elle m'a tiré de là et m'a montré que ça valait la peine de continuer. Elle m'a réparé, voilà ce qu'elle a fait ! Et en m'éloignant je n'ais fais que tout brisé à nouveau. Je suis un crétin, je regrette tellement d'avoir fait ça. Elle et moi c'est une évidence, on est fait pour s'entendre, s'aimer et vivre ensembles. Alors à quoi je joue? Je veux la protéger? La protéger de quoi? Je me rends compte... c'est de moi dont j'ai peur. De ce que je suis capable de faire, de jusqu'où je pourrais aller. Il n'est pas question d'une quelconque violence, mais je me suis dis que peut-être en m'éloignant elle vivrait mieux... elle n'aurait plus besoin d'avoir peur, de craindre pour elle ni pour moi. Elle tenait à moi je le sais, elle n'a jamais eut besoin de me le dire, je l'ais compris.... je n'avais pas besoin de mots, de long discours, juste de l'un de ses regards pour saisir le sens de ce qu'elle n'arrivait pas à prononcer. Ce soir encore j'en suis capable... elle m'a jeté son sort, celui qu'elle maitrise le mieux... et je suis esclave de toutes ses volontés. Je mets deux œillères, je me focalise sur elle et sa silhouette ondulante contre moi. Je me fous de la morale, des regards des autres ou des discussions... qu'est-ce que ça me peut me fiche? Aucun d'eux ne sait ce qu'elle représente vraiment. Elle n'est pas qu'une femme parmi tant d'autre, une fille qui m'allume pour m'avoir et flirter avec le danger. Non Jungney est tellement plus... c'est celle qui me fait respirer, qui me donne le courage et la volonté d'aller plus loin. Une arme c'est bien, ça aide à tirer et se débarrasser de ses ennemis, mais croyez-moi une femme c'est mieux. Ça vous bouleverse, ça vous contrôle et ça vous rends plus solide. Avec elle je suis un roc, elle est ma faiblesse, mais elle est aussi ma force. Je jongle avec les deux, j'ai appris à le faire... mais j'ai été lâche. J'ai finis par m'épuiser, par ne plus savoir comment gérer... je suis con. Voilà ce que je suis ! Et je m'en veux, terriblement.... si je pouvais je lui dirais, je lui glisserais dans le creux de son oreille que je l'aime à en crever... Mais je crois que ça serait encore plus indécent que ce jeu auquel on s'adonne. [/size]
[size=11.3333]Parce-que le langage du corps est plus facile que celui des mots... je me laisse aller, je suis son rythme, impose le mien. Je me sens grisé quand elle passe ses mains sur ma nuque et s'y accroche. Je me souviens de toutes les fois où nous avons été proche elle et moi. Ça me parait à la fois si loin et pas... parce-que le souvenir me hante, il est encore omniprésent dans ma tête, dans mon esprit... j'en rêve encore la nuit, je suis capable de sentir sa présence à mes côtés, même si elle n'est plus là. Alors oui je me souviens de la sensation de ses caresses, du gout de ses baisers... tout est encore parfaitement ancré dans ma mémoire. Je ne veux pas m'en débarrasser, j'ai toujours été maso... j'aime ressasser le passé pour mieux vivre au présent... je crois. Elle me provoque, se fait plus possessive avec moi... et je me surprends à aimer ça. Oui j'ai toujours adoré qu'elle affiche notre relation, qu'elle l'assume et le crie à la terre entière. On s'en foutait des autres tant qu'on était ensemble ça nous allait. On aimait le faire savoir, leur montrer qu'avec un rien on pouvait être heureux. J'ai conscience qu'elle le fait à mauvais escient, face à des personnes et des regards différents que ceux qu'on a connu... mais après tout qu'est-ce que j'en ais à faire? Là maintenant, tout de suite j'ai du mal à me dire que ce n'est pas ce qu'il faut, qu'elle ne devrait pas. Au contraire, je crois même que je l'incite à continuer silencieusement, ou docilement en la laissant mener la danse. Je peux me plier à ses bons vouloirs si elle veut, parce-que je désire la posséder et si les autres peuvent le voir alors je ne dirais rien. Ça me va... ça me plait qu'ils sachent que cette femme est à moi. Jungney n'est pas et je ne serai jamais "disponible". Egoïstement je pense qu'elle m'appartient encore, j'ai fais d'elle ce qu'elle est, je l'ai eut comme jamais aucun homme ne l'a eut avant moi... est-ce que c'est une crise d'égocentrisme que je fais? D'orgueil? Je n'en sais rien, je sais juste que ce jeu me plait et que même si je suis en train de perdre je m'en fiche. Je ne pense plus à rien, je suis porté par mes émotions, celles qui ne m'ont plus envahi depuis plus de deux ans. C'est comme si j'étais éteins pendant tout ce temps, comme si je n'avais pas appuyé sur le bon bouton, ou que j'avais été mis en veille.... et elle arrive. Elle met tout en vrac, elle dégage tout sur son passage pour venir m'allumer, faire battre à nouveau mon cœur, rendre ma peau plus chaude... elle me fait vivre, elle me fait vibrer. C'est comme un électrochoc, je suis parcouru par ses ondes et je me laisse prendre par cette cadence folle. J'ai saisi où elle veut en venir, ce qu'elle veut que je fasse et je crois que mes doigts finissent par y aller d'eux même aussi. J'en ais envie Jungney, je veux te toucher, parcourir ton corps parce qu'il est à moi.... parce qu'il le sera toujours. J'ai peur d'imaginer d'autres hommes le faire, la découvrir comme je l'ais fais. Je ne veux pas y penser, celui qui peut la posséder maintenant c'est moi... Ma main connait ce chemin par cœur, c'est presque machinalement que j'y vais et surtout par envie. Je me colle davantage à elle, elle m'excite je le sens, ça n'a plus rien d'une danse, j'ai l'impression qu'on est en train de faire l'amour sur cette piste de danse. Et je me moque de la décence de tout le reste. J'aurais même pu me contenter de simplement l'effleurer, mais j'ai bien trop souvent eut le plaisir de pouvoir aller plus loin. Alors je franchis sans honte cette barrière de tissu pour venir caresser son intimité. C'est complètement fou, cette sensation m'électrise, je crois même que j'en gémis à son oreille. Un son qui vient de mes tripes, qui vient réellement de moi... il est couvert par la musique, par les battements de mon cœur qui résonne dans ma tête, mais je sais qu'elle seule peut l'entendre. C'est ma confession, notre secret... j'ai toujours eut envie d'elle, ça n'a pas changé, elle me fait autant d'effet qu'avant et je pense que c'est même devenu pire avec le temps. Deux ans bordel c'est long... oh j'ai trouvé de quoi me contenter entre temps mais ça n'est jamais aussi puissant qu'avec elle. Le simple fait de toucher son entrejambe me rend dingue, parce-que je sais toutes les belles promesses qu'elle peut me faire et tenir. Qu'es-ce que je fou encore là sur cette piste merde? Je devrais l'emmener avec moi, lui faire l'amour comme je ne lui ais jamais fais. Elle comprendrait, elle saisirait tout ce que je ne peux pas lui dire. On est adulte Jungney! On peut passer au dessus des non-dits, tourner la page parce qu'on a toujours été plus mature que la moyenne. Ouais c'est vrai, on était des mômes ensembles, de ceux qui couraient après une jeunesse qu'ils n'ont pas eut, mais au delà de ça on était responsable, un peu trop... nous on savait que la vie pouvait être vache si elle le voulait. Alors on profitait juste, on lâchait la rampe parce qu'on en avait marre de devoir toujours rester sur nos gardes. J'en ais marre de me priver, de toujours me refuser ce que je veux... celle que je désir c'est toi ! Je te le prouve non? Alors t'attends quoi? Un autre signe de ma part? Quelque chose de plus fort qu'une main qui te caresse? Je n'en sais rien... je suis juste paumé et totalement paralysé par l'envie. Je me frotte à elle, je me rends compte que j'aimerais poursuivre ce jeu plus loin, ne pas rester autant sur la défensive. Puis elle se tourne vers moi, mes doigts quittent son intimité pour se retrouver sur ses fesses. Je la presse autant que je peux, parce-que je n'arrive pas à m'éloigner et la lâcher. J'ai besoin d'elle, de sa chaleur, de ce regard là... celui qu'elle pose sur moi. J'ai envie de bouffer le monde à cet instant, ces quelques centimètres qui nous séparent me paraissent être une véritable torture. J'ai tué pour moins que ça... pour ses yeux je pourrais le faire. Rien ne m'en empêche hormis mes propres craintes... Oui Jungney, continue à murmurer mon nom comme tu le fais parce-que bientôt je ne répondrais plus de rien. Je t'ais voulu, je suis venu te chercher et je n'ais pas envie de me décrocher. Moi aussi je déteste quand tu es loin de moi, ça me parait presque improbable maintenant d'avoir réussi à rester en vie pendant deux ans. Merde, je ne supporte pas quelques centimètres, alors comment j'ai fais pour des kilomètres? Je suis barge putain ! Cette fille je l'aime à en mourir alors j'attends quoi pour lui dire? "La vie est trop courte." Je le sais Jun, tu me l'as déjà dis des centaines de fois mais j'ai l'impression que l'information ne s'enregistre pas dans ma tête. Qu'est-ce que je dois faire? Putain aide moi je t'en supplie ![/size]
[size=11.3333]Je la laisse se tourner dos à moi, et guider mes mains sur son corps. Je suis prêt à n'importe quoi pour elle, même prendre des risques. Qu'est-ce que ça peut bien me faire? Ru? Je devrais avoir peur de lui je crois... Mais bordel je m'en fous. Je suis un chef maintenant, au même grade que lui et s'il veut je peux l'affronter. J'ai trop de pouvoir entre mes mains, encore plus quand j'ai Jungney avec moi. Elle est faite pour moi, pour gouverner à mes côtés et avec un peu de chance on finirait par pouvoir avoir la vie qu'on veut. Je pourrais y croire à ce rêve de barge, celui où on aurait une belle existence ensemble... Parce-que je ne suis pas là que pour la sauter, je m'en fous de ça... elle et moi c'est bien au delà d'une attirance physique. Je veux la récupérer, l'avoir avec moi tous les jours, chaque matin, chaque soirée je veux m'endormir dans ses bras. Bordel je l'aime comme un dingue ! Non je ne te lâche plus, je te garde avec moi Jungney. On peut y arriver, on peut survivre si on s'en donne la peine. Aller viens je t'emmène loin d'ici, où tu veux mais je ne recommencerais pas mes erreurs. Je ne peux pas te laisser, j'en mourais cette fois... Mais rien ne franchit mes lèvres, aucun son, si ce n'est celui de mes soupirs de bien être. J'aimerais que ça continue, je laisse mes mains sur elle, ondule mon bassin contre le sien pour suivre encore ce rythme... ça devient encore plus brûlant, on pourrait aller plus loin je le sais et pour une fois on se ficherait vraiment des autres de ce qu'ils pensent ou de ce qu'ils veulent. Nous on sait qu'on se veut alors le reste nous importe peu. Je perds la tête, j'enfoui mon visage dans son cou et vient mordiller sa peau tandis que mes mais glissent jusqu'à ses côtes. J'ai envie de la soulever, de l'embarquer avec moi pour l'aimer comme je sais le faire. Je ne prête plus attention à rien, mes yeux ne se lèvent jamais plus loin qu'elle. Je ne peux pas, je suis sous le charme, envouté et rien ne pourrait m'en défaire... à part moi. Parce-que c'est toujours ainsi, je réfléchis trop, et malgré que j'aimerais pouvoir tout effacer je n'y arrive pas. C'est violent, ça me prends aux tripes, d'abord une image d'elle, puis de nous... les pires moments évidement pour me rappeler ce que j'ai fais, ce qui a pu se passer... les risques qu'on prenait. Et puis elle... aujourd'hui... Elle n'est pas comme ça, pas aussi provocante. Pas la Jungney que je connais... ça me brûle, mes doigts crament alors qu'elle se saisit de l'une de mes mains pour la porter jusqu'à la fermeture de sa robe. Putain je me souviens des fois où je l'ais ouverte pour découvrir son corps. Cette robe je m'en souviens comme si c'était hier, elle a toujours le même effet sur moi... j'en crève d'envie Jungney. Je commence à l'ouvrir, doucement... c'est presque comme si tout s'arrêtait, le temps se suspend... mais mon esprit lui va à cent à l'heure. J'ai du mal à résister, à ne pas y songer... et puis brusquement je me stop. Je bloque, mon cœur rate un battement, ma tête devient lourde. Je retire subitement ma main, la repousse loin de moi "Arrête ça!". Qu'elle arrête quoi? Ce qu'elle faisait ou tout ce que ça implique? Tout ce que ça implique bien sur... Elle n'a pas le droit, elle ne peut pas me faire ça. Putain Jungney, la dernière fois tu as tout brisé, tu as piétiné des souvenirs de nous deux et aujourd'hui tu me cherches, me provoque. Tu ne peux pas faire ça, tu ne peux pas jouer avec moi de cette façon. Ça fait trop mal! Je suis ... je suis perdu. Je reste là planté devant elle, le regard dur... j'ai beau être à un mètre, mon esprit lui est déjà loin. Je me braque, je me renferme sur moi-même. Je ne peux pas la laisser prendre le dessus. Je n'y arriverais pas... c'est trop dur. Il me faut... du temps... ouais je crois que j'ai besoin de temps pour comprendre ce qui se passe. Si tu... si tu m'aimes encore Jungney laisse le moi ce temps là. Ça ne durera pas longtemps, je te le promets je t'ais déjà tellement attendu... mais j'ai besoin de retrouver mes marques et de te comprendre toi. Tout me parait flou... tu es si différente et à la fois pas. C'est compliqué, tout se mélange dans ma tête. Il faut que je fuis... et c'est ce que je fais, je lui tourne le dos, la laisse là comme si rien de tout ça n'avait pu se produire. Ma silhouette tendue, j'ai les nerfs, je pousse ceux qui se trouvent devant moi pour me frayer un chemin et m'éloigner le plus possible... [/size]
Tomber amoureux, ce n’est pas seulement trouver la personne qui fait battre notre cœur, la changer ou la sauver, c’est trouver la personne qui nous comprend. Et ça, oh oui, ça ce n’est pas aussi facile qu’on le croit. C’est même carrément impossible. Pourtant, il y a cette infime chance qui finit toujours par arriver, tôt ou tard. Souvent quand on ne s’y attend pas. Ou plus. J’ai toujours su qu’Il Nam serait particulier à ma vie. Je ne sais pas si je suis tombée amoureuse de lui dès que j’ai croisé son regard mais il y avait ce quelque chose dans le creux de mon ventre, qui me tordait le cœur, qui me poussait à aller le voir, dans cette ruelle, en me cachant. Il m’a touché, il m’a émeut je crois, et tout son être m’a frappé de plein fouet. Il y a d’abord eut lui, puis il n’y a eut plus que lui. C’était son regard. Si dur et si froid que j’ai compris moi, à quel point il était brisé. Il avait besoin d’aide. Il se noyait et manquait d’air, pourtant, chaque main tendue vers lui, il les a refusé. Jusqu’à moi. Il ne voulait personne pour le sauver. Il ne voulait même pas que je le regarde se noyer. J’aurais peut-être du le laisser crever lentement, me retourner, avancer, continuer ma vie sans lui, sans jeter un coup d’œil par-dessus mon épaules. Oui peut-être que j’aurais du le laisser se perdre tout seul dans sa folie … Caché dans ce monde dans lequel il se renfermait. Il semblait moins meurtrit qu’aujourd’hui si vous saviez ... Ouais, il sombrait, c’est vrai, mais il y avait quelque chose qui brillait encore en lui. Une lueur. Un rayon de lumière, sûrement celle la même qui m’a guidé jusqu’à lui. Je croyais que je serais capable de l’aider, j’étais même persuadée y arriver. C’était … je ne sais pas, c’était flagrant, il s’habituait au bonheur, comme je m’habituais au notre. Il souriait parfois sans aucune raison, il me regardait si intensément que j’en étais parfois gêné. Il ne cessait de me faire des cadeaux, ce n’était jamais grand-chose mais ça avait la plus grande des valeurs pour moi. Inestimable. C’est sûrement pour ça que j’ai tout gardé dans une boite avec moi. Parce que même si je le déteste pour ce qu’il a fait, il n’en reste pas moins que je suis toujours aussi amoureuse de lui et que je suis incapable de balayer notre passé comme ça … Je l’ai peut-être détruit à le forcer à sortir à la lumière. Mais il était tellement plus grand, tellement plus beau, je ne l’ai pas vu chuter … J’aurais du. Après toutes ces années passées loin de lui j’ai finalement compris … En le voyant aujourd’hui il n’est pas l’homme qui m’a quitté. Il est plus sombre, plus perdu qu’avant … Ce n’est pas juste. J’avais tout prévu pour te haïr Il Nam tu sais. Je t’en veux tellement pour ce que tu m’as fait. Et même si tu avais toutes les bonnes raisons du monde c’est dur … c’est dur d’accepter que tu as réussis à me tourner le dos aussi facilement. J’aurais pu tout supporter pour toi, tout ce contre quoi tu te battais … Tu te souviens ? C’était toi et moi et le reste du monde on s’ne moquait. Jusqu’au jour où tu as finis par remarquer que le monde continuait de tourner avec nous. On avait ces flammes dans le regard, on se dévorait, on se consumait, on ne savait pas si on vivrait longtemps ainsi mais on vivait, pour la première fois on vivait pleinement la vie sans rien se soucier d’autres. Alors ce n’est pas juste, tu m’as tout arraché, tu m’as volé ma vie, celle que je trouvais presque parfaite, celle que je désirais plus que tout, celle que j’attendais depuis des années … Tu sais, petite je rêvais d’être une princesse. En grandissant j’ai réalisé que ça ne serait jamais le cas, alors j’espérais juste pouvoir respirer le lendemain et continuer d’avancer sans trop m’essouffler. Puis je t’ai rencontré. Je ne m’attendais pas à grand-chose je dois te l’avouer, mais plus les jours on passé et plus j’ai découvert un nouveau sens au mot « vivre ». J’étais toute seule Il Nam, j’étais persuadée que je ne finirais pas mourir plus vite que prévu et ça m’était égal. J’avais perdu ma famille et je n’avais pas d’amis. La vie n’avait pas grand-chose à m’apporter … enfin, ça c’est ce que je croyais. J’avais tort, puisqu’elle t’a apporté à moi. Et soudain tout est devenu plus brillant, plus bruyant, plus coloré et loin de m’effrayé ça m’a séduit. La vie avec toi m’a séduit. On est peut-être allé trop vite tous les deux mais on avait rien n’a voir avec les autres couples pas vrai. On ne cherchait pas à savoir si on pouvait s’entendre, attendre avant de vivre ensemble … Tout a été vite parce qu’on savait. On le savait tous les deux qu’on était fait l’un pour l’autre. A quoi bon attendre et agir comme si la vie ne risquait pas de nous échapper demain ? On était peut-être fou, j’en sais rien, je n’arrive pas à avoir de recule quand ça te concerne ; je me dis qu’on vivait notre vie … mais peut-être qu’on était juste … dingue et que tu l’as compris avant moi. C’est pour ça que t’es partie … mais tu sais ce n’est pas cool ce que tu fais. Moi je voulais juste débarquer, faire de ta vie un enfer, te détester et juste … me venger et il a suffit que je plonge mon regard dans deux billes sombres pour faire voler toutes mes convictions. J’ai juste cherché à attirer ton attention pour t’attirer à moi. Je suis pathétique pas vrai ? J’ai honte de moi je crois mais c’est plus fort que je ne le pensais … Je t’ai dans la peau et tout est décuplé quand je suis avec toi. Autant ma joie que ma peine que ma colère ou mon désir … Tu me rends dingue bébé … Je ne suis pas habitué à ça, ce n’est pas humain de ressentir tout ça à la fois pour une seule personne … Je devrais choisir, me fixer, soit t’aimer, soit te détester mais rien n’est aussi simple. Je n’en sais rien. Je crois que je voudrais seulement te haïr mais quand je suis avec toi je ne peux que t’aimer … alors dans ma tête c’est devenu un vrai bazar, et je ne te parle même pas de mon cœur … tu l’as mis en miette, tu l’as piétiné et quand je te vois, j’ai l’espoir fou que t’y prenne soin à nouveau … j’ai l’impression d’être une héroïne de roman d’amour incapable de renoncer à l’homme qu’elle aime. Mais j’espère au moins être moins conne. Alors c’est pour ça que je ne cesse de me dire qu’entre nous c’est finis … Pourtant, là, entre tes bras rien ne semble achevé …
Je me perds sur la musique, entre ses bras, sous ses baisers taquins et fiévreux. Ses mains sur mon corps me rendent fébrile et je savoure chacune de ses caresses. Je suis si bien … il me rend dingue. Mon cœur se gonfle et je ne peux retenir ce flot de sentiments qui se déversent en moi. Je n’arrive pas à lutter Il Nam … je devrais m’éloigner et te fuir mais j’en suis incapable parce que je sais au fond de moi que chacun de mes pas me mèneront jusqu’à toi. J’arrête de lutter, parce que je suis trop fatiguée pour ça. La musique je ne l’entends même plus, tout me parvient comme un bruit sourd, un bruit de fond, c’est lent, comme si j’avais pris quelque chose pour planer. Seul son souffle me parvient avec force. Comme si je pouvais percevoir le moindre de ses souffles sur ma peau. Ça me rend fébrile. Je me perds. Je n’ai plus aucune retenue, pas celle que j’aurais pu avoir en tout cas. Je n’ai jamais agis comme ça. Enfin … j’ai toujours su l’allumer, le faire grimper de plaisir, mais toujours eut la décence de nous cacher des autres. Une pudeur qui n’appartenait qu’à nous. Je fais n’importe quoi. Et je n’en ai pas tout de suite conscience. Ce n’est que lorsqu’il me repousse que je réalise, que je comprends. Ce n’est pas moi ça, c’est pas nous. C’est vrai, ça a toujours été passionné et fort … mais avant j’étais douce, tendre et mes regards le couvaient … aujourd’hui il y a un feu nouveau que je n’arrive pas à contrôler. J’aimerais le posséder, mais c’est comme le forcer … C’est douloureux, parce que je prends conscience de ce que je faisais, de ce que je veux de lui, de ce que je ressens … Mon dieu, j’ai l’impression de devenir dingue, de me réveiller d’un cauchemar. Il Nam je te veux tellement que j’ai l’impression d’être capable de tout pour te ramener à moi … De dépasser toutes ces limites que j’avais construit, celles qu’on voudrait que j’ai. Je suis prête à faire n’importe quoi … et pour une fois cette conation n’a rien de positive. J’ai mal au cœur. J’ai envie de vomir. Il s’éloigne de moi de la pire façon qu’il soit. Je le retiens. « Attends, Il Nam ! Je ne sais pas ce qui m’a pris je … » mais il s’en fou, comme il s’en fou de savoir ce que ça fait de vivre sans lui. Merde ! C’est lui qu’est venu, c’est qui m’a demandé de ... de partagé sa vie ! C’est lui qui … qui m’a embrassé et qui m’a dit qu’il … qu’il ne pouvait pas … C’est qui lui qui a été jaloux ! C’est lui qui est venu me trouver, qui m’a fait croire que l’amour ça existait ! Alors pourquoi il est partit ?! Pourquoi il m’a fait ça ?! Pourquoi il me fait ça à nouveau ?! Merde Il Nam ne me tourne pas le dos s’il te plait !! Ne fait pas ça ! Je t’en supplie, tu ne sais pas à quel point c’est douloureux ! J’ai la rage au ventre, j’ai envie d’hurler mais personne ne m’entendrait. Tu disparais cette foule et bordel si tu savais comme j’ai besoin de toi ! Je me précipite après toi, mais ces gens m’empêchent de passer. Je reçois des coups d’épaules ou alors est-ce moi qui en donne, je n’en sais rien. Il Nam … revient je t’en supplie … Je … Je ne peux pas sans toi, je te jure, j’ai déjà essayé, et la mort semblait être une plus douce délivrance à côté … J’ai la tête qui tourne, l’estomac au bord des lèvres. Il faut que je le rattrape, que je lui dise quelque chose, n’importe quoi, mais je ne peux pas le laisser me tourner le dos comme ça. Il l’a fait bien trop de fois. Je le revois encore chaque nuit, son dos obstinément droit s’éloigner de moi … Je ne peux pas laisser ça devenir une habitude. Alors je m’efforce de lui courir après plus vite, bousculant tout le monde sur mon passage mais je m’en fou. J’ai l’air désespéré je crois. Si les gens ris ça ne m’étonnerait pas mais je m’en moque. Il n’y a qu’une seule personne qui m’intéresse mais il m’échappe. Encore. Pars pas … je t’en supplie Il Nam ne pars pas … Je ne sais même plus si c’est juste dans ma tête ou si j’ai finis par me les murmurer moi-même comme une supplique qu’il pourrait entendre. J’arrive dans le couloir où il y a encore trop de monde. Dans mon esprit embrumé je le vois disparaitre au bout du couloir mais je ne sais que ça ne peut pas être lui parce qu’au bout de ce couloir il n’y a rien si ce n’est un mur. Mais je m’y cours parce que je préfère ne rien trouver que n’avoir pas bougé. Chaque porte et fermé et je me retrouve acculé contre le mur. J’ai le souffle court, la poitrine en feu et je veux juste le voir lui … Soudain quelqu’un s’empare de mon poignet avec force et m’oblige à me retourner. Diem. Il a le regard noir orage et ses lèvres sont si pincées qu’elles disparaissent presque. « C’est quoi ton problème ?! » Me susurre-t-il entre ses dents serrées. Sa poigne n’a rien d’agréable. Elle me fait mal et plus j’essaye de m’en défaire et plus il resserre son étau. « Lâche-moi ! » lâchais-je dans un souffle. « Tu l’aimes ? » sa question n’a rien d’anodine, ni ce rictus collé à ses lèvres. « Je te pensais pas assez conne pour tomber dans ses filets … » Merde, il articule tellement mal que je comprends un mot sur deux et de toutes façons je ne suis pas sûre de vouloir comprendre. Je finis par me dégager de sa prise et le repousse. J’ai pas envie de lui faire mal, il a juste trop bu et je crois que je ne m’attendais pas à voir Diem perdre le contrôle. « Il s’en voit en l’air avec n’importe qui tu le sais ça non ? » Non j’en sais, je m’en fou, je ne veux pas savoir ! Je pousse un cri en le poussant à nouveau. Je ne sais pas de quoi on a l’air tous les deux mais les autres doivent penser qu’on est bourré. Pour sa part je ne dirais pas non, mais pour moi je suis tout ce qu’il y a de plus sobre, un peu trop d’ailleurs. « Diem fait pas ça ! » lui criais-je en le repoussant. Ma voix couvrait à peine la musique mais je savais qu’il comprenait. Ne me dit pas ça parce que tu ne sais pas toi tout ce qu’il y a entre lui et moi … il m’attrape par les deux bras comme prêt à me secouer mais il croise mon regard perdu, blessé, désespéré … « S’il te plaît … » lui murmurais-je du bout des lèvres en coréen. Ne me fais pas ça s’il te plaît … Il me lâche, sonné je crois. Il se passe une main sur le visage et tourne juste les talons. Il s’en va et me laisse toute seule ici. Il fait bien, enfin je n’en sais rien. Je me mords la langue pour ne pas pleurer. Fait chier ! Quelle journée de merde ! Et c’est cet échange avec Il Nam qui me tue le plus. J’ai buté un mec de sang froid aujourd’hui. Le premier depuis que je suis arrivée ici … Et la seule chose à laquelle je suis capable de penser c’est cette danse. Et merde je n’arrive pas à comprendre ce qu’elle peut représenter !
Il Nam n’est pas comme ça … Il ne se tape pas n’importe quoi, il ne se tape plus n’importe qui. Je m’en fou de savoir s’il a eut d’autres filles, en fait non ça me tue, mais ce que je ne sais pas ne peut pas me faire du mal pas vrai ? Je recule et but contre un meuble contre lequel je m’appuie. Il faut que je me reprenne. Je fais quoi là … ? Je lui cours après comme si c’était ce qu’il méritait ! Il m’a abandonné ! Qu’importe ces supers bonnes raisons qu’il ne me dira jamais vraiment … il est partit et maintenant il faut que j’arrête de croire qu’il me reviendra. Tu es ridicule Jungney … rentres chez toi, repose toi, demain tu vas devoir rendre des comptes tu le sais … Je serre les dents et essuie mes joues humides. Je passe ma langue mes lèvres salées et déglutis difficilement en me redressant. C’était la dernière fois Il Nam … la dernière que je me mets dans cet état pour toi. Je suis fatiguée de ressentir cette sensation constamment dans le creux de mon ventre ; j’arrive même plus à l’expliquer mais c’est toi, c’est remplie de toi. Ça me prends les trippes, ça me donne l’impression d’avoir mal au cœur, ça coupe mon appétit. Je ne me sens pas bien. Morose, j’ai plus la force de rien mais je continue d’avancer pour je ne sais quelle raison qui m’échappe. Fallait pas me laisser Il Nam … et même si ce soir j’ai fait n’importe quoi je m’en fou … Parce que je ne sais même plus ce que je dois faire, penser, dire, ressentir. Je ne suis qu’une plaie vivante que tu t’amuses à saler. J’ai mal de toi. De ta présence, de ta chaleur. Tu me manques tellement que j’ai l’impression qu’il me manque une part de moi. J’ai ce trou dans le ventre, dans la poitrine, dans tout le corps. Merde ! Tu m’as détruit Il Nam ! Si ne t’étais pas capable de me tenir la main qu’importent les épreuves c’était pas la peine de venir sonner à ma porte ce jour là … Ni de revenir me chercher la fois d’après prétextant un dégât des eaux, ni de devenir fou de jalousie à cause de Ru … si tu voulais m’aimer fallait le faire jusqu’au bout … et pas me laisser sur le bord de la route en chemin pour continuer tout seul … J’aurais du rentrer je le sais bien, mais ce soir je n’ai pas envie de me retrouver toute seule face à mon chagrin. Rien que pour ce soir j’ai envie d’oublier. Je pousse les gens devant moi et me dirige vers la table où se trouvent les membres du clan que je connais le plus. Le petit protégé d’Il Nam est là lui aussi. J’ai l’air d’une forcenée je crois. « Vous voulez jouer un jeu ?! » lançais-je à la dérober, le regard brillant de défis. Je me saisie d’une série de verre que je vide en les buvant tous cul sec, la plus part son presque vide et le mélange d’alcool me faire grimacer. Ce sont de petits shots que j’aligne devant moi et que je remplie de vodka. C’est simple. C’est l’alcool le plus utilisé pour vite monter en pression. J’ai rien mangé de la journée pratiquement. L’alcool ira vite à mon cerveau et m’embrouillera tous les sens. « Qui veut … perdre ?! Le premier qui est ivre perd ! » Je me laisse tomber sur la banquette en poussant deux hommes pour me faire une place. J’attire trois verres à moi et en pousse trois autres pour mon adversaire encore peu téméraire. Ils se regardent tous surpris et intrigué mais amusé il me semble. Soudain un homme s’assoit en face de moi. Il a une cicatrice dans le cou. Je l’ai déjà vu quelque part mais incapable de remettre son visage dans mes souvenirs et pour tout avouer je m’en fou. Je lève mon verre dans direction et le boit cul sec à trois. Les verres défilent devant moi. Tous avec des goûts plus ou moins différents. C’est les autres autour de la table qui s’amusent à nous les remplir. Je crois que la plupart sont à la Vodka mais dans certains je sens un goût fruité. J’ai vite chaud et je ris beaucoup. Ça fait longtemps que je n’ai pas ris. Tout le monde est plongé dans un état d’euphorie générale. Je ne sais même pas pourquoi je ris à vrai dire. Un des hommes présents se sent soudain mal et se relève précipitamment près à vomir et j’éclate de rire devant son teint olivâtre. Je ne peux m’empêcher de me moquer de lui. J’attrape un shot et renverse ma tête en arrière pour le boire cul sec. J’ai perdu le fil. J’essaye de compter les verres sur la table mais tout est flou et dédoublé. Je laisse tomber après mon troisième essaie. Je me redresse soudain en hurlant et en levant les bras au dessus de ma tête. « GO GO LES GIANTS !!! » L’équipe de baseball de San Francisco. Je ne suis même pas le sport mais dans ce pays ils ont l’air d’y vouer un culte. « GIANTS !! » reprirent en chœur les hommes présents en buvant chacun un verre. La fille qui était présente avec nous c’est mise minable et vient de s’effondrer sur la banquette ivre morte. Elle réagit à peine et loin de m’inquiéter ça me fait rire. J’attrape sa main que je soulève et lâche pour qu’elle retombe lourdement sur la banquette. J’éclate de rire en refaisant mon manège plusieurs fois. Soudain un homme la soulève et je vois à son œil lubrique qu’il compte bien profiter de cette soirée jusqu’au bout … Ca aurait du tirer la sonnette d’alarme dans mon esprit mais ça n’en fit rien. Je les regardais partir avant de finalement hausser les épaules et boire un nouveau shot. C’est magique ! Mon verre se vide pour se remplir à nouveau. J’ai juste à boire pour qu’il se remplisse à nouveau ! Ca me fait rire, alors je tente l’expérience plusieurs fois. Puis la tension monte d’un cran et deux hommes s’échauffe. « Waaaah pourquoi violence ?! » questionnais-je en retroussant mon nez contrariée. « Cet enfoiré à parié qu’il pourrait t’avoir avant la fin de la soirée pour 200 box ! » Wouah ! Ce mec a parié qu’il pourrait coucher avec moi avant la fin de la soirée ?! Et seulement pour deux cents dollars ?! Je suis vexée. Et ça doit se voir sur mon visage qui se renfrogne. Soudain l’homme qui s’amusait à remplir mon verre se lève et lance « Je paris 1000 box que Jungney acceptera de coucher avec moi ce soir ! » 1 000$ ?! « Ouais ! » m’exclamais-je en bondissant hors de la banquette comme si c’était l’idée du siècle. « Mais tu donnes à moi le moitié ! » ajoutais-je en pointant mon doigt qui se voulait menaçant sur lui. Il éclate de rire et me tire déjà à travers la pièce. Il parait beaucoup plus sobre que moi. J’ai chaud, et j’ai du mal à marché droit mais j’arrive tout de même à mettre un pied devant l’autre perchée sur mes talons. Ça doit bien valoir dire que je suis encore maître de moi non ? Il me fait grimper des escaliers et je m’accroche à lui en riant. J’ai la tête qui tourne et il me presse contre lui si fort que je me sens en sécurité.
Il finit par ouvrir la porte de la salle de bain et je regarde autour de nous comme si quelqu’un pouvait nous espionner derrière le rideau de douche. « La voie est libre ! » lançais-je en sautant au milieu de la pièce. Je chancelle sur mes talons mais me redresse ce qui me fait éclater de rire à nouveau. Je regarde autour de moi. Je ne reconnais pas cet endroit. J’ai mal à la tête. Et je me tourne vers l’homme pour lui demander « Hey ! Il est où Il Nam ?! Je veux lui montrer un truc trop marrant ! » Mince ! Vu son regard je crois qu’il n’a pas compris ; mais je crois surtout qu’il s’en fou e m’entendre parler coréen ou anglais … il veut juste me sauter. Ça me fait rire, mais ça ne devrait pas. « Fou toi à poil ! » Je fronce les sourcils parce que je n’ai pas compris ; je fais les gros yeux et lui dit « Je suis coréenne ! » comme si ça pouvait tout expliquer. Il déboutonne son pantalon qui tombe sur ses chevilles et s’approche de moi en marchant comme un pingouin. Ça me fait rire et je me moque de lui mais il me soulève par les hanches et m’assois sur le lavabo. Pressé l’asticot. Il me retire ma culotte que je regarde pendre lamentablement à mon pied avant de la voir chuter par terre sans trop protester. C’est presque marrant, bien que je ne saisisse pas trop ce qu’on peut trouver à cette vision. Ca fait mal Il Nam de voir que je me laisse sauter par un autre ? Tu devrais t’en foutre non ? Tu m’as abandonné alors tu ne dois plus rien à voir à faire grand-chose de moi pas vrai ? Un rictus mauvais apparait sur mes lèvres. Monsieur pro du sexe m’écarte les cuisses et s’attaque à mon cou de baisers. Fait chier je trouve ça nul. Il me fait mal en plus. Il s’empare de mes lèvres et j’ai l’impression d’être face à un aspirateur gluant. Beurk. Je pousse un soupir contre ses lèvres mais pas de plaisir, d’agacement. Je fais mine de lui offrir mon cou pour détacher ces ventouses de mes pauvres lèvres meurtrit. Peut-être que si je ferme les yeux ce moment passera plu vite ?
Je ne sais pas ce qui m'a prit. Pourquoi j'ai fais ça? Qu'est-ce que je voulais à part sombrer un peu plus bas. Je pensais déjà avoir touché le fond pour tout avouer, mais je me rends compte ce soir qu'en réalité j'en suis encore loin. Jungney... c'est la seule. Surement la cause de tous mes malheurs, celle qui pourrait me trainer et me salir davantage. Pourtant je ne suis pas assez égoïste pour la voir de cette façon. Elle m'a tellement donné, elle a toujours été là pour moi. Non la vérité c'est que je suis perdu. J'ai besoin d'aide et surtout d'air. J'étouffe ici, j'ai beau me frayer un chemin à travers cette foule, j'ai l'impression de m'engouffrer, je vais droit dans le mur, à croire qu'aucune sortie ne pourrait m'attendre à l'autre bout. Je suis effrayé par ce que je ressens, tout me paraissait si clair avant son arrivée. Je savais où j'allais, ce que je voulais et ce que je devais faire. Je me contentais d'attendre que les jours passent et défilent. Qu'importe ce qui arrivait finalement, peut-être ma libération qui sait? Mais elle a débarquée et ce soir je me suis laissé prendre au jeu. Parce qu'elle m'a toujours attiré, parce qu'elle a toujours su capter mon attention. J'ai eut beau tout essayé, jamais je ne suis parvenu à l'ignorer complètement. Je me retrouve face à ma tentation, face à la seule qui fait battre mon cœur. Comment l'éviter alors qu'il se remet en marche dès qu'elle apparait? C'est comme un mécanisme un peu rouillé. Sans la clé il ne fonctionne pas, mais il suffit de la trouver pour refaire partir la machine... Et je n'aime pas ça. Rien de tout ça n'aurait dut arriver. Rien... pas même le fait de la revoir. Je m'y étais fait à l'idée tu sais Jungney. J'avais finis par y croire et me dire que c'était vrai. Que plus jamais je ne reverrais ton visage, ni entendrait ta voix... Je crois que ce qui me manquerait le plus c'est sentir tes orteils froids contre les miens la nuit. C'est stupide comme détail, mais c'est ce qui me rappelait qu'avec toi tout était différent. Je n'avais jamais connu ça avant, parce-que je ne prenais pas le temps, parce-que personne ne m'a jamais capté comme tu l'as fais. Avec toi je me souvenais que la vie valait le coup. Je me sentais si vivant à tes côtés, tu me réveillais en te collant à moi parfois, mais jamais je t'ai repoussé... parce qu'avec toi, je ne voulais plus pensé à moi. Je conjuguais tout avec un "nous". C'était si stupide ! Aujourd'hui j'en rirais, dans une autre situation surement. Pourtant ce soir je suis démuni, j'ai les nerfs, je me sens agacé. Je repousse plusieurs personnes sur mon chemin, j'espère pouvoir trouver un coin où être tranquille. J'ai besoin d'être seul, de m'éloigner. Je ne me suis pas retourné une seule fois. Je me le suis interdit. Je n'ai pas le droit, je dois continuer, aller de l'avant... c'est comme ça que les choses doivent se passer. Je ne pense pas à demain, juste à maintenant. Et ce que je ressens me déchire de l'intérieur. A tel point que j'en grimace ! J'ai la nausée, j'étouffe et il faut que je croise ces visages connus. Ce n'est vraiment pas le moment, je n'ai pas envie de discuter et encore moins parler d'affaire. L'un d'eux me souris et ouvre ses bras déjà pour une accolade qui se voudrait amicale. J'ai deux choix qui s'offrent à moi, soit je l'ignore et il risque de s'en plaindre, soit je lui fais croire que je suis sur le point de vomir. Ce qui entre nous ne tardera pas à arriver s'il me compresse contre lui. Je ne suis pas d'humeur, j'avale ma salive, lorgne sur sa silhouette et détourne les yeux en me glissant derrière quelqu'un d'autre. Oui j'ai choisis le premier choix, tan pis, je m'en fous. Je ne crains personne, pas ce soir et pas dans l'état que je suis. Ça peut paraitre stupide je sais, mais c'est si difficile de l'affronter. J'ai envie de crier ! Je finis par trouver un recoin, je me glisse et disparait si facilement. J'aimerais être loin... pourtant j'entends toujours la musique assourdissante et les battements de mon cœur qui sont irréguliers. J'inspire, colle mon dos contre le mur et expire doucement. J'espère me calmer je crois, mais c'est peine perdue. Je suis saoulé, blasé et tellement perdu. J'angoisse, je baisse la tête et ferme les yeux pour tenter d'oublier. Mais à quoi bon? La seule chose que je vois c'est son image. Je sens encore son corps contre le mien, sa chaleur s'infiltrer sur ma peau et la caresser... Bordel, c'est si douloureux... je crois que perdre un membre ne me ferait pas autant souffrir. Pourtant c'est un peu de cette façon que je le vois. Parce qu'elle fait parti de moi... j'enfoui mon visage entre mes mains, poussent un long soupire et râle silencieusement avant de crisper mes doigts sur mon front. Je serre les dents étouffe un grognement et décolle mon dos avant de venir brutalement le cogner contre la paroi. Putain, j'en peux plus !
Comment je fais pour parvenir à mentir si bien au reste du monde, mais pas à elle? Pourquoi je n'y arrive pas? Bon sang, il suffit d'un rien... mais justement... elle ne l'a jamais été. Jungney c'est ma... enfin, c'était ma vie. Je ne peux pas faire semblant. Ça fait trop mal, c'est trop difficile. Je voudrais lui crier ce que j'ai sur le cœur, que je l'aime que je n'ai jamais cessé de penser à elle. Je crois qu'elle n'a même pas le droit d'en douter en vu de tout ce que j'ai pu faire... mais... mon départ à tout brisé pas vrai? Je n'en sais rien. Je lui en veux ! Tellement !!! Je râle à nouveau, jette ma tête en arrière et rencontre le mur. La douleur ne m'atteint pas, elle n'est rien face à celle qui envahit mon cœur et me tord les tripes. Je m'en fous, je me fiche pas mal de tout ce qui peut arriver, de tout ce que je devrais être, là maintenant je n'en ai plus la moindre idée. Tout est confus dans ma tête, elle... moi... ça parait si simple dans les films. Pourquoi est-ce qu'en vrai tout est plus compliqué?! J'ai besoin de toi Jun, aide moi s'il te plait. Je sais, je te quémande toujours dans les pires moments mais tu es le seul à me comprendre et le seul sur qui je peux encore compter. Tu me détestes pas vrai? Pour tout ce que j'ai fais... dire que j'ai dus attendre des mois avant de t'entendre à nouveau quelque part dans un coin de ma tête. Oh je sais ce qu'ils se disent... que je suis fou. Que je m'imagine parler à mon meilleur ami... Mais je vous emmerde ! Parce-que Jun connait toujours les réponses ! Il serait encore là si je n'avais pas merdé, il pourrait encore me dire ce que je dois faire ou non. Je ne sais pas ce qu'il aurait pensé de Jungney, j'ai toujours cru qu'ils se seraient appréciés, mais la vie aurait été tellement différente si il était là. Peut-être qu'il ne l'aurait pas aimé... on a toujours été très exclusif lui et moi, et on s'est juré qu'aucune femme ne nous séparait jamais. Mais... mais tu n'es plus là Jun et tout est noire autour de moi. Rien n'a de sens, je suis une marionnette, un automate qui agit selon des habitudes, qui suit une route toute tracée. Je ne suis qu'un pauvre wagon coincé sur des rails en fait. Je ne peux pas prendre un autre chemin, je suis coincé... mais.... il y a eut Jungney. Et avec elle j'ai cru que tout ça était derrière moi. J'ai cru que je pourrais prendre mon envol à mon tour. J'étais moins fataliste. Je me suis mis à rêver... C'est con pas vrai? Regarde-moi Jun ! Je suis un crétin. Trop amoureux pour l'envoyer chié, trop envouté pour lui faire du mal. Je suis pathétique ! Je me hais, tout comme je hais cette vie. Bordel, je veux ma dose de bonheur à moi. Le fric je m'en fou, les grosses baraques je les laisse à qui les veux, le luxe je n'en ai pas besoin. Tout ce que je désire c'est une vie avec elle ! Est-ce que c'est trop demander?? Bien sur que oui... ne prend pas la peine de répondre à cette question. Celle là je la connais par cœur. Il y a des gens qui sont enchainés... et moi j'en fais parti. Je craque silencieusement, les yeux encore fermer, je pousse un nouveau soupire et tente de retrouver une contenance que je n'ai plus vraiment. Mais je suis doué pour le rôle qu'on m'a attribué. Je maudis cette fée qui s'est penché sur mon berceau. Si je l'avais devant moi je lui ferais la peau je crois. Je n'ai jamais rien demandé, mais faute de mieux j'agis en conséquence. Je me redresse, passe mes mains sur mon pantalon et remue les épaules. Ok ! Je ne peux pas me laisser avoir, pas aussi facilement. Qu'importe ce qui arrivera, je n'ai déjà plus foi en rien de toute façon. Je ne peux pas toujours fuir... pas de cette façon en tout cas. Je ne sais pas pourquoi je tente de me convaincre de cette façon, mais je m'arme de mon fidèle air neutre et retourne dans la salle principale. Je cherche mon groupe des yeux et les aperçoit non loin de là à une table. Malheureusement mon regard croise la route de Jungney... merde ! Et moi qui pensait pouvoir au moins faire semblant jusqu'à la fin de la soirée. Je me vautre littéralement ! Heureusement rien de physique, tout est dans le psychique. Je respire fort, m'avance et m'aperçoit qu'elle file avec quelqu'un. Je fronce les sourcils, pas certain de vouloir savoir ce qui se passe. Ma curiosité est piquée au vif et je regrette déjà de plisser les yeux pour la discerner à travers cette foule. Où est-ce qu'elle va? Et avec qui? J'ai bien envie de demander à Ya Dao, mais en vu du regard qu'il a je comprends qu'il a bu dix verres de trop. Et merde ! Je devrais m'occuper de le ramener. C'est un gars bien, il est jeune alors il expérimente. Il te ressemble tellement Jun... Ça en devient troublant, surtout quand il se met à sourire de cette façon vers moi. Il a ce petit air niais que tu avais toujours quand tu étais saoule. Il t'arrivait de faire les pires conneries mais... elles étaient toutes tellement mémorables. Tu me fais chier tu sais? Parce qu'il n'y a pas un seul jour où ce sourire ne me manque pas !
Je m'approche de lui, tends la main mais... mais je vais surement regretter ce que je m'apprête à faire. Au lieu de l'aider et m'occuper de lui, je tourne les talons avant de foncer vers la direction qu'elle a prise. Je m'en fou ouais... ouais bien sur que je m'en fou, c'est pour cette raison que je fonce tête baissée. Je le sais, ne dis rien... je n'agis pas comme il faudrait. Mais je crains moins pour Ya Dao que pour Jungney. Elle s'est toujours fourrée dans les pires situations... et je crois que ce soir j'ai encore raison. A mes dépends je la trouve accompagnée d'un homme du clan. Je le connais, j'ai déjà eut à faire à lui quelque fois. On ne partage rien hormis des échanges courtois. Il bosse pour un autre type, on a des affaires similaires mais souvent parallèles les unes aux autres. Je reste planté quelques secondes à l'entrée. Mes yeux parcours la pièce, la scène... et tous ses détails s'assemblent comme un puzzle qu'on ne voudrait pas terminer. D'abord l'endroit, ce pantalon sur ces chevilles, ses jambes dénudées et ce sous-vêtement sur le sol... Mon sang boue, il ne fait qu'un tour quand j'enregistre tout ce qui se passe. Je ne devrais pas me laisser aller je le sais, mais je m'en fou. Je suis sanguin et pire qu'impulsif. Il ne m'en faut pas plus pour foncer droit sur le chinois et me saisir de l'arrière de son col. Je tire si brusquement qu'il se décolle presque automatiquement de Jungney. Grand bien lui fasse, j'aurais pu me satisfaire de ça, mais ce n'est pas assez. Je resserre ma prise, presse mon pouce et mon index dans sa nuque pour le bloquer. Il hurle de douleur, mais s'il savait tout qui passe dans ma tête à ce moment là. Ce n'est qu'un millième de ce qu'il peut ressentir. J'ai le visage impassible, le regard noir et la rage qui monte en moi me fais perdre la tête. C'est bref, un geste sur, je sais ce que je veux, ce que je cherche... Lui faire du mal, le blesser autant que je peux. Je n'ai pas le temps de penser, j'agis et le tire vers moi avant de violement projeter son visage sur le lavabo. Le bruit est sourd mais il claque fort, comme ses dents qui rencontrent l'ivoire blanc. Plusieurs volent à travers la pièce, d'autres s'écrasent au fond. Il crie de douleur, encore plus que tout à l'heure et je ne sais pas ce qui me retient de le tuer. Certain sont mort pour moins que ça si il savait ! Je suis en colère. J'appuie encore son visage ensanglanté "Tu la touches pas !" et ça vaut pour le reste du clan. Je me fous de savoir qu'il soit gradé ou pas. J'en ais rien à faire. Jungney n'est pas libre ! J'ai articulé dans un souffle quasi murmuré. Mais je suis certain qu'il saisit le sens en secouant la tête vivement comme il le fait. Je n'ai pas envie de sourire, je me redresse et serre les dents, plus fort avant d'attraper le poignet de la coréenne. Je me saisi de son sous-vêtement, serre davantage mes doigts contre sa peau et l'entraine avec moi. Je ne sais pas si elle me parle, je crois que je me force à ne pas l'écouter de toute façon. Je suis tellement... dégouté. J'ai ces images d'eux deux qui me frappent et me glacent. Elle n'avait pas le droit ! Pas après m'avoir touché comme elle l'a fait, pas après m'avoir regardé comme elle l'a fait... Je suis pris dans un élan, entre deux feux. On se retrouve dehors sans que je ne sache comment j'ai fais pour arriver là. L'air frais me fouette le visage pourtant je ne me sens pas mieux qu'à l'intérieur. Je la lâche, lui balance son morceau de tissu à ses pieds "C'était quoi ça?" Non en fait ne réponds pas. Je ne veux pas savoir, je ne veux pas que tu me dises avec ton air enjoué qu'il ne se passait rien. Parce-que tu vois je sais déjà que ce n'était pas "rien". Putain ! Je ne voulais pas voir ça, je ne voulais même pas le savoir c'est.... ce n'est pas elle. Ce n'est pas la Jungney que je connais. Elle est où bordel? Où est celle que j'aimais comme un fou? Celle qui me faisait rire et frissonner? Ce soir je ne ressens plus rien. Je ne tremble pas pour elle, je tremble parce-que je suis en colère et contrarié. J'ai froid... si froid... Mon cœur se glace, mes doigts se crispent... Je m'approche doucement, mais cette fois je n'ai pas envie de la prendre dans mes bras... Oh non cette fois je meurs d'envie de la voir partir. "Je te reconnais plus! La femme que je vois ce soir je l'aurais même pas regardé il y a deux ans..." et je pensais chaque mot sans en regretter aucun. C'est peut-être dur, mais ça l'est encore plus moi. Je ne sais même pas si elle comprendra, elle a l'air si loin, si perchée. J'espère que dans son petit monde tout est meilleur. Plus joli, plus beau et moins difficile. Le mien est si noir que je m'y perds... "Tu me dégoutes." Et je suis partie... j'ai tourné les talons et je l'ai laissé, sans revenir sur mes pas, sans m'excuser. Comme un animal blessé je préfère m'en aller, et aller me cacher pour mourir dans un coin seul. Parce-que ce soir une partie de moi a disparue...