On connait tous l'histoire de la nana qui avait prévu de ne pas faire de folies un soir de semaine, de se coucher tôt pour être en forme le lendemain, et qui se fait finalement embarquer par ses potes dans une virée nocturne. Eh bien cette nana, c'était moi ce soir. Arrivée devant le club, je regrettais presque d'avance en pensant à la gueule de bois de la mort qui m'attendait au réveil, mais j'étais déjà là, coiffée, habillée et maquillée comme il fallait, alors autant profiter de la soirée. Une fois à l'intérieur, on dirigeait rapidement notre petit groupe vers la table réservée et on nous apportait les bouteilles commandées. Je me laissais servir un verre de vodka coupée avec du soda ; la soirée promettait d'être longue. Prenant le verre, je partais ensuite à l'exploration de ce lieu dans lequel je n'avais jamais mis les pieds, ou tout du moins, je tentais de me frayer un chemin dans la foule de fêtards qui étaient au rendez-vous. Au bout d'un bon quart d'heure d'acrobaties pour me faufiler entre les gens, j'arrivais finalement dans un endroit plus calme, un peu à l'écart, où je décidais de faire une pause pour m'allumer une cigarette. Balayant les alentours du regard, je n'apercevais que des couples soit en train de se bécoter, soit en train de se disputer comme des chiffonniers. Et je dois avouer que cette vision des deux extrêmes, assez réductrice du couple, me fit esquisser un sourire amusé. Soudain, une silhouette attirée mon attention. Sa façon de se mouvoir me rappelait étrangement quelqu'un, et prudemment, je m'approchais essayant de ne pas être remarquée. A mesure que j'avançais, mes doutes s'effaçaient et tout se confirmait. C'était bien celui que je croyais : Sylvester, un de mes ex. Adossé contre un mur, il avait l'air d'être en train de draguer une fille. Je laissais tomber ma cigarette et tout en arrivant à leur hauteur, je me disais que la soirée serait peut-être plus amusante que ce à quoi je m'attendais finalement. « Ce mec, c'est pas un cadeau. Je t'assure, tu devrais filer tant qu'il en est encore temps. », que je venais lancer à la demoiselle qui l'accompagnait. L'air ahuri, elle mit quelques secondes avant de déguerpir et je me retournais aussitôt vers le jeune homme la mine satisfaite. « J'espère au moins que c'est un travail de longue haleine que je viens de foutre en l'air. » C'était trop tentant. J'avais juste envie de l'emmerder, comme d'habitude.