Que d'émotions depuis hier soir. Et j'étais là, maintenant, seule dans ma chambre trop blanche, à regarder une émission sur la petite télévision accrochée sur le mur en face de moi. Depuis ce matin ça avait été mouvementé aussi. Après la visite de Jordan qui avait envoyé chier Camil... j'avais même cru qu'elle aurait vraiment pu le tuer pour le coup. Ensuite les médecins qui étaient passés, en plus du psychiatre. Ouais, le psychiatre, le type qui me disait qu'il fallait me surveiller autant mentalement que physiquement, car mon trop plein de médoc avait bousillé certaines choses. En gros, j'étais pas prête de sortir d'ici. Aucune date n'avait été fixée. Une infirmière m'avait même dit que demain matin, une psychologue passerait. J'avais donc le droit à toute la panoplie, en plus d'être branchée à des perfusions et des électrodes mesurant mes paramètres vitaux. Première fois de ma vie tout ça... En même temps, vu la connerie que j'avais fait. Continuant de regarder les images défilant sur la télévision, sans vraiment y prêter attention, j'entendis des coups à la porte, avant que la poignée s'enclenche et que Curtis apparaisse. Un léger sourire passa sur mon visage, « Salut… » je dis d'une petite voix encore fatiguée, me redressant un peu dans mon lit.

tu hausses les épaules pour remettre ta veste en cuir hors de prix en place sur tes épaules. tu regardes en face de toi : l’hopital. tu n’es jamais venu à l’hopital de san francisco depuis toutes les années où tu vis ici. fallait bien avouer que tu ne t’en portais pas plus mal. tu te décolles de ta voiture et jette ta cigarette au loin d’un petit coup de pouce. tu ouvres la portière et attrapes ta boite avec les deux cafés et les cupcakes. tu sais pas trop. les filles aiment bien les cupcakes. ça te passe un peu au dessus, mais bon, si elles aiment alors… tu fermes d’un bip ta voiture toute option et tu rentres dans l’hopital. a l’accueil tu demandes la chambre de ton amie et tu montes dans les étages. tu te perds le temps d’une minutes dans tous ces couloirs et puis tu finis par trouver ce que tu cherchais. tu frappes trois coups avant de pousser la porte en souriant. « salut… » elle dit. faut reconnaître qu’elle a pas l’air très en forme. tu sais pas ce qu’elle a. t’es pas sur que ça te regardes, alors tu demanderas pas. « hey. » tu dis. tu te rapproches et déposes un baiser sur son front avant de montrer du menton ta livraison. « j’avais dit un café, alors je te l’ai apporté. » tu dis en posant la boite sur le bord du lit, avant de prendre l’autre café qui t’étais destiné. « j’espère que t’y as droit. » tu conclus avant de boire une gorgée.

« hey. » je me rends compte que j'ai un peu honte d'être là. Coincée dans ce lit d'hôpital à cause d'une connerie. Curtis ne le sait pas ce que j'ai fait. Je vois pas comment je pourrais lui sortir ça, à part s'il me le demande. Alors je pense que je ne vais rien dire, c'est mieux pour moi. Je veux pas de pitié, même si je sais que Curtis est loin de faire dans le genre. Je me redresse un peu dans le lit, au vu de la force que je peux avoir dans mes petits bras. Même si j'ai pseudo-dormi, j'en ressens aucun apaisement. Trop de trucs qui se sont passés trop vite, trop de douleurs, trop de tout. Il s'approche et dépose un baiser sur mon front, je lui souris avant de regarder la petite boîte qu'il dépose sur le lit, « j’avais dit un café, alors je te l’ai apporté. » mon sourire s'élargit. « j’espère que t’y as droit. » j'hoche un peu la tête, en attardant mes mains sur le gobelet qui m'est réservé, « Oui, faut juste que j'y aille doucement... merci. » je réponds avant de porter le gobelet à mes lèvres, buvant un peu de boisson. « Installe toi hein... fais comme chez toi. » j'ajoute en lui montrant de la tête le fauteuil pas loin que Camil avait laissé à la même place en partant. « Ca va toi ? »

t’as jamais vraiment trop su ce qui se passait dans la tête de denver. enfin, t’as jamais vraiment cherché à comprendre non plus. t’as jamais cherché à te la taper parce qu’elle était certainement pas du genre à faire ça comme ça. c’était des filles que tu comprenais pas trop mais bon. tu t’en foutais. ces filles là ce contentaient d’être tes amies et c’était ces filles là dont tu pouvais parler sans crainte à valentine. même si t’avais jamais parlé de denver parce que bon… voilà, vous n’aviez jamais non plus été très proche. même si t’aimais bien la compagnie de denver. vous aviez l’habitude de vous retrouver aux mêmes endroits ce qui aidait. « oui, faut juste que j'y aille doucement... merci. » tu te demandes le temps d’une seconde si elle est malade genre cancer ou une connerie de ce genre. t’es pas très fan des maladies. alors tu préfères pas avoir une réponse. pas maintenant en tout cas. « installe toi hein... fais comme chez toi. » tu t’exécutes, te laissant tomber dans le fauteuil comme si t’étais chez toi. tu te sens généralement chez toi partout. peut-être même à l’hopital apparemment. « ca va toi ? » tu hoches la tête de haut en bas. « bien. mieux que toi en tout cas. tu sais quand tu sors ? » tu demandes.

J'aurai largement préféré prendre un café avec lui, en terrasse, genre tranquillement, au soleil, sans problèmes... Mais là au contraire, j'étais enfermée dans cette chambre trop blanche, entourée d'une machine et de plusieurs perfusions. Moi qui regardais souvent des séries médicales quand je m'ennuyais, j'étais en pleine immersion là. Et plus j'y pensais, plus je me disais que j'avais été stupide de faire ça. J'avais tellement pas réfléchi sur le coup, et cette douleur était tellement grande que... j'avais eu besoin de me calmer. Et je m'étais calmée. Durant un petit moment. Jusqu'à que je me réveille à nouveau, devant Camil. Et la douleur était réapparue. Et même si elle était toujours présente, il allait falloir que je vive avec. Je regarde Curtis s'installer, alors que je continue à boire un peu de café. Ca fait du bien de sentir du chaud dans le ventre... ça me fait sentir vivante. « bien. mieux que toi en tout cas. tu sais quand tu sors ? » Je pince un peu mes lèvres en haussant mes épaules, « Non pas vraiment... ils veulent me garder histoire que je me remette bien pour l'instant et qu'ils s'assurent que je vais bien. » je réponds en l'observant, avant d'essayer de changer de conversation et de jeter un coup d'oeil à la boîte sur le lit, fouillant avec ma main « T'as pris des cupcakes aussi ? Tu me sauves la vie. » je dis en rigolant un peu, avant d'en attraper un.

« non pas vraiment... ils veulent me garder histoire que je me remette bien pour l'instant et qu'ils s'assurent que je vais bien. » tu hoches la tête en buvant une gorgée de café. tu connais pas tous ces trucs là. les hopitaux, les opérations, les maladies. tu te tiens le plus possible loin des dramas et loin des embrouilles en tout genre. tu veux juste faire ton truc. en fait, ta seule aspiration dans la vie, c’est de faire en sorte que personne te fasse chier. c’est pour ça que tu sors avec valentine. c’est pour ça que tu veux pas savoir ce qu’à denver. même juste savoir, c’est trop de pression pour toi. tu te mettrais à cogiter sur pleins de trucs. et tu veux pas finir comme tous ces gosses de riches qui se nourrissent au lexomil. t’es pas comme tes potes toi, tu prends rien. franchement t’es hyper sain comme mec quand on y réfléchit bien… « t'as pris des cupcakes aussi ? tu me sauves la vie. » tu souris en haussant les épaules. « en toute honnêteté, j’y connais rien dans ces trucs là. la vendeuse a dit que tout le monde adorait ça, alors je t’en ai pris. » tu t’expliques. tu fumerais bien une clope. merde alors. bon, tant pis.