Je tourne limite en rond dans ma chambre. J'arrivais plus vraiment à tenir cette situation. Ce truc qui se passait entre Curtis et moi. En fait, je savais pas vraiment ce qu'il se passait. Il était tellement dur à déchiffrer ce type que je pouvais même pas deviner ce qu'il pensait. Et ça avait le don de me mettre le doute. J'étais quoi moi pour lui ? Une simple maîtresse en fait. Il avait sa copine... et moi à côté. Et ça, j'en pouvais plus. J'attrape ma veste, mes clés, et je sors en claquant la porte pour aller prendre ma voiture et me rendre jusqu'à chez lui. J'aurai peut être dû lui envoyer un message ou quelque chose avant de passer... sauf que je lui aurai dit quoi ? On doit parler ? Non. En plus je déteste cette phrase. Je voulais juste mettre les choses au clair. J'arrive devant chez lui, je passe la porte de l'immeuble et je prends l'ascenseur. Arrivant devant sa porte, je souffle un bon coup, j'hésite encore un instant, avant de frapper trois petits coups. Je remets une mèche derrière mon oreille, je réajuste mon sac sur l'épaule, et j'attends.

une cigarette entre les lèvres, t’es allongé dans ton lit avec quelques difficultés pour te réveiller. la soirée d’hier a été assez rude. et comme souvent le lendemain, t’as mal à la tête. mais dans le fond, t’aime bien ces journées là, tu les passes dans ton canapé à fumer des clopes et c’est plutôt agréable dans le fond. tu sors de ton lit et te jettes sous la douche, histoire d’émerger quand même un peu. tu enfiles seulement un jean. tu te laisses tomber dans ton canapé, la journée est partie. quelqu’un frappe à ta porte. t’attendais personne aujourd’hui. tu vas dans ta chambre et attrapes un tshirt blanc que tu enfiles en allant ouvrir. derrière la porte, tu découvres denver. un peu surpris de sa présence ici, tu lui souris et te décales pour la laisser entrer, finissant d’ajuster ton tshirt. tu refermes la porte derrière elle. « qu’est-ce qui me vaut l’honneur de cette visite ? » tu dis, en gardant ton sourire. tu commences à la connaître un peu et tu sais que si elle est là c’est qu’elle a cogité sur un truc.

J'attends. Je pince mes lèvres, trouvant l'équilibre entre mes deux pieds perchés par des talons. Peut être qu'il est pas là en fait. Peut être que j'aurai dû appeler avant de passer au lieu de venir pour rien. Je patiente quelques instants puis je sens enfin que ça bouge de l'autre côté jusqu'à que la porte s'ouvre sur Curtis. Qui a l'air de se rhabiller. Il est peut être avec quelqu'un... Il me sourit et je lui rends son sourire, passant par l'encadrement de la porte pour entrer dans son appartement que je commence à bien connaître... à force. Je jette un coup d'oeil plus à l'intérieur, histoire de voir si il est seul. Mais sinon, il m'aurait pas fait entrer. « qu’est-ce qui me vaut l’honneur de cette visite ? » je me retourne vers lui, joignant mes mains. Bon de but en blanc quoi. On va pas tourner cinq cent ans autour du pot. « Je dois te parler de quelque chose. » je dis simplement.

c’est vrai que t’apprécie pas mal la compagnie de denver. vous aviez passé un cap qui faisait que votre relation avait changé, ça ne te déplaisait pas. enfin, tu couchais avec pas mal de filles, mais aucune n’était dans le genre de denver. les autres étaient des filles comme ça, qui demandaient pas une réflexion énorme. denver était plus intelligente que ça, ça te changeait et c’était pas si mal. mais tu savais que de son coté, elle était du genre à… réfléchir. forcément. les filles intelligentes réfléchissaient malheureusement. tu pouvais pas dire que c’était genre, une maitresse officielle même si elle était la seule des filles avec qui tu couchais avec qui l’expérience c’était renouvelée. ça rendait la chose un peu plus sérieuse, mais si peu, enfin, t’y avait pas réfléchis quoi… « je dois te parler de quelque chose. » nous y voilà. tu mets les mains dans les poches de ton jean après lui avoir présenté ton canapé. tu prends une cigarette que tu allumes. « je t’écoute. » tu dis simplement, attendant la suite.

Je le suis jusqu'à son salon. J'y avais tellement pensé mais au final, je sais pas tellement comment j'allais sortir ça. Quels mots j'allais employer. Je m'étais jamais trouvée dans ce genre de situation. C'était la première fois. Et sûrement la dernière. C'était pas mon genre de coucher régulièrement avec un homme, sans être avec lui. Et pourtant je continuais de le faire. Mais seulement avec Curtis. Et puis y'avait sa copine... Non, c'était vraiment trop compliqué pour moi. Il me fait signe de m'installer sur le canapé et je m’exécute. Je pose juste mon sac au sol et j'enlève ma veste que je mets sur mes genoux, « je t’écoute. » je lève mes yeux vers lui, alors que mes mains tripotent ma veste. J'hésite un court un instant... « Je ne me sens pas à l'aise. » je balance ne le quittant pas du regard, « Toi... moi... ta copine... » je continue, finissant par quitter son regard pour le poser sur mes mains, « Ca me dérange. » je termine par ajouter.

d’un coté tu sais pas trop à quoi t’attendre. même si t’as bien une idée générale sur le problème. mais tu sais pas trop ce qu’elle va vouloir t’imposer. t’attends. « je ne me sens pas à l'aise. » tu tires sur ta cigarette, silencieusement. « toi... moi... ta copine... » on y était. en plein dedans. le truc que tu avais toujours évité : les complications. et là t’avais les deux pieds dedans. tu dis toujours rien. « ca me dérange. » tu hoches la tête. « je t’avais dit de pas te prendre la tête avec ça… » tu dis seulement. c’était la vérité. tu l’avais dit. mais tu pouvais pas non plus l’empêcher de le faire. tu voulais pas que vous arrêtiez de vous voir. fallait bien reconnaître que tu t’étais bien habitué à cette relation. et que tu appréciais beaucoup denver, assez pour pas avoir envie de mettre un terme à tout ça. même si elle se prenait trop la tête, même si elle réfléchissait trop et que c’était pas ton truc. tu faisais des efforts pour passer au dessus de tout ça, faire comme si de rien n’était, histoire de pas tout gâcher. mais là, t’avais plus trop le choix. « qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? » tu lâches. tu penses à valentine dans son petit appartement à los angeles.

« je t’avais dit de pas te prendre la tête avec ça… » Je me mords la lèvre. Oui il me l'avait dit. Mais je pouvais pas m'en empêcher. Je me prenais la tête avec tout et n'importe quoi. Alors encore plus ça. Je sais quand lui disant ça, deux choix s'offraient à moi. Soit continuer, soit tout arrêter. Mais bon, fallait que je l'avoue. J'aimais bien passer du moment avec lui. Ça m'aidait a passer outre Camil. Et puis je le voyais différemment maintenant Curtis... bien différemment qu'avant. « qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? » je reste silencieuse. La question. J'en sais rien justement. Je veux arrêter de culpabiliser et continuer avec lui... Je me pince les lèvres, jouant avec mes mains, « J'en sais rien... » je réponds dans un murmure, avant de me redresser un peu, posant mon regard sur lui, « C'est toi qui dois me dire Curtis... moi je peux pas vraiment continuer. Je me sens mal vis à vis de ta copine... j'ai vécu la même chose mais de l'autre côté de l'histoire... et désolée... » je continue alors que je me tais un moment, avant de reprendre, « Mais j'adore passer du moment avec toi... » bon, je sais pas trop si je suis claire, c'est contradictoire tout ça.

« j'en sais rien... » tu sais que c’est pas fini, alors tu attends. « c'est toi qui dois me dire curtis... moi je peux pas vraiment continuer. je me sens mal vis à vis de ta copine... j'ai vécu la même chose mais de l'autre côté de l'histoire... et désolée... » tu hoches la tête. tu comprends peu à peu les options qu’elle te laisse. « mais j'adore passer du moment avec toi... » tu souris. « moi aussi denver, j’adore, vraiment. mais… » tu te passes la main dans les cheveux. « toi t’es encore amoureuse de ton ex et moi… j’ai trop de pression du coté de ma famille pour quitter valentine comme ça, sur un coup de tête. tu comprends ? si je me sépare d’elle, ça va impliquer beaucoup de choses… » tu tires sur ta cigarette. « et puis… tu sais comment je suis… enfin… je sais que ce que je « fais » c’est pas bien. mais c’est ma nature. c’est pour ça que je t’ai dit de pas culpabiliser pour ça. le connard dans l’histoire, c’est moi pas toi. » tu conclues. tu sais pas trop si c’est le genre de réponse qu’elle veut. mais pour les conversations sérieuses dans ce genre là, tu sais pas trop comment on fait.

« moi aussi denver, j’adore, vraiment. mais… » ouais, y'a toujours un mais de toute façon. Je me mords la lèvre, le fixant. « toi t’es encore amoureuse de ton ex et moi… j’ai trop de pression du coté de ma famille pour quitter valentine comme ça, sur un coup de tête. tu comprends ? si je me sépare d’elle, ça va impliquer beaucoup de choses… » je baisse la tête, terminant par la hocher pour acquiescer tout ce qu'il me dit. Moi encore amoureuse de Camil, je peux passer outre... mais lui avec sa famille, c'est un peu plus problématique apparemment. Et c'est quand même pénible que ça soit comme ça. « et puis… tu sais comment je suis… enfin… je sais que ce que je « fais » c’est pas bien. mais c’est ma nature. c’est pour ça que je t’ai dit de pas culpabiliser pour ça. le connard dans l’histoire, c’est moi pas toi. » je joue avec mes doigts, soupirant un peu. Je sais pas comment me sortir de cette histoire sans arrêter de voir Curtis. Je tortille un peu mes doigts, terminant par lever mon regard sur lui, « Ca serait vraiment un coup de tête si tu te sépares d'elle ? » je demande. Simple question.

t’as pas envie de la vexer. pas envie qu’elle se braque ou qu’elle ne comprenne pas ce que tu essaies de lui dire. t’es pas très doué pour les conversations sérieuses, les prises de tête… tu veux pas non plus arrêter de la voir. denver avait quelque chose de particulier qui te plaisait. même si tu savais bien que cette discussion aurait fini par arriver. tu pensais pas que ce serait maintenant. et t’aurais eu le temps de t’y préparer. mais non. c’était maintenant. et tu n’avais pas d’autre choix, tu devais assumer. « ca serait vraiment un coup de tête si tu te sépares d'elle ? » elle demande. tu réponds pas tout de suite. tu tires sur ta cigarette. valentine et toi aviez un avenir bien tracé, ce qui te plaisait dans un sens. car tu savais où tu allais et surtout, personne ne t’emmerdait. tu avais mis du temps à te construire cette relation qui te permettait d’avoir la paix. tu ne voulais pas foutre en l’air deux ans de ta vie qui t’avais changé la vie, pour… pour quoi ? t’en savais trop rien… « valentine c’est mon assurance. si je suis plus avec elle… » tu savais pas comment dire les choses sans être grossier. mais t’avais pas de solution. « être avec elle, y’a que comme ça que je peux faire ce que je veux. » tu conclus.

En fait, peut être que Curtis et moi... on était résolus à continuer à se voir... mais juste pour ça. Juste pour le plaisir physique et rien de plus. Ca se voyait qu'il voulait rester avec sa copine, et j'allais pas l'obliger à la quitter pour moi. Jamais de la vie. Mais j'en sais rien... je ne me voyais pas continuer ce genre de chose sans qu'il y ait quelque chose de concret entre nous. Parce que là, j'étais dans le flou total, et je savais pas trop ce qu'on était. Des amis qui couchent ensemble ? Pas trop mon truc. « valentine c’est mon assurance. si je suis plus avec elle… » je continue à le regarder, comprenant bien où il veut en venir, « être avec elle, y’a que comme ça que je peux faire ce que je veux. » oui, sous entendus, aller voir ailleurs et autres choses. J'hoche la tête. Simplement. Qu'est-ce que je peux dire face à ça ? Je peux rien dire. Il fait sa vie et c'est tant mieux pour lui... « Je vois... » je murmure juste un instant, avant de froncer les sourcils, quittant son regard, alors que je passe une main dans mes cheveux. Je me sens un peu gênée avec tout ça. « Mh... écoute reste avec elle... oublie ce que je t'ai dit... » je dis, pas très sûre de moi, alors que je me lève du canapé, « mais toi et moi... je sais pas, je peux pas si c'est comme ça. » je termine par dire, attrapant mon sac.

tu sais pas trop comment lui dire les choses. tu sais qu’elle fait partie des ces filles qui peuvent se vexer facilement, ou du moins mal prendre les choses. et toi tu sais pas trop comment dire les choses gentiment, sans blesser. t’es un mec dans toute sa splendeur. et tu vois bien que ce que tu lui as dit ne lui a pas plu. « je vois... » tu hausses un sourcil, essayant de voir si vraiment c’est vrai, ou si elle ment. « mh... écoute reste avec elle... oublie ce que je t'ai dit... » elle ment. tu la regarde se lever du canapé. tu écrases ta cigarette dans le cendrier face à toi. « mais toi et moi... je sais pas, je peux pas si c'est comme ça. » tu soupires, tu te lèves et tu attrapes son bras. « denver attends. » tu la regardes. « j’ai pas envie qu’on arrête de se voir. » tu dis. tu te rapproches un peu. tu sais pas trop comment faire, comment te sortir de ça. promettre de quitter valentine ? est-ce que tu serais capable de ça ? capable de foutre en l’air toute cette vie que tu t’étais crée pour être tranquille ? pour denver ? oui, c’est le genre de fille qui en vaut la peine. mais valentine aussi. « écoute… je vais réfléchir à tout ça, ok ? » tu dis. t’es pas sur que ce soit la réponse attendue…

Je savais pas quoi faire ou comment faire. Alors le mieux, c'était que je parte de chez lui, avant que je craque. Je lui avais posé mes pseudos conditions, je lui avais bien fait comprendre que je ne pouvais plus me comporter en tant que... maîtresse, alors qu'il était clairement avec quelqu'un d'autre. Ca ne m'aidait pas dans mon moral et dans ma conscience. C'était trop compliqué pour moi à gérer... et ça me rappelait de mauvaises choses. « denver attends. » alors que je suis prête à contourner son canapé, je sens sa main entourer mon bras. Je m'arrête, puis je tourne ma tête pour croiser son regard. « j’ai pas envie qu’on arrête de se voir. » je suis contente. Contente qu'il me dise ça. Oui, beaucoup même. Mais je ne laisse rien entrevoir, je reste là à le fixer, alors qu'il se rapproche un peu. « écoute… je vais réfléchir à tout ça, ok ? » c'est mieux que rien non ? Je sais pas. S'il y réfléchit c'est qu'il hésite vachement alors... il devrait peut être rester avec sa Valentine, rester avec sa vie tranquille et pas tout chambouler pour moi. Je ne veux rien lui imposer. Surtout pas. « D'accord... » je termine par souffler, avant que j'ose doucement caresser sa joue bien piquante à cause de sa barbe, ça me fait sourire, un peu. Et puis de toute façon, je ne peux qu'être d'accord. « Mais je comprendrai que tu veuilles rester avec elle... je veux pas t'imposer quoi que ce soit alors... t'en fais pas pour moi... » je débite. Des fois je devrais apprendre à me taire quand il le faut.