J'étais en chemin pour chez Camil, quand Jordan me déballa ça. Ca, cette connerie, ce truc qui me fit retourner mon ventre en une demi-seconde à peine. Au début, je voulais pas y croire, je me disais que c'était encore un truc de ma meilleure amie pour que je me détache de Camil. Mais non, pas vraiment cette fois-ci, et pourtant j'aurai préféré. Je n'allais pas faire demi-tour, non. J'allais aller voir Camil, histoire de tirer ça au clair. J'avais redémarrer la voiture, passant une main sur mon visage, puis je continuais mon chemin jusqu'à l'appartement de Camil. Me garant non loin, je ne me hâtais pas vraiment à grimper les escaliers. Même pas je voulais prendre l'ascenseur. J'appréhendais trop le moment qui allait se passer. Moi qui croyais que tout ça était finit... j'avais mal. Reniflant un peu, j'arrivais jusqu'à sa porte, et je tapais trois coups. Pas trop fort, vu que je savais que la petite devait dormir. Ca allait être dur... Tenant fermement mon sac, je fixais le sol, je n'avais pas la force de rentrer toute seule. Pas ce soir.

J'attends, je fixe mes chaussures, sentant mon ventre se tordre de plus en plus. Je voulais pas avoir cette discussion, je voulais pas... Mais il le fallait, non ? Fallait que je tire ces choses au clair, je pouvais plus faire genre ça m'atteint pas tout ça. Pas avec ce qu'il se passe derrière mon dos apparemment. J'entends les clés, puis la poignée tourner jusqu'à que la porte s'ouvrir. Je lève les yeux vers Camil qui me sourit, "Hey..." je ne réponds rien, je le laisse m'embrasser un instant, priant pour que ce ne soit pas la dernière fois. Je franchis le seuil de la porte, fermant doucement la porte derrière moi, en profitant pour soupirer un coup, mais discrètement. "T'as passé une bonne soirée ?" je ferme un instant les yeux, me mordant la lèvre. Je ne réponds rien pour l'instant, je reste silencieuse, me retournant pour le suivre dans le salon, alors que je ne prends même pas la peine d'enlever ma veste. Qui sait, je resterai peut être pas cette nuit. "Le début oui, la fin de soirée moins bien." je réponds, restant debout près du canapé, observant Camil.

Revenant sur le canapé tu pousses ton amour de chien pour laisser de la place à Denver à tes côtés. Il se réveille même pas à ça ne t'étonne en rien alors que tu reprend ta clope jetant un regard à la suite de l'épisode. Non t'es pas accro mais bon il est cool quoi Dexter. Le début oui, la fin de soirée moins bien. Tu l'entends te répondre alors que le fait qu'elle vienne pas tout de suite s'asseoir t'interpelle un peu. Ah ouais qu'est-se qu'il y a eut ? Tu demandes en prenant un bonbon relevant la tête vers la brune en croisant son regard, en voyant qu'elle a toujours sa veste et cette tête trop... Ok. Ok, qu'est-se qui s'est passé ? Tu demandes t'asseyant un peu plus droit en soupirant comprenant immédiatement que vu sa tête t'as encore du faire une connerie ou il y a un truc qu'elle te reproche. Ton après-midi à la plage avec Magda, pitié qu'elle prononce pas ça ou c'est sur tu perdras ton calme. Peu importe se que c'est tu sais que cela a un rapport avec toi, et tu poses le paquet de friandise sur la table basse baissant le son par la même occasion. Toi qui voulait une soirée tranquille après ces deux jours merdiques.

Je reste debout alors que Camil s'assoit, pour l'instant pénard à l'idée qu'il n'y ait rien qui cloche. Sauf que si... et il va pas tarder à le remarquer. Je pose néanmoins mon sac sur le canapé, restant quand même debout. "Ah ouais qu'est-se qu'il y a eut ?" Je ne dis rien. Je continue de l'observer. Puis son regard change, et il a l'air de comprendre qu'il y a un truc qui ne va pas. "Ok, qu'est-se qui s'est passé ?" Mon ventre se tord, une nouvelle fois. J'appréhende, j'ai peur. Pourtant je ne devrais pas. Mais c'est ce que je ressens, peur de le perdre une nouvelle fois, peur de me remettre à faire comme la dernière fois qu'on sortait ensemble. Ca marchait tellement bien pourtant entre nous jusqu'à... bref. Le voyant se redresser, je vis que j'avais toute son attention. Je fixais le sol un instant, joignant mes mains, les tortillant un peu, avant de relever mon regard vers lui, "C'est vrai que tu es jaloux du collègue de Magda...?" je balance, ravalant ma salive par la suite. Ok, ma gorge est serrée. Et je sens que j'suis prête à craquer à n'importe quel instant.

Demandant donc se qui se passe tu la vois alors fixer le sol mal à l'aise, se torde les mains tu te retiens de lui dire de cracher le morceau. Tu lui laisses le temps de réfléchir de parler, bien que ouais t'es tendu parce que c'est dernier temps, vous avez qu'un seul sujet de conversation, de dispute. Et ça te gonfle mais d'une manière sérieuse. Mais tu dis rien, tu laisses passer, parce que c'est toi qui lui en fait voir de toute les couleurs. C'est vrai que tu es jaloux du collègue de Magda...? Woh ! Je la fixe sur le coup stupéfait de sa question, énervé que le prénom de la brune revienne encore sur le tapis. Évidement j'aurais du parier sur le sujet ! En écrasant avec aucune calme ma clope dans le cendrier alors que je relève le regard vers elle blasé et en ayant raz le bol de ces conneries qui reviennent à chaque fois. Qui est-se qui t'as encore raconter ce genre de truc ? L'espèce de fille qui te sert de meilleure amie ? De toute manière quand y'a des histoires ça vient toujours d'elle et puis le "c'est vrai" veut bien dire que quelqu'un lui a raconté ce genre de baliverne.

Pas besoin de trois quart d'heure pour répondre à la question, je vois tout de suite la stupéfaction se lire sur le visage de Camil. Comme si je voulais le prendre pour un con avec ce sujet là. Genre je kiffais parler de cette fille. "Évidement j'aurais du parier sur le sujet !" Je ne réponds rien pour l'instant, je ne fais juste que le dévisager. J'étais calme pourtant, j'aurai pu vraiment m'énerver pour le coup, mais je gardais mon sang froid pour l'instant. Parce que ça me bouffait cette histoire, parce que j'en pouvais plus d'être toujours à l'affut de ce qui pouvait se passer entre eux. De cette peur permanente que cette fille prenne Camil. "Qui est-se qui t'as encore raconter ce genre de truc ? L'espèce de fille qui te sert de meilleure amie ?" Garde ton calme, Denv, garde ton calme. De toute façon, je n'allais pas répondre à ses pseudos attaques. C'était dans mon droit de poser ce genre de questions, et il n'y avait toujours pas répondu, "Réponds sincèrement Camil." je dis posément, sans pour autant lever le ton, le fixant toujours.

Tu vois qu'elle campe sur ses positions et ça te saoule profondément alors que vous venez juste d'aborder le sujet. Magda, Magda Magda. Putain pour être encrée dans ta vie c'est sur qu'elle l'est. Denver croise les bras devant elle et rien que ça manque de te faire péter un plomb, tu inspires, tu serres les dents. Rein ne sert de partir dans tes conneries comme ça si rapidement. Si ? Si parce que tu sais que c'est cette connasse de Jordan. Connasse qui hier soir c'est incrusté au shop de Magda sans aucune honte et voila que maintenant elle te retourne ton couple jusqu'à venir pourrir tes soirées. Merde ! Réponds sincèrement Camil. Je supporte pas qu'elle me prenne pour un môme alors qu'elle emploie ce ton calme mais intransigeant. Je me lève la dépassant d'une bonne tête pour lui rappeler que non ici elle joue pas son avocate. Changes de ton et je te répond. JE réplique en allant éteindre la télévision. J'arrive pas à croire que cette connasse s'invite même dans nos soirées juste par des pseudo accusation merdique. Tu vas penser par toi même au lieu de toujours écouté l'autre prostitué ?

Je veux être fixée, je veux être fixée... qu'il me le dise et puis c'est bon, pas que je reste dans l'attente totale tous les jours. Je me doutais que y'avait un truc de louche de toute façon, Jordan n'a fait que confirmer mes pensées et maintenant j'attendais que Camil les confirme une nouvelle fois. Je pouvais pas continuer comme ça sinon. Voyant Camil se lever, je ne pouvais que lever mes yeux (merci d'être petite) pour l'observer, ok, ça allait pas être commode... "Changes de ton et je te répond." Comment ça change de ton, j'suis calme ! Comment il veut que je sois dans un moment pareil ? En train de rire, de chanter ? Au contraire, je faisais un maximum pour ne pas paraître énervée. Fallait savoir. "J'arrive pas à croire que cette connasse s'invite même dans nos soirées juste par des pseudo accusation merdique. Tu vas penser par toi même au lieu de toujours écouté l'autre prostitué ?" Ok zen, soyons zen. J'allais pas le reprendre sur le fait qu'il traite ma meilleure amie de prostituée, mais je l'avais gros sur la patate, et je retenais. Ok, je comprenais qu'il ne l'aimait pas du tout, mais quand même y'avait des limites. Et en fin de compte, il n'avait toujours pas répondu. "J'ai pensé par moi même Camil, je fais que ça ! Je sais que tu étais de mauvaise humeur hier soir et que t'es parti de la fête pour aller te saouler autre part ! Et elle t'a vu Camil, comment tu les regardais..." je dis, avant de soupirer, "Je t'en prie, réponds..." j'ajoute, presque suppliante.

Ça te saoule en moins d'une minute cette discussion. T'as l'impression de la revivre dans tous les sens depuis des jours. J'ai pensé par moi même Camil, je fais que ça ! Je sais que tu étais de mauvaise humeur hier soir et que t'es parti de la fête pour aller te saouler autre part ! Et elle t'a vu Camil, comment tu les regardais... Penser par elle même, tu ries presque. Oh que non elle pense par elle même, elle se contente d'écouter l'autre débile en matant tes profil facebook et faisant des suppositions. Comment tu les regardais ? Pitié même Sierra sait très bien que t'es trop protecteur avec Magda, que depuis la nuit des temps tu jettes toujours à regards à ses fréquentations, en quoi ça à changé ? Je t'en prie, réponds... Tu serre les poings. Tu veux que je te répondes quoi hein ? Tu t'es énervé et de suite tu baisses le ton, pas forcément pour Denver, plus parce que ta soeur dort à côté et que tu veux pas la réveillé. Tu serres les dents faisant quelques pas en baissant le ton. Si je répond que non je suis pas jaloux tu ne vas pas me croire, à la prochaine occasion ça reviendra sur le tapis ça ou autre chose qui concerne toujours Mag'. Si je dis que oui, tu vas te faire des films, t'énerver ou pleurer j'en sais rien. Alors vas-y Denver tu attends quoi comme réponses pour que ça te calme définitivement ? Je demande en la fixant.

"Tu veux que je te répondes quoi hein ?" Je me crispe un peu sur le ton de Camil. Mais j'essaye de rester impassible. Là, tout ce que j'ai envie, c'est de partir, déguerpir, me centrer sur autre chose, arrêter d'y penser. Sauf que je peux pas. Il sait tout autant que moi que ça va me trotter dans la tête maintenant tout ça. Je le regarde faire les cents pas, ma respiration s'agrandissant nettement depuis tout à l'heure. Le craquage qui monte ? Peut être. "Si je répond que non je suis pas jaloux tu ne vas pas me croire, à la prochaine occasion ça reviendra sur le tapis ça ou autre chose qui concerne toujours Mag'. Si je dis que oui, tu vas te faire des films, t'énerver ou pleurer j'en sais rien. Alors vas-y Denver tu attends quoi comme réponses pour que ça te calme définitivement ?" Il est là, devant moi, à me fixer. Et je le fixe aussi, mon ventre se tordant toujours un peu plus. "La vérité." je réponds simplement. Ouais, je préfère nettement pleurer et au moins savoir la vérité.

La discussion c'est pas vraiment ton truc, surtout sur les histoire de se rassurer en couple, tu penses pas être un connard, c'est juste que toi... t'es pas comme ça avec Denver, tu veux pas la fliquer, tu regardes pas son profil pour savoir avec qui elle est, quel mec elle fréquente et tout. Alors évidement ça t'énerve. La vérité. La vérité, tu lèves les yeux au ciel manquant de répondre une connerie puissance mille. Tu dis rien. Calmes toi, de toute manière t'as rien à te reprocher, non ? T'as rien fait de mal, tu fais rien, non depuis des semaines tu fais strictement rien. Elle couche avec ce débile et ça me fait chier. Je réplique en fixant Denver droit dans les yeux sans hésitation. Elle couche avec la moitié de la ville alors ouais ça me fait chier que ma pote s'enfile des mecs comme ça. Tout comme ça me ferait chier si c'était le cas de Sierra ou Capu ! Je rajoute en attrapant mon paquet de clope.

Mon regard reste sur celui de Camil. J'attends la bombe qui va exploser. Je crois que j'aurais déjà explosé depuis longtemps en fait, sauf que je me retenais, vis à vis de la petite soeur de Camil. Et vis à vis de moi aussi. "Elle couche avec ce débile et ça me fait chier." ... ok. Mon regard se fit plus évocateur. Bah voilà, on en venait aux faits. "Elle couche avec la moitié de la ville alors ouais ça me fait chier que ma pote s'enfile des mecs comme ça. Tout comme ça me ferait chier si c'était le cas de Sierra ou Capu !" Mon oeil, mon oeil, et encore mon oeil. J'avais tellement envie de lui répliquer plein de choses à cet instant là. Merde, mais qu'est-ce qu'il s'en tape qu'elle aille voir d'autres mecs ? C'est ça le problème, il en a quelque chose à faire ! Et pas seulement parce que c'est sa pote", non ça, je peux pas le croire. Surtout quand on tape une scène de jalousie. "Alors ça veut dire que tu préfères qu'elle soit qu'à toi ? Bah ouais, tu veux pas qu'elle "s'enfile" des mecs, ça se traduit comment ça ?" je dis, sans cacher mon énervement pour le coup, alors que je commence par attraper mon sac et le mettre sur mon épaule. Là, j'avais vraiment envie de partir.

A son regard tu sais très bien se qu'elle en pense et tu fais appelle à tout ton self-control pour ne pas péter un plomb. Sérieux ça avancera à quoi ? Rien sauf peut-être la faire se tirer encore plus vite et loin de toi. Et ça tu veux pas. Sérieusement t'es venu limite la supplier de te donner une autre chance, et combien de fois dans ta vie ça t'es arrivé ? Jamais. Les filles se tirent tant pis tu fais avec, mais là non, la preuve même Magda a péter un câble en expliquant ton manque de fierté. Alors ça veut dire que tu préfères qu'elle soit qu'à toi ? Bah ouais, tu veux pas qu'elle "s'enfile" des mecs, ça se traduit comment ça ? Tu sers les dents te contient avant de la voir choper son sac sur le coup ça te calme alors que tu la rejoins pour te mettre entre elle et la sortie. Arrêtes ça ! Tu créer ça de toute pièce ! J'ai jamais voulus qu'elle soit qu'à moi merde. Attends je tolère même son crétin de hippie avec qui elle s'envoie en l'air alors vas pas me sortir ce genre de connerie. Tu répliques en la fixant du regard avant d'entendre les pleures plus loin et les appelles de Ivy pour ta mère. Putain... Tu soupire en passant une mains dans tes cheveux avant de jeter un regard à l'heure. Génial. Tu reposes ton regard sur Denver la fixant en te calmant la rejoignant légèrement. Restes là s'il te plait... je la rendors et après on s'expliques. Mais rentres pas... Tu plante ton regard dans le sien avant de soupirer et la contourner pour rejoindre la chambre anciennement appellé "chambre aux merveille" "chambre d'Adriel" ou tout autre connerie. N'allumant pas la lumière tu réupères la petite dans le lit à barreau la berçant doucement alors que tu cherches son biberon à tâton. Rendors toi princesses, tout va bien... Tu murmures doucement finissant par choper le biberon allant dans la salle de bain le remplir avant de la ramener dans son lit passant dix bonne minutes à l'apaiser et remettre sa musique ignoble. La laissant dans son lit ut ressors toi aussi un peu calmer, fermant sa porte.

Ouais j'étais prête à partir. J'avais mis mon sac sur l'épaule, j'avais fait volte face... la porte m'attendait. Qui sait, demain était un autre jour et... non. Camil s'interposa entre la porte et moi, alors que je m'arrêtais dans ma lancée, levant mes yeux sur lui , "Arrêtes ça ! Tu créer ça de toute pièce ! J'ai jamais voulus qu'elle soit qu'à moi merde. Attends je tolère même son crétin de hippie avec qui elle s'envoie en l'air alors vas pas me sortir ce genre de connerie." j'allais ouvrir ma bouche, encore une fois, ouais quand je suis chiante je le suis, surtout quand je tiens à cette personne, et en l'occurrence c'était le cas, vu que tout le monde sait à quel point je peux être raide dingue de ce mec. Mais les pleurs lointains de la petite fermèrent automatiquement ma bouche. Merde. "Putain..." je me tus alors, baissant un instant le regard avant de le remonter alors que Camil s'approchait légèrement, "Restes là s'il te plait... je la rendors et après on s'expliques. Mais rentres pas..." je le regarde sans rien dire, je n'ai même pas dit oui ou acquiescé la tête qu'il me contourne pour aller rejoindre Ivy. Alors je reste là, entre le salon et la porte de sortie, me demandant quoi faire. Je soupire, passant une main dans mes cheveux. J'hésite, un peu... puis je termine me retourner et me rediriger vers le salon. Je pose mon sac au même endroit que tout à l'heure, mais cette fois-ci, je m'assois sur un côté du canapé. J'ai encore cette boule dans ma gorge, et je me mors la lèvre pour essayer de faire passer tout ça. Et j'enfouis mon visage dans mes mains.

Restant proche de la porte de la chambre pour entendre si elle se remet à pleurer tu restes ainsi un instant avant de soupirer et t'éloigner, revenant dans le salon. Voyant Denver assis sur le canapé, tu retiens un soupire de soulagement du fait qu'elle ne soit pas partie. Revenant lentement tu m'arrêtes sans la rejoindre près de la fenêtre restant à fixer Denver dos à moi sur le canapé. Les secondes passent alors que t'essayes de savoir comment réagir. Quoi faire. Parce que sérieusement cette histoire de couple te dépasses totalement, tu le reconnais bien ce truc là, que c'est pas dans tes capacités d'aussi bien gérer. Tu veux que je fasse quoi denv' ? Sincèrement. Parce que moi, ça me saoule de devoir m'expliquer, ça me saoule de te voir dans cet état et qu'on s'engueule. Alors qu'on trouve quelque chose... parce qu'à cette allure, on va pas durer longtemps. Je reprend doucement brisant le silence alors que je m'adosse à la fenêtre fermée.

J'entends Camil revenir, ses pas lents confirment qu'il est plus calme. Ma tête reste enfouie entre mes mains, je sens que mes yeux me picotent, même si je pleure pas. J'essaye de me calmer aussi. J'ai toujours de l'énervement en moi, mais là, c'était plutôt la peur qui reprend le dessus. Je sens Camil passer derrière moi, je ne relève pas la tête pour l'instant. Je reste comme ça, essayant de me concentrer sur ma respiration. Un silence plutôt gênant se lève, et je ne pourrais pas le briser. Pour quoi faire ? Pour que je lui crie encore des choses ? Non, j'en avais marre de ces disputes. Mais fallait quand même trouver une solution... "Tu veux que je fasse quoi denv' ? Sincèrement. Parce que moi, ça me saoule de devoir m'expliquer, ça me saoule de te voir dans cet état et qu'on s'engueule. Alors qu'on trouve quelque chose... parce qu'à cette allure, on va pas durer longtemps." Alors c'est lui qui brise le silence, derrière moi. Je termine par relever ma tête, rouvrant mes yeux et regardant droit devant moi. Ok, je vois flou. Je renifle un peu. "C'est bête ce que je vais te dire..." j'annonce, sans pour autant me retourner pour le regarder, "Mais j'ai l'impression de ne pas être "la seule" pour toi..." j'ajoute, la voix un peu cassée sur le coup.

Tu l'observes relever la tête sans pour autant te regarder, ça te gênes pas. Si c'est plus facile de parler calmement alors pourquoi pas. Y'a cette distance entre vous qui met mal à l'aise, mais pour le moment ça te convient parfaitement. Alors tu restes là contre ta fenêtre, immobile. C'est bête ce que je vais te dire... Tu te tend un peu, restant à l'écoute cependant sans t'énerver, rester calme. De toute manière, t'énerver changera rien, hormis la faire dégager plus vite et ça t'a pas envie. Dans ta tête tu retiens une chose, cette connasse de Jordan t'a niquer ta soirée, comme toujours. Mais j'ai l'impression de ne pas être "la seule" pour toi... Tu serres les points, les dents... avant de te calmer illico. Tu sais qu'elle a raison. Tu restes silencieux, un instant. C'est vrai... tu l'es pas. Tu te mors la lèvre. Et je sais que c'est blessant pour toi, j'en ai conscience. Mais Mag' et moi c'est un truc qu'on contrôle pas... Tu fixes ton salon un moment te souvenant de toutes les filles qui ont bien vite dégager en se mettant entre toi et Magda... Ça nous bouffe autant tout les deux que toi Denver. Mais depuis sept ans on est comme ça et j'ai pas de solution. JE réplique calmement.

J'attends la réponse, que je redoute. Je reste là à fixer les meubles en face de moi. Mes lèvres entrouvertes, je laisse passer ma respiration qui se veut calme mais qui va sans doute s'affoler aux moindres paroles que Camil va prononcer. J'attends... j'attends... "C'est vrai... tu l'es pas." Coup dans le ventre. Encore plus gros que tout ceux que j'ai eu depuis tout à l'heure. "Et je sais que c'est blessant pour toi, j'en ai conscience. Mais Mag' et moi c'est un truc qu'on contrôle pas..." Je sens mes yeux se mouiller, je reste cependant droite, fixant un point devant moi que je ne fixe pas vraiment en fait. J'essaye juste d’assimiler ce qu'il est en train de me dire, d'avaler ça... mais j'y arrive pas. Impossible. "Ça nous bouffe autant tout les deux que toi Denver. Mais depuis sept ans on est comme ça et j'ai pas de solution." Une larme tombe. Je ne dis rien. Je ne réponds rien, je reste silencieuse, toujours fixant ce point devant moi. Ca fait mal, putain que ça fait mal. Puis d'un geste, j'attrape mon sac à côté de moi, que je mets sur mon épaule. "Ok..." je ne réponds que ça, dans un souffle, avant de me lever, évitant son regard.

Tu reste silencieux après avoir répondu ça. Laché se qui semble être une bombe pour Denver. Le silence se fait un long moment pesant alors que tu l'observe de dos sans faire un geste pour ne pas la déranger. Cependant la voyant bouger et prendre son sac tu te crispes en te redressant automatiquement. Ok... Non pas "ok". Tu la rejoins l'attrapant fermement mais doucement pour lui faire face sans la laisser partir. Je t'aime toi Denv'. Et sérieusement, on sait tout le deux que ma vie, et la tienne, seraient plus simple si j'étais célibataire. Les fois où j'ai été en couple... ça a toujours été de manière plus légère et... pas comme ça. JE l'observe avec sérieux emprisonnant avec douceur son menton entre mon index et mon pouce pour lui faire lever la tête vers moi. Je fais des efforts. En revenant de New-York j'étais sincère en disant tout ça, et tu es l'une des raisons pour laquelle je suis revenu... mais je suis pas parfait. Et moi et Magda je sais que c'est un problème... dis moi se que tu attends, trouves une solution... je réplique alors.

Je voulais pas qu'il me voit pleurer, pourtant j'étais pas douée pour ça. J'étais obligée de lâcher une larme pour un truc pareil. C'est dur de penser que l'homme dont on est éperdument amoureuse... bref. Je voulais partir, histoire d'être tranquille chez moi, de pleurer comme je voulais. Mais je m'en doutais que ça allait pas être easy de franchir cette porte. Camil s'interposa une nouvelle fois entre moi et la sortie. Je sentis ses bras m'emprisonner, et même si j'en aurais eu envie, je n'eus même pas un mouvement de recul. Ca prouvait à quel point je pouvais être faible face à lui. "Je t'aime toi Denv'. Et sérieusement, on sait tout le deux que ma vie, et la tienne, seraient plus simple si j'étais célibataire. Les fois où j'ai été en couple... ça a toujours été de manière plus légère et... pas comme ça." Je déglutis difficilement, essayant de ne pas croiser son regard, jusqu'à que ses doigts m'obligent à le faire, remontant mon regard sur lui, "Je fais des efforts. En revenant de New-York j'étais sincère en disant tout ça, et tu es l'une des raisons pour laquelle je suis revenu... mais je suis pas parfait. Et moi et Magda je sais que c'est un problème... dis moi se que tu attends, trouves une solution..." je continue de le regarder, en secouant un peu ma tête, "Qu'est-ce que tu veux que je trouve comme solution... je vais pas t'interdire de la voir, j'suis pas comme ça... c'est juste que..." je dis hésitante... "ça fait du bien de sentir qu'on est la seule personne pour celui qu'on aime." j'ajoute.

Tu observes son visage, évidement ça se voit qu'elle a pleuré, son maquillage a légèrement coulé, mais tu te focalises pas la dessus. Qu'est-ce que tu veux que je trouve comme solution... je vais pas t'interdire de la voir, j'suis pas comme ça... c'est juste que... Tu te tend un peu quand elle parle de t'interdire de voir Magda, sans rien dire en plus, la laissant continuer en silence. ça fait du bien de sentir qu'on est la seule personne pour celui qu'on aime. Oui mais le problème c'est que t'es pas comme ça, que t'aimes trop Magda pour que la fille qui partage sa vie soit la seule, c'est comme ça. L'affaire d'Adriel a déjà réussit à te remettre en terme "normaux" avec ta meilleure amie, mais Magda tu penses pas qu'une histoire puisse vous remettre normalement. Tu te tais, avalant ta salive. Je peux pas arrêter de la voir... Sacrifice de merde oui. je peux ralentir, la voir moins... arrêter de m'afficher à ce point sur le net avec elle, si ça te rassures. Je dis lentement en la fixant, me disant que sérieusement va falloir aussi faire passer la pilule chez Magda qui risque de me péter un câble, mais bon c'est ça ou ne plus avoir Denver et ça, je m'y résous pas. Impossible. Alors tant pis. C'est dit, c'est pensé.

Tu reste ainsi à tenir son menton pour fixer son regard. Tu sais qu'elle est du genre à le fuir quand ça va pas, à fixer le sol ou la pièce, et tu préfères largement affronter cela. Tu devines ses pensées parfois dans ses yeux, tu ressens se qu'elle pense. Tu restes donc contre elle à la tenir finissant de lui proposer ce marché. Tu sais qu'en dehors de la situation toi même tu aurais halluciné. Magda c'est comme Dante, personne au monde peut t'empêcher de la voir, de lui parler, mais là... c'est différent hein ? C'est Magda ou Denver ? Tes habitudes ou ta copine ? T'as rarement tenue autant à une fille que Denver, même si elle te comprend pas totalement, même si vous vous ressembler pas, que c'est pas le genre de nana comme toi, que c'est pas toujours les jours le pied. C'est Denver. Alors tu te tais, te te contredis pas, tu es prêt à l'accepter à faire que ça marche. Si tu veux... Tu rie un peu, sans joie. Sérieusement comme tu veux ? Elle te lance ça alors que elle sait que si c'était comme tu veux, ça serait loin d'être ça. Mais c'est ça être en couple, non ? Denv'... si c'est comme je veux ça changera pas. Alors poses tes choix et tiens toi y... mais c'est pas "comme je veux". Je réplique lentement.

J'ai l'impression de passer pour la méchante et la chieuse de l'histoire. C'est aussi dur de comprendre ce que je peux ressentir ? J'suis pas la seule au monde à pouvoir ressentir ça quand même non ? Quand on est avec quelqu'un, on peut pas concevoir qu'il s'intéresse à une autre personne plutôt qu'à soi-même ? J'sais pas. Alors c'est pour ça que je lui dis si tu veux, parce que je ne veux pas passer pour cette fille. Cette fille hargneuse qui interdirait à son copain d'aller voir qui il veut, non je pourrais pas. Tout simplement parce que je n'aimerai pas qu'on me le fasse en retour... même si là, il avait des raisons de le faire. Bordel, c'était compliqué. Et visiblement ma réponse ne l'arrangeait pas du tout, "Denv'... si c'est comme je veux ça changera pas. Alors poses tes choix et tiens toi y... mais c'est pas "comme je veux"." C'était ça le problème. Ouais, c'était ça. Je baisse mes yeux, me détachant de son emprise, sans pour autant paraître froide, "C'est ça le problème Camil, j'ai pas envie que tu fasses des trucs dont t'as pas envie de faire... je veux pas passer pour la fille qui interdit à son copain de... bref, tu m'as comprise." je dis en reculant d'un pas.