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Chapter XI : We are a secret, can't be exposed ft Il Nam i'll be fine once i'll get it, i'll be good
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| | Mar 28 Jan - 13:46 | |
| Paquets de sucettes : Check ! Ecouteurs : Check ! Sac avec mon bordel en tout genre : Check ! Il ne me restait plus qu’à vérifier que le matos de la fourgonnette soit au complet et je pourrais mener cette mission à bien. Il fait doux à San Francisco à cette période de l’année. Mais je suis quand même contente de porter ma veste sur le dos. Je ne sais pas si les membres du clan s’attendaient à ce que je porte toujours des talons et des mini jupes ras les fesses mais j’avais vite troqué ma panoplie de biacth assumée pour un jean moulant et une paire de basket montante. Puis sans vouloir me vanter, ce jean me faisait un très jolie derrière, et j’ai bêtement pensé qu’Il Nam ne pourrait pas en profiter aujourd’hui aussi … Je ne dis pas que je veux seulement qu’il me remarque pour mes formes mais disons que j’ai toujours aimé surprendre son regard sur moi. Je ne sais plus si aujourd’hui ce serait encore possible. Est-ce que je pourrais le faire craquer ? Autant avec mes fesses que mes fossettes ? J’en doutais, et ça me faisait chier … C’est peut-être pour ça que j’ai commencé ce jeu débile, jeu qui consiste à toujours garder une touche sexy pour faire baver les mecs du clan et tenter de rendre Il Nam jaloux … Et j’étais sûre de pouvoir réussir mon coup, si seulement il daignait montrer le bout de son nez … J’ai finis par croire qu’il me fuyait. Jamais, pas même quand j’y passais des journées entières, je le voyais au QG et quand par miracle nous avions des missions en communs il se débrouillait pour ne pas en faire partie. Mais je crois que c’était mieux comme ça. Le savoir juste derrière moi en mission, ça me rendrait beaucoup trop nerveuse. C’était presque … une gêne. Sa présence, bien que je le cherche constamment malgré moi, me gênait dès que je la trouvais. C’est comme si je passais mon temps à lui courir après et dès qu’il était là, je fuyais dans l’autre sens. Je n’étais pas encore prête à accepter le fait que je ressentais toujours quelques choses pour lui, alors encaisser son indifférence et sa colère … Non merci. C’était à moi d’être en colère. C’était à moi de lui montrer que j’avais tourné la page et que je ne voulais plus rien avoir à faire avec lui. Mais j’étais celle qui quémandait son attention et qui lui courait après quand il quittait une pièce. Ridicule. Mais cette façon qu’il a eut de me repousser … ca m’a refroidie. Ça m’a fait ouvrir les yeux. Il vit sans moi, il vit très bien sans moi, pourquoi est-ce que je devrais encore essayer d’attirer son attention. S’il veut me zapper qu’il le fasse, mais je lui ferais payer ce qu’il m’a fait … Ce salaud ! Plus je pensais à lui et plus mes pas sur le bitume tapaient fort. Je ne devrais pas penser à lui avant une mission, je vais avoir les nerfs et les passer sur le premier venu. D’ailleurs je n’ai aucune idée du binôme avec qui je vais être pour le coup. On m’a dit qu’il était à la réunion de la dernière fois mais ça m’avançait en rien. Ils étaient je ne sais combien ce jour là. Même si mon cœur s’est emballé pendant un quart de seconde à l’idée que ce soit Il Nam je préférais me résonner et me dire que c’était plutôt mon pote vietnamien du matos. Puis c’était ce qui était le plus probable. Même si cette mission ne consistait qu’à faire une planque et balancer les infos recueillit par la suite il fallait quelqu’un qui gère tout le matériel d’écoute et autres … Puis je ne verrais pas pourquoi ce serait Il Nam, il a tellement de choses à faire maintenant qu’il est chef ! Pourquoi s’encombrer de telle mission alors qu’il a un bon nombre d’hommes sous ses ordres. Pfff ce n’est pas encore aujourd’hui que je pourrais avoir ma revanche. C’était peut-être pour ça que j’ai mis un t-shirt sans forme, trop grand pour moi et franchement masculin. Sous ma veste US je portais une copie d’un maillot de football américain. Une façon amusante de m’intégrer à cette nouvelle terre d’accueille. Mais il a fallut qu’un idiot me renverse son café dessus en sortant du métro. J’en avais partout sur le bas de mon t-shirt et l’odeur forte du marre à café qui refroidissait me tirait au cœur. Dégueulasse. J’avais donc noué le t-shirt jusqu’à faire disparaitre la tâche et l’attacha juste au dessus de mon nombril. Ça faisait froid sur la peau de mon ventre mais ça me faisait sourire. Remontant mon sac sur l’épaule j’arrivais enfin au point de rendez vous. Une sucette en bouche je cherchais des yeux une camionnette de réparations. Je trouvais ça débile. Mais c’était assez recherché. Parce que le cliché de la fourgonnette noire garée un peu plus loin pour être discret n’avait RIEN de discret … J’avançais doucement jusqu’au camion et toqua deux coups sec puis trois normaux pour que Diem sache que c’était moi. Il m’ouvrit la porte avant de descendre du camion en sautant et me lança « S’lut. Je vais installer les micros mais je ne reviendrais pas. Je suis appelé ailleurs, je ne sais pas qui fera cette mission avec toi, mais d’ici 2h on devra t’avoir trouvé quelqu’un. » Pour être sûre d’avoir tout compris je le fis répéter plusieurs fois et quand je compris enfin le message je fis une moue contrariée. Ce n’est pas que j’adorais passer du temps avec mon ami vietnamien qui était aussi aimable qu’une porte de prison, et aussi loquace qu’une carpe, mais je dois dire qu’envisager de rester des heures toute seule dans ce camion à guetter le moindre fait et geste d’un homme -qui n’était d’ailleurs pas chez lui- ne m’enchantait guère. Mais bon, valait mieux que d’arpenter les souterrains de la ville. En repensant à la dernière mission que nous avions faite je sentis mon ventre se tordre et une boule se former dans ma gorge. Je lançais un regard bref vers Diem en sachant pertinemment, tout comme lui, que la dernière mission avait été un échec pour lui … et pour son ami. Pour chasser ces images qui me revenait en tête, j’acquiesçais en souriant et grimpa dans le camion sans rien ajouter. Je posais mon sac sur l’un des sièges et ôta ma veste. « Je peux la prendre ? » Je me tournais vers Diem en ne comprenant pas sa question. « De quoi ? » « Ta veste … » « Pourquoi ? » « J’en aurais besoin, pour après. Je te la rends demain. » « Tu me la rends ou je t’étripe ! » Sans chercher à comprendre d’avantage je retirais les clés de mon appartement des poches et lui tendis ma veste avant de le voir partir. Diem était encore plus stoïque et impassible que les autres jours … Et même si je devrais prendre un certain recule … j’en étais incapable. Je me laissais tomber sur mon fauteuil en fronçant les sourcils. Ça puait le café fort, d’habitude j’aime bien ça mais là … Je me penchais vers mon sac et attrapa ma petite bouteille de parfum. Ça fait 7 ans que j’ai le même. Parfois je me dis que je devrais changer, varier un peu pour ne pas me lasser de cette odeur. Mais c’est le parfum que m’a acheté Jun pour notre anniversaire. Je l’ai reçu un matin emballé dans du papier à bulle. La bouteille était fermée mais il restait l’antivol dessus. Après renseignement cette bouteille coûtait la peau des fesses … Ca m’a fait rire, et je ne me suis pas offusquée en comprenant que mon frère l’avait volé. J’ai gardé la bouteille qu’il m’a offert et depuis je me débrouille pour racheter ce parfum et en avoir toujours sur moi. C’est mon odeur désormais et je me sentirais trop mal si je mettais un autre parfum. J’aurais l’impression de devenir quelqu’un d’autre et de perdre un peu de ce lien qui m’unissait à mon frère. Je me sens bête en pensant ça. Mais c’est vrai. J’asperge mon ventre et mon t-shirt de parfum avant de m’en mettre dans le cou. Heureusement il n’est pas fort, il sent bon, c’est fruité. Ca donne un peu de gaité à ce fourgon sans vie et désespérément austère. J’allume tous les écrans et vérifie chaque câblage à quatre pattes sous le bureau pour être sûre que tout fonctionne. Ce n’est pas que je n’ai pas confiance dans le travail mais des autres mais je préfère que tout soit fait comme moi je le veux. Si jamais il arrive quoique ce soit je préfère savoir d’où peut venir le problème que de chercher et perdre du temps … Tout semble fonctionner parfaitement. Je me relève en cognant le bâton de ma sucette sur le coin de la table et pousse un grognement en frottant le bout de mes dents. Quelques minutes plus tard j’arrive enfin à établir une connexion avec les micros et les caméras installés par Diem dans la maison de l’homme qu’on doit surveiller. Et en temps que fille qui se respecte je me mets à farfouiller chaque recoin de cette maison pour voir dans quel genre d’endroit un trafiquant de drogue qui tente de la faire à l’envers à la Wah Chin peut-il vivre. Diem a été plus discret que je ne l’aurais cru. Il repart l’air de rien en passant sous le nez des gardes. Ça me fait sourire. Il est doué. Ils sont tous plutôt doués, enfin ceux que j’ai rencontré. La maison est plutôt grande et luxueuse. Mais elle n’en jette pas comme je pouvais m’y attendre. L’intérieure est presque trop banal et sur les murs aucune œuvre d’art qui témoignerait de sa folie. Bref, un mec sans importance, qui va mourir avant la fin de la journée. Je prenais cette nouvelle avec un tel détachement que ça me faisait presque peur. Mais je devais pleurer un mort je préférais encore pleurer les deux hommes qu’on a perdu pendant la mission contre les russes. Je sais pas ce qu’il s’est vraiment passé, un coup de feu est partie, derrière nous, puis un deuxième et avant qu’on comprenne on se retrouvait avec des russes sur le cul. On a courut, mais pas assez vite. On ne s’en est pas trop mal sortie et on a largement limité la perte. Mais ces hommes ont la tête dure et pris au piège comme des lapins ils ont courus vers ce piège que les russes nous tendaient. C’était presque trop flagrant, on a faillit passer à côté. Mais je ne sais pas, c’est comme une intuition qu’on a partagé avec Diem. On savait. C’était trop louche. Mais tellement rapide. On a pas tout de suite compris. C’est en apercevant un capteur que j’ai compris. Je me suis jetée à terre en voyant Diem me couvrir, mais j’ai beau avoir désamorcé le PX à temps, je n’ai pas pu sauver le vietnamien d’à peine 20 ans qui nous suivait. Je sais pas ce qu’il foutait là, il était pas prévu dans les effectifs et l’idée qu’il soit là pour remplacer Il Nam m’a retourné l’estomac. Quand je l’ai vu au sol avec cette balle dans le ventre je n’ai pas pu le laisser là. Il pleurait, comme un bébé, il m’a supplié de pas l’abandonner. Diem s’est occupé des deux russes qui nous suivaient et s’est retourné vers nous le regard paniqué. C’est la première fois que je le voyais perdre le contrôle comme ça … J’ai vu qu’il n’avait pas perdu toute humanité. Il s’est accroupi à côté du jeune homme alors que je tentais de faire cesser cette hémorragie, mais même si je pouvais faire cesser le sang, nous étions dans un endroit tellement dégueulasse que sa plaie s’infectaient à vu d’œil … Ils se sont parlé en Viet. Je ne sais pas ce qu’il lui a dit, mais le plus jeune c’est mit à pleurer de plus belle en fermant les yeux. Peut-être qu’il lui a dit qu’il allait le sauver, l’autre semblait d’accord. Je n’ai vu le canon que trop tard et Diem l’a froidement abattu d’une balle en plein cœur avant de déposer un baiser sur son front. Les mains pleines de sang je rergardais cette scène avec horreur. J’écarquillais les yeux sans réaliser que l’homme que je tentais de sauver était maintenant mort. Il avait à peine 20 ans … à peine. Il … il pleurait, si fort qu’il me donnait l’impression d’être un enfant apeuré. Mais c’est quoi ce délire ?! Pourquoi on ne pouvait pas rester ici et s’occuper de lui ?! Il aurait pu s’en sortir ! J’avais soigné des blessures plus graves que ça à Il Nam, ou tout du moins c’est ce dont j’étais persuadée. « On doit continuer ! » S’énerve Diem qui tentait de me relever depuis plusieurs secondes. Il finit par m’arracher le bras en me mettant de force sur mes deux pieds. « C’était foutu pour lui ! C’est comme ça ici Jungney ! » Je n’ai pas compris, j’ai juste chialé devant lui dans un état second. Il m’a trainé derrière lui pendant de longues minutes et je n’arrivais pas à détacher mes yeux du corps inerte du jeune homme. On peut pas le laisser ici … On ne peut pas le laisser pourrir ! Ce n’est pas les Russes qui viendront s’en occuper, alors on peut pas le laisser là comme ça. Après une gifle pour me remettre les idées en place Diem m’a forcé à continué la mission, et j’ai compris. J’ai compris qu’il n’y avait pas que lui. Que c’était une équipe, un clan qui comptait sur moi. Le jeune vietnamien n’était qu’un dommage collatéral regrettable, mais un détail pour une mission de cette envergure. Je ne sais pas comment j’ai finis la mission. Je sais juste que j’ai réussi et que les hommes se sont emparé de la marchandise. On a réussi. Pourtant aucun de nous n’avait de visage victorieux en rentrant. Seul le boss et le reste des équipes entières avaient un grand sourire. Moi, dans mon équipe, on est rentré à deux. On était partie à 5. Est-ce que c’est de ma faute ? Je n’en sais rien … Mais j’en voulais à Il Nam de ne pas avoir été là. Le soir même je suis allée récupérer le corps du jeune vietnamien. Je l’ai traîné en pleine nuit en dehors de ses égouts. Il sentait déjà la mort et j’ai faillis vomir mes trippes plusieurs fois sur le trajet. Mais je suis allée le déposer devant Diem qui m’a regardé sans comprendre. C’est vrai que me voir débarquer au QG avec un mec mort ça a de quoi surprendre. Mais je les laisse pas derrière moi ces hommes. Ils ont beau être engagés pour tuer et briser chacune des lois de ce pays, je peux pas les laisser derrière moi. Je le connaissais pas ce jeune vietnamien, mais c’est son sang que j’avais sur les mains et c’est en plongeant son regard dans le mien qu’il m’a supplié de pas l’abandonner. Ce n’était qu’un enfant alors je refuse de le laisser moisir tout seul. Je n’ai pas trouvé les autres. J’aurais peut-être du chercher un peu plus. Mais c’est lui que je voulais, c’était le vietnamien. J’ai débarqué le visage sale, couvert de sang et de sueur. Je suis allée devant Diem sans me soucier des autres regards qui semblaient à la fois surpris et … je n’en sais rien en fait. Ils ont du me prendre pour une folle. Mais je lui ai clairement dit « Je ne laisse personne derrière moi. » Personne. Avant de tourner les talons. Pour le reste je les laissais s’en charger. L’enterré, le brûlé, je ne sais pas ce qu’ils voulaient vraiment faire de lui, mais au moins, je dormirais mieux ce soir en sachant qu’il ne pourrit pas dans les souterrains de la ville. La nouvelle à vite fait le tour du clan et des rumeurs court déjà à mon sujet. Je ne sais pas si Il Nam les a entendu et ce qu’il en pense. Il va peut-être me trouver trop faible, trop fleur bleu, trop maman, trop je ne sais quoi, ridicule et pathétique qui sait, mais je m’en fou. Il y a certaine chose que je ne suis pas encore capable de faire. Abréger les souffrances de quelqu’un en lui mettant une balle dans la tête par exemple. Diem me regarde différemment depuis ce jour là je crois. Je ne sais pas s’il me prend pour une tarée encore trop ancrée à ses valeurs ou s’il me remercie au fond de lui pour ne pas avoir laissé tomber son ami. On n’est pas censé s’en faire, on le sait, mais on peut pas s’empêcher de les aimer non plus … J’inspire doucement en prenant une nouvelle sucette. Me faut du sucre pour oublier tout ça … Ca ne m’empêche plus vraiment de dormir, mais on va dire que ce n’est pas non plus la chose la plus facile à accepter. J’allume le pc portable que j’ai emmené avec moi et le branche en réseau avec les autres. Faut bien que je trouve une occupation hein … le temps qu’il s’allume je me redresse pour m’étirer un peu. J’ai faim. J’aurais bien mangé quelques choses mais je sais que si je quitte le camion deux secondes, il va se passer quelque chose à l’écran. C’est toujours comme ça de toute façon. J’allume la radio pour me faire un peu de compagnie. Les enceintes crachent un son que je ne connais pas vraiment, mais c’est toujours ça de prit. Je me laisse tomber sur ma chaise à nouveau et pianote sur mon ventre en attendant que les choses passent. Je suis avachie et fixe les différents écrans tour à tour … Je m’ennuie … je m’ennui ferme. Si au moins j’avais quelqu’un à qui parler. Mais personne pour me tenir compagnie. Je sors mon livre pour apprendre l’anglais mais après deux leçons je me lasse et finit par le jeter à mes pieds. Je prends alors un magazine et commence à faire les tests psychologiques qui s’y trouvent. Lâchez vous prise facilement ? Non, il serait temps de savoir lâcher du leste quand besoin ai ! Vous êtes comme une cocotte minute sous pression et vous risquez d’exploser à tout moment. Apprenez à vous détendre. Faites du sport ou du yoga. Je vous conseille un bon massage de temps en temps. « Nan mais n’importe quoi … Je fais déjà assez de sport comme ça ! » grommelais-je, contrariée par les résultats du test. Le magasine finis au fond de mon sac suivit de près par mon stylo. Je me mets à chantonner l’air qui passe à la radio avant de lancer un jeu sur mon pc. Un jeu de petits vaisseaux qui doit éviter des astéroïdes et tuer les méchants qui foncent sur lui. Je suis plutôt bonne à ce jeu et je crois que j’ai largement le temps de battre mon record. Je jette sans cesse un coup d’œil aux écrans, dès qu’une ombre bouge à vrai dire, mais je tombe souvent sur l’un des gardes qui fait son petit tour. Rien de bien intéressant, je crois que je suis bonne pour le surveiller jusqu’à la tomber de la nuit. Je m’ennuie … La petite musique familière attire mon attention et j’élance déjà mon petit vaisseau dans une course folle contre la montre. La pression monte quand je vois mon record s’afficher au fil des secondes qui défilent. J'entends la porte de la camionnette qui s'ouvre mais je ne réalise pas tout de suite que quelqu'un m'observe. "Alleeeeez tu peux pas me faire ça on y est presque !" Gémissais-je entre mes dents. Je me levais de ma chaise tout en restant penché en avant, collée à mon ordinateur. Je sautillais sur place, nerveuse, il faut dire que mon vaisseau allait si vite que je ne le voyais presque plus, ça tenait du miracle qu'il ne se soit pas encore crashé. Je voyais le chiffre de mon super record défiler et je finis même par le battre, tellement prise à mon jeu que lorsque je me crash dans un astéroïde je me redresse cette fois-ci complétement en riant fière de moi. "Haha !" Victoire pensais-je en pointant mon pc du doigt ! Je me mets à faire ma danse ridicule de la victoire en secouant du bassin comme un canard et trébuche presque quand j'entends une voix s'élever " Ca va Jungney ? Tu ne t’ennuie pas trop ? " Me questionne ironiquement un homme que je connais vaguement. Je l'avais presque oublié lui .... Alors quand je me tourne vivement vers lui je perds mon équilibre. J’ai honte, je n’aurais pas du faire ça. C’est vrai, qu’elle mafieuse du monde danserait dans un camion même si elle se fait chier comme un rat mort ? Deux silhouettes se dessinent dans le contre jour mais je fais mine d’avoir beaucoup de boulot. M'afficher devant un membre du clan c'était quelque chose, mais alors devant deux ... c'était signer mon arrêt de mort. Je ferme vite mon pc et tente de faire disparaitre la petite musique qui me donne toujours envie de danser. Vous savez c’est le genre de musique qu’on écoute si souvent en jouant qu’on finit par en devenir accroc. Mario, Zelda, Tétris … et tutti cuanti. Je les salut brièvement en levant juste la main sans chercher à comprendre qui c'étaient et me recroquevilla sur moi-même en me mordant la lèvre inférieure. Je fis mine de m’intéresser aux écrans de surveillance et pianota n'importe quoi sur mon clavier. Je pensais qu’on serait juste deux, pourquoi il y a trois personnes ? |
| | | | Mer 29 Jan - 6:56 | |
| Tenue"Vous êtes sérieux?? Un gosse? Vous avez envoyé un gosse à ma place?" J'étais fou de rage, les rares fois où je m'étais mis dans un état pareil il ne valait mieux pas être à mes côtés. Mes hommes ne me voyaient pas souvent perdre patience, mais je ne pouvais pas rester de marbre face aux choix qui avait été fait. J'avais cherché le responsable, je m'étais arrangé pour qu'il se retrouve face à moi et lui dire ma façon de penser. Il était plus vieux, un cran au dessus de moi, mais ce jour là je m'en fichais. Un gamin était mort parce qu'il avait été irresponsable. "C'est le seul qu'on avait de libre." Le pire? Le pire c'est qu'il se fichait de moi avec son petit sourire au coin. J'avais bien envie de lui en coller une, ma main me démangeait, mais il fallait que je me reprenne. Enfin autant que je le pouvais "Bordel, on avait des tas d'hommes de disponible. J'aurais pu au moins vous en fournir deux." Je n'avais pas envie de lâcher le morceau, pas cette fois. Je me suis tellement assit sur ma fierté pendant des années, aujourd'hui j'ai du pouvoir, je n'ais pas peur de leur tenir tête, surtout pas à un idiot dans son genre. "Qu'est-ce que ça change? La mission a été une réussite?" vraiment? Ah bon, alors on n'a pas la même définition de réussite. Je ne crois pas que perdre deux hommes de notre clan soit vraiment une victoire. Mais ce salaud s'en fou, lui il était dans son joli bureau à attendre qu'on lui ramène la marchandise. Je les vois déjà, je les ais entendus dire que c'était ma faute. Parce-que je n'y avais pas été, parce-que je les avais laissé tomber. Mais j'avais été envoyé sur une autre mission. Plus facile d'après moi, elle demandait juste de la réflexion et j'étais celui qu'il fallait pour ça. Je ne sais pas si avec le recule je pouvais croire à ce qu'on disait. Je pense que oui, je m'en voulais de ne pas avoir été là. Je pense que ma présence aurait changé beaucoup de chose... à moins que ça ne soit moi qui aurais terminé au sol abattu d'une balle? Je bouillonnais, je n'arrivais pas à rester en place. Ma patience était à rude épreuve, cette fois-ci je ne pouvais pas me taire. Pour lui, au moins pour lui je devais me battre et me faire entendre. Malheureusement je savais que rien ne changerait.... j'aurais beau parler des heures, le mal était déjà fait. "Il n'avait que vingt ans." "Et il n'était pas très doué. Au moins nos doutes on été confirmé." C'est si facile pour eux. Ce n'est qu'un jeu de pion. Ils testent, ils jouent juste pour voir.... Ce n'était qu'un môme, il n'avait pas beaucoup d'expérience. On l'avait récolté dans la rue, comme la plupart des gosses qui nous avaient rejoints ces derniers mois. "Il Nam, tu me fais un affront. Tu remets mes décisions en doute. Je n'aime pas ça." Et alors? Si il savait où il peut le foutre son respect. J'aimerais pouvoir lui dire tout ce que j'ai sur le cœur, mais comme à chaque fois je plie. Je plie parce-que je n'ais pas le choix. Si je veux continuer à gravir les échelons il faut que je garde les règles en tête. Je ne dois pas les transgresser, ça fait parti du jeu. Et même si je dois m'assoir sur mes idéaux, alors je le ferais. Comme je l'ais toujours fais... je me déteste. Je me trouve sale d'agir de cette façon. Je voudrais être quelqu'un de plus fort, avoir plus de poigne de pouvoir pour éviter ce genre de choses d'arriver. Je ne dis pas que je serais parfait, mais je n'aurais jamais laissé un gamin partir à ma place. Il ne pouvait pas me remplacer, il n'avait pas l'étoffe ni la maitrise que j'avais. Et je regrette... j'ai le cœur chargé de remords et de chagrin lorsque j'ai dus aller trouver ses parents pour leur annoncer la nouvelle. Comme une mauvaise plaisanterie qu'on me jouait, c'est à moi que la tache à été confiée. Et vous savez, je ne sais pas ce qu'ils ont pu ressentir. Je n'ais jamais su ce que ça faisait d'être aimé par sa famille, et même d'en avoir une vraie. Des liens du sang, quelque chose qui vous pousse à vous surpasser, à penser pour plusieurs au lieu d'un. Je ne sais pas ce que c'est, mais j'ai vu leurs larmes, ce petit bout de femme s'effondrer dans mes bras alors que je me sentais gêné. Embarrassé d'être le demi-coupable de cette catastrophe. Mais je n'ais pas eut le courage de lui dire que c'était ma faute, non je devais faire vite, et trouver une histoire à inventer. A ses yeux je n'étais pas le chef du quartier sud, oh non j'étais l'un de ses amis proches qui avait tout vu et qui venait lui dire. C'est triste ! Tout ça n'a aucun sens. Mais comment lui avouer que son fils chéri qu'elle aimait tan était en réalité un dealer? Qu'il voulait de l'argent, du pouvoir pour réussir à s'en sortir? Je n'ais jamais le courage de leur dire, je n'assume pas ces mensonges, le soir ils me torturent. Ils me font perdre le sommeil, et je reste éveillé des heures à les recasser. Jouer les indifférents serait plus facile, mais au bout de plusieurs années je n'y suis toujours pas parvenu. Surtout pas quand je me retrouve seul. Avec les autres c'est différent... mais une fois avec moi-même je ne supporte plus. Ce poids m'écrase la poitrine... il me broie l'estomac et m'oppresse. Je l'ais toujours eut, depuis la disparition de Jun c'était devenu plus dur. Il n'était plus là pour me parler en pleine nuit, pour combler ces longs moments de silences... avec elle c'était plus supportable. Elle arrivait parfois à me faire croire que j'étais quelqu'un de bien...
En retrait derrière mes deux gorilles de compagnies, je lorgnais rapidement sur l'horloge de la grande salle. Elle indiquait dix heures du matin et une seule question me venait en tête. Qu'est-ce que je foutais déjà en train de bosser à cette heure là? Je n'avais presque pas dormi de la nuit comme la plupart des autres depuis son retour. Je tentais de ne pas y penser, du mieux que je pouvais, mais la vérité c'est que quoique je fasse j'avais toujours quelque chose pour me rappeler qu'elle était encore là. J'avais beau vouloir en faire abstraction je n'y parvenais pas. Il m'arrivait la plupart du temps de rester éveillé, de tourner en rond et me demander si je rêvais. Elle était ici... à San Francisco. Je ne sais toujours pas si ça ne serait l'affaire que de quelques jours, et je pense que poser la question m'effrayait beaucoup trop. Parfois je voulais pouvoir me dire que tout ça n'était que le fruit de mon imagination, je crois que tout serait plus facile ainsi. J'ai froid à chaque fois que je pense à elle, je fixe souvent le petit meuble près de ma télé quand je suis chez moi. Je les observe, je relis les titres inlassablement en resongeant à ce que nous étions. Je crois... je crois qu'elle me manque encore plus désormais. C'était plus simple quand je la savais à des kilomètres, maintenant ça me déchire. J'aimerais pouvoir lui parler, avoir le courage de lui dire tout ce que j'ai sur le coeur mais je n'y parviens pas. J'ai rêvé d'elle la nuit dernière. Il ne se passait pas grand chose, elle était juste là à me sourire sur notre toit. Je mourrais d'envie de la prendre dans mes bras, alors je l'ais fais, je l'ais blotti contre moi autant que je le pouvais, pour qu'on se fonde, pour que plus rien ne nous atteigne jamais. Tu vois Jungney, je t'aime comme ça. Ce n'est pas un amour mesuré, ça n'a rien de raisonner. Tu es une partie de moi, sans toi je ne suis plus rien. J'errer juste, je fais les choses par automatisme... mais depuis que je l'ais vu, mon coeur bat plus vite, mon ventre se serre et après les nuits glacées viennent celles où j'ai chaud. Penser à elle me dévore de l'intérieur, j'ai terrer ces souvenirs dans un coin de ma tête, longtemps comme si je parviendrais à simplement sourire en y repensant. Et c'était plus facile avant il me semble... Je déteste la femme que j'ai vu sous mes yeux il y a de ça quelques jours, j'y ais beaucoup pensé, je me suis demandé ce qui lui était arrivé pour qu'elle soit comme ça. Est-ce que j'étais coupable? C'étai ma faute ou celle de quelqu'un d'autre? Je n'en sais rien, j'ai toujours tendance à croire que je suis le responsable du malheur des autres. Alors pourquoi pas le sien? Je crois même être le premier concerné à moins d'en avoir perdu le droit après mon départ. Je rumine dans mon coin, j'attends une solution qui ne viendra pas. Je me force même à me dire que celle que j'aimais à disparue, mais il y a ces moments d'hésitations. Quand on m'a rapporté ce qu'elle a fait pour ce gosse de vingt ans, j'ai cru la sentir à nouveau. Cette Jungney que j'aime tant, celle qui ne vous lâche jamais même dans les pires moments. Je ne sais pas où je serais aujourd'hui sans elle, surement au fond d'un trou à pourrir. Et je ne sais pas ce qui me fait le plus souffrir, qu'elle soit vraiment là ou que je ne parvienne pas à l'affronter. J'ai peur... j'ai si peur de me faire des idées... Je m'impatiente, j'ai encore une grosse journée qui m'attends, on m'a confié une autre mission à la dernière minute. Une planque, le genre de plan qui me fait suer parce qu'il n'y a jamais rien de bien à faire. On tourne rapidement en rond dans ces fourgons. Pour l'heure j'ai une tache à accomplir. L'homme en face de nous, bafouille des excuses, il a peur, je vois des gouttes de sueurs couler le long de son front pour venir s'écraser sur sa chemise encore blanche. Il tente de se cacher, mais il sait que si j'interviens ça ne sera plus l'heure des négociations. "Encore deux jours! Je vous promets j'aurais l'argent." Dix heures dix, il faut que je fasse un vœu il parait... Je fixe les aiguilles derrières mes lunettes noires, puis songe à quelque chose. Je sais que ce n'est ni le moment ni l'endroit mais je m'occupe comme je peux. Dix heure onze, je ne crois pas à ces bêtises, ça ne marche jamais. Il m'est arrivé si souvent de croiser des étoiles filantes en contemplant le ciel, mais aucun de mes souhaits ne s'est jamais réalisé. Si ça avait été le cas, je serais surement loin d'ici, dans un pays chaud avec une nouvelle identité. Jun serait encore à mes côtés, et Jungney attendrait un enfant de moi. Dix heure douze, je détourne les yeux vers l'homme qui devint de plus en plus livide. Il fait le tour de sa caisse, nous récupère quelques billets en s'écriant que c'est tout ce qu'il a. L'un de mes hommes se tourne vers moi, je crois qu'il perd patience lui aussi. Je calcule, si je veux avoir le temps de passer au Colombus coffee et me prendre un grand crème avant de me rendre à ma prochaine mission, il faut que je règle cette histoire vite. Je pourrais faire un détour par le parc histoire de me poser un peu et profiter. "Hum..." je sors mes mains des poches, signe que je compte m'en mêler. Mes deux hommes m'ouvrent un chemin entre eux, et j'arrive de pas nonchalant vers l'homme qui déglutit toute la salive emmagasiné dans sa bouche. Je vais me la jouer cool, je n'ais pas envie de me faire mal à la main. Elle est déjà blessée, enroulée dans un bandage que j'ai fais rapidement moi-même. Ça m'est arrivé seul, de colère et de frustration à cause de tout ce qui s'est passé. Je tire sur le col de ma veste pour la remettre droite, mes chaines claques les unes contre les autres alors que je viens poser mon avant bras sur la caisse. "Tu connais le deale? Tu veux notre protection, tu payes." Sinon c'est ces timbrés de Viet qui viendront te faire la peau. Ça marche comme ça avec tous les commerçants de cette rue et des voisines. Chinatown nous appartient, on la partage avec les autres gangs de la Triade, mais le reste... aucun d'eux n'a le droit d'y mettre un pied sous peine de représailles. Mais chaque marchand nous doit quelque chose, puisqu'on assure leur sécurité ils nous doivent de l'argent. La plupart du temps le boss en abuse, il prend presque la moitié de leur chiffre d'affaire. Aussi bien que la plupart des gens vivant dans le coin sont pauvres. Je penche la tête sur le côté, dix heure vingt... ça commence à faire longtemps que je suis là. "Mais... mais je n'ais rien..." Mauvaise réponse. "T'as une fille." Heng me jette un regard salace, je déteste la lueur qu'il a dans ses yeux. Je ne veux pas jouer à ce jeu là, cette gamine n'a rien demandé... Mais je suis obligé de rentrer dans le moule, alors je me tourne vers l'homme et le fixe par dessus mes lunettes l'air sérieux. "Demain! Je vous en supplie demain." Je ne devrais pas plier, mais je suis lassé et mon grand crème m'attend. J'hésite puis quand je me décide à tourner les talons, il me remercie... mais il m'a suffit juste de lever la main pendant que je me dirige vers la sortie pour que mes hommes s'occupent de lui...
Les heures sont passées plus vite que je le pensais, il ne fait pas encore chaud à cette période de l'année mais les jours commencent à devenir plus doux. "C'est un temps à aller à la plage ça !!" Ouais je le sais, c'est ce qu'il me disait toujours dès que le soleil pointait le bout de son nez. Autant dire que c'était trois cent soixante jours par an que j'entendais cette réflexion. A cette pensée je ris. J'ai décidé d'y aller tranquille, par le tramway, j'ai envie de profiter l'ambiance de ma ville à cette heure ci. Mon bonbon dans la bouche, je le mâchonne encore et encore pour sentir le gout fruité envahir ma bouche. Je ne sais pas combien de connerie dans ce genre je mange. En Corée, il n'y en avait pas, j'étais plutôt malheureux. J'adore ces tiges à la fraise, ça ressemble à des bâtons immangeables, c'est dur, ça colle aux dents, bref tout ce que j'aime. J'en suis déjà à mon troisième, et j'ai encore un gros sachet qui m'attend chez moi. J'ai été raisonnable j'en ais prit que quatre avec moi mais je commence à croire que j'aurai dut prendre le paquet pour m'occuper. Je reste quelques temps accrochés à une des barres, alors que le paysage défile sous mes yeux. C'est ces moments là que je préfère à San Francisco, quand un semblant de me liberté me fouette le visage. Mais bien vite, trop vite je dois quitter cette bulle pour rejoindre le lieu du rendez-vous. Je n'ais pas l'heure, peut-être que je suis un peu en retard mais je pense que je serais seul. Chose qui se confirme quand je pointe le bout de mon nez. Je jette un coup d'œil à gauche, puis à droite personne. Yes! Pour une fois je vais pouvoir souffler un peu. Je tire un grand coup sur mon bonbon en arrache un bout que je mâchouille et refourre l'autre partie sur le coin de ma lèvre. Je retire mes lunettes les mets au fond de ma poche et me met à chantonner le dernier morceau de Pharell Williams. "Because I’m happy Clap along if you feel like a room without a roof..." que les choses soient claires, elles n'ont rien de vrai pour moi. Je suis loin d'être happy mais il parait qu'il faut se forcer à le dire pour y croire. Et tandis que je chantonne comme un demeuré, je me mets à gesticuler jusqu'au fourgon. Je ne crains pas que quelqu'un me voit ni même débarque. Quant à ma mission, si je vous dis qu'on ne m'a pas vraiment dit de quoi il s'agissait? "Tu demanderas le topo à ton coéquipier." Je crois que c'est pas quelque chose d'important, sinon on aurait plus le temps de m'expliquer. Il faut juste récupérer un colis il me semble. Rien de bien compliqué ! "Clap along if you know what happiness is to you Because I’m happy" J'arrive enfin à la camionnette, attrape la poignée entre ma paume et tire d'un coup sec la grande portière coulissante. Et c'est là que je m'arrête net en l'apercevant. Ma voix meurt au fond de ma gorge, j'avale brusquement mon morceau de bonbon et sans réfléchir, crache celui qui reste au bord de mes lèvres par terre. Et je ne sais pas pourquoi, je me mets à penser "Pourvu qu'elle n'est rien vu." Bon sang, pourquoi personne ne m'a dit que ça serait elle ma partenaire? C'est une mauvaise blague pas vrai? J'ai envie de dire quelque chose, mais je détourne les yeux sur mes pieds et grimpe à l'intérieur comme si de rien n'était. Je crois qu'elle l'a vu... qu'elle a vu que j'étais surprit. Et ça m'énerve! Pourquoi j'ai retiré mes lunettes au fait? C'est bête, j'aurais dut les garder au moins elle n'aurait peut-être pas pu s'en rendre compte. Mais mon cœur a tellement bondit dans ma poitrine que je crois que même un sourd l'aurait entendu. Je tire la portière derrière moi et baisse la tête pour avancer jusqu'à une place de libre. Je m'assois rapidement comme pour tenter de me faire oublier mais je crois que c'est déjà raté. Assit à ma place, je pose instinctivement mes avant bras sur mes jambes pour tenter de cacher ce pantalon. Ça a l'air idiot? Ça l'est beaucoup moins quand on sait que c'est elle qui me l'a prit. Je me souviens encore de ce jour, on faisait les boutiques ensembles, un truc normal pour une fois. On n'avait pas prévu d'acheter quoique ce soit à part de la bouffe pour notre chat. Mais on s'était arrêté à ce magasin. Je l'ais suivis docile à travers les rayons quant elle m'a sorti cette chose. Je n'ais pas vraiment compris au départ ce qu'elle voulait que j'en fasse, mais je crois que jouer à la petite amie normale lui plaisait. Les filles font ça pour leur compagnon... leur choisir des fringues je veux dire. Ça m'avait paru amusant sur le coup et j'avais joué le jeu. Evidemment on ne l'avait pas payé, j'étais sorti avec sur le dos, mais je peux vous assurer qu'il ne l'avait pas gardé longtemps en rentrant chez nous... Quand j'y pense... bordel ça fait un bail. Ce temps là me parait si loin... Je me redresse, tente de garder ma contenance et lâche "C'est quoi le topo?" Boulot ! Je dois parler boulot et après je ne lui demande plus rien. C'est vrai comme si j'avais envie de lui parler...
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| | | | Mer 29 Jan - 16:57 | |
| Je reste impassible bien que je puisse lire sur leur visage de l’ironie et de la moquerie. Je l’ai bien cherché en même temps … Ils montent dans le camion en riant alors que je tentais de me faire toute petite … Je me sens ridicule au possible … Je tente toujours de me cacher derrière un masque, celui d’une femme forte et souvent froide. Pourtant dès que je suis seule je m’oublie. Je redeviens moi. C’est trop dur de toujours rester celle qu’on n’est pas vraiment … Au fil des mois j’ai appris à composer avec. A être plus … plus elle, cette femme qui se veut chef de clan. C’est devenu un peu plus naturelle, moins difficile à jouer, comme si j’avais finis par me fondre en elle et trouver l’équilibre dont j’avais besoin. Mais au fond de moi il restait toujours cette petite fille innocente et naïve. Celle qui rêvait de voir le monde et de voyager à dos de dragon. Celle qui aimait l’aventure et qui rêvait de l’amour, le vrai … Pourtant, la plus part du temps je me contentais d’être celle qu’on voulait que je sois. Comme si rien ne pouvait m’atteindre, ni les coups de Ru, ni la façon qu’ils ont, ces hommes du clan, de toujours me tester et me pousser à bout pour me faire comprendre qu’une femme ne sera jamais l’une des leurs … Je hais la mentalité machiste de mon pays …. Elle me force à me battre encore et encore alors que je suis déjà bien fatiguée. Mais c’est ce qu’ils cherchent je crois. Que je sois faible devant eux … Que je craque. Sauf que je ne le ferais pas, jamais. C’était hors de question, je ne sais pas où j’allais chercher cette rage, et cette hargne. Je ne dis pas que la vie était si merveilleuse que je voulais vivre mais il y avait trop de gens qui s’était sacrifié pour moi pour que je gâche tout en baissant les bras … J’ai choisis de faire partie de ce clan, j’ai peut-être pris le chemin le plus rapide qui m’emmènerait à Jun mais c’est le chemin le plus dangereux et le plus horrible qu’il m’ait été donné de prendre … Alors j’assume. J’assume de devoir aller buter des mecs qui ne m’ont rien fait à moi, j’assume de devoir pirater des maisons et voler des gens. La Wah Ching n’a rien d’un enfant de cœur, et ce n’est pas par vengeance ou cupidité qu’elle agit. C’est par soif de sang, elle veut être puissante, écraser ceux qui oseront se mettre sur son chemin ou qui ne voudront pas rejoindre ses rangs … Je me rends compte en regardant ses gamins porter fièrement leur bandanas qu’ils pensent pouvoir sauver leur vie en entrant au sein de la Wah Ching. Ils pensent être devenu des hommes parce qu’ils tiennent des canons d’acier entre leur doigt, mais ce ne sont que des enfants avec un jeu trop puissant entre les mains. Ils ne se rendent pas compte de ce que ça implique, des enjeux et des contraintes. Quand on signe avec la Wah Ching c’est à vie, et ce tatouage se charge bien de nous le rappeler. On signe avec notre âme et quiconque essaye de s’en échapper finis par mourir. On paye le prix de nos vies pour quelques idéaux qui finissent bien vite par nous brûler de l’intérieure. Et je crois, oui j’ai finis par croire, qu’aucuns de ces hommes n’est rentré dans la Wah Ching pour simplement se salir les mains. Chacun d’eux avait cette motivation, celle d’avoir une vie meilleure, une vie plus belle, plus riche, avec une famille ou ces gens qui nous donnerons l’impression d’être aimé. Reste à savoir si ils ont réussis à garder ces idées en tête ou si le prix à payer en contrepartie ne l’ont pas tué. Tuer, ça fait désormais partie de notre quotidien. C’est presque devenu banale. On est obligé, c’est une question d’ordre. C’est soit eux, soit nous. Le monde dans lequel nous évoluons n’a rien à voir avec le monde normal. On ne peut jouer avec les mêmes règles de jeu. Tout devient plus noir, plus fort, plus dur. Si la vie nous parait atroce, celle qu’on vit là est pire que tout … Y a pas d’échappatoire. On peut aller nulle part, y aura toujours quelqu’un pour venir nous rattraper et nous ramener à notre réalité. Celle qu’on a choisi d’avoir pour être heureux … merde on s’est fait avoir je crois mais quand on s’en rends compte … c’est déjà trop tard. J’ai connu deux ans de cette vie avant qu’Il Nam n’apparaisse. Il a rendu mon quotidien un peu plus beau, un peu soft. Un retour à la normalité qui donnait des airs de perfection à nos vies. C’est tout ce dont nous avions besoin. Pas de maison avec jardin, pas de chien, pas de compte en banque commun. On avait juste nos vies, nos souffles et nos matins … ça nous suffisait, enfin c’est ce que je croyais. Trouvait-il ça trop peu ? Trop fade ? Préfère-t-il se taper une fille différente chaque soir et sniffer de la drogue à s’en faire exploser les sinus. Je lui aurais donné n’importe quoi … Voulait-il plus de sexe ? Plus de passions ? Je m’étais acheté un petit ensemble sexy et dénudé. Je suis sûre qu’il aurait aimé, mais il est partit trop vite pour avoir le temps de le voir. Dommage. Ou peut-être pas. Est-ce que j’ai manqué d’attention ? D’amour ? Ou peut-être que je lui en donnais trop … ? Je l’ai étouffé ? Je les enfermé dans une prison dorée en n’ayant même pas conscience que je le rendais mal … ? Je ne comprends pas pourquoi il est partit, chaque hypothèse semble correspondre, mais j’ai besoin de réponses Il Nam, j’ai besoin de comprendre pourquoi t’as fait ça, parce que rien ne semble justifié … Rien qui pourrait me faire accepter ton départ … Je sais seulement que c’est de ma faute. J’ai fait quelque chose qui t’as déplut mais je ne sais pas quoi. Je trouverais bien. Maintenant que tu es là … je vais pouvoir te poser la question. Est-ce que tu auras la décence d’y répondre ? Est-ce que j’aurais le courage de t’oublier ? Et la folie de te pardonner … ? « Diem t’as rien laissé pour nous ? » « Hum ?! » Je tourne la tête vers les deux chinois qui fouillait je ne sais quoi dans les caisses du camion. « Non » répondis-je évasive en haussant les épaules. Ils râlèrent je ne sais quoi avant de finalement trouver une clé usb qui semblait contenir ce qu’ils voulaient. Ils quittèrent le camion en m’ébouriffant les cheveux ce qui m’agaça fortement. Je leur lançais un regard noir et claqua la porte derrière eux. Non mais voilà, maintenant ils me prennent pour une enfant … Toute la crédibilité que j’ai pu construire depuis mon arrivée vient de voler en éclat auprès de ces deux là. Nice. Je me rassois sur ma chaise qui va devenir très vite inconfortable avant la fin de la journée. Je m’y affale et fixe les écrans en face de moi. J’ai envie de dormir maintenant. La nuit a été courte. J’ai du bosser jusqu’à très tôt ce matin pour une affaire que le Big Boss lui-même m’a confié. Je baille en étouffant mon soupir sur le dos de ma main. Mon regard se perd à nouveau sur mon pc. Le mien, celui qui m’appartient depuis plus de 4 ans. Je me mordille la lèvre inférieure … Non je ne devrais pas. Si le nouveau débarque sans frapper j’aurais l’air maligne à regarder ce genre de dossier … Mais, ce fut plus fort que moi. Quand l’ennuie me frappe je ne peux pas y résister. Je sais que c’est là … Je ne sais même pas pourquoi je garde ça sur mon portable. Quiconque tombe dessus comprendrait … Mais en même temps ce pc est tellement protégé que j’oublie parfois le code qui me sert à l’ouvrir. Je pianote sur mon ventre en fixant ce pc. Il faut que je résiste. C’est pas bien ce que je fais … Je ne devrais même pas avoir ce dossier sur mon pc ! Je regarde les écrans de surveillance pour détourner mon attention. Mais j’ai beau me concentrer c’est comme si mon ordinateur me faisait de l’œil. Il m’appelle, il m’attire. Il me demande juste de jeter un coup d’œil rapide, juste histoire de dire … Voilà, juste ça. Je me redresse vivement comme si le temps m’était compté et je rouvre l’ordinateur portable soudain pressée et anxieuse … Je pianote rapidement les divers mots de passe et combinaison qui cache ce dossier et quand je touche enfin au but je suis incapable de cliquer pour ouvrir le dossier … Ca contient des photos. De lui, de moi, de nous. Je joue avec le feu à venir les regarder. Elles sont là, à un double clique de moi. Pourtant ce pas me semble infranchissable. J’ai la gorge sèche, la jambe qui s’agite nerveusement et le cœur qui palpite. Je lâche le pad, je ramène mes jambes contre moi et fixe cette page blanche que je connais maintenant par cœur. J’enfoui mon visage dans le creux de mes genoux et pousse un long soupir. Putain, je suis esclave de ce mec, ce qu’il me fait ressentir, de notre passé … Pourquoi c’est si dur d’oublier quelqu’un. J’ai construit le reste de ma vie autour de lui. Je ne devrais pas c’est qu’ainsi que je me vois finir ma vie. A le détester ou l’aimer. J’aurais préféré opter pour la solution numéro deux mais je retrouve à devoir me contenter de la une … Je soupir en relevant la tête une nouvelle fois et comme si ma main ne m’appartenait pas, j’ouvre ce dossier pour voir s’afficher divers cliché d’Il Nam. J’ouvre ma préféré, celle en noir et blanc où il dort profondément. J’aurais voulu lui montrer le visage serein qu’il avait quand il enfouissait son visage dans mon coussin. J’ai tiré le draps jusque dans le creux de ses hanches pour avoir son dos. Il est couvert de cicatrice, de griffures et de blessures qui me font toujours mal au cœur quand je les vois, mais ce dos, c’est le dos de mon homme, de celui que j’aime ; alors j’ai appris à l’aimer comme ça. Sa bouche entr’ouverte me laisse deviner son souffle lent et saccadé. Il dort bien, il a enfin trouvé le sommeil après une nuit agitée. Je l’ai passé à le border, à rester près de lui et le serrer dans mes bras après chaque cauchemar. Il est pâle, et les bleus qui lui couvraient le corps à cette époque ressortent avec plus de force. Je caresser l’écran du bout des doigts en imaginant la chaleur de sa peau sous ma caresse. « Tu me manques Il Nam … » murmurais-je le cœur lourd. La photo d’après c’est nous. Il râlait toujours quand je nous prenais en photo et il a toujours ce visage neutre. Quelque fois j’avais droit à un sourire comme sur cette photo. J’ai utilisé la ruse. Une blague au dernier moment et le voilà à se moquer de moi quand j’appuie sur le déclencheur. Je l’ai ton sourire qui me fait craquer, j’ai même réussis à capturer ton regard espiègle et complice. Je suis un peu flou sur la photo mais ce n’est rien, toi tu es parfait. Je fais passer quelques photos en mordillant ma lèvre inférieure. Il est beau ... Cet homme c’était le mien et dieu seul sait combien il peut me manquer. Celui qui rentrait le soir avec les lèvres crispés mais qui semblait devenir heureux à la minute ou je le retrouvais. Mon Il Nam me manque, pas cet espace de chef tordu dont il semble être devenu. La photo qui suit c’est moi, entrain de dormir, nue sous ce drap qui me cache à peine. On devine mes courbes et mes cheveux en batailles me cachent une partie de mon visage. On venait de faire l’amour, je le devine à fine pellicule de sueur qui fait briller le creux de mes reins. Il me trouvait belle ainsi ? C’est pour ça qu’il a voulu me prendre en photo ? Pour ce souvenir de cet instant qui a maintenant disparut ? J’étais faites pour lui, j’étais faites pour l’aime … On n’avait pas besoin de photos tous les deux, je me serais réveillée ainsi tous les matins s’il l’avait voulu … S’il se serait battu pour moi. Mais je n’en valais peut-être pas la peine. Soudain la porte de la camionnette s’ouvrit à la volé et je fermais précipitamment mon pc en craignant d’être prise sur le fait. Mon pc claqua alors que mon regard tomba sur Il Nam. Il cracha le morceau de bonbons qu’il mastiquait et monta l’air de rien dans le camion. Mais je l’ai vu cet éclat de surprise dans son regard … Et son regard … merde mon cœur s’est mit à battre à tout rompre. Je viens de croiser son regard. Ça me donne envie de chialer, c’est con, mais ça fait plus de deux ans que j’attends ça … et ce fut si bref mais si intense que mon cœur rata plusieurs battements. Je préférais me détourner, lui tourner le dos et paraitre hostile. Mes deux avant bras croisé sur le pc je tentais inconsciemment de cacher ce que j’étais entrain de faire. Les portes se refermèrent sur lui alors que j’attrapais une nouvelle sucette que je mis furieusement dans ma bouche. Putain … C’est bien ma veine d’être enfermé dans ce fourgon de 4 mètres carrés avec lui … Je me concentrais sur les écrans sans tourner mon visage vers lui, je sais que je me perdrais à le contempler et c’était pas possible. La sucette cognait derrière mes dents alors que ma langue jouait avec. Il s’assit trop près de moi et pourtant c’était la place la plus loin. Il se Pencha en avant vers moi, et je le maudis pour ça. Il me demanda froidement de lui faire un topo et j’ai du mal à parler ; ma gorge est tellement nouée que j’ai peur de me trahir en ouvrant la bouche. Je change la vue des caméras pour puiser une once de courage puisque rien ne se passe vraiment dans cette maison. Je tourne alors mon visage vers lui et plonge mon regard dans le sien pour lui parler. Il attend, il me fixe, si intensément qu’il me fait oublier tout ce que je voulais dire. J’étais si sûre de moi en tournant mon visage vers lui, j’avais replacé cette mèche de cheveux derrière mes oreilles, j’avais joué avec le bâton de ma sucette pour le glisser sur la commissure de mes lèvres. J’étais prête à lui parler, si déterminée … Et je me retrouve à ouvrir la bouche pour parler mais aucun son ne sort. Et il là, imperturbable, si près de moi, à attendre que je m’explique. Il Nam fait pas ça … c’est une torture pour moi. Ça me fait mal tu sais. Je voudrais me détacher de tes yeux mais je m’y noie. Si tu savais à quel point j’ai pu en rêver chaque nuit. Tes lèvres et tes mains, avec tes yeux, sont les choses qui m’ont le plus manqué … Je perds mon air assuré et mon regard que je voulais neutre devient brillant … C’est le même regard que je te portais quand, chaque fois que je ne pouvais pas t’approcher à une soirée du clan, je me contentais de te dévorer des yeux. De loin. Un mélange de tristesse et de plaisir dans le regard … Je le savais que je n’aurais pas du tourner la tête … Mais je pensais que j’en serais capable. Que je pourrais te regarder, sourire et te dire la raison de notre présence ici. Mais tu m’as eut … encore une fois tu m’as eut. Si brusquement qu’une éternité semble passer. Bordel ! Ressaisie toi Jungney merde ! Alors je me mets à penser au jeune vietnamien mort que j’ai du traîner dans les égouts. Je me force à me souvenir de l’odeur de son sang. De l’odeur nauséabonde de son corps. J’ai envie de vomir en y repensant … Et mon regard perdu et brillant qui s’était posé sur Il Nam devient noir. Orage. Je fronce les sourcils et détourne le visage, comme dégoutée. « Il a détourné de l’argent qui revenait de droit à la Wah Ching. On attend qu’il se pointe, on fait un topo des lieux et on balance les infos au boss. La procédure normale. » Mon ton est froid et mes mots sans vie. J’hausse les épaules pour me donner un air détaché, mais je suis tout sauf relax. J’ai mal au cœur Il Nam et j’ai l’impression que tu es brûlant à côté de moi … « On a carte blanche. » lâchais-je laconiquement. Il savait tout aussi bien que moi ce que ça signifiait. Je garde un bras appuyé sur mon pc de peur qu’il ne s’ouvre par magie et expose mon dossier aux yeux d’Il Nam. Je fais défiler les images une à une pour couvrir un bon nombre de pièces dans la maison du mec. Je pourrais lui en dire plus mais je n’ai pas envie de lui parler. Je lui en veux ; d’être là, d’être partie, de pas faire son boulot comme il le devrait … Je me force à revoir encore et encore son regard affolé alors que la mort le frappait de plein fouet. C’était ma façon à moi de me contrôler. De ne pas replonger dans son regard pour m’y perdre et trahir ce que je ressentais. Je pivotais sur ma chaise et fit croquer ma sucette avant de me lever. Le fourgon était si petit que je tenais à peine debout. La tête penchée en avant et les cheveux relâchés de chaque côté de mon visage je du me pencher juste à côté d’Il Nam pour attraper un dossier. Mon genou se colla au sien alors j’attrapais un dossier dans la caisse derrière lui. Je suis tombée dessus tout à l’heure, Diem à sûrement oublié de me le filer mais ça contenait les infos supplémentaires qui nous intéressaient. Ainsi penchée, j’avais Il Nam juste contre mes côtes. Mon ventre dénudé frôla son manteau et me fit frissonner. Je mordillais ma lèvre inférieure avant de reprendre un visage moins troublé pour me relever. Je lui tendis le dossier en osant le regarder que quelques secondes. Je fuyais son regard et qu’importe si ça me mettait dans une position de soumise ou de faible, ce n’était juste pas possible pour moi pour l’instant … faisant mine de ramasser mon cahier d’anglais, je poussai la chaise sur le coin du petit bureau le plus éloigné d’Il Nam, à savoir 1 mètre. L’air de rien je me rassis en tentant de pousser mon pc sous un monticule de câble. Il Nam le reconnaitrait sûrement. Parfois j’y passais des heures pour finir le boulot que la Wah Ching me donnait, comme si elle savait qu’elle pourrirait ainsi ma soirée avec l’homme que j’aime … Et pour le rendre moins hostile j’avais collé de petits stickers dessus, ceux qu’Il Nam m’avait acheté. Il y avait même une photo de nous qu’on avait dans une de ses machines photomaton. Le sticker était longtemps resté accroché, mais j’avais finis par ne plus supporter de le voir quand j’écrivais … Aujourd’hui il n’en reste qu’un morceau de colle à l’emplacement de la photo. C’est Il Nam qui avait tenu à ce qu’on en fasse, il ne s’attendait peut-être pas à ce que je le colle sur mon pc, mais je lui ai alors expliqué que c’était ma façon à moi de rendre mon boulot plus attrayant et plus motivant. Le reste, on les avait collés sur le mur, ou sur la télé. Enfin un peu partout, comme si on pouvait oublier qui vivait ici … Assise sur ma chaise en tailleur comme j’en ai toujours eut l’habitude, je posais le troisième bâton de sucette devant moi en les alignant correctement et me tien le dos bien droit. Mes ongles jouaient avec les fils de mon jean usé qui dépassaient au niveau des genoux. J’ai envie de sortir d’ici. Je suis oppressée mais je ne dois pas lui montrer. Tu n’as plus d’emprise sur moi Il Nam … plus aucune. Et si c’est un mensonge, je voudrais que tu te perdes dedans comme si c’était désormais ta réalité. Je deviens folle … |
| | | | Jeu 30 Jan - 20:30 | |
| Avachi sur le canapé, la télécommande dans ma main, je zappais du doigt pour changer de chaine. Les images défilaient, sans grand intérêt. Je trouvais qu'il n'y avait rien ce jour là. Peut-être parce-que j'avais terminé plus tôt ce qu'on attendait de moi. D'ordinaire je rentrais rarement à cette heure de l'après-midi. Elles étaient toujours très occupées. Mes horaires habituels, c'était plutôt à n'importe quel moment de la journée, jusqu'au lendemain matin. Je n'allais pas m'en plaindre, j'étais content d'avoir finis et régler cette affaire rapidement. J'avais été excité à l'idée de la retrouver dans désormais appart. C'était bête à dire, mais oui j'étais content de savoir que quelqu'un m'attendait. Moi aussi j'avais ma petite femme rien qu'à moi, qui me sourirait quand je franchirais le pas de la porte. Et c'est ce qu'elle avait fait, elle s'était jetée à mon cou avant de m'embrasser. Moi qui étais glacial, j'étais devenu plus doux, plus chaud à son contact. C'est pour ça que ça valait le coup de se battre et se lever le matin. Je crois que rien ne pourrait jamais me faire changer d'avis. J'avais été cependant un peu déçu qu'elle abandonne mes bras pour aller retrouver ceux de son amant de toujours. Car en partageant la vie de Jungney je devais accepter de le faire aussi avec son ordinateur. Elle n'y était pas toujours coller juste la plupart du temps quoi. Oh je ne lui en voulais pas, elle adorait ce machin, parfois je me demandais même ce qu'elle pouvait y trouver comme intérêt que je n'y voyais pas, mais peut-être était-ce parce-que je n'avais pas grand chose à y faire dessus. Cet objet me dépasserait presque, en tout cas je le maitrisais beaucoup moins qu'elle. Ça faisait deux heures que j'avais mis les pieds à l'appart et le seul à m'offrir de l'attention se trouvait être notre chat. Il se collait à moi, réclamait mes caresses, mais pour être franc j'aurais préféré les donner à quelqu'un d'autre. Me redressant discrètement, je zieutais par dessus le dossier pour la regarder. Elle était si concentrée, penchée vers l'écran, ses sourcils froncés, je distinguais le bout de sa langue se frayer un chemin sur ses lèvres légèrement rosées. Je n'y pouvais rien, la voir ainsi me faisait sourire. J'adorais quand elle était prise dans quelque chose. Elle avait toujours l'air si sérieuse... mais je crois que mon regard était trop insistant. Elle l'avait deviné sur elle au bout d'à peine quelques secondes. Elle ne me dit rien, elle se contenta simplement de lever les yeux vers moi et me faire comprendre que j'étais repéré. Prit sur le fait, je détournais les miens et me laissa à nouveau tomber dans le creux du dossier. Mais ça me faisait rire, on avait l'air de deux gamins qui se cherchaient. Je me mordis la lèvre, fit mine de rien et continua à zapper deux ou trois chaines. Mais j'en avais marre. Ce programme était chiant! Même notre chaton avait finit par se lasser et bondir du canapé pour aller manger. Peut-être que je pourrais faire comme lui? C'était avec cette volonté là que je m'étais levé à mon tour, mais en me retrouvant debout le frigo me sembla subitement moins intéressant que la belle brune assise par terre au milieu de la pièce. Ouais je sais, j'aurais dus comprendre qu'elle était en train de bosser et qu'elle n'avait pas de temps à me consacrer pour l'instant. Plus elle bossait maintenant, moins elle en aurait à faire pour ce soir. Qui sait peut-être même qu'on pourrait aller faire un tour du côté de la rivière? Je me posais encore la question quelques secondes, mais il ne m'en fallut pas plus pour que j'emmerde ces types et leurs demandes à la con. Jungney était à moi pas à eux! Alors armé de mon sourire espiègle j'étais venu me glisser derrière elle pour me pencher et enfouir mon visage dans on cou. Dégageant ses longs cheveux bruns qui me gênaient, je me frayais un chemin rapidement dans sa nuque. J'embrassais sa peau doucement, je ne faisais que l'effleuré parfois tandis que je remontais ma course jusqu'à son oreille. "Laisse ça... on s'en fiche..." c'est vrai quoi, pour une fois que je suis là tu bosses comme une dingue. C'est une histoire de mauvais timing et d'occasion. Je prends l'opportunité qui m'ait offert de passer un doux moment avec elle, et je pensais qu'elle devrait en faire autant. Elle tenta bien de me repousser, mais je voyais à ses gestes qu'elle n'y mettait aucune volonté. Au contraire, elle pencha même la tête pour élargir mon champ d'attaque. Je souriais, fier de l'effet que je lui faisais, et continua mon petit jeu tout en lui murmurant des mots "Tu serais mieux avec moi..." évidemment, j'étais quand même plus chaud et agréable qu'un ordinateur. D'ailleurs celui-ci me gênait, alors j'étais venu attraper l'écran en tendant le bras pour le dégager de ses jambes. Elle n'y omit aucune résistance pour mon plus grand plaisir. Lorsqu'elle se tourna vers moi, je ne la laissais pas parler et embrassa ses lèvres dans un baiser passionné. J'étais tellement dingue de cette fille. Elle me rendait si vivant, si présent dans ce monde. J'étais comme une vieille toile qu'on avait laissé s'assécher et pourrir pendant des années. Mais elle était arrivée, et avait reprit les choses en main. Elle m'avait redonné des couleurs, elle restaurait même ce qui était abîmé par le temps... cette fille m'a sauvé. C'est elle qui me donnait la force, c'est elle qui me faisait croire que ça valait la peine de continuer. Elle est arrivée au pire moment de mon existence je crois, celle où j'avais finis par vouloir abandonner... cette fois là j'ai glissé mes doigts entre les siens, et j'ai serré sa main aussi fort que je le pouvais. Je m'y suis accroché, car je savais désormais que sans elle je mourrais.
Et c'est ce qui est arrivé, cette lumière qu'elle avait rallumée s'est brusquement éteinte. Je crois qu'elle est cassée pour de bon cette fois. Plus personne ne peut rien pour moi, j'ai tout perdu... mon meilleur ami, mon roc, et la femme de ma vie. Qu'est-ce que je peux demander désormais? Je n'en sais rien, je ne fais pas de plan, je ne réfléchis pas à l'avenir, je ne sais pas de quoi demain sera fait. Je ne sais pas si je verrais la lumière du jour non plus. Tout est flou, elle n'arrange rien à la situation. Je suis tombé dans ce trou béant qui m'attendait dehors juste au pas de sa porte. Et depuis ce jour je suis incapable de remonter à la surface. Je me laisse chuter, encore et encore jusqu'à un jour pouvoir atterrir. Je sais que ça ne se fera pas sans douleur, mais au moins je serais libre. J'y pense souvent tu sais Jungney... je me dis que tout serait plus simple si je me prenais cette balle perdue, si c'était à moi qu'on s'en prenait. Mais je ne sais pas par quelle chance je finis toujours par m'en sortir. Est-ce que c'est un signe du destin? Ou alors s'amuse-t-il juste avec moi? J'aimerais croire que c'est lui qui l'a décidé, qu'il fait tout ça pour que j'aie la chance de te retrouver. Mais ça me parait si irréel. Je ne peux pas y croire, toi et moi on était fait pour être ensemble, mais à quoi bon se jeter dans les flammes quand on sait qu'elles vont nous brûler? L'amour que j'ai pour toi me consume déjà, je n'ais pas la force d'y résister alors je le laisse prendre possession de moi. Je souffre en silence, je ne dis rien, tu ne m'entendras pas me plaindre car j'ai compris. Tu as disparue, je ne sais pas si tu es encore quelque part, mais je préfère ne pas y songer. De toutes les personnes présentes dans le gang, c'est à toi que j'ai à faire aujourd'hui. Je ne trouve pas ça drôle "Mauvaise pioche mec!". Jun me nargue, il trouverait ça amusant lui. Moi j'ai envie de crier, d'hurler au monde que j'ai mal. Que ma vie n'a plus de sens depuis que je l'ais quitté. Pourquoi je me suis sacrifié si c'était pour en arriver là? Je crois que c'est ça qui me fait le plus mal. Si c'était de cette vie là qu'elle voulait, alors pourquoi j'ai tout lâché? Je lui en veux... je lui en veux parce qu'on pourrait encore être ensemble aujourd'hui si j'avais su. J'aurais passé des jours entier à la convaincre de changer d'avis à prendre une autre voix, j'aurais tracé la route, je l'aurais emmené ailleurs plutôt que de la perdre. Mais non ! Non c'est comme une mauvaise surprise, celle qui ne nous font pas sourire et vous dérange. Vous ne savez plus quoi dire, ni quoi faire. Je suis démuni et je déteste ce clan, cette mission de merde qui m'oblige à lui faire face. Elle est si belle bon sang !!! Et moi je ne suis qu'un minable. J'ai beau vouloir l'ignorer, c'est impossible. Je la regarde au coin, et mon cœur s'affole. J'adore la façon dont elle est habillée. C'est simple mais à la fois si américain. Je trouverais ça agréable si nous étions venus ici de notre plein gré. J'aurais aimé voir qu'elle se faisait à ce mode de vie, et qu'elle en prenait les codes. Mais au lieu de ça, ça me déchire... elle a beau être sublime, elle me rappelle combien ça fait mal de la voir dans ce pays qui ne lui va pas. Je préférais qu'elle soit à Séoul, sur son petit toit à l'abri de tout. Je retiens un soupir, le cœur lourd je me force à regarder ailleurs. Le temps me parait déjà une éternité et je m'en veux déjà d'avoir oser lui poser cette question. Je n'avais pas envie, je veux dire... pas ça en tout cas. Je me fous pas mal du topo et de ce qu'on attend de nous pour tout vous dire. La seule chose à laquelle je pense c'est la prendre avec moi et fuir. On pourrait le faire, qu'est-ce qui m'empêche de partir loin? Ne me dis pas que tu as oublié tous nos plans et nos rêves Jungney. Je t'en ais parlé de cet endroit magique qui nous attendait quelque part. C'était le même qu'on avait avec Jun. C'était notre lieu de rendez-vous si un jour les choses tournaient réellement mal. Mais je ne sais plus, je ne sais pas quel signe j'attends pour bouger. Qu'il soit trop tard peut-être? Je suis bien parti pour et ça m'exaspère. J'aimerais avoir assez de force pour me lever, lui prendre la main et lui dire "Viens on s'en va!" C'est l'heure, c'est le moment de prendre les choses comme elles viennent. Je suis fatigué de me battre, je suis lassé d'affronter sans cesse les mêmes problèmes. Je pourrais tout laissé derrière moi. Tu te souviens? Je n'ais jamais eut besoin de quoique ce soit, si ce n'est toi.... Je me fous d'être un rêveur, d'être un idiot qui croit encore qu'il peut avoir une vie meilleure. J'ai besoin de ça, quand je te vois... c'est comme apercevoir une lueur dans mon monde si noir. J'aimerais pouvoir souffler sur ces braises encore incandescente pour pouvoir les ranimer. Mais tu es si loin... si loin qu'elles vont finir par s'éteindre définitivement elles aussi. Leur lumière devient de plus en plus faible à mesure que tu deviens forte. Je déteste ça, tu n'es pas ça... tu vaux mieux que cet air que tu te donnes. Sa réponse est glaciale, son regard si noir. Je ne détourne pas les yeux cela étant, parce-que le faire serait lui prouver que je ne supporte pas d'y faire face. Mais ça m'énerve. Ce jeu qui se joue... On vaut mieux que ça Jungney. Parler boulot on ne l'a jamais fais, on n'est pas fait pour ça. Les plus longues discussions que j'ai eus, je les ais eus avec toi. On avait parfois des idées puériles et infantiles, mais qu'est-ce que peut foutre? Nous on n'avait pas eut de jeunesse, les gamins qui étaient en nous n'avaient jamais eut la possibilité de se libérer. Alors on le faisait ensembles. On jouait les mômes en quêtes de liberté, nous avions des jeux d'enfants pour notre inconscience, puis ceux d'adultes qui nous transcendaient.
Je me sens mal, j'étouffe ici... tandis que j'essayais de me concentrer sur autre chose je sens subitement quelque chose venir me frôler. C'est elle... ce fourgon me parait si étroit maintenant. Je voudrais avoir la force de la repousser et lui dire que je peux lui donner ce qu'elle veut. Mais je ne peux pas... j'ai envie... oh bon sang j'ai envie de pouvoir toucher la peau de son ventre dénudé. J'ai envie de la prendre dans mes bras pour la faire tomber sur mes genoux comme on le faisait si souvent. Qu'elle reste assise sur moi, nos deux fronts collés à s'imprégner de l'autre. Bordel, ça me tue qu'elle soit aussi proche. Je suis à deux doigts de me lever, mais je me retiens, je serre le poing et les dents autant que je peux. Je ne veux pas avoir à faire ça... c'est si dur. Je tente de me ressaisir mais mes doigts sont endoloris par la force que j'ais mise. J'avale ma salive, tire sur ma veste et lève les yeux vers elle. "Regarde ailleurs Il Nam, t'es en train de déconner". Mais j'ai déconné à la minute où je l'ais aimé. Un peu plus un peu moins je n'en suis plus à ça près? Peut-être oui... mais il y a tellement de facteurs qui ont changés. J'inspire, je l'observe vaguement et tente de trouver ma place sur ce foutu siège trop inconfortable. Et tandis que mes yeux se baladent encore sur elle, je finis par lâcher "T'as encore ce vieux machin?" je lui fais un signe de tête pour lui montrer son vieil ordinateur. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, comme si je pouvais réduire tout ce qu'on a vécu à de simples souvenirs banals. Je pourrais presque lui laisser croire que je me lance dans une conversation, mais mon sourire narquois s'empare de mes lèvres "Avec la vie que tu mène désormais tu pourrais au moins t'en prendre un plus performant." Et surtout pas qui me rappellerait "nous". Ça n'a rien d'une discussion, c'est un reproche que je lui fais. Parce-que je lui en veux d'être tomber dans le piège, d'être comme tous les autres... mais surtout je lui en veux d'être comme moi. Je ne sais pas ce que je peux faire, ni même ce que je peux dire. Je suis mal à l'aise, alors la seule chose que je trouve à faire c'est être provocant. Me levant je me penche juste assez pour récupérer une de ses sucettes qu'elle a soigneusement alignée. Evidemment, je prends la rose, celle à la fraise. Elle était toujours pour moi avant... ça me déchire le cœur, mais je ne le fais pas pour lui dire "Hey tu te souviens?" non c'est plutôt un "Tu te rappelle avant on était proche.". C'est puéril, mais je m'en fous, je déchire le papier, le jette par terre et enfourne le bâton dans ma bouche. Je la fais tourner entre ma langue, avant d'étirer mes bras et me faire basculer vers l'arrière. Je crois que ça va durer une plombe... cette planque je veux dire. Je trouve déjà le temps long... J'aimerais pouvoir me libérer de ce poids qui pèse sur ma poitrine. J'ai chaud brusquement, alors je retire ma veste et la pose sur un siège vide. Je m'agite, un peu trop, moi qui reste d'ordinaire si calme. Puis en me redressant je vais vers l'avant pour me pencher par dessus les grands dossiers, je tends le bras attrape la manivelle de la vitre et dit sans vraiment lui parler "Bon sang ça pue ici ! Diem était là ou quoi?" il ne sent pas mauvais, en fait ça ne pue pas non plus et je sais qu'il était là avant mon arriver. Parce qu'il est doué pour ces installations, je sais que c'est à lui qu'on confie toujours la tâche de le faire. En réalité l'odeur qui me dérange c'est le parfum de Jungney. Ça emplie mes poumons, ça ne m'aide pas non plus à réfléchir et prendre du recul sur tout ce qui se passe. J'inspire une bonne bouffée d'air frais et me recule d'un coup, trop brusque si bien que je me cogne l'arrière de la tête sur le plafond du fourgon. Je suis beaucoup trop grand pour cette hauteur si basse. Ça fait mal bon sang. Je me frotte le crâne du plat de la paume et grimace avec ma sucette à la bouche. Mais je tombe sur elle... sur son regard et je me sens bête d'un coup. J'aimerais rire je crois, avec elle... mais je n'y arrive pas. Au contraire je me sens vexé. Pourquoi? Avant je n'avais pas honte d'être humain face à elle... Désormais ça me parait comme plus difficile. Je ne cherche pas à l'impressionner pourtant. Je crois que je me suis tellement blindé que ça a juste fini par m'atteindre. Je pousse un soupir, et vais me rassoir sur mon siège sans lui accorder le moindre regard. Il faut que je me reprenne, alors je fais ce que je sais faire le mieux, j'installer des barrières invisibles autour de moi. Je retire ma sucette, elle a déjà diminuée, je l'inspecte juste un peu et lève les yeux vers les écrans. Je ne suis pas sur d'y voir quelque chose. En fait je n'ais déjà pas envie d'être là. J'aimerais que tout se règle rapidement pour rentrer chez moi.
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| | | | Sam 1 Fév - 23:15 | |
| J’ai chaud, j’ai froid. Je ne sais même pas. Je m’ennuyais ferme dans ce fourgon et si les minutes me paraissaient bien longues, désormais les secondes me paraissent une éternité. Pourquoi il fallait que ça soit lui ?! C’était quoi ce plan foireux ? Est-ce qu’il était au courant ? Je ne pense pas au vu de son regard surpris. Mais maintenant il a repris son masque ; il est impassible, froid. Il ne se passe rien dans son regard, il est comme vide, ou bien il le prétend pour que je le laisse tranquille … Ca me fait mal, le voir si … étranger à côté de moi, cet homme que j’ai connu, cet homme dont je suis tombée amoureuse, cet homme qui m’a fait connaître le bonheur et l’amour … Il n’existe plus, et quand je pose mon regard sur lui je ne vois plus qu’une enveloppe familière. Son âme à disparut, ou peut-être n’a-t-elle jamais existé ? Non, je sais que je dis n’importe quoi, mais ces années passés loin de lui, c’est comme si j’avais finis par ne plus savoir qui il était vraiment, qui il a pu être et qui il pouvait être. Tout se chamboule dans ma tête et j’ai mal au cœur. J’ai envie de croire qu’Il Nam, celui que j’ai aimé, est là, avec moi, qu’il va s’excuser d’avoir agis comme ça avec moi, qu’il avait une bonne raison, peut-être que c’était pour me protéger, se protéger, nous protéger. Oui, dans mes rêves les plus fous, il m’attrape et me serre fort, si fort que ça fait mal. Il implore mon pardon, il m’embrasse, me dit qu’il est désolé, qu’il ne voulait pas me blesser mais qu’il a fait ça pour moi. Pour nous et que désormais tout irait bien. Que l’avenir qu’on évitait d’imaginer, va enfin pouvoir arriver … Oui, dans mes rêves les plus fou tu viendrais tout m’expliquer et je pourrais te pardonner. Je t’ai maudis tellement longtemps, tellement fort, et pourtant, si je peux lire dans ton regard que tu m’aimes encore et que tu es désolée je serais capable d’effacer ces deux ans si seulement tu me prends dans tes bras. Je t’aime encore Il Nam tu sais. Et c’est douleur de l’accepter, mais qu’est-ce que je peux y faire, moi, si t’es l’homme de ma vie ? C’est con, j’ai l’impression de n’être qu’une pauvre idiote en pensant ça mais au fond de moi je sais que je ne trouverais jamais quelqu’un d’assez bien pour pouvoir te remplacer … Il n’y avait que toi qui savait comment me rendre amoureuse, tes phrases si lourdes de sens, ces moments que tu me volais, ces instants magique que tu me faisais vivre … T’es le seul capable de me faire comprendre le sens du mot bonheur et je sais aussi que j’aurais jamais envie de connaitre ça avec quelqu’un d’autre. Pour moi c’est toi et personne d’autre, à quoi ça sert de s’attacher et se détacher ? Ca me suffit de t’aimer toi, de t’aimer même quand tu oublies mon existence. Je suis pathétique pas vrai ? Mais avant toi je n’avais pas de vie, je ne faisais que survivre, alors tu ne peux pas me demander de jeter tout ça parce que toi tu as été capable de le faire. Aujourd’hui je ne sais même pas comment je dois agir avec toi. Tu me trouverais ridicule si tu savais ce que j’ai pu faire toutes ces nuits où le sommeil me fuyait … Je me voyais te maudire, te faire face en étant si puissante, si grande, si différente. Je me voyais être une femme de 24 ans sans cœur, qui faisait partie intégrante de la Wah Ching, tellement que je pouvais agir comme bon me semblait … Oh oui, j’ai rêvé que j’étais devenu plus forte que toi, plus forte que cette pauvre naïve petite fille que tu as laissé. J’ai honte d’avoué que je suis toujours aussi faible devant toi. J’aurais jamais cru que recroiser ton regard me fasse autant d’effet ; c’est comme un orage qui éclate soudainement. J’ai envie de m’enfuir très loin, mais comment fuir quelque chose qui est en moi. J’aurais beau m’essouffler et courir, encore et encore, et encore, ça finira toujours par me rattraper. Peut-être que je devrais t’affronter, te dire tout ce que j’ai sur le cœur, te dire ce que je pense de toi, de ta conduite, de ton nouveau statut gerbant … J’y penserais, quand je serais moins retourné par ta présence ; j’avais oublié à quel point je te trouvais charismatique. Et beau. Beau putain, oui tu es si beau que j’en ai le ventre retourné. J’ai envie de me jeter dans tes bras et t’embrasser. Te sentir contre moi, ta chaleur, tes bras … J’ai froid. Maintenant je sais, je sais que j’ai froid depuis que tu m’as quitté. J’ai vraiment cru à tout ce que tu m’as dit IL Nam mais maintenant que je sais que ce n’était qu’un mensonge … Jamais je ne pourrais retrouver la sécurité de tes bras. Jamais je ne pourrais recevoir de beignets et une arme au petit déjeuné. Jamais tu ne m’offriras quoique ce soit qui nous correspondait. Des bonbons. Un boulon. C’était si simple mais si beau … C’était de toi, de cet amour que je pensais que tu éprouvais pour moi. Au final tu ne faisais que te foutre de ma gueule et moi comme une conne je m’extasiais de ces conneries que tu m’offrais … J’ai finis par ne même plus avoir honte. J’ai tout mis dans un coin et je me force à ne plus y penser, à ne plus courir après ce tout ça représentait … Ce ne sont que des breloques, un moment de ma vie que je n’arrive pas à oublier. Que je ne veux pas oublier. Parce que c’est toi et parce qu’il me rappelle combien j’ai pu être naïve de croire en toi et combien ça a été douloureux de te faire confiance. C’est comme me marquer au fer rouge, histoire de ne pas oublier. Ne jamais oublier. C’est bête, tu as tout gâché. Combien de planque on a pu faire tous les deux … Je te revois encore t’endormir contre la portière, en me gardant possessivement blottit contre toi. Comme si tu n’arrivais à dormir qu’à l’instant où j’étais contre toi. Je trouvais ça mignon à l’époque, aujourd’hui je ne sais plus. Qui sait, je te servais juste de couverture. Je me souviens lever les yeux vers toi et te trouver si beau, et si fatigué à la fois. Ta mâchoire carrée qui me rendait folle, ton souffle régulier et lent. Nous étions dans cette petite voiture, elle nous suffisait à tous les deux. Les vitres teintés et les sièges en pseudo cuir pas franchement confortable, on lui trouvait pourtant un charme. Comme si notre regard aveuglé par l’amour nous donnait l’impression que tout était parfait tant que nous étions à deux. Il faisait chaud ce jour là, mais nous étions obligés de garder les fenêtres fermées. La clim on ne pouvait la mettre qu’une fois de temps en temps. Et en pleine après midi j’ai cru mourir de chaud … mais j’étais avec toi, on bossait, sans en avoir l’impression pourtant, on bossait pour cette foutue mission … Mais dans un sens on préférait rester seuls tous les deux, à cuirs dans cette boite de conserve, que d’être séparé sur deux missions risquées … J’étais bien contre lui, à surveiller et lire mon magasine en même temps. Je l’écoutais dormir paisiblement tout en bougeant le moins possible pour qu’il puisse récupérer un peu … Il était vraiment KO, il dormait si peu que je me demandais comment il faisait pour tenir. Je faisais quelques tests, je lisais quelques articles de modes sans vraiment m’y intéresser, au moins ça passait le temps. Il Nam m’a serré plus fort contre lui et j’ai souris, parce que j’étais bien ainsi dans ses bras. Il se réveillait doucement je le sentais. Il a d’abord bougé sa tête, retroussé son nez, marmonné je ne sais quoi en américain, et finalement il a réussit à ouvrir les yeux en se redressant un peu trop brusquement. « Merde j’ai dormis longtemps ?! » « Deux heures environ. » « T’aurais du me réveiller princesse ! » « Bof, il se passe pas grand-chose et tu luttais depuis un moment pour rester éveillé … C’est rien, il se passe vraiment rien dehors tu sais. » J’avais relevé la tête vers lui et m’étais penché sur la côté pour mieux voir son visage. Je lui souris et déposa un baiser léger. « Ca t’a fait du bien ? » Il acquiesça en soupirant. Je picorais son cou de petits baisers et frotta le bout de mon nez sur sa mâchoire alors qu’il avait calée sa tête en arrière. Il était encore tellement épuisé … Mon pauvre amour. « Sinon … Je connais quelques choses pour te tenir éveillé … » Au son de ma voix il avait redressé sa tête, soudain intéressé parce que j’avais à lui proposer. J’étouffais un rire en me redressant pour m’asseoir sur ses genoux à califourchon. « Il se passe rien dehors … mais rien ne nous empêche de mettre un peu d’action dans cette voiture … » murmurais-je avant de l’embrasser tendrement. Mes deux mains nouées à l’arrière de sa nuque je souriais dans notre baiser alors que ses mains s’affairaient déjà à caresser mes hanches et le creux de mes reins. Il les fit glisser le long de mes côtes pour me retirer mon débardeur. Je ne portais rien en dessous, et je crois que cette idée le rendait fou … Il admirait toujours mon corps avec son regard brillant qui savait m’émoustiller … il s’était mit à sourire doucement, son petit sourire fier et joueur, celui qui savait me faire craquer. Je n’eus pas de mal à faire sauter les boutons de son pantalon et chercher ce dont j’avais besoin sous le tissu de son boxer. Il étouffa une plainte quand je le sortie de sa cachette, et il grogna quand je m’empalai sur lui doucement … Si lentement qu’il me supplia du regard d’aller plus vite. J’adorais le voir de haut comme ça. Comme si cette vision pouvait tout changer. Il me voyait en contre bas, comme si j’étais plus grande, plus belle encore ; plus possessive … Je ne contrôlais rien dans nos vies, je me reposais sur Il Nam, le laissant me porter. Mais ça, son désir, cette flamme dans son regard, ça je savais la contrôler … Ondulant du bassin sur ses cuisses, j’aimais le sentir se crisper et s’accrocher à mes hanches comme s’il avait peur que je parte … Il m’imposait un rythme que je décidais de suivre ou non … mais je voulais lui donner du plaisir, beaucoup … Le corps couvert de sueur, ma poitrine à l’air libre, je faisais bouger cette voiture au rythme de mon bassin qui se pressait de plus en plus contre celui du jeune homme qui grognait sous mes caresses. Je gémissais de plus alors qu’il montait en moi par vague de plus en plus forte. Et quand j’arrivais à notre paroxysme, Il Nam jura et gémis mon prénom en enfouissant son visage dans le creux de ma poitrine tout en enroulant ses bras entour de mon ventre. Il me serra contre lui alors que je jouissais fébrile dans ses bras … Je me sentais si puissante à ces moments là. Un sentiment que je ne pensais ne jamais pouvoir retrouver. Même avec une arme entre les mains. Il capturait mon visage dans ses paumes brulantes et je n’avais pas besoin de mot pour comprendre ce qu’il ressentait à cet instant … Il me regardait si intensément que j’en frissonnais. Je l’embrassais et murmurai un « Moi aussi … » en souriant tendrement. J’étais épuisée maintenant … La chaleur n’aidant pas j’étais assoiffée mais j’avais finis mon soda il y a déjà 30 minutes. Me laissant retomber sur le fauteuil je lissais ma jupe et enfila mon t-shirt alors qu’Il Nam se rhabillait convenablement. Ce n’est que là que je le vis sortir de chez lui, cet homme qu’on surveillait … « Merde bébé ! Le type ! » Attrapant nos armes, on sortait de la voiture précipitamment pour aller faire notre boulot … Aujourd’hui, tout serait différemment. On s’ignorait. On ne parlerait pas pendant des heures, on ne ferait pas de tests stupides, on ne passerait pas le temps à s’embrasser ni à refaire le monde … On va se contenter de rester côte à côte, comme deux étrangers le ferait. Je déteste ça. J’ai encore le goût de ses lèvres sur ma bouche, c’est fugace mais intense, je sens encore la chaleur du soleil me brûler la peau à travers le pare brise et surtout, je sens la douceur de ses mains sur mon corps, qu’il aimait caresser … Je mordille mes lèvres dans une soupir en sachant pertinemment que je devrais faire un trait sur cette histoire … Sur notre histoire … "T'as encore ce vieux machin?" sa voix me tire de mes pensées et je tourne le visage vers le pc qu’il me montre. "Avec la vie que tu mène désormais tu pourrais au moins t'en prendre un plus performant." Je déteste le ton de sa voix. C’est si condescendant, si dur et hautain … J’hausse les épaules, je ne prendrais pas la peine de lui répondre même si j’en meurs d’envie. Bien sur que j’ai encore ce vieux machin ! Je l’ai depuis 5 ans, il m’a suivit partout, c’est un cadeau de ma sœur, tu crois vraiment que je m’en débarrasser ?! Penser à ma sœur me fait mal au cœur et je détourne mon visage dégoûté d’Il Nam. Il bouge, il se lève, il s’approche ; je ne bouge pas et je me surprends à retenir mon souffle. Je tente de le regarder sans tourner la tête mais j’ai l’air ridicule. Il se penche vers moi, je ne sais pas ce qu’il veut et je sens mon cœur qui s’emballe tout d’un coup. Mais je me sens bête en le voyant attraper une sucette pour la fourrer dans sa bouche. Son parfum préféré. La fraise. Je le laisse faire même si j’ai envie de récupérer mon bien. Mais je n’arrive pas à aller vers lui. Je n’arrive pas à lui faire face, à le provoquer, à l’envoyer chier. Même si je le voulais je n’en serais pas capable. Je ne peux pas regarder dans ses yeux, le voir si près de moi alors qu’il a été absent tout ce temps, et juste agir comme si de rien était. Les sentiments que j’ai pour lui sont trop fort pour que je puisse en faire abstraction, même un quart de seconde. Il s’agite à côté de moi, je l’entends, je le sens et ça m’agace ! J’aimerais qu’il tienne en plus, qu’il cesse de me rappeler sa présence constamment. Je n’arrive déjà pas à l’oublier en temps normal mais là c’est perdu d’avance. Je le fusille du regard mais il ne fait même pas attention à moi … Comment est-ce qu’il peut garder son calme comme ça ; j’ai envie de lui hurler que je suis là, qu’il arrête de m’ignorer et de faire semblant que tout ça c’est normal. Rien n’est normal ! Rien du tout ! J’aimerais qu’il arrête de faire comme si ! C’est rageant à la fin ! Et ça me fait mal … Surtout quand il se relève brusquement pour me dire que ça pue. Dans ce fourgon c’est mon odeur qui règne. Mon parfum, mon odeur, moi. Et j’ai saisie le message … J’ai compris que tu ne m’aimes plus mais tu n’es pas obligée d’être aussi cruelle … Bon sang ! A quoi ça rime tout ça ! Tu veux remuer le couteau dans la plaie ? Tu veux me faire croire que tu m’as oublié, et bien soit, vas y, fait toi plaisir ! Je m’en contre fou ! Je me détournais de son petit spectacle ridicule et fixa les écrans avant de l’entendre se cogner. Je me tournais vivement vers lui, mon cœur ratant un battement. Il se frottait la tête en grimaçant. Je me surprends même à m’être redressé, le corps tendu, esquissant un geste dans sa direction. Idiote ! Je me rasseyais bien vite … Je voulais rire de la situation, je tentais même le coup, mais loin d’être moqueur et ironique, mon rire était juste cristallin et doux. Comme avant. Je me maudissais d’être aussi peu bonne comédienne et me contenta de l’ignorer. « Ce n’est pas la peine de faire ça Il Nam … » De jouer avec moi, de rire de moi, de faire ton show pour me faire réaliser que tu m’as vraiment oublié ; si je dois rester enfermée ici avec toi je ne le supporterais pas bien longtemps. Je ne sais pas s’il allait comprendre ce que je voulais lui dire et je ne chercherais pas à être plus claire non plus. « Et si t’as besoin de sucre, tu peux toujours récupérer le bonbon que tu as craché en entrant, mais évite de toucher à MES affaires. » j’avais accentué le mes pour lui faire comprendre que je délimitais ce fourgon en deux parties. La sienne et la mienne, et surtout, je n’admettais aucun dépassement. Il ne comprendra pas, il comprendra jamais je crois. Il ne sait pas lui ce que ça fait d’aimer encore, et de devoir être aussi proche de la personne physiquement, mais si loin émotionnellement … On partageait tout avant, tout ce qui m’appartenait lui appartenait aussi … Aussi futile que les choses pouvaient être. Il n’y avait que cette chaine que je n’avais pas le droit de toucher, c’est bête qu’il l’ait oublié derrière lui en partant. J’aurais pu la détruire un million de fois, mais quelque chose me poussait à ne pas le faire. Alors je l’ai gardé. Mais tout le reste, oui tout le reste, ne formait qu’un nous immense. C’était à nous, de nous, pour nous. Juste, nous. Mais aujourd’hui … j’imposais des limites, des barrières, des murs invisibles qu’il n’aurait pas le droit de franchir, sans quoi je serais capable de m’effondrer. Je me lève à mon tour et passe à côté de lui sans le regarder, pourtant c’est dur de le rater. Mon regard est comme un aimant, peu importe ma volonté, je finis par zieuter dans sa direction. Sa nonchalance me donne la nausée. J’augmente le volume de la radio et couvre ici le peu de conversation qu’il aurait pu avoir avec moi … Je retourne m’asseoir sur mon fauteuil et attends. Je n’ai que ça à faire. J’attends en écoutant la musique. Et je n’aurais jamais cru que le destin s’amuse comme ça. Dès les premières notes je sens mon cœur qui lâche. J’aimerais me précipiter sur la radio et l’éteindre mais ça serait lui prouver que ça me touche encore. Et je le refuse. « Who are you now ? Look into my eyes if you can’t remember … Do you remember ... ? » Merde … Putain, comment ces paroles peuvent-elles autant coller à notre situation ? C’est comme si la radio se foutait de notre gueule. Je déteste ça. J’aimerais tout éteindre, parce que ça me détruit le cœur. Je détourne mon visage pour qu’il ne voie pas à quel point ça me touche. Je fais tomber mon stylo discrètement et en me redressant je m’assois dos à lui. Je ramène mes jambes contre moi et finis par chanter la chanson … Quitte à souffrir en silence, autant me libérer de ce poids qui pèse « I Never be the same … not after loving you, not after loving you … and I belong to you … » Je t’appartiens toujours Il Nam … Tu trouves ça bête ? Parce que moi oui … Vraiment beaucoup. Je me redresse et lentement je me tourne vers Il Nam. Il se souvient de cette nuit ? Sur mon toit, à me chanter cette chanson … ? Parce que moi oui. Je l’ai dans la peau. Tous ces souvenirs me hantent. Alors j’ai besoin de savoir. De comprendre. Je suis face à lui maintenant, seul un fauteuil nous sépare. Je m’y glisse lentement. Maintenant je suis près, si près que nos genoux se frôlent. Je le touche, exprès pour attirer son attention « Il Nam … » ma voix est sérieuse. Trop pour que la suite de ma phrase soit anodine. Cette chanson m’a retourné les trippes. Mais il faut que je sache. « Il Nam est ce que tu … » mais la sonnerie de mon téléphone me coupe. Je grogne en me penchant en avant et j’aimerais ignorer cette appelle mais je vois que c’est Diem. Je pousse un soupir et décroche « Hum ? » « T’es bien installée c’est bon ? » « Ca va mais je m’ennuie … la prochaine planque je la ferais pas ! » je ris doucement pour cacher le trouble qui me saisissait … Je voulais me tourner vers Il Nam mais je n’osais plus l’affronter. Je venais de perdre le peu de courage que j’avais pour lui parler de nous … Soudain à l’écran deux hommes se mit à s’agiter, attirant mon attention je mis Diem sur haut parleur et glissa jusqu’au clavier. « Désolé de t’avoir fait faux bond comme ça … Je me ferais pardonner en t’invitant à manger un morceau ce soir, tu veux ? » Concentrée dans ce que je voyais à l’écran je répondis vaguement. « Comment ? Un morceau ça veut dire quoi ? » Je zoomais sur les deux hommes en fronçant les sourcils. Je me tournais vers Il Nam et l’attira à mes côtés sans oser parler, comme si on pouvait m’entendre et lui montra deux hommes entrain de cacher une malette dans une bouche d’aération. « Hé bien … Je t’invite à manger après le boulot, je passerais te tenir compagnie si tu veux … » Sa voix était hésitante lui qui semblait pourtant si sûre de lui d’habitude. « Merde ! Regarde ce qu’ils font ?! » m’écriais-je pour Il Nam. « Je suis sûre que c’est la thune qu’on cherche ! » « Jungney ?! » m’interpella Diem. « T’es pas toute seule ? » J’étais devant le scoop du moment ! J’attendais ca depuis tellement d’heures que j’étais presque contente d’assister à la scène. Malheureusement pour Diem c’était surtout Il Nam qui se tenait devant le téléphone. « Quelqu’un surveille la planque avec toi ?! » Me demanda le jeune vietnamien pensant sûrement ne pas être en haut parleur … |
| | | | Dim 2 Fév - 11:29 | |
| Ce n'est pas la peine de faire quoi Jungney? Qu'est-ce que tu veux que je ne fasse pas? T'aimer ou te détester? Parce-que tu sais, les deux sont impossibles pour moi. Je ne peux pas faire comme je m'en fichais, je ne peux pas dire "Ok c'est bon elle est là, qu'est-ce que ça change?" j'ai vécu deux années sans toi tu sais. Deux longues années, plus de sept cent trente jours à penser à toi, à faire les pires conneries pour tenter de t'effacer de ma tête. J'ai merdé, je le sais, mais qu'est-ce que tu veux que je te dise? Que je regrette? Que j'ai fais le mauvais choix? Je ne te le dirais pas Jungney, jamais ! Parce-que j'ai cru que c'était la meilleure idée que je n'ais jamais eut. Parce-que j'ai pensé que cette fois là je ne me tromperais pas. Je suis déjà responsable de la mort de mon meilleur ami, je n'avais pas envie de rentrer un jour et te voir allonger sur un sol recouvert de sang. Je ne pouvais pas, je n'aurais jamais supporté. Tu méritais tellement mieux que tout ça. Toi tu es une reine, pas un vieux Joker fou qu'on appelle pour se divertir. Tu méritais de gouverner ton monde, le rendre plus grand, plus beau, plus époustouflant. Je n'étais qu'une gêne tout compte fait, et même si se sacrifier ça fait mal, je pense que je préférais mourir de chagrin loin de toi plutôt que de te voir devenir une femme sans vie. Je n'aime pas ce que tu es, l'image que tu me renvoies... tu sembles éteinte. Ce n'est pas toi, mais j'en viens à douter. Après tout qu'est-ce que c'est six mois dans une vie? Ce n'est rien, jamais assez pour connaitre quelqu'un. Même en quatorze ans de vie commune, je n'ais jamais connu Jun à cent pour cent. Je le connaissais par cœur, mais il avait sa part de secrets et moi la mienne. Alors toi... nous et nos pauvres six mois on ne faisait pas l'affaire. J'ai juste été bête, j'ai cru que j'arriverais à te comprendre et savoir qui tu étais. J'ai couru après le temps, j'avais la sensation qu'il était compté. Comme si nous étions placés à côté d'un détonateur qui n'attendait que d'exploser. J'ai tellement voulut te connaitre que je suis finalement passé à côté de l'essentiel. J'ai juste imaginé cette femme que tu étais, elle n'a jamais été comme ça. Je me sens bête, je ne sais plus ce que je veux et ce que je ressens. C'est un bordel monstre dans ma tête, si bien que ma tempe va venir se rompre. Je pourrais mourir sous les questions qui restent sans réponses. C'est comme si j'étouffais, on me serre la gorge, ça se referme de plus en plus sur moi. C'est de sa faute! Je crois que j'aurais aimé vivre encore dans l'ignorance, faire semblant de. C'est égoïste, mais je lutte déjà chaque jour pour survivre, je n'avais pas besoin de ce poids là sur ma conscience ni même mon existence. Je lui en veux d'être ici, mais je crois qu'un jour je finirais par m'en dissuadé. Quand arriveront ces jours où je pourrais rire et repenser à notre histoire le sourire aux lèvres? Ces souvenirs qui ne sont plus douloureux, qui ne deviennent que des doux moments? En quatre ans, je ne suis toujours pas arrivé en ce qui concerne Jun. Je suis juste inerte, absent quand je pense à lui. Il m'arrive tant de fois de lui parler, d'espérer qu'il me conseille. Mais cette fois j'ai besoin de lui! Encore plus que je ne l'ais jamais eut. Mais il m'a tourné le dos depuis deux ans. Ce jour là quand j'ai déconné, je n'ais rien contrôler, j'étais si addict, à la recherche de cette sensation qui me parcourait le corps, qui m'envahissait et me happait. C'était si bon de ne plus avoir mal, je ne pensais plus à rien, plus je prenais des doses, plus son image s'effaçait. J'ai flirté avec la mort ce soir là, j'entendais sa voix, celle qui se mêlait à la tienne. Tu voulais que j'arrête mais je n'y arrivais pas Jun. C'était trop difficile de continuer sans elle, et sans toi. Qu'est-ce qui me restait? Je n'ais même pas la force de venger ce qui est arrivé. Je suis qu'un pauvre con, un lâche. Tu as tout prit pour moi, tu es mort pour me laisser en vie.... mais je ne le mérite pas. Tu aurais dut être là, j'aurais dus être au ciel ou en enfer. Je me fous de savoir où j'atterrirais, je voulais juste être apaisé, que ces flash arrêtent de me brûler les rétines, que mon cœur arrête d'imploser dans ma poitrine. Je savais que j'allais trop loin, tu as essayé de m'en empêcher mais j'ai sombré dans la folie... et j'ai perdu pieds. Depuis ce jour j'ai comme l'impression que je t'ais déçu. Je te vois encore, parce-que je me force à le faire, mais tu n'es plus aussi présent. Dans mes rêves, tu m'ignores, tu marches toujours sur le trottoir parallèle au mien. Tu n'échanges qu'un bref regard avec moi. Je crie ton nom, je t'appelle mais tu ne te retourne jamais. Tu m'as laissé Jun... Et je sais que tout est ma faute. J'ai eut un déclic, je me suis dis que je devrais me concentrer sur le principal. Mais quelque chose m'empêche toujours d'avancer. C'est comme si on me mettait des bâtons dans les roues. Je n'y arrive pas, sans toi je ne sais pas quelle voie prendre tu comprends? J'avais besoin de mon roc pour me maintenir debout mais je lui ais tourné le dos. Je l'ais abandonné à des milliers de kilomètres. Elle me déteste, pourtant j'ai tellement besoin d'elle. Je pourrais crever pour avoir le droit de la toucher à nouveau, sentir ses lèvres sur les miennes et entendre ses mots fendre nos silences.
Je ne sais pas ce qu'elle veut dire par là, je ne la comprends plus et je crois que je n'ais plus envie de le faire. Je suis déjà lasse, ce n'est que notre deuxième rencontre depuis son arrivée à San Francisco mais je suis déjà épuisé. J'en ais marre en fait! Je n'en peux plus de devoir toujours me battre. Ça fera bientôt vingt ans que je lutte chaque jours. Je n'en peux plus... Je ne ferais pas d'effort pour la comprendre, je m'en fous. Je veux juste qu'elle s'en aille parce-que je n'ais pas les épaules pour ce combat. Je peux encore tenir pour le reste mais pas pour ça. Alors pars! Laisse moi tranquille parce-que je ne tiendrais pas longtemps à ce rythme. Je suis une épave, j'attends juste de pourrir dans un coin du port. Rouiller par mes nombreuses blessures, par tous ces produits que j'ingurgite depuis des années. Tu étais l'addiction la plus puissante que j'ai connue, je ne pourrais jamais m'en sortir... et si tu n'y mets pas du sien, je serais perdu. Je l'écoute à peine, je tente de me mettre des œillères pour oublier sa présence et le mal qui me ronge. Mais j'ai envie de vomir ! Cette sucette n'a rien de bon, j'adorais en manger quand j'étais avec elle, désormais son goût me parait acide. Il me brûle le fond de la gorge, je le sens se frayer un chemin à travers mon œsophage pour s'échouer dans un estomac retourné. Arrête ça Jungney ! Je n'ais pas envie d'entendre tes reproches. Parce-que je m'en fous ! Tu peux penser ce que tu veux, moi je sais ce que j'ai fais. Je sais que la seule fautive c'est toi dans le fond pas vrai? Je ne sais pas... en fait je tente de m'y accrocher parce-que je n'ais pas la force de supporter tout ça. "TES affaires"... Putain ! Mais c'est tellement puéril. On a l'air de quoi tous les deux? Deux gamins qui se chiffonnent pour avoir leur bout de pain à quatre heures? On se déteste alors on préfère couper le monde en deux, pour que chacun reste sagement sur sa parcelle. C'est ça que tu veux Jungney? Qu'on coupe tout ce qui existe sur cette terre en deux moitiés parce qu'on est plus capable de former un tout? Mais bordel ! Cette idée me fait gerber. Je ne peux pas imaginer un monde où nos chemins ne se recroiseraient jamais. Moi je t'attendrais, des années si il faut, ailleurs si tu préfères, mais je sais qu'un jour on se retrouvera. Dans la mort s'il le faut ! Je ne laisserais jamais mon âme s'enfuir loin de la tienne. Je te retrouverais, quoiqu'il m'en coute on sera ensemble pour l'éternité. Mais tu es là à jouer avec toutes mes convictions à les balayer et les écraser. Ça m'énerve! Ça me rend dingue de t'entendre me dire ça. C'est con, je le sais bien, j'ai connu tellement pire mais ça m'achève. Et je la regarde monter le son de la radio. J'ai envie de lui attraper la main et lui dire qu'elle ne devrait pas. Qu'elle n'a pas le droit de faire comme si rien ne l'atteignait. Je sais que je joue à ce jeu là mais merde ! Plus que quiconque elle me connait. Elle sait mieux que personne que je joue une comédie tragique depuis ma naissance. J'en ais marre de voir les actes se succéder et se ressembler. Les monologues me font chier, ils m'éreintent, je suis blasé désormais de m'adresser à une foule silencieuse. Je veux qu'on me réponde, je veux qu'on me dise "Bordel ça vaut le coup accroche toi". Mais rien, je reste face à des regards hagards, à des êtres dépourvus de sens. Les miens sont en alertes, j'entends... mes oreilles sifflent sur cette musique j'ai si longuement écouté. Pendant mes soirées de solitude... en espérant un jour pouvoir comprendre ces mots et les ressentir. Puis je l'ais trouvé... et tout à changé. Je me souviens de cette nuit là sur le toit, de nos doigts qui se frôlaient, de ma voix qui s'étouffait dans le creux de son oreille... Je l'ais aimé si fort... je savais que je ne serais plus jamais pareil si j'acceptais ce que je ressentais, si je décidais de vivre dangereusement. Ça peut paraitre paradoxal avec tout ce que j'ai déjà vécu. Mais si vous saviez, la peur d'aimer était encore plus grande que celle de mourir. J'ai prit le risque, j'ai fait le saut de l'ange... l'impact est si dur. Je tente de ne pas écouter, mais c'est difficile. J'en ais passé des soirées entières à faire tourner des titres qui m'arrachaient le cœur. En espérant peut-être qu'en traitant le mal par le mal tout irait mieux. Mais vous savez... moins et moins ça ne fait pas plus. Ça ne l'a jamais fait! Ce n'est que des théories foireuses. Même les certitudes de ce monde s'ébranlent ! Et ça me fait chier parce-que je me rends compte que je n'ais plus rien à quoi m'accrocher. J'ai dus mal à avaler ma propre salive, mon cœur me porte faux bond quand elle se tourne vers moi. Je suis comme paralysé, je ne peux plus bouger... Je le sais, je meurs d'envie qu'elle approche et me parle. Qu'elle me dise quelque chose ou alors qu'elle se taise. En fait je m'en fous, je veux juste qu'elle me regarde comme elle le fait, qu'elle me touche... son genoux rejoins le mien, j'ai le souffle coupé. Comme aux prémices d'un sentiment qui m'échappe. Je ne suis plus un gamin pourtant, j'ai découvert ce qu'étais l'amour avec elle. Mais je me sens si petit face à elle... Mon prénom qui franchit ses lèvres me fait frissonner. Je me sens fébrile... bon sang Jungney... tais-toi. Je t'en supplie ne dis rien et fais moi un signe. Montre-moi juste que j'ai le droit, que je peux venir t'embrasser comme j'en meurs d'envie. Je t'en prie, oublions les mots et les longues discussions parce-que moi je crève d'amour pour toi. J'ai juste envie qu'on emmerde tout, qu'on fasse abstraction. C'est quoi la haine et la rancœur face à ce qu'on a ressentit? Ce n'est rien, on s'en fou bordel. Je t'aime, et je t'aimerais toujours alors tais-toi ou demande moi juste si j'ai envie de t'aimer. Parce-que je te répondrais que oui, que le reste je m'en tape ! Ça me parait illusoire quand je te vois, quand je te sens. Je suis suspendu à ses lèvres, à elle... mais cette sonnerie retentit comme une alarme pour nous ramener à la réalité. Je maudis son téléphone et ce débile qui a l'idée de l'appeler à ce moment. Je jette un regard agacé dans sa direction et tourne sur mon siège l'air de rien. Je m'en fous, je me détache je n'ais que ça à faire de toute façon. A quoi je pensais ? Je m'en veux subitement, je me sens minable d'y avoir cru... Malgré moi je tente d'écouter qui peut être à l'autre bout du fil. Je pense à Ru évidemment, c'est toujours lui qui a brisé nos plus beaux instants, alors pourquoi pas aujourd'hui. Mais la façon qu'elle a de répondre... je ne sais pas. Je ne sais plus de toute façon et je n'ais jamais su. Je suis agacé, par moi et les mots qu'elle a. Elle se fait chier hein? Je ne sais pas pourquoi mais ça me vexe. Surement parce-que je repense à toutes ces planques qu'on a eut ensembles. On était loin de s'ennuyer à l'époque, même si ça durait longtemps on parlait, on discutait, on faisait l'amour et on rêvait. Le reste ne comptait pas, on ne s'ennuyait jamais elle et moi. Même dans ces instants longs et épuisants. Je lui en veux... je lui en veux parce-que la Jungney que je connais ne se serait jamais emmerdé à mes côtés. Je garde un soupir coincé au fond de ma gorge et croque brusquement dans ma sucette quand elle met le haut parleur.
Je reconnais aussitôt la voix de Diem ! Je ne sais pas ce qui me surprenait le plus, l'entendre lui ou le fait qu'il l'invite à diner. C'était quoi ce numéro? Depuis quand il était aussi familier avec les autres membres du clan? Je n'ais jamais vraiment vu Diem comme un type avenant. Il n'est pas méchant et encore moins idiot. Au contraire, il est même très intelligent, il fait toujours preuve d'une logique imparable et je suis obligé de reconnaitre qu'il me survole de loin dans certains domaines. Il reste toujours concentré, il ne prend rien à la rigolade sauf quand on lui permet de le faire. Il n'est pas rigide, juste hermétique, comme moi. C'est pour ça que je le trouve trop familier avec elle. Ils ne se connaissent pas, je ne pense pas... enfin pas assez pour avoir ce genre de comportement. Je sais qu'il est Viet, rien à voir avec l'éducation qu'on peut recevoir dans une famille de pur chinois ou même coréenne. Mais... merde ça m'énerve! Ouais, je n'aime pas ce qu'il fait comme si ils étaient assez proche pour se permette ça. Je suis curieux, mais surtout contrarié. Jungney m'attire jusqu'aux écrans, je les regarde, mais mes yeux n'arrêtent pas de zieuter vers ce téléphone que je jetterais bien par la fenêtre. Merde, mais pourquoi il insiste autant? Je détourne subitement mon attention quand elle s'écrie pour moi. Je jette un coup d'oeil rapide, aperçoit les hommes fourrer un sac pleins de billets dans une bouche d'aération. Les chiens! Ce fric est à nous!! La voix de Diem résonne encore dans mes oreilles, et je m'agace. Si subitement que je viens dire d'un ton froid et cassant :
"Non elle est pas seule!"
Il m'a reconnut, j'ai cru l'entendre pousser une petite exclamation de surprise. "Ah Il Nam! Pardon je savais pas que tu étais là. Je... je vous laisse.". C'est ça barre-toi gamin ! Merde alors c'est quoi cette histoire? Il raccroche aussi brusquement, je crois que me savoir là à dut le stopper. Mais je m'en fous! J'aime ça... je veux dire, avoir assez de pouvoir pour qu'on déteste me faire chier. Je me fiche de savoir ce qu'il pense ou non, il me gênait. Et je détestais la façon qu'il avait de parler à Jungney. Je devrais me concentrer sur le boulot, c'est mieux... je me force même à dire "Surveille-moi cet écran !" Et voilà que je joue aux petits chefs même avec elle. Mais c'est sorti plus vite que je ne l'ais pensé. Je ne prends le temps de rien, je prends mon téléphone et compose le code pour joindre le boss. Ma voix s'élève rapidement et je m'adresse à lui en mandarin "Il est là! Deux mecs l'ont fourrés dans une bouche d'aération....Hum... ouais ouais en vu de la grosseur du sac je dirais que le compte y est. Evidemment... Bien. Je vous tiendrais informer. Vous pouvez compter sur moi." Je le remercie vaguement pour les compliments qu'il me fait, et raccroche pour me tourner vers Jungney. Je jette mon téléphone sur le petit bureau entre les fils des ordinateurs et regagnent ma place sur la chaise d'à côté. Tirant l'assise entre mes jambes, j'approche mon siège les yeux rivés sur l'écran. Ils ont l'air d'être partis, je ne sais pas où alors je les cherche sur les autres. Je les aperçois monter des escaliers, surement pour aller trouver l'autre type qui se trouve en haut. Je me recule un peu, lorgne encore sur l'écran qui m'intéresse et vient m'appuyer sur le dossier. Pendant l'espace d'un instant j'aurais presque oublié ce qui me démangeait les lèvres "C'est nouveau ça? Diem est ton pote maintenant?" Pourquoi j'ai l'air aussi énervé quand je pose cette question? Rah ça m'agace. Je ne devrais même pas mais je ne sais pas... c'est plus fort que moi "Tu te fonds dans la masse c'est ça? Tu te lies d'amitiés avec eux. On te confie des missions comme si tu faisais partie de la grande famille..." mon ton est devenu plus dur, voir un tantinet moqueur à mesure que je parle. Un petit sourire étire mes lèvres au coin, tandis que je vins tendre ma main pour récupérer mon téléphone. Je ne sais pas à quoi je joue ni même pourquoi je lui dis tout ça... Je tente de penser à autre chose, de nier ce qui m'irrite et me rend mal. Mais c'est trop fort, c'est trop puissant pour que je fasse semblant. Finalement agacé, je jette mon téléphone à nouveau sur le bureau. "Tu comptes encore rester longtemps ici?" ça n'a rien d'une question banale. Mon corps me brûle à la simple idée qu'elle puisse rester encore des jours. J'ai l'air contrarié, mon regard est noir, je ne lui cache même pas que ça m'énerve de l'imaginer déambuler dans ces rues non loin de moi. Je déteste ça, je voudrais qu'elle soit tranquillement chez elle devant sa télé bordel ! Rentre chez toi bon sang ! Tu n'as rien faire à ici.
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| | | | Dim 2 Fév - 20:52 | |
| J’ai besoin de savoir Il Nam, j’ai besoin de comprendre pourquoi. Du jour au lendemain tu m’as fait abandonner mes rêves. J’étais prête à partir au bout du monde avec toi. Je t’ai fait peur ? T’aurais juste pu me dire non … tu sais, juste me dire que t’étais pas prêt, que ce n’était pas ce que tu voulais. T’aurais pu me dire que t’en étais pas capable. Que tu ne voulais pas revivre ça encore une fois … J’aurais compris. J’aurais attendu. J’aurais … je ne sais pas, j’aurais été avec toi au moins, j’aurais été heureuse, j’aurais … je me serais contenté de cette vie qu’on menait à Séoul, éternellement s’il fallait, j’étais juste avec toi et ça m’allait … Tu te souviens pas ? Ces matins où on prenait notre temps pour se réveiller, blottit l’un contre l’autre, je ne me lassais jamais de sentir la chaleur de ton corse contre ma joue. Le corps encore engourdie de sommeil je me réveillais en respirant ton odeur. J’aurais pu tuer un milliard de fois si je savais que le soir en rentrant tu serais là pour m’accueillir. J’aurais pu me tuer de l’intérieur à faire ce qu’on me demandait si je savais que tu serais là pour me réparer. J’aurais tout fait pour qu’on soit heureux tous les deux … Mais ce n’était pas suffisant et j’ai du continuer toute seule. J’ai du me blinder plus que je ne l’ai jamais fait. Je suis devenue forte, mais je suis brisée. A force de recoller les morceaux comme je peux plus rien n’est vraiment stable … T’étais ma force Il Nam, t’avais pas le droit de me faire ça … Je te déteste tellement de m’avoir laissé entre leur main. Si tu savais ce qu’ils m’ont forcé à faire … Tu en serais vert. Ta petite princesse n’est plus. J’ai du sang sur les mains, pas autant que toi j’imagine, mais assez pour me dégouter. Je suis morte Il Nam. Il ne me reste plus rien … Je n’avais que toi, mais tu m’as arraché cette seule part de moi qui me gardait en vie. Maintenant admire ton œuvre. Je porte un masque mais je sais que tu vois derrière. Je ne brille plus, je ne souris que pour faire croire aux autres que je suis une femme comblée, mais ce sourire, tu ne le reconnais pas. J’ai oublié comment être sincère avec les autres ; je passe mon temps à mentir, à me mentir, si bien que mon reflet me dégoûte. Qu’est-ce qui t’as poussé à partir ? Me voir dans ce clan te faisait peur ? Je pouvais le voir chaque fois que je quittais notre appartement. Tu avais peur, une peur panique qui te vrillait le ventre. Je ne savais pas comment te rassurer, te faire comprendre que tout irait bien, je rentrais chaque soir, et si mon regard était terne et triste, tu me prenais dans tes bras et ça allait mieux. Tu vois je n’avais pas besoin de grand-chose. Juste que tu me prennes dans tes bras. Avec ou sans toi je serais restée dans ce clan … T’as préféré que ce soit sans toi. Je devrais peut-être te remercier. Au moins je ne meurs plus d’inquiétude en t’imaginant risquer ta vie sur chaque mission. J’avais l’impression que le temps s’arrêtait et que l’inévitable ne pouvait pas être évité ... C’était cruelle, c’était dur, c’était insupportable, mais je le supportais pour toi. Parce que tu méritais quelqu’un de fort pour te soutenir. Alors je me suis blindée un peu plus, je t’attendais chaque nuit, chaque petit matin. Je te guettais, avec impatience, et courais à toi pour que tu te souviennes combien je t’aimais … combien je tenais à toi, j’aurais été toujours là pour toi, même en petit morceau. Je ne voulais que toi et je ne veux que toi … J’ai faillis craquer, j’ai faillis te le dire … Quand je me suis tournée vers toi, quand j’ai plongé mon regard dans le tien, j’ai faillis te le dire Il Nam. Que j’avais encore besoin de toi, maintenant plus que jamais, que je ne peux plus jouer. Que je ne peux plus supporter cette vie … si c’est sans toi à quoi bon la vivre ? J’ai mal au cœur, j’ai mal au ventre. J’ai envie de te crier de me prendre dans tes bras, tu ne le vois pas bon sang ?! Merde Il Nam ! J’ai toujours était vrai avec toi, sincère et naturelle ! Comment tu fais pour croire à mes mensonges, comment tu fais pour croire que je t’ai oublié ?! Et si tu n’y crois pas … comment est-ce que tu peux me laisser couler ainsi devant toi ? Tu le sais toi ! Tu le sais plus que quiconque que je ne suis pas capable d’être aussi forte, d’être aussi détachée et neutre. Merde tu le sais toi pourtant que chaque jour qui passe sont une véritable torture pour moi ! Tout comme ils le sont pour toi ! Oh j’ai compris Il Nam, tu es mal, tu t’armes de ton masque et tu penses être capable de rester aussi fort que tu veux le faire croire ! Mais ce ne sont que des mensonges ! Et je n’irais pas vers toi ! Je n’irais pas te sauver, pas après que tu m’ais laissé seule … Toute seule bon sang ! Tu n’as pas la moindre idée que ce que j’ai du supporter pendant ton absence … Il Nam j’ai coulé … et je ne sais pas comment remonter à la surface, alors je nage, je m’épuise, je continue, l’air me manque, j’ai les poumons en feu, ça me brûle mais je nage, je continue d’avancer pour toi, je continue d’avancer parce que je me dis que peut-être, un jour, tu me tendras la main … Je continue juste pour toi … C’est pathétique. Je n’ai plus personne Il Nam, vraiment personne tu sais … Elle est plus là, maintenant j’en suis sûre, et j’ai crié ton nom pour que tu viennes me chercher cette nuit là … Mais tu n’es pas venue. J’ai craqué, je t’ai appelé, mais tu avais changé de numéro … J’ai craqué, j’ai cherché à te joindre parce que j’étais fatiguée, mais je n’ai pas pu te joindre … Je n’ai pas su t’atteindre et ça me fait mal de voir qu’aujourd’hui, même si tu es là, je ne peux toujours pas te retrouver toi … Celui que tu es vraiment, celui que tu étais tout du moins … Tu me manques merde, tu ne le vois pas ?! J’essaye d’aller vers toi, mais c’est comme faire un pas en avant, dix en arrière … T’es froid quand tu réponds à Diem, j’arrivais même plus à me concentrer sur ce qu’il pouvait me dire. L’écran m’intéressait beaucoup plus. Attraper la main d’Il Nam pour la frôler de mes doigts fins me semblait plus électrisant … Je tentais de ne pas y penser, de pas me focaliser sur la chaleur de sa paume. Boulot. Pense au boulot. Pour une fois, Ru n’a pas été de mauvais conseil … Il Nam me consume de l’intérieur, mais si peut-être, j’arrive à focaliser mon attention quelque part d’autre, je pourrais le supporter un peu plus longtemps … Tu joues au petit chef avec moi, tu raccroches mon téléphone, ou alors c’est Diem je ne sais plus. Tu joues au gentil petit mafieux. Tu parles chinois comme si tu venais de là bas. Tu es parfait, oh oui tellement parfait dans ton rôle de mafieux que j’ai envie d’en rire. C’est mieux que d’en pleurer. Je frissonne quand je te vois prendre les choses en mains comme ça … je t’admire même, je te trouve si attirant, si sûre de toi … Si … Si grand que pendant une seconde je comprends que tu ais pu partir loin de moi. Si c’était pour devenir un homme comme ça … Pourtant, pourtant je réalise bien vite que tout ça c’est du vent. C’est vrai. Tu n’es qu’un pantin finalement. C’est par automatisme, tu connais les règles, tu connais les enjeux. Tu fais ce qu’on attend de toi … Même si c’est moche. J’ai pas le droit de te trouver beau quand t’es comme ça, j’ai pas le droit d’avoir cette boule au ventre et cette envie folle de crier au monde entier que tu m’appartiens ; c’est mal de craquer pour toi et d’avoir envie de te serrer contre moi pour vibrer dans tes bras … J’ai envie de toi depuis la première seconde où je t’ai vu dans ce QG mal éclairé. Ce n’est pas seulement que du sexe que je veux, non c’est bien plus … C’est tes lèvres, c’est ta passion, c’est ta folie. Que tu me prennes dans tes bras en me serrant si fort comme tu aimais le faire. Je veux sentir que je t’appartiens, que peu importe nos situations, tu emmerdais le clan et ses règles de merde parce que j’étais celles que tu voulais ! T’as pas le droit de me rendre folle de toi, d’être beau devant moi, d’être grand devant moi … Non t’as pas le droit de réveiller en moi tous ce que j’ai cherché à oublier … quand je cherchais à t’oublier … Ca me dégoûte de te voir si parfait dans le rôle que tu tiens, mais ça m’attire davantage … Je te veux ! Je te veux toi peu importe comment tu es ! Faible ou fort, grand ou minable ! C’est dans ton regard que je veux me perdre, c’est dans tes bras que je veux mourir ! Alors consume moi Il Nam, fait moi vibrer une dernière fois ! Je repousse cette chaise qui me gêne et je te redresse légèrement en t’attrapant par le col. Merde tu pensais pouvoir m’échapper comme ça ?! Tu me connais si mal que ça Il Nam ?! Je te repousse sur ton fauteuil avant de t’embrasser presque sauvagement. Mes dents cognent contre les tiennes. Je me presse contre toi alors que mes bras s’enroulent sur ta nuque ; je t’emprisonne, tu m’appartiens, tu l’as oublié peut-être ? Mes lèvres cherchent les tiennes et je trouve déjà le passage avec ma langue. Bon sang que ça m’a manqué ! Merde, le goût de tes lèvres, de ta bouche, tes mains pressées sur mes hanches. Je suis à bout de souffle mais je préfère mourir que de me détacher. Je te veux tellement que chacun de mes gestes et pressé, maladroit, incertain. Je te retire ton t-shirt parce que ton torse m’a toujours attiré. Je me penche pour capturer ton cou de baiser mouillé. Ta peau … si sucré, si salé, si toi. Merde j’en perds la raison ! J’ai besoin de toi Il Nam … J’arrive pas à t’oublier, j’arrive pas à passer à autre chose … Je t’aime toujours et je peux pas supporter que tu me repousses comme ça … Ces mots je voudrais de les murmurer dans notre baiser mais j’ai bien trop peur de rompre notre baiser, ta langue taquine la mienne et je perds pieds. Ne t’arrête jamais ! Jamais ! Continue de me serrer contre toi, j’ai froid Il Nam, je suis morte, ramène moi. Fais-moi croire que tout est encore possible entre nous. Et si c’est un mensonge, vivons le jusqu’au bout et mourrons s’il le faut. Je renverse tout ce qu’il y a sur ce bureau quand tu te redresses et que tu me soulèves pour me plaquer contre. Je gémis mais c’est si bon que j’enroule mes jambes autour de ton bassin pour que tu ne puisses pas m’échapper. Je m’accroche à toi comme un prédateur à sa proie. Mon t-shirt à déjà volé et t’embrasse mon ventre, tu descends jusqu’à la fermeture de mon pantalon. C’est grisant … Je jure, je ne devrais pas, mais sur ma liste des péches Dieu à beaucoup à faire avant ça … Mes doigts se perdent dans ta tignasse alors que tu t’évertues à me retirer mon jean trop serré … T’as pas besoin de beaucoup, juste assez pour que je puisse retirer une jambe et t’offrir ce que tu réclames. T’es possessif, si tu savais combien ça m’a manqué … Tes lèvres se perdent sur l’intérieur de ma cuisse, tu mordilles ma peau à m’en rendre folle … tu adores faire ça, taquiner mon entrejambe pour que je me cambre et que je te supplie de venir en moi … Tu aimes ça n’est-ce pas ? Quand je suis soumise à tes désirs, quand tu me fais murmurer ton prénom dans des spasmes de plaisir. Tu me contrôles, tu contrôles tout de moi … Et c’est ça qui nous fait prendre notre pied. Ma culotte a déjà volé à l’autre bout du camion quand tu t’attaques à ta fermeture. On a déjà était plus doux et plus tendre, mais là on n’a pas besoin de ça. On veut juste se retrouver. Je te veux … Tu t’apprêtes d’ailleurs à donner ce que je veux, j’écarte les cuisses en me cambrant, impatiente et fiévreuse … ça fait tellement longtemps Il Nam que je n’ai pas fait ça … Il n’y avait que toi tout ce temps alors te voir te perdre ainsi en moi … "C'est nouveau ça? Diem est ton pote maintenant?" Mes pensées volent en éclat et Il Nam me ramène brutalement à la réalité. J’ai toujours mes vêtements sur moi et tu es bien trop loin de moi à mon goût. Je frissonne et me détourne comme si il était capable de lire dans mes pensées. Je suis tombée bien bas … me laisser submerger par mes désirs et ce que je veux … Pas une partie de jambe en l’air, mais retrouver l’homme qui me possédait comme si on allait mourir demain … Son ton est dur, presque méchant. Je fronce les sourcils en fixant les écrans même si je ne vois que le visage d’Il Nam devant mes prunelles. "Tu te fonds dans la masse c'est ça? Tu te lies d'amitiés avec eux. On te confie des missions comme si tu faisais partie de la grande famille..." Ca sonne comme un reproche et je le supporte pas ; merde et toi ?! Ce n’est pas ce que tu fais peut-être ?! Faire partie de cette grande famille ! Gravir les échelons pour mieux la contrôler ! C’est l’hôpital qui se fou de la charité ! J’ai envie de rire devant ta stupidité Il Nam ! Et je dois dire que tu trouves les bons mots pour me faire sentir encore plus mal. "Tu comptes encore rester longtemps ici?" "Et qu’est-ce ça peut te foutre Il Nam ?! " Je me tourne brusquement vers lui la pupille orage. Il n’a même pas eut le temps de finir sa phrase que je lui répondais déjà. Je me sentais agressée par ces questions, comme si je faisais quelque chose de mal … Et si c’était le cas, qu’est-ce que ça pouvait lui faire ?! Je le fixais avec cette flamme dans le regard, la même chaque fois que je devais me défendre. Je ne pensais pas que je pourrais l’avoir en plongeant mon regard dans celui du coréen … Il était censé me protéger, aujourd’hui il est mon assaillant … « Ca te fait mal de me voir pas vrai ?! » Pas de douleur au cœur IL Nam, non, non, je te parle de mal, celui qui te ronge parce que tu ne contrôles plus rien et que ça te fait chier de me voir ici. Tu voudrais que je reparte parce que je fais voler ta tranquillité en éclat. Mais ça me plait moi, de te pourrir la vie, de te faire souffrir si je le peux … Parce que tu ne sais pas ce que ça fait toi, d’être laisser en arrière comme si tout ce que j’étais, tout ce que je pouvais représenter à tes yeux, n’était rien. Rien, absolument rien. « Je m’excuserais pas d’être là Il Nam et si ma présence te gêne tu n’as qu’à faire ce que tu sais faire de mieux. Partir. » Je déglutis difficilement en détournant mon regard avec mal. Merde je me broie le cœur à lui balancer tout ça. Je ne pensais pas que je pourrais en souffrir autant. Comme si une vieille blessure se rouvrait. Et je me trouve tellement pathétique à vouloir chialer comme ça que je me mets à rire. Un rire plein de colère et plein de rage. « C’est ce que je fais maintenant, c’est ça ma vie. » Lui lançais-je en lui montrant les écrans d’un geste vague « Et je me fou de savoir si ça te plaît ou non. Bien que tu ne dois plus penser grand-chose de moi de toute façon, pas vrai … Alors si j’ai envie de faire partie de cette grande famille c’est mon droit. J’ai signé de ma vie le jour où je suis rentrée dans ce foutue clan de merde ! Je ne pourrais pas en partir, même si ça te plairait de me voir disparaitre. Alors garde tes réflexions pour toi Il Nam ! » Je ne sais pas pourquoi je m’énerve autant. Je ne devrais pas. Mais cette façon qu’il a de me juger … merde, ça fait mal Il Nam ! Je t’ai dit ne de pas faire ça alors ne le fait pas ! J’ai envie de lui faire bouffer son petit sourire qui me donne l’impression de n’être qu’une merde à ses yeux. C’est brutal, c’est douloureux. Ça boue en moi, comme un feu, de la lave en fusion … Il est en face de moi, il m’a abandonné, il m’a détruit et il continue encore à me piétiner comme si c’était amusant … J’enchainais bien vite, perdant le temps de reprendre mon souffle « Diem est gentil avec moi c’est vrai, mais qu’est-ce que ça peut te faire ?! Les nuits paraissent moins longues avec lui, tu vas trouver quelque chose à dire là-dessus aussi ?! » Je mens. Je mens Il Nam tu le vois pas ?! Les nuits sont atrocement longues depuis que tu es parties, ne crois pas que je puisse te remplacer et dormir avec quelqu’un d’autre. Je te provoque simplement, je cherche à te faire mal, je ne sais pas si ça fonctionne mais j’y mets toute mon énergie … Je me lève brusquement, trop brusquement, mon fauteuil bascule à deux doigts de se renverser. Si le fourgon était censé être vide et calme, les passants devaient se demander pourquoi ce qu’une coréenne faisait à s’énerver comme ça en faisant bouger le véhicule. Je ne crie pas, mais mon ton est dur, il trahit ma souffrance, j’aurais aimé être plus désinvolte, mais je ne suis que blessée et pleine d’amertume. Je dis n’importe quoi, je ne contrôle plus les mots qui sortent de ma bouche. Je suis debout en face d’Il Nam, presque essoufflée. Ma vue se brouille, mais je ne lui laisserais pas l’occasion de le voir. Je me détourne pour fermer la fenêtre en la claquant avec force « J’ai compris … Je te déranges Il Nam, tu voudrais que je sois le plus loin possible de toi, et j’ai compris que tu me détestes Il Nam … Alors maintenant que les choses sont au clair, restons pro et bossons. » Et moi je t’aime encore tellement qu’une simple remarque me fait perdre le peu de calme que j'arrive à avoir en ta présence … Mais est-ce que je dois lui tendre ce bâton pour qu’il puisse me frapper avec ? J’ajoutais, les dents serrées « Et arrête d’ouvrir cette putain de fenêtre, j’ai froid ! » Il le sait que je suis frileuse, il sait que j’ai besoin d’une grosse couette pour pouvoir dormir, il sait que je suis la première à prendre des bains bouillants … Et pourtant, c’est comme si tous ces détails n’avaient plus aucune importance. Je me rassois en ignorant sa remarque et lui tourne lui dos. Je ne suis pas vraiment en colère, je suis juste blessée. Tellement que j’ai envie de chialer et ça me fait chier. J’attrape sa veste, il déteste l’odeur de mon parfum, alors je peux bien en mettre dessus en l’enfilant. « Tais-toi et laisse-moi la mettre ! » lançais-je brusquement pour lui couper l’herbe sous le pied s’il avait dans l’idée de me retirer. Mon ton était presque désespéré, comme si je réclamais ma dose d’Il Nam, comme si j’avais besoin de lui … mais non ! Je veux être dur et rebelle avec toi Il Nam. Mais j’ai plus l’air ridicule qu’autre chose … Et je me sens conne … Parce que ton parfum m’emplie les poumons. Je serre les dents en me rendant compte combien ça me retourne la tête. Je m’enfouis dedans comme si j’avais très froid, mais ça me donne seulement l’impression que tu tiens encore à moi. Je me trouve bête à penser ça … Et tout d’un coup ça devient plus possible. Je ne peux pas faire ça. Etre avec lui. Comme ça ! Non ce n’est pas possible. Je retire sa veste rapidement et de peur qu’il ne voie mon visage et ma détresse lui balance en pleine face. « Tu fais chier putain ! » grommelais-je pour moi-même en attrapant mon sac. « J’ai besoin d’un café. » lançais-je comme seule explication en sortant du camion précipitamment … Je ferme la porte derrière moi et m’y adosse en plaquant le dos de ma main contre mes lèvres. Ne craque pas maintenant Jungney, ce n’est que le début tu sais … Il faut que tu restes forte. Ne lui montre pas qu’il te fait du mal, autant de mal … Je ravale mes larmes et passe une main dans mes cheveux. J’inspire profondément pour chasser ce mal être qui pesait. Il faut juste que je m’éloigne juste un peu … J’ai froid dehors mais c’est mieux que d’être près de lui … Heureusement pour moi il y a un café à deux pas du fourgon. J’entre dans la petite boutique et fait la queue en pouvant pas m’empêcher de penser à lui. Mon regard se perd dans la rue, là où il se trouve. Il m’attend. Je l’ai énervé ? Je sais qu’il ne pourra pas partir et me laisser en plan, mais sera-t-il froid ? Je n’aurais pas du m’énerver sur lui, je n’aurais pas dû mentir comme ça, le provoquer. J’ai fait n’importe quoi et déjà je regrette mes paroles. J’enfouis mon visage dans mes paumes en poussant un petit gémissement. Une plainte fugace qui ne me soulage pas … Je suis désolée Il Nam c’est juste que face à toi je ne me contrôle pas … J’ai envie d’aller m’excuser mais j’en serais incapable. Quand viens mon tour je me commande un café, puis une autre … Celui qu’il préfère. Je ne sais pas si je cherche à me faire pardonner en faisant ça ou si c’est seulement parce que je veux lui montrer que je n’ai pas oublié toutes ces petites choses qui le caractérisaient … j’hésite un cours instant à me saisir du gobelet chaud pourtant … Mais j’envoie valser tous mes doutes pour retourner au près d’Il Nam. Je vois le pare brise et j’essaye de deviner sa silhouette en avançant mais je sais que je ne verrais rien avec ces vitres teintées. Soudain un homme me bouscule et je pousse un juron en tentant de sauver mes cafés. Et j’y arrive plutôt bien. « Oh pardon ! Je ne vous ai pas fait mal ?! » je comprends vaguement ce qu’il me dit et je secoue la tête pour toute réponse. Je m’apprête à reprendre mon chemin mais il m’arrête à nouveau. « Excusez moi on s’est pas déjà croisé quelque part ? Votre visage m’est familier … » Je cligne deux fois des yeux. Je ne comprends rien du tout de ce qu’il raconte, il parle beaucoup trop vite et il mâche la moitié de ses mots. « Désolée, je ne comprends pas. » articulais-je avec mon accent que je trouve décidément bien horrible. Il me fait un grand sourire charmeur. Je suis dos au fourgon et j’ai qu’une envie, m’y réfugier. « Je m’appelle Jordan, et toi ? » Merde, mais il me fait quoi là ?! Un plan drague dégueulasse ? « Je comprends pas ! » lui lançais-je lassée avant de me détourner, mais une fois encore il me barre le chemin, il me contourne rapidement et joint ses mains comme pour faire une prière « Pardon, je ne veux pas être lourd mais … t’es vraiment belle, je peux avoir ton numéro ? » Il agite soudain son téléphone devant moi et je fronce les sourcils. Si j’avais eut mon arme je me serais amusée à lui coller le canon entre les deux yeux pour lui faire comprendre qu’il me saoulait. Bon ok, je l’aurais pas fait … mais ça l’aurait calmé, pour sûre ! « Numéro » répéta-t-il en montrant son téléphone avec un sourire ultra bright. « J’ai déjà un petit ami » mentis-je effrontément. C’est vrai, même qu’il se trouve à deux pas de toi. Et en plus il fait partie d’un gang, donc si tu tiens à la vie, lâche moi. « C’est pas grave, je suis pas jaloux ! » plaisanta-t-il en riant. J’étais maintenant juste à la hauteur du fourgon, devant la portière du côté conducteur. Fallait que je me retienne pour ne pas lui foutre mon café dans le visage. Je lui jetai un regard noir et pour lui faire comprendre ce que je pensais je tiens mes deux cafés d’un bras et lui dit en coréen « Bon vu que tu sembles pas comprendre ce que je te dis on va utiliser un langage universel » et avec mon plus beau sourire lui offrit un jolie doigt d’honneur avant de le dépasser et de passer derrière le camion. « Salope ! » cria-t-il. Ah, ça je connais ce mot ! Je soupirais en ouvrant les portes et referma vite derrière moi. Je zieutais par le pare brise voir s’il décampait et quand je pu constater que c’était le cas, me tourna vers Il Nam soudain incapable trouver les bon mots. Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire alors je lui tendis simplement son café en m’asseyant en silence à côté de lui … Tien Il Nam, j’ai pensé que tu en aurais peut-être envie aussi …. C’était si simple dans ma tête, mais si dur à dire … je laissais tomber mon sac à mes pieds et m’assis en tailleur sur me chaise en fixant mon gobelet entre mes cuisses. Pardon Il Nam … De m’être énervée et d’être toujours amoureuse de toi … Je ne veux pas être un boulet qui te gêne … C’est juste que je n’arrive pas à me détacher de toi. Et j’oscille entre le manque et la haine. Si tu sais quoi faire, alors dis le moi … parce que je perds pied … |
| | | | Lun 3 Fév - 19:34 | |
| « Qu’est-ce que ça peut te foutre ? »… ce que ça peut me faire ? Je ne suis pas certain que la réponse lui plairait, mais je suis sur au moins de détester son ton. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’énerve de voir qu’elle me réponds du tac au tac. Comme si je n’étais qu’un emmerdeur qui se mêle des affaires des autres. Elle le sait, mieux que personne je ne suis pas comme ça. Je ne parle pas pour rien, si je lui pose la question c’est qu’elle me turlupine, que j’ai du mal à passer outre. On dit souvent qu’il faut attraper le taureau par les cônes. Bêtement c’est ce que j’essai de faire, d’avoir une réponse pour peut-être mieux dormir cette nuit. Parce-que tu vois Jungney je n’arrive pas à fermer l’œil en sachant que tu es là. Je n’arrive pas non plus à effacer ton image de ma tête. Et ça me rend dingue ! Je suis fou au point de parfois t’imaginer à mes côtés. C’est stupide ! Je n’ais pas envie de jouer à ce jeu tu comprends ? J’ai tellement d’autres problèmes, d’autres responsabilités qui me coutent chaque jour un peu plus cher. J’ai tout donné, ma vie leur appartient, alors pourquoi tu t’amuses à ce jeu ? Oui bien sur que ça me fait mal de te voir là, tu n’imagines même pas à quel point. Je crois que l’idée de te savoir ici a brisé le peu d’espoir qui me restait. Au départ je m’y accrochais, c’était peut-être la seule chose qui me maintenant debout, mais maintenant que tu es là, je n’ais plus rien en quoi croire. Jun m’a laissé, il ne reviendra pas, et toi… Toi tu aurais dut faire un autre choix. Je n’aime pas la façon qu’elle a de me parler, et encore moins de prendre des grands airs. Elle et moi on s’est déjà engueulé, mais je peux compter le nombres de nos disputes sur les doigts d’une seule main. Je veux dire les vraies, celles qui font mal et vous font croire que tout se termine. Mais on s’aimait trop, on avait trop besoin de l’autre et à chaque fois nos réconciliations étaient toujours plus intenses. J’avais un besoin oppressant d’elle, un besoin vital. Imaginer ma vie sans elle c’était comme me tuer… tout me paraissait idiot quand j’y pensais, on valait mieux qu’une prise de bec. J’en oubliais même par quoi cela avait commencé quand je la serrais contre moi. Mais cette fois-ci il n’y aura aucune excuse de la part de l’un ou l’autre. Je n’irais pas non plus la voir pour lui dire que j’ai merdé. Je fais ce qu’il faut, je m’y accroche parce-que je n’ais pas le choix. Pourtant j’ai l’impression de la fuir en faisant ça. Parce-que dans le fond, la seule réponse que j’attends c’est celle qu’elle ne me donnera pas. Je ne sais pas pourquoi elle prend ma question aussi à cœur, mais je le vois bien à son air et son regard noir que j’ai touché la corde sensible. C’est quoi le problème ? Elle ne voulait pas être à San Francisco ? Mais si c’est le cas je lui paye le billet d’avion, un aller simple pour Séoul avec aucune possibilité de revenir. Cette idée me tue, mais c’est mieux que de l’imaginer se prendre une balle parce qu’une mission à merder. Mes doigts se crispent quand elle ose cet affront ! Comment peut-elle me dire que c’est à moi de partir ? Putain elle n’a pas le droit ! Non je refuse qu’elle me dise ça merde ! Ici c’est chez moi, j’y étais bien avant de la rencontrer, ma vie a toujours été à San Francisco. Alors de quel droit elle se permet de me demander ça ? J’ai les nerfs ! ça peut paraitre futile, mais ça ne l’est pas pour moi. Cette ville c’est… mon repère, mon attache, la seule chose qui me reste. Alors qu’elle aille se faire voir avec son audace à la con et ses grands airs. Ici le chef c’est moi ! Elle n’est qu’un pion, si je veux je peux la faire dégager comme bon me semble. Qu’est-ce qu’elle croit ? Qu’elle est assez forte pour m’affronter ? Qu’elle a assez d’assurance pour déplacer des montagnes et imposer sa loi ? Mais laisse-moi rire Jungney ! Tu n’es rien du tout. Ici on n’est pas à Séoul, ici la guerre des gangs fait rage et ce n’est pas perchée sur tes talons de dix centimètres que tu iras très loin. Je suis mauvais je le sais ! Mais je lui en veux. Je hais voir cette lueur qu’elle a dans ses yeux, cette façon qu’elle a de vouloir me prendre de haut. Elle pense peut-être que je vais être fier de voir ce qu’elle est devenue ? Laissez-moi pleurer, je préfère encore me noyer dans un vaste océan sans personne pour me ramener, plutôt que de l’admirer. Non je ne jubile pas, et oui j’en ais rien à foutre qu’elle se croit tout permis. Elle est si… si agaçante bordel ! J’ai envie de la prendre de court, de lui dire tout ce que j’ai sur le cœur, mais surtout de lui montrer à quel point elle se trompe. Je te déteste Jungney ! Parce-que tu avais le choix, parce-que tu l’as toujours eut mais que tu n’as pas saisi ta chance. Tu penses être à ta place ici hein ? Mais regarde toi… rappelle toi la gamine innocente que tu étais encore il y a deux ans. Tu ne serais jamais aller bien loin sans moi. Je t’ais tout donné, j’ai tout fait pour que tu puisses t’échapper, mais tu es si fière de faire partie de cette grande famille… ça me débecte ! Parce-que mieux que personne tu sais qu’à moi on ne m’a jamais offert la possibilité de m’en sortir. Quand j’ai voulus fuir on m’a rattrapé, on m’a infligé des souffrances encore douloureuses moralement… Alors oui, pardonnez moi de n’être qu’un con égoïste, mais je n’accepte pas sa façon de voir les choses. Je ne la reconnais pas, et je crois que cette femme là ne m’intéresse même pas. Je me sens mal, j’ai la gorge en feu, mon sang boue dans mes veines. Je ne sais pas ce qui me retient de lui crier ce que j’ai sur le cœur. La peur ? Oh non cette femme là ne m’effraie pas, elle me fait pitié.
C’est sa vie ? Sa vie ? Bordel j’ai envie de rire tellement je trouve ça pathétique. Ça m’énerve ! Ses explications j’en ais rien à foutre merde ! Je veux juste qu’elle s’en aille, qu’elle se barre. Et je le jure, j’oublierais cette fille que j’ai eut en face de moi ce soir. Je l’oublierais pour me souvenir que de celle qui faisait battre mon cœur à s’en rompre. Oh si il y a des tas de choses que je pense de toi Jungney mais je ne suis pas certain que tu aimerais les entendre. Et puis à quoi bon ? je n’ais pas envie de cracher en l’air pour que tout me retombe sur la gueule comme à chaque fois. J’en ais marre, si elle se plait telle qu’elle ait alors je m’en fous. Ouais c’est ça, c’est du moins ce qu’il faut que je tente d’enregistrer comme information. Mais c’est difficile, je n’y parviens pas ! Et plus elle parle plus j’ai envie de me lever et claquer cette portière pour dégager d’ici. Elle ne mériterait pas que je fuis, mais c’est plus simple ainsi, au moins elle n’aurait pas à affronter ce que je ressens vraiment. Je suis déjà sur les nerfs, mais l’entendre me parler de Diem me faire voir rouge. S’en est trop ! Bon sang je vais craquer. Je vais lui dire ce que j’ai le sur le cœur que ça lui plaise ou non. Je ne supporte pas de l’entendre me parler ainsi et encore moins qu’elle se vante de ses folles nuits avec ce type. Bon sang, je le prenais pour un gamin frigide et coincé. Qu’est-ce qu’elle me raconte ? Je devrais la croire ou avoir des doutes ? j’en sais rien… je ne sais plus. Je n’aurais jamais douté auparavant, mais je ne la connais plus. Je me suis juste trompé en pensant que j’étais un roc pour elle. En réalité je n’étais qu’un passe temps qui sait… je n’en sais rien, je ne sais plus. Bordel aidez moi parce-que je perds pieds. Je promets de m’éloigner d’elle et de la laisser vivre en paix si on me dit que tout ça n’est qu’un mauvais cauchemar. Mais non merde !! Elle ne comprend rien, c’est justement tout l’inverse. C’est parce-que je t’aime que je souffre autant de te voir ici. C’est si compliqué à comprendre ? Pourquoi tu ne le devines pas ? Pourquoi tu es incapable de le voir ? Avant il te suffisait d’un regard sur moi pour saisir tout ce que je ne disais pas. On n’avait pas besoin de se dire les choses, on les devinait simplement. Je t’aime Jungney, à en crever …. Et c’est ça qui me dérange le plus. Pas ta présence, pas son arrogance et ton air hautain. Je m’en tape de tout ça, ce qui me fait mal c’est de ne plus être capable de te reconnaitre. Je ne sais pas ce que je veux, te voir loin surement, mais je crois… je crois qu’une partie de moi est aussi heureuse de te voir ici. Je suis fou je le sais, je deviens dingue à jongler entre mes humeurs mais je suis perdu. Ses mots n’arrangent rien ! Je serre les dents, j’ai la tête ailleurs subitement, paumé entre ma rancœur, mon mal être et mes angoisses. Elle me surprend à venir refermer cette fenêtre et m’engueuler pour l’avoir ouverte. Je me sens con d’un coup, comme un gamin qu’on vient d’engueuler pour avoir fait une connerie. J’ai l’air de quoi ? D’un type qui ne sait plus quoi penser... ça je le sais. Elle ne m’aide pas, elle aussi s’amuse à jouer avec mes émotions, après m’avoir crié dessus et elle récupère ma veste comme si de rien n’était. Elle peut me demander de la fermer mais ça ne sert à rien, je n’ais plus de voix. Je ne comprends pas… tout ça, ça n’a pas de sens. Je ne montre rien de mon trouble, j’ai juste l’air sur les nerfs et hermétique à tout ce qui pourrait me toucher. Mais je suis un faux calme, à l’intérieur c’est une tempête qui fait rage. Le barrage tiens toujours, mais je ne sais pas si je serais capable de le garder encore longtemps fermé. J’ai envie d’exploser, mais je dois me contenir. Il le faut parce-que je vais regretter… je vais me haïr d’avoir eut ce genre de pensée et de comportement avec elle. Shit ! Elle ne pouvait pas me dire qu’elle restait point barre, plutôt que de m’assaillir de tel propos ? Je détourne les yeux, je suis nerveux, mon pieds n’arrête pas de bouger dans ma basket que je trouve trop étroite. Comme toujours je cache tout, même ça je ne suis pas capable de lui montrer. Mais à quoi bon ? Ça lui servirait à quoi de voir qu’elle m’a agacée ? J’ai du mal à mettre de l’ordre dans mes idées, et c’est finalement elle qui craque la première. Je fais chier ? Mais… Je serre les dents, le poing prêt à lui rétorquer que c’est elle qui me fait chier à foutre le bazar dans ma tête et mon cœur. Mais j’ai à peine le temps d’esquisser un geste pour me lever qu’elle sort déjà du fourgon pour me laisser seul. Je la regarde s’éloigner à travers le pare-brise, comme suspendu, comme si je n’osais rien faire par crainte qu’elle l’entende. Puis quand son image disparait, je me lève d’un bond et fou un grand coup de pied dans mon fauteuil pour l’envoyer valser. « Damn !!!!! » Je me mets à tourner en rond dans cet endroit trop exigu, j’ai l’air d’un lion qu’on retient en cage à marcher autant. Il faut que je me calme ! Il ne faut pas que je m’énerve. Mais bon sang c’est dur ! Je n’arrête pas de penser à ce qu’elle m’a dit, à cette manière qu’elle a eut de s’énerver. J’aimerais y voir un signe, me dire que quelque chose cloche mais je n’ais pas envie d’être réduit à ça. Etre le genre de type qui s’accroche à ce qu’il peut parce qu’il ne veut pas voir la réalité en face. Il n’y a rien à comprendre là-dessous, elle voulait juste me remettre à ma place mais je n’aime pas ça. Je trouve qu’elle n’avait pas à le faire ! C’est prétentieux, mais je me sens au dessus. C’est moi qui ait prit sa défense, c’est moi qui été là pour elle merde, j’ai tué pour elle… j’ai les mains sales, souillées par du sang… par sa faute. Et c’est ainsi qu’elle me remercie ? J’ai donné ma vie pour sauver la sienne, mais elle n’en a rien à foutre. Non, elle ça l’amuse. Ça la fait rire de jouer aux bandits de quartier. Ici la cours est plus grande, plus dangereuse. Pfff !!!! « ‘tain tu déconnes !!! C’est pas possible !!!! » Je me parle à moi-même ? Non pas vraiment, plutôt à elle. Je trouve qu’elle abuse, elle n’a pas idée de tout ce que ça représente pour moi. J’ai tout donné et j’ai comme la sensation que tout ce que j’ai fait n’a jamais servi à rien. C’est dur d’admettre qu’on s’est trompé et qu’on a fait fausse route. Je pensais pouvoir me rattraper avec elle, avoir fait quelque chose de bien. Je n’essayais pas de la façonner, je voulais juste qu’elle soit libre…
Je pousse un lourd soupir agacé et me stop enfin dans ma marche folle. Je jette un coup d’œil aux écrans sans y voir une image qui m’interpelle. Puis je baisse les yeux sur ma chaise. C’est con ! Je suis bête d’agir comme ça. Pourtant je ne peux pas le cacher, je n’ais pas toujours l’air ainsi, mais je suis sanguin, je me laisse parfois déborder par mes émotions. Je pense que si ça n’avait pas été Jungney j’aurais surement eut un mot de travers. Mais c’est elle…. Et face à elle je me sens juste pitoyable. J’inspire profondément, marmonne pour moi-même et redresse ma chaise. Je la laisse dans un coin et vais m’assoir sur l’autre siège plus confortable j’espère. De là où je suis j’ai une vue sur l’extérieur, et bien que ma tête me crie de ne pas regarder je la guette pour savoir où elle se trouve. Evidemment, comme si le sort s’en mêlait, il faut qu’un sale type rode dans le coin. Le genre lourdaud qui ne lâche pas l’affaire tant qu’il n’a pas ce qu’il veut. Je n’ais pas besoin d’imaginer, ce que je pense se passe. A peine se retrouve-t-elle sur son chemin qu’il vient la draguer. J’ai envie de sortir de ce fourgon ! Juste histoire de lui montré qu’elle n’est pas toute seule que moi je suis là. Mais de quel droit ? Elle ne m’appartient plus et même si ça me fait chier de le reconnaitre je dois passer mon tour. Pourtant ça m’énerve, je fais tiquer ma langue contre mon palais, détourne les yeux pour ne pas m’agacer davantage mais c’est raté. Il ne va pas la lâcher ? Je suis prêt à aller le trouver, vraiment je veux dire. Et qu’importe si Jungney n’est pas contente je m’en fous. Mais quand je me décide à bouger, elle approche déjà… Alors je fais mine de rien, je me redresse vivement, tente de prendre un air décontracté tandis qu’elle fait glisser la portière. Je ne la regarde pas… du moins j’essaye mais un gobelet se pointe dans mon champ de vision. J’ai presque un geste de recule mais heureusement je me suis contrôlé. Je m’en saisi, automatiquement sans me poser la moindre question. Puis quand je lève la tête vers elle… je sais… je sais qu’elle m’a prit un grand crème, comme celui qu’elle me prenait à Séoul quand on petit déjeunait ensemble. Je sais qu’elle se souvient… et je sais que je ne devrais pas. Mais… ça m’affecte. J’ai envie de la remercier, mais je ne sais plus pourquoi je le ferais. Pour ne pas avoir oublié ou parce-que quelque part là se cache peut-être encore la femme que j’aime ? Je sais pas… Pourquoi tout est aussi compliqué ? Jun m’a toujours dit que je faisais de ma propre existence un enfer et il avait raison. Je me laisse emporter par le courant, incapable de lutter contre les vagues. Je ne sais pas depuis combien de temps je la regarde, mais je n’arrive pas à détourner les yeux. Elle est… si… Pfff je maudis mon cœur de battre si vite et ma tête de ma balancer ces images de nous deux. Je me souviens d’une fois où elle a essayé de me faire un café elle-même. Elle avait mit tellement de caféine dedans que j’ai cru ne jamais pouvoir me rendormir pendant un mois. Elle s’en était voulut, elle se forçait à rester éveillé pendant que je bouquinais à côté d’elle. Je lui disais que ça servait à rien, que je m’en fichais, je voulais qu’elle dorme, j’étais là pour veiller sur elle. Mais Jungney est têtue et quand elle a une idée en tête, elle ne la lâche pas. Alors elle s’est levée puis elle a trouvée une idée bien à elle pour occuper mon temps libre… J’ai envie de sourire, mais je ne le fais pas, il faut que je reste accroché à la réalité même si c’est douloureux. Je me pince fort mentalement, puis détourne la tête l’air de rien. Je suis gêné pourtant, alors je m’empresse de venir boire une gorgée de mon café même si c’est brûlant. Et parce-que je crains trop de faiblir, je lâche :
« T’es pas chez toi ici… t’es pas à Séoul ma grande. »
Pourquoi je lui dis ça ? Parce qu’il faut qu’elle sache, parce-que je ne peux pas faire semblant. Mais je prends sur moi, je ne m’énerve pas même si j’aurais eut envie de le faire quelques minutes plus tôt. « Mets-toi juste en tête que les mecs d’ici plaisante pas. Je te fais pas une leçon de morale, je veux juste que tu comprennes. Si tu restes… alors tan mieux pour toi, mais viens pas interférer dans mes affaires et celles de mes hommes. » Diem ne m’appartient pas, mais j’ai souvent bossé avec lui et je suis son chef quand j’ai besoin de ses services. Alors oui, je crois que je le mets dans la même branche que les autres. Est-ce que je suis trop dur ? Je ne pense pas… je suis juste trop sérieux…. Et jaloux aussi. Je l’admets, si je dis ça c’est parce-que l’imaginer avec lui me prend aux tripes. J’aimerais lui dire que je m’en fiche mais c’est faux. Elle peut les divertir si elle veut, mais ça me dérange moi. « Tu peux pas faire des crises à chaque fois que quelque chose te déplait. T’avises pas d’en refaire une… je doute que ça serait pareil la prochaine fois. » Et je ne parle pas seulement de moi, des autres aussi. Si elle leur parle ainsi, elle serait réduite au silence rapidement. Elle ne peut pas se permette de tel affront, pas avec les autres. Je la met en garde je crois, je ne sais pas trop…. Je n’ais pas envie de la protéger, juste de l’avertir. Elle peut jouer les caïds à Séoul, mais pas ici. Ici y’a des molosses beaucoup plus gros que ceux qu’elle a connu. Même Ru est un gamin en couche culotte devant eux. Je zieute dans sa direction monte mon gobelet jusqu’à ma lèvre et d’une voix froide « Et ne me reparle jamais sur ce ton. » j’avale une gorgée de mon café, sans la regarder. Mon visage fermé je suis plus que sérieux quand je lui dis ça. Je ne joue plus Jungney. J’ai changé… si tu restes ici, alors regarde moi comme je suis vraiment. Je suis l’un des leurs, un petit chef qui possède tout un quartier. Tu ne fais pas le poids face à moi… et ça tu ferais bien de ne pas l’oublier.
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| | | | Mar 4 Fév - 10:38 | |
| Je n’étais pas sûre qu’il se saisisse du café. Après la scène que je venais de lui faire il n’aurait peut-être pas compris pourquoi tout d’un coup je me pointais avec un café en main. Non, je n’ai pas mis de poison dedans, je te promets. J’ai même pris celui que tu aimes Il Nam, à moins que t’es goûts aient changé en deux ans ? Tant de choses semblent déjà bien différentes … Je crois que ça me rassure quelque part que tu prennes le café sans rechigner, tu l’aimes encore et ça me fait du bien de voir que ça, au moins, ça n’a pas changé. Je me raccroche à des détails et je trouve ça tellement pathétique. Je ne devrais pas, c’est ce que je me répète toutes les deux minutes tu sais. Mais c’est plus fort que moi. En faite, j'ai beau dire que t'aimer me fait du mal, je mens un peu en prétendant cela. J’ai mal parce que tu es loin, j’ai mal de t’aimer parce que tu m’as abandonné le jour où j’assumais enfin pleinement mon amour pour toi. J’ai mal parce que tu as brisé mes rêves, cette vie, cette liberté elle ne valait le coup que si tu la partageais avec moi … J’ai beau dire que je te déteste, je mens un peu en disant ça … C’est ton absence que je déteste, c’est ta froideur que je déteste, mais toi … Non toi je t’aime … Peut-être plus depuis que tu es partie … Je me mets à penser très fort que tu m’as détruit ce jour là, qu’à cause de toi, j’ai perdu la seule chose qui me tenait encore debout. Mais t'aimer ne fait pas que me détruire, non, t'aimer me terrorise, parce que je sais que tu ne m'appartiendras plus jamais, et qu'il n'y aura absolument rien entre nous, jamais, même pas dans le plus lointain des futurs bien que je l’espère encore si fort que ça me transperce le corps. Je m’assois sur ma chaise en m’empêchant d’être confortablement installée. Je suis crispée, mal à l’aise … Je devrais m’excuser mais j’en suis incapable. Je m’en veux d’avoir perdu patience, je suis surtout en colère contre moi. Je me suis trahie. Je devrais être plus détachée, plus … plus relax. Mais avec lui j’en suis incapable. Merde ça me fait chier ! Je regrette mes propos ; d’avoir parlé de Diem … Je ne veux pas qu’IL Nam me prenne pour ce que je ne suis pas … C’est déjà difficile de supporter le fait qu’il ne m’aime plus mais de savoir qu’il me prend pour une traînée serait pire … Et puis je ne veux pas attirer d’ennuie à Diem … Il a été si gentil avec moi depuis mon arrivée, je ne dis pas qu’il est un super ami, mais au moins, il ne cherche pas à me tester comme le font les autres. Les seules questions qu’ils sont capable de me poser c’est de savoir combien de mecs j’ai tué, comment, pourquoi, et si j’aime ça … Merde ces hommes n’ont que ça à partager ma parole ?! Je vois dans le regard de certains qu’ils prennent presque du plaisir à tuer, et ça me fait peur. J’en frissonne mais je garde toujours un calme olympien. Ru m’a donné de quoi faire depuis toutes ces années, j’ai appris à contrôler mes émotions mais avec Il Nam c’est différent, comme si j’avais l’impression de lui mentir en cachant ce que je ressentais vraiment … Et ça, j’en étais pas capable. Je veux dire … Il Nam le savait quand je mentais, il lui suffisait de me regarder dans les yeux. Il savait, il comprenait. Il détestait ça aussi … Et je l’aimais tellement que je ne supportais pas l’idée de lui mentir. C’était un accord tacite entre nous. On pouvait éluder certaines réponses, éviter certaines questions, mais jamais on ne se serait mentit … les rares fois où je l’ai fait pour le protéger ça la rendu fou et je me suis rendu compte au final que mon mensonge le blessait plus que la vérité … Et surtout il interprétait mal mes gestes … Je ne voulais pas qu’il se méprenne et qu’il imagine une femme que je n’étais pas … Et ce que j’exécrais le plus c’était de voir que j’étais la cause de son mal être. Moi qui ne voulait que son bonheur … Je suis désolée Il Nam si j’ai merdé … Désolée, si j’ai finit par te haïr avec le temps, désolée d’avoir changé. Je ne suis pas la femme que tu voudrais que je sois, je le vois dans ton regard, cette lueur d’incompréhension. J’ai pas tellement changé tu sais … Je crois juste que j’ai construit des murs plus hauts et plus épais pour me protéger des autres … Je ne sais pas comment tu fais pour juste foutre un coup de pieds dedans et faire en voler en éclat mes mois de travail. « T’es pas chez toi ici… t’es pas à Séoul ma grande. » Je déglutis en me recroquevillant sur moi-même. Je le sais Il Nam, et si j’avais vraiment le choix, j’aurais préféré rester à Séoul, il y a deux ans de ça, avec toi … Que rien ne change, qu’on mène notre vie comme on le voulait. Aujourd’hui tout me semble si faux. Si cruel. Si … Si dur. Je ramène mes jambes contre moi en jouant avec mon café devant moi. Je le tourne d’une main pour me donner contenance. Pourtant je t’écoute et je déteste cette façon que tu as de t’adresser à moi … « Mets-toi juste en tête que les mecs d’ici plaisante pas. Je te fais pas une leçon de morale, je veux juste que tu comprennes. Si tu restes… alors tan mieux pour toi, mais viens pas interférer dans mes affaires et celles de mes hommes. » Je ferme les yeux pour tenter d’encaisser ses mots plus facilement … Soit pas comme ça s’il te plait … Ne me repousse pas. Ne fait pas de moi une partie de ton passé, une partie sans importance … J’ai besoin de toi Il Nam, je ne veux pas être un boulet pour toi, mais tu peux pas me demander d’effacer de ma tête les six mois qu’on a passé ensemble … On était ensemble Il Nam ! Juste toi et moi, ensemble et amoureux … Je ne veux pas croire que ça compte pas pour toi. « Tu peux pas faire des crises à chaque fois que quelque chose te déplait. T’avises pas d’en refaire une… je doute que ça serait pareil la prochaine fois. » Tu m’engueules ? Ou tu cherches juste à me protéger ? Je ne sais même plus. Je jette un regard dans ta direction en évitant de plonger mes yeux dans les tiens. De toute façon tu ne me regardes même pas … ton profil est si sérieux que s’en est déchirant. Jamais tu n’as été comme ça avec moi … Toutes ces phrases tu me les aurais dites, mais en m’embrassant, en tenant mon visage entre tes paumes et en déposant des baisers sur le bout de mon nez. T’aurais pris soin de moi je crois … Aujourd’hui tu me donne froid. Je déglutis la gorge serrée et comme une petite fille qu’on engueule, j’acquiesce en silence, me retenant de juste de te dire de ne plus t’aviser de m’abandonner comme tu l’as fait … J’aurais eut le même ton sérieux et autoritaire tu sais … mais j’aurais fondu en larme dans tes bras, parce qu’au final, c’est ce que je suis. Une petite fille qui n’arrive pas à te détester … « Et ne me reparle jamais sur ce ton. » Je me détourne parce que le voir si froid avec moi me fend le cœur. Sur les écrans de surveillance il ne se passe rien d’intéressant et je donnerais cher pour qu’ils se mettent tous à faire n’importe quoi … Ca me donnerait une occasion de détourner l’attention. J’ai une boule dans la gorge, la même depuis qu’il est entrée dans ce fourgon, mais cette fois-ci ça me brûle. J’inspire discrètement, je bois du café, je fais tout pour garder contenance. Ses mots martèlent mon esprit. Leur froideur me glace et leur dureté me heurte. Je tourne mon visage pour qu’il ne voit pas mon expression. Je tente de garder la face mais … mais jamais il ne m’a habitué à être aussi dur avec moi. Je suis une fille bêtement amoureuse d’un homme qui perd jour après jour son humanité. Tu ne m’aimes plus du tout Il Nam, ou tu joues un jeu ? Je finis par me tourner vers lui, oh juste le visage, il fait sombre dans ce fourgon, seul les écrans nos éclairs. Ça donne un côté … désespéré à cet échange, ou alors est-ce seulement moi qui me perd ? Je sens le sol s’ouvrir sous mes pieds et je m’y engouffre en sentant mon cœur monter jusque dans le creux de ma gorge. Il Nam … S’il te plaît, soit sincère avec moi rien qu’une seconde. J’ai besoin qu’il me regarde, mais il reste obstinément à regarder devant lui. J’aimerais l’appeler pour attirer son attention mais je vais me trahir si je parle. Ma gorge est si nouée … Il Nam regarde moi ! Je t’en prie, arrête de m’ignorer comme ça ! Ne soit pas si dur avec toi, avec moi, avec nous … Merde, tu peux pas m’en vouloir pour être ici, tu ne peux pas m’en vouloir d’être encore amoureuse de toi, tu ne peux surtout pas m’en vouloir d’être en colère contre toi. Soudain je croise son regard, juste quelques secondes avant que je ne sente une larme brulante rouler sur ma joue. Je me détourne rapidement en râlant. « Foutu poussière … faudrait le laver ce fourgon des fois sérieux ! » je ronchonnais mollement en me levant. J’avais déjà essuyé ma larme traitresse. Je m’accroupis devant mon sac en lui tournant le dos et fit mine de chercher je ne sais quoi dedans. Surement un mouchoir, ou mon tube de mascara peut-être. C’était un véritable bordel dedans, mais je farfouillais sans rien chercher de particulier. Il fallait juste que je prenne quelques minutes pour me remettre … J’inspire discrètement, couvrant mon souffle sur les basses de la radio. Il faut que je me relève. Que je lui fasse face, que je sois plus déterminée et sûre de moi … Je ne peux pas être … comme ça. Il va me dire que je n’ai pas les épaules pour être dans le clan et il aura raison … Si je me mets à chialer n’importe quand pour n’importe quoi … Le truc c’est que tu n’es pas n’importe quoi Il Nam … Je finis par me redresser, mon sac dans les bras et me tourne vers le bureau pour le poser dessus. J’en sors tout ce qui me gêne. Mes sucettes, mes magazines, mes clés, mon portefeuille, mon livre en anglais que je tentais de lire, mon iPod, ma boite de médicament contre le mal de ventre et de tête, mes lunettes, mon chargeur de portable, ma bouteille de parfums … une vraie Mary Poppins. Mais Il Nam était habitué, j’ai toujours été une bordélique comme ça. Il savait que s’il voulait trouver quelques choses dans mon sac il devait le retourner pour le vider entièrement. La seule chose qui à changé aujourd’hui, c’est ce chargeur. Je finis par tout remettre dans mon sac une fois que j’ai trouvé mes mouchoirs. Je fais semblant de me moucher et d’éponger cette œil qui pleure tout seul … je me rassois en tailleur et boit une gorgé de mon café pour chasser ce nœud dans ma gorge. « Je sais dans quoi je m’embarque Il Nam … Je ne suis pas aussi … naïve que tu le penses. Je ne te dérangerais pas, et je resterais à ma place. Je tiendrais … mes distances si c’est ce que tu veux. » Ma voix est basse, presque douce, triste. Je tourne mon visage vers lui mais je fixe ses jambes. Et ça me frappe comme une évidence. Ce jean je le connais, je lui ai acheté, enfin … Je lui ai pris dans une boutique. Il lui allait si bien et j’aurais reconnu cet effet déchiré entre mille … Le jean semble usé, comme si en deux ans il avait vécut … Il Nam se souvenait-il que ça venait de moi ? Ou se contentait-il de le porter parce qu’il devait porter n’importe quelle fringue. Ses pétasses qu’il a du sauter lui achetaient-elles des vêtements aussi ? Je ne supportais pas l’idée qu’elles puissent le posséder comme je l’avais … C’est douloureux merde … Pourquoi faut-il que je m’inflige ça ? « Ru n’est plus aussi gentil qu’avant … Alors …» Alors ne t’inquiète pas pour moi. J’haussais les épaules en mordillant ma lèvre inférieure. Je ne me laisserais pas faire. J’ai appris à jouer à votre jeu de mafieux. Je sais à qui je dois parler, quand, comment. Je sais comment agir pour qu’on me prenne au sérieux, et je sais comment faire pour qu’ils oublient leur colère … Ce ne sont que des bêtes trop souvent mené par leur instinct primaire. Je sais m’en sortir Il Nam, regarde cela fait deux ans que je m’en sors très bien … Ne soit pas trop inquiet. Pour moi, ou pour toi. Je ne ferais rien que te gênera dans ton travail … Si c’est ce que tu veux, je me tiendrais loin de toi … mais je crois que je ne pourrais pas respecter ça longtemps. Prends moi dans tes bras Il Nam, ça rime à quoi qu’on s’engueule comme ça … C’est nul. Ce n’est pas ce que je veux. Je te veux toi, juste toi, comme avant, dis-moi pourquoi ça ne serait pas possible … hein ?! Je pousse un soupir le cœur lourd et détourne mon regard triste vers les écrans. J’ai encore mon bordel devant moi et je le range rapidement pour casser cette image enfantine que j’ai de moi … je ramène mes jambes contre moi et les serre fort. La joue appuyé sur mon genoux je regarde derrière Il Nam, l’agitation de la rue, par le pare brise. Les gens ne semblent pas se soucier de ce fourgon. Ils passent à côté sans même nous remarquer et je me sens invisible. Si autrefois j’adorais ça, aujourd’hui je trouve que ça me pèse … Je déteste ça, n’être qu’une ombre dans ce monde … Moi qui ait connu la lumière avec Il Nam … J’y ai pris goût, trop pour pouvoir m’en séparer maintenant … Mais je n’ai plus le choix, je dois faire avec et continuer d’avancer sans regarder en arrière … Mais je crois que j’ai finis par apprendre à marcher à reculons. Je devrais faire quoi Jun. Dis moi, toi qui es un garçon. Je devrais lui parler ? Simplement lui demander ? Ou alors je devrais simplement passer à autre chose et ne pas remuer le passé. Le laisser derrière ? Est-ce que seulement j’ne suis capable ? Je fixe son gobelet en café à présent et je le suis du regard dans il le lève à ses lèvres. Ses lèvres. Je les regarde comme si je les découvrais pour la première fois … Pourtant je connais leur goût par cœur … Elles sont si douce quand il me sourit … Je dois regarder ailleurs, je ne dois pas le laisser me surprendre … Alors je ferme doucement les yeux. Je me fais un peu de mal mais repenser à tous nos souvenirs, avec lui à mes côtés, me donne l’impression de ne plus être folle. De ne plus l’avoir imaginé … Je me berce doucement et chantonne la musique qui passe à la radio … C’est bizarre maintenant. Je ne dirais pas qu’il y a un froid, mais c’est juste silencieux. Trop silencieux pour moi. Parfois quelques voix nous tirent de ce silence et à l’écran des silhouettes s’agitent mais je n’y fais pas attention. Mon regard est attiré comme un aimant sur Il Nam et chaque fois qu’il regard ailleurs je ne peux m’empêcher de le fixer. Son profil, ses joues de hamsters qui me font tant craquer, ses lèvres, ses yeux … Je le trouve si beau … Je retins un soupire entre mes lèvres et détourne rapidement le regard en rougissant en le voyant tourner la tête vers moi. Il doit sentir mon regard insistant sur lui et j’ai peur qu’il ne fasse une remarque … Il faut que je m’occupe … C’est vrai, si je continue de tourner en rond comme ça, je vais finir par lui sauter dessus. Je me lève et me dirige vers la radio, je n’ai pas besoin de ça normalement, mais j’ai besoin de m’approcher d’Il Nam, alors toute les excuses sont bonnes … Je me penche en avant pour baisser le son parce qu’il est trop fort et que j’ai mal à la tête. Je me redresse doucement et finit par retourner vers mon sac, mais au lieu de m’asseoir sur la chaise la plus éloigner du coréen, je choisis celle juste à côté de lui. Je tente de prendre un air détaché mais j’ai peur de trahir ce que je ressens vraiment … J’attrape un dossier dans mon sac mais avec ma maladresse légendaire je fais tomber quelques feuilles qui volent sous le bureau. Je pousse un petit grognement et me retrouve à quatre patte sur le sol, à ramasser des photos et des feuilles griffonnées de mes mains. Ce dossier est particulier, c’est même plutôt dangereux d’avoir ça avec moi. Mais j’ai besoin de savoir qui est qui et qui bosse pour qui. Une liste de nom, de lieux, de personnes … C’est complexe, un réseau de chef, de sous chef. Des branches pour chaque état de ce pays, des branches pour l’internationale. C’est comme une grosse entreprise et chaque point à son gérant … Moi je ne suis qu’une vendeuse. Un tout petit pion. Il Nam est le magasinier en chef. Il ordonne et on fait. Au dessus de lui il a le gérant du magasin, celui à qui il doit rendre des comptes et au dessus de lui il a le patron de la multi national … et pour chaque rayon, il y a un boss … Alors ça en fait du monde et j’ai du mal à tout retenir. La seule chose que je sais c’est que je suis en bas de l’échelle, j’ai peut être gravis quelques échelons mais je suis encore bien bas sur l’échelle ; IL Nam lui est bien plus haut, si haut que je ne devrais même pas l’apercevoir. Je me redresse en me cognant la tête sur la table et me mord la lèvre honteuse … Je ne préfère même pas relever et lui jette un regard rouge de honte. J’ouvre ma trousse, la même que je me trimballe depuis 5 ans et sort mes stabilos et mes post-it pour pouvoir mieux repérer les infos dans mon dossier. C’est vrai, c’est con ... ça fait pas sérieux tout ça, je veux dire, un super dossier remplie de tueur, de dealer et de gros psychopathe, et moi je suis là, à les surligner en rose et en jaune pour que ca soit plus jolie … Je suis vraiment une fille … mais je trouve ça soudain ridicule, mais il y a que comme ça que je retiens les choses … Comme un cours que j’apprends par cœur, je m’applique à écrire le noms de ces hommes avec cet alphabet que je ne maitrise pas encore tout à fait … « f… feu… feurst stlit … » tentais-je de lire. Bon ok, first street, ça c’est le quartier nord, et c’est … merde c’est quoi ce nom, je préférais encore lire de l’anglais que du chinois … Je soupire en retroussant mon nez. Je stabilote le nom en jaune et entoure la rue sur une carte que j’ai imprimé. Je sais qu’il contrôle ce quartier, il a le même statut qu’Il Nam et qu’il a la même responsabilité, mais le quartier Nord est plus petit que celui du sud et il y a quelques tensions entre eux … concentrée sur mes noms de rues, je bouge doucement sur ma chaise au rythme de la musique que la radio crache doucement. « I just shout a man down … rum pumpumpum » Il Nam a l’habitude de m’entendre chanter, il avait même droit parfois à quelques chansons que je lui jouais à la guitare mais ça … ça c’était avant. « Bon … Oliber M… MacQuin … » Merde c’est quoi ces noms à coucher dehors aussi là !! Oliver Macqueen, ton nom est à chier ! Et super dur à écrire. J’attrape une feuille où je me suis entraînée à écrire mon prénom en version occidental et trace les lettres de son prénom pour ne pas avoir une écriture maladroite quand je l’écrirais sur le dossier. « Ch… Chef, du qua… quartier … Essst. Est. Stlit Alaba… ma ?! » Hum. Je regarde sur mon plan pour voir si il y a bien une rue qui s’appelle comme ça et bingo ! Je la cherche plusieurs minutes avant de la trouver. Je l’entoure de la bonne couleur et stabilote le nom du jeune homme quand je l’écris sur le dossier. « Pourquoi il prend un nom aussi compliqué alors qu’il est chinois … Je suis sûre qu’il arrive même pas à le prononcer lui-même » râlais-je pour moi-même en murmurant. Je soupirais en me grattant l’arrière de la tête. J’en oubliais presque Il Nam et s’il pouvait me trouver ridicule ou non … Je préférais ça plutôt que le fixer en me demandant s’il se souvient du goût de mes baisers … Je collais un post-it sur un paquet de feuille pour en faire la séparation et écrivis en gros EST et sur un autre NORD pour que chaque quartier ait sa propre partie. Je pouvais en faire la hiérarchie et connaitre ainsi un peu mieux le système du clan … |
| | | | Mar 4 Fév - 14:49 | |
| Pourquoi je suis si dur avec elle? Peut-être parce-que le reste ne le sera pas non plus. J'aimerais pouvoir dire que je suis assez fort pour être froid et distant. Mais la vérité c'est qu'il n'y a qu'avec moi qu'elle puisse agir de la sorte. Je n'ais pas de doute concernant les autres, eux n'auraient pas prit le temps de l'avertir, ils lui auraient clairement fait comprendre qu'ils ne jouaient pas dans la même cours. Je tente aussi de lui dire, mais c'est différent. Malgré moi je reste à son écoute, et je crois qu'une partie voudrait même la protéger. J'en ais marre d'être aussi faible face à elle, tout serait tellement plus facile si je m'en fichais. Mais je n'y arrive pas, Jungney était ma vie... comment je pourrais l'ignorer? Même avec la meilleure des volontés j'ai du mal m'y tenir. En fait, si je suis honnête je serais surement en train de la prendre dans mes bras et lui dire à quel point elle m'a manqué. C'est vrai finalement qu'est-ce qui m'en empêche? Elle me l'a dit elle même, elle ne va pas repartir, elle compte rester ici pour un moment, alors de quoi j'ai peur? Je ne peux pas me cacher derrière une excuse toute trouvée, elle ne partira pas, notre histoire n'aura donc pas de fin préméditée ou subite. Je pourrais en profiter, si elle est là... alors autant foncer. Parce qu'il n'y a pas un seul jour qui passe où je ne me demande pas ce qu'on serait aujourd'hui, si je n'étais pas parti. Evidemment je n'ais pas fais des plans sur la comète, je ne me suis pas imaginé dans une superbe baraque, une voiture garée dans l'entrée. Non, juste des plaisirs simples qui nous ressemblaient. Mais j'aimais croire qu'on serait heureux, ensembles, en se fichant de tout. J'espérais me dire que le clan n'aurait pas eut raison de nous. C'est bête, je suis trop rêveur. Jun me la souvent dit, il fallait que je redescende sur terre, lui qui pensait un jour devenir millionnaire. Il me faisait rire ! Arrivé à l'adolescence, j'ai cru que nous étions finalement différents. Il avait d'autres ambitions, j'avais commencé à avoir les miennes... mais je me rends compte qu'en réalité je m'étais trompé. Il ne faisait pas ça pour lui, s'il fantasmait à toutes ces choses c'était surtout pour "elles". Parce qu'il éprouvait de l'amour, parce qu'il avait des personnes qui comptaient sur lui. J'ai mis du temps à comprendre, et je m'en veux d'avoir pensé qu'on ne se rejoignait plus. Je l'ais saisi que lorsque Jungney est entrée dans ma vie. Ça donnait un sens plus concret à mon existence, un but précis que je cachais derrière tout le reste. Je suis déçu.... Jun n'est pas là pour me conseiller ni m'épauler. Je sais qu'avec lui, les choses auraient été plus faciles. Je pense même qu'il m'aurait forcé à la retrouver. Il ne m'a jamais brimé, ni interdit de faire quoique ce soit. J'avais pourtant des idées loufoques parfois, mais il ne me contrariait pas. Je crois qu'il pensait que c'était bien, qu'il fallait avancer et faire ses erreurs pour apprendre. J'en ais fais une grosse en voulant quitter la Wah Ching, il n'y a pas un seul jour sans que je ne regrette mon geste. Sans ça... il serait encore là aujourd'hui. Et je me fous de ce qu'on puisse me dire, je me fiche qu'à de nombreuse reprise il ait voulut me faire comprendre que ce qui est arrivé été inévitable. La vérité moi je la connais! Je sais que c'est moi qui aurait dut être là ce soir là. C'est moi qui aurait dut terminer dans une marre de sang, et au fin fond de je ne sais où. Je n'ais jamais su où ils avaient enterrés ses morceaux de lui. Qui sait s'il n'a pas terminé au fin fond d'une benne à ordure. Je crois que c'est ça qui m'a fait le plus mal... pas les coups que je me prenais, pas cette barre métallique qui me brûlait la peau... c'était cette image de lui, son corps démembré... méconnaissable. Je sais qu'ils l'avaient fait dans le seul but de me faire payer. C'était cruel, inhumain d'aller chercher un corps déjà sans vie pour en faire ce qu'ils en avaient fait. Bon sang... je revois si souvent ces scènes se succéder. J'en rêvais et j'en rêve encore... Il m'arrivait souvent la nuit de me réveiller en sursaut. Des sueurs froides qui longeaient la peau de mon dos. J'étais perdu, si mal dans ma peau... mais elle posait toujours une main sur moi, avant de me prendre dans ses bras. Oui avec elle ça me paraissait plus supportable. Moins douloureux. Elle savait me rassurer, me réconforter... Je ne lui ais jamais parlé de mes cauchemars, elle n'a jamais cherché à savoir. Pas parce qu'elle s'en fichait, mais parce qu'elle respectait mes décisions. Quand je serais prêt, peut-être que je lui parlerais... je n'ais jamais eut le courage de le faire, même pendant ces six mois qu'on a partagé. Je lui ais confié d'autres choses, sur des sujets différents... mais je me rends compte que je ne l'ais mise de côté pour ça. J'aurais aimé pourtant, Jun était si important pour moi... mais peut-être que égoïstement j'ai préféré me taire. Je ne pense pas que cela aurait changé grand chose pour nous. Ce n'était pas un mensonge, juste trop dur, trop douloureux encore. J'ai fais des choix dans mon existence, des tas... mais la plupart étaient toujours pour la protéger. Je ne sais pas comment décrire ce que je ressens. Je suis à la fois partager entre mon nouveau rôle de chef, et celui d'homme. Je crois que j'ai finis par mettre aux oubliettes le second. Je veux dire, dans ma vie je passe mon temps à penser à ce que je fais, j'agis en conséquence et parce-que "je suis". Mais avec Jungney... c'est différent. Elle me rappelle que trop brutalement qui j'étais, et l'homme qui se cache en moi. Oui j'ai des rêves pleins la tête, des envies, des ambitions. Je ne suis pas qu'un simple toutou qui obéit à ses maitres quand je suis avec elle. Et c'est ça qui me dérange ! Qu'elle vienne tout bousculer, fiche un grand coup de pieds dans ce que je m'évertue à suivre. Je ne sais pas si je l'ais vexée, mais je préfère garder la tête haute et me dire que j'ai bien fait. Je ne peux pas toujours m'inquiéter pour elle. Les choses sont ainsi faite, j'ai évolué, et il faut que j'accepte cette idée même si ça me déchire. Je me sens mal à l'aise, en fait je crois que je m'en veux. Je regrette déjà de lui avoir dit ça. J'aimerais qu'elle le voit, qu'elle s'aperçoive que je suis en train de jouer. Bon sang Jungney tu me connais, tu sais bien que je ne suis pas que ça. Mais elle y croit on dirait. Soit je joue à merveille, soit elle ne me connait plus... et je ne sais pas quelle idée me dérange le plus. Je sens son regard sur moi. J'hésite un instant, me dit surement que je rêve, alors je tente de faire semblant mais c'est difficile. Je veux en avoir le coeur net et quand j'ose je croise sa trajectoire. Ses yeux sont brillants on dirait, mais je ne sais pas si j'en suis la cause ou si je me fais des idées. Ça m'énerve ! J'ai l'impression que tout m'échappe. Je n'arrive plus à être sur de rien. Pas même de ce que je vois ! J'ai mal au coeur, je détourne la tête l'air de rien, mais dans le fond je suis encore plus paumé. Je crois que c'est ces non-dits qui me font le plus souffrir. Ce qu'on n'ose pas se dire... C'est évident, elle et moi on devrait parler. On devrait se dire les choses, on en a tellement à se raconter. Deux ans c'est long, et à la fois si court. Je ne suis pas présomptueux, mais je suis sur qu'elle a des tas de questions à me poser, et j'ai pleins de réponses à lui demander. Alors pourquoi on fait rien? Pourquoi on se contente de s'ignorer? Je n'aime pas ça, j'aimerais qu'on soit plus courageux. Qu'on ose plus! Je nous ais connus plus téméraire. Mais là... nous ne sommes que deux trouillards qui on trop peur de s'affronter. Je jette un coup d'oeil à ce qu'elle fait, la façon qu'elle a de défaire son sac sans fond. Ça me fait sourire, je me souviens des nombreuses fois où j'avais besoin de trouver un truc à l'intérieur. C'était l'enfer, je ne savais même pas comment elle faisait pour s'y retrouver là dedans. Mais c'est drôle ! Oui, parce-que c'est elle. Et j'aime me dire qu'au moins ça, ça n'a pas changé. J'ai le cœur lourd, encore plus lorsqu'elle vient me parler... C'est faux ! C'est tellement faux. Ce n'est pas ce que je veux, mais comment je pourrais lui dire ? En réalité j'aimerais qu'elle s'en mêle, j'aimerais qu'elle ne me lâche pas. Parce-que je suis certain que si elle insiste je finirais par craquer. Bordel Jungney, tu le sais, j'ai une volonté de faire concernant les autres, mais pour toi... Putain pour toi je pourrais décrocher la Lune. Je ne sais pas vraiment à quoi ça rime tout ça, et plus je me pose des questions, moins je trouve quoique ce soit qui me satisfasse. Je suis juste... complètement paumé. Plus ça va moins j'y vois clair. Je ne dis rien, je me contente de boire mon café en espérant peut-être que le temps ira plus vite. Je me rappelle avoir souvent espéré l'inverse, mais quand j'étais avec elle tout semblait aller trop rapidement. Cette fois-ci je voudrais un petit coup de pouce, pour que cette histoire se termine. Ce n'est pas contre elle, j'ai besoin d'être seul.... pour m'y retrouver mais je ne pense pas que j'y arriverais. Un silence a finit par s'installer, je le trouve plus pesant, avant même si on en avait, il suffisait qu'on s'observe pour le combler. Seulement je ne peux plus, je n'arrive pas à la regarder sans avoir mal... sans que cela me détruise à petit feu. Alors j'attends, et j'espère bêtement que quelque chose se passe sur ces foutus écrans. C'est la première à s'agiter, je ne sais pas ce qu'elle fiche, mais je la remercie presque de mettre un peu d'ambiance dans cet atmosphère pesante. Je lorgne un peu dans sa direction, tente de regarder par dessus son épaule, et la voit brièvement avec un dossier. Je ravale une gorgée de café, histoire de paraitre normal et décontracté. Mais quand elle se met à baragouiner, je me demande ce réellement ce qu'elle fait. Fronçant les sourcils d'un air intrigué, je la vois avec des tas de papier... je mets du temps à comprendre qu'il s'agit d'un dossier de la Wah Ching. Je ne sais pas si elle l'a fait elle même. Ça me fait rire ! C'est du Jungney tout craché. Je crois que c'est la seule qui savait rendre ces trucs là plus ludique et surtout plus féminin. Je finis par poser mon gobelet pour venir me pencher et observer. Voilà qu'elle se met à chanter ! Je crois... je crois que ça m'avait manqué de la voir comme ça. Je suis en train de merdé là je m'en rends compte, mais j'ai l'impression d'avoir en face de moi celle que j'attends. Celle que j'espérais voir depuis son arrivée. Peut-être que tout n'était finalement qu'un jeu? Je ne sais pas... J'aimerais me forcer à regarder ailleurs, la laisser tranquille parce qu'on est surement mieux à s'ignorer. Mais... mais c'est plus fort que moi. L'entendre parler comme elle le fait. Elle m'arrache un rire, à la fois un peu moqueur et amusé. Je cache mes dents derrière ma main et plisse les yeux dans un rictus, tout en la regardant : "Bon sang t'arrives à te faire comprendre avec ton anglais?" Je suis méchant! Mais c'est surtout drôle. Elle a un accent à faire peur. Je me souviens l'avoir déjà entendu me parler dans cette langue, mais... je ne me rappelais pas que c'était aussi approximatif. Peut-être qu'à l'époque j'étais trop amoureux pour ouvrir les yeux. On dit souvent que l'amour rend aveugle... ça doit surement être vrai. Je continue de la regarder amusé, m'approchant d'elle, je lui glisse taquin "Ton professeur devait être mauvais!" C'est de la provoc! Je sais que c'était moi son prof au départ, mais le nouveau qu'elle a eut à dut être nul. C'est puéril? Ouais, je suis en train de jouer à un jeu d'enfant. Mais je trouve l'ambiance trop pesante et puis je crois qu'au fond je m'en veux d'avoir été dur avec elle. Alors je tente de me rattraper comme je peux. Puis sans lui laisser le temps de répondre, je me penche vers elle et lui pique son dossier. Je feuillette rapidement les pages, souris en voyant ses coups de stabilos. Elle tente vraiment d'apprendre tout ça? Si elle veut mon avis elle ferait mieux de laisser tomber. Moi même parfois j'en oublie certains noms. Disons que je me concentre surtout sur leur tête et ce pourquoi ils sont connus. "Je t'aide à réviser?" j'arque un sourcil, un peu charmeur sans réellement m'en rendre compte. Il faut peut-être que je me trouve une excuse "Il se passe rien sur les écrans alors..." alors autant qu'on s'occupe comme on peut non? Puisque nos anciennes habitudes sont à bannir. Je me redresse, retourne sur mon siège et me tourne à moitié tout en regardant ce qu'il y a sur ces papelards. Elle révise le côté Est il me semble. Cet Oliver... pfff c'est un petit frimeur. Il a une trentaine d'année, c'est un type cool pour la plupart mais je le prends surtout pour un rigolo. "Cherche pas à comprendre. Il veut se fondre dans la masse comme il dit. Mais je me demande comment il fait pour croire ça... t'as vu sa tête?" Bordel même un malvoyant reconnaitrait qu'il est chinois. Il est con ! Voilà ce que je pense. Puis pour en rajouter un peu je grimace devant sa photo, comme si on pouvait partager ce genre de moment complice. Je n'y pense pas, je préfère me concentrer sur le reste et puis je commence à lui parler de ce quartier. Des habitudes des gars, qui différencie souvent selon les notre. Le sud on est un peu plus cool, disons qu'on est moins à cran. Le Nord cherche toujours à trop bien faire. Mais c'est à cause de leur boss, il a été rétrogradé à cause d'une mission qui a mal tournée. Ça peut paraitre futile, je me demande même pourquoi ils l'ont laissé à cette place mais le marché est moins intéressant par ici. "Eux sont spécialisés dans l'escroquerie. Leur boulot c'est d'arnaquer les petites vieilles." Je dénigre leur taffe, ça ne se résume pas à ça évidemment. Mais j'aime me fiche d'eux, parce qu'on pense être meilleur. C'est une compétition saine qu'il y a entre nous. On sait bien qu'on peut compter les uns sur les autres en cas d'emmerde, mais en attendant on aime se lancer des petits pics. "Tu sais... en fait t'as pas besoin de retenir tout le monde. Retient juste les principaux." C'est vrai le reste c'est pas nécessaire. Alors je me mets à lui parler de ce qui me semble important. Des boss principaux, et des gros noms qu'il faut retenir. "DongHai, c'est mon boss direct. Celui à qui je dois rendre des comptes. Un type froid et pas très drôle, mais quand tu lui fais boire un verre d'alcool de riz, il devient tout de suite plus marrant." Je crois que c'est ça qui rend le truc plus vivant. Le fait que je connaisse ces hommes et que je sois capable de lui parler d'eux. Ça les rends moins inaccessible, comme si c'était de simples personnes comme elle et moi. "Côté Est, retient Oliver le charlot. Côté Nord, tu l'as déjà rencontré Guozhi. C'était celui avec le patriarche quand t'es arrivée..." Puis je continue en lui parlant des sous chef, l'une des places que j'occupe moi. En fait ça à l'air compliqué dit comme ça, disons que les chefs nous indique quoi faire et nous on se salit les mains pour eux. C'est comme ça que ça marche! La plupart du temps ils restent tapis dans l'ombre, nous on est leur visage découvert. Ils savent que si on est prit, c'est nous qui porteront le chapeau, pas eux. Je ne sais pas si ça l'intéresse tout ça, ni même si elle va retenir tout ce que je lui dis. Mais je trouve ça plus facile de lui parler de tout ça. "A l'ouest c'est là que tu trouveras ChuanLi... je sais pas si tu te souviens de lui? Ce n'est pas le boss, c'est qu'un petit pion mais... il est de plus en plus hargneux. Le quartier se fait remarquer par la plupart de ses frasques si bien que les novices ne retiennent que lui." Ça me fait bizarre de lui reparler de lui. Une chose est sure quand je suis rentré ici, je n'étais pas heureux de retomber sur lui. Si j'avais pu j'aurais passé mon tour. Mais... je devais faire avec. C'est un petit con, il n'a pas changé. Il est juste jaloux que j'ai grimpé les échelons plus rapidement que lui. Non en fait je devrais dire... ce qui l'énerve c'est que le patriarche m'ait à la bonne. En fait si je lui parlais de cette fameuse soirée à Séoul, je pourrais lui dire qu'elle a déjà croisé la plupart des grosses tête de San Francisco. |
| | | | Mer 5 Fév - 22:37 | |
| Mon cœur rate un battement quand j’entends son rire. Je relève la tête surprise, je ne suis pas sûre qu’il rie avec moi, de moi. Enfin que ce rire me soit destiné … Je le vois cacher son sourire derrière sa main, il ne devrait pas faire ça. Son sourire est magnifique, il me réchauffe le cœur chaque fois que j’y repense. Aujourd’hui encore je sens cette douceur m’envahir et me tenir chaud. Je pourrais sourire, je souris toujours quand il rit, mais je me retiens. Comme si cette complicité qu’on a toujours eut n’a plus le droit d’être … Je me dis que c’est mieux que ça. Que ces quelques secondes ne valent rien face au retour de bâton qui ne va pas tarder. Je me conditionne dans ma tête, je me force à détourner le regard, de ne plus fixer ses lèvres qui s’étirent mais qui ont déjà repris un air sérieux. Je fixe mon cahier en me mordillant la lèvre inférieure. Merde, je suis aussi nulle que ça ? Je pensais pourtant avoir fait des progrès … J’ai un peu honte, c’est vrai qu’en révisant comme je le faisais, je voulais qu’il me remarque ; qu’il trouve ça bien, qu’il soit fier des progrès que j’avais pu faire en son absence … j’ai appris en autodidacte avec des cassettes audio plus vieilles que moi. Je me trouvais ridicule à chercher son attention comme ça, l’air de rien alors que ça semblait si évident … Je gardais mon regard fixe sur mon dossier bien que je mourrais d’envie de tourner mon visage vers lui … C’est assez étrange la sensation qui noue mon estomac. Je veux dire, c’est comme si j’avais en face de moi une photo, un film plutôt, mais de ne pas me souvenir du début. Je voyais le visage d’Il Nam mais j’avais du mal à l’associer au Il Nam que je connaissais. Une copie conforme, en tout point, mais il manquait juste cette étincelle dans son regard … Celle que le coréen posait toujours sur moi quand il me regardait. Il a changé, en mal. Non pas que ces airs de caïds qu’il se donne ne lui vont pas, au contraire, je le trouve dangereusement attirant, mais ce n’est pas l’homme que j’aime … Il Nam est plus … torturé, plus doux, plus … à cheval sur ses principes. Mais il flanchait, beaucoup, souvent et j’étais là, toujours, pour le rattraper … J’ai l’impression qu’aujourd’hui, à force de flancher, il a finit par ne plus avoir envie de se relever. Il est pourtant si droit devant moi, si sûre de lui mais je ne saurais dire si c’est ce qu’il ressent vraiment, ou si c’est un jeu qu’il joue … Ca doit être fatiguant Il Nam pas vrai ? De toujours faire semblant. D’être celui qu’on veut que tu sois sans jamais réussir à leur dire ce que tu ressens vraiment. Tu as peur ? Ou tu as perdu espoir ? Peut-être que tu t’es simplement résigné à vivre cette vie, quelque part tu dois y trouver ton compte. Sans moi. Et je ne sais pas ce qui fait le plus mal. Que tu te sois finalement décidé à être ce chef qu’ils te destinaient tous à être, ou bien d’avoir fait ce chemin sans moi. De m’avoir laissé derrière toi comme un boulet qui entravait ton futur si brillant. Je suis pourtant persuadée que tu détestais cette vie plus que moi, alors qu’est-ce qui t’as poussé à te retrouver ici à présent ? C’était si soudain, ton départ si brusque … Je crois que je ne veux pas voir la vérité en face, je tente de te trouver des excuses, de croire que tu n’as pas fait par égoïsme, par envie, mais je finis par douter … La douleur est bien trop forte et rien, non rien, ne pourrait être suffisamment important pour que tu puisses m’avoir laissé comme ça. Je t’ai dit que j’étais prête à mourir pour toi, alors que tu me délaisses pour un statut dans un clan … Tu avais besoin de reconnaissance ? Je ne te suffisais plus ? Tu avais besoin de dominer le monde après avoir dominé le mien ? Je n’étais qu’un échauffement pour le vrai jeu ? Parce que c’est ça, n’est-ce pas ? C’est un jeu, je n’ai pas encore saisie toutes les règles, mais j’ai compris que tous les coups étaient permis. Surtout ceux qui font mal. "Bon sang t'arrives à te faire comprendre avec ton anglais?" Je fronce les sourcils en mordillant ma lèvre inférieure avant de lui jeter un regard faussement furieux. J’esquisse malgré moi un sourire amusé que je cache bien vite en mordillant mon stabilo. "Ton professeur devait être mauvais!" Je l’avoue, mon cœur s’affole quand il s’approche de moi. Je ne sais pas si j’aime cette nonchalance qu’il a quand il reparler de notre passé. J’ai pas envie d’y penser Il Nam, je n’ai pas envie d’en rire non plus. J’hausse les épaules sans chercher à rentrer dans son jeu, pourtant son regard complice ne m’échappe pas et comme une adolescente je rougis en souriant bêtement. Je déteste ce pouvoir que tu as toujours sur moi. Puis il se penche, puis il attrape mon dossier, puis il se remet à sourire en coin. Bon sang, je crois que je préfère encore quand il me déteste … Parce que mon cœur à moi devient fou, parce que mon imagination s’emballe, parce que je suis là, à t’aimer encore sans pouvoir esquisser le moindre geste … Tu m’échappes. Tu es là, mais tu n’es plus à moi. Si tu savais combien c’est frustrant. J’ai mal au ventre. J’ai le cœur lourd. J’ai envie de m’énerver, de protester, pas contre toi non, mais contre le monde entier. Foutue destin qui nous a fait nous rencontrer. Je t’aurais aimé dans la vie d’après aussi tus ais. J’ai du t’aimer dans un bon nombre de vie … Je suis même sûre de t’avoir aimé avant, la fois d’avant et encore la fois d’avant … On est lié Il Nam mais pourquoi est-ce que dans cette vie je suis la seule à le croire ? Six mois c’est peut-être rien dans une vie, mais moi c’était le temps où j’ai vraiment vécut. Tu sais, comme un phare, tu m’as guidé jusqu’à toi et quand j’ai été saine et sauve dans tes bras … Tout a volé en éclat. J’ai pas tout compris, mais je me suis accrochée en espérant pouvoir te rejoindre … Mais c’est dur de voir que c’est toi qui m’as jeté à l’eau. Je me suis noyée pour toi, un bon million de fois, mais je suis toujours là. A croire que quelque chose me retient … "Je t'aide à réviser?" Son sourcil s’arque et mon cœur fond. Il est charmeur, il est beau, irrésistible. Il joue ; un jeu que je ne veux pas jouer et pourtant … je lance les dés à mon tour et acquiesce. Tout ce que tu voudras Il Nam … Je regarde le dossier mais remonte irrésistiblement vers son visage. Je baisse mon regard mais seulement pour mieux le monter vers lui. Je ne veux pas lui sourire, pourtant il s’applique tellement dans ce cours particulier que je finis par décroche et n’écouter que le son de sa voix. Il a toujours ce même air sérieux, cette nonchalance, celle que je lui ai toujours connue. Il râle, il fronce les sourcils, il hausse les épaules, il semble revivre un peu, s’animé, et sortir de cette enveloppe de marionnette qu’il se confectionne. Il devient un peu plus expressif, oh, ça se remarque à peine, c’est quelques tics, quelques gestes que je sais décrypter … même après tout ce temps passé loin de lui … "Tu sais... en fait t'as pas besoin de retenir tout le monde. Retient juste les principaux." Je cligne des yeux en sortant de mes pensées et lève mon regard vers ses yeux. J’acquiesce même si je n’ai pas beaucoup écouté ce qu’il m’a dit. Un truc d’escroquerie je crois. Je baisse mon regard sur le dossier quand il me présente son boss. Je ne l’aime pas. Il est antipathique au possible et représente tout ce que je déteste. Et je crois que je déteste autant le fait qu’Il Nam le connaisse aussi bien. C’est comme s’il m’échappait un peu plus. Même si j’apprécie ces petits plus qu’il ajoute … Je ne sais pas s’il le fait exprès parce qu’il me connait, ou si le fait de me parler d’eux comme ça me donne moins de pression. Je veux dire, j’ai beau tenter de faire la fière, je suis seule face à eux et ils pourraient faire une bouché de moi s’ils le voulaient vraiment … J’attrape un stylo et note alcool de riz avec un petit plus pour me rappeler qu’il n’est pas aussi méchant que ça … Même si je sais pertinemment qu’il l’est … Alors je continue de noter ce qu’il me dit, je me fais des annotations, des plus, des moins, des croix, je stabilote, je suis consciencieuse dans ce que je fais. Mais je sais très bien qu’en rentrant chez moi j’aurais tout oublié, pas parce que je m’en fiche, mais parce que la seule chose que j’arrive à retenir à cet instant c’est son parfum entêtant et son haleine qui me rend folle … Puis il me parle Chuan Li. Malgré moi je souris, parce que je revois cette scène … Celle qui nous a fait tout commencer … Chuan Li est … une connaissance, je ne peux pas dire ami puisque je n’en ai jamais eut, mais il m’a aidé, à sa façon pour que je puisse récupérer Il Nam des bras de cette blondasse … Je ramène mes jambes contre moi comme si ça pouvait me protéger, et qu’Il Nam ne lise pas dans mes pensées. Mais je crois que je me souviendrais toute ma vie de ce baiser qu’il m’a donné devant tout le monde. Si possessif, si fort, si passionné … Merde, y repensé c’est comme en avoir l’eau à la bouche. Est-ce qu’il s’en souvient lui ? Est-ce qu’il se souvient de ce baiser qui nous a coupé le souffle ? De cette robe rouge qui épousait mes formes à la perfection, de ce corps que je lui ai dévoilé … de cette soirée qui à coupé court, mais qui a été si intense … De tous ce qui a suivit après ça … Le toit, les secrets, les jours qui ont défilé … Je revois tous sous mes yeux, c’est comme un film, une bande annonce qui résumerait notre relation pour arrivait encore et encore au point fatidique de son départ. Parfois je rêve que je lui cours après dans l’aéroport, et comme une scène d’amour dans un film de série B, je le retiens, je l’embrasse, je lui promets la lune … Rien ne me parait plus impossible que le voir partir. Alors il reste, il me revient et on peut continuer notre vie … Sur notre toit, avec notre chat. C’était simple ça … Enfin je le croyais. Je les ai tous déjà vu, je les connais presque tous mais j’ai passé tellement de toi à me dire que je ne faisais pas partie de ce clan que j’ai finis par ne retenir aucune information. Comme si c’était un moyen de défense. Après tout, si je ne connais rien, je ne pourrais pas m’impliquer et si je ne m’implique pas, ils ne sauront rien sur moi et s’ils ne savent rien sur moi … je ne ferais pas partie de ce clan. La boucle est bouclée. Mais ma théorie fumeuse ne tient plus la route. Je ne suis qu’un pion, un foutu pion qu’on peut dégager quand on veut, et je refuse d’être un foutu pion. Alors j’ai pris les choses en mains, ils me connaissent de toute façon alors s’ils me connaissent je me dois de les connaitre. Je finis par lâcher d’un ton amusé « C’est quand même une belle bande de gros macho … » Ils jouent avec leur flingue et friment le plus souvent des cas au QG. Il m’arrive de les observer. Certains ont l’air d’animaux en rut, d’autres sembles inoffensif mais ils ont cette lueur dans le regard. Celle qui prouve qu’ils ne sont plus aussi innocent qu’il n’y parait … « Tien regarde lui, tu te souviens, il était venu en Corée. » Je lui montrais l’un des sous chefs, il avait tenté de mesuré sa force avec les trois quarts des membres du clan coréen, mais avait finit par se faire mettre au tapis, lui et son égo, par un petit nouveau fraîchement débarqué … Une première fois au bras de fer, une seconde fois au poker. « Je sais que je devrais les prendre au sérieux, mais entre nous … » je secouais la tête en riant doucement. Je ne me sens pas à l’aise à remémorer la Corée, ce temps où il était encore avec moi … « Hum et ton boss là, c’est pas celui qui a conduit la mission du pont de San Fransisco ? » C’était l’une des missions les plus connus du clan. Je me souvenais plus de tous les détails mais elle était vraiment impressionnante. Elle avait pourtant eut lieux il y a une dizaine d’année, mais elle revenait encore souvent sur le tapis. C’est un peu comme une fierté qu’ils partageaient tous. Une sorte d’histoire, de légende que tout le monde devait connaitre. C’est un membre du clan qui me l’a raconté quand j’étais encore en Corée, et je n’avais rien trouvé de fou dans son histoire mais ses yeux brillant et son excitation m’avait poussé à presque admiré ce qui c’était passé ce jour là. Comme quoi, c’est presque facile de devenir un héro. Je lève mon regard vers Il Nam en me rendant compte qu’on discute. On discute simplement, on discute merde … C’est … comme si ça avait été une éternité depuis la dernière fois qu’on s’était regardé. Le son de sa voix m’a manqué et je l’écoute encore et encore, sans oser trop intervenir par peur qu’il se taise … J’étais crevé et me relâché comme je le faisais me tuait. Je m’installais plus confortablement sur la table, en joignant mes deux mains pour soutenir mon visage. J’étais tournée vers Il Nam et je continuais de l’observer en tentant de ne pas le dévorer des yeux. Je devrais écouter ce qu’il raconte, je veux dire, c’est intéressant dans un sens mais j’y arrive pas … Mon attention est proche de zéro quand je suis avec lui … Il parle, je vois ses lèvres bouger, j’entends le son de sa voix qui affole mon cœur, mais mon cerveau n’enregistre rien de ses mots. Je suis tellement perdu dans mes pensées, celle que j’ai quand j’examine son visage, ses cils, son nez et sa bouche. Ces heures que j’ai passé à le regarder dormir, manger, simplement fixer la télé … Son profil m’achève, sa mâchoire carré me rend folle et je me sens presque idiote à craquer pour ce genre de détails … Sans en avoir conscience tout de suite je tends la main vers lui et la passe dans sa tignasse débraillé … « Tu as laissé pousser tes cheveux … ça te va bien Il Nam. » Oui c’est un compliment. Oui je sais, je ne devrais pas. Et oui c’était plus fort que moi. Mes doigts fins se perdent dans ses cheveux avant que je ne me rende compte de mon geste. Je les retire en tentant de prendre un air naturel mais j’y arrive pas. Je suis trop fatiguée je crois. Je rougis, encore, et je détourne mon regard vers le dossier en mordillant le bout de mes ongles. T’abuses Jungney … t’es pas censé être aussi gentille avec lui … Pas après le mal qu’il t’a fait … Ca t’avance à quoi de t’enfoncer ce couteau dans le cœur ? Je vais finir par croire que j’aime souffrir … « Pardon … » soufflais-je en fixant les feuilles colorées. Je ne voulais pas Il Nam, c’est juste que ça a été plus fort que moi. « Je … tu sais pour … » Quoi ? Pourquoi tu parles ? Tu n’as rien à dire ? C’est con que t’agisses comme ça, tu ne fais que te ridiculiser devant lui ma pauvre fille … Et puis on dirait que tu voudrais lui dire un truc sérieux. C’est stressant. Il va s’éloigner de toi si tu fais ça. « Pour la mission ! » Hé bah quoi pour la mission ? Tu t’enfonces Jungney, arrête le massacre là, tu n’arriveras pas à te sauver … « Tu peux m’expliquer la différence entre le quartier Est et Sud ? » Bon ok je la connais, et en plus il me l’a dit y a deux secondes. Vous n’êtes pas dans le même domaine va-t-on dire. Le quartier Est c’est plus de l’escroquerie, ici c’est plus … du deal. Tu vas le rendre fou à agir comme ça … Tu ne te souviens pas de toute ces fois où il allait finir par perdre patience devant ta cervelle en forme de passoir ; si seulement t’écoutais un minimum aussi … Ca sert à quoi de le dévorer du regard comme ça ? Tu te fais plus de mal qu’autre chose … Mais c’est plus fort que moi. Je tente de me rattraper en ajoutant « Escroquerie et deal c’est ça ? » comme si je faisais une liste de course. Je fuyais son regard maintenant en craignant qu’il ne se fâche après moi … Je me redressais et en voulant attraper mon stabilo, je fis tomber mes stylos sur ses cuisses. Je m’excusais rapidement avant des les attraper, mais quand bien même je connaissais par cœur ce qu’il cachait sous son jean, je trouvais mon geste déplacer d’aller récupérer mes affaires là … Je mordillais ma lèvre inférieure en suspendant mon geste, je n’osais pas le regarder dans les yeux et me maudissais intérieure d’être aussi maladroite. Soudain à l’écran deux hommes entrèrent dans la pièce et semblèrent bien louche… « Regarde ! » deux hommes ! Ouah super l’info ! Avec ça il allait être super avancé ; surtout que les deux hommes s’assirent autour d’une table et sortir un paquet de cartes … Je fis mine de m’y intéresser en récupérant vite ma main. Je sentais qu’il allait se foutre de moi alors je fis mine d’être absorbée par ce jeu de cartes … La bataille. Ils jouent à la bataille, non mais sérieux ? Je retins un rire nerveux et finis par demander à Il Nam. « Hum, est-ce que tu peux me marquer tous les noms de tous à l’heure en américain s’il te plait ? C’est pour que j’apprenne à lire … » le dernier mot mourut dans ma gorge. Je me sentais soudain si bête de lui demander ça … Jamais, non jamais je n’ai eut peur qu’il me juge, même au début de notre histoire, j’étais maladroite, incertaine mais je savais au fond de moi qu’il trouverait ça surement craquant … Là j’avais l’impression de lui donner toutes les cartes en main pour qu’il me renvoi en Corée en disant que je n’étais pas faites pour être ici … Alors en tentant d’avoir un ton le moins suppliant possible j’ajoutais un « S’il te plaît … » soufflé entre mes lèvres. Je lui tendis un stylo en le faisant glisser sur la table jusqu’à lui et fixa l’’écran. Je retrouvais ma position bien qu’elle n’était pas très confortable. Je levais les yeux vers les écrans mais ils finirent par être lourd. Je ne sais pas si Il Nam écrirait ce que je voulais mais je n’osais plus le regarder. Et pour tout dire je me sentais épuisée tout d’un coup … Je dormais tellement peu la nuit … Je savais qu’avec lui à mes côtés je ne craindrais rien mais j’avais peur qu’il me juge … pas assez bien pour le boulot qu’on m’a assigné. Je tentais de prendre sur moi, je lui marmonnais même un « Pff, ils ont pas un jeu plus intéressant à faire … » Mais après plusieurs minutes se fut plus fort que moi, mes yeux se fermèrent d’eux même. Et je finis par m’endormir aussi simplement que ça … j’avais mal au dos dans cette position mais j’abusais déjà à m’endormir … Je respirais doucement, lentement. J’étais bien là … bien depuis longtemps, parce que je savais qu’il veillerait sur moi … Et même si ce n’était pas parce qu’il le voulait vraiment, ça l’était au moins assez parce que j’étais une membre du clan … la tête enfoui dans mes avants bras je me laissais aller au sommeil pour la première fois depuis bien longtemps … |
| | | | Ven 7 Fév - 12:23 | |
| Est-ce que ça t'intéresse vraiment ce que je dis Jungney? Tu sais... tu peux être franche avec moi. Je n'attends que ça pour tout t'avouer. Je crois que depuis ton retour j'y ais souvent pensé. Je me suis demandé ce qu'il se passerait si tu osais, si moi j'osais. Peut-être que les choses seraient différentes? C'est con, ça fait quoi? A peine quelques semaines que tu es ici et tu mets déjà un bordel monstre dans ma vie. Si tu savais... je t'en veux parce-que j'ai mis du temps à me reconstruire cette carapace. Ça m'a demandé beaucoup d'effort, j'ai dus donner de moi de ma personne pour m'oublier. Il faut que je fasse passer le clan avant tout, c'est comme ça que ça marche. La Wah Ching puis le reste après. Je ne suis plus un individu, je fais parti d'un tout, d'une belle et grande famille. Je n'ais pas eut le choix, le diable est venu frapper à ma porte à mes huit ans, peut-être même s'était-il penché sur mon berceau à ma naissance. C'est comme ça, je ne me plains pas, avec le temps j'ai finis par croire aux autres vies, à celles qui seraient meilleures. Je n'ais jamais eut de croyance, à quoi bon? J'ai vu de nombreuses fois que ça ne sauvait pas les hommes. Mon âme à moi est souillée, j'irais directement en enfer mais je m'en fiche. Car si je peux revenir je voudrais être avec toi. Quelque part, ailleurs. Là où personne ne nous trouvera. Je ne sais pas à quoi je ressemblerais, peut-être que je ne serais plus cet homme là, mais je sais que mon cœur t'appartiendra. Je t'ais attendu longtemps tu sais, trop pour tout lâcher maintenant. Il faut que tu me comprennes, je n'ais pas fais ça contre toi, mais pour toi. C'est bête, je ne voulais pas ressembler à ces types dans les films de gangster. Ceux qui tombent amoureux et qui font des choix qui les dépassent. Des choix douloureux et que je trouvais dramatique. Combien de fois je me suis moqué de ces scènes là avec Jun? Tellement que j'ai cru en jouer une quand je suis parti. Je me suis trouvé minable, mais j'ai compris... j'ai compris que dans la vie on ne peut pas faire ce qu'on veut. Tu me l'avais juste fait oublier pendant six mois. C'était bien, mais déjà trop long. Je ne pouvais pas continuer, je ne pouvais pas espérer que quelque chose de mieux nous arriverait. Ça ne servait à rien, ça ne mènerait à rien. La seule chose qui nous attendait, c'était la mort de l'un de nous deux. Je suis comme ça, trop tragique pour croire à une fin heureuse. Mon histoire à moi est sale, trop morbide pour qu'elle se termine bien. J'ai pris soin des pages blanches que j'avais écrites avec toi, désormais je veux les garder dans un coin de ma tête pour les relire dans les moments les plus durs. Je n'aurais pas une longue existence heureuse, mais je veux me souvenir de ton image, du son de ton rire quand tout deviendra plus sombre. Je t'aime Jungney... je t'aime à en crever mais ça ne suffit pas. Je le sais ! Je le vois, je ne sais pas à quoi on joue. Pourquoi je suis là comme un crétin à te faire une leçon sur un milieu que je voulais que tu fuies. Pourquoi? Pourquoi je fais ça merde? C'est tout ce que je craignais qui est en train de se produire. Comme si je connaissais déjà le récit, comme si j'avais cette impression de déjà vu. Elle me fait peur tu sais... elle m'effraie plus que n'importe quoi, parce-que je crains que ce à quoi je pense finisse par arriver. C'est bête, parfois on réfléchit à des choses et quand elles se produisent on se sent coupable. On se dit qu'on n'aurait pas dut, on se demande ce qui nous a pris de faire ça, d'y songer... Mais on y peut rien c'est la vie. J'ai beau me le répéter je n'ais pas envie de faire face à cette fatalité. Est-ce que tu comprends? Est-ce que tu saisi derrière mes mots ce poids qui pèse sur mon cœur? Jungney je n'ais pas envie de te voir souffrir, je n'ais pas envie d'assister à ton déclin... Quand je t'ais connu tu n'étais qu'un bourgeon qu'on avait oublié sur la branche d'un vieux rosier. Personne ne faisait réellement attention à toi, tu te sentais seule comme moi j'erré sur ce chemin. Puis je t'ais trouvé... aussi fragile qu'envoutante, tu as murie, tu es devenue aussi belle et épanouie qu'une rose de velours. Tu étais la plus précieuse, la plus merveilleuse à mes yeux... je me suis dis que si on prenait soin de toi, tu resterais toujours dans cet état. Et j'y crois encore, malgré que tes tiges se soient vêtues d'épines qui font mal et blessent. Tu es forte dorénavant, tu es fière... tu abordes ton nouvel apparat comme un accessoire qui te rend plus dangereuse. Tu m'intrigues, tu me fais peur aussi... mais je ne veux pas assister à ce moment terrible. Je ne veux pas te voir te faner au fil des jours, je n'ais pas envie que tes pétales tombent et s'effrite avec le temps. Je ne suis qu'un lâche après tout, je préfère détourner les yeux plutôt que de t'affronter. C'est plus facile comme ça... je peux faire semblant, je peux continuer à me dire que tout ira bien. Oui j'ai envie d'y croire... mais j'ai cette petite voix qui m'effraie, celle qui me fait croire que j'ai tord. Je suis perdu... je ne sais plus ce que je fais et ce que je veux... ou alors si je le sais, mais je n'ais pas le droit. Tu es sous verre désormais, ça n'a rien de romantique, rien de symbolique, tu es juste cachée derrière cette vitre. J'ai envie de la briser, envie de foutre un coup dedans pour que tu me reviennes... mais à quoi bon? J'abandonne déjà sans même avoir essayé. Je parle, plus qu'il ne faut surement mais ça m'a manqué je crois. Je ne fais pas ça avec les autres, je me contente de l'essentiel, les blagues je les garde pour les moments où je plane et encore je suis tellement perché que je ne réfléchis plus. Mais je sais, j'en ais envie, c'est stupide mais j'ai envie de lui parler. De faire comme si on pouvait, comme si rien ne nous avait séparé. C'est con bordel ! Je me raccroche à ça, à une discussion sur des types du clan? Ce n'est pas ça ce dont je veux lui parler, c'est beaucoup plus profond, plus personnel aussi. Mais non je reste là à faire semblant. Enfin pas totalement, je le sens, je me laisse un peu aller, je suis moins sur mes gardes, comme si avec elle je pouvais. C'est dur, je m'interdis de le faire complètement mais je crois que c'est naturel. C'était la seule avec qui je pouvais agir comme je le voulais, la seule vers qui j'avais envie de me tourner pour partager un truc. Vous avez déjà ressentit ça? Ce besoin stupide d'envoyer un message à quelqu'un juste pour lui dire que mon marchand de journaux s'est gouré pour vous rendre la monnaie? Si oui, alors vous savez ce que je ressentais quand j'étais avec elle. J'avais envie de tout lui raconter, je voulais qu'elle fasse partie de ma vie, pas à cent pour cent mais à deux cent. Je sais que c'est fou, car je ne l'ais jamais fais finalement, j'ai toujours eut cette part de secret, cette chose que je ne pouvais pas lui dire. Il me fallait du temps, juste quelques mois de plus et j'aurais finis par l'accueillir complètement dans mon monde. Maintenant je ne sais plus, je ne sais pas de quoi je rêve. Je veux être tranquille chez moi, ça oui, mais tout seul c'est chiant.... avec elle ça serait mieux. J'aimerais lui dire "Hey tu sais j'ai un nouvel appart. Plus rien à voir avec le truc miteux que j'avais. Pas de dégâts des eaux cette fois, j'ai même deux étages et la place pour avoir un piano..." mais ça servirait à quoi? Elle s'en fout, tout comme je me fous de ce qu'elle a fait sans moi. Je n'étais pas là, je n'avais rien à dire, je n'ais rien vécu avec elle. Ça me fait chier putain ! Je me souviens de cette nuit sur le toit. Cette sensation qui me bouffait de l'intérieur, j'avais ce besoin pressant, presque vital de tout connaitre d'elle. Je voulais tout savoir, dans les moindres détails, même ses hontes je m'en fichais. Je voulais tout, pas une seule miette ne devait m'échapper. Et aujourd'hui je suis réduis à haïr ces moments où je n'étais pas là. Est-ce que c'est ça aimé? Avoir une humeur en dent scie ou alors c'est seulement moi qui joue avec les contraires sans savoir ce que je cherche à faire? Je me perds pieds, mais je reste accroché à ce que je peux. Sa voix me trouble pourtant, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me réponde aussi facilement. Comme si.... on avait une discussion. Ça parait irréel, je dois surement fabuler mais j'admets que sa remarque me fait rire. C'est le genre qu'elle disait tout le temps. Elle avait raison, on est macho, tous à des degrés différents mais on fait joujou avec nos flingues et son se sent puissant. Je n'ais pas dérogé à la règle, moi aussi j'ai cru avoir du pouvoir en ayant une arme dans les mains. Disons que ça ouvre plus de porte que de frapper simplement trois coups. Je l'écoute, surprit de voir qu'elle se souvient de certains détails, et peiné qu'elle évoque la Corée comme une banalité. Je ne lui en veux pas, je crois que c'est ça, c'est le temps qui a raison de nous, de notre histoire. Ce n'est plus un truc qu'on vit, mais quelque chose qu'on a vécu. J'ai la gorge sèche, j'aimerais boire un coup mais je me retiens de bouger. Peut-être parce-que je crains de ne tout gâcher. Alors je continue, j'acquiesce même ce qu'elle dit comme si c'était normal quelle sache ces choses là. Moi j'aurais espéré qu'elle me parle des exploits cinématographiques de ses acteurs préférés. Pas de ça, mais je dois me résoudre à l'évidence, Jungney n'est plus une inculte. Elle ne fait pas que longer ce clan, elle en fait désormais partie. J'ai du mal à l'accepter, ça passe mal et j'ai un nœud qui se forme au creux de ma gorge. Je lui parle de cet épisode brièvement, sans entrer dans les détails qu'elle doit finalement déjà connaitre. Je fuis son regard, garde le mien rivé sur ces papiers qui ne m'intéressent pas. Puis sans que je m'en aperçoive elle glisse sa main dans le creux de ma nuque. La sensation de ses doigts sur ma peau, me fait frissonner, si bien que j'ai peur qu'elle le remarque en longeant ma colonne... Je devrais lui dire de la retirer, mais son geste me parait si familier, si normal. Je ne sais pas si je fais attention à ce qu'elle dit, je suis trop obnubilé par ses ongles qui me frôlent. Je ne veux pas qu'elle arrête... je veux qu'elle continue. Elle veut s'éloigner, c'est plus fort que moi je retiens sa main entre la mienne, et l'emprisonne Je me suis redressé, un peu plus proche d'elle... je la regarde, mes yeux sont scotchés aux siens. "Je t'en supplie Jungney, ne t'éloigne pas..." parce-que tu vois moi je n'arrive pas à vivre sans toi. Je sais que je suis parti le premier mais merde j'ai fais une erreur je crois. Je ne sais plus, je ne suis plus sur.... je veux juste que tu restes avec moi. Que tu m'aimes comme avant. Dis-moi que quelque part là tu ressens la même chose que moi. Dis-moi que ton coeur s'affole autant que le mien, s'il te plait... J'ai la gorge de plus en plus sèche, j'aimerais pouvoir lui dire ce que je ressens. "Je n'y arrive pas... je ne peux pas faire semblant... " "Pardon"... sa voix me tire de ma torpeur. J'ai froid dans le cou, je suis toujours assit sur mon siège, enfoncé dedans avec mes papiers à la main. C'est vrai, je pensais à quoi? Comme si je pouvais être assez courageux pour lui dire. J'entends un mauvais rire quelque part dans un recoin de ma tête, je ne sais pas si c'est le mien ou celui de quelqu'un d'autre. Je me sens bête, et si minable. Tu n'as pas à t'excuser Jungney.... c'est moi qui devrait le faire. Parce-que je merde, j'imagine ces choses auxquelles je n'ais plus le droit. Bon sang, je rêverais simplement que tu viennes dans mes bras pour sentir ta chaleur m'entourer... Je sais pour quoi? Pour mon départ? Pour toi? Ne me demande pas des réponses que je ne connais pas moi même. Je ne suis pas sur de m'y retrouver. Je deviens fou, je me sens partir. Je tangue, comme si j'étais sur un bateau pourtant je reste bien assit. Quand elle me parle de la mission j'ai presque envie de tout envoyer balader. Pas parce-que je suis fâché, mais parce-que je suis en train de couler et que je n'ais rien à quoi m'accrocher. Bordel Jungney ne joue pas à ça. Je n'ais pas envie... je me fiche de savoir si tu retiens bien tes leçons, moi je veux savoir si tu te souviens de moi, de ce que je te disais. De ce que je t'ais promis. Est-ce que tu te souviens de ce que tu ressentais? De ce que tu me faisais vivre? Bordel dis moi que je n'ais pas rêvé. Je reste conscrit, me mordille l'intérieur de la joue parce-que je deviens nerveux. J'hésite un instant, je me pose miles questions, mais je n'ais pas le temps de faire le point qu'un truc fluo vole entre mes cuisses. Je suis surprit, je baisse les yeux pour regarder cette chose mais c'est la main de la coréenne que je trouve là suspendue. Merde ! C'est vraiment... bizarre. Je crois qu'elle n'ose pas le récupérer, et moi lui donner. Seulement la perspective de finir ma soirée avec le cul coloré en jaune ne m'enchante guère. Je m'en saisis, pour me forcer à lui tendre mais elle détourne déjà son attention sur autre chose. Ok! Elle a raison, depuis quand s'échanger un stupide stylo devrait nous gêner? Je veux dire elle et moi on a échanger tellement plus que ça... je jette un coup d'œil rapide à son écran, mais rien ne m'intéresse. Je soupire, blasé et pose le stylo sur le bureau. Je me recale dans mon siège, pose mon coude sur l'accoudoir et appuie ma tête. Sa demande me surprends, je le regarde par dessus ma main, sans comprendre si elle est sérieuse ou pas. Pourquoi elle fait ça? Pourquoi elle est si... si elle même? J'ai besoin qu'elle soit une garce sans cœur, j'aimerais qu'elle soit froide, inaccessible, dangereuse. Parce-que je sais, je sais que je ne pourrais pas l'atteindre. J'ai envie de soupirer, pas contre elle mais contre moi. Je suis agacé, contrarié par tout ce qui se passe. Je mets du temps à me décider, même à esquisser un mouvement. Et quand je me décide à le faire, je me redresse sur mon siège pour poser le dossier sur le bureau. Je prends le premier stylo qui arrive "Je te les écris en..." mon regard se pose sur elle... sur sa silhouette endormie. Je m'arrête aussi net, surpris je me demande ce qu'elle fabrique. Comme si elle pouvait faire ça dans un tel moment. Sans déconner Jungney, on est en mission pas à la maison... mais cette idée me serre le coeur. Je ravale un râlement au fond de ma gorge et lâche mon stylo, presque dépité avant de hocher la tête. Une partie de moi rêverait de la sortir de là, de lui dire clairement qu'elle ne peut pas. On n'est pas là pour jouer après tout! Mais est-ce que j'en ais vraiment envie? Je suis faible... il m'en faut peu pour céder. Je n'ais qu'à la regarder pour oublier mes principes idiots. Qu'est-ce que j'en ais à faire de toute façon? On est ici, on est enchainé même si on voudrait partir on ne peut pas alors à quoi bon la priver de ça? Et malgré moi je me replonge dans mes souvenirs, dans ces moments à nous... ce qui nous ressemblaient, ce que nous étions. Je me revois avec elle, je la revois elle surtout... partout, qu'importe où je regardais elle était là et c'était si bon, si rassurant. Sans m'en rendre compte je me suis rapproché, doucement mais assez pour pouvoir sentir son parfum. Il m'a tellement manqué... tout comme la voir si paisible m'a manqué. Je me souviens des ces longues heures que je passais à la regarder dormir. C'était toujours elle qui sombrait la première, mais je m'en fichais, j'aimais l'idée de pouvoir veiller sur elle pendant son sommeil. Cette fois c'est différent, cette fois ça sonne comme un interdit... mais je me laisse prendre au jeu. Son visage est masqué par une mèche de cheveux qui lui tombe dessus. Je pourrais lui laisser, mais c'est impossible. Ça brouille ma vue, ça m'empêche de voir ce que je veux... alors je ne réfléchis pas, je ne me dis pas non plus que je n'ai spas le droit. Je m'en saisi, doucement, je mesure mon geste pour ne pas être brusque ni la réveillé au cas où elle ne dormirait pas profondément. Je suis doux, et je me rends compte que depuis deux ans je n'ais pas eut un geste tendre envers quelqu'un. Ça ne me surprends même pas qu'il soit pour elle... je découvre peu à peu ses traits endormis, ses yeux clos qui sautillent à peine... elle semble paisible et moi subjugué. Je déteste être aussi faible, j'aimerais avoir plus de volonté. Etre capable de me retenir. Ça serait tellement plus facile... Un sourire étire mes lèvres au coin, je relâche sa mèche en arrière, et reste tout prêt d'elle à la contempler "Like an angel..." comme la fois où je l'ai vu sur ce balcon. Cette fille... cette fille ce n'est pas une femme comme les autres vous savez. C'est mon tout ! Ma vie, mon existence entière ne pourrait tourner qu'autour d'elle. Je ne suis qu'un insecte désespérément attiré par cette lumière trop brillante pour lui. Je sais qu'elle mérite mieux qu'un petit bandit de bas étages. Mais je n'y arrive pas... je ne peux pas me raisonner et l'oublier... je m'y risque, à chaque fois je joue avec le feu... je m'approche lentement, retient mon souffle quand mon visage trouve le sien. Je ferme les yeux, hume son parfum et dépose un baiser sur sa joue découverte. Ça ne dur pas, qu'une fraction de seconde mais je m'en imprègne comme un drogué qui n'a pas eut sa dose depuis longtemps.... mon sevrage à été long, le mien a duré deux ans. |
| | | | Dim 9 Fév - 14:20 | |
| « A quoi tu joues ?! » Son ton est dur et empreint d’une certaine tristesse. « Jun … » je me tourne vers lui, la mine coupable. « Ça t’as pas suffi ce qu’il t’a fait à Séoul ?! » Il a le visage fermé, crispé et ce n’est jamais bon signe avec lui. J’ai rarement vu Jun en colère, mais quand il l’était valait mieux filer droit et ne pas rester sur son chemin. Mon frère c’était le genre de tempête qui nous tombait dessus sans qu’on ne s’y attende. Une force calme qui pouvait dominer les autres sans avoir besoin d’en faire trop. « Je vais le tuer ce connard si tu l’approches encore une fois Jungney ! Je ne rigole pas ! » « Jun … » j’ai l’air d’une enfant qu’on engueule, je baisse la tête, confuse. « Quoi Jun ?! C’est vrai quoi merde ! Ce mec ce barre du jour au lendemain en te laissant et quand tu te pointes devant lui, t’es bonne qu’à lui faire des compliments et les yeux doux ! » Il vient de renverser son étagère d’un revers de bras. « Ne soit pas comme ça grand frère … » murmurais-je en me levant de son lit. C’est toujours là que je suis quand je rêve de lui. Dans la chambre de son appartement à San Francisco. Il s’arrangeait toujours pour que son coloc ne soit pas là et je restais dans son petit univers, assise sur son lit, pendant le temps où je pouvais rester avec lui. Des fois ça durait plusieurs jours, parfois un weekend seulement avant qu’il ne m’emmène dans un hôtel. Je me sentais bête fasse à lui … Il gardait toujours ses traits de jeune adulte de 20 ans alors que je continuais de vieillir … J’enroulais mes bras autour de son ventre et colla ma joue contre son dos. « Je sais Jun … mais … c’est plus fort que moi. » soufflais-je incertaine de sa réaction. Elle ne tarda pas d’ailleurs à se faire sentir. Il détacha mes mains avant de se tourner vers moi. Les muscles de sa mâchoire crépitaient sous sa peau. Mauvais, très mauvais signe. J’attrape à nouveau ses mains de peur de le perdre. « Jun ! C’est rien … C’est juste que la situation est particulière … et que … » « tu l’aimes encore ? » me coupa-t-il. Sa réponse pouvait très bien finir ma phrase … Je ne voulais pas lui mentir, de toute façon il savait lire en moi et mes sentiments pour Il Nam se voyait comme le nez au milieu de la figure. La terre entière semblait le voir … sauf le principal concerné. J’acquiesçais en levant cette fois mon regard plus sûr vers lui. « Oui je l’aime encore … Mais ça ne veut pas dire que je peux lui pardonner Jun … J’ai changé, il m’a changé, ce clan m’a changé … Je ne vais pas le laisser me blesser à nouveau comme ça, je te le prometOppa. » J’esquisse un sourire qui se veut rassurant mais qui est teinté de tristesse. « J’ai jamais voulu que tu rentres dans ce clan Jungney … J’avais réussis à te tenir à l’écart tellement de temps … » il murmure en collant son front au mien. Je ferme les yeux et frisonne en sentant son souffle sur ma peau. Il me manque … Je sais que je vais devoir me réveiller et le quitter à nouveau. Nous étions un tout lui et moi. En perpétuel connexion … jusqu’au jour où je l’ai vu mort devant moi. « Je sais Jun … mais je n’ai pas pu faire autrement … Je ne pouvais pas les laisser après t’avoir fait ce qu’ils t’ont fait. » « Protège toi Jungney … je ne supporterais pas de te perdre toi aussi … » Il dépose un baiser sur ma joue en essuyant les larmes qui coulent sur mon visage à l’aide de son pouce. « Héééé c’est quoi toutes ces larmes ?! » Jun Ha nous saute dessus avant de nous entrainer vers le lit. Elle se met à rire et Jun la suis. Je les regarde se chamailler et je me dis que ma vie ça aurait dû être ça … Avec ma famille. Je les avais et j’étais comblé … puis j’ai tout perdu, j’étais seule, tellement de temps … je n’ai même pas eu l’impression de mourir, je n’étais qu’une coquille vide. Ni tristesse, ni joie, ni chaleur, ni froid. Rien, je n’étais plus rien. Je ne ressentais plus rien. J’agissais comme un robot, parfois il m’arrivait d’avoir quelques éclats de colère, me défendre, pour ma survie mais le reste du temps … Je savais me donner des airs, un genre, je savais être ce que les autres voulais que je sois. Mais moi, à l’intérieure de moi, j’existais plus. Jusqu’à ce qu’il arrive. Il m’a tendu la main. Rien qu’une fois, mais ça a suffi. J’étais totalement dévouée à lui … j’étais à lui, amoureuse, jusqu’à mon dernier souffle. Il m’a rempli d’une chaleur et d’une force que je ne soupçonnais plus en moi. Si j’ai pu devenir forte, c’est parce qu’il m’a donné toutes les clés pour que je le devienne. Si aujourd’hui je sais tirer, c’est parce qu’il m’a appris, si aujourd’hui j’arrive à parler anglais, c’est parce qu’il a su me motiver. Si aujourd’hui je n’ai plus peur d’affronter la mort … c’est parce qu’il m’a donné une raison de vivre. Et quand il est partit … j’ai cru qu’il m’avait tout repris mais c’est faux. J’ai flanché, j’ai trébuché, même, je suis tombée, mais je me suis relevée. J’ai gardé ce qu’il m’avait offert, j’ai fait grandir ce qu’il m’a appris et je suis devenue celle que je suis aujourd’hui … Si j’ai changé Il Nam c’est simplement parce que tu m’as donné la force de changer … La seule chose c’est que la colère et la douleur qui tu as fait naitre dans mon cœur, à grandit elle aussi, pour me rendre plus aigrie et plus … joueuse avec la vie. Je n’ai toujours pas peur de la mort Il Nam, parce qu’en te perdant, j’ai perdu la seule chose qui me restait alors mourir … mourir serait une belle délivrance au final. Mais je veux une mort qui a du sens, une mort après avoir vengé la mémoire de mon frère et de ma sœur. J’ai froid, je suis pourtant blottit entre mon frère et ma sœur, je somnole, je suis entre deux et un froid glaciale s’empare de mes pieds et longe mon corps. Je frissonne. Je me serre contre Jun qui me protège mais j’ai toujours aussi froid. C’est désagréable, je déteste ça. Ça me brûle presque. Je ne sais pas quel mimique peut avoir mon visage quand je dors. Est-ce que Il Nam peut percevoir mes émotions ? Ma tristesse ? Ma colère ? Ma peur ? Est-ce que j’ai prononcé le nom de mon frère en dormant, ou celui de ma sœur ? Je m’assois sur le lit parce qu’un courant d’air attire mon attention … Jun et Jun Ha on finit par s’endormir et leur respiration calme me rassure. Je descends du lit doucement et ouvre la porte de sa chambre. J’arpente les pièces de cet appartement que j’ai autre fois connu … il n’est pas très grands, mais suffisamment pour deux hommes … Dans le salon un homme de dos regarde la télé. Il semble à l’aise. Habitué des lieux pourtant ça ne colle pas. Je porte sur moi la chemise d’Il Nam, j’étais persuadée d’avoir un jean et un t-shirt. Je suis en shorty et je me dis bêtement que c’est pour ça que j’ai froid. Rien n’est cohérent dans mon rêve mais tout me semble logique. Un bruit me fait sursauter. L’image du salon se brouille pour faire apparaitre celle du fourgon mais je m’accroche tellement à l’image d’Il Nam que lorsque je le vois tourner la tête vers moi, assis dans son canapé, je me précipite contre lui. Dans la réalité je me suis redressée sur ma chaise, encore endormie, je semble perdu. J’ai les yeux ouverts mais je ne discerne rien autour de moi. Tout est flou et trop lumineux. Sauf lui … toujours assis près de moi … « Il Nam … j’ai froid. » Je ne sais pas si je le dis seulement dans mon rêve ou dans la réalité aussi. Je sais juste que l’instant d’après je suis blottit contre le coréen. J’ai toujours aussi froid alors je ramène mes jambes contre moi et enfoui ma tête dans le creux de son cou. Le bruit de la télé en fond ne me dérange pas. Je vois quelques flashs sous mes paupières. Son parfum me rassure. Tu m’as manqué Il Nam … Vraiment beaucoup. Mais je n’ose pas le dire. Je me contente de m’accrocher à lui, comme j’ai toujours eu l’habitude de faire. Je glisse ma main sous son t-shirt pour me tenir à sa hanche. C’est plus stable comme ça, et roulée en boule comme je suis, je ne peux pas tomber. Je retrouve le creux de sa hanche comme si je ne l’avais jamais quitté. Nos deux corps s’épousent à la perfection peu importe nos positions. Je suis faite pour être lovée contre cet homme et cette idée, personne ne pourra me la retirer. Je retombe dans mon sommeil, un sommeil lourd et profond. Mes respiration se fait lourde et lente. Je suis épuisée et ça se voit. Je suis en sécurité, pour la première fois en deux ans je suis en sécurité … Alors je m’abandonne complètement. Je n’ai plus peur du moindre bruit. Je n’ai plus peur de mourir dans mon sommeil parce que je sais qu’il sera là. Pour me protéger. Je ne devrais plus lui faire confiance aussi aveuglement, mais mon subconscient parle pour moi. J’ai peur qu’il m’abandonne et qui sait, peut-être que quand je me réveillerais il ne sera même plus là … Mais j’ai attendu tellement de temps avant de pouvoir me blottir contre lui à nouveau … Je n’ai conscience de rien, mais je sais que je souris … Toute bonne chose à une fin mais je trouve ça cruelle qu’on m’arrache à lui. Je sens que je commence à me réveiller mais j’essaye de ne plus bouger, de garder mon souffle sur le même rythme … Je sens sa chaleur contre moi et même si mon cœur s’emballe en me rendant compte que dans la réalité aussi je suis dans les bras d’Il Nam, je fais tout pour garder mon calme. Mais mon nez me gratte, alors je commence à le bouger doucement, j’ai les yeux toujours clos, mais mon corps se raidit, je suis moins lourde contre lui … Je pousse un petit gémissement malgré moi et commence à me redresser doucement. J’ai du mal à faire corps avec ce qui m’entoure. Ce que je sais, c’est qu’Il Nam en profite pour me repousser et m’engueuler pour m’être endormi … Je tourne mon visage encore endormi vers lui. Je suis surprise qu’il réagisse comme ça … Il sait que j’étais contre lui, enfin il me semble, je ne suis plus sure de rien. J’ai toujours l’air d’une enfant quand je me réveille … Je suis hagarde, un peu perdue. Je frotte mes yeux et pince mes lèvres. Pourquoi faut-il qu’il gâche tout comme ça ? Je détourne mon regard et retint un soupir. « Ca va … je suis désolée Il Nam … » marmonnais-je en me redressant. J’ai toujours détesté qu’on me fasse la moral ou des reproches, mais venant de lui … C’était pire que tout. La chaise racle le sol du fourgon et je passe une main dans mes cheveux pour dégager mon visage. Je rassemble mes feuilles pour tous ranger dans mon dossier. « Merci de ton aide. » ma voix n’a plus rien de doux, ni d’hésitant. Je suis sûrement un peu froide et distante … Ce n’est pas tant contre lui mais le fait de rêver de Jun et Jun Ha n’a rien d’agréable au réveil. J’ai même du mal à me défaire de cette sensation de déchirement dans le creux de mon ventre. Il Nam m’a réveillé trop brusquement. D’habitude je pouvais rester dans ses bras tout le temps que ce nœud dans le creux de mon ventre disparaisse mais maintenant … Je devais y faire face seule. J’avais finis par m’y habituer pendant ces deux ans … mais après avoir pu rester dans ses bras … le choc est rude. Je ravale ma peine et alors que je me penche pour ranger le dossier. Accroupie au sol devant mon sac je ferme les yeux pour tenter d’oublier les paroles de Jun … C’est marrant, les jolies rêves on les oublie toujours en se réveillant mais ce genre de rêve là, les cauchemars, les rêves qui vous retournent le cœur, ceux-là, on les oublie pas. Ils sont là, dans nos têtes, dans nos ventres ; c’est des sensations qui oppressent et qui vous rende triste. La plus part du temps on ne sait même pas pourquoi. Je m’appuie d’une main contre la paroi du fourgon et inspire doucement. Mes mains tremblent. Je range mon dossier rapidement et me recompose un masque neutre. Il Nam a pourtant toujours su quand quelque chose n’allait pas … Pour le coup j’aurais aimé qu’il pense que ce soit à cause de lui. Je me relève en passant à nouveau ma main dans mes cheveux. J’attrape une sucette que je glisse entre mes lèvres. Je m’assois sur ma chaise en veillant à ne pas gêner monsieur Son. Moi qui avais froid, j’ai maintenant chaud, et ma longue chevelure brune me tient chaud. Mon élastique a glissé. Je le retire de mes cheveux et les rassemble pour les attacher. Je lève les bras et me fait une espèce de chignons lâche. Je m’évente avec ma main et fait craquer mon cou ; je n’ai pas regardé Il Nam une seule fois. Parce que je ne veux pas qu’il voit mon trouble, qu’il pense que je suis en colère est une chose, mais qu’il puisse me rappeler que je suis faible s’en est une autre … Venant de lui, je prends ca comme de l’argent comptant. Et être faible à ses yeux est la pire chose qui soit … j’inspire doucement et me concentre sur ma sucette. Comment les choses peuvent elles changer autant entre deux personnes ? Ce que je pouvais être, faible, apeurée, perdue, je m’en moquais, c’était vers lui que j’accourais pour me réfugier, parce que je savais, j’étais intimement persuadée qu’il ne me verrait jamais comme tel. Il a toujours su trouver cette force en moi et il me le répétait sans cesse, pour que je la voie aussi, pour que j’en prenne conscience. Il ne me jugeait pas, tout comme je ne le jugeais pas. Il m’aimait pour ce que j’étais, c’était ce que j’arrivais à me persuader. Aujourd’hui il ne me voit que comme une entrave à son boulot, une bimbo qui a peur de se casser un ongle et qui le gêne dans ses missions … Je ne suis plus grand-chose d’autre qu’un putain de cliché réducteur et machiste. Ne soit plus en colère contre moi Jun … je reprends ma place, je garde mes distances tu vois … ? Soudain à l’écran un mouvement se fait sentir et je relève les yeux. L’homme qu’on cherche débarque avec plusieurs personnes. S’il voulait se faire discret c’est raté … Mais il a du sentir que nous étions après lui, il est entouré de molosse et de garde du corps. ca me fait rire. Ils se veulent grand et puissant mais ils ont besoin de nounous. Ma langue tique contre mes dents alors que je secoue la tête blasée. J’ai du mal à retrouver ma bonne humeur. Je me sens … je me sens coulée. L’impression que Jun est toujours furieux après moi me vrille les trippes. Je boirais bien une gorgée de café mais il doit être froid et dégueulasse du coup. Je suis l’homme en pianotant sur mon clavier pour l’avoir sur chaque écran ; sautant de caméra en caméra. Il parle avec ses hommes, donnent quelques ordres, range une mallette dans son coffre fort. Je tente de zoomer au max pour repérer les numéros qu’il écrit sur son pad, mais j’en ai la moitié. Il s’est foutu devant pour ne pas me faciliter la tâche … Je râle mais je note sur un papier la série de chiffres en laissant les blancs sur la partie manquante. Je suis consciencieuse dans mon travail. Soudain une blonde a gros seins et un derrière d’hippopotame débarque en minijupe dans son bureau. Elle a si peu de vêtement sur elle que j’ai froid pour elle. Encore une qui doit chopper des rhumes souvent … et pas que des rhumes au vu de sa tenue. Elle doit écarter les cuisses plutôt facilement et je la soupçonne même d’être une prostituée. Ils discutent, j’ai du mal à saisir ce qu’ils se disent, les micros sautent et je maudis Diem pour la qualité de ses émetteurs. Mais qu’importe, ils ne semblent pas enclin à discuter bien longtemps tous les deux … elle finit par retirer sa robe d’un coup d’un seul. Sans autre préambule. Elle la dézippe et la fait tomber au sol. Je suis tellement surprise que je m’étouffe avec ma sucette. Je me redresse en crachant mes poumons. Merde ! Mais c’est quoi ce délire ?! Elle se fou à poil comme ça elle ?! Je me tourne vers Il Nam et lui dit d’un ton brusque « Regarde pas ! » Nan mais c’est vrai, il n’a pas à mater le corps de cette … p … femme ! Moi, jalouse ?! Non, pas du tout, mais on bosse là ! On n’est pas entrain de se toucher la nouille sur un film porno ! Je n’arrive pourtant pas à détacher mes yeux de l’écran. Je grimace en lâchant « Yuck !Ca me dégoute ! » mais je crois que la situation est tellement cocasse que je ne peux pas me retenir de rire. Quand je vois le mec se laisser tomber dans un fauteuil, le visage en extase et la jeune femme la tête entre ses cuisses j’éclate d’un rire franc et amusée. Je tien mon bâton de sucette dans la main et cache mon sourire derrière mes doigts. Je crois que je suis un peu nerveuse et … gênée, alors mon rire se transforme en fou rire. Et chaque fois que j’entends l’un des protagonistes pousser un soupir et un gémissement je ne peux pas m’empêcher de rire de plus belle. La tête rejeté en arrière, je me tiens le ventre … J’en ai les larmes aux yeux. « Par… pardon Il Nam c’est … c’est juste que … » Je montre l’écran hilare devant la mine en extase de l’homme qu’on cherche. « C’est … c’est glauque ! » Bon mon explication décousue est franchement débile mais je n’arrive pas à trouver les bons mots. Et comment lui dire que regarder ce genre de scène avec lui me met plus que mal à l’aise … Je nous revois faire l’amour, avec plus de passion et d’envie qu’eux … Et c’était … la paradis. Repenser à tout ça me donne chaud et j’ai envie de disparaitre dans un trou de souris … alors pour cacher ma gêne je fais toujours ce que je fais quand je suis nerveuse. Je parle. Beaucoup. « Non mais regarde les … c’est sale ! Même les films pornos sont plus classe ! Et puis elle a l’air de se faire chier elle … Ca se voit qu’elle simule ; Elle pousse des petits cris mais pour ce qui est de bouger du bassin hein … Elle se laisse dompter sans chercher à prendre son pied ! Ha ! Là tu vois, elle simule c’est évident ! Elle le fait d’ailleurs très mal, je me demande comment il fait pour ne pas s’en rendre compte ! Remarque il doit s’en foutre, tant qu’il a de quoi se vider … Oh mon dieu je deviens ignoble comment je parle ! » je plaque ma main sur mes lèvres en prenant une mine outrée. Il Nam à l’habitude de me voir partir comme je le fais, enfin avait l’habitude. Et mon langage qui laisse parfois à désirer était le signe extrême de ma gêne. « T’as vu comment elle ondule des hanches … » je penche la tête sur le côté comme pour mieux observer ce documentaire animalier. « Elle s’est pas faire l’amour ou quoi ? Elle est raide comme un piquet ! C’est toujours mieux quand … » Quand la fille frotte son bassin … Merde, mais Jungney tu nous fais quoi là ?! Arrête de parler, bouffe ta sucette et … ; tais toi ! Je me sens mal, j’ai envie de me cacher … et pas seulement pour ce que je vois à l’écran, mais pour tous les souvenirs qui m’assaillent … C’est Il Nam qui m’a appris à faire l’amour … J’ai du mal à réaliser que je n’étais qu’une petite vierge traumatisé par cet acte quand il m’a connu …. La première fois qu’on a fait l’amour j’ai cru que j’allais me liquéfier sous le stress mais il a été parfait … Je suis restée sur le dos, rien de bien folichon, mais ce qu’il m’a fait ressentir c’était … magique. Les fois d’après aussi c’est resté assez … doux et soft. Je ne me sentais pas de prendre les choses en main jusqu’au jour j’ai pas su me retenir … Je savais que j’étais capable de lui donner du plaisir, alors j’ai agis par instinct. Je sais ce qu’un homme aime, mais je n’ai jamais vraiment eut l’occasion de le faire vraiment. Enfin sauf cette première fois à la fête où, l’alcool aidant, j’avais … enfin j’avais … fais plaisir à Il Nam. Je me revois à califourchon sur lui, ses mains ancrées sur mes hanches pour donner le rythme … je me revois gémir et soupirer en me cambrant sur lui … Là j’ondulais du bassin, là, je pouvais voir le plaisir dans ses yeux, sa bouche entre ouverte et sa fièvre le perdre quand j’accélérais le rythme … perdue dans mes pensées ce n’est même plus ces deux adultes que je voyais mais moi et l’homme que j’aime assis à mes côtés … |
| | | | Dim 9 Fév - 16:21 | |
| Elle s'est endormi, et j'en ais profité... je suis quoi au juste? Un pauvre mec qui se raccroche à ses souvenirs? Pourquoi je suis incapable de résister? Ça me coute quoi? Ma vie... un morceau, de l'énergie oui. Je n'y arrive pas, c'est déjà si dur de batailler contre le monde entier, alors contre elle... ça m'épuise. Je ne suis qu'à notre deuxième rencontre mais c'est déjà trop. Je suis lassé, est-ce qu'elle le voit? Je n'espère pas, sinon ma couverture est grillée. Je joue les malfrats, je suis un caïd, un vrai... mais je reste quand même un type amoureux. Et ça m'énerve ! Parce-que je perds le contrôle. Je ne suis pas capable de la repousser quand elle se réveille doucement et vient se blottir contre moi. J'ai un moment d'hésitation, je me dis que je ne devrais pas... mais bon sang... sa chaleur m'a tellement manqué. J'aimerais la prendre dans mes bras, enfouir mon visage dans son cou et m'oublier contre elle. C'est si bon, ça me torture de m'en souvenir. C'est comme quelque chose qu'on a connu et qu'on sait qu'on n'aura plus jamais. J'avais le même sentiment quand Jun est parti, je savais que je ne reverrais plus ses sourires, que je ne l'entendrais plus râler pour les mauvais commentaires au Superbowl, qu'il ne se vanterait plus de la vendeuse de hot dog qui le draguait. C'est tous ces petits détails qui finissent par manquer. Les plus insignifiants, c'est ceux qu'on retient le mieux. Pour Jungney, j'en ais des tas, tellement que je croyais impossible de m'en détacher. Mais avec le temps j'ai appris, j'ai accepté... je n'ais pas le choix. Je suis parti, je dois assumer mon choix qu'importe si ça me fait mal. Je suis habitué, je sais ce que ça fait de souffrir en silence. Je prends sur moi, je me dis qu'un jour je serais enfin libre. Seulement je ne sais pas quand arrivera ce jour... parfois je l'espère, parfois je le redoute. Avec elle ça me paraissait plus facile, tout était plus simple, plus... plus vrai. On n'a pas peur d'affronter l'avenir quand on sait que quelqu'un vous aime. On n'a pas peur d'avancer, de se lever le matin. Non au contraire, on en vient à craindre de prendre des risques, juste parce qu'on aimerait pouvoir la retrouver le soir. C'est con, je suis devenu comme tous ces types amoureux qui courent après leurs copines et espèrent construire un truc sérieux. C'est débile, aujourd'hui je suis à nouveau moi, Son Il Nam, solitaire jusqu'à la fin. Je ne cherche pas d'attache, je ne cherche à connaitre personne. Je fais mon job, et le soir je rentre chez moi en attendant que la journée se termine. Je me contente du peu, bouffer une marque de céréale plus cher, avoir un vrai bol qui n'est plus fendillé, pouvoir me payer un abonnement au câble. C'est ça que j'aime, le reste je m'en fou. Je mentirais si je me disais que ça suffisait, mais c'est plus supportable quand je me retrouve avec moi. Je deviens dingue, la solitude m'a changé, le pouvoir m'a transformer. Je ne suis plus aussi fiable que je l'ais été, parfois je me perds, parfois je ne sais plus ce que je pense et ce que je veux. Tout ce que je sais c'est que là maintenant, je n'ais pas la force de la repousser. Je t'aime Jungney... je voudrais me risquer à te le dire, mais je ne le ferais pas. Parce-que c'est un interdit, parce-que ces mots là me brûleraient la gorge. C'est trop, c'est irréel... j'aimerais être différent, pourquoi pas dire qu'on vit dans un autre monde? Dans un plus heureux, où tout serait plus facile? J'aimerais être un garçon normal tu sais? Tu te souviens de ces fois où on s'amusait à faire semblant? On était des gens comme les autres, je n'étais qu'un type parmi tant d'autre, un petit livreur de pizza, ou alors un serveur qui avait craqué sur l'une de ses clientes. Je te croisais tous les jours, tu commandais des choses différentes à chaque fois pour t'amuser à me troubler, mais je ne finissais pas connaitre tes habitudes et m'arranger pour être là pour toi. J'aurais prit mon courage à deux mains, et t'aurais proposé un rendez-vous en l'écrivant sur ton gobelet. Tu m'aurais souris, gênée... ton visage creusée par tes fossettes auxquelles je ne résiste jamais. Puis tu aurais acceptée, le soir même on se serait retrouvé pour parler, pour apprendre à se connaitre et s'aimer. Je n'aurais pas fuis, je t'aurais proposé de passer la nuit avec moi, et qu'importe ce que les règles nous impose ou non. On s'en fout bordel, on n'a qu'une vie, pas vrai? Et quand on rencontre la femme qui nous convient, on ne doit pas hésiter. C'est tellement plus facile sur le papier, parce qu'en vrai c'est plus compliqué. Ça n'a rien à voir avec ça, il n'y a pas de place à la fantaisie, notre passé nous appartient, il nous enchaine et nous fait croire qu'on peut avancer. Mais c'est faut! Ce boulet est devenu plus gros au fil des années... j'ai toujours ce poids qui pèse sur mon cœur, mais pendant un instant je l'oublie. Je me sens plus léger, ton parfum m'entoure, ta chaleur me réchauffe... je me risque à venir te blottir davantage contre moi, parce-que je n'ais pas envie que tu partes, j'ai presque envie que tu restes là endormie des heures pour que je puisse te contempler et en profiter. Je suis mauvais, j'utilise ce genre de ruse pour t'avoir. C'est pathétique pas vrai? Plutôt que d'être un homme comme il se doit, je suis un fuyard, un trouillard qui n'ose pas... ma main se perd dans tes cheveux, je me surprends à venir caresser une tes mèches et la passer entres mes doigts. Comme avant? Tu te souviens? Je faisais toujours ça quand tu dormais dans mes bras... J'aurais voulus que le temps s'arrête, qu'on me donne la chance de t'avoir encore pour quelques minutes, mêmes des secondes m'aurait suffit. Mais je dois me résoudre à la laisser... Elle se réveille, doucement je le sens, elle devient plus légère. Et je ne sais pas pourquoi, je prends peur, je ne veux pas qu'elle me voit être aussi... "Moi" avec elle. Alors je la repousse, et je l'engueule pour cacher mon trouble "Réveille-toi ! On est pas là pour faire une sieste." Je tique ma langue contre mes dents, et détourne les yeux agacé. En réalité je suis surtout énervé contre moi. Elle n'aime pas que je fasse ça, elle n'a jamais aimé que je la fasse suer pour des détails dans ce genre mais j'y peux rien. Nous ne sommes plus comme avant, je ne peux pas prendre soin d'elle, je ne peux pas m'inquiéter pour elle et me demander si elle dort bien. J'ai l'impression que quelque chose ne va pas, peut-être qu'elle est troublée? Je n'en sais rien, je l'ais trouvée calme, mais l'air que j'avise sur son visage ne me plait pas. Je tente de chasser mes idées et tourne sur ma chaise pour retrouver contenance. Je ne peux pas jouer à ça, elle a sa vie, j'ai la mienne. Je suis quoi moi? Son ... "ex". Alors à quoi bon que je lui pose des questions? Sa vie n'est plus liée à la mienne... Je soupir intérieurement, serre les dents et tente de recaler mon dos dans mon fauteuil. Bon sang, ça dur depuis combien de temps? On est là depuis longtemps ou pas? J'ai l'impression que ça n'a pas de fin, et il ne se passe rien sur cet écran. Non la seule diversion que j'ai, c'est elle. Elle qui s'agite à mes côtés et ressort une de ses sucettes. Ça sent le sucre, le parfum fruité comme j'avais l'habitude auparavant. J'ai soudain la gorge sèche, et je me souviens que j'avais déjà soif avant qu'elle ne s'endorme. J'aimerais bouger, mais... mais j'ai le malheur de tourner la tête vers elle et la voir se recoiffer. Ça peut paraitre anodin, mais j'ai toujours aimé la voir faire ça. Cette façon qu'elle a de ramener ses cheveux en arrière et les remonter pour que je découvre sa nuque. J'avais toujours la folle envie de venir la caresser de mes lèvres, j'étais taquin, incapable de lui résister... merde! Je me rends compte que j'en ais encore envie, ça n'a pas changé, je la trouve toujours aussi attirante mais il faut que je me rebranche. Faut que je me rende compte qu'aujourd'hui les choses ont changées. Tout allait bien, je gérais comme il fallait avant qu'elle ne s'endorme. Alors il me suffit que de ça? De l'avoir se lover contre moi pour me dire "j'abandonne". Bordel! Je suis plus fort. Je peux le faire, ce n'est pas elle qui va tout bousiller. Je me bats trop souvent, j'ai l'habitude de tenir, et je sais que je peux y arriver. Il suffit juste que j'ai un peu plus de volonté peut-être bien. Je tente de rassembler mes idées, inspire profondément et serre les dents pour me forcer à reprendre mes esprits. Ouais aller ça va le faire. Avec un peu de chance ça va finir par cesser. Je me décide enfin à récupérer une bouteille d'eau déjà entamé sur le coin du bureau. Je ne sais pas à qui ça appartient, ni même si elle a but dedans et je m'en fiche. Il faut que je boive, je me dessèche dans cette satanée fourgonnette. J'ouvre le bouchon commence à tremper le bout de mes lèvres quand quelque chose semble enfin se produire sur les écrans. Alléluia ! Je bois une rapide gorgée, fait tourner l'eau entre mes joues, et observe la scène. Un tas de type entre dans la même pièce. Le genre de regroupement banal auxquels je suis souvent confronté. Rien de nouveau finalement? Je ne sais pas, je lorgne un peu plus dessus et le voit écrire quelque chose sur un bout de papier. Je suis un peu bluffé par la rapidité d'action de Jungney. Elle se dépêche de noter ce qu'elle voit, et j'avoue plus regarder ce qu'elle fait que l'écran à présent. Je joue encore avec mon eau, quand je relève les yeux vers le bureau du type. Cette fois c'est une autre paire de manche. Une grosse bimbos blonde qui vient prendre la vedette. Ah merde! Je n'ais pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre ce qu'elle est venue faire là. Je crois qu'on ferait bien de... mais j'ai à peine le temps de pouvoir le penser, qu'elle laisse tomber sa robe au sol et dévoile son corps refait à nos caméras. J'avale enfin mon eau, elle passe durement et me fait faire un bruit étrange, alors que mes yeux restent rivés sur l'écran. Je ne dirais pas qu'elle est superbe mais... mais je suis un mec. Et voir des formes comme ça, ne me laisse pas indifférent. Je suis déjà en train de plisser du regard quand Jungney s'interpose entre moi et les écrans. Je suis tellement surprit que j'esquisse un mouvement de recul en me demandant ce qu'elle fabrique. Quoi? Pourquoi je ne devrais pas regarder? Je suis un grand garçon, et je connais les filles depuis l'âge de quatorze ans. Je fronce les sourcils, sans être capable de dire quoique ce soit. Je ne sais pas c'est... bizarre tout un coup. Elle ne réagit pas comme elle devrait, et puis ces images... ça ne m'aide pas à me concentrer. On sait tous les deux ce qui va se passer et ce qui se déroule sous nos yeux. Je me demande juste ce qu'on fabrique à les regarder. Et puis... et puis Jungney qui se met brusquement à rire. Je sais pourquoi elle fait ça, je la connais après tout, quand elle est gênée c'est ce qu'elle fait tout le temps. Comme se mettre à parler, sans s'arrêter. J'ai du mal à suivre ce qu'elle raconte, mes yeux la regardent parfois, mais ils tournent systématiquement sur les images qui défilent. Merde... le mec est en train de recevoir une belle gâterie. Enfin... c'est vulgaire, on dirait un mauvais porno, mais la fille sait ce qu'elle fait, ça se voit et puis... non je ne dirais pas que je suis habitué, juste que je connais le truc. Mince, mais à quoi je pense? Et Jungney qui n'arrête pas, elle se met même à m'expliquer, à détailler ce qui se passe. Je t'en supplie tais toi, ne dis rien. Je n'ais pas besoin que tu commentes une partie de jambes en l'air. Je ne sais pas... ça me met mal à l'aise. Comme si on ne devrait pas, comme si on ne pouvait pas parler de ça. Je me mets à observer, et voilà que maintenant je me demande pourquoi elle dit tout ça. La simulation? Elle.... Damn je ne devrais pas y penser, je ne devrais pas me demander si elle l'a déjà fait avec moi. Si lors de nos ébats elle avait déjà pu faire semblant. C'est dingue, je dois me forcer à voir autre chose, mais c'est des images de nous deux qui s'imposent dans mon esprit. Elle... son corps dénudé contre le mien... je me souviens de nos premières fois, elles étaient timides, j'étais toujours tendre avec elle, je cherchais à la mettre en confiance, à lui montrer comment se comporter. Je voulais lui faire plaisir, lui faire découvrir un monde qu'elle ne connaissait pas. Il était mieux que celui fait de sang et d'arme. Celui là était plus doux, plus exaltant! On s'aimait toujours plus dans ces moments là. Ce qu'on partageait était fort, je n'avais jamais ressenti ça avec aucune autre femme avant elle. Et je sais que c'était une histoire de sentiment. Parce-que elle je l'aimais, j'avais réellement comprit le sens de ce que voulait dire "faire l'amour". Je sais bien que ce n'était pas folichon au départ, mais c'était puissant pour nous deux.... et puis c'est devenu plus piquant, plus sensuel. Elle a osé des choses, et je l'ais laissé faire, elle pouvait expérimenter, elle pouvait aller plus loin si elle le voulait, je ne la freinais jamais. Et bon sang... j'avais du mal à la revoir comme la fille intimidé que j'avais connue. Elle m'avait fait vivre des sensations si intenses, je m'étais noyé dans le plaisir, à ne plus pouvoir en retrouver le souffle. J'en mourrais, à chaque fois qu'on faisait l'amour elle et moi, c'était comme si elle absorbait toute ma force vitale. Je lui appartenais, j'étais à elle... je pouvais en crever dans ses bras. Je commence à me perdre, j'ai chaud d'un coup, j'ai l'impression que ma respiration se fait plus difficile alors que ce ne sont que des souvenirs auxquels je pense. J'ai du mal à reprendre mon souffle, alors je cherche un peu d'oxygène, un moyen de m'échapper de là. J'ouvre à nouveau ma bouteille et boit une longe et interminable gorgée. Je bois si vite que l'eau coule sur le bord de mes lèvres. J'espère pouvoir retrouver un peu de frais, mais ce n'est pas assez, j'ai déjà terminé. Je lâche la bouteille, retiens un soupir d'aise et tourne mes yeux vers Jungney. J'essuie ma bouche, et je crois que mes yeux sont rivés sur la sienne... merde Il Nam qu'est-ce que tu fous? Regarde ailleurs. Ah oui et où ça? Sur ce putain d'écran où j'entends des gémissements? Non bordel, je ne peux pas... seulement c'est ceux de cette brune au regard de braise qui me parvienne aux oreilles. C'est dans mes lointains souvenirs, ça date de deux ans, mais je repense à ces nuits, à ses soupirs qui mourraient contre ma peau. Bon sang ! Je n'arrive pas à penser à autre chose. J'aimerais pouvoir la toucher, j'en meurs d'envie d'un coup et son ventre dénudé me fait perdre la tête. Je remonte les yeux, si lentement que ça en devient indécent, je l'imagine, je la vois nue sous ses vêtements, et sa poitrine qui se lève au rythme de sa respiration devient subitement une obsession. Je relève les yeux vers l'écran, juste une seconde et aperçoit cette fille jeter sa tête en arrière, le visage déformé par le plaisir qu'elle prend. Evidemment, son image s'efface rapidement, pour que je revois celle que j'aimais sur moi. Putain !! Il faut que j'éteigne cet écran de malheur mais je n'y arrive pas. Je me mords la lèvre, me sens soudainement mal assit et gêné dans mes pompes. Heureusement pour moi j'évite de partir trop loin et me laisser avoir. Je ne suis quand même pas aussi con que ça, mais j'avoue que c'est dur. Je n'ai pas besoin de ça, pas maintenant, ça ne m'aide pas. Je tourne la tête vers Jungney, j'ai subitement peur qu'elle puisse lire dans mes pensées et sans réfléchir je me lève d'un bond et me jette sur les écrans pour tenter de les éteindre "Bon merde faut arrêter ce machin. Putain... ça... mais ça... comment t'éteins!!" Je suis en train de m'énerver tout seul, je ne sais pas ce que je fais, mais j'ai l'air d'une poule qui a trouver un œuf. Ce n'est pas compliqué t'appuie sur le bouton et ça s'éteins tout seul. Ouais bah plus facile à dire qu'à faire croyez moi. J'arrive à en arrêter un, et les autres me paraissent trop loin. Alors comme je ne tiens plus en place et parce-que j'ai les nerfs à vif, je jette mon dévolu sur l'ordinateur de Jungney. Je sais que je risque de faire une connerie, mais je me dis qu'elle doit contrôler des trucs à partir de ce bidule non? "Pousse-toi!" J'ai l'air d'un gosse pas vrai? Je ne sais pas, on dirait deux gamins qui se chamaillent. Elle tente de m'en empêcher, mais j'appuie déjà sur un bouton puis un deuxième. Elle me crie dessus, disant que je vais tout dérégler, et elle n'a pas tord, sur un écran un message d'erreur apparait, puis le second fait un zoom sur la scène. Bon saaaang! Ce n'est pas ce que je veux et je ne sais pas pourquoi, quand je vois ce type en train de sauter cette fille en gros plan, je viens subitement plaquer ma paume sur sa joue pour la forcer à détourner la tête. C'est venu tout seul, je n'ais pas réfléchis à ce que je faisais. Le pire c'est que j'ose lui dire "Yaaaaah !!!" Pourquoi je m'énerve contre elle? Ce n'est pas sa faute si ce couple s'envoie en l'air sous nos yeux. Non mais c'est sa faute parce-que... parce-que merde elle ne me laisse pas indifférent. Elle voudrait que j'arrête, on se lance dans un combat ridicule, mais j'arrive à garder une main sur le clavier et finis par appuyer sur un tas de touche pour voir apparaitre des pièces vides ou emplis des autres types. Je pourrais dire safe, seulement je ripe sur le bord de sa chaise, perd un peu l'équilibre et tente de rester debout tant bien que mal. Dans mon geste, mes doigts cliques sur une autre fenêtre, elle ouvre en grand sur l'ordinateur, mais je n'ais pas le temps de voir ce que c'est. Parce-que mes pieds butent sur la roue de la chaise, je donne un coup fort qui fait partir le fauteuil, Jungney manque de tomber, et par réflexe je lui attrape le bras pour venir la retenir. Seulement en faisant tout ça, je ne maitrise plus mon poids et bascule en avant pour atterrir plus bas. Bizarrement ma chute n'est pas aussi dure que je l'aurais pensé. Je la trouve même un peu molle... Je me redresse juste un peu, lève le visage et évidemment... dans le mile je vois la coréenne là. Ok, je suis en train de jouer une mauvaise scène de série je crois. Sauf que je ne suis pas trop comédie, je les trouve souvent chiante et répétitive. Enfin... ça dépend. Celle là je ne sais pas à quoi elle ressemble. J'ai un petit mouvement de recul pour comprendre ce qui se passe, mais au lieu de me relever pour la laisser respirer je me retrouve à lui dire "ça me rappelle des souvenirs..." Hum? Qu'est-ce qui me prends? Pourquoi j'ai cette voix charmeuse, et mon petit air joueur sur le visage? Je suis en train de déconner pas vrai? Oulalala oui et si vous saviez... Je ne sais pas ce qui est le plus ridicule que je lui balance cette phrase ou le fait que ma main soit posée sur son sein sans que je n'y prête attention. Faut croire que j'ai eut tellement l'habitude de les avoir là que ça me parait normal. Je mets un certain temps à m'en rendre compte, c'est surement quand je décide à me redresser un peu que je le remarque. Je m'arrête net, les yeux planté sur ma paume posée sur sa poitrine... J'ai un moment de flottement, mon visage neutre et le souffle pourtant couper. Oh shit !!! C'est pire que tout. J'ai envie d'avaler ma salive mais je suis sur que si je le fais elle va deviner que je suis mal à l'aise. Alors je fais quoi? Je me lève l'air de rien, ou alors je m'excuse? Je n'en sais rien, mais en attendant j'ai la main encore posée sur elle. Je ne fais pas durer le plaisir, loin de là c'est juste que.... oh et puis fais chier !!!! Je retire subitement ma main, lui jette à peine un regard et viens appuyer de chaque côté de son visage pour me lever. Je le fais rapidement, pour m'éviter d'avoir envie de faire une connerie. Je sais que je devrais l'aider, mais au lieu de ça, je m'éloigne comme je peux. Je pose ma paume sur le bureau, m'aide à me relever mais mes yeux croisent subitement la trajectoire de l'écran d'ordi. Je me stoppe soudainement, le regard rivé dessus... je... c'est... c'est une photo. Une photo d'elle que j'avais prise lorsqu'on était en couple. Je ne sais pas ce qu'elle fiche là mais je me souviens du jour où je l'ais prise et de ce que je ressentais. C'est quoi ce bordel? Je crois que j'ai envie de me tourner vers elle, mais au lieu de ça me met debout et me penche aussitôt vers le pc pour venir taper sur les touches qui font défiler les images suivantes. "C'est quoi ça?!! Qu'est-ce tu fous avec ce truc?" Mon ton a l'air dur, mais je suis surprit. Je veux voir la suite, je veux voir ce qu'elle cache là-dedans et je veux surtout comprendre pourquoi elle les as. A quoi elle joue? Elle s'aime c'est ça? J'en sais rien, j'ai une idée folle en tête celle de me dire qu'elle est toujours attachée à ce que nous étions. Bon sang Jungney dis moi que c'est ça ! |
| | | | Dim 9 Fév - 19:13 | |
| J’ai envie d’essayer quelques choses de nouveaux. Quelque chose qui pourrait lui plaire et pimenter un peu notre vie sexuelle. Je ne dis pas que je veux passer au fouet et aux chaînes, mais peut-être tenter quelque chose de nouveau. D’un peu plus osé. Une position différente ? Il en existe tellement, je trouverais bien mon bonheur là dedans ! Ou alors une tenue, plus osée peut-être ? Ouais, il faut que j’apprenne à me lâcher … Parce que même si Il Nam n’a rien contre mes culottes en coton ou mes soutiens gorge beige, il reste un homme et doit fantasmer sur de la dentelle … C’est pour ça que je suis entrain de commander des sous vêtements sur internet, parce que j’aurais trop honte de me pointer en boutique et d’essayer des tenues sexy comme ça … Je veux dire, les gens n’ont pas besoin de savoir ce que je veux porter avec mon petit ami. C’est notre intimité, il n’y a que lui qui peut poser son regard sur mon corps à demi nu … C’était comme si c’était sa récompense, j’étais à lui, juste à lui. Je suis sure que ce petit ensemble fera son effet quand je lui montrerais … J’avais d’ailleurs organisée une soirée rien que pour lui et moi … Lumière tamisée, musique douce, et d’ambiance. Je l’accueillerais simplement vêtu d’un débardeur qui laissait entrevoir mon corps nu en dessous. Un fin shorty rouge … la couleur de la passion. Je savais qu’il allait craquer … Et j’ai visé juste. Quand il a franchit la porte de notre maison j’ai vu, à son visage, à son regard, qu’il n’allait pas très bien … Il avait pourtant ce sourire, celui qu’il vissait sur ses lèvres, heureux de me voir … Il fut d’abord surpris, puis agréablement surpris, puis quand mon t-shirt tomba sur le sol et que mes mains s’étaient mise à caresser mon ventre, il n’avait pas résisté et combla les quelques mètres qui nous séparaient. Possessivement, il me souleva du sol alors quand j’enroulais mes jambes autour de ses hanches et après l’avoir embrassé passionnément, plaquée contre ce mur, il nous allongea sur le lit et il me fit l’amour comme s’il allait mourir demain … Je crois que c’était ça aussi qui me faisait vibrer en lui … Il vivait comme si son passé le rattraperait, et il m’embraquait dans un tourbillon infinie. Je suivais pas toujours le rythme mais je me laissais porter … Et si vous saviez combien je me sentais si vivante à ces moments là … Je l’aimais davantage quand il me faisait l’amour ; il était sans retenu, il transpirait entre mes bras, il vibrait, il jouissait de plaisir et d’amour. Ca débordait, ça débordait tellement que mon cœur éclatait. C’était si bon de sentir que je pouvais être la seule entre ses bras, la seule qui le rende vivant … Le sexe c’est devenue une telle banalisation de nous jours … Mais le sexe quand on aime … C’est donner à l’autre une part de soi, c’est chercher l’amour, c’est donner de l’amour. De la passion ; de la force. Oh oui, si vous saviez combien je me sentais forte à ces moments là. J’aurais bouffé le monde ! Tout comme ce feu qui brulait en moi me consumait … Nous étions toujours essoufflé après l’amour, on se donnait tellement l’un à l’autre … Quand je vois ces deux adultes sur l’écran, ils m’apparaissent comme …. Presque ridicule ! Ils ne font que tirer leur coup. Ca n’a rien de passionné, de grand, de fort. C’est juste des coups de bassin bien placé. Sincèrement s’ils veulent voir ce qu’est une partie de jambe en l’air, une vraie, avec du vrai plaisir, avec un orgasme retentissant je pourrais leur montrer ! J’ai l’homme qu’il me faut sous la main … Il Nam … si parfait, avec un corps … Il n’a pas un ventre hyper musclé mais bon sang est-ce que vous avez regardé ses bras ?! Quand il me serrait contre lui j’étais en trans’, mes doigts caressant ses biceps qui se contractaient quand il me soulevait ... Je ne devrais pas regarder dans sa direction mais c’est plus fort que moi. Il Nam tu te souviens ? Toutes ces nuits où tu me faisais gémir, crier ton nom et soupirer de plaisir … Je déglutis difficilement … J’analyse déjà l’endroit, on pouvait faire l’amour n’importe où ; nos deux corps étaient en manque constant de l’un. Alors si je n’étais pas dans ses bras pour un simple câlin, il m’arrivait de perdre pied et de lui arracher ses vêtements, parfois juste sa braguette et lui donner du plaisir … assez pour lui brouiller ses pensées, assez pour qu’il en oublie tout ce qui le rongeait … j’étais sa cure, celle qui le guérissait de tout ces maux. Alors quand on faisait l’amour, il était un nouvel homme, un homme plus fort, plus grand, plus puissant … Et je sais qu’il n’a jamais ressenti ça avec d’autres … Ma curiosité féminine m’a poussé à lui demandé. Et il m’a répondu, le plus simplement possible mais où toute sa sincérité éclatait … Il était mon premier, mais j’étais la première et la seule à avoir su lui faire quitter la terre ferme, en mêlant sexe et amour … Un savant mélange explosif … je crispe mes poings sous la table, je parle, je ris mais je suis incapable de maitriser ce feu qui nait dans le creux de mon ventre quand je repense à Il Nam. Je n’ai pas couché avec un homme depuis plus de deux ans … Le sexe ne m’apporte rien, mais faire l’amour avec Il Nam c’est comme une drogue dont je ne pourrais me passer … Il est là, juste à côté de moi. J’aime à croire qu’un simple geste de ma part le ferait craquer … que si je me lève et que je me colle à lui, je suis sûre qu’il saurait craquer, qu’il me remarquerait comme il me remarquait avant … Ces regards que je lui lançais, alors qu’une foule nous entourait, et qui le rendait si mal qu’il me faisait sortir de la pièce pour me posséder … C’était un feu brûlant qu’on arrivait jamais à apaiser. Je ne voulais que lui … tout le temps. C’était si fort et si bon … Parfois c’était doux, tendre, presque timide et ça dégageait la même puissance … Sentir le plaisir monter doucement, par vague, pour finalement déferler avec force en nous … à nous en rendre fébrile. Oh oui, je suis sûre que si je vais jusqu’à lui Il Nam sera incapable de me repousser, de renoncer à moi, à ça … ce qu’on partageait dans ces moments … J’inspire doucement. Et je cherchais quoi dire ou faire pour me détendre mais Il Nam se saisie de mon ordinateur pour faire je ne sais quoi. Paniquée à l’idée qu’il puisse tomber sur ce que je voulais lui cacher, je me levais à mon tour en me jetant sur lui. « Ne touche pas à ça !! » je tentais de le pousser et de récupérer mon bien mais il était plus agile que moi. Il pianotait n’importe quoi cependant et des messages d’erreur clignotait sur les écrans. « Merde IL Nam touche pas à ca tu vas tout casse !! Ne va pas dérégler les caméras on en a encore besoin !! » Pas seulement pour mater cette scène porno immonde mais aussi parce qu’il faut qu’on continue de surveiller. Et je n’ai pas spécialement envie qu’il nous grille notre position parce qu’il se sent excitée par eux ! Merde ! J’étais dans le même état que lui mais la simple idée qu’il touche à mon pc me faisait baliser. Oui j’ai des choses à cacher, oui j’ai peur qu’il tombe dessus et par-dessus je déteste quand on touche à mon pc, j’ai toujours peur qu’on me l’abîme … Je tentais de le pousser, je plaquais mes mains sur lui, mais il me repoussait, il résistait, il pétait un plomb … « Non n’appuie pas là !!! » m’écriais-je en le voyant ouvrir n’importe quel dossier ! Putain je suis dans la merde s’il tombe sur les photos ! Je serais incapable de lui donner une explication plausible ! "Yaaaaah !!!" me hurla-t-il dessus. « Bah voilà c’est malin !!! fallait le dire que tu voulais une copie de leur partie de jambe en l’air je t’en aurais fait un DVD !! » Yuck, il fallait qu’il zoom sur eux … De près c’était encore plus dégueulasse et j’entendais les bruits de peau qui claque … La femme se cambra en arrière pour pousser un gémissement fort et contrôlé. Ah je crois que madame a finis … Il faut maintenant qu’elle s’occupe de monsieur le gros porc. « Merde Il Nam ne touche pas à c… » mais j’avais à peine le temps de comprendre ce qu’il se passait que je me retrouvais à chuter. Non mais il est sérieux à me pousser comme ça lui ?! C’est bien ma veine qu’il tente de me rattraper, je tombais lourdement sur le sol avec lui pour bien m’écraser au cas où je serais toujours en vie. Un peu sonné par ma chute je ne percutai pas tout de suite qu’Il Nam était allongé sur moi. Oh oui, cette position on l’a souvent eut … pas vrai bébé ? "Ça me rappelle des souvenirs..." Je n’ai pas envie de rire à sa blague, je me mors la lèvre inférieure pour retenir mon sourire et je le foudroie du regard. Tout du moins jusqu’à ce que je sente sa main sur mon sein. Je retins mon souffle, surprise. Il fait quoi là ? Nan parce que si il veut me faire l’amour, je dis oui tout de suite, mais je ne sais pas si c’est une bonne idée … Je sens sa paume chaude traverser le tissu fin de mon t-shirt … Je le savais que j’aurais du mettre une soutient gorge ! Parce que son contact, même si je refuse de me l’avouer, m’excite … Et je peux sentir mon téton se durcir sous sa prise. Et je suis persuadée que lui aussi … J’ai honte ; j’ai honte que mon corps réagisse encore autant … Et puis qu’est-ce qui lui prends à lui de me peloter comme ça hein ?! Il croit peut-être que je suis aussi facile ! Oui c’est vrai j’ai envie de lui arracher ses fringues et de lui faire l’amour à en péter les pneus de ce fourgon … Mais ce n’est pas comme si on faisait tout ce qu’on voulait dans cette vie ! Puis il se relève, plus vite que je ne l’aurais cru et j’ai la sensation qu’on me l’arrache. J’avais dangereusement envie de nouer mes jambes autour de son bassin, j’avais envie de l’attirer à moi et de l’embrasser … Et j’ai du me battre contre moi-même pour ne pas lui arracher son t-shirt. Et lui, lui il utilise mon corps comme si il lui appartenait encore ! Je reste au sol quelques secondes, juste le temps de souffler pour chasser ma colère, colère qui cache ma frustration et mon désir … Mais ce qu’il me dit me clou encore plus au sol. Ce que je redoutais arrive … Et je me maudis d’être aussi négligente ! J’aurais du me débarrasser de ce dossier depuis longtemps ou au moins de pas l’ouvrir ! Je me redresse vivement et je le vois faire défiler toutes nos photos. Mon cœur rate un battement et je me sens comme une enfant qu’on surprend à faire une bêtise ! Je tente de le pousser mais il résiste, les yeux river sur l’écran il fait défiler nos souvenirs et sa réaction me blesse … Merde ! Ca va je sais qu’on est plus ensemble ! Mais tu n’es pas obligé d’être aussi offusqué que j’ai pu garder ça de toi, de nous … Je finis par faire claquer l’écran pour le fermer, quitte à lui écraser les doigts et m’écrie « Mais ça ne te regarde pas ! » « Bien sur que si Jungney ! Bien sur que ça me regarde ! » Ce ne sont que des photos ! Des putains de photos d’un temps qu’on ferait mieux d’oublier pour de bon ! Voilà ce que j’ai envie de lui crier, mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Je baisse le regard, je ne trouve pas d’explication. Je déglutis et finis par ancrer mon regard au sien. « C’est des photos Il Nam … Ne t’encombre pas de savoir pourquoi je les ai toujours … C’est sans importance » C’est marrant, j’essaye de te faire croire que tu n’as pas d’importance, pourtant le simple fait d’avoir gardé ses photos prouve le contraire … J’aurais aimé être incisive, mais je suis loin d’être satisfaite de ma réponse. Je garde une main posée sur l’ordinateur mais Il Nam ne lâche pas l’affaire, il veut voir, il veut comprendre, et moi je ne saisie pas pourquoi il cherche tant à comprendre. Réaliser que je t’aime toujours et que ces photos sont la seule chose que j’ai de toi est trop dur à comprendre Il Nam ?! Tu ne veux pas voir la vérité en face ou t’espère que je te dise que c’est des conneries tout ça et que j’avais oublié ces photos ? Il tente de me repousser mais je résiste, je résiste tant bien que la … Sincèrement pour une camionnette censé passer inaperçu je me demande de quoi on a l’air vu de l’extérieur. Un véhicule qui bouge plus que de raisons, des cries et des éclats de voix soudain, des fou rires, des gémissements … Oui vraiment, on se fond dans le décor. Je finis par perdre patience. Je me saisie de son poignet et lui tort juste assez pour le tourner vers moi et le plaquer contre la table. « Lâche cet ordinateur nom de dieu Il Nam !! » Ma voix est dur et emplie d’une supplication que j’aurais préféré masquer par de la colère. Oui je t’en supplie IL Nam, oublie ce que tu as vu ! Ca n’en vaut pas la peine crois moi … Je déglutis en me rendant compte de notre position, je suis collée contre lui, je le force légèrement à se pencher en arrière. Son poignet toujours dans ma main, je le suspends au dessus de nous. Je suis si près de lui. Je tente de garder les idées claires alors je viens lui murmurer « Oublie ce que tu as vu et j’oublierais que tu m’as peloté … » Non pas que je n’aime pas ça Il Nam, au contraire …, mais je tente le tout pour le tout. Mon regard se baisser sur ses lèvres et je relâche doucement la pression de sa main et je devrais m’éloigner maintenant. Reculer, parce que j’ai lâché sa main. Mais au lieu de ça je glisse ma paume chaude sur son torse. « Il Nam … » Mon regard suis les mouvements de ma main. Je me presse davantage contre lui, je le force même à s’asseoir sur le bureau. Je ne devrais pas faire ça. Mais j’en ai envie et puis, c’est aussi un moyen de détourner son attention de ce pc …. Je veux tester quelque chose, ou plutôt quelqu’un, lui. Je veux voir ce dont il est capable. Aller jusqu’où … M’as-t-il oublié ? Je relève presque timidement mon regard vers lui et murmure « Ils sont mauvais eux tu ne trouves pas … ? On était beaucoup mieux tous les deux … dis moi que tu t’en souviens … » mes deux paumes remontent à présent sur ses clavicules que je devine sous son t-shirt. Je caresse son cou, remonte jusque sur ses joues et glisse dans sa nuque. J’y noue mes doigts pour me faire une meilleure prise et je grimpe sur lui. Je le fais reculer complètement sur le bureau pour qu’il y soit assis confortablement, dos aux écrans. Et moi, sur mes genoux, debout devant lui, je le domine d’une tête. « Tu te souviens de ça Il Nam … » murmurais-je en m’asseyant avec une lenteur calculé sur son bassin. J’attrapais ses mains pour qu’il caresse ma peau nue et douce. Taquine j’ondulais du bassin, des mouvements imperceptible mais qu’il sentait sur son jean. Mes deux mains s’étaient à nouveau jointes sur la base de sa nuque. J’attirais son visage à moi, son souffle se mêla au mien. Je fermais les yeux en poussant un soupir d’aise … « Deux ans … putain deux ans … » je serrais soudain les dents, crispée contre lui. Tu m’as manqué bordel. Et ça ne semble même pas t’avoir effleuré l’esprit. Je rouvre les yeux. J’attends. J’attends qu’il fasse le dernier pas pour m’embrasser. C’est le plus dur à faire. C’est ce pas qui changera tout entre nous. Il fera basculer le peu d’assurance qu’on avait. Et je suis cruelle. Mes mouvements de bassin se font plus profond, plus quémandeur. Je garde un rythme lent mais … je leur donne plus de sensation. T’avais pas le droit de me faire ça Il Nam … t’avais pas le droit de partir. Embrasse-moi. Je réussirais peut-être à te repousser ; mais là, tout de suite je n’en ai pas envie. Je vins caresser le bout de son nez avec le mien. J’ai toujours fait ça, pour être tendre avec lui … Pour rendre à nos baisers un goût d’innocence. Je colle mon front au sien en répétant « Oui … ils sont bien moins bien que nous … » La terre entière est moins bien que nous mais tu sembles l’avoir oublié … « J’ai pas de sous vêtement Il nam … » et je sais qu’il peut le deviner à la façon dont mes seins pointes dangereusement contre son torse. J’étouffe un soupir en mordillant mes lèvres. Mais soudain mon regard est attiré par la blonde. Elle est accroupie dans le salon, devant cette bouche d’aération. Et j’en crois pas mes yeux. Elle est en train de lui voler sa thune. Elle a peur, je le vois à son regard, ses gestes sont nerveux, mais consciencieusement elle prend les liasses de billets et les glisses dans son sac. Je déconnecte avec Il Nam, il me faut bien ça pour m’arracher à lui ! De toute façon c’est mieux comme ça. Je ne faisais que jouer … Je déglutis et resserre ma prise contre le jeune homme. Il faut que je me détache de lui et que j’arrête ce petit jeu que je suis entrain de faire … Mais je me suis perdue et j’ai oublié les règles … Je dépose un baiser sur la joue du jeune homme, plusieurs secondes, parce que le goût de sa peau m’a manqué puis saute au sol en vacillant. « Quelle pute ! Faut pas qu’elle nous échappe ! » jurais-je entre mes dents en attrapant une arme dans un des tiroirs. Je sais que la marche à suivre est d’appeler le boss, de suivre cette femme et de la chercher là où elle ira se planquer, mais à cet instant elle est seule et vulnérable. Une fois sortie de cette maison elle sera seule et elle pensera qu’à fuir très loin, avant qu’il ne la retrouve. Sans réfléchir je glisse l’arme dans l’arrière de mon pantalon et ouvre le fourgon avant de partir en courant dans la rue où j’ai vu cette blondasse s’engouffrer. Il Nam va être furieux après moi … Il ne doit pas comprendre ce qui vient de se passer … Et moi je cours, parce que j’ai besoin de me décharger de toutes ces tensions en moi … Je ne peux pas me mentir à moi-même, me cacher derrière une pseudo punition que je voulais lui infliger. Quand je me suis retrouvée contre lui j’ai pas su m’éloigner. Son corps si chaud m’a fait perdre pied et j’ai juste … suivis mon instinct … Je cours comme une dératée dans cette rue, la nuit commence à tomber déjà, une journée s’est passé dans ce camion, vraiment ? Je vois son dos enfin et sa mini jupe qui remonte quand elle marche. Elle me dégoute. Je cours et je finis par la rattraper. Je réfléchis rapidement et après avoir évalué le terrain je la pousse dans une ruelle. Elle chute au sol mais je le ramasse bien vite. Je la plaque contre le mur et braque mon arme sur sa tête. « Salut, pétasse, on se connait pas mais tu as quelque chose qui m’appartient. » elle tente de se débattre et m’assène un coup de poing qui me fait lâcher ma prise. Mais je la rattrape bien vite pas ses cheveux et tire si fort qu’elle se jette au sol. Je m’assois sur la chute de ses reins et braque à nouveau mon arme sur elle. Je sais qu’elle peut sentir l’acier froid du canon sur sa peau. « Donne moi l’argent et je réfléchirais à peut être te laisser la vie sauve. » Je charge mon arme et attends qu’elle me donne le sac. Je pourrais le prendre, mais le jeu serait moins marrant. Elle finit par me le donner en restant étrangement calme … « T’as un très mauvais déhanché, soit dit en passant » Je lui arrache le sac des mains et avant même que je ne réalise je sens à mon tour l’acier glacé d’un canon contre la base de ma nuque. « Putain vous me faites chier aujourd’hui bande de salopes … rendez moi mon friques pétasses. » Oups … avoir tiré son coup ne l’a pas rendu plus cool que ça … Je lève les bras alors qu’il m’arrache mon arme. Putain chui dans le merde … |
| | | | Dim 9 Fév - 20:59 | |
| Pourquoi elle a ces photos? Pourquoi elle les as gardé? C'est elle que je vois sur ces clichés, puis moi... nous. Des moments qu'on a partagé, certains qu'on a réussi à voler. Ils étaient précieux, on le savait, on l'a toujours su qu'ils ne dureraient surement pas, alors on en profitait, on faisait toujours tout à fond parce-que après tout on a qu'une vie pas vrai? Elle ne nous appartient déjà pas, si on s'entêtait à la laisser aux autres, on ne ferait rien, on ne s'aimerait même pas. Ils étaient importants pour moi, je pensais les avoir perdu, du moins leur trace mais leurs souvenirs restaient présents quelque part dans ma tête. Je pensais devoir m'en rappeler, ne plus pouvoir les apercevoir. Ça me fait un choc, je n'arrive pas à croire qu'elle ait pu garder ces images de nous deux. Je veux qu'elle me dise pourquoi, je veux qu'elle me crie quelque chose, qu'elle m'explique. Jungney j'en ais besoin merde! Fais le, dis le moi que je te manque, dis moi que tu n'as jamais cessé de penser à nous. Bordel je t'en supplie... dis moi que je ne suis pas le seul fou à être encore amoureux. Tout va si vite, tout se bouscule dans ma tête et dans ma vie. Je m'en rends compte ça m'échappe. Ce n'est que notre deuxième rencontre bordel, j'ai beau vouloir me le répéter c'est pire que tout. Parc-que je me souviens, parce-que c'était déjà comme ça la première fois. On n'a pas réfléchis, on n'a pas cherché à lutter, on a essayé mais à quoi bon, on était indéniablement attiré l'un vers l'autre. J'avais tellement tan attendu, j'avais déjà gâché la moitié de ma vie à espérer la voir arriver. Alors j'ai céder, trop vite, trop rapidement... je ne contrôlais rien, j'ai voulus mais tout me filait entre les doigts. Je m'en suis fichu, à la minute où j'ai compris qu'on pourrait vivre un truc fort j'ai tout laissé tomber. J'ai l'impression de me retrouver deux ans en arrière, au début, au commencement d'un tout. C'est si puissant que ça me coupe le souffle. J'ai envie de le revivre... ce moment là tu sais. Celui où tout à basculer, celui où j'ai lâché prise. Cette fois ça peut se faire plus rapidement, si tu me le demande, si tu me fais un signe. Tu te rends compte? Je n'ais besoin que de ça, qu'un petit truc pour tout balancer. Je m'en fous de cette vie merde, je le sais, je le sais depuis des années mais j'ai toujours envie d'y croire pour avoir moins mal. Pour moins souffrir. Mais quand tu es là tout part en vrille, je n'ais plus envie de rien sauf de toi... Tu es ma vie Jungney, tu es la seule qui compte et comptera jamais. C'est si fort ce que je ressens, j'en ais l'estomac noué. Je voudrais que tu me parles, dis le moi bon sang. Mais elle s'en fou, elle ose même me dire que ça ne me regarde pas. Mais bien sur que si ! Je suis concerné, je suis mouillé jusqu'au cou et tu le sais merde. Tu le vois non? Ou alors tu n'es définitivement plus capable de lire dans mes yeux? Regarde moi Jungney, regarde moi comme il faut et comprend ce que je ne peux pas te dire, ce que je ne pourrais faire si tu ne n'approches pas. Il me faut le déclic, j'ai besoin que tu fasses le premier. C'est sans importance?? Vraiment? Alors c'est tout ce que je suis? Sans importance pour elle? Moi qui crève un peu plus chaque jour sans elle... Putain ça fait mal de l'entendre me dire ça. Je ne m'y attendais pas, j'ai surement été trop présomptueux, j'ai surement trop cru à notre histoire. Mais depuis le début j'ai l'impression de me tromper, je n'arrive plus à déceler le vrai du faux, je n'arrive plus à savoir ce que je dois croire ou non. Ses mots ou alors ses yeux? Je ne sais même plus la regarder, je ne sais même plus ce qui se passe dans sa tête. C'est comme intenable, à des milliers de kilomètres de moi. Elle est là oui, mais ce n'est que son image. Une fois de plus je constate avec amertume qu'elle n'est plus celle que j'ai connue. La Jungney que j'aimais me l'aurait dit, elle aurait tout fait pour moi, elle se serait jeté dans mes bras en me disant à quel point elle m'aimait. On ne pouvait pas vivre l'un sans l'autre, et on se fichait des autres, on se fichait des règles, dans notre monde il n'y en avait pas ou alors celles qu'on se créait. Elle me manque tu sais... cette fille là. J'aimerais la revoir, j'aimerais pouvoir la serrer dans mes bras. Tu m'attire mais si ce n'est qu'une question d physique alors je m'en fous. Tu ne comprends pas? Ton enveloppe est belle, mais ce qui trouve à l'intérieur me rend amer. Je n'arrive pas à la regarder, je n'arrive pas à affronter ce qu'elle pense. Je suis sur les nerfs, sa réponse ne me plait pas, je veux entendre quelque chose de mieux. Un truc plus puissant, un truc qui nous ressemble. Mais j'espère trop, je suis pathétique à vouloir obtenir je ne sais quelle récompense qui ne viendra jamais. Il Nam reprends toi, tu ne peux pas faire ça... "Sans importance? Dis-moi ce que tu fiches avec ces photos?" je suis loin de m'écouter, la théorie est plus facile que la pratique. Il faut que j'insiste, il faut qu'elle me dise qu'elle m'avoue. C'est si dur que ça? Ou alors c'est moi qui crois encore au père Noël? Qui sait... j'ai peut-être finit par être désespéré. Je me trouve ridicule, c'est si minable de ma part de vouloir lui arracher une réponse qui n'existe pas. Je ne peux pas m'empêcher de continuer, je veux voir la suite, je veux voir jusqu'où elle a été. J'ai l'impression que j'ai d'autres choses à découvrir, des choses qu'elle veut me cacher et l'embarrasse encore plus. Je ne devrais pas pousser mais c'est plus fort que moi. Je tente de la repousser, elle se débat encore et me barre la route. Je m'énerve, il faut que j'aille plus loin que cet avant gout. Je ne lâcherais pas, je ne sais pas pourquoi ça m'obsède subitement. Je passe à côté d'un truc, j'en suis certain... Cependant je n'ais le temps de rien. Je sens brusquement ses doigts venir se serrer sur mon poignet avant qu'elle ne le torde. Je serre les dents et lâche une exclamation en anglais. Elle me fait mal putain ! Elle a plus de poigne qu'auparavant. Depuis quand elle est devenue experte? C'est rageant ! D'ordinaire j'avais toujours le dessus. Et de quoi elle me parle? De la ploter? Bon sang, mais dans quel monde je viens de tomber? J'ai la subitement sensation d'être ailleurs, dans une dimension différente que celle où je devrais me trouver. C'est bizarre, on dirait qu'on se chamaille comme des gosses et à la fois comme des adultes qui n'osent pas s'avouer ce qu'ils ressentent. Je me sens paumé, elle lâche prise mais je suis confus, je la regarde l'expression fermée et dure. Je n'arrive pas à te comprendre Jungney tu le sais? Je tente de lire un livre qu'on a écrit à l'envers, c'est difficile à déchiffrer, je ne suis même pas certain d'y parvenir un de ces jours désormais. Je ravale ma salive et surement un peu de fierté, alors qu'elle vint poser sa main contre mon torse avec ce regard que j'ai déjà vu. Oh bon sang... quelque chose m'échappe, j'ai peut-être dut m'endormir sur ce bureau finalement moi aussi? Je ne sais pas, je suis perdu, ce qui se passe là ça n'a aucun sens, ça ne ressemble plus à rien. Elle parle, je regarde ses lèvres bouger sans comprendre ce qui en sort. J'ai soudain la tête qui tourne, comme si j'avais été trop longtemps privé d'oxygène. J'inspire, cherche l'air qui me manque mais c'est difficile quand je sens ses mains se nouer autour de mon cou. Cette fois-ci l'étau se resserre sur ma poitrine, je ne suis pas certain que j'arrivais à m'en sortir si je la laisse faire. Mais c'est difficile, je n'arrive pas à lutter... je la laisse approcher, j'attends de voir je crois. J'aimerais savoir où elle veut en venir, si ça pourrait apporter une réponse à ces milliards de questions que je me pose. Est-ce que ça suffirait? Est-ce qu'il ne faudrait que ça pour que je vois plus clair? J'en doute, ça m'embrouille, elle me trouble... Je me retrouve assit sur le bureau, comment j'ai atterri là? Je ne sais pas et c'est ça qui m'effraie. Il faut que je reprenne les rennes, je ne peux pas laisser les choses se passer comme ça. Seulement elle m'hypnotise, elle vient m'envouter avec ses mots, cette jambe qui passe par dessus mon bassin pour venir coller le sien... Je me mord l'intérieur de la joue, peut-être parce-que je tente encore de savoir si tout ça est vrai ou pas, mais c'est plus complexe que ça. Au lieu de ça, je me concentre sur cette sensation sur mon entrejambe, à ses mouvements et cette légère pression qu'elle me fait. Si m'en souviens? Evidemment que je m'en souviens, j'en rêve la nuit, je me réveille couvert de sueur quand je pense à elle, dans un état second... Je n'ais jamais oublié, je ne pourrais jamais même si je voulais. Elle prend possession de moi, je me laisse guider jusqu'à son visage, mes yeux rivés sur sa bouche que je dévore déjà dans mon imagination. Demande le moi Jungney... aller vas-y, demande moi de t'embrasser car je te jure que je le ferais. Je me foutrais de tout, de l'endroit et de ce qui nous attends. Je veux juste vivre, je veux juste arrêter d'y croire. Je veux que ça soit vrai, palpable! J'en ais marre de me contenter de mes rêves ou de mes souvenirs. Oui deux ans c'est long, tellement long... j'ai envie de la toucher, j'ai envie qu'elle se presse encore plus contre moi. Je ne sais pas ce qui me retient, le doute peut-être? Ou alors peur? Oui je crois que c'est ça, je suis tétanisé, j'ai peur d'elle, peur de moi et peur de nous... je sais qu'on ne peut pas, j'ai cette petite voix qui me le crie. Elle hurle plus fort, elle tente de couvrir sa voix et ses quémandes silencieuses... mais bon sang je ne peux pas l'écouter. Surtout pas quand je sens sa poitrine contre mon torse. Je le s ais Jungney... putain ouais je le sais que tu n'as pas de sous-vêtement. J'aimerais bien te repousser, te dire que je m'en fous mais c'est faut. Tu m'envoutes, je te laisse juste prendre le contrôle de moi... je crois que ma main à finis par se poser sur elle. Je n'en suis pas certain, j'ose à peine l'appuyer contre sa silhouette que je juge parfaite. C'est si familier et nouveau à la fois. J'ai l'impression d'être effrayé, comme la première fois où j'ais compris ce que je ressentais... Sa douce torture me fait perdre pieds, je crois que je finis par retenir un soupir de justesse et je m'en félicite intérieurement. Mais je sais que ça sera de courte durée si elle continue son manège. Je me suis toujours laissé aller avec elle, je n'avais pas de retenue, sauf à nos débuts... j'ai depuis si longtemps laissé tomber les barrières entre elle et moi. C'est si facile de les faire s'écrouler à nouveau. Et c'est effrayant, moi qui me croyait blinder je me rends compte qu'en réalité j'étais à côté de la plaque. Je pense à elle, à nous... j'aimerais qu'elle m'embrasse là tout de suite, qu'elle le fasse pour nous désinhiber, pour envoyer chier tout ce qui nous bloque. Mais au moment où mon imagination commence à faire le travail, elle se stoppe, et me ramène que trop brutalement à cette réalité qui m'échappait. J'ai du mal à comprendre ce qui se passe, je la vois s'agiter encore une fois. Ça me donne le tournis, elle dépose un baiser sur ma joue, aussi chaste qu'une gamine pourrait le faire. Mais je ne sais pas... ça sonne faux. J'ai l'impression qu'elle me donne juste une récompense pour le gentil petit toutou que je suis. Je me sens vexé, terriblement blessé qu'elle me plante ainsi pour je ne sais quoi. Alors c'est ça? C'est ça la nouvelle Jungney? Elle joue avec les gens comme elle pourrait jouer dans une cours d'école? Bordel c'est frustrant ! Je suis en colère, elle a beau parlé d'un truc qui se passe sur l'écran je m'en fous. J'ai envie de l'attraper et lui dire qu'elle n'a pas le droit. Elle ne peut pas jouer comme ça avec moi. C'est quoi au juste? Un jeu, un objectif? Je ne sais plus, je suis complètement perdu ! Je serre la mâchoire, me relève d'un bond prêt à lui dire quelque chose mais j'avise l'écran et voit cette femme se dérober avec l'argent. Et merde! Fallait qu'elle y mette son grain de sel celle là. Elle ne pouvait pas rester à sa place comme toutes les putes de son genre? De rage j'attrape mon téléphone, je connais le protocole et j'appuis rapidement sur les touches. Pendant ce temps là je tente désespérément de retirer de ma tête toutes ces images et calmer mes ardeurs. Je tourne le dos quoi... deux secondes et voilà que Jungney se barre déjà. "Non mais tu fous..." Putain elle se foute de ma gueule ce n'est pas possible? Qu'est-ce qu'elle me fait là? C'est quoi ce bad plan?! Je pensais qu'en deux ans elle avait murit mais elle prend toujours des décisions sur la volée sans réfléchir. Elle m'énerve ! Bon sang j'ai les nerfs contre elle "Purée Jungney ramène toi ici ou..." "Oui?" A l'autre bout du fil c'est mon big boss qui s'impatiente. Je me racle la gorge, tente de regarder dehors et cherche déjà mon arme des yeux pour la récupérer. Mon téléphone coincé à l'oreille, je me précipite à l'extérieur et tout en sautant du fourgon "Une pute se barre avec le fric." Je dois attendre c'est ça le problème, le fait que c'est lui qui décide. Ça peut paraitre bête mais le type qui nous a volé pourrait très bien se chargé du souci lui même. Peut-être que s'en mêler nous attirait des ennuis. Il n'est pas con, je suis sur qu'il comprendra rapidement où l'argent s'est barré. Mais ça... mais ça Jungney est trop immature pour le comprendre. Elle démarre au quart de tour, elle ne prend jamais le temps d'analyser. Bordel ! Ce n'est pas possible qu'elle se la joue encore comme ça. Je suis furax ! Parce qu'elle nous fais prendre des risques mais surtout parce qu'elle se met en danger. Je serre les dents, regarde si j'ai des munitions dans mon arme et la charge d'un coup sec. "Hum... attends et observe. N'intervient que si il pointe le bout de son nez." "Ok". J'ai bien reçu le message mais je sais déjà que je suis obligé de passer outre. Je coupe, m'énerve conte elle et son manque d'analyse. C'est pour ça qu'elle gère les trucs derrière un pc, parce qu'elle est mauvaise sur le terrain. Voilà ce que je me dis en fonçant vers la rue qu'ils ont emprunté. Il faut que je fasse vite, ça va dégénérer le sens. Et j'ai raison, ce type se ramène seulement quelques secondes avant moi. Il me précède et je déteste ça, il va prendre le dessus sur la situation si je ne fais pas vite. Alors j'accélère mes pas, je me fais discret et me presse pour le suivre. Il arrive avant évidemment, et le temps que je sois là il a déjà pointé son arme sur Jungney. Bon sang ! Elle fait chier ! J'avance doucement vers lui, la blonde au sol cherche déjà à se relever alors qu'il ordonne à la coréenne d'en faire autant. Mais c'est trop tard, celui qui prends la main c'est moi. Je pointe à mon tour mon canon à l'arrière de sa tête "Reste tranquille ou je te fais exploser la cervelle." Et je suis franc, il sait que je le ferais. C'est surement pour ça qu'il ya un moment de doute, il me jauge malgré qu'il soit de dos, il a l'air persuadé de me connaitre et il a raison. Un petit sourire apparait au coin de sa lèvre, un rire nerveux se fait entendre alors qu'il appuie davantage son calibre sur la tête de Jungney. "Tu crois que tu auras le temps avant que je fasse exploser la sienne?" Oh oui ! "Ne me mets pas au défi." Ma voix est sans émotion, je suis sur de moi et je pense qu'il le sait. Sa mâchoire se crispe, il regarde la coréenne, puis doit sonder surement la situation. Il réfléchit, trop longtemps à mon gout alors je décide de venir m'approcher pour titiller davantage ses nerfs. "Ne m'oblige pas à compter, j'ai jamais réussi à aller jusqu'à trois." Une menace qu'il prend au sérieux d'après son relâchement sur sa gâchette. Son doigt se desserre peu à peu, il lève les mains en guise d'abdication et me tends son arme que j'attrape rapidement. Je la fourre à l'arrière de mon pantalon "Bouge ton cul." Il se dégage de là où il se trouvait, laisse à Jungney l'opportunité de se lever alors que je lui ordonne "Ramasse le sac." Je pense qu'elle le sait que je suis en colère, mon ton est plein de dureté, presque quasi accusateur de quelque chose. Je la laisse faire, lui jette un regard noir tandis que ma mâchoire sautille sous l'état de nerf dans lequel elle m'a mit. Evidemment au moment où elle cherche à récupérer nos affaires, la blondasse cherche à jouer au cow-boy. Elle tente de reprendre ce qui lui appartient, mais je la calme de suite en lui pointant l'autre arme sur elle "Putain toi viens pas m'énerver. Bouge de là blondie ou je te fais dégonfler tes obus." Je suis méchant je crois là non? Je n'en sais rien, je suis tellement énervé que je m'en prends au premier qui passe. Je n'ais pas envie de rire, c'est finis je suis juste agacé par tout ce remues ménage. Bordel je veux juste rentrer chez moi et finir sous une douche chaude. Est-ce que j'ai le droit? Elle ne cherche pas plus loin, elle lâche l'affaire et lève à son tour les mains. Quand Jungney se retrouve derrière nous et suffisamment en sécurité d'après moi, je m'arrange pour venir donner un gros coup de cran à l'arrière de la tête du mec. Il s'écroule presque aussi mollement qu'un pantin démembré. La blonde se met à crier, et c'est pire quand je braque ma gâchette sur lui avant de tirer de sang froid. Je lève les yeux vers elle, elle hurle de plus en plus fort et me supplie de la laisser en vie. "J'en ais rien à foutre de toi, dégage de là." Ce n'est pas mes affaires, je vais pas me salir les mains pour une pauvre voleuse du dimanche. Elle se lève d'un bond, ses jambes tremblent tout comme le reste de son corps. Je crois qu'elle voudrait me remercier mais elle se précipite avec ses affaires et se met à courir comme une folle pour nous fuir. Je la regarde s'éloigner, mon arme encore chaude et mes mains crispées dessus, je finis par relâcher le bras en baissant les yeux sur le type abattu. Je refourre son flingue à l'arrière de mon jean, puis désamorce la mienne avant de me mordiller l'intérieur de la joue. J'étais obligé de le faire, je le sais... mais aujourd'hui j'ai l'impression que ça ne me coute plus autant qu'avant. Et c'est ça qui me fait le plus peur... je ne veux pas montrer mon trouble à Jungney, alors je m'arrange pour me tourner vers elle le visage impassible et froid. Je lui jette un regard, juste un seul avant de passer devant elle et m'en aller pour retourner au fourgon. Je crois qu'elle se sent obligée de me suivre, je pourrais lui parler mais j'attends bien sagement qu'on soit dans la camionnette pour m'énerver comme il faut. C'est le calme avant la tempête... et je crois que quand je la laisse passer avant moi pour grimper à l'intérieur elle l'a compris. Je referme aussitôt la portière derrière nous, jette mes deux armes sur le bureau et me stoppe pour brusquement la regarder "T'es contente de toi?". Je ne sais pas de quoi j'ai l'air, je crois que mon ton est accusateur, mon allure menaçante alors que je serre les poings. Je bouillonne, ça se voit et je n'ais pas envie de lui cacher. Je veux qu'elle voit à quel point elle m'a mit sur les nerfs pour ses conneries "Putain Jungney! Tu te rends compte de ce que t'as fais? C'est pas possible d'être aussi cruche. Tu te la joues grandes dames mais tu fais toujours des erreurs de débutantes. C'est quoi ce merdier? Tu sais que tu viens de risquer ta vie et la mienne par la même occasion?" Je suis en rage, mon regard devient de plus en plus noir, j'ai déjà été en colère contre elle, mais je n'avais pas envie de rejouer ce genre de scène. "Qu'est-ce que t'aurais fais si j'avais pas été là? Tu pensais pouvoir faire le poids contre un type de son genre? Mais bon sang t'as quoi dans le crâne?" c'est vrai ça, t'as quoi là dedans parce-que moi je te comprends plus. Je ne sais plus ce que tu penses et ce que tu veux. Je la dévisage et la prend de haut avant de lancer "J'ai pas envie de devoir récupérer tes erreurs. J'ai autre chose à fiche que de m'encombrer d'une novice. Les ordres c'est les ordres, tu les appliques à la lettre est-ce que c'est clair?" J'ai l'air de quoi? D'un père qui engueule son môme on dirait. Ça me ferait rire dans une autre situation, mais pas là. Je la sermonne, comme je le pourrais faire avec l'un de mes hommes, sauf qu'avec eux je serais surement un peu moins docile. Je lui aurais déjà surement attrapé le col et foutu un poing pour qu'il comprenne qu'il m'avait désobéit. "La hiérarchie est simple, j'obtiens les consignes, et tu suis ce que je te dis. T'es rien, t'es en bas de l'échelle ne l'oublies pas !" Je n'attends pas vraiment de réponse de sa part. En fait je m'en fous de ce qu'elle a à dire. Je détourne les yeux, ne lui accorde plus aucun regard et vient juste lui arracher le sac des mains. Je le jette sur un fauteuil, l'ouvre et regarde à l'intérieur. Comme je m'en doutais les armes y sont, celles que je devais aussi récupérer et que je dois garder. Je sors les billets les fous à côté et ordonne à Jungney "Range ça dans l'autre sac." Je referme vite celui là et passe à l'avant pour venir allumer le contact. Je fais les choses rapidement, et de façon ordonnée. "On file d'ici avant que les autres débarquent." Parce-que ce type est pas seul, et ça il ne faut pas l'oublier. |
| | | | Lun 10 Fév - 22:52 | |
| « Woups je me suis faites attrapée. » plaisantais-je en anglais en écarquillant les yeux vers la blonde au sol. J’haussais les épaules comme si ça m’était égal, et je dois avouer que c’était le cas. Parce que je savais que je n’allais pas mourir aujourd’hui. Non seulement parce qu’Il Nam allait débarquer d’une seconde à l’autre et surtout parce que … parce que je le sentais ; c’était comme si je pouvais prédire ce genre de choses. Je n’avais aucune boule au ventre, pas de mauvais pressentiment. Rien qui pourrait me faire baliser. Est-ce que la présence du coréen pouvait tout expliquer ? Je pense que oui, en partie tout du moins. Pourtant j’étais la première à savoir qu’il était hors de question de lui faire confiance. Il m’a laissé avec Ru. Et je ne vois aucune excuse valable face à cet abandon. Je veux dire, il était le premier à savoir ce dont était capable le chinois, mais apparemment ça ne lui a causé aucun soucis de conscience quand il est monté dans cette avion et qu’il est partit. Je souriais, ce qui devait sûrement agacer l’américain. « T’as vraiment une tête de con. J’arrive à comprendre pourquoi t’as besoin d’une pute pour t’envoyer en l’air. De près t’es vraiment hideux. » Je me foutais ouvertement de lui, mais en coréen, parce que c’était plus jubilant de voir son visage se crisper. Il ne comprenait pas et ça le contrariait pauvre chou … l’acier d’un canon m’a fit frissonner, pas de peur, mais de froid. Je détestais toujours ces machins. Ça pesait une tonne et c’était toujours glacé. Rien de bien agréable, en soit. L’homme appuya sur la détente ce qui eu au moins le mérite de me faire fermer ma bouche. Je pinçais mes lèvres sans pouvoir retenir un sourire. J’aimais jouer avec le feu et là, ça devenait bouillant. Mais avant même que je ne puisse esquisser un geste pour me défendre Il Nam débarqua avec son arme. Il la braqua sur l’américain qui finit par retirer son canon de dessus ma tête. Je me relevais en époussetant mon jean et en râlant pour moi-même. Merde j’ai fait un accroc à mon pantalon. Je suis déçue, je l’aimais beaucoup ce jean ! Quoique ça pouvait toujours donner un style plutôt sympa. J’examinais mon trou quand Il Nam m’interpella en me demandant de récupérer le sac. Oh ca va … y a pas le feu. Je m’empare du sac en souriant à la jeune femme, un sourire mauvais et emplie d’ironie. Mais cette pétasse a cru pouvoir jouer au héroïne et tenta de récupérer mon bien. C’est quelle veut mourir la petite ? J’aurais bien braqué mon arme sur elle mais on me l’avait confisqué comme la mauvaise petite fille que j’étais. Heureusement Il Nam se chargea de la calmer et je pu récupérer le sac comme de droit me revenait. Je me postais derrière Il Nam, pour qu’il protège, ou pour ne plus être hors de portée de ces deux tarés qui voulait récupérer notre argent, je n’en sais trop rien. Je regardais par-dessus son épaule alors qu’il donne un violent coup de cross sur la tête du gars … Je pensais qu’il se serait contenté de ça, mais je savais pertinemment que ça ne serait jamais suffisant. Je détourne le regard quand je le vois tirer sur l’homme … Il ne l’a pas loupé. C’est le genre de balle qui va droit au but. Ca me retourne l’estomac, ça me fait toujours ça, mais j’arrive bien vite à m’en détacher. De toute façon c’était lui ou nous. Et me dire que c’est Il Nam qui avait le doigt sur la gâchette allège un peu ma culpabilité. Mais au final ce ne sont que des crises de conscience qui finissent par s’amoindrir avec le temps. Ça ne disparait jamais totalement, mais on apprend à vivre avec et à les oublier. Parfois ça me réveille la nuit, parfois ça me coupe l’appétit, parfois c’est trop dur à supporter … mais ça passe, ça finit toujours par passer jusqu’à la prochaine fois. Il Nam laisse la fille s’en aller et je ne peux m’empêcher de penser que c’est une mauvaise idée. Il ne devrait pas la laisser s’en aller comme ça. Elle savait ce qu’elle faisait, elle est peut-être même de mèche avec un clan rival qu’est-ce qu’on en sait ? Mais c’est lui qui a mon arme, et il est déjà assez en colère comme ça pour que je fasse une remarque. Et puis je ne me voyais pas abattre cette fille en pleine rue et attirer tous les regards. On fait peut-être partie de la mafia mais on n’est pas au dessus des lois. Si on est toujours en vie et loin des barreaux c’est juste qu’on fait preuve d’un peu plus d’intelligence que la moyenne. Je le laisse me passer devant, j’ai bien sentit son regard, mais depuis qu’il a débarqué dans cette ruelle je fuis son regard. Non pas que je regrette mon geste, mais je l’ai mis en colère et je déteste ça … De toute façon je reste persuadée qu’on devait agir. Merde elle se barrait avec le fric ! Je n’allais pas rentrer les mains bredouilles. Alors je préfère affronter la colère de Il Nam que celle de Ru … Il est devenu de plus en plus exigeant avec le temps alors si le clan de San Francisco pouvait se la couler douce avec leur boss, le mien, celui auquel je dépendais était un vrai malade mentale ! Je savais que si je foirais cette mission j’allais subir ses foudres … Et Ru arrivait encore à être très inventif pour les punitions avec le temps … Il me l’a clairement fait comprendre, le travail que je fournis c’est l’image que je donne de lui. Il n’admettra aucune fausse note. Surtout pas venant de moi. Et puis je dois avouer qu’en dehors de ça j’étais comme devenue accroc à l’adrénaline. Au moins pendant un cours instant je dominais les choses, je pouvais contrôler. C’était toujours fugace et trop rapide à mon goût … mais ca valait le coup. Enfin je crois. Je suivis Il Nam à bonne distance, il marchait vite, le dos droit, les bras tendu et le pas brusque. Oh oui, il était furieux … et je crois que j’allais avoir droit à la leçon de moral ; c’est marrant mais venant de lui je ne supportais aucune remarque. Avant, bien que maladroit, il avait toujours une bonne façon pour amener les choses ; et puis j’étais si aveuglé par mon amour que j’acceptais tout. Aujourd’hui je savais pertinemment que j’allais devoir prendre sur moi pour pas l’envoyer chié. Peut-être que je devrais, après tout, citez moi une bonne raison de pas le faire ? J’avais plus rien à lui devoir, pas depuis qu’il était partit. Je serrais les dents et quand il me laissa passer pour entrer dans le fourgon je mordis ma lèvre inférieure. Et j’avais raison. Il enchaina son sermon comme si il l’avait appris par cœur. Je restais droite, les bras croisés, à le fixer d’un regard dur et froid. Qu’est-ce qui te prends Il Nam ? T’as eut peur pour moi ? Pour toi ? Tu es frustré de ne pas avoir pu me sauter ? Tu as les nerfs pour quoi exactement ? Parce que tu ne peux pas me renvoyer en Corée ? Ou parce que je suis devenue une vraie membre de clan ? Ca te fait chier pas vrai ! Quoi ? Tu voulais te garder ça pour toi tout seul ? C’est ton territoire c’est ça et tu ne veux pas que j’empiète dessus ? Mais t’es trop mignon. Je serre les dents pour ne pas répliquer ; mais c’est dur, surtout quand ça vient de lui. J’ai envie de lui faire bouffer sa casquette de chef et lui rappeler qu’il n’est rien de moins qu’au pauvre lâche sans cœur ! Il pensait quoi ? Que j’allais être impressionnée par ces échelons qu’il gravit ?! Mais ça me fait pitié Il Nam tu ne sais donc pas ?! Ma langue tique contre mon palet quand il arrache mon sac de mes mains. J’ai envie d’exploser mais je me retiens. Parce que ce n’est pas le bon moment. Parce que je dirais trop choses que je ne voudrais pas. Mais merde je suis en colère ! Et je n’arrive pas à me défaire de ce sentiment. J’ai juste envie qu’il se taise ! Ca ne rime à rien ce qu’il dit ! Je ne suis ni une novice, ni à ses ordres ! Je suis peut-être dans son quartier mais je suis d’être une américaine et le clan de SF est loin de m’accueillir les bras ouverts ! Il devrait connaitre ses hommes, il devrait savoir qu’ils sont toujours là à me tester ! J’ai rien à lui prouver et je n’ai surtout pas à me justifier sur mes actes. On a l’argent, les flingues, le mec est mort tout est parfait ; enfin sauf cette prostituée qui cours tout raconter à ses boss. Ça promet des emmerdes en vue. Putain la ferme abrutie ! Tu ne sais rien du tout ! Ni qui je suis, ni où je me situe ! Ni même ce que j’ai du faire pour en arriver là, je n’ai pas besoin que tu me sauves ! Ca te ferait mal de le reconnaitre pas vrai ? Que je peux me débrouiller seule ! Que j’ai pas besoin de toi … Je range ces foutues billets dans son putain de sac en rageant. Chacun de mes gestes et brusque. Je suis plus en colère parce qu’il a dit que par le fait d’avoir faillit crever aujourd’hui. Il n’avait pas le droit de me dire ça ! MERDE ! Mais quel con ! C’est ca casse toi ! Va conduire ton putain de fourgon. Et surtout oublie moi ! Je déconnecte toutes les caméras en voyant pendant un instant à l’écran la silhouette des hommes qui accouraient dans la rue. J’éteins l’ordinateur en me rendant que ces photos … n’ont plus le même effet sur moi. Là, maintenant, tout de suite, IL Nam ne me manque plus. Au contraire. J’ai juste envie de rentrer chez moi et d’oublier cette journée. Je n’arrive pas à me raisonner. Je fais tomber le sac à côté de son jumeau. Je shoot dedans pour me faire un passage jusqu’à l’avant et enjambe la banquette pour me laisser tomber dans mon siège. Je n’ai pas regardé vers Il Nam, je ne cherche même pas à savoir s’il est toujours énervé, moi je le suis, alors c’est suffisant pour deux. Je ramène mes jambes contre moi en bouclant ma ceinture et appuie ma tête contre la vitre. J’ai mal au ventre. Cette boule qui ne me quitte jamais devient plus pesante. J’inspire pour tenter de la chasser mais rien n’y fait. Je crois que j’ai besoin de lui dire, de vider mon sac mais je ne sais même pas par où commencer. Je serre mon poing et le plaque contre mon front en crispant mon visage dans une grimace de douleur. Je n’ai mal nulle part, sauf au cœur. J’ai envie de crier mais j’en suis incapable. J’ai les mains qui tremblent et je n’arrive pas à m’arrêter. Je déglutis difficilement et finit par dire à Il Nam d’une voix grave, dû à l’émotion qui nouait ma gorge « T’aurais pas du la laisser partir. » C’est un reproche je crois. « T’as peut-être des ordres mais faut savoir s’ajuster à la situation. » je tourne mon visage vers lui, j’ai du mal à me défaire de ce masque de colère et de douleur mêlée. « Libre à toi de n’être qu’un pantin Il Nam, mais ce n’est pas comme ça que j’ai construit ma vie. » Je détourne mon regard parce que finalement, lui parler en le regardant, c’est beaucoup trop dur. Je ne vois que son profil mais la peur qu’il tourne son regard vers moi m’effraie. « Je ne suis pas sous tes ordres Il Nam, tu l’as oublié ? » ma voix n’a rien de dure, elle est même empreinte d’une certaine tristesse parce que crois moi, je préférais ça à la situation actuelle. « Ru n’admet aucune erreur. Et tu sais mieux que n’importe qui le sort qu’il réserve à ceux qui foirent leur mission … » Là mon ton se fait plus accusateur, je lui en veux de pas savoir réfléchir, de pas voir plus loin que le bout de son nez. J’ai envie qu’il se sente con, qu’il réalise que je devais agir comme ça et pas autrement, que je préfère risquer ma vie sur une mission que de rentrer les mains vides … Merde a-t-il vraiment tout oublié de la Corée ?! Il a déjà oublié cette soirée où j’étais rentrée avec deux côtes cassées parce que j’avais raté de peu le gars que cherchait Ru. Dans un accès de colère il avait abattu son poing si fort que deux de mes côtes on lâché … Jamais je n’ai vu Il Nam aussi furieux et hors de lui … après ça, je l’avoue, il m’a aidé sur chacune de mes missions, parfois officieusement, parfois officiellement … Mais après quoi, je n’ai jamais plus rien raté … Après son départ c’était autre chose … Je pince mes lèvres et je sens ma narine qui palpite. « Je n’ai pas besoin que tu me protèges Il Nam … J’arrive très bien à me débrouiller toute seule depuis que t… depuis que … » tu es partie. C’est si dur et cruelle à dire que je ne m’en sens pas capable. Lui, lui il doit s’en foutre de savoir ça, mais moi, moi je ne supporte pas de repenser à cette période … C’est … Merde c’est deux ans en enfer que j’ai vécut sans lui ! « Depuis que je suis toute seule. » Sans ma sœur, sans mon frère, sans l’homme que j’aime … « Et je n’ai pas besoin de ta pitié ou de ton arrogance Il Nam, jouer au petit chef avec moi ça te va pas du tout … La prochaine fois que je n’en fais qu’à ma tête laisse moi me débrouiller. » et je suis sincère. Je déteste le voir aussi dur avec moi. Oh je me doute que si j’avais été un de ses hommes j’aurais sûrement déjà le nez pété mais là ce n’était pas le cas. Alors j’en profitais pour clarifier certains points avec lui. S’il n’était pas d’accord avec mes décisions, il n’avait qu’à plus s’y impliquer. Je ne lui demandais rien, et surtout pas de me sauver. Je menais ma vie toute seule depuis près de 5 ans, alors qu’il ne vienne pas tout remettre en cause pour ces putains d’idées et son statut de chef à la con. Pour ne pas lui laisser le temps de répliquer quelque chose qui me déplairait forcément j’ajoute pour finir « Je n’ai pas peur de mourir Il Nam. On va tous mourir un jour ou l’autre de toute façon … » J’aurais aimé que ma voix soit moins triste. Alors j’ajoute en haussant les épaules « Je ne manquerais à personne de toute façon, et mes talents en informatique sont facilement remplaçable. » Ouais, je ne manquerais à personne. C’est con. Ça me fait mal au cœur. Dans ce clan qui se proclame être une grande famille je sais que je ne suis qu’un pion qu’on peut facilement remplacer si je meurs. Le seul petit plus que j’ai c’est une paire de seins et un jolie sourire ; enfin, c’est bien pour le décor, parce que pour ce qui est du reste, ils auraient tous préféré avoir à faire à un homme. Et tu sais … c’était ça qui rendait ma vie beaucoup plus belle et avec plus de sens … quand tu étais avec moi je savais que si je mourrais je te manquerais à toi … Je savais que sans moi tu te serais sentit dévasté, trahi, détruit. T’aurais souffert pour moi, t’aurais pleuré pour moi. Et même si ce n’est pas ce que je souhaitais pour toi, j’étais fière, j’aimais savoir que tu aurais perdue le sens de ta vie si je n’étais plus là … Aujourd’hui, j’ai perdu se privilège. Tu ressentiras peut-être un petit pincement au cœur en te disant que c’est con, que la fille que tu sautais avant est morte. Morte. Et tout deviendrais une banalité. Ta vie continuerait et tu finiras par oublier comment je m’appelle. J’appuie ma joue sur mon genou en regardant par la fenêtre. « J’ai pas besoin que tu t’inquiètes pour moi … parce que c’est pire que tout. » Parce que ça me donne l’impression que tu tiens encore à moi … et je n’ai pas envie de réaliser que tu as tout de même tiré un trait sur moi … Je ferme les yeux et laisse deux larmes rouler sur mes joues. C’est éprouvant de jouer les durs. Je m’en fou de mourir c’est vrai … mais j’aurais ce goût d’inachevé qui me retourne le cœur. Je ne peux pas faire ça à Jun, je peux ne pas faire ça à Jun Ah. Je ne peux pas les abandonner comme ça sans les venger. Alors il faut que je reste forte … Mais c’est comme si avec Il Nam dans ma vie toutes mes lignes de conduites volaient en éclat et tous les plans que je m’étais tracé finissait par tomber à l’eau parce que je décidais de le suivre … Cette fois-ci il fallait que les choses soient différentes … Soudain me téléphone se mit à sonner, j’essuyais prestement mes joues et me releva en retirant ma ceinture. J’attrapais mon téléphone sur la table et décrocha en voyant le nom de Ru. Je m’éclaircie la gorge et lui dit « Hum ? … Ouais c’est bon. Ok. » Je ne m’étendais jamais au téléphone avec lui. Ma voix était froide, vide d’émotion, comme un robot. Je savais ce que j’avais à dire. Je savais qu’il allait me féliciter et je sais que je répondrais merci sans plus de joie. Ce qu’il peut penser de moi je m’en contre fou tant qu’il ne m’approche pas avec ses poings, c’est tout ce que je demande. Je retourne m’asseoir sur la banquette en omettant de mettre ma ceinture. J’ouvris la fenêtre en grand et passa mon bras à travers. Je sentais le vent s’engouffrer sous mes doigts. C’était agréable, bien que piquant. Je finis par poser mon visage sur mon bras pour sentir l’air frais me fouetter le visage. J’inspirais longuement en fermant les yeux. C’est ta ville Jun. C’est là que tu as vécut tout ce temps. Ça me fait bizarre de marcher sur tes pas. Je me demande qui était tes amis ici, et si je serais capable de retrouver ce Joker. Certaines rumeur disent qu’il a quitté le clan, d’autres qu’il n’a pas survécut aux blessures qu’on lui a infligé et d’autres, encore, raconte qu’il a juste pris sa retraite à l’étranger. Je ne sais pas démêler le vrai du faux, mais si il était ton meilleur ami alors j’espère de tout mon cœur qu’il va bien, quelque part sur cette terre, parce que je sais tout le mal que ça te ferait, même là haut, de voir qu’il est mort. Tu sais, depuis que j’ai appris ta mort, je me suis toujours imaginé que tu étais là haut. Au paradis, parce que tu étais si … parfait à mes yeux que je ne peux pas t’imaginer une seconde en enfer. Pourtant tu faisais partie de la Wah Ching et je suis persuadée que tu as du faire des choses … horribles. Tout comme j’ai du en faire. Est-ce que du coup j’ai signé pour un abandonnement illimité sur un buché ? Est-ce qu’on pourrait me trouver une excuse valable pour qu’on puisse être réunis, au moins dans la mort ? De toute façon entre nous, je sais que je vais juste pourrir sous la terre et disparaitre quand je ne sais quoi aura finit de me bouffer. Je suis perdue dans mes pensées, et mes images de Jun. C’est toujours lui qui me rassure quand je me sens au plus bas de mon état. Peut-être parce que j’avais ce lien puissant avec mon jumeau ? La voiture s’arrête et je regarde autour de moi. Je ne reconnais pas l’endroit. Je zieute en direction d’Il Nam. Il attrape le sac d’armes et sort du fourgon. La bâtisse devant nous ne paye pas de mine et je me demande si c’est un autre QG ou endroit où le clan peut se réunir. Mais je saisie bien vite qu’il s’agit plutôt de chez lui … Je sors à mon tour piqué par ma curiosité et même s’il ne m’invite pas à entrer, je m’impose à lui comme une évidence. Je glisse mes mains dans les poches arrière de mon jean et me colle derrière lui quand il ouvre la grande porte en fer. J’ai pas envie de poireauter dans la voiture pendant qu’il fait je ne sais quoi. Je regarde tout autour de moi en trouvant l’endroit agréable. C’est typiquement ce que j’aimais comme lieux … Combien de filles a-t-il déjà invité ici ? Cette pensée me broie le cœur mais je tente de ne pas imaginer des femmes sortir et entrer de chez lui … Quand je vois les tâches d’eau et des saletés un peu partout ça me rassure quelque part. Je veux dire, ça c’est le Il Nam que je connais. Celui qui se contente d’un endroit propre et bien rangé. Il n’avait pas besoin d’un château pour vivre. Il lui suffisait juste d’une petite maison sur le toit … et c’était une partie de lui que j’adorais. Sa simplicité. Je le suivais en silence en regardant le sol. Arrivée devant la porte de sa maison je mis quelques secondes avant de réaliser où je me trouvais vraiment. Quand mes pieds foulèrent le sol de son appartement mon cœur rata un battement et une immense déception me vrilla les tripes. C’est quoi cet endroit ? C’est immense … Oui c’est grand, trop grand … tout me semble démesuré, m(as-tu ici … Ca n’a rien avoir avec les goûts du Il Nam que je connais … je regarde autour de moi sans réussir à masquer ma surprise. Le plafond me semble si haut au dessus de ma tête. Ses meubles ont l’air de coûté cher et son canapé est si blanc et si bien ciré que j’ose à peine m’imaginer m’asseoir dessus de peur de l’abîmer … Je me sens mal à l’aise ici … Ca n’a rien avoir avec ce que je pouvais lui offrir ; alors c’est pour ça qu’il est partit ?! Pour mener une vie dans le luxe et sauter des filles à tout va, parce que oui j’imagine très bien que les choses vont de paires ! J’étouffe ici, j’ai envie de vomir et si j’avais réussis à oublier ma colère elle revient au galop et me frappe de plein fouet. « La salle de bain … elle est où ?! » Il Nam m’indique l’étage et je m’y précipite en grimpant les marches deux par deux. Je déteste cet endroit ; tout me parait trop faux, comme une maison sur les catalogues qu’on s’amusait à regarder ! Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal, le fait qu’il s’est mit à aimer le luxe ou qu’il vive dans cet appartement qu’on s‘était longuement imaginé tous les deux ; On ne rêvait pas d’un avenir tout tracé, mais parfois ils nous arrivaient de décrire une maison qui nous faisait rêver ; des jacuzzis, un immense lit bien qu’on dormirait l’un contre l’autre de toute évidence … Je trouve la salle de bain et m’y enferme. Tout est trop bien rangé et je déteste ça … j’attrape sa bouteille de parfum. Celle que je lui ai offert, vraiment, avec mes sous à moi … Elle est à moitié vide. Alors j’en conclus que c’est toujours la mienne, qu’il ne doit pas s’en mettre souvent … Il y a encore un reste de trace de rouge à lèvre sur le verre de la bouteille. Je m’étais amusé à y déposer tout un tas de baiser rouge vif. Pourquoi gardait-il ça ?! Pourquoi mon cadeau ?! Il aurait pu se racheter un milliard de parfum comme celui la et j’aurais préféré ! J’asperge mon visage d’eau pour reprendre contenance et m’appuie sur le rebord du lavabo en céramique. Merde … je peux pas craquer maintenant. Je regarde mon reflet dans le miroir et murmure à moi-même « Putain mais qu’est-ce que tu fous Jungney … ? » Ce n’est pas toi ça … Tu ne peux pas faire ça. Tu avais juré de tirer un trait sur lui … Tu ne peux pas aimer et détester le fait qu’il est gardé ton parfum. Non tu n’as pas le droit de le sentir en fermant les yeux et te rappeler tous tes souvenirs … Tu dois juste sortir d’ici, et le plus vite possible. Assise sur le rebord de la baignoire je regardais autour de moi. Non, ça, tout ça, des serviettes hors de prix et une baignoire aussi immense, non ce n’était pas l’homme que j’aimais … et je déteste voir ce qu’il est devenu. Je me relève et il a fallut que mon regarde tombe sur ce t-shirt négligemment posé sur le rebord du meuble. Je l’aurais reconnu entre mille. C’était son t-shirt blanc qu’il m’était quand il voulait faire habillé. Maintenant je savais pertinemment qu’il devait avoir un dressing remplie de costard et de costumes fait sur mesure. Ça perdait tout son charme … me saisissant du parfum et du t-shirt je dévalais les escaliers pour chercher Il Nam ! Il doit m’expliquer ! Ou non, juste m’écouter. « Pourquoi t’as gardé ça ?! Qu’est-ce que tu fou avec ça hein ?! » je lui jetais son t-shirt au visage et la bouteille suivis le même chemin. Elle se brisa sur le comptoir en marbre rependant son parfum qui me colla la nausée … « T’avais pas le droit de le garder Il Nam ! » m’écriais-je en serrant les poings si fort que mes ongles m’égratignèrent les paumes. Je fixais les morceaux de verres sur le sol avec ce sentiment de regret et de nostalgie qui me rendait folle. Cette bouteille de parfum c’était tous les souvenirs que j’y accrochais … et je détestais ce que nous étions devenus. Je pris mon visage entre mes mains avant de rapidement rejeter mes cheveux en arrière. Je reniflais et lui lança juste « Va ramener le fric tout seul. Je rentre » Et je me fou qu’il ne soit pas content ou qu’il râle … J’ai fait ma part du marché, le reste, ça me concerne plus ; et je me fou de savoir pour ces russes à la con ou que sais-je encore ! Et fait ce que tu veux Il Nam mais oublie moi ! |
| | | | Mar 11 Fév - 20:51 | |
| Elle n'a pas le droit de me dire ça, ce reproche... pourquoi elle fait ça? Est-ce qu'elle pense avoir bien agit? Est-ce qu'elle est assez bête pour croire que c'était la bonne décision qu'elle a prise? Putain, ça me dépasse! Je crois que plus elle parle et plus j'ai les nerfs contre elle. Je suis vraiment en colère, je n'arrive pas à comprendre ce qui lui a traversé l'esprit. Avant... avant elle n'était pas comme ça. Elle réfléchissait un peu, elle ne se jetait pas la fausse aux lions en attendant de voir ce qui se passerait. Est-ce qu'elle y a pensé justement à ce qui pourrait lui arriver? Et si je n'avais pas été là? Bordel Jungney qu'est-ce qui serait arrivé?! Je sens cette rage qui monte en moi, ça devient plus fort à chaque parole qu'elle prononce. Je serre le volant, si fort que les extrémités de mes doigts en deviennent blanchâtres. Je déteste l'entendre parler de cette façon. Elle a l'air fière, juste certaine que tout ce qu'elle entreprend est normal. Et vous savez le truc c'est que quand quelqu'un devient buté on ne peut plus rien faire pour elle. Elle pense avoir raison, elle pense que tout ce qu'elle dit ou fait est justifié. Mais je n'arrive pas à y croire ! Je ne peux pas me dire qu'elle est devenue comme ça. Depuis quand hein? Depuis quand elle se fiche autant de l'avenir? Quand je l'ais trouvé elle était aussi anéanti que moi, elle n'avait plus de but, elle n'avait plus goût à rien. Tous les deux ont a réapprit à aimer la vie, à la voir moins dure qu'elle n'état. Ensembles on était des rocs, des piliers solides pour un avenir maladroit certes, mais il y avait des lendemains qui se profilaient devant nous. Je n'en avais plus vu depuis deux ans avant qu'elle ne débarque dans ma vie et lui donne un sens. Je pensais que les choses étaient pareilles pour elle, mais maintenant je doute. Je ne suis plus sur de rien ! Je me sens si humilié quand elle me dit que je ne suis qu'un pantin. Elle a raison, bien sur que oui c'est ce que je suis, mais elle sait mieux que personne à quel point j'ai toujours détesté ces fils qui dictaient ma vie. Pourquoi elle fait ça? Elle veut me blesser c'est ça? Mais merde, je viens de lui sauver la mise et on dirait qu'elle s'en fout. Comme si elle ne voyait son propre nombril elle en oublie ce que j'ai fais et surtout elle ne remarque rien. Elle ne voit même pas à quel point j'ai eut peur pour elle! Parce-que au dessus de tout c'est surtout ça qui me fait le plus mal. Cette peur qui me vrille le ventre et me terrifie. Je ne l'avais plus ressenti depuis mon départ pour San Francisco. Je n'avais plus eut cette douleur terrible qui me scie. Mais elle s'en fout, elle en oublie qui je suis et qu'elle a toujours compté. Bordel Jungney ouvre les yeux, je n'ais pas envie que tu m'engueules ou que tu me reproches d'avoir voulus te sortir de là. Parce-que tu vois, moi j'ai bien agit, moi j'ai jsutement fait ce qu'il fallait. On a l'air de quoi tous les deux hein? A se jauger, prendre le pas l'un sur l'autre pour avoir raison. Je n'ais pas envie de ça Jungney, ce que je veux moi c'est que tu me forces à arrêter cette voiture parce-que tu as eut aussi peur que moi. J'aimerais que tu prennes mon bras et me dise à quel point tu voudrais te blottir dans mes bras. Parce-que tu vois, si tu le faisais je t'y accueillerais. Je te laisserais y trouver cette place qui t'appartient et t'appartiendra toujours. Je t'aime, ce n'est pas si compliqué que ça à comprendre. C'est pour ça que je te dis toutes ces choses là, pas pour jouer au petit chef, pas pour te rabaisser mais parce-que je ne suis qu'un type amoureux qui a peur de perdre celle qu'il l'aime. Pourquoi tu compliques les choses? Pourquoi tu me fais croire que tout ce que je viens de faire n'a plus aucun sens? Avant ça en avait. Avant ça devenait quelque chose. Je me battais pour toi, je n'hésitais plus pour toi. Parce-que avant le reste c'était nous deux qui passait avant tout. J'étais prêt à tout, même à tuer si ça pouvait nous permettre de nous retrouver le soir ensembles. C'est pas si dur à comprendre, c'est juste censé. C'est juste ce qui me poussait à me lever et affronter ces journées de merde qui m'attendait. Mais tu balayes tout, tu fais trembler mes murs et les abats à grands coups de mots. Tu n'es peut-être pas sous mes ordres, mais ça ne change rien. Au contraire c'est pire! Parce-que si tu l'avais été je ne t'aurais jamais laissé mouillé ta peau comme tu l'as fais. J'aurais pris soin de toi! Tu ne vois pas à quel point c'est difficile pour moi de rester les bras croisés et juste attendre de voir ce qui se passe? Je ne peux pas rester comme ça, je peux ne pas me contenter de ça. Pas quand il s'agit de toi! Bordel, j'ai si mal au cœur que j'ai l'impression de voir ma vue se troubler. Je n'ais pas besoin qu'elle me parle de Ru, qu'elle me dise à quel point ses attitudes sont folles et déraisonnée. Elle croit quoi? Je l'ais connus bien avant elle, bien avant qu'elle ne mette un pied dans ce merdier. Alors oui je sais Jungney! Mais si tu penses une seule seconde que je te laisserais prendre une balle pour lui, tu te goures. Jamais ! Je ne laisserais jamais une telle chose se produire. Je ne sais pas ce qui me retient de lui dire, de lui crier que je l'aime que tout ça je m'en fous. J'ai l'envie subite de faire vriller la voiture sur le bas côté. De la surprendre, de lui hurler que je m'en fous de ce qu'elle peut dire parce-que moi je crève d'angoisse à l'idée de la perdre. Elle peut ne pas avoir peur mais bordel... Bordel elle est où la femme qui craignait ce qui arriverait? Qui trouvait la vie plus facile à mes côtés. Celle qui regardait dans la même direction que moi? Je ne sais pas si c'est ça qui me fait le plus mal ou ce qu'elle dit. Les deux peut-être... Parce qu'avant on avait peur, tous les deux ont a apprit à prendre soin l'un de l'autre, à se poser des questions, à rêver d'un futur. On se battait pour nous merde! On luttait pour qu'on puisse se retrouver. Oui Jungney j'ai apprit à avoir peur de mourir parce-que je voulais être avec toi. Parce-que je ne voulais pas disparaitre maintenant que tu étais là. Ça valait le coup de se lever, de faire des choses, d'y croire pour toi. Comment tu peux me dire ça? Parce-que deux ans se sont écoulés? Et tu crois que c'est assez pour effacer ce que je ressens pour toi? Mais je n'aurais même pas assez d'une vie pour t'oublier. Je ne veux pas, jamais, même si je renais, je veux être à toi. A toi pour toujours ! C'est comme ça, je le veux et personne ne pourra jamais rien y changer. Traiter moi d'idiot j'en ais rien à foutre! J'y crois moi à ces conneries, à ce qu'on appelle le destin, et je sais que le mien est lié et le sera toujours au sien. Je suis fais pour elle, tout comme elle est faite pour moi. Peut-être pas là, peut-être pas demain, mais je m'en fous, parce-que c'est elle que je veux. Qu'est-ce qui m'empêche de lui dire? Pourquoi je ne le fais pas? C'est pas si dur, elle est là à mes côtés. Je n'ais plus aucune excuse, plus rien pour me cacher. A part ce rôle idiot que je dois tenir, à part cette peur qui me fait mal. Je ne peux pas parce-que c'est elle qui guide mes pas, c'est elle qui me fait croire que je ferais le mauvais choix si je le faisais. A quoi bon lui faire courir des risques? Parce-que je suis égoïste c'est ça? Parce-que je n'arrive plus à supporter ce trou béant qu'elle a laissé dans ma poitrine? Non je ne peux pas. Je l'aime justement trop pour lui vouloir ça. C'est parce-que je tiens à elle que je ne peux pas céder. Je suis peut-être fou, mais ça me parait plus facile comme ça... Je ne l'écoute plus, sa voix me parait devenir lointaine tout un coup. Surement parce-que je me fiche un peu de ce qu'elle peut dire. Elle peut me sermonner ça ne changera jamais ce que je ressens. J'ai le droit de m'inquiéter pour toi si je veux merde! Qu'est-ce que ça peut te foutre hein? Tu ne peux pas me demander ça. C'est la seule chose qui me reste et me lie à toi aujourd'hui. Cette inquiétude que je peux ressentir. C'est ce que je veux ! Je n'ais pas envie de me dire que c'est une putain de hiérarchie qui nous oblige à avoir un lien. C'est trop cruel, trop réducteur face à ce qu'on a été. Je me sens en colère, je suis à bout alors que c'est notre première mission ensemble à San Francisco. Je crois que je le sais... que je ferais tout pour ne plus me retrouver avec elle, pourtant j'ai cette boule au ventre qui me fait mal. J'ai beau le vouloir je sais que j'en serais incapable. Parce qu'il faut que je veille sur elle, parce-que maintenant que je sais qu'elle reste je ne peux plus faire semblant. C'est à nouveau ces sentiments qui m'assaillent. Ils me frappent de plein fouet, me rappelle qui j'étais et ce que je suis. Parce-que j'ai beau vouloir jouer les durs, en réalité j'ai un cœur.... et le mien ne bat que pour elle. Je n'ais plus envie de rien, je suis juste lassé... le coeur lourd de remords et d'angoisses. Elle s'en fou, à quoi bon vouloir lui expliquer? J'ai le sentiment d'être coincé, je suis fasse à un mur sur lequel l'écho de ma voix s'entrechoc pour me revenir à la figure. Ça ne sert à rien ! Je garde un soupir pour moi, pose mon coude sur le bord de la vitre et attrape mon front de mes doigts. Je conduis d'une main, c'est tout ce dont j'ai besoin pour avancer. Je le fais depuis deux ans, de me servir que de cette moitié qui me reste depuis que je suis parti... Je ne prends pas la route qui mène au QG de Chinatown, c'est vers chez moi que je vais. Je dois y passer pour déposer les armes. Je sais que je pourrais le faire après, mais je n'ais pas envie de prendre le risque de paumé ces trucs. Ce n'est rien que quelques armes russes qui plairont à un gros poisson. Je les revends, j'en retire une bonne somme avec laquelle je pourrais m'acheter quelques bonnes doses de ma poudre préférée. Ça ne sert plus qu'à ça de toute façon. Faire des économies pour avoir un avenir je n'y crois plus. Je n'ais plus de plan, je vis au jour le jour comme je l'ais toujours fais depuis la disparition de Jun. J'inspire profondément, tourne le volant pour emprunter la rue qui mène à l'ancienne usine rénovée en lofts. Le mien est le dernier, celui qui donne sur l'arrière avec une meilleure vue. Pour être honnête cet endroit je le connais depuis longtemps. Je l'ais vu encore quand l'usine a fermée et laisser ses employés sur le carreau. Avec Jun on avait l'habitude de trainer dans le quartier. Quand la plupart des membres du clan se regroupe dans les mêmes rues, les mêmes endroits moi j'ai le mien. Mon ancien appartement se trouve en bas de la grande pente, deux rues juste derrière la principale où passe le tramway. C'est peut-être aussi pour ça que j'ai choisis cet endroit. Parce qu'il me rappelle lui et nos moments. Ici c'est vraiment chez moi, c'est le seul endroit où je me sens comme ça. Pourtant je n'aimais pas mon appartement au départ, il était trop grand. Puis au fil des jours je m'y suis fais, j'ai même commencé à l'apprécier. J'ai encore l'étage qui n'est pas totalement meublé, à part ma chambre évidemment. Je ne pensais pas devoir montrer ça un jour à Jungney... je ne sais pas si ça me fait sourire ou me fait mal. Je finis par m'arrêter devant, gare la fourgon d'un coup en montant un peu sur le rebord du trottoir et coupe déjà le contact pour aller récupérer le sac. Je m'étais dis bêtement qu'elle resterait à l'intérieur, mais au lieu de ça je la vois se lever à son tour et me suivre. J'hésite un peu, la regarde au coin... est-ce que je devrais lui dire qu'elle m'attende ici? Je n'en sais rien... je... shit! De toute façon, c'est déjà trop tard. Ce soir tout a déraillé, alors autant continuer pas vrai? Je referme la porte bruyamment et m'engouffre dans la grande allée. Je crois que dans une situation différente j'aurais prit le temps de marcher derrière elle, on aurait contemplé la devanture et je lui aurais raconté les conneries qu'on avait fait avec Jun ici. On aurait rit un moment, puis je l'aurais invité à entrer tout en cachant ses yeux. J'aurais voulus qu'elle soit heureuse pour moi, et pourquoi pas... pour nous? Ouais je crois que je mentirais si je ne disais pas avoir déjà espérer la voir entre ces murs. Parfois il m'arrivait même de l'imaginer m'attendre sur le canapé avec son magazine féminin à la main. Elle se levait d'un bond en me voyant et s'écriait "Je suis la petite amie idéale.", le tout orné de son sourire qui me faisait craqué. Aujourd'hui, il n'y a rien de plaisant, je ne sais même pas ce qu'elle va penser de ce loft. Je m'en fiche... enfin c'est ce que je tente de me dire tout en grimpant les marches qui mènent à mon étage. Je ne suis pas le seul locataire. On est sept en tout. Je n'ais pas le plus grand des lofts aménagés, il y en a un au bout du couloir encore plus spacieux que le mien. Je sors mes clés, ouvre la porte à la volé et ne me préoccupe pas de Jungney. J'ai envie de lui demander ce qu'elle cherche, à quoi ça lui sert de me suivre comme... comme ça? J'appuie sur l'interrupteur, ici pas la peine de défaire ses chaussures on n'est pas en Corée. Mon appart est quasi nickel, un peu trop d'ailleurs, j'ai conscience qu'il ne fait pas très vivant, mais je n'y passe pas non plus tout mon temps. J'aimerais pouvoir le faire, mais je crois que le nombre de fois où j'ai pu me poser tranquillement devant ma télé en un an se compte sur les doigts d'une main. J'ai tellement à faire depuis que j'ai gagné en grade. C'est en espace tout en longueur, sur la droite la cuisine, devant nous des grands escaliers qui mènent à l'étage. Et au fond des énormes baies vitrées qui donnent sur une cours privée. Je n'y vais jamais personnellement, et je ne croise quasi aucun des colocataires du coin. Ça a l'avantage de bien éclairer la pièce. Sa voix me fait presque sursauter alors que j'avance déjà vers mon salon. Je la regarde à peine "En haut." Normalement elle devrait pas se tromper. Même si c'est grand, il n'y a pas un tas de pièces. C'est plutôt un grand espace bien aménagé. Je la laisse monter, sans pouvoir m'empêcher de lorgner dans sa direction tout de même. J'espère qu'elle ne va pas aller voir ma chambre... non pas que j'ai honte mais disons que j'ai des choses à cacher. Je me mordille le coin de la lèvre, la guette prendre la bonne porte et continue mon bazar pour aller ranger ces armes avec le reste. J'ai une sorte de sceller, plutôt qu'il me serve à ranger de la bouffe je l'utilise pour mon boulot. Je referme la porte d'un coup de pied et en profite pour aller me chercher un verre de coca. Ce que j'aime ici c'est la taille des bouteilles. On trouve facilement plus de deux litre dans les épiceries du coin. La mienne fait dix litre! Et j'en ais déjà bu plus de la moitié. Je la pose sur mon plan de travail, attrape mon téléphone et commence déjà à pianoter d'une main tandis que l'autre tourne le bouchon. Je pensais surement pouvoir me servir un verre tranquillement mais c'était sans compter sur l'arrivée de Jungney. Surprit je lâche ma bouteille, et fronce les sourcils. J'ais à peine le temps de la regarder qu'un grand voile blanc passe sous mes yeux. Je le rattrape par réflexe, voit rapidement qu'il s'agit de mon t-shirt... et ce parfum... Merde! Je suis con, je n'ais pas pensé qu'elle pourrait aller dans la salle de bain. Pourquoi elle a fouillé? En fait je n'avais surtout pas ranger grand chose mais quand même. La bouteille se brisa dans un vacarme énorme, les morceaux volèrent en mile éclats partout sur le sol... Mon coeur se serra au même moment où elle m'accusait. Bon sang, mais pourquoi elle me dit tout ça? Bien sur que si j'avais le droit. Et si elle savait... ce n'est pas la seule chose que j'ai gardé de nous deux. En quoi ça lui pose problème? Je n'arrive pas à comprendre, je suis perdu mais surtout en colère qu'elle ose venir ici pour me faire une scène. Vous voulez que je vous dise? Celle qui n'avait pas le droit c'est elle. Elle n'aurait pas dut... Je la regarde s'éloigner et partir déjà dans l'entrée. J'ai le sang en ébullition, les idées brouillées, mais je prends sur moi et de colère je me précipite à sa poursuite pour venir lui attraper le poignet. Je suis brusque, trop par rapport à ce que j'ai déjà été avec elle. Je l'oblige à me faire face avant de la pousser contre la porte de chez moi "Qu'est-ce que tu crois que tu peux venir ici et faire ta loi Jungney?" de quoi je lui parle? De ce qui vient de se passer ou pour le reste. C'est un tout je crois. Je ne supporte pas la façon qu'elle a de venir me dicter ses lois. Je bouillonne, serre les dents et approche mon visage du sien "Ne refais jamais ça!". Je me colle à elle, trop d'ailleurs, mais j'ai besoin qu'elle comprenne. Je ne parle pas que de ça, pas de ce qui vient de se produire mais aussi de ce moment dans le fourgon. Je n'ais pas envie qu'elle recommence. Tu n'as pas le droit Jungney, tu ne peux pas me faire ça. Attiser mon envie, faire semblant que tout pourrait être comme avant. J'hume son parfum, c'est tellement violent que ça me pique la gorge et le nez. Alors je me recule, la lâche et lui lance un regard mauvais avant de me pencher pour ouvrir la porte. C'est une provocation, j'ai envie que le message soit clair... Il n'y aura pas de prochaine fois. C'est moi qui la fiche dehors. Je ne dis rien, je la laisse juste partir et claquer la porte. Je l'ais tellement mauvaise que j'ai envie d'aller la rattraper, mais je me retiens de justesse avant de taper contre le bois, et crier entre mes dents. Je suis subitement fou de rage. Et me tourner vers l'allée où trone tous les morceaux de verre n'arrange rien. Je me sens.... défait. Aussi brisé que ces débrits. J'avance d'un pas lourd, m'arrête devant le bouchon encore intact, c'est d'ailleurs la seule chose qui reste de cette bouteille... Je lui en veux. Elle n'avait pas le droit de la briser. C'était... c'était un souvenir d'elle et de nous deux. Mais j'ai comme la subite impression d'y voir un message. De comprendre que tout ce à quoi je m'accrochais n'existe désormais plus. Et ça me met dans un état second. Fou de rage je me précipite vers le petit meuble près de ma télé, je sors les livres au départ un par un, puis finalement par paquet avant de tout balancer à travers la pièce. J'en jette plusieurs, n'importe où et je me fous qu'ils soient abîmés ou non. A quoi bon les garder? Pourquoi je m'accroche autant? Ça ne sert à rien ! Il n'y a plus rien entre nous. Je ne contrôle plus rien, tout ma colère s'échappe, j'en viens même à fiche mon meuble en l'air en le balançant au sol. Et je crie, j'insulte tout ce que j'ai sous la main parce-que je suis désespéré.... tout vient de s'écrouler et je n'ais plus rien à quoi me retenir. |
| | | | | | | | Chapter XI : We are a secret, can't be exposed ft Il Nam | |
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