Le liquide glisse dans ta gorge, ça te brûle. Tu t'habitueras définitivement pas à cette boisson. Tellement pas toi, ce truc là. Tu plisses les yeux avant de remercier le garçon qui t'accompagne de t'avoir refiler le verre. Il t'insite à venir danser avec. T'as pas envie. T'avais accepté de venir avec lui dans cette soirée étudiante pour te changer les idées, mais t'es pourtant toujours au point de départ. Il insiste, alors tu finis par céder, il a l'air de s'intéresser à toi. Tu te prends au jeu. La musique rythme vos gestes, un verre entre deux, "pour te rafraîchir" que tu prétends. Dos à lui, tu poses ta tête sur son épaule, les yeux clos. Tu te frottes à lui comme tu l'as peut-être jamais fait avec qui que ce soit d'autre. Tu t'étonnerais en d'autre circonstance, mais plus le temps passe et plus t'agis sans penser. T'as plus les pieds sur terre pour gérer quoi que ce soit. Tu sais que tu tiens pas l'alcool et pourtant, tu buvais comme une assoiffé. [...] Tu dérapes, plusieurs fois. Tu te sens chuté, mais tu te rattrapes aussitôt sur l'individu qui t'accompagne. Tu sais pas où tu vas. Paraît qu'il a un truc plus cool pour toi de prévu. T'as pas cherché à renchérir. T'étais trop faible pour ça, tu riais trop pour pouvoir le contredire. T'avais tout bêtement accepté. Tu te laisses mener jusqu'à l'étage de la résidence, les mains agrippaient à l'inconnu, tu te sens vaciller entre deux, ça te fait rire. C'est toujours mieux que de pleurer que tu te dis. T’arrive dans une chambre, y a des gens que tu connais pas installé sur le lit. « C'est qui, eux ? », c'est pas ce que t'avais prévu, non. Toi tu croyais que t'allais être qu'avec lui. Voilà que tu te retrouves avec cinq autres inconnus dans la chambre. T'es peut-être défoncé, mais tu mets pas longtemps à faire le lien. Et ça te fait rire, enfin pas vraiment, mais c'est la seule réaction qui te viens. T'as pas le courage de fuir, t'es épuisé. Et tu te sens vide. Alors tu t'installes tel une bonne fille sur le lit, sans rien ajouter de plus. De toute façon, t'es plus à ça prêt, hein.

Une autre soirée étudiante, t’es abonné maintenant toi. Ca sert d’être populaire en fait, surtout d’avoir une belle gueule, tu remercies brièvement tes parents, car c’est grâce à ça que tu vas pouvoir pécho ce soir. D’ailleurs, tu répères vite ta proie, dans l’ambiance, vous buvez, vous vous laissez emportés par la musique, et la chaleur que l’alcool provoque dans vos corps. Vous vous finissez par vous rapprocher, discrètement tu vérifies bien que t’as les capotes dans ta poche, depuis le truc avec Lullaby, tu fais attention maintenant, en plus de t’éviter de devenir père une nouvelle fois, ça t’évitera de chopper une merde, on sait jamais qui plonge dans le vagin à cette nana. Tes lèvres rejoignent les siennes, ses mains se perdent sous ton t-shirt, c’est le signal. Tâtonnant maladroitement, vos corps toujours collés l’un à l’autre, vous vous guidez comme vous pouvez et entrez dans la première pièce que vous trouvez. Merde déjà occupés, vous avez plus qu’à sortir maintenant. Enfin c’était le plan, a des gens, on s’tire on va chercher son petit coin de paradis ailleurs, même si ça veut dire finir dans les chiottes ou ailleurs, c’est bon t’es rôdé mais bon tu t’arrêtes en reconnaissant la nana sur le lit. T’avais même pas remarqué tous les mecs avec leur expression de coupable. C’est quoi ce bordel ? « ‘Line ? qu’est-ce que tu fous là ? » t’as déjà oublié la nana qui t’accompagne, après tout t’es censé être en couple quand même, ah ouais, c’est vrai, maintenant tu t’en souviens. Oups, heureusement, ça t’aura éviter de faire une connerie ce soir, déjà. T’attrapes ta colocataire par le bras, sans ménagement « viens on se casse »

Ils commencent à te tripoter par dessus tes vêtements, tu dis rien. Tu restes calme, trop calme peut-être. T'es gênée, quand même. T'as pas l'habitude de te faire toucher par n'importe qui. Tu te racles la gorge, mal à l'aise. Au même moment, un couple fait irruption dans la chambre. Tu repousses aussitôt les mains des gars, telle une petite fille prise en pleine bêtise. Et puis ton cœur rate un battement quand tu le reconnais. Qu'est-ce qu'il fou là, lui ? T'as l'impression que tu pourras jamais passer une soirée sans penser à cet abrutit, il refait rapidement surface. « La même chose que toi, ça se voit pas ? », tu poses ton regard sur la fille qui l'accompagne. Il est pas censé être en couple, déjà ? Tu la dévisage, tout le monde à certainement du le remarquer, mais tu t'en fiche. Tu cherches pas à en savoir plus. T'attends juste qu'il se casse, qu'il te laisse tranquille. Mais c'est pas dans ces plans. Ton poignet dans sa main, il essaye de te tirer hors de la chambre. Tu veux de te débattre, mais t'arrive pas, il te serre trop fort. Bon dieu, il te fait mal en plus de ça. « Lâche moi putain. Laisse moi tranquille. Retourne à tes affaires. », t'as du mal à croire que c'est toi qui venait de dire ça, à Sidoine. Et pourtant, tu l'as bien dit. T’arrive enfin à enlever ton bras de son étreinte. « Sors de cette chambre. », tu lui demande même pas, tu le lui ordonne. Qu'il aille s'occuper de sa meuf, qu'il te laisse vivre ta soirée comme tu le souhaite merde.

Bon tu t’étais pas attendu à cette réponse, Appoline te répondait jamais mais bon, faut croire que la nouvelle n’a pas été bien digérée. Mais là, t’en as rien à foutre pour le moment. Elle t’énerve, genre vraiment. « Ferme-la » tu lui ordonnes. Ca t’a échappé. Tu lui prêtes plus attention pour t’intéresser aux mecs autour, tu les dévisages pour savoir si t’en reconnais un mais aucun et puis merde, pour le moment tu t’en fous. T’imprimes leur visage pour leur faire la peau plus tard. « Bon vous dégagez, on a à discuter » tu leur demandes pas leur avis, t’es pas dans l’humeur pour faire le gentil clown. Bon tu sais quand même qu’à plusieurs t’as aucun chance, t’as peau avoir des muscles, ils feront qu’une bouchée de toi mais là, merde tu t’en branles. « Les tournantes sont pas très appréciées dans cette fraternité, j’vous jure les gars cassez-vous » tu fulmines, quelques uns se tirent mais y’en a un qui tarde un peu, celui que t’as trouvé au-dessus d’Appoline et tu sais pas ce qui se passe, tu comprends pas, ton poing s’est déjà écrasé sur visage. Putain, ça fait mal ces conneries, ça change de cogner contre un sac de frappe. Il perd pas une second, il charge, te propulsant hors de la chambre contre la rambarde. Fais chier, ça aussi ça fait mal mais t’es trop hors de toi pour faire attention pour le moment, t’es déjà reparti à l’assaut. Tu le plaques violemment dos au mur et l’assène de deux autres coups. Ses potes viennent bientôt vous séparer, parce que bon, si le vacarme continue, les membres de la sororité sauront ce qui était sur le point de se passer, mais t’es incontrôlable et certains se reçoivent des coups perdus. Et bien sûr t’en reçois aussi, parce que bon, ce serait pas drôle. Finalement, le chef et sa clique viennent intervenir, sans rien comprendre non plus tu te retrouves dehors. L’air t’agresse violemment, te remettant les idées en place. Putain de merde, t’arrive pas à croire que tu viens de te donner en spectacle devant les mecs les plus cools de la fac, adieu les fêtes de prestiges. Tu soupires, en plus de ça, t’as mal avec ces conneries. T’entends des bruits de pas derrière toi, tu te retournes. Appoline. Tu poses brièvement ton regard sur elle. Un regard dégoûté, ouais, profondément dégoûté, tu pensais pas que c’était ce genre de meuf. Déçu, aussi, ouais. Tu poursuis ton chemin. Il te faut de la glace et surtout un vagin, trop de frustration.

Tu sais pas comment c'est arrivé, comment ça a merdé. Il t'a dit de la fermer, et deux secondes après il se battait devant toi. T'avais voulu t'avancer pour les séparer, mais t'avais trop peur de te prendre un coup, alors t'as fait demi tour. T'avais juste été capable de supplier Sidoine pour qu'il arrête ses conneries, mais il t'avait pas écouté et tu doutes qu'il t'ait entendu, en fin de compte. Et puis, quand tu te rends vraiment compte de ce qui vient de se dérouler sous tes yeux, il est déjà dehors. Tu hésites pendant quelques secondes à le rejoindre, et puis merde, qu'est-ce que t'attend. Tu quittes la maison pour te retrouver dehors à ton tour, de toute façon, ça avait pourri l'ambiance cette petite intervention. Tu t'avances vers lui, te réchauffant les bras en frottant tes mains dessus. Il te regarde à peine, il s'arrête même pas. T'es mal barré. « Sidoine, attend moi. », tu retires tes talons que tu prend dans les mains avant de courir jusqu'à lui, pour rattraper la distance qui vous séparer. « ça va ? », tu dis en l'arrêtant avant de poser ta main sur sa joue. Ouais, parce que tu te soucis quand même un peu de lui maintenant. Même si au départ tu voulais pas, c'est presque obligé là. T'as comme l'impression que c'est de ta faute tout ça, t'aurais du fermer ta gueule et le suivre directement. Il serait pas dehors et il n'aurait eu aucune blessure. T'es vachement douée comme fille.

Tu veux pas avoir à faire à elle là maintenant. Tu dois te calmer d’abord, alors tu continues ton chemin, manière de lui dire qu’elle doit pas te suivre mais elle le fait. Elle comprend pas les choses aussi simples, ça t’agace déjà cette histoire. Sûr qu’elle voudra savoir pourquoi et t’es même pas sur de pouvoir lui fournir une explication logique. Ouais, t’as agi sur impulsion, t’étais énervé et voilà que tu te retrouves dans le froid, ton corps en proie à toutes sortes de douleur. Elle finit par ta rattraper et pose ses mains sur ton visage. Bien sûr, t’as un mouvement violent de recul. Mais merde, t’as pas envie de la voir là. T’as envie de voir personne que tu connais, te nettoyer et filer en boîte, y a encore le temps, serrer une meuf et hop dans les chiottes, voilà tout ce qu’il te faut. « Qu’est-ce que tu fous là ? » T’es sec, froid au possible. Décidément toutes les nanas de SF se ressemblent, aucune pour sauver les autres, et après on s’étonne qu’il y a plus de mecs comme toi. Quoiqu’à déterminer ce qui est venu en premier, c’est comme essayer de savoir qui de l’œuf ou de la poule existe en premier. « Franchement casse-toi  Appoline, j’suis pas d’humeur là, retournes écarter les jambes comme t’en avais l’intention » T’aurais pas dû intervenir, ça t’avait pourri ta soirée. Bon c’est ta coloc, tu l’aurais quand même pas laissé là-dedans, enfin elle avait l’air de gérer, en quoi ça te regardait alors ? Fallait que tu te chauffes trop. Tu te fais chier. « J’crois qu’ils t’attendent pour la suite »

Mouvement de recul de sa part. Ça t'étonne, tu recule d'un pas à ton tour, les sourcils légèrement remontés. Tu remets tes chaussures avant de croiser les bras sur ta taille. « J'allais pas te laisser seul. Tu m'as pas répondu, t'as pas mal ? », question complètement conne. Mais il se portait bien, en temps normal Sid, alors peut-être qu'il a pas eu mal plus que ça. Enfin non, c'est pas un surhomme. Il a certainement eu mal. Il continue dans sa lancée. Froid, toujours. Tu passes pour une traîné à ses yeux, c'est comme ça qu'il te voit. Pourtant t'avais rien à voir, t'avais juste suivit la mauvaise personne, au mauvais moment. Mais va t'en lui faire croire ça. Tu fermes les yeux l'espace d'un instant, pour faire le vide. Tu cherches la bonne attitude à adopter. Tu trouves pas. T'es dans la merde jusqu'au cou. Tu le savais que t'aurais pas du venir là, tu l'avais sentie putain. Et puis merde. T'es là, à remettre la faute sur toi alors que t'as rien fait mal. Après tout, c'est lui qui est venu te chercher, c'est lui qqui à donné le premier coup. C'est de sa faute, pas la tienne. « J'aurais pu continuer, si seulement tu serais pas venu foutre la merde. », tu contre attaque. Il te prend déjà pour ce que t'es pas, alors autant jouer le rôle qu'il te donne à la perfection. T'avais prit le même ton sec qu'il avait utilisé en t'adressant la parole, les sourcils froncés pour montrer ton mécontentement.  

« Bah alors pourquoi tu me suis ? J’suis sûr qu’ils seront ravis que t’aille les réconforter » tu répliques tu tac au tac, plus énervé que jamais par son comportement. Tu sais pas ce qui t’agace le plus, qu’elle réagisse comme ça, qu’elle ait si radicalement changé ou imaginez tous ces mecs lui grimper dessus. Peut-être un mélange des trois. Faut que tu te calmes, t’emporter comme ça ne changera, soyons honnête et puis, maintenant, t’as Ciara à prendre soin, tu peux pas te disperser. Putain, mec t’es en couple pourtant t’étais prêt à sauter cette meuf. Qu’est-ce que tu fous en couple ? C’est pas ton truc, ça jamais été, tu le savais pourtant dit oui, merde, Sid tu fais de la merde. T’es paumé, ouais, ça doit être ça. Ton regard se pose sur Appoline et tu te demandes ce qui s’est passé. Comment vous en êtes arrivés là, comment elle a pu changer comme ça. Putain, c’est la merde, t’es confus, pourquoi ça te prendre tant la tête ? Au fond, elle fait ce qu’elle veut, c’est sa vie, elle est grande, elle se gère comme elle le sent, si une tournante la branche, c’est son vagin après tout, t’as rien à foutre là-dedans. « J’aurais jamais cru que t’étais ce genre de nana » tu peux pas t’empêcher de dire, d’une voix beaucoup moins agressive, un mélange de tristesse et de déception. « J’pensais que t’étais différente, quel con »

T'entends la déception dans sa voix, et bordel, ça pourrait te tuer. Tu sais pas à quel moment t'as merdé, ce que t'as fait de mal. Tu pensais bien agir, toi, en jouant la meuf plus ouverte. Tu pensais sérieusement que c'était ce genre de fille qui l'intéressait. Tu t'es bien planté ma pauvre. Il t'a cloué le bec en deux secondes. Tu cherches des arguments,  mais tu trouves rien à dire. Qu'est-ce qui te prouve qu'il va te croire ? Il te prend déjà pour une traîné. Tu marche dans le sens inverse de Sidoine pour retourner à la soirée. Puis tu fais marche arrière. « Je me suis pas retrouvé volontairement dans ce truc. Je pensais être seulement avec le gars que t'as défoncé. », t'essayes de sauver ta paume, l'image qu'il a de toi, mais à peine les mots sorties que tu te dis que t'as peut-être pas choisis la bonne repartie. Mais de toute façon, t'allais pas le berner, on se retrouve pas au second étage dans ce genre de soirée sans être pour quelque chose. Il devait sûrement le savoir, lui qui s'apprêtait à coucher avec une meuf. « Ta copine sait que tu pourrais la tromper en soirée ? », en fait, tu t'en fiche pas mal, qu'il la trompe ou pas. Mais ça te permet par là de lui montrer que lui aussi a pas été clean comme mec. Il a peut être pas de compte à te rendre à toi, mais à sa pseudo copine, si.

Ton regard l’inspecte, de haut en bas, droit à gauche, tu comprends pas. Merde, c’est peut-être ta faute, tu sais plus. Tu l’aimais bien l’Appoline du début, innocente, t’aimais bien l’embêter et bien sur tu voulais te la faire mais pas comme ça. Putain, qu’est-c que t’as foutu. Putain, il s’est passé quoi. Elle essaie de se justifier, mais t’écoutes pas, tu sais que ça te mettrait encore plus en colère. Ta tête est une cocotte-minute, t’essaie de faire la relation entre toi, elle, son changement et tout ça. Putain, elle a failli finir dans un gang-bang à une soirée étudiante, t’as l’impression qu’elle pige pas et putain, t’as eu la trouille. Ouais c’est ça, tu fais ton énervé, mais t’as eu la trouille pour elle. Tu t’inquiètes trop pour elle, tu t’étais dit, okay, elle est majeure, elle peut se débrouiller mais visiblement non. C’est pas son genre de boire, tu te demandes pourquoi elle a bu. Putain, tu te poses trop de question, tu évites habituellement ça. Tes prunelles se posent sur sa bouche, qui remuent, sans que t’entendent ce qu’il en ressort. Et sans comprendre tu l’as déjà agrippée par la nuque et tes lèvres se sont posées sur les siennes. Tu l’embrasses, vraiment, avec langue et toute la connerie. Putain de merde, t’es entrain d’embrasser une autre meuf alors que t’es en couple. Reprends-toi merde. Tu te retires, surpris par ton propre geste. Ouais, c’est la merde. « Je vais t’appeler un taxi, il est tard » tu dis le plus normal possible, encore une connerie, tu les enchaînes.

Il a pas l'air de vraiment t'écouter, il répond même pas à ta question. Et sans même avoir le temps de réagir, ses lèvres se retrouvent contre les tiennes. Tu t'étais préparé à le repousser, les mains à plats contre son torse. Tu voulais pas paraître aussi faible devant lui, encore une fois. Mais tes sentiments prenaient le dessus sur ta raison. Tu le laisses t'embrasser, et c'est pas rien. Tu comprends pas pourquoi il fait ça. Il doit être trop bourré, il contrôle pas ses réactions. Il l'aurait pas fait sinon, il venait de t'insulter. Puis il reprend sa place initiale, comme si de rien n'était il propose de t'appeler un taxi. Tu le fixes pendant quelques longues secondes. T'as envie qu'il dise quelque chose de plus, mais non, rien. « Y a des taxis qui passent, tard comme ça..? », tu dis presque timidement, pour briser le silence, t'oses plus hausser la voix après ce qui venait d'arriver. T'as encore trois millions de papillons dans le ventre, contre ton gré. « Te prend pas la tête, je vais rentrer à pied ou appeler Rome. Tu peux retourner à tes affaires. », à comprendre retourner tirer son coup. Tu veux pour chercher ton téléphone mais tu te rappelle que t'as oublié tes affaires à la soirée. Tu lui souris alors poliment, même si tu te sens pathétique sur le moment, puis tu fais demi tour, pour de bon cette fois, t'as plus rien à lui dire toi.

Ouais, rentrer, tu la déposes et tu vas te faire soigner ça, parce que bon, mine de rien, ils t’ont pas loupé et ça fait un mal de chien de ces conneries. T’as embrassé Appoline, merde, t’as grave déconné là ! Comment t’en es arrivé là ? Georgia avait raison quand t’avais affirmé que c’était fini les conneries, au fond, fallait s’y attendre, on parle de toi quand même. Fallait pas s’attendre à des miracles te concernant, t’es sid, le queutard qui tire plus vite que son ombre. Elle fait demi-tour pour retourner à la soirée, tu sais que les mecs en question ont été pris en charge, donc qu’elle craint plus rien et puis t’enverras sûrement un sms à un de tes potes pour qu’il la surveille discrètement, la connaissait il serait pas difficile qu’elle se fasse de nouveau entraîner dans une connerie du genre. Elle s’éloigne, tu le vois, tu le sens…putain, tu le sens ? C’est quoi ce truc de gonzesse sentimentale que tu nous fais là ? Tu vas encore perdre le contrôle « Appoline… » tu lances, ouais, je t’ai dit que t’allais perdre le contrôle. Elle s’arrête et se tourne vers toi. Tu la regardes un instant, tu le vois ça, c’est le contrôle que tu perds. Tu sais même pas pourquoi tu l’as appelé « J’suis désolé… » c’est sortit tout seul, tu sais pas non plus pourquoi tu t’excuses mais tu le fais parce que tu sens qu’il le faut. Merde, tu le penses en plus.

Tu continues ton chemin sans te retourner, peut-être qu'il a déjà tracé sa route. Enfin t'entend pas de bruit de pas, donc tu dois te tromper. Tu passes tes doigts sur tes lèvres comme une gamine, t'as toujours du mal à réaliser que y a cinq minutes de ça, il t'embrassait. C'était certainement le baiser le plus intense que t'avais connu jusqu'à aujourd'hui. Tu savais pas que se faire embrasser ça pouvait faire aussi mal que ça, par moment. C'est ça avoir le coeur brisé ? C'est nul à chier. Tu l'entends t'appeler, tu crois halluciner mais tu te retournes quand même, t'as rien à perdre de toute façon. Puis non, t'as pas encore d'hallucination. Tu dis rien, t'attends qu'il dise quelque chose. Des excuses, c'est pas ça que t'attendais. T'en espérer même pas venant de sa part. « Tu t'excuses pour m'avoir sauver d'une tournante ou de m'avoir blessé en te foutant en couple avec Ciara ? », tu te rends pas tout de suite compte. Puis si, tu venais limite de lui avouer tes sentiments, enfin, c'était presque une déclaration quoi. Tu continues d'agir comme si t'avais confiance en toi, mais t'as l'impression que tu pourrais te casser la gueule, tout de suite. C'est un peu ce que tu faisais depuis sa mise en couple, tu te cassais la gueule. Tu viens à en regretter ton ancien toi.

Là tu peux pas faire genre, t’as pas compris, genre c’est pas assez clair, pas assez explicite mais ton cerveau attardé sentimentalement est à mesure de faire l’équation. Putain, t’aurais dû la laisser retourner à la fête, continuer ton chemin, t’échouer entre les cuisses d’une inconnu, mais non, au lieu de quoi, t’es là à la laisser te rendre confus par tout ça. T’as pas envie de te pencher là-dessus, t’as pas envie de te prendre la tête pour tout ça, tu prends la vie comme elle vient, surtout quand elle est facile, ne te souciant pas de savoir ce qui se trouve en-dessous de l’iceberg. Tu te grattes un peu la tête, embarrassé. Ouais, bon, tu réponds quoi maintenant ? Tu vas pas te la jouer silencieux encore longtemps, y a ses prunelles qui patientent, dis quelque chose. « De comment les choses ont tourné » ouais, c’est vrai ça, elles sont devenues trop compliquées et avant même que le con que t’es s’en rende compte, t’étais déjà dans la merde…pour changer. « Je tiens à toi, vraiment mais pas comme ça, t’es genre comme ma petit-sœur » que tu sautes à l’occasion, bien joué Amadheus, tu te tires encore.

T'as l'impression que ton coeur va exploser, tu trembles alors sur le moment tu sais plus trop si c'est le froid de la nuit ou bien ses mots qui te font perdre l'équilibre. Ta vue se trouble alors qu'il retrousse chemin. Tu sais pas ce que tu dois faire ou dire. T'as la fichu impression d'avoir reçu un couteau. Tu te sens démuni, ouais, t'as perdu tout tes moyens. Petite-soeur. Ça résonne dans ta tête comme une mauvaise chanson d'été, tu t'étais pas préparé à ce genre d'arguments. Peut-être que tu aurais préféré qu'il te dise qu'il s'amusait de toi, la pilule serait peut être mieux passé. Mais là.. tu te sens comme une moins que rien. T'étais tombé amoureuse de lui, t'avais plongé la tête la première, alors que pour lui t'étais que sa petite soeur. Rien que l'idée te repugne. D'un revers de mains, tu effaces les larmes qui commençaient à couler le long de tes joues. Non, tu peux pas le laisser te faire mal comme ça. Tu peux pas, tu dois pas. Tu le regardes s'éloigner et alors, tu retournes à ta fête. Et pitié que tu ne penses plus à lui, rien que ce soir.