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Chapter I : Funny how in just one moment, things can turn upsidown ft Il Nam i'll be fine once i'll get it, i'll be good
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| | Sam 1 Fév - 1:19 | |
| C’était plus facile avec elle. Je me sentais plus forte avec elle, rien ne pouvait m’arriver parce qu’elle était là. On était folle de faire ça, je le suis toujours de continuer mais je ne sais pas quoi faire d’autre et puis avec le temps j’avais besoin de ma dose d’adrénaline. Surtout quand le danger était sur le point d’exploser. Vous savez ce moment où tout votre corps tremble, où les hommes se rendent compte qu’ils se font avoir, qu’ils se rendent compte qu’une gentille petite fille toute mignonne vient de les avoir. Ils deviennent fous, ce genre de colère si intense qu’ils en viennent aux mains comme pour effacer l’erreur que j’étais. Et je crois que ce qui les énervent le plus c’est mon petit sourire satisfait, je crois même que j’y prends du plaisir à les voir fulminer comme ça. Acheter mon silence quand ils ont peur, me bousculer quand ils sentent qu’ils perdent le contrôle. C’est … jouissif, c’est un contrôle que j’ai sur eux, j’ai le pouvoir. Et je me sens être quelqu’un de fort, d’intouchable loin d’être cette petite fille qui a constamment la boule au ventre, qui a peur. Oui c’était plus facile avec elle. Parce que désormais je suis seule, je n’ai pas de plan de secours, pas de plan b. Je suis seule. Et je fais avec. Je bois cul sec mon verre de whisky et le pose brutalement sur le comptoir dans un râle de satisfaction. Pourtant dieu seul c’est à quel point je déteste ça. Le liquide ambré coule dans ma gorge et me brule l’estomac. J’aurais sûrement dû manger avant, même si j’ai l’habitude je sais que ma tête va vite tourner. Je plonge mon regard dans celui de l’homme assis en face de moi et lui adresse un clin d’œil. Je lui pique le pic de son martini et fait glisser l’olive entre mes dents. Encore un truc que je n’aime pas. Mais il parait que c’est sexy et que mon regard est très … expressif. Je lui souris, je parle rarement, je me contente de sourire et d’acquiescer. Soit belle et tais toi. Mais ca fonctionne très bien croyez moi.
Cela faisait à peine dix minutes que j’étais assise à ce bar. J’ai décidé de changer de quartier, de changer de bar, changer d’ambiance aussi même si le quartier des affaires est excellent pour mon business. Je change souvent histoire de ne pas me faire trop remarquer. Je zieute l’homme le plus avantageux de la soirée et lui lance des œillades que même un aveugle. Je portais une belle robe, moulante, assez courte pour montrer mon intention mais pas trop pour ne pas paraitre vulgaire. Passer pour une prostituée ne m’intéressait pas. J’avais des talons fins et noirs qui rendaient mes jambes interminables et Ô combien sexy. C’est drôle comment en un instant les choses peuvent se renverser. Parfois je souhaite revenir à ce temps où tu étais avec moi où tu me souriais. Mais il ne me reste que mes souvenirs. Tu avais l’habitude de me dire de que nous devions juste supporter cette vie rien qu’un peu plus, que tout serait différent suite à ça. Mais tu as disparut et je reste figé sur place à sans cesse me demander si tu aurais comme ca toi aussi. « Souviens-toi que tu ne peux jamais leur faire entièrement confiance ». Je me suis souviens oennie, je me souviendrais de ne jamais leur faire confiance, aux autres. Au fond de moi j’aimerais te dire que tu te trompes mais ils sont les seuls à blâmer d’avoir détruit le peu d’espoir que nous avions. Je n’ai aucun moyen de vous ramener, les choses peuvent être si injustes parfois. Je n’ai rien venu venir. Je ne voulais pas te laisser derrière Jun, je ne veux pas que tu me laisses en Jun Ah. Mais les choses peuvent être si compliquées. Sauf ça. Ça je sais faire, ça je contrôle. Je plante mon regard dans le sien, lui sourit, à nouveau. Je me laisse glisser du tabouret. J’ai conscience que le bas de ma robe va remonter le long de mes cuisses, je sais aussi qu’il va regarder. C’est le but. D’un clin d’œil je lui promets la nuit la plus chaude de sa vie. Je fais glisser ma main le long de sa cuisse et m’éloigne d’une démarche féline. Je le laisse payer avant de disparaitre parmi la foule à l’entrée. Rapidement je tourne dans la petite ruelle et m’adosse contre le mur. J’ai l’esprit embrumé et je rigole, l’effet de l’alcool sûrement. Rapidement je sens son corps se presser contre le mien et déjà son odeur me donne envie de vomir. Mais je souris, je continue de sourire alors qu’il m’embrasse dans le cou et qu’il remonte jusqu’à mes lèvres. Mais avant qu’il n’ait pu les toucher je pose deux doigts sur sa bouche et le repousse en riant. Je suis joueuse et plus je les frustre et plus les photos sont meilleures. Je l’attire à moi en reculant dans cette ruelle et soudain les flashes retentissent alors que son corps et déjà contre le mien. Des cliquetis en rafale qui me font encore plus sourire, je crois même que je ris. Cet homme est marié et à en croire son costume il ne ferait pas bon qu’un scandale éclate. Et si on apprenait que ce pervers va faire des choses cochonnes dans les rues de Séoul avec une inconnue. Les « qu’en dira-t-on » ont toujours été plus fort que l’argent. Mais alors que tout semblait se dérouler selon le plan, le gamin que j’avais engagé pour prendre les photos venaient de se faire gauler par un homme de main de monsieur costard. Putain je lui avais bien dit de fuir après avoir pris les photos … mon sourire s’effaça bien vite et sans que je ne puisse lutter ils m’avaient déjà embarqué dans un entrepôt.
Mon appât avait perdu de son charme et son sourire c’était fait ironique et plein de colère. Il m’asséna une première gifle qui me fit reculer. Je grinçais des dents, c’était humiliant une gifle. Je remis mes cheveux en place et essuyait le sang qui coulait à la commissure de mes lèvres. « Ca ce n’était pas très gentil » Ma voix était toujours plus rauque à ce moment là. Car derrière mes airs de biatch sûre d’elle j’avais la trouille. J’étais terrifiée de ce qui pourrait se passer cette nuit là. Je savais me battre, même avec mes talons mais deux hommes contre moi, je ne faisais pas le poids. J’avais beau avoir pris des cours de défense, je n’étais pas Wonder woman non plus. Le plus sûre dans mon cas c’était de fuir et pour ça, j’étais plutôt douée. Les deux hommes s’approchaient menaçant et mon visage se décomposa prenant mon air le plus mélodramatique que je pouvais. « Ne me faites pas de mal je vous en supplie je ne recommencerais plus … » j’arrivais même à tirer quelques larmes au bord de mes yeux. Je reculais jusqu’à buter contre des cages en fer, comme un petit animal pris au piège. Ce qu’il y a de bien avec les entrepôts à moitié désinfectés c’est qu’il reste toujours tout plein de chose dedans, comme ce gros sac de … je ne sais quoi d’ailleurs. Surement du ciment. J’en pris une poigné que je jetais au visage de mes agresseurs. Puis je partie en courant retirant mes talons pour aller plus vite. Le sol jonché de bruits de verres me fit grimacer mais le plus important était de partir d’ici. Je pensais vraiment m’en sortir comme ça, mais au bout de la ruelle deux hommes attendaient, et certainement pas le bus. Je dû me résigner à m’enfoncer d’avantage dans la ruelle mais après avoir dépassée plusieurs personnes je me heurtais à une immense double porte en fer. J’avais beau tirer dessus elle ne cédait pas. Le cœur battant je me retrouvais réellement coincée mais j’étais trop fière pour supplier comme je l’avais fais.
Faisant face à mes opposants je m’agrippais à mes chaussures, seuls moyens que j’avais pour me défendre. Je serrais les dents et attendit qu’ils attaquent en premier. Et mon dieu leurs coups forts me sonnèrent. A jouer avec le feu j’avais finit par me brûler. Epuisé des coups je finis par m’effondrer au sol dans un râle. Tout avait été très vite. Mais je n’avais pas dis mon dernier mot. Attrapant une planche de bois je me relevais tant bien que mal, ce qui les faisait beaucoup rire. Je frappais dans le vide d’abord une fois puis deux, ils esquivaient mes coups avec une facilité déconcertante, je devais être bien ridicule à cet instant. J’étais surtout seule sans personne qui viendrait me sauver. Oenni tu es où ? J’étais à bout de souffle. Prenant appuie sur le murmure je ne perdais pas de mon arrogance « Je ne fais que m’échauffer ! Je vais vous pulvériser attention … » Dieu que j’étais crédible. «Et vous avez abîmé ma robe qui va payer le pressing ? HEIN ? » Je venais de leur jeter une canette de coca vide au visage. Loin de l’attitude qu’une jeune fille qui se fait agresser devrait avoir. Je ne voyais plus le danger, de toute j’étais finie. Mais je n’allais pas leur faire le plaisir de les supplier de me laisser la vie sauve. Et je pouvais toujours tenter la carte jeune fille en détresse et hurler à pleins poumons. JE souriais en coin comme amusée de la situation et surtout devant leur visage incrédule. Qu’ils viennent me frapper je les attends … J’avais déjà la tête qui tournait mais qu’importe. J’avais connu pire et je me sortais de n’importe qu’elle situation. J’étais intelligente, elle était là ma force. Je ne pouvais pas les laisser gagner comme ça …
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| | | | Sam 1 Fév - 1:22 | |
| Ses doigts glacés se serrèrent douloureusement sur le sachet désormais vide. Sa paume meurtrie lui arracha une courte grimace tandis qu'il se laissait aller aux joies que lui procurait cette merveille. Un soupir de bien être s'échappa de ses lèvres, sa tête appuyée contre le mur son regard se troubla. Son esprit vagua a des images qu'il ne connaissait plus, des sensations familières qui depuis le nombre d'années ne l'avaient pas lasse. Pourtant il savait que ce n'était plus un plaisir, les choses désormais se résumaient à un besoin... Oui un besoin dont il ne pouvait se priver. Enchainer a cette vie et cette dépendance qui le détruisait. Mais il en avait l'habitude, c'était même devenu un rituel lorsqu'il devait bosser. Le courage n'y était jamais quant a la volonté elle l'avait quitte depuis bien longtemps déjà. Prendre cette jolie poudre blanchâtre et l'inhaler, étaient pour lui un moyen comme un autre de trouver cette force qui lui manquait. Est-ce qu'il le regardait? De là- haut? Le voyait-il l'état déplorable dans lequel il se trouvait? Il lui en voudrait, jamais il ne lui pardonnerait d'avoir abandonné aussi facilement. Mais Il Nam avait choisit la lâcheté, sans lui a ses cotes il n'avait plus la force de rien. Il avait préféré vivre et être égoïste, devenir un larbin sans plus avoir de rêves ni même de conviction... Ce soir il jouait encore les toutous dans cette ruelle qu'il connaissait comme sa propre poche. Il n'aimait pas particulièrement y trainer mais personne ne lui demandait son avis. Aux yeux de tous il était celui qui avait ose se rebeller, mais aussi celui que l'on pouvait craindre par sa force de caractère. Après avoir subit ce rituels de passages et de trahison, il se tenait toujours debout et semblait encore plus détermine que jamais. Les apparences étaient trompeuses..."si seulement ils savaient" se répétait-il a longueur de temps. Ses membres encore endoloris se tendirent doucement alors que les minutes ressemblaient désormais à des heures. Il serra les dents, ouvrant les yeux sur ce monde cruel dans lequel il n'était qu'un figurant parmi tant d'autres. Deux hommes non loin de la s'époumonaient pour des broutilles. Une histoire d'argent encore surement. Il en aurait presque soupiré d'exaspération mais au lieu de ça il accrocha un sourire sarcastique à ses lèvres avant de détourner les yeux. Devant la ruelle des passants aux allures diverses et finalement normale se baladaient encore. Rentrant d'une longue journée sans fin alors que la sienne ne faisait que commencer. Jamais il n'avait été perturbé par ces changements a force l'américain avait finit par comprendre qu'il ne vivait pas comme les autres. Ses horaires et ses journées se déroulaient à l' envers des autres. Lorsque tout le monde sombrait dans un sommeil profond, lui s'éveillait pour jouer les pantins d'un boss qui tenait ses ficelles fermement entre ses mains sales. Il redressa la tête, son esprit plus vif désormais alors que son corps avait déjà finis de subir les effets secondaires de sa longue dépendance. A force cela ne lui faisait presque plus rien, il était loin le temps ou une dose lui donnait des ailes et qu'il pouvait planer des heures durant. Maintenant tout était amoindri, moins grisant, moins douloureux, moins agréable... Sa main devint leste pour laisser tomber le sachet en plastique au sol. Un déchet parmi tant d'autres, avant qu'il ne vienne la fourrer dans ses poches. D'une prise fragile néanmoins il attrapa son téléphone et en regarda l'écran. Il n'était pas tard, mais il s'ennuyait déjà. Jouer le rôle du petit dealer ne lui plaisait plus depuis des années, surement depuis qu'il avait touche sa première arme. Il se souvenait encore de ces rêves idéalistes qu'il faisait avec son meilleur ami. Un jour ils sauraient des caïds de ceux qu'on respecte et devant qui on frôle le sol sur leur passage. Un jour eux aussi seraient riches, une maison immense, une piscine qu'ils pourraient utiliser même en hiver, des filles sexy et refaites de partout qui iraient au décor et une collection interminable de voitures dans leur parking privés. La guerre entre les deux garçons serait déclarée. C'était à savoir lequel des deux auraient les plus belles filles et les véhicules les plus rares. Mais jamais, oh non jamais ils ne remettraient leur amitié en jeu et le sens de leur honneur à l'essai. Tous les deux c'était "jusqu'à la vie, a la mort".... Oui mais alors pourquoi lui était toujours ici? Sans lui... Un sourire nostalgique étira ses lèvres tandis qu'il trouvait le temps devenir long. Ses habitues des lieux n'étaient pas encore arrive. Il savait que bientôt les premiers accros viendraient le trouver. Ce n'était pas ceux qu'il préférait, a ceux la il ne leur donnait que les premiers choix. De la daube qui n'avait aucun gout et aucune saveur. Mais ils n'y connaissaient rien, ces petits joueurs se contentaient de la première merde qu'on leur faisait gober. Lui? Ça le faisait rire. Il avait mit les pieds dans ce milieu depuis l'âge de huit ans, quand a sa première dose il l'avait essaye a quatorze ans. Il avait su et connaissait désormais les meilleures d'entre elles et il avait même ses préférées. Les plus chers étaient réserves aux grandes têtes, celles a qui on devait faire plaisir et brosser dans le sens du poil. "C'est bon pour les affaires." ce que son boss lui répétait a chaque fois le faisait rire. Si les habitants de cette ville savaient que les personnes qu'ils admiraient tant étaient vraiment. Ce monde n'était fait que de mensonges, d'illusions... Le temps était si long qu'il bailla aux corneilles sans se soucier de voir apparaitre une tête déconfite à quelques pas de lui. Tiens en voila un qui se pointait plus tôt que prévu. Comme a son habitude il s'arma de son air froid et distant. Son regard assure et son allure fière lui donnait des airs qu'il n'avait pas en réalité. Mais qui pouvait savoir ce qu'il ressentait? Qui pourrai deviner que derrière cette façade, il n'était qu'un pauvre type comme les autres. L'un de ceux qui voulait juste vivre sa vie et croire a ses rêves. Mais cela faisait longtemps qu'il avait tire un trait dessus. Il se contenterait donc de faire ce qu'il savait le mieux. Mentir et se jouer des autres... Il laissa l'homme s'avancer, lui resta de marbre jusqu'a ce qu'il finisse par lui dire ce qu'il cherchait. Un regard discret en direction des autres individus, il fourra habilement sa main dans une des poches arrières pour glisser dans ces paumes étrangères un sachet rempli d'extasie. De quoi lui offrir le septième ciel a un prix en or. Il ne récolterait que la moitie si ce n'ait le tiers de ce qu'il aurait ce soir mais c'était déjà ça. Les visages connus et inconnus défilèrent tel un ballet dans lequel il connaissait les pas par cœur. Il n'eut que quinze minutes de répits avant que l'un d'eux ne cherche à se jouer de lui. Une erreur, car Il Nam était trop sur de lui et trop plein de colère pour se laisser marcher sur les pieds par un novice. Dans son monde il fallait être idiot pour s'en prendre à lui. Il n'avait pas l'air ainsi, avec sa silhouette frêle et son allure nonchalante, mais l'américain ne reculait jamais devant le conflit. Ses nombreuses marques sur son corps en étaient la preuve à croire que malgré sa non-volonté il restait quelqu'un aux nerfs d'acier. Le drogue, fouilla longtemps dans ses poches, annonçant sans préavis qu'il n'avait pas assez, que ce soir il ne pouvait pas mais demain... Il Nam ne resta pas patient longtemps, détournant la tète un sourire arrogant et désabusé se dessina au coin de ses lèvres avant qu'il ne vienne se pincer le nez. Ce type osait se foutre de lui? Il n'avait pas envie d'en entendre plus, c'est d'un geste de la main qu'il interrompit ce discours creux et sans forme pour lui offrir le sien. D'un geste rapide, il attrapa le col de l'homme avant de le plaquer contre le mur, quelques objets furtifs tombèrent au sol dans un bruit sourd mais ce n'était rien face au son que produisit son poing ferme contre sa mâchoire. Il en fallut peu pour que le drogue s'excuse et déblatèrent des conneries sans nom. Mais c'était trop tard. Il Nam avait les nerfs, agace il voyait la en lui un bon souffre douleur ou passe temps. De quoi l'occuper quelques minutes avant qu'il me voit débarquer les grosses têtes qu'il attendait. Il s'amusa un trop court instant avec sa poupée de chiffon avant que des voix ne lui parviennent jusqu'aux oreilles. Au départ il ne comptait pas s'en soucier, mais le bruit devenait insistant, assez pour qu'il décide finalement de tourner la tête. Sa main encore bien accrochée au col de l'autre individu, il plissa les yeux pour apercevoir a quelques pas de la, des silhouettes perdues au fond de la ruelle d'en face. Autant dire qu'elle ne lui était pas inconnue. Elle lui appartenait aussi, ce quartier entier était son terrain de prédilection. Il ne connaissait peut être pas bien les grands axes de cette ville mais les petites ruelles sombres et l'envers du décor n'avaient aucun secret pour lui. Il fronça les sourcils, d'un air contrarié, avant de lâcher sa prise, sur l'individu. Se reculant juste assez, il fit un signe de la main dédaigneux à son intention, avant de se diriger à pas de loups vers la ruelle d'en face. Il en avait terminé avec cet énergumène, désormais Il Nam, avait les yeux rivés sur la scène qui se produisait de l'autre côté de la rue. Il n'avait peut-être pas à s'en mêler, mais le boucan était trop inhabituel pour qu'il reste de glace. D'ordinaire, seul quelques camés passaient dans le coin, faisant leur vas et viens constant, comme bon leur semblait. Il n'y avait que certaines voitures qui s'arrêtaient là, en toute discrétion avec leur vitre teintée de noire. Jamais personne ne devinez les visages qui se dissimulaient derrière, lui non plus ne les connaissait pas tous, mais il reconnaissait leurs voix. Sa langue claqua vivement contre ses dents, alors qu'il traversait, et se retrouvait non loin des chahuteurs. Il ne savait pas qui osait le faire suer à cette heure-ci, mais pour sur qu'ils allaient entendre parler de lui. Lorsqu'il ne fut qu'à quelques pas seulement, il distingua alors deux silhouettes masculines, tandis qu'une autre plus frêle, semblait se trouver derrière eux. Il avisa rapidement la scène, ne cherchant ni le pourquoi du comment, avant de balancer d'un air insolent : "Vous foutez quoi là?" Pas besoin d'utiliser les formules de politesses, il ne les avait d'ailleurs jamais apprises. Ses mains fourrées dans ses poches, il les regarda un par un, tandis que ces deux gorilles se tournaient vers lui. De toute évidence, il avait l'air de déranger. Et justement ça lui plaisait de savoir ça. Il ne savait pas bien ce qui se passait, mais il comprit assez vite que la jeune femme derrière eux avait des soucis. Jamais Il Nam ne s'était considéré comme un héros, "chacun ses emmerdes", comme il le disait si bien. Mais il avait tout de même quelques valeurs, pas celle de sauver les femmes en détresses, mais celle de ne pas se faire emmerder sur son terrain de jeu. Pas de chance pour eux, ces types avaient bel et bien mit les pieds dans son bac à sable préféré. D'ailleurs ces derniers, ne manquèrent pas de sourire en voyant son allure nonchalante et sa maigreur certaines. Ne connaissaient-ils donc pas l'expression "Il ne faut jamais se fier aux apparences"? "Qu'est-ce que tu veux gamins? C'est pas tes affaires, décampe d'ici." Aïe aïe, c'est que ces gros lourdauds venaient de mettre les pieds dans le plat. De un, il n'était pas un gamin, et de deux, il était largement concerné : "Bip, mauvais réponse! Ici, c'est ma rue, et vous faites trop de bruit. Ça me casse les oreilles! " C'est un regard plein d'insolence qu'il leur offrit. Ce qui soit dit en passant, ne sembla pas leur plaire. Surement voyaient-ils, Il Nam comme un môme perdu qui ne savait pas quoi faire de ses soirées. Mais c'était raté! Les voyant venir, il anticipa rapidement le premier coup, l'évitant de justesse, avant de fiche son premier poing dans le visage de l'un d'eux. L'extrémité de sa main, lui fit mal, mais il n'y prêta pas attention, se voyant déjà accablé de toutes parts. Il se prit un coup, puis un deuxième, mais ce fut le troisième qui lui sembla plus fort. S'étant mordu l'intérieur de la lèvre, il sentit ce goût amer qu'il connaissait tant envahir sa bouche. Mais il lui en fallait bien plus pour le stopper. C'est même un sourire arrogant et satisfait qu'il leur offrit, de quoi les mettre encore plus en rage. Il adopta clairement une attitude provocante, les mettant au défi de le mettre à terre, mais c'était peine perdu. Ses coups mieux placés, et son agilité lui permirent de briser sans préalable le poignet de l'un. Il les maitrisa finalement plus vite qu'il ne l'aurait cru. Il était déçu, lui qui pensait pouvoir se défouler, il n'avait plus rien à se mettre sous la dent, tandis que ces deux énergumènes se trouvaient au sol, plaintifs des coups qu'ils avaient reçu. L'américain, se passa la main sur sa lèvre fendue, avant de lever les yeux vers la jeune femme. L'avisant rapidement, il constata qu'elle avait toute la panoplie de la fille qui "attire les emmerdes". Non, mais combien de filles dans son genre il avait croisé au cours de ses soirées de débauches? Elle avait tout pour attirer l'attention, et les ennuis qui allaient avec. Il ne disait pas qu'elle était une allumeuse, mais presque. Elle n'avait surement que récolté ce qu'elle avait semé. Mais ce qui intrigua le plus Il Nam, c'était cette chose qu'elle tenait dans la main, la fixant d'un air dubitatif il lâcha : "Qu'est-ce que tu fous avec cette planche en bois?" Son sourire moqueur aux lèvres, il se mit à ricaner d'un air mauvais. Il jouait les caïds, et se prenait pour un roi. C'était du moins l'image qu'il voulait lui offrir. Mais il était satisfait, il avait collé une dérouillée à ces types, et ça l'avait défoulé. Sa soirée n'était pas si mauvaise. Devait-il donc la remercier? Fallait pas rêver non plus! Il se serait bien passé de devoir se salir les mains une fois de plus. Regardant les deux individus, il remarqua que son arme avait finit par tomber dans le conflit. Se baissant, il alla la ramasser pour la fourrer à l'arrière de son pantalon, avant de relever les yeux vers cette fille : "Ne me remercie pas. Je l'ai pas fait pour toi, mais pour moi. Tu ne vaux pas mieux qu'eux, toi aussi tu m'as dérangé." Parce qu'il pensait réellement qu'elle allait le remercier? Et bien quoi? C'était ce que faisaient les pauvres filles en détresses comme elle, non? Du moins, c'était toujours se qui se passait dans les animes qu'il regardait. Se passant une main dans les cheveux, il se tenta de retrouver une certaine allure, avant de grimacer un peu en sentant sa lèvre suinter. C'est qu'ils ne l'avaient pas raté ces grosses brutes. D'ailleurs Il Nam ne comptait pas s'éterniser ici, il jeta un regard bref en direction de la jeune femme, d'un air nonchalant : "Rassemble tes affaires Barbie, et rentre chez toi. Ici c'est pas un endroit pour toi. Et évite de me faire chier, je bosse." Il fourra de nouveau ses mains dans ses poches, avant de venir enjamber les deux cas sociaux jonchés encore au sol. Oh peut-être aurait-il dut se comporter comme un chevalier servant, mais ce n'était pas ce qu'il était. Bon d'accord, peut-être qu'une petite partie de lui éprouvait des remords quant au fait de laisser cette pauvre jeune femme seule. Mais il ne pensait pas qu'elle avait quelque chose à craindre. Maintenant qu'il avait fait le ménage elle pouvait rentrer chez elle... à moins qu'il ne s'en charge? On ne pousse pas mémé dans les orties ! Il Nam avait d'autres choses à fiche que de se soucier d'une fille qui se prenait pour une drôle de dame. |
| | | | Sam 1 Fév - 1:25 | |
| Il y a des choses que je déteste. Les bruits des craies sur un tableau. Le bruit de talons d’une femme qui frappe le sol avec force. La sonnerie qui nous fait patienter du téléphone quand on appel quelqu’un. Attendre un message, d’une personne spécifique, mais que rien ne vient. Les étoiles. Quand il y a trop de soleil et trop de neige. Je n’aime pas attendre. L’odeur du fromage fondu. Je n’aime pas faire un trou dans mes chaussettes. Ni dormir sans enrouler mes pieds dans ma couette. Je n’aime pas quand on ne me croit pas alors que je dis la vérité, et je déteste quand on ne me croit pas alors que je m’efforce de mentir convenablement. Je n’aime pas quand il n’y a pas d’eau chaude, ou quand je laisse la bouteille de jus d’orange vide dans le frigo. Je déteste avoir froid et avoir trop chaud. Je n’aime pas le cliquetis de l’horloge et le bruit d’un moustique qui vole. Je n’aime pas quand on me grille la priorité, je n’aime pas quand on me klaxonne quand j’en grille une. Je n’aime pas avoir à courir, je n’aime pas draguer ces hommes, je n’aime pas devoir vivre seule mais je déteste être avec les autres. J’ai peur de me rapprocher des gens et de leur faire confiance. J’attends désespérément de ne plus rien ressentir, mais plus je tente de m’en débarrasser plus ce vide grandit en moi. Je déteste le vide. Ne rien avoir à quoi m’accrocher quand je chute. Voilà. Il y a des choses qui m’insupporte mais je crois que la chose qui surpasse tout ça, c’est quand je me retrouve impuissante face à une situation qui me dépasse. A un moment donné, peut-être qu'on finit par accepter que le rêve est devenu un cauchemar ... on essaie de se dire que la réalité vaut mieux que le rêve, on se persuade qu'il vaut mieux ne pas rêver du tout... Les plus solides d’entre nous, les déterminés, s’accrochent à leurs rêves. Il arrive aussi qu’on se retrouve en face d’un rêve tout neuf qu’on n’avait jamais envisagé. Un jour on se réveille, et contre toute attente, l’espoir renaît, et avec un peu de chance on se rend compte, en affrontant les événements, en affrontant la vie, que le véritable rêve, c’est d’être encore capable de rêver. Rêver d’avoir ce que l’on désir … Trop souvent, ce qu’on désire le plus au monde, est justement ce que l’on ne peut pas avoir. Le désir parfois, peut vous briser le cœur, vous anéantir. Le désir peut faire de votre vie en enfer. C’est dur de vouloir quelque chose qu’on ne peut pas avoir. Mais ceux qui souffrent le plus, sont ceux qui ne savent pas ce qu’ils veulent. Ne vous demandez pas pourquoi les gens deviennent fous. Demandez-vous pourquoi ils ne le deviennent pas. Devant tout ce qu’on peut perdre en un jour, en un instant... Demandez-vous ce qui fait qu’on tienne le coup...
Je la reverrais un jour. Je n’ai qu’à attendre encore un peu, supporter cette vie seule encore un peu et elle reviendra, elle me l’a promis. Je n’ai qu’à attendre. Je n’ai plus de rêve, je n’ai plus d’envie. Il y a juste ce jour qui viendra, je ne sais quand, je dois juste tenir le coup encore un peu. Ne pas m’essouffler, ne pas abandonner. Continuer, parce que je dois avancer. Je dois l’attendre. Je n’ai aucun but dans ma vie. Si ce n’est elle. Alors il faut qu’elle revienne pour qu’on puisse venger Jun. Jun. J’ai encore tellement de mal à penser à lui sans souffrir, comme une douleur lancinante au cœur. La douleur peut se manifester sous différentes formes. Ça peut être un petit pincement, une légère irritation, une douleur lancinante, une douleur que l’on supporte tous les jours. Et il y a le genre de douleur que l’on ne peut pas ignorer. Une douleur si grande, qu’elle bloque tout le reste. Et fait disparaître le reste du monde ! Jusqu’à ce que la seule chose à laquelle on pense, sache à quel point on souffre ! La façon dont on gère notre douleur dépend de nous. La douleur... On l’anesthésie, on la surmonte, on l’étreint, on l’ignore... Et pour certains d’entre nous, la meilleure façon de gérer la douleur, c’est de foncer tête baissée. La douleur... Vous devez arriver à la surmonter. Espérer qu’elle disparaisse d’elle-même, espérer que la blessure qui la cause se referme. Il n’y a pas de solutions, pas de remèdes miracle. Vous devez respirer à fond et attendre qu’elle s’estompe. La plupart du temps, on peut gérer la douleur. Mais parfois, la douleur s’abat sur vous quand vous vous y attendez le moins. Elle vous attaque en traître et ne vous lâche pas ! La douleur... Vous devez juste continuer à vous battre parce que de toute façon vous ne pouvez pas l’éviter. Et la vie en fournit toujours plus ! La douleur … c’est juste une chose qu’on ne veut mais avec qui on est forcé de vivre. J’ai choisi l’option tête baissée. C’est bien plus facile comme ça, au moins les emmerdes m’empêchent de ressasser ce manque qui m’habite. Je resserre la planche de bois entre mes doigts et je respire par à-coups. J’ai mal au torse je crois que ces enfoirés m’ont fêlée une côte. Génial. Je pousse un soupir de frustration et plante mon regard noir sur le lourdaud près de moi. Je souffle sur les mèches de mes cheveux qui tombent sur mon visage et qui me gêne. Je suis toute débraillée et je sens ma lèvre gonflée lorsque je passe ma langue sur la blessure. Le goût de rouille dans ma bouche me fait grimacer et cette voix sortit de nulle part me fit presque sursauter.
Tout ce passe plutôt vite, mon chevalier servant se bat bien si bien, que le spectacle prends fin rapidement. J’aurais pu fuir si ces animaux ne me bloquaient pas le passage. Je reculais contre la porte et ramassa mes chaussures. J’avais trop mal aux pieds pour les remettre alors je me contentais de les serrer contre moi. Je tenais toujours ce morceau de bois contre moi. Après tout ce pseudo chevalier servant pouvait être tout aussi con que les deux autres. Lorsqu’il s’adressait à moi je le toisais, le visage fermé, les sourcils froncés, méfiante. Je déglutis devant son air supérieur, fier de lui. Je ne parlais pas, je parlais toujours très peu de toute façon. Je suivais ses faits et gestes des yeux, prête à partir en courant. J’avais eut le temps de reprendre mon souffle mais il se coupa quand je vis mon sauveur avec une arme. Légèrement craintive je reculais sans me départir de mon regard dur. Mais il le rangea bien vite ce qui eut au moins le mérite de me détendre. C’est vrai que les muscles de ma nuque étaient raidis. Merde, je n’avais plus de bande chauffante à la maison je devrais faire un détour par la pharmacie je voulais pouvoir encore bouger demain matin. Je reniflais et arqua un sourcil quand il précisa gentiment que je n’avais pas besoin de le remercier. Comme si j’avais besoin de son aide. Je maitrisais parfaitement la situation. Enfin un peu. Ma fierté prévoyait tout le reste et comme une reine je remis mes chaussures bien que j’avais les pieds en sang. « Rassemble tes affaires Barbie, et rentre chez toi. Ici ce n’est pas un endroit pour toi. Et évite de me faire chier, je bosse. » J’eu un rire amusée que je cachais derrière ma main. Voyait-il combien il pouvait être ridicule ce mec sans envergure qui fait mumuse avec un flingue quand bon lui semble. Je secouais la tête et marcha fièrement jusqu’à lui. Dans le fond j’étais pareil que lui-même mais jamais je ne pourrais l’avouer. Comme avouer que nous n’étions rien, rien de plus que des pions que la vie s’amuse à bouger jusqu’à nous mettre échec et math. Au passage j’assénais un coup de talon dans l’entre jambe de mon business man. Je m’accroupis à sa hauteur et lui dit en souriant : « Ca c’est ce que mérite les méchants garçons dans ton genre » je lui soufflais un baiser dans sa direction et l’enjamba. Ma rencontre avec monsieur sauveur grosse tête aurait pu s’arrêter là. Mais alors que je m’étais éloignée de lui chancelante, sans même un regard ni un mot de remerciement je me souvenais de ces deux mec à l’entrée de la ruelle qui ne manquerait pas de me cueillir. Merde ! J’aurais pu lui dire au moins merci mais son attitude m’avait stoppé net et de toute façon je ne lui avais rien demandée. Pourtant … exaspérée je fis volte face mais me retrouvai seule dans cette ruelle. Je pris mon air de petite fille perdu et boita jusqu’à la seule issu possible. Je zieutais autour de moi me faufilant doucement jusqu’au jeune homme. Il était de dos, occupé avec un homme à faire je ne sais quoi. Et je m’en foutais totalement, mais rester avec lui valait mieux que d’affronter ceux qui m’attendaient dehors. Je sautais légèrement pour me hisser sur la caisse en bois et croisa les jambes négligemment. Je regardais autour de moi avec une moue dubitative. Il était quoi mon sauveur ? Un petit dealer de coin de rue avec un pistolet en plastique ? Mon estomac se mit à gargouiller et plus les minutes passaient moins mon sauveur semblait remarquer ma présence. Je zieutais l’entrée attendant que la voiture noire disparaisse mais elle non plus ne semblait pas encline à m’aider. Décidemment ils avaient décidés de tous me gâcher ma soirée ou quoi ? Et en plus j’avais mal aux côtes. Je sautais au sol et m’approcha du jeune homme en lui attrapant le bras alors qu’il était seul. « Oppa ! J’ai faim ! » Et comme pour appuyer mes dires mon ventre se mit à gargouiller. Au moins si j'étais à son bras je savais que je pourrais rester entière ce soir. |
| | | | Sam 1 Fév - 1:28 | |
| Peut-être aurait-il mieux fait de s'occuper de ses affaires. C'est vrai pourquoi venir au secours d'une pauvre fille qu'il ne connaissait même pas. Il ne l'avait jamais vu trainer dans le coin, pourtant il commençait à se familiariser avec les visages qui défilaient ici. Mais celui de cette fille ne lui était jamais apparu. Ce n'était pas plus mal quand il y regardait à deux fois. Oh rien a voir avec son physique non, mais toute cette histoire sentait mauvais. A plein nez même, quelque part il se doutait bien qu'il mettait les pieds la ou il ne fallait pas, mais peut-être était-ce une histoire de destin ou une connerie du genre. Lui? Pff il n'en savait rien. Depuis longtemps déjà il pensait que sa vie était scellée a celle du gang. Les choses étaient ainsi, quoiqu'il fasse ou quoiqu'il décide ses pas le mènerait toujours face a cette impasse infranchissable. Vous savez ce que c'est que de se sentir emprisonner dans sa propre existence? Et bien Il Nam lui l'avait comprit. Le jour ou il avait découvert son meilleur ami dans une marre de sang il avait saisit que pendant toutes ces années il s'était mentit. Il s'était cru libre, lui et Jun pensaient que le monde leur appartenait mais ils n'étaient que des marionnettes dont on pouvait se débarrasser en un claquement de doigt. "J'ai essayé pourtant, je te jure que j'ai tente..." mais ce n'était pas assez. N'importe ou, ou il se rendrait on finirait par le retrouver. Peu importe l'endroit il ne serait jamais à l' abri. C'était comme se retrouver dehors sous un ciel sombre. On avait beau guetter les nuages d'un œil, savoir au fond de soit que l'orage arrivait mais on ne pouvait rien faire. Aucun abri n'était conçu pour l'accueillir, aucun sourire ne pouvait éclairer son cœur, aucun bras ne pourraient le protéger du tonnerre qui s'apprêtait a gronder. L'américain n'avait jamais connu ce genre de sensation. Des bras dans lequel il se sentait bien, en sécurité, blottit pour que jamais personne ne l'atteignent. Il n'avait ni connu les bras assures de son père, ni les bras affectueux de sa mère. Des son plus jeune âge il s'était refugier dans les livres qu'il trouvait. Ces histoires romancées, ces vies que jamais il ne vivrait. Il n'était pas normal pour les autres, pourquoi rentrait-il tout seul après l'école? Pourquoi ses parents ne venaient jamais aux fêtes organisées? Pourquoi il était toujours solitaire? Pourquoi ne jouait-il jamais avec les autres? Ce n'était pas une question d'envie, si il ne le faisait pas c'est parce qu'il ne savait pas. Il était trop mature pour son âge, trop indépendant. Personne ne comprenait qu'à six ans il savait déjà s'occuper d'un foyer...
C'était peut être de la que venait son cote protecteur. La vérité c'est qu'il avait besoin des autres pour exister, pour avoir ces sensations qu'il ne connaissait pas. Mais depuis la disparition de Jun, il s'était jure de ne plus jamais s'attacher a quiconque. La vie est parfois bien faite et parfois non... Ce soir il pensait juste qu'elle suivait son cours, qu'il se trouvait à l' endroit ou il devait être. Comme toutes les nuits, il travaillait et tenter de garder en tête ses objectifs. Il avait arrête de réfléchir par lui même c'est machinalement qu'il poursuivait son chemin. Les seuls écarts qu'il s'accordait n'étaient jamais très productifs. La preuve encore, il s'était égaré en venant mettre son grain de sel dans cette histoire ridicule. Il n'attendait rien de cette fille et encore moins de ces deux types au sol. Ce qu'il voulait c'était poursuivre sa route sans demander son reste. Il tournait déjà le dos à la jeune femme, se disant qu'elle serait surement assez intelligente pour rentrer chez elle. Il fallait être fou pour vouloir rester ici. Elle lui semblait censée du moins pour l'instant même si il la trouvait déjà un peu idiote pour se balader ici dans cette tenue. A moins qu'elle n'est des tendances suicidaires. Quoiqu'il en soit il ne s'attarda pas plus, traversant la rue pour se retrouver de nouveau a son endroit habituel. Inspirant d'un air non convaincu, il se passa de nouveau un doigt presque délicat sur sa blessure. C'est que cette merde faisait mal tout de même! Il n'y toucha pas plus, jurant juste contre lui même et cette fille. Apres tout c'était de sa faute s'il se retrouvait avec une lèvre fendue et qu'il aurait des bleus le lendemain matin. Les filles normales se baladaient dans les rues éclairées ou faisaient des soirées pyjama. Rien qui n'instaurait de prendre des risques inhabituels. Tirant sur sa veste, il reprit ses airs assures avant qu'un type ne s'avance vers lui et qu'il recommence son cirque ordinaire. Une main tendue, un regard sérieux, l'argent lui glissa dans la paume si facilement que cela en était presque déconcertant. Il était prit dans son rituel habituel, il ne pensait pas que la jeune femme de tout a l'heure déciderait de le suivre ni même de s'arrêter non loin de lui. Tandis qu'il concluait son deal, il leva vaguement les yeux vers la silhouette fine assise. Au départ il n'était pas certains d'avoir bien vu a tel point qu'il y revint deux fois avant que son esprit n'enregistre l'information. Il préféra ne pas prêter attention a elle, de toute façon elle allait bien finir par partir si il ne la regardait pas. C'était du moins ce qu'il pensait avant qu'elle ne vienne le trouver et lui attraper le bras. Il fut tellement surprit qu'elle réussit presque a lui arracher un air étonné, mais n'étant pas très expressif il se contenta simplement de la regarder en se demandant ce qu'elle fichait.
Sa voix finit par percer le silence retrouver de cette ruelle, alors qu'il pensait n'avoir jamais entendu quelque chose d'aussi désagréable. Cette fois-ci son regard s'assombrit avant qu'il ne se détache de sa prise et se recule. Non mais qu'est- ce qui lui prenait? Pourquoi venait-elle lui dire ça? Il eut du mal a assimiler ses propos d'ailleurs parce que cela lui paraissait si saugrenu qu'il avait du mal a saisir. De un il s'en fichait comme de sa première paire de chaussette et de deux.... Il se fichait de son sort tout court. Qu'elle ait faim ou non que pouvait-il bien y faire lui? La dévisageant, il tiqua entre ses dents :
"Tu te fiches de moi? Tu crois que ce genre de choses m'intéressent peut-être?"
L'art d'être aimable par Son Il Nam. Il ne s'était jamais vante de l'être par contre il s'était toujours considère comme débrouillard. Chose que cette fille ne semblait pas être. C'était quoi son problème? N'avait-elle rien de mieux a faire qu'a lui annoncer une nouvelle qui ne changerait rien a son existence? Il avait presque l'impression d'être subitement projeter dans un monde imaginaire et totalement irréel. Celui où Son Il Nam s'intéresserait à tout le monde et serait le plus heureux des hommes. Il la dévisagea de la tête aux pieds, une nouvelle fois, avant de s'apprêter à dire quelque chose mais se raviser rapidement. Il n'avait pas envie de lui parler, de toute façon, la seule chose qu'il voulait c'est qu'elle s'en aille. Mais peut-être plus facile à dire qu'à faire! Tel un vrai chewing-gum collait à sa chaussure, il pensait déjà avoir du mal à s'en débarrasser. Poussant juste un soupire entre ses dents, il détourna les yeux, jetant un coup d'œil rapide à la ruelle, qui lui semblait trop déserte. Enfin, s'il ne faisait pas attention à cette voiture noire posté non loin de là. Il ne savait pas bien ce que c'était, il ne l'avait pas vu trainer dans le coin, mais il savait une chose... c'est qu'elle gênerait le passage de ses gros pigeons. Et ça... et bien ça, ça le faisait chier! S'appuyant contre le mur, il la regarda d'un air un peu curieux avant de lui balancer :
"Tu fais quoi encore là? Je t'ai pas déjà dis de rentrer chez toi?"
Il avait presque envie d'articuler comme on le ferait à un idiot pour qu'il comprenne, mais il se garda pour lui les attitudes légères qu'il avait l'habitude d'avoir... seul. Oui, car les fois où Il Nam délirait, et faisait le fou, étaient plutôt rare, et la plupart du temps, il les offrait à son colocataire en peluche du nom de Pikachu. Le célèbre Pokémon jaune, n'avait que pour seule échappatoire de tomber sur le sol, la tête la première pour se cacher d'un type aussi bizarre que lui. Ce soir il n'était ni avec une amie de longue date, ni même avec quelqu'un qu'il appréciait. Il se contenterait donc d'être Il Nam, ce garçon froid que personne ne comprenait. Mais surtout, cet homme insolent, qui avait plus d'un tour dans son sac pour venir se moquer des autres :
"Ah attends j'ai compris. Le coup classique, je t'ai sortie de la panade alors tu craques subitement pour moi. Désolé de te décevoir baby, mais tu es pas du tout mon genre !"
Un sourire arrogant s'empara de ses lèvres, tandis qu'il s'amusait à venir la toiser. Une vraie tête à claque ce petit Il Nam, mais croyez le ou non, ça lui plaisait de jouer les salauds. Parce-que c'était bien mieux que de se montrer tel qu'il était. Comme si un garçon rêveur, pouvait avoir sa place quelque part au sein de ce monde cruel dans lequel il évoluait. Il n'était pas idiot, au contraire il avait même tout compris à ce système et répondait parfaitement aux attentes qu'on avait de lui. Tout n'était donc qu'un mensonge, quant au sujet de cette fille... Il ne savait pas. Disons qu'il ne se serait peut-être pas retourné sur son passage, l'esprit trop occupé à bosser, ce soir si il l'avait rencontré autrement que dans cette situation. Maintenant, qu'il la voyait, et qu'il n'avait pas d'autres choix que de la supporter quelques minutes, il se disait qu'elle n'était pas si mal. Y'avait mieux, parce-que dans ce monde il y a toujours mieux, mais il y avait aussi toujours pire. Ouais bon d'accord, il était un peu salaud quand même, mais le californien n'était pas là pour draguer et encore moins mater. Tout ce qu'il voulait, c'est qu'elle parte de son côté et lui fiche la paix. Il avait mieux à faire que de se trimballer une clodo. Mais elle était peut-être du genre tenace... Il n'en savait rien, mais il préféra ne plus s'occuper d'elle. Surtout lorsqu'une voiture s'engouffra dans la ruelle. Il n'avait pas besoin de réfléchir bien longtemps pour savoir de qui il s'agissait. L'un des plus gros poissons de cette ville, qu'il fournissait régulièrement. Qui avait dit que les boîtes de nuits étaient encore fréquentables de nos jours? Aux bonnes adresses, on pourrait y trouver des merveilles sans noms, divers et variées, si on savait où chercher. Celui là, avait un stock complet de jolies doses à offrir à son public, et Il Nam se chargeait de conclure les marchés. Toujours oraux au départ, ils finissaient par devenir palpables à la deuxième rencontre. Plus loin des regards indiscrets, dans des vieux entrepôts abandonnés. L'enjeu était différent aussi, ce soir on n'attendait de lui, qu'une prise de note mentale, et un petit geste commercial. Se redressant, il regarda le véhicule se stopper à leur hauteur, avant qu'une vitre teintée ne se baisse. L'inconnue à ses côtés, ne sembla pas passer inaperçu, l'homme lui jeta un regard étrange, mais plutôt satisfait, tandis qu'Il Nam se mettait brusquement en travers de champ de vision. Ce type n'était pas là pour mater non? Lui avait autre chose à foutre, ce qu'il voulait c'est avoir des chiffres point barre.
S'approchant donc de la fenêtre, il attendit les informations qu'il voulait, les voix basses résonnèrent en murmures presque inaudibles, alors que l'américain retenait ce qu'il devait. Lorsqu'il eut obtenu ce qu'il cherchait, il se pencha davantage vers la vitre, et tandis une grande enveloppe qu'il cachait dans la poche intérieure de sa veste. Un petit sourire satisfait se dessina sur la bouche de l'homme, Il Nam en fit de même, juste une courbette pour ne pas perdre l'assurance dont il devait faire preuve dans ces moments là. Il ne pouvait pas céder, ni même montrer le moindre signe de faiblesse, car c'était le début de la fin. Il se recula, attendant que la vitre ne remonte, mais l'homme encore assit dans sa voiture, apprécia davantage de pouvoir reluquer la jeune femme à ses côtés. Et merde ! Elle était toujours là? Il jeta un bref regard dans sa direction, avant de se placer de façon telle à gêner les yeux trop gourmands du type. Il aurait presque eut envie de lui envoyer un sourire sarcastique, mais il n'en fit rien, l'incitant juste à changer d'avis, pour voir cette vitre enfin remonter. Lorsque le véhicule s'éloigna, Il Nam ne prit pas deux secondes de plus, avant de brusquement venir attraper le bras de ce chewing-gum ambulant. L'entrainant un peu plus loin dans la ruelle, dans un coin sombre :
"Bordel, mais restes pas là merde! Tu ne vois pas que tu me gènes? T'as pas de fric?.... tiens prends ça, appel un taxi et barre toi!"
Alors qu'il lui parlait, il sortie deux ou trois billets chiffonné de sa poche, pour lui donner, avant de la prendre par les épaules, et la pousser pour qu'elle s'en aille. Seulement, lorsqu'il l'incita à lui tourner le dos, il aperçu brusquement une drôle de marque sur sa peau blanche. Son cœur manqua presque un battement, alors qu'il reconnaissait les symboles du Wah Ching. Son propre gang, dont il était prisonnier depuis des années. Pourquoi avait-elle cette reconnaissance sur elle? Il aurait pu croire qu'il rêvait, mais il les connaissait que trop bien pour les avoir tatoués sur lui lorsqu'il était gamin, et les avoir marqué au fer rouge lors de sa trahison. Ce n'était pas possible, pour lui c'était insensé. Elle ne pouvait pas faire partie du gang, il l'aurait su, c'était évident, surtout si elle était coréenne. Rare était ceux de cette origine dans ce clan... Hum, peut-être avait-elle eut ça en cadeau par un de ses ex petit ami. Et bien oui, il connaissait des types autour de lui qui faisait ça à leur copine, parce qu'elle les avait contrariés. Il y avait des tarés, et des pros de la tortures dans sa "famille". Mais malgré lui, il se figea quelques secondes en laissant sa bouche s'entrouvrir pour laisser échapper un petit "euh". Mais bien vite il se ravisa une fois de plus, gardant son air froid et inaccessible :
"Aller, dégage je t'ai dis !"
Parce qu'il n'allait certainement pas lui poser la question de savoir d'où lui venait cette marque. Il s'en fichait bon sang, tout ce qu'il voulait c'est qu'elle parte. Il avait d'autres choses à faire, et sa présence était contraignante. Si elle continuait, elle allait lui créer des ennuis. Alors oui, il fallait qu'elle parte, sinon c'était lui qui la ficherait hors de sa ruelle à coups de pieds... Oui bon, il ne le ferait peut-être pas réellement, mais il serait encore plus odieux qu'il ne l'était vraiment. Qu'elle prenne un taxi et rentre chez elle. Lui avait d'autres chats à fouetter ! |
| | | | Sam 1 Fév - 1:29 | |
| Est-ce que j’étais vraiment obligée de le faire ? Je regardais ce mec l’aiguille en main, son masque chirurgical lui cachant la moitié du visage. Il me faisait peur, son regard bleu perçant me déstabilisait et mon anglais limité ne m’aidait pas vraiment dans la situation. On m’avait assuré que ca faisait partit du plan, une sorte d’assurance. Une signature qu’ils posaient sur mon corps pour m’empêcher d’aller ailleurs. Je n’ai jamais voulu faire partie de ce clan mais mes talents en informatique semblent les énormément intéresser et ils avaient ainsi la certitude de toujours pouvoir garder un œil sur moi. J’avais la désagréable impression de n’être qu’un chien qu’on marquait. Je leur appartenais et ce tatouage en était la preuve. J’avais fermé les yeux tout le long de la séance je pensais à Jun, je savais au fond de moi que je venais de signer avec le diable mais ce pacte était désormais ma seule raison de vivre. Ma vengeance, celle de Jun de mon frère. Je n’avais rien dit, ni même grimacé alors que cette aiguille perçait ma peau douloureusement. Je serrais les dents en chassant les images du corps ensanglanté de mon frère. Mon avenir se trouvait désormais entre leur main et quand bien même je détestais ça, je n’avais pas d’autre choix. Ceux qui se permettent de dire qu’on a toujours le choix sont des gens qui ont le luxe de vivre la vie qu’ils peuvent avoir. Et ils se plaignent sans cesse. Le problème c'est qu'on veut toujours plus. On veut plus d'argent, plus d'amis, de meilleurs points, plus d'habits. On voit notre vie en grand et nos ambitions sont énormes. Mais ceux qui n’ont rien, ceux qui sont pieds et poing lié. Que fais-t-on ? Plus rien n’a d’importance, je me sens vide, pas triste, ni perdu, juste vide. Lasse. Comme une coquille vide. Depuis j’avais presque oublié cette marque sur ma peau. Certains hommes le trouvent sexy, d’autres trouvent que cela me donne du charme, mais dans tout ce baratin rien n’est vrai. C’est juste la preuve que ma liberté s’est envolée, à jamais. Je lui adresse une moue triste quand il me repousse. Il parait que les mecs aiment bien toutes ces niaiseries alors que ça me donne envie de gerber. Nan mais c’est vrai, en quoi c’est difficile de résister aux minauderies d’une fille, une tête en duckface, un regard de chat potté, une petite voix d’enfant. Ça leur donné la sensation de quoi ? D’être des hommes forts et grands, capable de sauver leur donzelle en détresse ? Ridicule. Mais le fait est que ça marche, à 90% du temps. Pourtant ça ne semblait avoir aucun impact sur … sur tien c’est quoi son nom. Pas que ça m’intéresse, juste que j’ai toujours été curieuse. "Ah attends j'ai compris. Le coup classique, je t'ai sortie de la panade alors tu craques subitement pour moi. Désolé de te décevoir baby, mais tu es pas du tout mon genre !" Nan mais sérieusement il vit sur quelle planète ce mec ? Il a donné deux trois coups de poings il a pas combattu un dragon à main nu non plus. Je me retiens de soupirer devant tant d’orgueil masculin et me contente de baisser la tête comme si je rougissais. Je remercie la pénombre de cette ruelle pour cacher mon visage à moitié. Et tout à son monologue que j’écoutais à moitié je zieutais dans la ruelle voir si mes compagnons se trouvait toujours là. A défaut de les voir je vis une voiture noire avancer. Et si c’était eux ? Instinctivement je me rapprochais du jeune homme en reculant contre le mur le plus possible. Mais apparemment c’était pour la grosse tête que cet homme était là, homme qui ne manqua pas de m’adresser un regard complaisant auquel je répondis par un sourire. Je croisais les bras et laissa monsieur grosse tête à sa transaction, moins j’en savais mieux je me portais. J’en profitais pour regarder autour de moi et lancer quelques œillades à l’homme dans la voiture. Si ça peut aider grosse tête à lui faire une réduction. Vous savez le plus drôle dans tout ça c’est que je n’ai jamais connu d’homme. Je veux dire, je ne suis jamais tombée amoureuse, je n’ai jamais eu de rendez vous avec quiconque. Les seuls hommes qui m’ont déjà « touché » sont ceux que j’ai escroqués avec ma sœur. Quelques baisers échangé, quelques caresses et voilà tout. Jamais je ne me suis donné à un homme pourtant je savais comment leur faire naître le désire dans le creux de les reins. Un simple sourire, un regard longuement appuyé. C’était si facile, les mini jupes et les décolletés faisaient le reste. Un homme est si faible. Appuyée contre le mur je regardais Grosse tête bosser. Il avait cet air si sérieux sur son visage alors qu’il pouvait avoir l’air si … blasé quand il pensait que personne ne le regardait. Il pouvait même être beau, si bien sûr on avait des critères de beauté classique et pas très haut. Je suis sûre que s’il souriait un peu cela lui changerait le visage. Mais je me gardais bien de lui dire, il s’en foutait sûrement comme de sa première chemise et puis je n’allais pas changer sa vie avec cette révélation magnifique.
Quand la vitre remonta j’adressais un signe de la main à l’homme dans la voiture pour lui dire au revoir et il me répondit d’un clin d’œil. A peine fut-elle éloignée que Grosse tête me pris par le bras et me tira vers l’intérieur de la ruelle. Aie ! Je grimaçais en me frottant le bras, docile je le laissais me mener dans ce petit coin sombre. "Bordel, mais restes pas là merde! Tu ne vois pas que tu me gènes? T'as pas de fric?.... tiens prends ça, appel un taxi et barre toi!" Je pris l’argent plus par automatisme que par envie. Je n’étais pas spécialement chaude pour rentrer seule. Et maintenant. Mais je n’avais pas les arguments qu’il fallait pour le convaincre. Je réfléchissais en me mordillant la lèvre inférieure et alors qu’il me poussait il y eut un moment de flottement, moment que je saisie pour me dégager de sa prise. "Aller, dégage je t'ai dis !" « Je t’invite ! » J’avais parlé plus fort que lui pour couvrir sa voix, dans la mienne des accents de stress se faisaient sentir. « Je t’invite boire un verre tu veux ?! » Je zieutais par-dessus mon épaule alors que des silhouettes menaçantes s’approchaient de nous. Je m’agrippais à son avant bras en m’approchant de lui un peu plus le cœur battant. « Je veux ce que tu vends ! Donne moi ce que t’as, je prends peu importe ce que tu as à me proposer. » Je l’entrainais à ma suite dans l’entrepôt et lui sortir l’argent que je mettais dans mon soutient gorge. « J’ai 50 000 won » Je ne sais pas ce que je pouvais avoir avec cette somme d’argent. Mais la moindre dose qui pouvait me faire rester plus longtemps avec lui j’étais preneuse. J’étais sûrement parano et ces mecs devaient être partie depuis longtemps mais je ne voulais pas prendre le risque de leur montrer où j’habitais. Quand ca tournait mal, et que ma sœur était toujours avec moi, il nous arrivait de ne pas rentrer plusieurs jours chez nous histoire d’être sûre d’être saine et sauve. « Tu vois je ne t’empêche pas de bosser, je suis une cliente et je demande … ca. » Je commençais à fouiller dans sa poche alors qu’un junkie en manque m’attrapa le poignet et me tira en arrière. Apparemment il avait un besoin urgent de sa dose et je me trouvais dans son passage. « Hé ! Chacun son tour ! » Je le repoussais d'un coup de pied dans l'entrejambe et je me is entre lui et Grosse tête. Les poings sur les hanches, le visage sérieux et fermé. Je devais sûrement être aux antipodes de la fille « normal ». Je n’avais rien d’une Junkie, rien de la fille qui vendrait son corps pour une dose et il savait pertinemment que ce n’était qu’une excuse. Mais j'avais sûrement cet éclat désespéré dans ma rétine et si je le gênais dans son business je n’avais qu’à le faire fluctuer – certes avec son argent – Je me tournais vers lui alors que le junkie en manque se tordait en deux. Je tendis la paume vers grosse tête et y plaça mon argent et ses billets chiffonnés. Je m'attendais à tous sauf à ça, le junkie venait de me chopper les cheveux et tira en arrière. Je ne pu retenir un cri et me dis que décidément je lui pourrissais bien sa soirée à mon sauveur et que je mettais vraiment le bordel dans sa ruelle. Mais ce n'est pas ma faute, c’est le junkie qui a commencé ! Et puis merde y a pas un service après vente que je puisse me plaindre de l’attitude de certains clients hein ?! |
| | | | Sam 1 Fév - 1:33 | |
| La soirée n'était pas prête de terminer. Oh non, surtout pas si "miss j'attire les ennuis comme les mouches", ne se décidait pas à déguerpir. Il avait pourtant tout tenté, sa mauvaise humeur, son charme naturel, ou quoique ce ça puisse être, pour la dissuadé de rester. Mais rien... Il faut croire qu'elle était plus tenace qu'il ne l'aurait cru. Ne dit-on pas qu'il ne faut jamais juger les gens à leur apparence? Il était le premier à en avoir souffert, le premier à qui on offrait des regards dégouté aux lueurs de pitiés qui le dévisageaient. Il avait toujours détesté ça, et voilà qu'il faisait pareil. Mais c'était ce qu'il avait apprit avec le temps, "ne soit pas clément avec ceux qui ne le sont pas avec toi, ne tends pas la joue à celui qui te donne un coup. Rend lui, et au centuple si tu peux". C'était là sa façon de vivre et de voir les choses. Il se fichait de ce qu'on disait de lui dans son dos, des regards amers, de la crainte qu'il instaurait ou la haine. Il Nam avait finit par ne plus se soucier de ces choses là. Pourtant on se sentait exister dans le regard de l'autre, mais il n'y avait que dans les yeux de Jun qu'il avait brillé. Leur relation trop fusionnelle et fraternelle, les avait rendus si proche, si fort, tous les deux ils étaient intouchables, et leur château, qui se résumait à un pauvre appart miteux, était imprenable. Mais lui avait osé lui tourné le dos, le jour où il s'était assit sur son lit, face à son meilleur ami, qui avait su. Un seul regard avait suffit pour qu'il comprenne que quelque chose n'allait pas. Sa voix résonnait encore dans son esprit, son ton déterminé mais aussi inquiet pour son ami. Le gamin naïf qu'il était encore à l'époque avait osé parler, il voulait tout arrêter, partir de son côté, et oublier cette vie infernale qu'il vivait. Il se mettait dans une sacrée merde, Jun lui avait dit, mais il avait aussi été le premier à poser sa main sur son épaule et lui dire qu'il devait le faire. Sa place n'était pas ici, au contraire de lui, Il Nam avait des rêves, des objectifs qui lui étaient propres, il avait encore le choix... Mais ça n'avait pas duré. Il avait suffit d'une fois, juste une seule pour qu'elle soit fatale. Jamais il n'aurait dut partir, jamais il n'aurait dut le laisser seul. Cette décision avait été la pire qu'il n'avait jamais prise. Ce jour là c'était lui qui aurait dut finir allongé dans une marre de sang. Il aurait tout donné d'ailleurs pour échanger sa place avec son meilleur ami. Personne ne méritait de disparaitre à cause d'un autre... Si seulement, il pouvait changer les choses. Jun s'en serait sorti, mieux que lui en tout cas. Peut-être aurait-il retrouvé des proches, une vie meilleure que la sienne... Lui avait des attaches, Il Nam n'en avait pas. Il ne comptait sur rien, il n'aimait rien... la seule chose qui avait de la valeur à ses yeux, c'était ce collier dont il ne se séparait jamais. Mais peut-être allait-il rajouter à sa garde robe, une fille en tenue moulante à la lèvre enflée. Bon, il doutait que cela soit pratique à porter, mais c'était elle qui ne voulait pas le lâcher. Il ne savait pas ce qu'il avait fait pour mériter un pot de colle comme elle mais il devait surement s'être trompé dans la marque de son déo à la supérette du coin. Peut-être avait-il troqué le premier prix, pour un plus cher au nom d'AXE. Bah quoi? Comme si cette pub n'était pas populaire, n'importe quel type normal voudrait en porter pour voir un tas de filles débarquer. Il Nam non plus ne serait pas contre, mais il était bien trop pauvre pour se payer une telle marque. Pas la peine de croire que l'argent qu'il gagnait de ses deals, lui permettait d'avoir un beau duplex avec une superbe vue sur Séoul. Jamais! Il n'avait qu'à peine de quoi se loger. L'argent sale qu'il touchait, il ne l'utilisait que pour ses doses, s'étant jurer de ne plus jamais le prendre pour se servir lui même. Autant qu'une mauvaise chose en serve à une autre. Sa logique n'appartenait qu'à lui, mais il fallait bien qu'il lui reste encore quelque chose, un peu d'honneur qu'il cachait au fin fond de ses chaussettes trouées dans sa vielle paire de basket démodée depuis trois ans. Il ne sut pas réellement ce qui lui prenait, mais subitement il se mit à prier n'importe quel dieu ou entité pour que cette fille déguerpisse sur le champ. Mais il aurait dut le savoir, les forces spirituelles n'étaient pas de son côté. C'est donc naturellement, qu'elle vint lui dire l'inverse de ce qu'il espérait. Il eut du mal à croire ce qu'elle lui disait. Peut-être était-il en train de tourner une caméra cacher, à moins qu'elle ne soit envoyé par l'un de ses minis-boss qui voulait voir à quel point il était fidèle à son rôle. Elle voulait réellement l'inviter à boire un verre? Avait-il l'air de quelqu'un qui avait le temps pour ces broutilles? Il avait déjà du mal à avoir un moment à lui pour regarder la télé, alors prendre un verre... C'était presque une utopie! Finalement, il se rendit compte qu'il était prit au dépourvu. Tellement qu'il en resta muet à la fixer. Il ne lui accorda pourtant aucune expression digne de ce nom. Difficile de trouver ce à quoi il pensait, mais ce n'était pas trop dur, cela se résumait à ... rien. Oui, car c'était bien le vide intersidérale qui venait de s'incruster dans sa petite tête. Mais il n'eut pas le temps de réagir, qu'elle se trouvait de nouveau accrochée à son bras pour lui demander une de ses doses. Bon sang, mais qui était cette fille? Jamais il n'avait rencontré un numéro dans le genre. Elle était si... si quoi d'ailleurs? Il était bien incapable de mettre un mot sur ce qu'il pensait. Il se contenta de froncer les sourcils, se laissant même entrainer contre son gré dans l'entrepôt du coin. Il commençait à doucement en avoir marre de cette situation, c'était trop pour lui. Il Nam avait l'habitude de rester concentrer, jamais il ne déviait de son objectif mais avec elle dans les parages, tout lui filait entre les doigts. Il n'avait plus le contrôle de rien, et voilà qu'elle lui parlait d'argent. Alors c'était donc ça, elle n'était qu'une pauvre junkie qui se baladait dans les rues à la recherche de quelques sensations fortes? A d'autre! Elle n'avait ni l'allure, ni mêmes les marques d'une quelconque dépendance, hormis celle du chocolat peut-être. Oua, d'accord, il abusait, elle n'était ni grosse, ni épaisse, mais il trouvait sa blague de mauvais gout plutôt amusante. Enfin, il se garda pour lui les commentaires qui ne servaient à rien, trop occupé à la dévisager tandis qu'elle lui balançait encore des mensonges. Le prenait-elle pour un idiot ou alors était-ce une manie chez elle de raconter des histoires? Il ne savait pas, et en fait il se fichait qu'elle ne lui dise pas la vérité. Rien ne l'intéressait, même pas de savoir ce qu'elle fichait ici. Ce qu'il voulait, c'était que leurs chemins se séparent. Mais difficile d'y croire lorsqu'elle se mettait à farfouiller dans ses poches sans aucune pudeur. En temps normal il aurait lancé une remarque salace, et se serait armé de toute l'arrogance qu'il avait en magasin, mais au lieu de ça, il était énervé. Ce fut pire lorsqu'un type débarqué de nulle part décida de couper court à cet instant vraiment étrange. Il ne l'avait pas vu arriver, preuve qu'il ne faisait plus attention à rien, et qu'il n'était plus concentré. Voilà pourquoi il détestait le chiffre le deux. Parce-que à deux plus rien n'allait, plus rien ne se passait comme il fallait, à deux la vie était plus difficile. Il ne pouvait être servit que par lui même, il n'avait pas le choix depuis qu'il s'était de nouveau retrouvé seul. Il s'était fait à la solitude, elle était de meilleure compagnie que ces gens qui ne connaissait rien, qui se croyait être important alors qu'ils n'étaient rien. Serrant les dents, il s'apprêtait déjà à voler à son secours, mais cette fille n'avait pas finit de le surprendre. Sans qu'il ne s'y attende elle asséna un coup violent à l'entrejambe du junkie trop en manque pour réellement avoir mal. Il osa sourciller doucement en la regardant, se demandant qui pouvait bien être cette femme si bizarre. Peut-être était-il en train de dormir en fait, et il rêvait d'une histoire qui n'avait pas de sens. D'une rencontre fortuite avec un personnage délirant qui ne pouvait pas exister en vrai. Oh il savait pourtant qu'il était bien encré dans cette réalité, mais cette fille semblait être sortie tout droit d'un roman qu'il avait l'habitude de lire. A savoir si c'était une bonne chose ou une mauvaise il n'y avait qu'un pas, et étrangement Il Nam n'était pas certains d'avoir envie de connaitre la réponse. Elle n'était finalement pas celle qu'il aurait pu croire, mais elle n'était décidemment pas une droguée non plus. Son imagination venait à lui jouer des tours tandis qu'il pensait à l'éventualité de la voir enfiler le costume parfaite de la flic en civil... Et oh cette idée ne lui plaisait guère. Il avait déjà été à plusieurs fois faire un tour en cellule et y retourner ne l'intéressait pas. Peut-être qu'il divaguait mais peut-être pas non plus. Il fallait qu'il en ait le cœur net, à compter qu'il puisse l'avoir. Il en oubliait presque ce junkie, qui lui se fit remarquer en venant brusquement tirer la chevelure brune de cette "attire emmerde". Il leva les yeux au ciel, avant que d'un geste assuré il ne vienne attraper le poignet de l'homme. Le serrant aussi fort qu'il le pouvait, il finit par lâcher sa prise quand le drogué grimaça et sembla comprendre où il voulait en venir. Il était tellement agacé et contrarier de ces plans foireux, qu'il prit le premier sachet de cocaïne qu'il trouva dans ses poches, avant de lui balancer en pleine figure : " Fiche le camp! " Son regard été déterminé, et lui dans la mouise pour cette dose qu'il n'avait pas faite payer, mais il ne pouvait décidemment pas faire les choses biens quand cette fille se trouvait là. Il n'en avait d'ailleurs pas fini avec elle, ça faisait deux fois en une seule nuit qu'il volait à son secours. C'était quoi le problème? Il devait faire sa b.a., pour se rattraper de toutes les mauvaises actions qu'il avait commises dans le mois. Si c'était ça, alors il n'était pas prêt d'en finir! Se tournant vivement vers elle, cette fois-ci il sembla perdre patience, son regard plus sombre, et son air plus fermé, lui donnait un air plus menaçant : "Je commence en avoir ras-le-bol de toi. C'est quoi ton problème? J'ai l'air d'un mec qui a envie de parler? Ou qui a besoin de compagnie? J'ai pas l'intention de me coltiner un boulet dans ton genre encore longtemps." Quelques mots un peu confus, entre un sérieux mélange de coréen, et d'anglais, avant qu'il ne déblatère des jurons silencieux. Il était agacé, cette fille était... quoi? Il n'en savait rien mais elle lui pourrissait sa soirée. Elle n'était déjà pas folichonne, mais là c'était pire. Il aurait pu la laisser là, mais elle l'avait tellement mit sur les nerfs, que désormais il ne pensait plus qu'à elle et à savoir qui elle pouvait bien être. S'approchant vivement, il lui attrapa le poignet, avant de s'avancer d'un air menaçant et de resserrer sa prise : "T'es qui? Me fais pas croire que t'es une junkie, j'en connais assez pour savoir que tu te fiches de moi en disant ça. T'as pas l'air non plus de faire le tapin alors, c'est quoi ton job? T'es flic c'est ça?" Il avait l'habitude de ne pas y aller par quatre chemins. Autant qu'il demande pour avoir sa réponse. Si elle était positive? Et bien vu l'allure qu'elle avait et le peu d'habilité qu'elle démontrait, il ne pensait à craindre quelque chose. Mais il aviserait. Qui sait, peut-être cachait-elle juste son jeu. Il préférait donc rester sur ses gardes, tandis qu'il serrait un peu plus fort son poignet fin entre ses doigts. Peut-être ne lui répondrait-elle pas, il était le premier à ne jamais répondre à ce genre d'interrogation, mais à quoi bon de toute façon elle avait déjà vu ce qu'il faisait dans ces rues. Devait-il lui demander pour la marque qu'elle avait sur le dos? Elle l'intriguait assez, en réalité il n'était même pas certains qu'il n'y ait que cette marque sur sa peau qui l'intriguait. Cette fille en même temps, était troublante... |
| | | | Sam 1 Fév - 1:35 | |
| Un regard peut tout exprimer, l'hypocrisie comme l'honnêteté. La franchise comme le mensonge. Un regard peut être empli de haine que l'on peut parfois uniquement canaliser dans des montées d’adrénaline. Mais il peut aussi être débordant d'Amour, le genre qui durera pour toujours. Le regard, les regards, son regard je m'y égare. Pour trouver ce que l'autre ressent, à travers ses yeux vivant. Parfois un regard raconte tout, du pire de nos démons au meilleur de nos atouts. Mais son regard semblait si fermé, si dur. Il se protégeait de quoi ? Des gens ? De lui ? Il était renfermé sur lui-même, il se donnait des airs de caïds mais il me faisait mal au cœur. Ses regards hautains, ses sourires arrogants ils ne m’atteignaient pas. Oh bien sûr que si il était insupportable avec ses remarques et sa façon d’agir mais j’étais la sangsue qui le poussait à bout. Je ne le connaissais je ne sais pas jusqu’où il était capable d’aller mais j’avais la sensation que si il voulait véritablement se débarrasser de moi à cet instant je me serais déjà retrouvée à la rue. Je ne sais pas ce qui le retenait de me foutre dehors. Mais je profitais au maximum de pouvoir rester sous sa protection. Je lui attirais des ennuies pour sûr. Mais je n’en avais aucun remords. J’avais bien trop peur pour ma propre vie pour me soucier de celles des autres. Je sais qui ils sont ces hommes et ils n’ont rien à voir avec le business man de ce soir. Ce sont eux, ceux qui me tiennent, ceux à qui je dois rendre des comptes pour le restant de ma vie je le crains. Ce sont ceux qui m’ont tatoué ces lettres sur le dos. Ceux qui m’ont enchainé à leur désire. Je pensais pouvoir vivre ma vie mais à la seconde où mon regard à croisé celui de leur boss je savais que plus jamais je ne serais libre. Mais ma liberté valait le prix de ma vengeance. Je n’avais rien a apporter à ce monde, que je sois ici ou là, ça ne faisait aucune différence. Qui sait, je devrais peut-être relativiser, me dire qu'atteindre le plus haut de nos espérances c'est me donner une chance de tomber plus bas. J'étais en bas. Je ne pouvais que remonter, logique n'est-ce pas ? Oui, si ce n'est que je n'y croyais pas et que j'avais cette fâcheuse tendance, ce don inexpliqué, de toujours creuser davantage. De toujours me retrouver dans des situations inexplicables. Surtout depuis que j’étais seule. On s’y fait à la solitude il parait.
Il parait que plus l'on transporte les douleurs du passé et moins l'on profite des belles choses d'aujourd'hui. C'est un adage pas totalement faux. Je dirais même qu'il me correspond complètement, tellement que je serais le premier à nier de sa justesse. Les souvenirs, les peurs, les craintes, c'est le genre de poison qui ne vous quitte pas, jamais. J'ai beau les repousser, tenter de les oublier, chacun de mes efforts semblent les nourrir davantage ... Cette insupportable colère qui étouffe le chagrin au point que le souvenir de l’être aimé n’est plus qu’un poison dans tes veines, ces moments de bonheurs après lesquels on court désespérément mais qui appartiennent au passé. Cette insupportable colère qui gâche la vision d'un monde pas aussi noir qu'il n'y parait. Elle vous bouffe, elle s'immisce en nous avec une lenteur douloureuse. Plus on l'ignore plus elle gagne du terrain, plus on la combat mieux elle s'accroche ... Et un jour tu te surprends à souhaiter que la personne aimée n’aie jamais existé pour être libéré de ta peine. C'est vrai. Ne jamais l'avoir connu, ne jamais l'avoir aimé. Rien ne peut voler en éclat puisque Rien n'existe pas. Ça serait si facile, oh oui, si facile si on n'aimait pas. Si je n'aimais pas. Et toi tu aimes ? Tu as déjà aimé ? Cet homme en face de moi me donne l’impression de cacher de lourds secrets. Il est loin du mec imbu de lui-même qui ne vit que pour lui en se foutant de a vie des autres. Ses baskets démodés, ce jean abîmé, ce t-shirt froissé et sale à quelques endroits. Il semble surtout perdu et cette carapace de froideur qui l’entoure repousse quiconque l’approche. Ses poings aussi sont un bon moyen de défense, et ça serait mentir que de dire qu’il ne me fait pas peur. Car malgré tout cet homme me fou la trouille, je tien bon, je garde la tête haute, je le fixe comme si ces crises ne me faisaient rien, mais mon souffle est rapide, aussi rapide que les battements de mon cœur et mes pupilles dilatées. Mon regard bien que narquois est aux aguets. Il a fait partir ce junkie en un rien de temps mais je crois que c’est la goutte de trop pour lui. Je m’étais postée derrière lui, le regard dur et les poings sur les hanches comme l’aurait fait une mère en colère. A bien y regarder on aurait pu voir un couple disputant leur enfant, l’envoyant dans sa chambre. Je ne pus m’empêcher d’ajouter un petit pique d’humour à l’intention du junkie tant je trouvais la situation cocasse. « Et ne revient pas tant que tu n’as pas finis … » tes devoirs. Mais ma dose d’humour mal venu ne sembla guère amuser Grosse tête qui se tourna vers moi en fulminant.
Quand mon regard rencontra le sien mon cœur rata un battement et ma bouche devint sèche. Il perdait patience et son mélange de coréen et d’américain me surpris. Je le regardais hébétée et grimaçai lorsqu’il m’attrapa le poignet, mais je ne dis rien, je me contentais de le regarder. Je reprenais contenance et arquais un sourcil ironique en souriant amusée. Un flic moi ? Mais c’est que ça carbure là haut, comme quoi il n’a perdu toute once d’imagination. Comme un enfant, il cherche la vérité. Je baisse les yeux vers son avant bras et regard son tatouage. Carpe Diem. Il est furieux après moi et sa main peut partir d’un moment à l’autre. Je ne le connais pas et pourtant. J’ai peur de sa réaction si je le pousse trop mais j’ai besoin de temps. Je caresse du bout des doigts sa phrase. Vis au jour le jour en te méfiant le plus possible de l’avenir. « Tu ne crois pas en l’avenir toi non plus. » Ma voix était douce, trop naturellement douce, et je fus la première surprise de ce changement de ton. Moi qui voulait paraitre intouchable, une remarque piquante et ironique aurait du franchir mes lèvres mais j’avais laissé parler ma surprise et la véritable fille que j’étais. Agacée d’avoir flanché rien qu’une seconde je relevais mon visage vers le sien et reprenant mon air de femme sûre d’elle me dégagea de son emprise. « Désolée ma robe ne me permet pas de cacher mon insigne et mon flingue, essaye encore. » Je préférais m’éloigner de lui, cette proximité me mettais mal à l’aise et j’avais trop peur qu’un coup parte sans prévenir. Je me mis dos à lui et remonta le pan de ma robe déchirée sur mon épaule. Je devais faire peine à voir et je détestais ça. Surtout car dans la situation actuel ca ne me servait pas. Je m’accroupis en grimaçant pour attraper mon petit sac et en sortit mon poudrier. Non je ne vais pas me maquiller, surtout pas sur mes blessures, mais je voulais au moins arranger ma robe et ma coiffure pour ne pas paraitre dépravée. Un bleu énorme apparaissait sur mon épaule, il cacherait sûrement ce tatouage qui me dégoûtait. Au moins il était joli et discret. Je remettais ma barrette en place. Et essuya le sang séché qui avait coulé sur mon menton. Je finis par me tourner vers lui et détourne mon regard vers cette ruelle.
Un homme en costard est appuyé contre la porte et je ne le connais que trop bien. C’est toujours lui qui vient me chercher quand ils ont besoin de mes services, c’est lui mon intermédiaire, et qu’importe ce que je fais je me dois d’être à sa disposition. Ce que je déteste le plus chez lui c’est sa façon de me regarder, le voir ici me donne la nausée. Ma mâchoire me lançait mais je restais là, sans bouger, à le regarder. Il se contentait seulement de nous fixer à tour de rôle. Tout tournais autour de moi, le son de la ruelle me parvenait étouffé, les murs devenaient de plus en plus petits, comme s’ils se rapprochaient. Je regardais l’homme sans le voir, comme s’il n’était plus dans la pièce pourtant sa présence me donnait la nausée, où était-ce seulement le contre coup des coups que j’avais reçu ce soir. Instinctivement je me mis devant Grosse tête, ce gars en face de nous c’était mes problèmes, et pour m’avoir sauvé deux fois en une soirée je pouvais au moins lui éviter de l’embarquer dans mes problèmes. Je défiais l’homme en costume en me tenant droite, silencieuse. J’avais l’impression que cet échange durait depuis des heures mais seul quelques secondes nous séparèrent de son départ. Quand il partit je chancelais légèrement et me tourna vers Grosse tête. Cet échange a été le plus bizarre de toute ma vie et je n’avais pas envie de répondre aux questions du jeune homme. Après tout il n’était qu’un dealer qui ne cherchait qu’à faire son boulot tranquille. Pas besoin de le lier à ce clan. Pourtant un doute me titillait, ce salut de la main, il l’a adressé à qui ? De loin je pensais que c’était à moi, mais je ne sais pas, quelque chose dans le regard de l’homme en costume me mettais un doute. Quand je me tournais je fus presque surprise de voir que Grosse tête était aussi près de moi. Je relevais mon visage vers le sien et lançai « Dis donc toi, tu me vois flic pour le fantasme de l’uniforme ? N’espère pas avoir un show privée Grosse tête ! » Mon humour était mon arme de protection, j'esquivais les questions et les situations embarrassantes avec. J’appuyais mon index sur son front et poussai sa tête en arrière doucement. J’haussais les épaules en riant bien qu’à l’intérieur de moi j’étais encore retournée de ce qui venait de se passer. Ce junkie, la colère de Grosse tête et Mr X qui débarquait toujours quand je m’y attendais le moins. Je posais une main sur mon ventre comme pour chasser ces nausées et me hissa sur la caisse nan sans mal. Retirant mes chaussures je les posais à côté de moi. « Je me ferais aussi discrète que possible, laisse moi juste rester ici encore un peu et je partirais dès que possible. Même une souris ferait plus de bruit que moi ! » et après quelques secondes je me mis à murmurer « mimimimimi » imitant le bruit d’une souris qui cours. J’éclatais de rire en levant les avant bras au ciel « Ok, ok, j’arrête Oppa ! » Je lui adressai un beau sourire charmeur en le regardant avec grand yeux noirs. Je me reculais un peu plus sur ma caisse et l’arrivé presque hésitante de deux junkie me permit de me faire oublier quelques secondes. Quelle scène étrange se déroulait là, une jeune fille d'apparence normal -si on oublie ses vêtements, ses bleus et ce sang qui parsemait son corps ici et là- qui tenait compagnie à un dealer misanthrope.
Mes pieds me faisait mal, ils étaient abîmés et sur ma voute plantaire de fines lacérations apparaissait. Je regardais mon visage tuméfié et soupira. Détachant ma barrette je lâchais les cheveux qui ondulèrent le long de mes épaules. J’avais froid et faim. Je n’avais nulle part où aller si ce n’est cette caisse miteuse qui me filait des échardes sur les cuisses. Je me reposais contre le mur ramenant mes jambes contre moi. Je regardais Grosse tête enchainer les transactions, ces fous comme les dieux étaient avec moi ce soir. Plus Grosse tête était occupé moins il pouvait me crier de dégager. Mes yeux me brûlèrent et plusieurs fois je piquais du nez mais il ne fallait pas que je dorme. Je n’étais pas en sécurité ici et ce n’est pas mon chevalier de fortune qui m’aiderait encore. Mais ma précédente nuit blanche et mon nombre de repas sauté eurent raison de moi … et j’avais beau lutter je finis par m’endormir sans m’en rendre compte. Pendant que je dormais une sensation de chaleur m’envahit et je me suis sentie bien. Mais le réveille fut brutal, je me réveillais en sursaut criant le prénom de ma sœur. Le cœur battant, le corps en sueur, les cheveux en bataille, les membres endoloris, je mis un temps avant de redescendre sur terre et me calmer. Seul le visage de Grosse tête eut le don de me rassurer. Comme s’il devenait déjà familier, il était la seul personne avec qui j’avais autant parlé depuis des mois et il était toujours là malgré mon sommeil. Il était là et c’était le seul repère fixe que j’avais depuis le départ de ma sœur. N’était-ce pas la preuve d’à quel point j’avais pu devenir minable ? Rassurée par la présence d’un inconnu que je connaissais depuis quelques heures à peine. Mon dieu j’avais développé une sorte de syndrome de la princesse Peach ou quoi ? Fulgurant en tout cas, et mon Mario était beaucoup lus sexy mais ca c’était autre chose. |
| | | | Sam 1 Fév - 1:37 | |
| Lorsqu'il disait la vouloir partir, était-il franc ou tentait-il juste de se convaincre? La question ne se posait même pas, à ses yeux cette fille n'était qu'une inconnue, voir même une simple gène. Un petit parasite dont il voulait se débarasser, mais cette tâche restait tenace, malgré ses allures de grand caïd, elle n'avait toujours pas tourné les talons. Elle avait vu pourtant, cette arme cachée dans son dos, sa témérité et surtout la teigne qu'il pouvait être. Il n'avait peur de rien, même pas de disparaitre, car pour lui c'était finalement ce qui l'attendait. Il avait écourté sa vie le jour où il avait suivit cet homme à travers les couloirs de l'orphelinat. Il lui offrait une belle existence mais en contre partie il devait lui donner des années de sa vie, qu'il ne pourrait plus jamais avoir. C'était comme signé avec le diable, il y avait toujours un revers. Rien n'était gratuit, il le savait, et ne se berçait pas d'illusions toutes aussi folles les unes que les autres. Il était censé, peut-être un peu trop, mais il préférait ça, plutôt que de croire en des idioties. Il attendait juste, qu'un jour cela se produise. Il avait cru pouvoir s'en sortir, avoir un meilleur avenir, et faire ce qui lui plaisait. Mais personne ne lui avait jamais demandé ce qu'il aimait. Non personne sauf Jun! Lors de leur premier échange, il l'avait regardé un sourire aux lèvres, alors qu'il n'avait que quelques petits mois de plus que le gamin qu'il était à cette époque. "Et toi, c'est quoi ton truc?" Il s'était retrouvé bête, ne sachant quoi répondre, car il ne s'était jamais posé lui même la question. Il aimait lire, mais à l'orphelinat les seules lectures qu'on lui accordait c'était le journal, les bouquins étaient trop chers, et surtout le personnel n'y voyait aucun intérêt. Il aimait aussi se poser sur le trottoir devant sa petite maison miteuse qui tombait en ruine, juste s'assoir là tranquillement en regarder les voitures qui passaient, les gens qui faisaient partie de ce monde, le ciel bleu et sentir le vent frôler sa peau. Il n'attendait rien, et pourtant, quelque fois le garçon se mettait à imaginer l'impensable. Une main qui venait se tendre devant lui, un sourire rassurant et des yeux dans lesquels il se voyait enfin. Il ne voyait jamais son visage, mais c'était elle qui l'aidait, qui l'emmenait loin de cette vie, et de ces gens qu'il ne connaissait pas. Aujourd'hui, il s'interdisait de penser à tout ça. A quoi bon? Un toutou dans son genre n'avait pas le droit de penser, on lui donnait, il faisait. Les ordres étaient les ordres, la seule liberté qu'il avait, c'était celle de prendre des décisions au moment venu. Par chance Il Nam, malgré sa trahison, était quelqu'un de censé, et sur qui on pouvait compter. Le fidèle serviteur, attaché à un laisse... Lorsqu'il osait s'égarer un peu, il suffisait de tirer dessus, et de le remettre dans le droit chemin. Ce soir, il n'en paraissait rien, mais il savait qu'il n'empruntait pas la bonne voie. Son boss l'apprendrait, il n'était pas à l'endroit souhaité pour les deals, il n'était pas là où l'attendait. Il le savait, mais quelque chose le poussait à rester là, coincé dans cet entrepôt. On le connaissait ici, son visage n'était plus inconnu, ceux qui le cherchaient finirait toujours par le trouver, mais il y avait ces grosses têtes, ces poissons énormes qui régnait sur l'océan vaste dans lequel il avait essayé de faire sa place. Eux n'acceptait jamais les changements, les autres devaient être à leur disposition, n'importe quand et n' importe où. La moindre contrariété pourrait être fatale. Il le savait, mais cette fille... cette fille avait le don de se mettre dans la mouise toute seule. Il n'était même pas certains qu'elle parvienne à rentrer chez elle si elle le pouvait. D'ailleurs avait-elle un endroit où rentrer et se mettre à l'abri? Avait-elle quelqu'un qui l'attendait, qui s'inquiétait pour elle? Etrangement, il avait la sensation de connaitre déjà la réponse. Elle n'était pas comme les autres, ses mensonges devaient en berner plus d'un, mais l'américain, n'y croyait pas. Elle aussi semblait avoir quelque chose à cacher, peut-être même un lourd passé qu'elle tentait de fuir. Il divaguait surement, sur cette terre et dans son monde solitaire, il ne pouvait n'y avoir qu'un être comme lui qui se sentait aussi désarmé et seul. Pourtant elle l'intriguait, plus qu'il n'en laissait paraitre, et plus qu'il ne se le permettait. Se soucier des autres n'était pas sa priorité, il n'était pas égoïste, mais depuis la mort de Jun, il pensait que plus il s'éloignait, mieux les autres se portaient. C'était finalement ça être généreux, savoir quand on faisait du mal, et être prêt à souffrir pour le bien de quelqu'un. C'était ce qu'avait fait Jun... Et lui... Son cœur devenait lourd, fou de remords, mais aussi de colère. Il n'avait pas envie de partager quelque chose, ni un verre, ni une conversation. Ce qu'il voulait c'était rester seul, être seul ici, ce soir, demain, et les autres jours qui viendrait. Alors pourquoi ne partait-elle pas? Pour lui il n'y avait qu'une explication, peut-être était-elle en train de se rire de lui. Son imagination fut poussé à l'extrême lorsqu'il la pensa être une flic en civil, mais il fallait bien qu'il trouve une explication à ce qu'il ne comprenait pas. Il la fixait, les yeux rivés dans les siens, tandis que son agacement était à son comble. Il était si aveuglé par cette sensation, qu'il ne put même pas anticiper son geste. Ses doigts fins venant caresser doucement ce tatouage qui lui tenait à cœur... Les seuls dont il était fier, les seuls qui finalement le résumait. Surprit, il eut un geste de recul, tandis qu'il avait l'impression que cette sensation sur sa peau lui faisait l'effet d'une brûlure... Et sa voix le perça, ses mots aussi l'atteignirent « Tu ne crois pas en l’avenir toi non plus. ». Malgré lui il déglutit plus vite qu'il ne pensait, fronçant un peu plus les sourcils, alors que la situation semblait lui échapper. Il n'aimait pas ça, en temps normal il devait avoir un œil sur tout, pouvoir anticiper, avoir des coups d'avance. Mais il n'avait rien vu venir. Il ne contrôlait plus rien, comme ce rythme entêtant au creux de sa poitrine... ça ne dura que quelques secondes, mais c'était déjà de trop. Il n'était plus certains d'écouter ce qu'elle lui disait. Son humour, ne l'atteignit pas, désarmé, il préféra se redresser, détourner les yeux, et se refermer un peu plus. Se mordillant l'intérieur de la lèvre, il l'observa à peine du coin de l'oeil, avant d'inspirer profondément et caresser du bout des doigts ses sachets dans l'une de ses poches. Peut-être n'avait-il pas assez forcé sur la dose ce soir, et brusquement il ressentait une envie folle de pouvoir y remédier. Ces sensations rassurantes, celles qu'il connaissait par coeur. C'était un endroit sur, rassurant, car il n'avait jamais peur de ce qui arriverait. Avec elle... il n'en savait rien. Cette fille était troublante, elle n'agissait pas comme les autres, et ne faisait pas ce à quoi il s'attendait. Expirant bruyamment, il tourna la tête vers la ruelle, apercevant alors une silhouette qu'il connaissait que trop bien. Un signe de main de cet homme, auquel Il Nam ne répondit que par un petit hochement de tête discret. Qu'est-ce qu'il foutait ici celui-là? Dans la chaine du respect, lui se trouvait au dessus du californien, lui tenir tête était impensable, l'ignorer l'était tout autant. Il ne l'appréciait pas, il n'aimait personne dans cette "sublime famille adoptive". C'était lui qui s'était chargé de retrouver sa trace en Corée, lui qui avait su où le trouver ce soir là. Il ne s'était pas salit les mains à lui tenir les bras, ce n'était pas lui non plus qui l'avait rué de coup. Son travail était toujours propre, soigné et méticuleux. Ses paumes recouvertes de gang épais, s'étaient subitement d'une longue tige métallique rougeoyante. C'était son extrémité qui avait attiré son regard tuméfié, tandis qu'il ne sentait même plus corps. Avait-il toujours des membres, pouvait-il toujours ressentir quelque chose? Sa réponse fut brutale, une douleur lancinante sur l'épaule, l'intérieur de ses joues en sang, tant il se mordait pour supporter la souffrance et ne pas crier... Cette marque était indélébile, c'est avec un sourire sarcastique qu'il s'était penché vers lui, satisfait d'avoir apposé à jamais sa marque sur ce corps meurtri. Oui, s'il devait détester quelqu'un, c'était bel et bien ce type. Aujourd'hui, ils se saluaient comme des connaissances qui se respectaient mutuellement, comme si rien n'avait jamais exister. Mais Il Nam n'oubliait pas, c'était lui qui lui avait volé la liberté dont il rêvait, c'était lui qui l'avait enchainé et qui jamais ne le laisserait s'enfuir. Son regard rivé dans sa direction, il aperçu cependant que le sien dévia sur la silhouette qui se trouvait à ses côtés. Il n'aimait pas ça, cette façon qu'il avait d'observer les autres et de croire que tout lui appartenait. Pourquoi la fixait-il avec cet air satisfait sur le visage? Il s'était approché d'elle, sans réellement s'en rendre compte. Son allure droite, et son expression neutre, n'étaient là que pour garder ses objectifs en tête. Il était prêt, mentalement il savait qu'il était prêt à agir si quelque chose devait se passer. Il jaugea l'homme, ne détournant jamais les yeux, tandis qu'il se préparait. Cet échange n'était pas normal, il sentait que quelque chose n'allait pas. Malheureusement il ne savait pas quoi. Mais il restait sur le qui vive, prêt peut-être même à sacrifier sa vie pour sauver cette fille encore une fois. C'était idiot, il ne la connaissait pas et ne savait rien d'elle. Et pourtant il se surprenait à penser qu'il en était capable... L'homme partit finalement, sans rien dire, toujours avec son sourire aux lèvres. Lorsqu'il fut hors de vue, il baissa les yeux mais son regard croisa la silhouette non loin de lui de cette fille étrange. Bon sang, pourquoi s'était-elle collée à lui? Comme si il n'y avait pas assez d'espace dans cet endroit.... C'est vrai quoi, elle aurait pu s'éloigner... Hum, oui ça n'allait pas, il se sentait un peu confus subitement, alors qu'il cherchait de quoi fixer son attention ailleurs. Cette fois-ci sa plaisanterie ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, détournant presque aussitôt les yeux, il la regarda quelques secondes, avant de brièvement esquisser le début d'un sourire. Mais bien entendu Il Nam ne se laissait pas aller aussi facilement. Il se reprit bien vite, se raclant même la gorge, au même instant où elle vint le pousser d'un geste du doigt. Il tiqua entre ses dents, poussant un soupir qui se voulait dédaigneux mais il n'était presque pas crédible dans ce rôle subitement. Pour détourner son attention, il se trouva lui même une occupation qui valait ce qu'elle valait, tirer de nouveau sur les manches de sa veste pour venir la réajuster et ne plus dévoiler ses bras. Et bah quoi? Il fallait bien qu'il trouve quelque chose, et c'était là la seule idée qu'il venait d'avoir. Cependant, il n'en avait pas terminé avec elle. Encore une fois elle s'imposait sans lui demander son avis. Il lui aurait bien répondu, mais la voilà qui se mettait à imiter une souris. Et merde! C'est qu'il avait envie de rire avec ses bêtises, mais il se mordit l'intérieur de la joue pour s'en empêcher. Il fut presque soulagé de voir débarquer deux silhouettes, reprenant presque aussitôt son air sérieux, il se concentra davantage sur les transactions qu'il faisait. Néanmoins, il ne put s'empêcher quelque fois de laisser son regard se balader jusqu'à la silhouette assise non loin de là. Il l'avisa plusieurs fois, luttant contre le sommeil, cherchant un point à regarder pour garder son esprit alerte, puis subitement se laisser aller, et s'endormir ici, dans l'endroit surement le moins sur de Séoul... Il se retrouva de nouveau seul, plus vite qu'il ne l'aurait cru. S'approchant d'elle, d'un pas léger, jusqu'à arriver à sa hauteur et l'observer. Il serait incapable de dire ce qui lui passa par la tête, ni même pourquoi il s'aventura à venir la porter et la conduire ailleurs qu'ici. Son sommeil était agité, et lui trop idiot pour partir de cette chambre où il l'avait conduise. Il avait dépensé les derniers sous qui lui restait dans ses poches, mais il pensait que ce soir ça en valait la peine. L'hôtel était miteux, les murs décrépit et l'odeur de moisi envahissait la pièce. Le lit ne devait pas être confortable, mais il l'était surement plus qu'une caisse égarée dans un entrepôt froid. Il veilla sur elle, sans savoir pourquoi avant qu'elle ne finisse par se réveiller en sursaut. Instinctivement, il la regarda, ne sachant quoi dire alors que leurs regards se croisaient. De quoi avait-elle pu rêver? Avait-elle, elle aussi des tourments inavouables? Le silence qui s'était installé à cet instant, aurait pu être pesant, mais il le trouva réconfortant. Il n'avait rien à lui dire, il n'avait rien à lui expliquer, et il ne lui devait rien. Il finit par se redresser, l'air de rien, comme si cette situation était normale. Il jeta un rapide coup d'oeil à l'heure affichée sur l'horloge sale. Il n'était pas certains que les aiguilles fonctionnaient encore comme il fallait, mais il préféra se fier à ce qu'il voyait. Réajustant sa veste, il fouilla dans ses poches, avant de lancer sur le matelas un porte-clés kitch : "Les clés de la chambre. Tu dois la libérer avant onze heure." Et c'est tout! C'est tout ce qu'il lui dit, avant de détourner les yeux, et franchir le pas de la porte en la laissant seule ici. Mais il n'avait plus rien à craindre, elle était en sécurité non? Il n'avait rien fait pendant son sommeil, ni fouillé dans ses affaires, ni même chercher son nom. Il ne savait rien d'elle, cette fille resterait une inconnue au passé mystérieux. Il n'avait pas la moindre idée de qui elle était, ce qu'elle était venue faire dans cette ruelle. Il ne savait pas non plus pourquoi ce soir il l'avait croisé, mais il n'avait aucun regrets. Il avait fait ce qu'il devait faire, demain serait un autre jour, une journée comme les autres où il se réveillerait tandis que les autres s'endormiraient. Il ne penserait plus à elle, il l'oublierait et son image s'effacerait. Le seul visage qu'il retenait, et qu'il voyait dans ses rêves, c'était celui de Jun... |
| | | | | | | | Chapter I : Funny how in just one moment, things can turn upsidown ft Il Nam | |
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