| Mer 14 Déc - 22:13 | |
| Logan S. Jeweels & Jill H. Greek ♥
« It’s the moment to live and the moment to die. »Le premier jour d’un long week-end était arrivé. Nous étions Samedi aujourd’hui, et comme pas mal de Samedi depuis un moment, je travaillais - encore -. J’avais pris le service à dix-huit heures, laissant ainsi la soirée libre à ma collègue. Je devais admettre que pour une fois depuis bien longtemps, je me demandais si je n’aurais pas mieux fait de poser une journée de congé aujourd’hui. Je devais travailler depuis deux heures environ et j’avouais que c’était les deux heures les plus longues de ma vie.
Jusqu’au environ de dix-huit heures trente, tout allait encore bien, je m’occupais des clients sans aucun problème, leur adressant un petit sourire par politesse. Alors que j’apportais les boissons à une table de quatre jeunes filles, un des clients que j’avais servi quelques minutes avant me fit signe de loin. Il était grand, ses cheveux de couleur bruns étaient en parfaite harmonie avec ses yeux bleus. Je m’avançais vers la table attrapant mon carnet de note et mon stylo pensant, naturellement, qu’il souhaitait repasser commande. Alors que je posais mon calepin sur le plateau que j’avais en main afin d’avoir un bon appuie pour écrire, je lui lançais d’un ton calme et serein. « Vous désirez autre chose ? », je lui adressait alors un sourire de sympathie comme il était bon de savoir le faire dans ce genre de travail. Alors que j’attendais sa réponse patiemment, l’homme qui devait avoir pas plus d’une trentaine d’année, pris son verre qui n’était même à moitié vide. Mes sourcils se fronçaient alors légèrement, pourquoi m’avait-il appelé s’il n’avait même pas terminé sa boisson. Tandis que je réfléchissais innocemment, le client me jeta le contenu de son verre au visage. N’ayant même pas eu le temps de réagir, je me retrouvais trempée en moins de temps qu’il n’en fallait pour dire « ouf ». Plus ou moins surprise par l’attitude de cette personne, je lâchais le plateau que je tenais dans les mains. Mes yeux devaient certainement le fusiller du regard, et l’envie de me mettre à lui hurler dessus était loin de manquer. Heureusement, qu’une petite partie de moi savait encore garder le contrôle. Je me forçais à sourire ravalant ma salive avant de me baisser pour ramasser mes affaires. Le bar était d’un calme plat, tout le monde regardait en ma direction, certains riaient d’autres se demandaient ce qu’il se passait. « La prochaine fois, vous servirez vos boissons fraîche et pas tiède ! », me lançait alors le client mécontent. Tenant à mon boulot, je ne pouvais pas me permettre de m’accrocher avec un client. « Très bien monsieur. Il vous fallait autre chose ? », lui redemandais-je d’un ton très peu calme. « La même chose mais frais cette fois ! », me lançait-il toujours aussi méprisant. Je tournais alors les talons pour lui chercher son verre. Le barman qui travaillait avec moi ce soir me tendait une serviette avant de préparer un nouveau verre pour ce satané client. Je m’essuyais le visage me retirant ensuite dans la salle d’eau pour m’y nettoyer. Ma peau collait, je trouvais ça écoeurant et d’un grossier, rien que d’y penser cette histoire me mettait hors moi.
Un peu plus tard dans la soirée, j’avais cassé un verre en voulant le passer à mon collègue. Le bruit du verre sur le salon était passé inaperçu masqué par le son de la musique. Je poussais un léger soupire, j’adorais mon job, mais les soirées comme cela je préfèrerais les passer chez moi, au fond de mon lit. Je me baissais pour ramasser les morceaux du verre brisé, évidemment dans la précipitation, je ne manquais pas de me couper le bout du doigt. J’étais officiellement la malchanceuse de la soirée. Je retournais donc – pour la seconde fois – dans la salle d’eau afin de nettoyer la petite plaie cette fois-ci. Après avoir farfouillé un peu dans mon sac à main, je mis la main sur un pansement – au moins une bonne chose -. Je reprenais mon service espérant de tout cœur que tout cela allait très vite s’arrêter.
Dix neuf heures trente, environ, l’ambiance c’était un peu détendu. Les clients étaient tous servis et installé, j’en profitais donc pour discuter un peu avec le barman. J’étais dos au comptoir, je riais amusée par l’anecdote que venait de me raconter mon collègue. Alors que j’allais commencer à prendre la parole en réponse à son récit, une voix féminine qui provenait de derrière moi me coupa dans mon élan ... |
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