Ne me demandez pas ce que je foutais dans une Eglise. Je ne le savais même pas. A vrai dire, ces endroits m'avaient toujours foutu les chocottes. Je n'étais même pas croyante. Je préférais croire au paranormal, au hasard, aux fées, aux goules, plutôt que de croire à un seul mec. Ces derniers temps, j'aimais bien me promener ou plutôt errer comme un zombie dans les lieux improbables. Récemment, j'avais fait le vivarium de SF. J'en avais absolument rien à faire des iguanes et serpents, préférant les félins et les loups, mais au moins ça faisait passer le temps et ça me cultivait. Je faisais un peu tâche sur les bancs en bois. Mes docs posés sur le banc devant moi, je finissais enfin par les poser sur le sol. Un peu de tenue mademoiselle Desrosiers, vous n'êtes plus une sauvage ! C'était chiant la société. Je crois que j'aurais tout fait pour revenir plus de dix ans en arrière pour revivre dans le van pourri dans ma famille. J'avais vraiment besoin d'évasion, de liberté, là. Ma mère m'avait proposé que je vienne passer du temps à la maison en Louisiane. J'aurais pu, je m'aurais fait des grandes balades dans les marécages comme j'en faisais avec mon frère. Mais... Je voulais pas claquer mon argent comme ça. Je n'étais pas pauvre -j'avais réussi à vendre un bouquin quand même et j'bossais bien chez Alternative Press-, je n'étais pas riche pour autant. Puis quoi ? J'me serais cassée à Bâton-Rouge et après ? Le 6, je reprenais le taff, je ne pouvais pas fuir éternellement. Fallait à un moment donné, que je me prenne en main et surtout que je...

Je me retournais vivement quand j'entendis des sanglots derrière moi. Je voyais une dame âgée qui pleurait en allumant un cierge. Je reposai mes yeux verts face à l'autel. Il fallait que je craque oui. Mon ventre est vide depuis plus de deux semaines, oui. Je sentais mes yeux me piquer. C'est fou comme les pleurs sont contagieux dans une Eglise...

Sans Francisco. Une ville de nombreuse fois visitée, de nombreuses fois enviée. Et m'y voila. Depuis maintenant six heures. Six heure dans cette ville et cette sensation de picotement face à la nouveauté. Après être aller trouver un hôtel avec les gars, on est aller voir Adam. Trop de câble, trop de tuyau, trop de blanc. Il lui ont ôté tout son être en le revêtant... Incapable de rester en place, de m’apitoyer sur la décision que tôt ou tard je devrais prendre. Non. Alors je sors, je pars, je m'en vais vadrouiller. J'connais bien ça, partir patrouiller. Une ville entière à explorer, et un nombre illimité de jours qui s'étendent maintenant... inlassablement comme une menace qui plane sur mes habitudes... Anyway. Petit tour des choses ? Non y'a comme une petite ampoule dans ma tête qui clignote, un voyant incapable d'ignorer... et sans même avoir trop besoin de me renseigner je me retrouve à la porte inconnue d'une amie depuis longtemps laissé, jamais oublié, jamais délaissée. " Je suis désolé... elle est pas là. Je sais pas où elle est, elle qui ne sort plus de sa chambre..."... Son amie ose pas trop m'en dire, elle me connait pas, et j'ose pas trop m'étaler. J'suis qu'un inconnu qui débarque et en demande un peu trop je suppose. Pas grave, je continuerais les recherches à pieds, et sans idée. Paumée, vers qui j'irais me tourner ? Vers quoi j'irais m'exiler ? Aucune idée ! Et je marche. Je marche sans savoir, juste en observant les lieux sans tout admirer, je voudrais juste la trouver. Douce illusion dans une ville aussi grande.

Traversant une place le soleil hivernal disparait derrière l'immense ombre d'un clocher. Clocher. Je la vois pas trop y être attirer mais moi... j'ai besoin d'immensité, y'a un truc qui me pousse et m'attire sans y résister alors go ! La lourde porte de bois se referme dans un bruit sourd alors que je bénis le fait de pouvoir une fois avoir délaissé mon chapeau pour juste mes cheveux vite fait rassembler en arrière. On se décoiffe dans la maison du Seigneur. Et j'avance dans la fraicheur habituelle, j'avance sans voir personne et sans vraiment chercher... Où alors si. Mon regard tombe sur deux femme plus loin, deux femmes éloignés, deux femmes inconnues. Deux femmes, donc elle. Je lève intrigué le regard vers le plafond infinis, serait-ce un pied de nez à ma foi parfois bancale. Je sourie presque amusé, juste un bref instant alors que je reprend ma marche silencieuse dans ce lieu oppressant. Et j'avance entre les allées, me glisse entre les bancs parvenant à elle et ses sanglots. Et sa solitude. Sans un mot je m'assois à ses côtés, sans même la toucher, je fixe au loin l'autel centré. Je reste sans un mot, ne voulant pas la dérangé. Mais lui imposer à l'esprit que même ici, elle est pas seule. Et même sans la regarder, je le sais, que depuis quinze ans, elle a changé.

Je resserrais mon écharpe autour de mon cou et baissai les yeux sur mes cuisses. Ma main frotta mes yeux déjà humides. Ça y est je pleurais. Les sanglots suivirent rapidement. Je ramenai rapidement ma main à ma bouche pour éviter de faire de trop de bruit. Désolée, on ne m'a pas appris à être discrète plus jeune. Je remontai alors mes jambes contre ma poitrine, posant mes talons sur la petite place qu'il reste sur le banc. Je me laissai aller, seule. Après tout, je n'avais pas voulu pleurer devant Julie, ni même devant Camil. Je détestais me sentir faible, désarmée. Je n'étais plus une petite sœur, ni même une future mère. Bien que j'avais fait le deuil de mon frère, je ne pus m'empêcher d'y repenser. C'est dans ces moments-là, qu'on pouvait croire être la personne la plus malheureuse sur Terre. Dans ces moments-là que beaucoup de personnes ne prenaient pas la peine de réfléchir avant de se faire péter la cervelle. Moi j'voulais juste qu'on me foute la paix, que la voisine d'à côté arrête de s'engueuler avec son mec, que les factures n'arrivent plus dans ma boîte aux lettres, qu'on oublie que j'existe un moment, rien qu'un petit moment, que je ne sois plus citoyenne des Etats-Unis d'Amérique, que je puisse brûler mes papiers sans regrets. Surtout je puisse respirer l'air frais de la nature, loin de cette bulle quotidienne, polluée et chiante.

Et je crois que cet après-midi, la nature arriva finalement à moi. Quelqu'un était assis à côté de moi. Il sentait bon; le soleil, l'herbe, la liberté. Cette odeur me replongeait des années auparavant, et a des mails échangés sur le net. Je lâchais mes jambes, et me laissai glisser contre cet homme. Je m'allongeai et posai ma tête sur ses cuisses et tant de continuer à pleurer, plus ou moins silencieuse. On pourrait me traiter de folle, mais je savais, je le sentais, que ce gars à côté de moi me voulait que du bien.

L'église ne me procure ni sentiment d'apaisement, ni tiraillement. Elle ne projette aucune ombre menaçante où le jugement est imminent et flippant. Serein. C'est comme ça que je m'installe au côté d'une rousse qui serait flamboyante dans un autre endroit. Non dans un autre état, cet endroit n'enlève rien à la beauté qu'elle a gagné avec les années. Mais je tais jusqu'à dans ma tête ce genre de pensées pour ne pas entacher ce moment, son recueillement. Je ne dis pas un seul mot. Sa douleur je ne peux pas la comprendre, je ne prétend pas le faire. Je ne peux pas la comprendre, ni la partager, mais je peux la soutenir, et c'est le plus que je puisse faire. Comment comprendre la perte d'une chose que je ne connais pas ? Je ne peux qu'imaginer, et imaginer me glace... même si c'est à des années lumière de se que doit être sa réalité.

Je reste à fixer l'autel, du coin de l'oeil ses mouvements attirant mon attention sans que je bouge d'un iota. Je la sens alors poser sa tête sur mes genoux alors que surprit, je n'en fait rien montrer. Je ne baisse que le regard sans baisser la tête la regardant un moment. Fragile. Comme dans mes souvenirs d'enfance. Et je me doute qu'avant mon arrivé elle ne l'était pas, il a des semaines. Brisée. Ma main remonte le long de son bras, se posant sur son épaule alors que je me remet à fixer l'autel. Récitant sans un son une prière, seules mes lèvres bougeant ne prononçant ni son, ni souffle. Mes doigts restant immobile sur son corps qui parfois tremble légèrement d'un sanglot plus important. Et je reste là, la laissant pleurer se qu'elle veut, se qu'elle peut.

Le silence. C'est tout ce que je demandais. Un peu de réconfort aussi. C'est ce dont j'avais besoin. C'est ce dont m'offrait Gwenaël à cet instant précis. Ce garçon je l'avais connu il y avait des années quand j'étais encore qu'une enfant, sans formes (et voilà la gueule des formes que j'ai hérité), sans la merde qu'étaient les règles, sans impureté de l'adolescence, totalement pure... Voilà que je le revoyais après tout ce temps dans une situation délicate. Ce n'est pas de cette façon que j'aurais aimé le revoir après toutes ces années. Je sens sa main remonter contre mon épaule. J'en frissonne, pleurnichant contre ses cuisses. Fragile, je relève un peu mon visage et passe une main dessus pour me débarrasser de mes joues mouillées par mes larmes. Je n'ai pas envie qu'il me voit comme ça, qu'il voit mon visage triste alors qu'il l'a connu rieur. Au final, après avoir inspiré et expiré trois ou quatre fois, je me relève complètement de lui, retrouvant ma position assise initiale. T'as pas quelque chose à fumer ? Dis-je doucement. Oui ma question venait de nulle part. Oui, j'aurais pu lui dire autre chose. Oui, nous sommes dans la maison du Seigneur et je parle de weed. Faut pas m'en vouloir en tant que Desrosiers, il m'est normal de partir au quart de tour. J'osais enfin à tourner mon visage rougie vers lui et un petit sourire apparut sur le coin de mes lèvres.

Les minutes passent sans se presser, sans être pressé, sans me lasser. Je reste immobile et le temps dehors peu bien continuer de s'écouler. Peu importe. Je continue de caresser son bras, laissant le monde extérieur s'occuper. Rassuré et ravis de l'avoir trouvé, je me contente de profiter de cela, et de lui servir, de ne pas la laisser seule. Et ainsi le temps passe.
[...] La sentant bouger, je soulève mon bras de son épaule alors qu'elle finit par se redresser et je la vois essuyer ses joues du coin de l'oeil. Je reste silencieux, lui laissant le loisir de briser ce silence ou bien de le conserver. Ce dont elle a besoin, je le respecterais.. T'as pas quelque chose à fumer ? Ok... Je m'attendais pas vraiment à ce genre de question j'en conviens. Continuant de fixer un moment l'autel face à nous, plus loin je finis par tourner le regard et la tête vers elle pour la première fois. Souriant avec douceur et sympathie j'hoche doucement la tête à sa question. On devrait pas parler de cela ici ? Pourquoi pas, il n'y a pas de tabou face à Dieu, non ? Je n'en sais rien. Pour moi non. Mais je dois dire que je ne vais pas souvent à l'église... Sortons... Je répond simplement ma voix peu haute troublant le silence autour de nous sans pour autant déranger le reste de l'église silencieuse. Et je me lève doucement, sans un bruit, tendant vers Sierra une main pour l'aider à se relever. Lui tendre la main pour l'aider... Quelle superbe image et métaphore.

Oui, Gwen. J'avais fichtrement envie de planer et de penser à plus rien. Je n'avais pas fumé depuis huit mois et ça me manquait. L'occasion était bonne pour recommencer, non ? Je savais très bien que si je commençais maintenant, j'aurais du mal à m'en passer. Mais franchement, au pire, je retomberais stérile pour de bon puis, voilà fin de l'histoire ? J'étais totalement prête à assumer ma nouvelle et prochaine descente dans l'enfer de la drogue. Mon ami de longue date me sourit avant d'hocher la tête. Je savais que là-dessus il pourrait me dépanner. Puis, vu dans l'état qu'il me voyait pour une nouvelle rencontre, autant oublier cette petite fausse note. Gwen se leva en premier, et me tendit la main. Je l'attrapai et sortis par la suite de la rangée des bancs inconfortables. Je pris son bras pour le tenir et nous nous dirigions vers la grande porte, juste en face.

J'ajustai mon écharpe une fois dehors. La forte luminosité du jour me piqua immédiatement les yeux. Je clignai deux trois des paupières avant de m'y habituer. Ne lâchant pas le bras de Gwenaël, je regardais un peu autour de nous, et pointai du bout de doigt en face de nous, où se trouvait un petit square avec des arbres, de l'herbe et des buissons. On va là-bas ou... Je ne sais pas ? Je le regardais vraiment pour la première fois. Il avait changé, oh ça oui. Je souris timide devant sa beauté.

Je l'observe se lever, du coin de l'oeil je la vois s'essuyer les joues et je lui laisse le temps de se ressaisir, moi je patiente avant de me lever. Et elle fait de même attrapant ma main doucement, alors qu'on longe le banc pour sortir de la rangé. Je reste silencieux, resserrant mon bras contre le sien quand elle se saisit du mien, elle est pas bien grande, et elle a coupé ses cheveux. Elle était pas rousse aussi à l'époque. Je songe à cela, et à bien d'autre chose. Je récite une prière muette dans ma tête avant de franchir le pas de l'église.
Et dehors les bruit étouffer par le majestueux bâtiment, nous reviennent de plein fouet. Le froid, la luminosité de ce ciel gris sans couleur exact, presque blanc. Le klaxonne des voitures, les sirènes au loin, la ville. Et on fait quelques pas alors que je garde le silence. On va là-bas ou... Je ne sais pas ? Sa voix un peu raillée me fait l'observer, je sourie simplement en posant le regard sur le parc au loin. Un peu de nature, parfait j'en ai bien besoin aussi. Non là-bas c'est bien. Allons-y. Première phrase que je prononce en sa présence hormis le "sortons" de tout à l'heure. Je referme un peu mon blouson en laine recouvert de cuir, ma main libre le fermant sur mon gilet alors que je traverse la rue avec la rousse. On entre dans le parc toujours en silence, et ça ne me dérange pas. Je suis un grand bavard, mais je suis aussi très adepte du silence.
On se pose sur un banc, je fouille dans une poche intérieur, commençant à rouler un truc, ma respiration produisant une buée à peine visible.

Nous descendions les marches du devant de l'Eglise, avant de traverser la grande rue. Finalement, ce petit coin "vert" tombait vraiment bien. A croire qu'il était juste là pour nous et qu'il nous attendait les bras ouverts. C'est beau la personnification de la nature. Je m'installais aux côtés de Gwenaël sur un petit banc dans un silence de mort. Je me mis alors à le regarder, alors qu'il préparait précautionneusement la drogue douce. Je glissai mes mains dans mes poches et y sortis un mouchoir. Je m'essuyais un peu les joues, et sous mes yeux. Heureuse de ne pas avoir mis de maquillage, mais après avoir pleuré je devais être encore plus affreuse qu'au réveil. Pauvre Gwen, comme rencontre ce n'était vraiment pas le top. Je pris de grandes bouffées d'air frais, ce qui me fis du bien, avant de reporter mon attention sur le blond. Enfin, je brisai ce silence. Qu'est-ce que tu fais sur San Francisco ? Je disais pas ça dans le sens que ça m'emmerdait de le voir, non non ! Au contraire, je le suivais un peu sur internet et je savais que c'était le genre de gars a voyagé toutes les semaines, à bouger tout le temps, à jamais se poser... Un peu comme ma vie de petite fille. Je me demandais donc pourquoi il restait là. C'était étrange, non ? C'était comme si on avait enfermé un animal sauvage dans une cage. Parce que c'est comme ça que je voyais Gwen, un garçon en quête d'aventure et liberté. Alors pourquoi restait-il 'piégé' dans une ville ?

Le silence accompagne tout le moment où je conçois ce petit bâtonnet d'herbe bien verte, je me concentre dessus malgré la réelle habitude à faire cela encore et encore. Gardant mon paquet de tabac sur les genoux je finis par le ranger, avant de finir de rouler correctement. Le temps est frais, piquant, mais j'aime bien ça. Et il ne pleut pas, c'est parfait. Les secondes s'enchainent et je finis par passer ma langue le long du papier, le fermant avec application en cherchant un briquet dans mes poches intérieures. Qu'est-ce que tu fais sur San Francisco ? Elle finit par rompre le silence alors que mes doigts se referment sur l'objet de ma recherche. Sa question ne m'arrête pas dans mes gestes, bien que mon cerveau réfléchie à celle-ci. Que répondre ? Moi même j'en sais trop rien. J'ai toujours voulut venir ici, découvrir la ville, explorer, m'éclater avec Sid. Mais juste un temps, alors se que je fais à SF ? Je découvre. Mais jamais je n'aurais songé à y être enchainé, alors.. je ne sais plus. J'embrase l'extrémité de l'herbe alors que la fumé s'infiltre avec la vitesse voulue dans mes poumons, je décolle cela de mes lèvres expirant après un temps. Pas mal. Je finis par le tendre à Sierra. Des obligations m'ont fait venir ici d'en certaine manière, je dois dire... Je répond simplement en finissant par tourner le regard vers elle.

Gwenaël mit un temps avant de répondre à ma question. Peut-être qu'il ne savait même pas ? Peut-être qu'était-ce juste temporaire ? La curiosité me brûlait les lèvres. Bientôt, c'est le pétard qu'il avait fait qui se retrouva entre mes lèvres. Je fermais les yeux et tirai lentement mais sûrement. Mon premier joint depuis... Depuis un paquet de mois ! Le dernier remonte un peu avant d'avoir appris que j'étais enceinte. Au final, je me dis, que je n'aurais pas dû arrêter de fumer puisqu'au final mon bébé était mort. Si depuis le début, le karma avait décidé qu'il devait mourir alors oui, j'aurais encore pu fumer, car avec un cerveau en miettes ou pas, le résultat était le même: mon bébé était mort. La fumée qui partit par la mauvaise "voie" dans ma gorge me fit tousser et me rappelai que j'étais en train de penser à de mauvaises choses, et qu'il fallait que je rende le joint à Gwen. Ce que je fis immédiatement. Des obligations l'avaient obligé à venir. Je mourrais d'envie de lui demander pourquoi mais vu la façon dont il venait de prononcer sa phrase, c'était peut-être pas une bonne idée. Je me contentais donc de fermer mon clapet et d'hocher la tête. « D'accord. Je ne sais pas combien de temps tu resteras, mais tu verras, elle est plutôt cool cette ville. » Cette ville que j'occupais presque depuis cinq ans. Bon sang ! Mais je m'y plaisais.

Restant silencieux un petit moment, je laisse Sierra songeuse vis à vis de je ne sais quoi. Je la laisse à ses pensées, sombrant dans les miennes qui sont surtout à propos de cette ville. Mon attention est pourtant rapidement remise à la réalité en l'entendant tousser alors que je sourie légèrement récupérant se qu'elle me tend. Souriant en l'observant je le porte à mes lèvres en inspirant la fumé dans mes poumons alors que je m'adosse bien contre le dossier du banc où nous sommes posé. Comme quoi, la vie nous réserve bien des surprises. Jamais je n'aurais pensée revoir Sierra, ou encore même Magda -une fille rencontré il y a des années- dns cette ville. Plus encore, je n'aurais jamais songé posé mes affaires plus longtemps que trois semaines dans une ville. Pourtant je sais que ça va durer bien longtemps, je le pressens, et autant ça me fait flipper autant je n'arrive pas à savoir si j'aurais préféré que ça n'arrive pas ou le contraire. C'est vrai quoi, passer du temps avec mon frère, revoir Sierra, revoir pleins de gens, se poser... Mais déjà le coma de mon ami, et mon incapacité a pouvoir bouger à plus de quelques heures de route. L'horreur. D'accord. Je ne sais pas combien de temps tu resteras, mais tu verras, elle est plutôt cool cette ville. Je sourie en tournant le regard vers elle, observant ses cheveux très court orange presque fluo... Je n'en doute pas...