Retrouver tes bras fait battre mon coeur sur l'air du bonheur...
Gabriel soupira doucement en émergeant. Il resserra ses bras autour du corps contre le sien. Il avait mal à la tête, mais rien d'étonnant à ça, vu ce qu'il avait bu hier...
Hier... Au fur et à mesure que ses neurones se reconnectaient, il se remémorait les événements... Non pas qu'il avait oublié, mais il allait pouvoir y penser un peu au calme. Il n'aurait d'ailleurs pas pu être plus calme, baigné par l'odeur de Charlie, le bras de la jeune fille sur lui et sa respiration légère indiquant qu'elle dormait toujours profondément.
Ils s'étaient retrouvés... La belle affaire... Ils s'étaient embrassés, s'étaient engueulés, chacun ayant avoué à l'autre qu'il l'aimait toujours... Et là, ils avaient dormi, tendrement enlacés, sans se soucier du lendemain.
Mais le matin était là, et ils allaient devoir faire des choix... Il craignait ce qui allait se passer... Quand ils étaient rentrés hier, ils n'avaient pas parlé, ils n'en pouvaient plus, et avaient vraiment besoin de dormir. D'ailleurs, il n'avait pas pris le temps d'observer l'appartement, juste sommairement et il avait sourit en voyant le chat. Il avait doucement hoché la tête quand elle l'avait dirigé vers sa chambre. Il avait retiré ses chaussures et les avait abandonnées près de la porte, avant de rejoindre la chambre.
Il retirait sa chemise quand elle l'avait rejoint. Il avait préservé sa pudeur en ne la regardant pas se changer, terminant lui même de se déshabiller, restant tout de même en boxer, mais il n'allait pas dormir avec son jeans hein...
Il s'était allongé et elle était venue contre lui. Il l'avait entouré de ses bras sans hésiter et l'avait embrassé sur le front en lui souhaitant une bonne nuit. Il s'était rapidement endormi, contrairement à d'habitude et avait passé une bonne nuit...
Il soupira de nouveau et ouvrit les yeux pour découvrir le visage de la brune contre lui. Il sourit tendrement et resta à l'admirer sans bouger, s'il pouvait la laisser dormir encore un peu, il n'allait pas passer à coté. Il aurait le temps de la ligoter dans le lit pour pouvoir aller lui faire le petit dej' quand elle serait éveillée.
Gabriel & Charlie Lorsque son passé refait surface...
J'avais passé une nuit excellente. Étrangement, malgré ce qu'il s'était passé durant la soirée, j'avais dormis comme un bébé. Mes questions s'étaient envolées, me laissant profiter pleinement des bras de Morphée. Je sentais les bras d'un homme autour de moi mais sur le coup, je crus que c'était dans mon rêve avant que les souvenirs de la veille ne me reviennent en mémoire. Gabriel... Ce devait être Gabriel qui me tenait contre lui. Il faisait encore nuit. Il était très tôt, mais le soleil n'avait pas encore montré le bout de son nez. La veille... Et maintenant? Qu'allais-je faire? J'allais commencer par essayer de me rendormir, Gabriel et moi parlerons sans doute bien assez à notre réveil, lorsque le soleil se sera levé. Alors je me blottis à nouveau contre lui et replongeai dans le sommeil. Je devais avouer que je me sentais bien contre le jeune homme. Je m'y sentais en sécurité, comme avant. Avant, quand je pensais que rien ni personne ne pourrait jamais séparer deux personnes qui s'aimaient comme nous. Je m'étais trompée. Si j'en voulais encore à Gabriel? Peut-être. Mais au fond, tout remontait à dix ans. Peut-être avait-il eu ses raisons. Je n'appréciais cependant pas spécialement la façon dont nous nous étions retrouvés... Sauf que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis, pas vrai? Je soupirai doucement dans mon sommeil. Il était de retour... Et la seule chose qui me terrifiait à présent était de le perdre à nouveau. Je crois que je ne serais pas capable de le supporter.
De nouvelles heures passèrent. Gabriel se réveilla le premier. Je n'entendis rien. J'étais bien trop à l'aise contre lui, sous la couette, au chaud. J'étais tellement bien installée que je dormis encore de longues minutes après qu'il se soit réveillé. Je finis par bouger doucement et j'ouvris alors mes yeux. Les rayons du soleil filtraient à travers la fenêtre de la chambre. J'étais face au visage de Gabriel et je souris doucement. C'était un beau réveil. Je murmurai doucement: "Bonjour..." J'ignorais comment me comporter avec lui. Je ne savais pas trop quoi dire ou quoi faire. Mais me plonger dans ses magnifiques yeux verts m'avait manqué. C'était une certitude. Sûrement la seule que j'avais en cette magnifique matinée.
Retrouver tes bras fait battre mon coeur sur l'air du bonheur...
Gabriel pouvait dire qu'il adorait toujours autant la regarder. Il connaissait tout les petits signes précurseurs du réveil chez Charlie et il constata qu'elle n'avait pas changé en dix ans. Et malgré ça, il redécouvrit avec émerveillement ces petits détails, jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux. Son sourire, il n'avait besoin de rien d'autre pour passer une bonne journée... C'était parfois grâce à des choses toutes simples, que l'on se rendait compte de ce qui manque dans nos vies... Pour Gabriel, c'était la présence de Charlie... Depuis dix longues années.
Elle lui murmura un bonjour, qui le fit sourire doucement.
-"Bonjour Princesse"
Il n'avait pas parlé plus fort qu'elle, c'était comme une bulle autour d'eux, qu'il ne fallait surtout pas éclater... Son regard plongea dans celui de la jeune fille. Ce n'était pas simple comme situation. Aucun des deux ne savaient vraiment comment agir, ne voulant pas faire une bêtise ou froisser l'autre... Gabriel opta pour la prudence dans l'action et l'embrassa doucement sur la joue en resserrant ses bras autour d'elle, avant de lui murmurer:
-"Bien dormi?"
C'était banal, mais quelle importance? Il fallait bien commencer par quelque part... Il ne voulait pas précipiter les discussions... Et puis, il était relativement calin au réveil, il tenait à en profiter... Il n'attendait qu'un petit encouragement de sa part pour la cajoler... même si ça ne viendrait surement pas de suite... Il bougea tout doucement ses doigts pour caresser son dos à travers son pyjama. Gabriel, chaste... On aurait tout vu!
Gabriel & Charlie Lorsque son passé refait surface...
Je n'avais jamais pensé me retrouver dans cette situation. Cela faisait déjà dix longues années que je tentais de tourner définitivement la page premier amour. Et pourtant, je réalisais maintenant que malgré toute ma bonne volonté pour l'oublier, pour le rayer de ma vie, je n'avais jamais totalement réussis. Il faisait partis de moi et je ne pourrais jamais rien y changer. C'était lui et lui seul. Il était partout. Dans ma tête, dans mon coeur et peut-être même allait-il revenir dans ma vie. Si j'avais assez de courage pour prendre le risque de souffrir à nouveau, il était fort possible que je le laisse revenir. Doucement, au fur-et-à-mesure sans doute, mais il finirait par totalement revenir. Et dormir dans ses bras, tout contre lui, c'était quelque chose qui m'avait manqué. Il me salua en m'appelant princesse. Il avait toujours eu cette habitude de me donner des surnoms du genre. J'étais sa princesse avant... Maintenant, c'était autre chose... Je souris doucement à son murmure. Je ne pouvais pas nier qu'il m'avait terriblement manqué. Beaucoup plus que ce que je n'aurais souhaité. Il m'enlaça et me demanda si j'avais bien dormis. Souriant toujours doucement, je répondis calmement et toujours à voix basse, comme si je voulais éviter de prendre le risque de briser cet instant. "Très bien dormis... Et toi?" Ses doigts caressa mon dos et malgré mon pyjama, je ne pus m'empêcher de frissonner. Je m'approchai un peu plus pour poser ma tête contre son torse. Je ne savais pas pourquoi je faisais ça mais je crois que j'avais besoin de sa présence. J'en avais eu besoin au courant des dix dernières années il allait maintenant falloir rattraper ça. Je dis doucement: "Je crois... qu'il faut qu'on parle...?" Je n'avais pas envie de gâcher le moment mais j'avais envie de tout mettre à plat. Et pour ça, il allait effectivement falloir que nous parlions. Même si nous n'en avions pas forcément l'envie...
Retrouver tes bras fait battre mon coeur sur l'air du bonheur...
En y réfléchissant bien, Gabriel n'avait jamais vraiment oublié Charlie... Au début, il se retournait dans la rue en croyant la voir... Puis toutes les filles qu'il emballait était des petites brunes mignonnes... Son idéal s'était forgé sur Charlie, et au fil du temps, sans qu'il ne s'en rende compte, il avait comparé toutes ses conquêtes à la jeune fille... Florence n'avait pas fait exception, c'était son caractère fort qui avait fait qu'il avait craqué... Malheureusement. Parce que s'il avait su... Il serait rentré dès que possible pour retrouver la jeune fille.... L'amour de sa vie, surement...
Il sourit doucement quand elle lui indiqua qu'elle avait très bien dormit. Elle lui retourna la question et il hocha doucement la tête en répondant.
-"Merveilleusement bien... Ma meilleure nuit depuis... très longtemps..."
Depuis qu'il s'était fait largué au moins... avant surement... Car le sentiment d'être à sa place... Il fallait le ressentir pour s'en rendre compte du vide qu'il laissait...
Il s'étonna qu'elle soit toujours aussi sensible, et ne la repoussa aucunement quand elle vint poser sa tête contre son torse. Il resserra doucement ses bras autour d'elle et vient caresser ses cheveux du bout des doigts, effleurant sa nuque au passage. Ils étaient bien là... Mais fatalement... ça pouvait pas durer... Elle avait raison, mais il n'avait pas envie... pourtant, c'était important... Il soupira doucement et l'embrasser sur le crane avant de chuchoter.
-"Tu as raison... si tu me laisses t'apporter le petit dej' au lit après"
Il voulait détendre l'atmosphère, s'ils étaient crispés, ce ne serait pas bon... Il voulait que ça se passe le mieux possible et si ça pouvait se solder par une remise en couple... Il serait surement le plus heureux des hommes en cette belle matinée...
Gabriel & Charlie Lorsque son passé refait surface...
La vie pouvait vous réserver tant de surprises. Parfois des bonnes, d'autres fois des moins bonnes voir même carrément de très mauvaises surprises. J'en avais de toutes sortes. Lorsque j'avais rencontré Gabriel, c'était une merveilleuse surprise. Sans prendre en compte notre différence d'âge, nous avions pu vivre une année de bonheur. Je crois que ce fut durant cette année que je m'étais sentie la plus vivante et la plus heureuse. J'avais des parents adorables, aimants et un petit-ami. La vie m'offrait tout. Et un jour, elle m'a tout repris. Pas en une fois, ça non. En plusieurs fois. D'abord, elle m'a reprit l'amour avec le départ de Gabriel. Ensuite, elle a reprit mes rêves avec mon examen loupé d'entrée en fac de droit. Puis mes parents. Et je m'étais à nouveau repris seule. Seule avec moi-même et des espoirs déchus. J'avais tout pour réussir et pourtant, tout ce que j'avais entrepris s'était envolé en fumée. Bien sûr, je n'avais pas renoncé à l'amour avec le départ de Gabriel. J'avais mis du temps puis j'avais rencontré mon ex. Un an et demi de relation. Et ça aussi, ça m'avait été reprit. Avais-je donc tellement de malchance ou... un si mauvais karma? Quoi qu'il en soit, j'étais en train de me demander si le retour de Gabriel était une bonne ou une mauvaise surprise. Allez savoir... Il était revenu et un manque semblait très doucement se combler mais en même temps, tant de mauvais souvenirs me revenaient en mémoire en même temps que tant de bon souvenirs. Je ne savais guère trop quoi en penser.
Ce matin-là, j'étais dans ses bras et je me sentais bien. Je me sentais presque revivre. Mais je savais aussi que toute bonne chose a une fin. Et je savais très bien qu'il fallait que l'on parle. Alors avant de se faire de faux-espoirs, de profiter d'une illusion, il fallait directement mettre les choses au clair entre nous. "Merveilleusement bien... Ma meilleure nuit depuis... très longtemps..." Il avait bien dormis. Je souris doucement avant de m'installer plus encore contre lui et de poser ma tête sur son torse. Je venais de lui dire qu'il fallait que nous parlions, ce à quoi il me répondit: "Tu as raison... si tu me laisses t'apporter le petit dej' au lit après", après avoir doucement soupiré et m'avoir embrassé sur le crane. J'eus envie de rire doucement mais je me retenais pour juste sourire légèrement avant de reprendre à mon tour la parole. "Je ne suis pas sûre d'avoir encore le courage de prendre le petit déjeuné au lit après..." En clair, j'insinuais que s'il tenait vraiment à me faire un petit déjeuné au lit, il devrait le faire avant. Cela dépendait de quelle façon se passerait notre conversation. Si elle se passait mal, il partirait de suite après. Alors s'il voulait vraiment le faire, il valait mieux que ce soit avant. Je me redressai sur mon coude pour le regarder un instant avant de déposer un baiser sur sa joue. "C'est pas la peine de faire un petit déjeuné au lit..." Je souris doucement. D'accord, je n'étais absolument pas contre. Mais je ne voulais pas qu'il le fasse pour se racheter un peu une conduite ou que savais-je encore. Même si ça serait tout à fait plaisant d'avoir un petit déjeuné qui me serait apporté au lit, il faut l'avouer.
Retrouver tes bras fait battre mon coeur sur l'air du bonheur...
Gabriel était loin de se faire des illusions. Il attendait toujours, avec peur avouons le, qu'elle se rende compte de qui était vraiment dans son lit et qu'elle le dégage à coups de pieds au cul en lui disant d'aller se faire foutre... Bon, il aurait plus qu'a aller se foutre dans un ravin, mais quand même...
Pourtant, ça ne venait pas... pire, elle se rapprochait... Il effleura sa nuque du bout des doigts quand sa tête se reposa sur son torse. Etait il possible de retomber amoureux en un regard? Il avait maintenant la preuve que oui... Certaines mauvaises langues pourraient dire que c'était juste l'appat du sexe qui l'avait ramené vers Charlie, mais le fait était que s'il avait simplement voulu se la faire, ce serait déjà entrain de se faire, et là, la seule envie qu'il avait, c'était de la garder contre lui en la cajolant, pendant des heures et des heures, sans jamais rompre le contact... Peu de monde savait que Gabriel était un grand romantique très tendre, Charlie le savait, elle.
Elle lui signala qu'elle ne serait peut être plus d'humeur pour le petit-dej' après... oui... Effectivement, c'était normal en soi... Il était optimiste en fait... Parce que oui, si la conversation se passait mal... Il ne donnait pas 5 minutes pour se retrouver sur le paillasson... Alors il continua de garder le silence en la serrant dans ses bras. Elle finit par se redresser sur un coude pour le regarder et l'embrasser sur la joue. Il rit doucement à sa remarque et la regarda dans les yeux.
-"Bien sur que si, on est mieux installés et au chaud dans un lit"
Il sourit et l'embrassa sur le nez en effleurant sa joue du bout des doigts. Il espérait qu'elle ne croirait pas qu'il faisait ça dans un but précis, non, c'était simplement parce qu'il était comme ça, et qu'il n'avait rien à lui prouver avec une fierté à la con ou mal placée. Il voulait juste prendre soin d'elle, et s'il se remettait ensemble, ça risquait d'être "quotidien", ce genre d'attention.
-"Et c'est mieux de discuter le ventre plein."
Il l'embrassa sur la joue avant de se redresser, quittant ensuite le lit en la recouvrant.
-"Et interdiction de bouger princesse, sinon je t'attache"
Il s'étira en sortant de la chambre. Charlie avait pu apprécier les changements du corps de Gab' en dix ans. Oh, c'était pas non plus terrible, mais il avait prit du muscle, ses épaules s'étaient développées... Bref, il avait pris dix ans, mais c'était particulièrement appréciable.
Il se rendit à la cuisine pour trouver la colocataire de sa princesse, autrement dit, le chat. Il sourit et fouilla un peu, trouvant de quoi la nourrir avant de s'atteler à la préparation du petit dej'. Gabriel n'était pas du genre fouineur, alors il était assez prudent quand il ouvrait un tiroir ou une armoire, jetait un oeil et ne s'attardait aucunement s'il ne trouvait pas ce qu'il cherchait.
Il revint un peu plus tard avec un plateau où patientait deux cafés, des toasts et de la confiture. Simple, mais ça leur donnerait des forces pour affronter la discussion. Il posa doucement le plateau sur le lit et y reprit place.
-"Le repas de Mademoiselle est servi."
Il la taquinait gentiment, mais réellement... Il était tellement bien en ce moment... Même s'il gardait une boule de stress à l'estomac, il savourait chaque instant avec elle.
-"Je me suis permis de nourrir le chat aussi... Tu m'en veux pas?"
Il n'y avait pas de raison, et Charlie n'était pas forcément susceptible, mais bon, on savait jamais...
Il lui tendit doucement son café en souriant.
-"Par contre, si t'avais une aspirine qui traîne dans un fond de tiroir, je dirais pas non..."
Madame gueule de bois était la femme à laquelle il était outrageusement fidèle depuis des mois... avec le temps et l'habitude, il échappait à l'état vaseux qu'impliquait un lendemain de cuite, mais il ne passait jamais à coté du mal de crâne qui l'accompagnait... Et discuter, ou s'engueuler, en ayant mal à la tête, c'était pas une bonne chose.
Gabriel & Charlie Lorsque son passé refait surface...
"Bien sur que si, on est mieux installés et au chaud dans un lit" Il m'avait embrassé sur le nez. C'était... mignon. Je crois. Je souris alors doucement. C'était vrai qu'un lit était toujours bien plus confortable. "Et c'est mieux de discuter le ventre plein." Il embrassa à présent ma joue puis se leva en me recouvrant et quitta la chambre en s'étirant. Je pris le temps de l'observer. Il avait prit en musculature et ce n'était pas désagréable à regarder. Bien au contraire. Avant de sortir de la pièce, il avait ajouté: "Et interdiction de bouger princesse, sinon je t'attache" C'était peut-être un peu déplacé, au vu de la situation, non? Ou peut-être que j'interprétais mal ou que je cherchais des excuses pour lui en vouloir sur une ou l'autre chose. Je me retrouvai seule dans le lit. Je me remis sur le dos et je fixai le plafond. Dans quoi m'étais-je bien lancée encore? Je laissai mon esprit divaguer un peu et je me retrouvais bien vite dix en arrière. Notre première rencontre, notre premier baiser, notre première fois, son bal de fin d'année... son départ... Tout un tas de souvenirs. Je souris doucement. Je savais que c'était une mauvaise idée de rester seule avec mes souvenirs. De la chambre, j'entendis quelques tiroirs et portes de placards, ainsi que Luciole qui avait miaulé pour avoir quelque chose à manger. Mon appartement n'était pas le plus grand et donc il était assez simple d'entendre ce qu'une autre personne faisait dans une autre pièce.
"Le repas de Mademoiselle est servi." Il venait de revenir dans la chambre avec un plateau et il le posa sur le lit. Je souris doucement. "Merci..." Il reprit la parole: "Je me suis permis de nourrir le chat aussi... Tu m'en veux pas?" J'hésitai quelques secondes avant de secouer doucement la tête. "Non, tu as bien fait. Merci." Je souriais légèrement, un peu angoissée tout de même par la situation. Il me tendit mon café et je le pris alors qu'il prenait une nouvelle fois la parole: "Par contre, si t'avais une aspirine qui traîne dans un fond de tiroir, je dirais pas non..." Je ris doucement. Il était vrai qu'avec ce qu'il avait bu la veille... Je posai ma tasse sur la table de chevet avant de me lever pour aller dans la salle de bain prendre une aspirine et lui apporter. Je lui tendis le café, puis je me réinstallai dans le lit, bien au chaud sous les couvertures. Je repris également mon café en mains, un peu dans le but de me réchauffer. "Ca a l'air bon." J'étais sincère. Je bus quelques gorgées de café avant de demander, quelque peu tendue mais il fallait bien que quelqu'un commence: "Alors... On commence par quoi...? Par... s'expliquer ou se dire ce qu'il s'est passé pendant dix ans ou... ou que sais-je encore?" Je posai enfin mon regard sur lui, espérant secrètement que la conversation se déroule correctement et sans anicroche.
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Il avait pas mal réfléchit dans la cuisine... Il avait même envisager la fuite... mais c'était pas lui de fuir... Enfin si, mais pas face à son ex, la femme de sa vie qu'il aimerait par dessus tout reconquérir... Même si c'était ptetre un plan foireux... Et qu'elle le laisserait peut être pas faire... Il voulait pas passer à côté, s'il n'y avait qu'une chance de la récupérer, il la saisirait...
Revenant dans la chambre, il put une fois de plus la trouver atrocement belle, perdue dans les couettes... L'envie de grimper sur le lit, la prendre dans ses bras et l'embrasser était puissante, mais il n'en fit rien.
Il se ré-installa doucement sur le lit. Il fut rassuré qu'elle ne rale pas pour le chat... C'était pour rendre service, mais bon, elle aurait pu mal le prendre, qui sait...
Son rire le fit légèrement frissonner... C'était fou comme chaque détail ramenait des souvenirs à la surface... le réchauffant et le blessant à la fois... Parce qu'au fond, il avait peur de ne jamais y regouter... Il la regarda se lever et sourit doucement quand elle revint. Il la remercia et avala le comprimé, espérant qu'il agirait rapidement.
Installé en tailleur sur le matelas, globalement recouvert, il n'avait pas froid, ce qui ne semblait pas être le cas de Charlie. Il l'aurait bien prise contre lui pour la serrer dans ses bras et la réchauffer, mais pas alors qu'ils allaient discuter de choses douloureuses... pas de suite en tout cas.
Il fixa sa propre tasse de café, hochant doucement la tête quand elle lui dit que ça avait l'air bon... Tant mieux si ça lui plaisait... Il avait un peu peur de la tournure que pourrait prendre la discussion. Il était un peu tendu, même si ça ne se voyait pas forcément.
Charlie se jeta à l'eau, lui demandant par quoi commencer... Pas simple comme question... Il se mordilla un peu la lèvre avant de répondre doucement.
-"Peut être devrions nous parler d'il y a dix ans... mettre ça à plat, avant de... voir plus loin... T'en penses quoi?"
Il ne voulait pas la blesser... mais il savait qu'elle avait des questions... et hier, il avait peut être pas l'état pour répondre correctement...
Il but une gorgée de café en attendant sa réponse, un peu stressé quand même...
Gabriel & Charlie Lorsque son passé refait surface...
Vous êtes vous déjà retrouvé face à votre passé, passé qui était représenté par une personne qui vous a été chère au point que vous auriez pu tout faire pour elle? Parce que moi c'était mon cas et laissez moi vous dire que ça n'était pas drôle du tout. Je ne savais comment réagir, quoi dire, comment faire. Parler du passé, se faire souffrir, mais obtenir des réponses ou au contraire, oublier tout ça, se dire qu'après dix années il devait y avoir prescription mais souffrir quand même de ne pas savoir ce qu'il s'était exactement passé? Non, je crois que j'avais besoin de savoir. Définitivement. Est-ce-qu'il était partie à cause de moi? Avais-je fait quelque chose? Peut-être que c'était parce que j'étais qu'une gosse et qu'il avait pas l'intention de se trainer le boulet que j'étais peut-être pour lui du fait de mon âge? Peut-être qu'il en avait marre des regards posés sur nous parfois parce qu'il était majeur et pas moi? Ceux qui ne savaient pas qu'on s'aimait - je crois en tout les cas qu'on s'aimait, du moins c'était au moins le cas pour ma part - et que tout le monde était au courant de notre relation, qu'il n'y avait pas de détournement de mineur ou que sais-je ne comprenaient pas trop et il était vrai que parfois, certains pouvaient nous regarder étrangement. Mais pour être franche, d'aussi loin que je me souvienne, je n'avais jamais réellement fait attention à ces regards. Seuls les ignorants se permettaient de juger et pourtant sans savoir. Et après? Tant pis pour eux. C'était eux les idiots, pas nous. Parce que nous justement on avait mis tout ces préjugés sur l'âge de côté. Quoi qu'il en soit, j'avais dormis dans ses bras, et j'avais bien dormis... Très bien même. Me réveiller à ses côtés n'avait pas été désagréable mais la réalité m'avait bien vite rattrapée. Et voila où nous en étions...
Assise dans le lit, perdue, une tasse de café à la main, je venais de lui demander par quoi nous devions commencer notre discussion. Il n'y a jamais de bonne façon de commencer ce genre de conversation, pas vrai? C'était donc à nous de trouver la meilleure façon parmi toutes ces manières plutôt mauvaises pour essayer de faire en sorte que ça se passe le mieux possible. "Peut être devrions nous parler d'il y a dix ans... mettre ça à plat, avant de... voir plus loin... T'en penses quoi?" J'hochai doucement la tête en fixant le fond de ma tasse qui était caché par le liquide bien chaud qui se trouvait dedans. Mes mains entouraient cette tasse. Je tentais vainement de me réchauffer. Avais-je froid naturellement ou était-ce cette conversation qui s'annonçait qui me donnait froid? Peut-être les deux. Il avait sûrement raison et j'avais des questions. Mais j'avais surtout peur des réponses. "Une question. Il y a une question qui m'a tiraillée pendant ces dix années..." Pourquoi? Pourquoi était-il partis? Pourquoi comme ça? Pourquoi à ce moment là? Et un nouveau pourquoi s'ajoutait à la liste depuis hier: pourquoi était-il de retour? Je pris mon courage à deux mains pour simplement demander: "Pourquoi?" Avec un parce que valable de sa part, peut-être que je pourrais faire le tri dans mes autres questions pour venir à l'essentiel. Peut-être... que je pourrais essayer d'un peu mieux comprendre ce que je considérais être comme un lâche abandon... Je disais bien "essayer" et "comprendre". Pas "accepter", ni "pardonner"... Parce qu'une gosse de quatorze ans qui se fait abandonner par le premier amour de sa vie, ça a mal... Très mal. Et même si on en meurt pas, ça reste gravé. J'ajoutai doucement, presque timidement: "J'avais fait quelque chose? Est-ce-que... c'était mon âge? Est-ce-que c'était moi ou quelque chose de complètement différent?" C'était juste pour lui préciser que on "pourquoi" se tournait vers les raisons exactes de son départ, de sa fuite,...
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