Septembre 2012. J'avais encore du mal à repenser à cette date, tant elle me rappelait de biens mauvais souvenirs. Surtout maintenant. Je n'étais plus avec Elyes et en plus de ça, il avait découvert pour mon avortement. J'avais usé de mon droit, en tant que femme, à interrompre volontairement ma grossesse pour de multiples raisons. Je n'étais pas prête à devenir mère, je n'avais que 20 ans tout de même. Bien sûr, je voulais être maman un jour, à mon tour, avoir pleins de bambins, que je mettrai au monde, cependant, ce n'était pas encore l'heure. J'étais jeune et avec Elyes, à ce moment-là, c'était compliqué. On n'était pas ensemble, lui était pour de faux avec Narcissa, on ignorait nos sentiments l'un pour l'autre... Bref, je m'étais convaincue d'avoir fait le bon choix, ce que je pensais encore à l'heure d'aujourd'hui. Je ne regrettais rien, mis à part le fait d'avoir caché l'avortement au principal concerné. J'aurais du en parler à Elyes, mais j'étais bien trop effrayée et je redoutais de le décevoir, qu'il ne me comprenne pas. C'était bien ce qui s'était produit lorsqu'il appris toute la vérité. Je me repassais la scène en boucle dans ma tête... M'infliger une telle torture me permettait de me sentir "punie" parce que ce n'était quand même pas rien que de "tuer" un enfant. En plus, je me retrouvais seule, sans lui, donc ouais, j'avais de quoi me sentir mal et châtiée. Je soupirai, malheureuse.
Heureusement, depuis ma rupture, je pus compter sur une personne. Il s'agissait de Ciara. Je la connaissais depuis deux ans maintenant, mais jamais nous n'avions été réellement proches. Nous ne nous confessions pas l'une à l'autre. Cependant, depuis ces derniers jours, je me sentais bien avec elle. Et justement, puisqu'elle ne me connaissait pas aussi bien que mes meilleurs amis, j'étais rassurée par la présence de la brune. Elle serait objective dans sa façon de voir les choses à mon égard et c'était ce que je voulais. Non pas que je n'avais pas confiance en mes autres amis, mais c'était juste une question d'être à l'aise ou non. Et j'avais encore du mal à aborder le sujet de l'avortement avec quiconque. Personne n'était encore au courant. Je l'avais fait secrètement et même après la rupture, je n'avais pas révélé la raison pour laquelle Elyes avait voulu que l'on se sépare. Peut-être qu'aujourd'hui, j'allais enfin en parler. Enfin oser l'évoquer. Peut-être qu'une fois dit, cela irait mieux ? Je me sentirais mieux ? C'était ce que j'espérais de tout cœur.
J'aperçus la jolie demoiselle me rejoindre dans un coin très discret, un coin rempli de poufs sur lesquels on pouvait s'asseoir. On se sentait tout de suite à l'aise et c'était ce qu'il me fallait. J'étais ravie de retrouver Ciara. Je me levai alors, grand sourire aux lèvres et lui fis la bise.
« Salut Ciara ! Merci d'avoir accepté de venir. Ca me fait vraiment plaisir que tu sois là. »
Je repris place sur le pouf et croisai mes jambes. Je commençais à ressentir le stress qui montait tout doucement, mais peu importait, je savais que j'étais en de bonnes mains, je n'avais rien à craindre.
♛ I know it's hard right now but you'll see that everything gonna be ok.
Etre une femme, ce n’est vraiment pas choses facile et pour beaucoup de raison. Ouais, les femmes étaient belle et bien le sexe faible de cette société même si d’après moi, c’était tout le contraire. Les hommes n’avaient pas à passer par la moitié des choses par lesquelles nous, les femmes, passeront toutes un jour. C’était injuste mais c’était la vie comme le disait mon père. Je vous jure que dès fois, il y avait vraiment des gens qui me décevais et me dégoûtais au plus haut point. Je crois que je peux dire merci au réseau sociaux. Grâce a FB j’avais l’occasion d’en apprendre plus sur les gens et leurs amis, car oui, qu’on le veuille ou non, sur Fb, les amis de mes amis sont mes amis. C’est comme ça que j’avais compris que Elyes, ce cher Elyes n’était plus avec la jolie Julie. Cela m’avais vraiment surprise et attristée. Ils sont heureux et Julie semblait vraiment tenir à lui. Cela me faisait de la peine pour Julie de voir ça. J’aurais vraiment pas penser qu’ils se quitteraient. Mais bon, je n’étais pas dans leur couple et je comptais pas m’en mêler, j’avais déjà fort à faire avec mes propres histoires foireuses donc j’évitais au maximum de me mêler des histoires des autres.
Après un cour trajet en voiture, je me garais près du Irving Street Coffee ou je devais retrouvée Julie justement. On ne se connaissait pas vraiment je voyais bien qu’elle avait besoin d’une oreille attentive et puis elle était vraiment sympa comme fille. J’étais certaine qu’on deviendrait amies avec un peu de temps. Je quittais ma voiture en attrapant mon sac et j’entrais dans le café. Une fois à l’intérieur, je scrutais la salle pour y apercevoir Julie. Je souris en la voyant assise sur un pouf dans un coin tranquille du café. Je marchais vers elle, faisant du bruit à chaque pas à cause de mes talons. Lorsque j’arrivais vers elle, elle se leva et vint me faire la bise toute souriante. Cela faisait vraiment plaisir de la voir. Souriante moi aussi, je lui rendis sa bise, la serrant furtivement dans mes bras. « Salut Ciara ! » Je lui souris, heureuse de passer un moment avec elle. « Salut ma belle ! » La saluais-je gaiement me disant que j’avais bien fais de venir. « Merci d'avoir accepté de venir. Ca me fait vraiment plaisir que tu sois là. » Me remercie t-elle avant de se rasseoir sur son pouf. Je souris en m’asseyant moi aussi sur un des poufs à côté d’elle. Je lui souris avant de prendre la parole tout en posant mon sac sur mes genoux. « Oh mais tu n’a absolument pas à me remercier tu sais ! C’est normal pour moi d’être là quand on a besoin de moi. Je suis contente d’être là aussi. Je sais qu’on se connaît pas vraiment mais je pense qu’on peut devenir amie. Qu’en dis tu ? » Lui proposais-je en riant, sociable comme à mon habitude. C’était vraiment quelque chose de voir que je me faisais toujours aussi facilement des amis.
Une fois installée, je me tournais vers Julie. « On commande ? Tu sais ce que tu va prendre ? » Lui demandais-je en souriant avant d’appeler un serveur pour qu’il vienne prendre nos commandes. On commanda chacune notre tour et le charmant jeune homme reparti d’ou il venait. Ensuite, je me tournais vers Julie, une mine plus sérieuse sur le visage. Je me doutais bien que je n’étais pas là par hasard. « Alors, comment va tu ? » Lui demandais-je, me tournant vers elle. Je glissais une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, toute prête à l’écouter.
Un peu stressée, je me tenais face à Ciara qui semblait toute aussi ravie de me voir que moi. Cela me rassurait. Toutefois, j'avais quand même ce nœud au ventre qui m'empêchait de me relaxer. Je sentais que Ciara et moi pouvions devenir amies, tout comme elle. Après tout, nous avions beaucoup d'amis en commun et nous nous entendions plutôt bien. C'était donc une bonne chose. J'avais besoin de nouer des liens avec mon entourage, j'avais vraiment besoin d'être accompagnée, soutenue. Bien sûr, la pauvre Cici avait elle aussi ses problèmes, notamment en rapport avec ses boyfriends et ça me faisait vraiment de la peine de voir que ses histoires ne fonctionnaient pas, elle le méritait tant pourtant. J'espérais qu'un jour elle puisse tomber sur le bon, comme Elyes pour moi, malgré notre récente rupture. Ma comparaison était bizarre mais c'était parce que je savais pertinemment qu'il était l'homme de ma vie. Je l'aimais plus qu'on ne pouvait l'imaginer. Vraiment.
Ciara était souriante et vraiment gentille. Elle m'avoua même vouloir être amie avec moi. Je souris, véritablement heureuse. Je hochai la tête en signe d'approbation.
« Bien sûr ! Ca me ferait très plaisir. »
Assise sur le pouf, je laissais retomber la pression en me commandant de quoi me détendre. Je choisis alors un chocolat viennois ainsi qu'une part de tarte aux pommes. Je n'avais pas du tout faim mais le sucre avait un effet très relaxant sur moi haha. Après avoir commandé, la brunette m'interrogea sur mon état. A vrai dire, je ne savais pas si j'allais bien ou non. Je n'étais pas déprimée non plus, toutefois, je n'étais pas aussi joyeuse qu'avant. En somme, j'étais perdue. Je fixais mes mains durant une dizaine de secondes puis je posais mon regard sur Ciara.
« Ca va, mais en même temps ça ne va pas. C'est bête comme réponse, je sais... »
Je souris timidement puis détournai mon regard pour le poser sur le mur à côté d'elle. J'étais gênée, gênée par ce qui allait suivre.
« Ca a bien sûr un rapport avec ma séparation avec Elyes... Si nous nous sommes quittés, c'était parce qu'il y avait une raison, une bonne raison à ses yeux. C'est moi qui ai merdé. Je suis la fautive dans l'histoire. Mais je n'ai dit à personne pourquoi. »
« Bien sûr ! Ca me ferait très plaisir. » Me répondit t-elle, aussi souriante que moi, à la proposition que je lui avais faite que nous devenions amies. Julie était une fille sympa, marrante et attachante. Je ne voyais aucunes raisons que nous ne soyons pas amies surtout si on considère le fait que l’on avait pas mal d’amis en commun et notamment Elyes, l’homme qu’elle aimait même si pour une raison inconnue, ils n’étaient plus ensemble. Je la regardais, toute contente d’avoir une nouvelle amie de la trempe de Julie, elle était comme moi je crois. Une fille en or mais avec du caractère. Et j’aimais assez ça. « Bien ! Nous voilà amies alors. C’est vraiment super ! » M’exclamais-je, toute excitée, comme à mon habitude quand quelque chose me tenais à cœur. On avait jamais vraiment parler Julie et moi, je ne savais pas vraiment pourquoi en faite et cela allait changée maintenant. J’étais contente, la glace était brisée et je sentis bien que Julie se détendait. Bien, je sentais qu’elle en avait besoin. Un serveur vint vers nous et nous demanda ce que nous allions prendre. Julie ne mit pas longtemps avant de commander un chocolat viennois et elle me donna envie du coup, je commandais la même chose. Un chocolat en été c’était peut-être pas courant mais il n’en restait pas moi que c’était un super remontant ! depuis toute petite, et je crois que c’était le cas de beaucoup de personne, quand je suis triste, pas bien, stressée, inquiète, il me faut mon chocolat. Bien sur, ça n’enlève pas le fond du problème, mais je vous jure qu’après on se sent vraiment mieux. Tout le monde vous le dira. Le chocolat était le remède à bien des maux, surtout ceux du cœurs et j’étais, malgré moi, une experte en ce domaine. « Ce chocolat va nous faire du bien pas vrai ? » Lui dis-je en lui faisant un clin d’œil en attendant que le charment serveur revienne avec nos deux chocolat ce qu’il fit relativement rapidement. Je le remerciais et réglais nos consommations avant que Julie n’ait pu faire un geste. « C’est pour moi. » Dis-je simplement.
Plus tard, et en sachant bien que Elyes et elle ayant rompu elle ne devait pas êtrre au top, je lui demandais quand même comme elle allait, désireuse de faire mon possible pour l’aider. Je détestais voir des gens souffrir et encore plus d’une peine de cœur, qui sont souvent les plus douloureuse. Je la regardais fixer quelques secondes ses mains avant qu’elle ne me regarde. C’est bien ce que je pensais … j’avoue que j’avais du mal à comprendre la raison de leur rupture. Il semblait si bien ensemble et Julie, sauf erreur de ma part, était raide dingue d’Elyes alors c’était, à mes yeux, bizarre. « Ca va, mais en même temps ça ne va pas. C'est bête comme réponse, je sais... » Me dit t-elle avait un petit sourire. Je lui souris aussi, compatissante au plus haut point. Ça réponse était loin d’être bête, au contraire même je dirais. Elel détourna alors le regard vers un coté, dans ses pensées, sûrement mal à l’aise d’en parler aussi. « Ca a bien sûr un rapport avec ma séparation avec Elyes... Si nous nous sommes quittés, c'était parce qu'il y avait une raison, une bonne raison à ses yeux. C'est moi qui ai merdé. Je suis la fautive dans l'histoire. Mais je n'ai dit à personne pourquoi. » Je la regarde, même si elle ne me regarde pas, et prend connaissance de ses mots. Au premier abord, je suis surprise. Je me demandais bien qu’elle erreur avait t-elle bien pu faire pour que cela en arrive là. Je ne voyais pas Julie faire quelque chose qui mériterait que Elyes la quitte. Mais je n’étais pas dans leur couple, et je ne savais pas ce qu’il c’était passé. « J’ai du mal à te croire capable de faire une chose si horrible que ça en arrive là Julie … Ce n’est peut-être pas aussi grave que tu le crois, qu’il lui faut juste un peu de temps. Vous sembliez si bien ensemble que j’ai du mal à croire qu’il n’y ait aucune solution ! » Tentais-je de la rebooster un peu, histoire qu’elle s’en veuille moins. Je la regardais tout en mordillant la lèvre, me demandant si j’oserais lui demander plus de chose … Après un petit silence, je repris la parole. « Crois-moi, si tu ne veux pas il n’y aura aucun problème, mais parfois ça fait du bien de se confier à quelqu’un. Mais c’est à toi de voir. Sache juste que je ne dirais rien à personne et que je suis bien mal placée pour juger qui que se soit. » Tentais-je de la mettre encore plus en confiance. Moi je sais qu’a chaque fois que quelque chose se passait, en parler à Mia, à Jaxton, ou à ma mère me faisait beaucoup de bien et leurs conseils, leur soutiens, m’étais précieux à bien des niveaux. J’attrapais ensuite ma tasse de chocolat et soufflais légèrement dessus pour que je puisse le boire sans me brûler et en attendant la réponse de Julie, toute prête à l’aider
Plus le temps passait, plus j'allais mieux. C'était étrange mais très agréable. J'avais bien fait de donner rendez-vous à Ciara pour pouvoir discuter un peu. Elle était si gentille, tellement attentionnée envers les autres et si sincère. Bien sûr, j'avais déjà des amis avec qui je m'entendais très bien et qui ressemblaient à Ciara, mais, ça faisait du bien de se rapprocher de nouvelles personnes et de pouvoir leur parler et les écouter vous conseiller en toute objectivité. Je savais alors que la brune serait parfaite en tant que confidente, conseillère. Elle devait avoir ça dans la peau, elle aurait du par ailleurs se lancer dans la psychologie, je trouvais que ça lui allait bien. M'enfin, tant qu'elle était là aujourd'hui pour moi, c'était déjà une bonne chose. Nous étions devenues amies ou en tout cas, c'était ce à quoi nous aspirions. Par conséquent, je me sentais complètement rassurée et je souriais grandement face à la jolie jeune femme. Puis, elle commanda elle aussi une boisson chocolatée, la même que la mienne. Elle faisait bien car ce breuvage avait de quoi vous faire le plus grand bien ! Evidemment, il faisait chaud dehors, donc heureusement que l'intérieur était climatisé autrement, il aurait été difficile de boire une boisson aussi chaude.
« Exactement ! Le sucre, y a rien de mieux pour nous calmer. »
Je lui fis un clin d'oeil à mon tour, ravie de trouver une complicité entre nous. C'était essentiel pour bien s'entendre et si je voulais me confier à elle, nous devions être sur la même longueur d'onde. Nous l'étions sans doute. Mademoiselle Halvarez me ressemblait beaucoup à vrai dire. Tant mieux, j'aimais bien ce genre d'amitié, où tu ressembles tellement à l'autre que tu crois faire face à ta propre réplique. Bon d'accord, j'exagère un peu, mais c'était ainsi que je voyais les choses. Très gentiment, Ciara insista pour payer la note de notre commande. Sur le coup, j'étais gênée et j'essayai bien tant que mal de protester. Je n'aimais pas que l'on me paye, je me sentais ridicule à chaque fois ridicule, bien que j'appréciais sincèrement le geste. « Ciara non merci, c'est gentil, mais je veux payer ma part. » Je souris en sortant mon porte-monnaie mais la jeune femme avait déjà payé. « Bon, bah, la prochaine fois, ça sera moi qui régale ! » Je ris en rangeant ma monnaie.
Lorsque nous arrivâmes sur le fameux sujet de la rupture, je sentais les battements de mon coeur accélérer. Je redevenais nerveuse mais très vite la pression retomba quand Cici me rassura et m'encouragea à en parler si j'en sentais le besoin. Et oui, il fallait que j'en parle, sauf que j'avais peur, je redoutais la réaction des gens si je leur racontais toute la vérité. Cependant, Ciara tint des propos si gentils et vraiment touchants que je ne pouvais pas prétexter avoir peur de quoi que ce soit. Je ne tenais ps à la décevoir, pourtant, elle était le genre de fille à ne pas juger très facilement. Je respirai alors un grand coup et levai ma tête pour la regarder droit dans les yeux.
« Tu es tellement gentille. Je te remercie, vraiment. A vrai dire, si je n'en ai pas parlé, c'est parce que j'ai peur de ce que les gens en penseraient, notamment mes proches. Mais il faut que ça sorte maintenant, ça devient trop pesant... »
Il était temps que je lui raconte tout. Je sentais le courage s'emparer de moi et ni une ni deux, je commençais à tout lui déballer. J'avais confiance en Ciara. J'espérais juste ne pas me tromper à ce sujet, mais ça ne risquait pas. Je croisai les jambes, posai mes mains sur celles-ci et parlai d'une voix légèrement brisée puis définitivement stable.
« En septembre dernier, Elyes et moi commencions à peine à nous voir et à coucher ensemble. Ce n'était rien de sérieux, il était avec Narcissa et j'étais encore perdue dans mes sentiments puisqu'il m'avait fait quelque chose que j'avais du mal à pardonner. Cependant... Comme souvent, la haine se transforme très rapidement en attirance, en amour. J'ai finalement cédé à ce moment-là. Mais vu la complexité de notre relation, Elyes préférait que l'on prenne nos distances et que l'on ne se revoit plus. J'avais du mal à approuver sa décision, mais si c'était ce qui était mieux pour nous deux, alors ok, je me suis résignée à accepter. Or... Quelques jours après, je remarquais un changement. Un changement physique, en moi. Je n'avais plus mes règles, j'avais quelques nausées et un appétit d'ogre... Tout ceci ne me ressemblait pas du tout. Alors, j'ai fait un test de grossesse et... J'ai découvert être enceinte... »
Je m'arrêtais de parler. J'avais baissé ma tête entre temps et après avoir terminé ma tirade, je relevais la tête durant un temps pour observer la réaction de Ciara. J'espérais qu'elle comprendrait mon choix. Ou qu'elle ne soit pas déçue par ma personne, au moins.
« Exactement ! Le sucre, y a rien de mieux pour nous calmer. » Me dit t-elle en me faisant un clin d’œil. Je ris avant d’hocher la tête. Elle avait bien raison. Nous les filles, le sucre était l’une des choses qui nous consoler et nous calmer. Bien sur, après avoir engouffrer des pâtisseries ou un pot de glace, on était bonne pour un mois de visite à la salle de sport mais sur le coup, ça nous faisait vraiment du bien. Et vous savez quoi ? C’était encore mieux quand on partageait çà avec une amie. Surtout en sachant qu’être avec nos amies était l’autre façon, pour nous, les filles, de nous calme comme le disait Julie. « Tu as raison ! Il n’y a vraiment rien de mieux pour nous reboostait. » Confirmais-je avec un grand sourire. Le serveur revint avec nos deux chocolats et j’insistais pour payer. Bien sur, Julie ne vit pas les choses comme ça. Je roulais des yeux. « Ciara non merci, c'est gentil, mais je veux payer ma part. » Comme si elle allait pouvoir m’avoir ! Ahaah elle ne savait pas à qui elle avait à faire. Pas encore en tout cas. Je la vis sortir son porte monnaie mais c’était beaucoup trop tard. Je venais de payer. « Bon, bah, la prochaine fois, ça sera moi qui régale ! » Me dit t-elle en riant ce qui me fis rire aussi. Je hochais la tête. Le deal était plutôt correcte. « D’accord. On fera ça la prochaine fois, promis ! » Je lui souriais, heureuse simplement d’être là et de parler avec une nouvelle amie. Bien sur, on était la pour une toute autre raisons que simplement un petit chocolat entre amies. C’était officieux bien sur mais on avait une toute autre raison d’être là.
Et cette raison fut bientôt aborder pas longtemps après. Sa rupture avec Elyes. J’avais eu du mal à comprendre comment il en était arrivés là alors qu’ils semblaient si bien ensemble mais bon, les histoire de couples ne devraient plus me faire réagir. J’essayais de rassurer Julie, qu’elle ne perde pas espoir, que comme il s’aimaient tout les deux ils ne pouvaient que finir que par arranger les choses. Je voyais que se confiait ne serait pas facile pour Julie de se confier mais je crois vraiment qu’elle devrait le faire. Moi cela m’aider beaucoup de parler de mes problèmes à mes amis. Je savais qu’il ferait tout pour m’aider. « Tu es tellement gentille. Je te remercie, vraiment. A vrai dire, si je n'en ai pas parlé, c'est parce que j'ai peur de ce que les gens en penseraient, notamment mes proches. Mais il faut que ça sorte maintenant, ça devient trop pesant... » Je la regardais, compatissante et je me faisais un point d’honneur à ne jamais juger personne avant d’avoir des preuves. Je n’étais personne pour me permettre une telle chose. Les gens étaient confiants avec moi, et ils pouvaient l’être, car jamais je ne raconterais ce qu’ils me disent à personne, sans jamais porter de jugement. Je la regardais, lui donnant tout le courage que je pouvais pour qu’elle trouve la force de tout me dire. Je la comprenais. Elle devait en parler car garder quelque chose sur le cœur n’était jamais bon. « En septembre dernier, Elyes et moi commencions à peine à nous voir et à coucher ensemble. Ce n'était rien de sérieux, il était avec Narcissa et j'étais encore perdue dans mes sentiments puisqu'il m'avait fait quelque chose que j'avais du mal à pardonner. Cependant... Comme souvent, la haine se transforme très rapidement en attirance, en amour. J'ai finalement cédé à ce moment-là. Mais vu la complexité de notre relation, Elyes préférait que l'on prenne nos distances et que l'on ne se revoit plus. J'avais du mal à approuver sa décision, mais si c'était ce qui était mieux pour nous deux, alors ok, je me suis résignée à accepter. Or... Quelques jours après, je remarquais un changement. Un changement physique, en moi. Je n'avais plus mes règles, j'avais quelques nausées et un appétit d'ogre... Tout ceci ne me ressemblait pas du tout. Alors, j'ai fait un test de grossesse et... J'ai découvert être enceinte... » Oh non … Je la regardais, vraiment triste pour elle qu’elle est eu à vivre ça. Elle n’avait pas besoin de m’en dire plus pour que je comprenne la situation tant elle était similaire à ce que j’avais vécue une fois. Milo et moi étions ensemble, amoureux et puis j’apprend qu’il me trompe. Plus tard, je découvre que je suis enceinte et alors je décide d’avorter car la situation, même si j’avais depuis toujours envie d’être mère, ne s’y prêtait pas. Je me rapprochais de Julie et venais attrapais son bras. « Oh Julie … Je suis vraiment désolée ma belle. » Je reconnaissais ce regard dans ses yeux. Je me voyais moi lorsque j’avais été confronter à la même situation. Le regard d’une femme qui s’en veut d’avoir fait le choix d’avorter même si c’était parfois la meilleure solution au vue de la situation. Elle n’avait pas besoin de m’en dire plus. J’avais compris rien qu’en la regardant. « Ecoute moi Julie … Tu as fais le bon choix. Même si parfois c’est dur de se le dire. Mais c’est vrai. Vu ta relation avec Elyes à ce moment là, qui n’était pas celle de il y a quelque temps, tu ne pouvais pas garder le bébé alors que tu ignorais comment les choses allaient évoluer entre lui et toi. Tu ne pouvais décemment pas le garder avec tant d’incertitude et en étant si jeune. Cela n’aura pas été juste ni pour toi, ni pour le bébé. » Je passais une main dans mes cheveux, retournée. Parler de ça réveiller en moi de douloureux souvenirs auxquels je n’avais pas pensée depuis des mois. Je buvais une gorgée de chocolat pour me donner du courage. Après tout, si elle m’en parlait, moi aussi je pouvais en parler, cela l’aiderait peut-être.
Je respirais un bon coup et me lançais. « Si je te dis tout ça c’est par ce que j’ai vécue cette situation moi aussi … » Voilà, c’était lancer. Je posais mes mains sur la table, jouant avec mes bracelets. « C’était y une éternité me semble t-il. A l’époque j’étais avec Milo. On était heureux, nous sommes même aller à Paris. J’étais vraiment aux anges et puis tout c’est gâté. J’ai d’abord appris qu’il m’avait tromper et il l’a fait plusieurs fois mais entre temps j’avais été stupide de le reprendre tant j’étais amoureuse et naive. J’ai appris que j’étais enceinte peu après avoir découvert sa deuxième tromperie. J’étais, tu l’imagine, dévastée et comme vide. Tu sais, depuis toute petite je sais que je serais mère, c’est encrée en moi. Mais pas comme ça … Pas alors que je ne pouvais même plus entendre le nom de celui qui m’avais mise enceinte. Alors je n’avais plus qu’un choix à faire : avorter. » me confessais-je avec autant de courage que Julie peu avant. « Je ne te dirais pas que ça ira mieux, que tu ne regrettera jamais ton choix, mais il faut continuer à vivre, car c’est pour ça à la base qu’on a fait ce choix, continuer a vivre normalement non ? » Lui demandais-je avec un petit sourire.
La suite des événements prit une tournure bien différente de celle à laquelle je m'attendais. Bien que nous fusses bien heureuse et pleine de joie au début de notre rencontre, au moment où j'évoquai ma rupture avec Elyes et mon avortement, l'ambiance se plomba. C'était la première fois que je m'exprimais à ce sujet, c'était donc encore difficile. Je sentais que mes yeux étaient humides mais je me dépêchais d'essuyer mes larmes. Il fallait que je reste forte. Après tout, c'était trop tard. Le mal était déjà fait. Je n'avais plus qu'à rester forte et à assumer les conséquences. Ce qui était plus facile à dire qu'à faire... M'enfin, j'espérais qu'avec le temps, tout irait mieux. C'est pourquoi, l'avouer à Ciara me fit énormément de bien, d'autant plus qu'elle avait vécu exactement la même chose l'année dernière. J'étais très surprise au départ, je ne m'y attendais pas. Or, c'était ça le problème. Nous les femmes, qui avortions, devions souffrir en silence, garder ce secret pour nous, afin de nous protéger et d'éviter d'être jugée ou de se sentir honteuse face à notre acte. Après tout, ne pas en parler, c'était comme si nous n'avions jamais rien fait. Cependant, ce n'était pas de cette façon que nos maux guérissaient, bien au contraire. Maintenant que la brune avait révélé son secret, je me sentais comprise et soulagée. Bien sûr, ça me mettait mal à l'aise que Ciara ait eu à vivre ça, je fronçais donc les sourcils, inquiète à mon tour. Mais elle semblait si forte, sûre de son choix. Elle s'était rapprochée de moi et le contact avec elle fit que je me sentais en quelque sorte protégée, comme si je n'avais plus rien à craindre.
« Tes paroles me font beaucoup de bien, merci. Ca me rassure considérablement. Mais j'ai encore du mal à faire avec... Je veux être mère un jour, mais pas encore. Pas dans ces circonstances. »
Lorsqu'elle me déballa tout au sujet de son passé, cela me fit mal. La pauvre, elle avait également souffert. Milo ne s'était pas du tout bien comporté. Au contraire, il n'avait été qu'un con. Si seulement j'avais su tout ceci plus tôt, j'aurais pu l'aider peut-être, ou au moins la soutenir, montrer que j'étais là...
« Oh Ciara... Ca me fait mal que tu aies vécu ça également. J'aurais souhaité que rien de tel ne te soit arrivé. Surtout que ce Milo a été con avec toi. Tu ne le méritais pas. Et tu feras une bonne maman, c'est certain, mais en temps voulu. Ton choix n'était pas mauvais. »
Nous avions tout de même ôté la vie, ce qui était une chose encore compliquée à admettre, mais nous ne devions pas nous sentir honteuses. Nous ne pouvions pas donner la vie alors que rien ne se passait comme on le souhaitait.
« Et tu as raison, il faut que nous allions de l'avant. Mais c'est dur... Terriblement dur. Et Elyes qui m'en veut pour ça. Je l'ai trahi, il ne me pardonnera jamais. »
Je bus une gorgée de ma boisson en repensant à la réaction de mon ex petit-ami face à mon aveu. Ca me filait encore la chair de poule. Je me sentais si stupide de ne lui avoir rien dit. Une question me traversa alors l'esprit. Je regardais Ciara droit dans les yeux, demandant d'une petite voix :
« Et Milo... Tu l'avais mis au courant, pour ta grossesse ? »
« Tes paroles me font beaucoup de bien, merci. Ca me rassure considérablement. Mais j'ai encore du mal à faire avec... Je veux être mère un jour, mais pas encore. Pas dans ces circonstances. » Je la regardais, compatissante. Je savais qu’elle avait encore un loin chemin à faire avant de retrouver la paix mais je serais là pour l’y aider. J’étais passer par là et je savais à quel point c’était dur. Bien sur, j’aurais préféré qu’elle n’ait pas à vivre ça et toutes les conséquences qui en découle mais voilà, elle avait fait son choix, un choix difficile mais qui était le meilleur à bien des égards. Elle pouvait avoir confiances en moi, j’étais une amie fidèle et prête à tout pour le bonheur des gens qui compte à mes yeux. Je la regardais, souriante. « Tu sera une super maman, je n’en doute pas ! Mais quand cela sera le bon moment, quand tu sera prête, et uniquement quand cela sera le cas. » Je lui fis un clin d’œil, complice. J’étais heureuse qu’on parle toute les deux. Julie était vraiment quelqu’un d’intéressant et on serait à coup sur de super amies après cette discussion.
Ensuite, et conforté par son courage de tout me raconte, ce fut à mon tours de tout déballer. Cela faisait longtemps que je n’avais pensé à Milo et à l’enfant que nous aurions pu avoir ensemble. Bien sur, j’étais nostalgique en pensant que maintenant, un petit garçon ou une petite fille serait à mes côtés, ma merveille. Je chassais ses pensées, elles ne faisaient que me faire souffrir sans raisons. Bien sur en parler était difficile mais je crois que c’était la meilleure chose à faire pour Julie que de lui montrer que l’on s’en remettait parfaitement, avec du temps et du soutiens. « Oh Ciara... Ca me fait mal que tu aies vécu ça également. J'aurais souhaité que rien de tel ne te soit arrivé. Surtout que ce Milo a été con avec toi. Tu ne le méritais pas. Et tu feras une bonne maman, c'est certain, mais en temps voulu. Ton choix n'était pas mauvais. » Je baissais les yeux quelques secondes, émue. Je relevais les yeux et la regardais, un petit sourire sur mes lèvres. Remuer tout ça n’était pas facile mais finalement c’était moins du que je ne l’aurais cru. Le temps avait faire son effet en fin de compte. « Un vrai con ouais. C’est vraiment gentils de ta part. Si je t’ai tout dis, c’est pour que tu comprenne que ce n’est pas la fin du monde. On se relève, même si c’est parfois vraiment difficile mais au moins, lorsque cela sera trop dur, tu saura que tu as quelqu’un à qui parler, moi. Je serais là. Et puis, je sais qu’un jours je serais maman et j’oublierais tout ça. La vie continue après tout. » Lui assurais-je. On avait trouver un soutien dans l’autre et cela nous rapprochait vraiment que d’avoir un aussi lourd point commun. « Et tu as raison, il faut que nous allions de l'avant. Mais c'est dur... Terriblement dur. Et Elyes qui m'en veut pour ça. Je l'ai trahi, il ne me pardonnera jamais. » Me dit t-elle avant de boire une gorgée de sa boisson, ce que je fis aussi. Je fronçais les sourcils en l’attendant. Quoi ? Elyes lui en voulait ? il avait beau être un de mes amis proches, sur ce coup là, je sentais une grande colère contre lui. Julie n’avait pas besoin de ça. Elle avait besoin du soutiens. « Il t’en veut ? … sérieusement, sur ce coup là, je dois dire qu’il me déçoit. Et de quoi il t’en veut exactement ? De pas avoir gâcher ta vie ? Rahh … C’est bien les hommes ça. Le laisse pas te culpabilisée surtout ! promet-le moi Julie, même si c’est dur. Tu as fais le bon choix pour toi, et sûrement pour lui aussi même si il ne s’en rend pas compte. Il n’a pas le droit de t’en vouloir pour ça. »
« Et Milo... Tu l'avais mis au courant, pour ta grossesse ? » Me demanda t-elle avec une toute petite voix. Je levais les yeux sur elle, cherchant mes mots. Je respirais un bon coup et après quelques minutes, je prenais la parole. Je hochais la tête. « Oui, il était au courant. Bien sur, j’étais tellement en colère contre lui à l’époque … Mais il devait être au courant. Cela n’aurait pas été bien de ma part de ne pas lui en parler. Mais il n’a jamais eu rien a dire. Je savais déjà ce que je voulais faire, garder le bébé n’aurait vraiment pas été correct alors que je n’avais qu’une envie : tuer son père, tu vois ? » Je ris nerveusement.