Clap, clap. C'était le bruit de tes pas dans les flaques d'eau. La pluie tombait sur San-Francisco, tu te retrouvais dans un quartier que tu ne connaissais pas très bien. Tu accélèras le pas pour ne pas finir tremper, relevant ton sac par dessus ta tête de façon à te protéger de cette météo désastreuse. Tu regrettais à ce moment exact de ne pas avoir pris ta voiture, pensant que le beau temps de cette après-midi aller durée une éternité. Tu décidas alors d'aller t'abriter sous un abri de bus en attendant que la météo se calme.

Appuyer contre l'abri de bus tout en surfant sur ton smartphone, tu n'avais pas remarqué qu'un jeune homme se précipité en ta direction, passant devant toi tout en essayant de prendre ton sac. Tu n'avais jamais été une fille qui se laissait faire, bien que fragile sur les bords, tu ne te laissais pas marcher sur les pattes. Tu serras le sac un peu plus contre toi en laissant un regard noir à la personne face à toi, bien que l'inquiétude face à la situation monter en toi. « Mais qu'est-ce que vous faites ? », question assez débile étant donné le contexte. Il ne céda pas, continuant d'essayer de te dérober ton sac. Tu te débattais en vain malgré la fatigue de ta journée qui pourrait bien jouer en la faveur de ton "agresseur".

La nuit avait quelque chose d’apaisant et de réconfortant. Encore plus en ce moment, alors que tout semblait se dérober sous moi. Alors que je perdais le contrôle de ce qui comptait un minimum dans mon existence. Une rupture récente, un meilleur ami occupé et un enfant souffrant d’un mal que je ne parvenais pas à identifier. Autant dire que je me sentais le plus impuissant des hommes. Malheureusement, il me refusait le droit de demeurer plus longtemps à ses côtés, cela me ferait apparemment du bien de prendre l’air. Comment voulaient-ils que je me détende alors qu’elle était dans cette bâtisse froide et emplie de morts ? J’avais cependant obtempérer et voici des heures que je déambulais sans but dans les rues San-franciscaines. Je ne voulais pas rentrer chez moi. Tout ce vide. Tout cet espace. Il y avait de quoi perdre l’esprit. Alors, je marchais, encore et encore. Mains dans les poches, démarche lente, allure décontractée. Je ne doutais pas que quelqu’un pût voir le trouble qui agitait présentement mes entrailles. Bordel, ils avaient tout intérêt à découvrir ce qu’elle avait, je ne tiendrais pas deux jours de suite dans cet état de nerf constant. Soudain, alors que je dépassai une rue adjacente j’entendis un petit cri, féminin. Visiblement une demoiselle en danger. Devais-je y aller ? Je penchai légèrement la tête en arrière, après tout ce n’était pas mes affaires. Lorsque l’on décidait de se déplacer seule aussi tard, il fallait savoir se débrouiller. Je n’étais nullement le défenseur de la veuve et de l’orphelin, ni le sauveur de ces dames. Je poussai un soupir. Ce n’était pas correct que de passer, prétendant n’avoir rien vu. Et puis, cela m’occuperait et me ferait songer à quelque chose d’autre l’espace de quelques minutes. Je fis donc marche arrière et m’aventurais vers la jeune femme et son agresseur. « Halte là ! Qu’est-ce que vous faites ? » Le faire peur et le mettre en fuite était une meilleure solution qu’il se confrontât à moi, j’étais bien trop imprévisible et le tuer devant cette inconnue n’aurait pas arrangé mes affaires.