❝ L’angoisse commence à monter. Et là, je peux plonger. Je suis happée par l’obscurité, par un deuxième moi, plus sombre, comme un passager clandestin. ㄨ Troubles de l’humeur oscillant entre euphorie et mélancolie. Dans les phases dépressives, on ressent une tristesse extrême, une perte d’intérêt pour tout, des troubles du sommeil, mais aussi des troubles de l’appétit, des pertes de mémoire et des pensées de mort et des envies de suicide.. Au cours des phases maniaques, c’est l’inverse : on se sent capable de tout faire, l’énergie déborde, quelques petites heures de sommeil semblent suffire, mais le jugement devient erroné, l’agitation extrême et il est alors possible de perdre pied avec la réalité. « J'ai besoin de faire quelque chose, j'ai besoin de m'occuper bordel. », tu essayais de te concentrer, d'écouter tes professeurs, mais tu ne pouvais pas. Hyperactive ? Non, bipolaire. Bipolaire mixte. Tu alternes les phases maniaques et dépressives dans la même journée, à ce moment précis tu étais en phase maniaques. Comment cela avait-il commencé ? Tu ne t'en rappels plus tellement et tu t'en fiches. Tu ne veux pas savoir à quoi ressemblé le moment ou tu as commencé à être traité de "cinglée". Tu n'as jamais été cinglée et tu ne le seras jamais. Tu vois juste les choses différemment des autres. Tes ressenties sont multipliés par million et tes sauts d'humeur sont incontrôlé. Cette maladie ne se guérit pas, elle vous hante toute votre vie. Le pire moment de cette maladie avait certainement été ton entré dans l'âge adulte. Tu avais un trop plein d'énergie. Tu bossais comme une folle, tu ne dormais plus, car tu n'étais jamais fatiguée. Tu ne savais même plus comment t'occuper continuellement. C'est pour cette raison que tu avais vite arrêté l'école. Toi, rester dans une salle de cours toute une journée sans rien faire ? C'était trop peu pour toi. Il fallait sans arrêt que tu sois occupée. Tu avais l'impression de voir une autre personne à travers le miroir. Une personne sans teint, les yeux fatigués, mais le corps en pleine forme. Ta famille devenait un obstacle pour toi, elle ne voulait pas t'aider dans ce que tu croyais être un épanouissement. Tu quittes le garçon que tu fréquentais depuis le collège et dont tu étais folle amoureuse, tu quittes la maison familiale pour t'installer dans un hôtel qui en y repensant était bien trop cher pour tes revenus à ce moment-là. Tu deviens une habitué des boîtes de nuit, tu bois trop, tu fûmes trop, te drogue trop. Les gens te traitent d'inconsciente, mythomane, lunatique, exubérante. Ta phase de maniaque se termine par un malaise. Et la descente aux enfers commence. Tentative de suicide, dépression. Hospitalisation, re-hospitalisation. Bien souvent, les médecins te chargeaient au maximum. Tu devenais une loque, tu ne ressentais plus rien. Ça servait à quoi de vivre, dans cet état ? Ta maladie c'est légèrement calmé lorsque tu as mis au monde un enfant, un petit garçon qui te comblait de bonheur. C'est certainement ce qui t'apportait une certaine équilibre dans ta vie, la réalité prenait le dessus sur la rêverie.

La plupart des accidents d’auto ont une cause très simple : la voiture était en prise directe et l’attention du conducteur au point mort. ㄨ Assise au volant de ta voiture, ton fils à l'arrière sur son siège bébé. Trois ans étaient passé depuis sa naissance. Tu avais retrouvé un équilibre dans ta vie, du moins c'est ce que tu pensais. Tu t'étais mal réveillé aujourd'hui, du moins, tu t'étais réveillé dans une phase que tu redoutais le plus depuis la naissance de ton enfant. Le silence complet, tu étais énervée, révoltée pour tu ne savais quelle raison. Tu n'avais envie de voir personne, de ne parler à personne. Tu n'étais pas bien et bordel ce que tu aurais aimé ne pas être mère à ce moment précis. Ne voulant faire des conneries devant Lucas, tu avais pris la route pour le déposer chez son père. Tu essayais de te concentré sur la route, mais c'était impossible. L'enfant assis sur son siège derrière ne cesser de pleurer, réclamant à manger, réclamant un arrêt pour pouvoir aller au toilette. Il ne suffit que d'un instant d'inattention, un instant d'inconscience pour que tu perdes tout en l'espace d'un instant. Quittant le regard de la route pour le poser sur ton fils, cherchant à lui mettre sa tétine, « Bordel Lucas, je t'en supplis, cesse de pleurer, maman est bientôt arrivé. ». Lorsque tu reposas ton regard sur la route, malgré tous tes efforts pour ne pas commettre un accident, une voiture fonça dans ta voiture, du côté droit. Plus exactement pile à l'endroit où Lucas était assis. C'est de cette façon que ton fils à trouvé la mort le 8 juin 2012, il est mort par ta faute, ta maladie l'avait tué.

Il faut sortir, la lumière éveille, j'en suis sûr... Ne dites pas le contraire vous auriez tort, ce n'est pas une histoire de dépression, ce n'est pas mental, c'est physique. ㄨ Novembre 2012: De long mois de silence, de long mois d'obscurité. Sorti depuis quelques heures du coma dans lequel tu étais plongé suite à l'accident que tu avais eu cinq mois auparavant. Tu n'avais reçu encore aucune visite, à vrai dire, tu ne savais plus vraiment si tu connaissais du monde. Les docteurs qualifiaient cela de courte perte de mémoire peu importante suite au choc que tu avais subis. La porte de ta chambre d'hôpital s'ouvra, laissant place à tes parents ainsi qu'un docteur. Ne laissant le docteur prendre la parole, tu l'as pris en première tout en te redressant, « Lucas.. Où est-il ? ». Tu scrutais leur expression, tes parents avaient les yeux baissés, alors que le docteur n'osait pas prononcé un mot. « Mais dites moi où il est, bon sang ! », tes nerfs avaient monté d'un cran et tu avais prononcé ces mots avec froideur. Tu détestais leur expression qui ne présager pas bonne chose, « Rose, veux-tu bien te taire et écouter ce que nous avons à te dire. », ton regard se posa sur ton père qui venait de prendre la parole. Il avait employé un ton qui ne te plaiser pas plus que son expression, tu inspiras un bon coup, croisant les bras tout en attendant les explications qu'ils avaient à te donner. Le docteur s'approcha calmement de toi, posant sa main sur la tienne. « Ce que j'ai à vous dire ne sera pas facile à entendre mais.. Lors de votre accident, il y a cinq mois, votre enfant a été la personne la plus touché par l'impacte de la voiture.. », les sourcils froncés, tu attendais qu'il continuait son discours bien que, tu avais déjà compris que ton enfant ne faisait plus partie de ton monde. « Il est décédé suite à ses blessures bien trop grave pour un enfant si jeune.. Toutes mes condoléances. », tu retiras sa main du dessous de la sienne, posant ton regard sur tes parents tout en entrouvrant légèrement les lèvres. Ta main se posa sur tes lèvres alors que les larmes coulaient lentement sur tes joues. Un léger rire s'échappa d'entre tes lèvres, comme pour te voiler la face, alors que tu essayais tes larmes d'un revers de main. « Ce n'est pas vrai, vous mentez. Il n'est pas mort. »