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Hail to the Antichrist [ft. Jules] i'll be fine once i'll get it, i'll be good
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| | Lun 18 Fév - 13:23 | |
| J'arrêtais ma voiture près de la crypte et activais le frein à main, puis m'emparais de la paire de gants en cuir gentiment offerte par « un anonyme » à l'occasion de noël. Ironique... ce cadeau qu'on m'avait fait pour la fête de la naissance du christ me servait généralement à tenir les armes qui enlevaient les vies de mes victimes. Merci, Lera, merci d'avoir racheté l'un de ses outils de travail au « faucheur » qui t'a récemment étranglé avec son ancienne paire d'Hugo boss. Elle devait bien se douter de l'usage que je faisais de son cadeau... et malgré ça... heh, sacrée bonne femme. Décidément.
Calmement, je sortis de ma Jaguar et ouvris le coffre dans lequel se trouvait le corps d'un homme d'âge plus ou moins avancé que j'extirpais de là tant bien que mal avant de refermer toutes les portes du véhicule et de le traîner ensuite l'intérieur de l'église que j'avais préparée pour son exécution de cette nuit. L'autel avait été entièrement protégé par du plastique et j'avais pris le temps d'allumer des bougies pour mettre un peu d'ambiance. Les portes d'entrées principales avaient quand à elles été verrouillées pour éviter tout débordement et en somme, tout était prêt pour me permettre de passer aux choses sérieuses. Dire que des gens allaient venir se marier dans ce même lieu, plus tard... too bad. Il serait grand temps de leur dire que leur Dieu n'existait pas. Malgré le poids de la personne que je transportait, je parvins à la hisser sur la table en pierre posée là depuis des dizaines d'années et l'enroulait ensuite dans du cellophane afin de l'immobiliser. Franchement ? La série « Dexter » m'irritait au plus haut point. À cause d'elle, j'avais eu ma période de paranoïa durant laquelle j'avais redouté que quelqu'un soit en train de m'observer pour se renseigner, et ce juste à cause du fait que le protagoniste de cette émission TV avait plus ou moins les mêmes habitudes que moi en matière de meurtre. Heureusement, ça a finit par me passer après environ une année... premièrement parce que personne n'est jamais venu m'arrêter pour m'enfermer ou me condamner à mort ET aussi parce qu'Elyes s'amusait tellement de l'état émotionnel dans lequel de simples vidéos de 50 minutes pouvaient me plonger que j'ai finis par me calmer juste pour lui donner une raison en moins de se payer ma tête.
Bon. Il ne restait plus qu'à attendre, maintenant, ce que je fis en allant tranquillement bavarder sur facebook, le temps que mon invité se réveille. Un quart d'heure plus tard, j'entendis enfin de l'agitation et me levais pour m'approcher de l'homme qui semblait particulièrement... déboussolé. Mon visage se pencha au-dessus du sien tandis que je gardais mes mains croisées dans mon dos.
« Bonsoir mon père. »
Je souris.
« Ca ne vous dérange pas que je vous ait ramené ici, n'est-ce pas ? Je pensais que ce serait plus intéressant pour vous de vous retrouver à la même place que... »
Je sortis une série de photos polaroid et les jetais une à une sur le visage de ma proie, au fur et à mesure que j'énumérais le prénom de chacune des filles qui se trouvaient sur les clichés.
« Julia, Meredith, Chloé... Philippa, Laureen, Thea. et... »
Je fis une pause sur la dernière photo qui représentait un petit garçon et écrasait l'image sur le nez de mon invité dans un geste nerveux.
« Ouhhhh, c'était comment ?! C'était comment d'entendre crier des petits enfants pendant que tu leur enfonçais ta vieille queue gonflée de viagra en dedans ? HEIN ? »
J'avais fais de son cas une affaire personnelle, bien plus que d'habitude et ce pour une seule bonne raison. Lorsque j'ai découvert qui il était, il y a de cela quelques semaines, j'étais alors en charge de la fille de mon meilleur ami que j'avais momentanément du dépanner au niveau de son rôle paternel, et je n'avais pas pu m'empêcher de m'imaginer ce qui se passerait si Jade se retrouvait un jour nez-à-nez avec un détraqué. Ça y'est... le simple fait d'y penser me faisait bouillir de l'intérieur et je commençais à voir rouge. Au sens propre du terme, puis-ce que tout dans ma vision était teinté d'un bordeaux sanglant à présent. Bam. Je sentis que mon corps ne m'appartenait plus dès l'instant où je me suis retourné pour aller me saisir du couteau de cuisine posé dans un coin et que je suis revenu pour le planter dans le bas ventre de ma victime.
« Prie ton Dieu, c'est le moment... espèce d'enfoiré. »
J'étais à deux doigts de l'éliminer, à deux doigts... mais ma procédure voulait que je le laisse parler un peu, ce que je fis donc en lui retirant le scotch qu'il avait sur la bouche.
« Vous vous trompez, ce n'est pas moi, monsieur... je n'ai jamais fais de mal à personne, je suis un homme d'église, vous savez ! Je s... »
Je roulais des yeux en soupirant et lui tirais la langue à l'extérieur de la bouche. Laissons tomber le couteau, je venais d'avoir une meilleur idée.
« Shut up, shut up, shut up... you've been talking bullship to too many people since too long, sir, now SHUT. UP.»
Après avoir bien calé sa langue entre ses dents, j'ai posé mes deux mains en bas et en haut de sa tête, puis ai ensuite effectué une pression de toute ma force de chaque côté pour le pousser à se mordre lui-même jusqu'à ce que son muscle buccal cède, ce qui prit plus de temps que je l'aurait imaginé, d'ailleurs. Tant pis... au moins, je le sentais se débattre et ça me faisait plaisir de savoir qu'il souffrait. Une fois que la langue fut sectionnée, je ne lâchais pas prise pour autant et attendis la suite : que sa bouche se remplisse de sang et qu'il s'étouffe avec. Petit à petit, la peur, le désespoir et la rage de ce monstre apparurent dans ses yeux que je n'avais pas lâché du regard une seule seconde, et puis ce fut terminé.
Presque.
Je venais de relever la tête... et cela me donna droit à un drôle de face à face. La vierge Marie était-elle fâchée contre moi ? Non... ce n'était pas Marie... et elle n'était pas vierge, mais j'allais m'occuper de son cas.
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| | | | Lun 18 Fév - 20:15 | |
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❝ WILLY WEINMEISTER & JULIET FITZGERALD ❞« All work and no play makes jack a dull boy. » - The Shining
William, William, quel étrange spécimen. Étrange mais si charmant. Je comprenais pourquoi il était si convoité de la gente féminine. Moi-même, j'avais pu goûter à la luxure avec lui et... C'était tout bonnement bon. Lors de notre dernière soirée ensemble, à mettre son sucre d'orge dans ma confiserie, j'avais remarqué quelque chose de suspicieux. Pendant qu'il était parti se laver, j'avais trouvé du sang sur une de ses chemises blanches. Ce n'était pas la première fois que cette substance au goût métallique flirtait avec Weinmeister. Et à force de voir du sang dans les affaires de William ou ses blessures, ma curiosité s'était réveillée. Voilà, pourquoi, telle une commère, j'avais suivi l'homme lorsqu'il quitta sa demeure.
J'aimais pas les églises. Enfin, disons que je trouvais ça tellement glauque comme endroit surtout de nuit. Et à force de voir des églises pour des enterrements, j'en pouvais plus. Je n'étais pas croyante comme mes parents mais pour autant, j'aimais porter des croix en bijoux ou en motifs sur mes vêtements. Bref, cessons de parler de mode. Je ne savais pas ce que fichait William même si je pouvais légèrement le deviner. Je l'avais vu au loin, sortir un corps de sa voiture pour le traîner dans la maison du dieu ô sacré. Il n'y avait pas 36000 solutions à ce qu'il allait faire avec lui. Soit le violer -ce qui m'étonnerait, je pense que William est plus branché minous qu'autre chose- soit il allait le tuer.
Quand je fus sûre qu'il était bien parti pour de bon, je sortis de ma voiture. Je pris mon sac à main qui contenait encore mes affaires pour la thanatopraxie. J'étais extrêmement organisée et avais mon propre matériel que je ramenais toujours chez moi. Sauf que cette fois-ci, je n'avais pas pu rentrer chez moi avant de venir espionner William. J'avais bien fait exprès de ne pas mettre de talons bruyants, préférant prendre des chaussures compensées discrètes. Je contournais l'église. Il était hors de question que je débarque comme une fleur, par la même entrée qu'il avait emprunté. Par chance, ces bâtiments étaient bourrés de petites portes. Il faisait nuit, et j'y voyais pratiquement rien. Je m'aidais de mon portable pour m'éclairer. Cette nuit était plutôt froide notamment à cause du vent. Vent malin qui me joua une petite frayeur quand il s'amusa à faire craquer des branches d'arbres derrière moi. Je m'étais retournée brusquement, observant les deux trois tombes qui se trouvaient par là. Il n'y avait personne, bien entendu mais j'étais pressée de rentrer dans l'office. La porte, étant fermée, je me dépêchai de sortir un petit cutter pour venir titiller la serrure, le portable dans la bouche pour m'éclairer. Étant donné que la porte était assez vieille, elle s'ouvrit facilement à moi.
Enfin, j'étais à l'intérieur. Il faisait un froid de canard, je frottais alors mes bras pour me réchauffer. Quelle idée d'amener quelqu'un dans un église sérieux ! Je marchais à pas de loup et je repérais facilement de la lumière plus haut, et des voix. La voix de William, puis celle d'un autre homme. Je m'approchai petit à petit, en évitant les obstacles qui s'offraient à moi. La scène devenait de plus en plus clair. J'entendis à un moment donné des sortes de cris étouffés, puis plus rien. C'est à ce moment-là que William me trouva dans la pénombre. Mon cœur s'arrêta de battre une seconde. Je le regardais sans rien dire, bien qu'il venait de me griller. Gardant ma fière allure, je n'hésitais pas à faire deux pas en avant pour m'afficher à la lumière. Mes yeux se posèrent alors sur l'homme mort. J'aurais pu hurler, j'aurais pu m'enfuir en courant, mais au contraire je repris ma marche. C'était donc ça les tâches de sang ? Qui l'aurait cru ? J'arrivais néanmoins timidement à la scène, gardant une distance de sécurité puisque j'avais bien remarqué la jolie arme de ce cher Weinmeister. Il pouvait facilement m'égorger avec ça. Je lançais un regard sur le malheureux pour voir qu'un flot de sang s'échappait de sa bouche. C'était dégoûtant, mais il m'arrivait aussi de voir des choses répugnantes aux pompes funèbres. Silencieuse, je reposais mon regard sur William puis sur des photos sur le sol. Je me penchai, surveillant mes arrières, pour en prendre une. Qui était cette fille ? D'où venait ces photos ? Qui était le coupable dans l'histoire ? Le mort ou celui qui avait tué ? Je partais du principe qu'il n'y avait qu'un coupable dans l'histoire. Je regardais l'homme comme pour l'interroger du regard. Je voulais des réponses, mais je gardais le silence. Et je me foutais plus ou moins du danger qui me guettait. William, William, qui étais-tu vraiment ?
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| | | | Sam 23 Fév - 16:25 | |
| Cette situation était vraiment… vraiment très gênante. Je n’avais pas bougé d’un millimètre depuis que mes yeux avaient croisé le regard de Jules, me contentant d’observer le moindre de ses mouvements comme s’il s’agissait qu’une menace potentielle. Bon sang, mais qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Est-ce que j’avais été suivi ? Est-ce qu’elle enquêtait sur moi ? Une espionne ? Tous les scénarios étaient possibles pour moi lorsque je me retrouvais en état d’alerte et la possibilité qu’il y ait des agents postés un peu partout autour de l’église n’y fit pas exception. Danger. Elle était une menace… et jouait très bien la carte de celle qui se posait des questions concernant la scène qui se présentait devant elle. Dire que je l’ai laissée partager mon lit… et que c’était bien. Damn. Et s’il y avait des caméras et des micros dans mon appartement, maintenant ?!
La paranoïa s’empara complètement de moi en l’espace d’une seconde et je sentis la rancœur monter jusqu’à ma gorge, ce qui n’était pas tellement bon signe. Bon… réfléchissons… quelle était la meilleure solution pour m’en sortir ?
Je reculais d’un pas sans mot dire, tout en prenant une grande inspiration, puis m’élançais vers l’avant en profitant de l’élan que j’avais pour passer par-dessus l’autel aussi facilement que s’il n’avait jamais été là. Quand je traquais, disons que j’entrais dans un état second et que mes capacités se voyaient légèrement plus élevées qu’en temps normal, un peu comme les guépards lorsqu’ils atteignaient leur vitesse de pointe. Pas question de laisser cette fille s’en aller comme elle était entrée ici.
Il ne me fallut pas longtemps pour l’attraper et la coller face contre terre, une main retenant ses poignets et l’autre posée sur sa tête pour la maintenir immobile.
« Qu’est-ce que tu fiches ici ? »
Ça me semblait bizarre qu’elle soit vêtue de la sorte alors que son but était de me piéger, mais je n’y prêtais pas attention pour le moment. Tout ce qu’il me fallait savoir, c’était si j’allais m’en sortir ou non. L’énuquer ne prendrait qu’une fraction de secondes, après ça… et c’était bien ce que j’avais l’intention de faire.
« Réponds ! »
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| | | | Mar 26 Fév - 19:55 | |
| Je sentais que je courrais un grave danger en ayant vu William tuer cette homme. Je restais de marbre, tandis que mon cœur battait la chamade. Allait-il me faire du mal ? Je savais qu'il en était capable. Pendant nos rares moments au lit, je le sentais bien que cette homme avait de la force en lui. A la rigueur s'il me donnait un bon coup dans le ventre, ça permettrait à l'embryon niché dans mon utérus de se tirer donc ça ne serait pas plus mal... D'ailleurs, en y repensant, j'avais hâte de connaître le résultat du test de paternité de Sergej. J'en étais à plus de deux mois de grossesse malheureusement et j'y avais bien réfléchi. Il était hors de question que je me fasse aspirer le tas de cellules que j'avais dans l'utérus. Je trouvais ça assez folklore comme méthode. Je m'étais donc résolue à garder ce tas pour ensuite le refiler à une famille qui rêvait d'avoir un enfant et qui ne pouvait pas en avoir. Ouais, il m'arrivait d'être généreuse... Mais disons qu'être mère-porteuse c'était bien rémunéré. Je pleurais déjà le fait que j'allais prendre du poids et sans doute ressembler à une vache après l'accouchement.
Mon attention revint vers l'homme quand il sauta par dessus l'autel tel un fauve. Derechef, je me reculai mais il fut plus rapide que moi. Prise par la surprise, je ne résistais pas et lâchai un cri de surprise pour finir sur le sol, sur le ventre. La position suprême de soumission, la position dans laquelle tout pouvait t'arriver, la position qu'on m'avait toujours dit de ne pas finir si je tenais à ma vie. J'étais fichue. « Qu’est-ce que tu fiches ici ? » C'était rare qu'il me tutoie. Il me serrait les poignets d'une main et son autre main était sur ma joue pour immobiliser. Il m'avait fait mal ce con. Effectivement, je n'avais pas la tenue idéale pour venir attaquer quelqu'un et en plus ce n'était absolument pas mon genre de venir emmerder le monde. Heureusement que mon manteau faisait tampon entre le sol et mes genoux car ce n'est pas ma robe qui allait me protéger de la dureté du sol en pierre. Encore une fois, cela m'apprendra de venir me promener n'importe où en talons compensés et robe. « Réponds ! » J'avais tellement envie de lui hurler un TA GUEULE, mais je pensais à ma vie. J'étais en position de faiblesse, ce n'était pas le moment de jouer à la maligne. Je soufflai commençant à ne plus sentir ma joue qui se trouvait contre le sol gelé. Enfin, je me décidai à parler: « C'est ma curiosité qui m'a amené ici. » Mon ton était calme et posé. J'étais consciente qu'il pouvait se la jouer à la Atropos, j'en avais peur mais j'optais pour la sérénité. « Ce que j'ai vu ce soir, restera le secret de cette église. Vous comme moi savons ce qu'est le secret médical et je suis une experte dans ce domaine. Muette comme une tombe, comme l'on dit. Ce sont vos affaires et je les respecte. Je ne veux pas vous poser de problèmes. » Je me repris « Vous êtes mystérieux et avais du charme. Je suis séduite... Et voilà où j'en suis, face contre terre. » J'avais joué la franchise, l’honnêteté. Je crois que c'était le mieux à faire. Et maintenant ?
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| | | | Ven 1 Mar - 19:43 | |
| « C'est ma curiosité qui m'a amené ici. »
Je ne cillais pas, attendant la suite. La curiosité, hein ? Ca voulait dire qu’elle s’était douté de quelque chose concernant mes activités extra-professionnelles,n’est-ce pas ? Et comment ? Je réfléchis un instant à ce qui aurait pu mettre la jeune femme sur ma piste, sans pour autant trouver d’explication. Est-ce qu’elle avait fouillé dans mes affaires ou… ? Ah, oui… les traces sur mes vêtements. Je les avais vues un peu tard…
Lorsque la voix de Jules retentit à nouveau, mon regard sur elle se fit deux fois plus fébrile. Je ne pouvais pas la laisser en vie avec ce qu’elle venait d’apercevoir. Impossible.
« Ce que j'ai vu ce soir, restera le secret de cette église. Vous comme moi savons ce qu'est le secret médical et je suis une experte dans ce domaine. Muette comme une tombe, comme l'on dit. Ce sont vos affaires et je les respecte. Je ne veux pas vous poser de problèmes. »
J’étouffais un rire sans joie suite à ces belles paroles. Incroyable ! Comment pouvait-elle me raconter de telles choses dans une situation pareille ? Ca dépassait mon entendement…
« Secret médical et respect de mes affaires, hein… ? Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous dites, alors qu’il y a un mort, assassiné, juste derrière nous ? »
À nouveau, mes lèvres s’étirèrent. J’avais l’impression de faire face à une grosse menteuse qui espérait pouvoir s’en sortir en me promettant son silence et ça m’amusait beaucoup, quelque part… même si j’étais un peu agacé qu’elle me pense assez naïf pour la laisser partir comme ça.
« Vous êtes mystérieux et avez du charme. Je suis séduite... Et voilà où j'en suis, face contre terre. »
De mieux en mieux. Je soupirais, puis me relevais en tirant la jeune femme avec moi pour la remettre sur ses jambes, pas intéressé pour deux sous par ses aveux au sujet de mon charme. Mais elle était douée… à rester aussi calme dans une situation pareille, tout le monde n’aurait pas fait pareil.
« Je vais partager un petit secret avec vous... »
Je fis avancer Jules jusqu’à l’autel et glissais mon visage à côté de son oreille droite. Mes yeux, quant à eux, étaient cependant rivés sur la mâchoire ensanglantée de ma victime.
« Vous devez le reconnaître, non ? Il était sans doute là aux nombreuses funérailles de personnes que vous avez embaumées. Ce gentil monsieur n’a pourtant pas hésité à abuser d’une dizaine d’enfants sans que personne n’en sache rien du tout… enfin, jusqu’à ce que je passe par là. Mais je n’aime pas les gens qui gardent des secrets, Jules. »
Je m’approchais un peu plus de son corps, tout en tâchant de calmer ma forte respiration dans sa nuque.
« Les secrets sont dangereux…»
Ma voix devint chuchotement alors que mes lèvres vinrent toucher le lobe de son oreille.
« Êtes vous dangereuse, Juliet ? »
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| | | | Sam 2 Mar - 1:10 | |
| Eh oui très cher, tu n'es pas parfait. J'avais effectivement vu des traces de sang sur des chemises chez lui, c'est ça qui m'avait mis la puce à l'oreille. Quand j'avouais ma présence ici à William, j'étais presque sûre à 100% qu'il n'allait pas y croire un mot. Bingo, je l'entendais se foutre de ma gueule. Mais quel... Rah ! Quel démon. J'étais honnête en plus. Si je n'étais pas à deux doigts de me faire buter, et si j'étais dans une meilleure position que cela, je l'aurais parsemé de coups. Je sentais que je l'agaçais. Et j'étais autant agacée que lui, voir pire. J'avais une sorte de boule au ventre qui exprimait la peur que je ressentais. « Secret médical et respect de mes affaires, hein… ? Est-ce que vous vous rendez compte de ce que vous dites, alors qu’il y a un mort, assassiné, juste derrière nous ? » Oui, merci j'étais consciente qu'il y avait un macchabée qui était dans un sale état derrière moi et qu'il s'était occupé de son cas avec splendeur. Je ne pris même pas la peine de répondre, me contentant de regarder devant moi, c'est-à-dire le pied de l'autel. Je soufflai, je commençais à avoir mal à mes poignets qu'il tenait.
A son tour, il souffla et derechef je me sentis partir en arrière. Il avait décidé de me relever. Je n'avais pas le choix que de me laisser faire telle une marionnette. Je sentis un courant d'air sur ma fesse droite, un bout de ma robe avait dû se relever et se coincer entre mon corps et mon manteau. William n'avait toujours pas décidé de me lâcher les poignets. « Je vais partager un petit secret avec vous... » Il me fit avancer jusqu'à l'autel, je devins alors la première spectatrice de ce festin macabre. « Vous devez le reconnaître, non ? Il était sans doute là aux nombreuses funérailles de personnes que vous avez embaumées. Ce gentil monsieur n’a pourtant pas hésité à abuser d’une dizaine d’enfants sans que personne n’en sache rien du tout… enfin, jusqu’à ce que je passe par là. Mais je n’aime pas les gens qui gardent des secrets, Jules. » Je l'avais écouté attentivement. Mon corps s'était un peu penché en avant pour essayer de reconnaître le malheureux. Effectivement sa tête me disait quelque chose. Je n'aurais jamais pensé qu'il violait des enfants... Mon regard glissa sur le sol. Pourquoi l'homme est-il si cruel ? Je repensais à ce que m'avait dit William. Il avait tué cet homme, parce qu'il le méritait. « Oui, je le reconnais. C'est dégueulasse ce qu'il a fait... Et, vous êtes quoi au juste ? Une sorte de justicier des temps modernes ? » J'avais parlé calmement et de façon neutre. La curiosité reprenait le dessus. C'était un super-héros qui tuait les méchants ou une sorte de Dexter ?
Je sentis son corps se presser contre le mien et son souffle se calmer contre ma nuque. Je frémis. « Les secrets sont dangereux…» Me murmura-t-il. Ça dépendait des secrets. Il prit un malin plaisir à frôler mon oreille du bout de ses lèvres. A quoi jouait-il ? Un horrible mais agréable frisson remonta le long de l'échine. Quand je disais qu'il me plaisait, ce n'était pas des conneries. « Êtes vous dangereuse, Juliet ? » C'était étrange que l'on m'appelle par mon prénom, cela faisait longtemps qu'on ne m'avait pas appelé comme cela. La dernière personne était ma belle-mère pour m'engueuler. Toujours me reprocher quelque chose, même de l'autre côté de l'Océan Atlantique. Je mis un moment avant de répondre au beau William. Mes souvenirs me rappelèrent ce jour où je pris la vie d'une jeune fille contre mon gré. « Je... » Je perdais mon assurance. Les flashs revenaient. Les cauchemars me hantaient. Je ne voulais pas paraître faible devant lui, surtout si c'était mon dernier jour sur cette foutue Terre. Je pris une forte respiration et pour la première fois me dévoilai à quelqu'un. Sans lui répondre noir sur blanc à sa question. « Puisque l'on est dans un lieu propice aux confessions et qu'il me reste sans doute quelques minutes à vivre, je vais me confier à vous. » Se confier à un tueur... Ouais, c'était totalement une bonne idée. Je décidai de ne pas trop fixer mon regard sur le type amoché alors je me mis à observer un point imaginaire plus loin. « A mes dix-sept ans, je vivais avec mon père, mes frères et ma belle-mère dans notre belle et grande maison à Limerick en Irlande. » Je ne voulais pas en dire trop, je n'avais pas envie qu'il connaissance ma vie toute entière: de ma naissance, de mon abandon, en passant par le cirque qui m'avait élevé jusqu'à la rencontre de mes parents à quatorze ans. « J'ai toujours détesté ma belle-mère. Typique attitude des contes de fées, évidemment. Elle était cruelle et mauvaise avec mes jeunes frères et moi, et elle avait une passion pour les combats humains. Combat humain qui pouvait rapporter un bon pactole. Elle m'a forcé à me battre, elle savait que je pouvais lui rapporter un bon prix. Je ne voulais pas au début, mais quand j'ai su que mes frères étaient menacés, j'ai sauté dans l'arène, sans rien, seulement armée de mes bras et de ma ruse. Je me suis donc retrouvée face à une fille d'environ mon âge. Au début, je ne réagissais pas, je ne comprenais pas. Mon adversaire prenait l'avantage sur moi en me donnant des coups tandis que je ne faisais rien. Le public criait, ma belle-mère hurlait mon prénom pour que je me bouge. C'était un combat à mort, soit je m'en sortais vivante ou j'y restais. » Pause. Je m'étonnais moi-même à parler autant. Surtout à un mec qui rêvait de me tuer. Je repris. « Je ne sais pas ce qu'il s'est passé à ce moment-là, je suis comme partie dans une transe ou comme si on venait de prendre possession de mon corps mais je suis devenue un monstre. Une bête. J'ai sauté sur l'adolescente. Je l'ai rué de coups, j'ai tenté de l'étrangler, de la mordre, j'avais du sang sur moi, sur mes mains, le public qui gueulait, la fille qui gémissait... Je-je l'ai tué et ma belle-mère a gagné.» Nouvelle pause. Cela me faisait mal de repenser à tout ça, je revoyais les images dans ma tête. Ma gorge se fit sèche. Je ne pouvais pas décrire exactement ce que j'avais fait à cette fille. Soudainement, je fus prise d'un léger vertige mais le corps de William toujours derrière moi stoppa mon petit mouvement arrière. Je me ressaisis une énième fois. Je tournai un peu ma tête en arrière vers l'homme qui me tenait les poignets. Mon visage était assez proche du sien. « Chacun a en lui son petit monstre à nourrir.» Un petit sourire apparut sur mon visage. Cette citation de Madeleine Ferron était parfaite pour répondre à sa question.
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| | | | Sam 23 Mar - 12:44 | |
| « Oui, je le reconnais. C'est dégueulasse ce qu'il a fait... Et, vous êtes quoi au juste ? Une sorte de justicier des temps modernes ? » Je souris à cette remarque. Un justicier ? Hum. Le jour où superman prendra du plaisir à arracher leurs vies à d’autres personnes, là, je pourrais peut-être m’autoriser à utiliser cette appellation pour me décrire. Mais d’ici à ce que cela arrive… « Disons qu’on m’a apprit à mêler l’utile à l’agréable. »Ce qui se passa par la suite attisa ma curiosité, puis-ce que Juliet avait décidé de prendre la parole pour répondre à ma dernière question. Pour être tout à fait franc, je ne m’attendais pas à ce qu’elle me donne autant de détails en me racontant son histoire… mais ce fut une expérience fort intéressante. Au fur et à mesure du récit de la jeune femme, les images qui défilaient sans doute dans son esprit se transposèrent à ma propre imagination et mon regard se perdit progressivement quelque part devant nous. Cette fois-ci, j’étais d’accord de croire à ses dires car sa manière de parler allait de pair avec son comportement ainsi que le ton de sa voix. Incroyable ! Alors, même une grand-mère était capable de faire ça à sa petite-fille ? J’espérais au moins que cette dame était imprégnée de culpabilité, au jour d’aujourd’hui. S’il y avait bien une chose qui m’insupportait (en dehors d’un tas d’autre), c’était que les ainés maltraitent les plus jeunes, que ce soit dans une même famille ou non. Un enfant ne demande jamais à naître, c’est un fardeau qu’on lui impose, au contraire, alors c’était la moindre des choses d’assumer ça. Je ne comprenais pas les personnes qui osaient mettre une quelconque faute sur le dos de leur progéniture ou qui les utilisaient comme des instruments… ces gens-là méritaient qu’on les torture autant qu’ils torturaient leurs gamins. Promets-moi une chose, William. Et je ne t’en voudrais pas pour ça. Je sentis le corps de mon interlocutrice s’appuyer contre le mien et lâchais automatiquement ses poignets pour venir poser une main sur l’un de ses bras. Effectivement, elle ne m’avait pas menti… se remémorer cet épisode de sa vie semblait l’avoir chamboulée à l’intérieur. « Chacun a en lui son petit monstre à nourrir ». Bien que je ne fusse pas totalement en mesure de comprendre l’étendue ce cette phrase, elle sonnait de façon agréable dans mon oreille. Mon regard, quant à lui, restait fixé sur celui de Jules. Un processus compliqué de mesure du pour et du contre venait de se mettre en place en moi, bien que je savais pertinemment qu’il était hors de question de laisser un seul témoin viv… Ruslana, Lera… mh ? J’intériorisais un soupir et me maudissant d’avoir une telle faiblesse lorsqu’on en venait aux femmes. Techniquement, j’avais plus de raisons d’éliminer celle-ci, vu qu’elle avait tué quelqu’un et que c’était un crime… mais elle l’avait fait par instinct de survie. Il y avait un animal en elle, comme en chacun de nous. Un monstre à nourrir ? Le nourrissait-elle encore ? Cela réveillait un certain intérêt en moi. « Quel genre de monstre ? »Je souris à demi pour répondre à celui qu’elle venait de m’offrir et sentis un frisson me parcourir l’échine. C’était terriblement glauque de ressentir de l’excitation dans un lieu pareil, à côté d’un mort, qui plus est, mais je commençais, d’une manière plus qu’évidente, à me décentrer de mes priorités, au fur et à mesure que cette conversation se prolongeait. |
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