L’infirmière s’en alla, enfin je pouvais être seule. Je soufflai un peu, mais j’irais mieux lorsque je serais sortie d’ici. J’avais toujours eu une sainte horreur des hôpitaux et plus loin j’étais, mieux je me portais. Cependant aujourd’hui, j’étais bel et bien là en tant que patiente à cause d’un malaise que j’avais eu un peu plus tôt dans la journée. Une crise d’anémie allouée à des multiples nuits sans sommeil et me voici coincée dans ce lit. Il n’y avait pas de quoi en faire tout une scène, j’avais besoin de repos, je le savais mais ce n’était pas ici que j’allais l’obtenir, malgré les préconçues. L’odeur âpre typique aux hôpitaux était partout, me mettant dans un profond état de tension. Il fallait que je m’en extirpe rapidement. Mais que diable faisait Katsya ?! Il était vrai qu’elle avait ses cours, sans doute avait-elle autre chose qu’à faire que venir me faire sortir d’ici, je le reconnaissais mais mon impatience était sans cesse croissante. Si j’avais pu, je l’aurais épargnée, j’aurais contacté Frankie mais comme mes relations avec cette dernière était en stade froid, voire inexistantes et que Narcissa avait déjà son cancer à gérer, il était inutile de lui rajouter mes stupides crises, j’avais opté pour Katsya. Je m’en voulais de certainement lui faire manquer des cours qui se révèleront importants pour ses partiels mais là je saturais réellement, voilà quelques heures que j’étais ici et plus les minutes s’écoulaient, moins je me sentais la force de supporter tout ça. D’autant plus l’infirmière m’avait fait part de leur désir de me garder en observation cette nuit, je ne m’étais pas gênée pour lui rire au nez. S’il fallait, je m’évaderais, ramperais, sauterais par la fenêtre, tout pour ne pas rester cloitrée sur ce lit. Sans doute donnais-je l’impression d’exagérer quelque peu les faits mais cela représentait bien là mon aversion pour ce genre de lieu et puis je pouvais fort bien m’offrir ce sommeil auquel mon organisme aspirait chez moi…avec un peu de bonne volonté. Ou peut-être pas. Bref, il était hors de question que je restasse ici, c’était tout vu. Comme mon amie m’avait entendue, la porte s’ouvrit laissant apparaitre le visage miss Pearce.
e monde n'est en fait qu'un tas de débris, des débris de souvenirs, de regrets surtout. Je parle là de mon monde bien sûr. Je venais de finir ma dernière cigarette, assise sur le sofa du salon, entrain de regarder des images défiler à la télévision. J'essayais de suivre le film, mais je n'y arrivais pas vraiment. J'avais en fait hâte que l'heure vienne pour que j'aille "kidnapper" mon amie de longue date, Lera. On est passée par beaucoup d’évènements assez marquants et qui seront sûrement à jamais encrés dans ma mémoire, notre amitié n'est pas des plus simples, mais elle reste assez intense. Malgré tous les obstacles qu'on a pu rencontrer, on est toujours arrivées à surmonter ces différents périples. J'avais eu cours le matin, et j'en avais aussi cette après-midi, mais je m'en fichais. Je comptais quitter cette stupide école de toute façon. Je suis donc rentrée chez moi, attendant que l'heure que j'avais fixé avec Lera arrive. Les minutes passaient, elles étaient longues, extrêmement longues. Je me levais enfin, jetant les mégots dans la poubelle. Je portais un legging jean, des bottes noirs et un t-shirt noir, ça m'aiderait peut-être à être discrète. Enfin je suis bête, il fallait surtout que je sois prête à courir. Je sortais donc rapidement de l'appartement, m'installant dans ma vieille voiture toute pourrie. Je roulais à vive allure dans des petites ruelles, j'aperçu soudainement mon dealeur dans un coin, je m'arrêtais sec. J'avais besoin de m'approvisionner. Je stationnais donc un peu n'importe où, j'étais dans une petite rue, la police risquerait sûrement pas de me voir. L'échange se fit discrètement mais rapidement. Je remontais ensuite dans mon véhicule pour continuer ma route. Au bout de quelques minutes, j'étais enfin arrivée.
L'hôpital donc. La dernière fois que j'y étais, c'était à cause des blessures que je m'étais faite après les funérailles de ma mère, quand j'habitais encore dans Pearce Bakery. Nostalgie. J'entrais dans ce lieu, assez grand quand même. Je m'adressais à la réception pour savoir dans quelle chambre se trouvait mon amie. Elle me l'indiqua au bout de plusieurs minutes, parce que madame papotait avec une autre infirmière. Je roulais des yeux avant d'aller à ma destination, blasée. Je toquais donc à la porte pour l'ouvrir ensuite. Lera m'attendait déjà, elle s'impatientait même. « T’en as mis du temps ! » Sa tête m'avait un peu effrayé. Elle semblait vraiment fatiguée, exténuée, comme si elle allait mourir d'une minute à l'autre. Je ne savais pas vraiment si elle était capable de courir. « ça va.. que quelques minutes! » J'écarquillais légèrement mes yeux avant de m'adresser à elle une nouvelle fois. « et waw ! T'as l'air super fatiguée. Enfin, tu vas courir quand même. Je vais devoir te porter si jamais t'as pas assez de force. » Je ne fermais pas la porte, faisant un pas en arrière pour voir si une infirmière était dans les parages. Il y'en avait une qui passait, je ne faisais rien, j'attendais qu'elle parte. Je pris aussitôt la main de Lera pour l'emmener avec moi dehors. Nous traversâmes le premier couloir tranquillement, je m'arrêtais à chaque coin pour vérifier si une infirmière ou un membre du personnel était dans le coin. Nous avons finis par descendre rapidement les escaliers pour nous retrouver au rez-de-chaussée. C'était chaud à présent. Je mis Lera derrière moi avant de répliquer. « Que la course commence ! » Je commençais à courir aussi vite que je le pouvais entraînant la jeune blonde avec moi. Tout ceci n'était qu'un jeu pour nous et puis j'étais persuadée qu'elle serait bien mieux dehors que dans cet endroit morbide.
Une fois que Katsya est là, je saute sur mes jambes, enfin façon de parler parce qu’on ne peut pas franchement dire que j’avais l’énergie de faire une telle chose, bref l’idée est là. J’avais franchement cru mourir ici et plus vite nous partirions, mieux je me sentirais. Je balayai la remarque de la brune sur mon allure d’une main, je n’apprenais là rien de nouveau, je savais très bien de quoi j’avais l’air, un zombie qui sortait, à la plus grande surprise des vivants, la journée, de quoi faire peur à tout le monde. Attrapant mes affaires d’une main et Katsya de l’autre, nous sortîmes de ma chambre, ce n’était pas trop tôt. A la manière des plus grands espions dans les films, on se planquait, avançait à pas feutré, rasait les murs, puis quand la voie fut libre, nous nous précipitâmes au rez-de-chaussée. La, les choses se compliquaient, en effet, il y avait beaucoup plus de personnels et voire deux folles se précipiter vers la sortie, l’une en habit de malade verdâtre, ca attirait forcément l’attention, mais après tout où aurait été le plaisir si nous n’avions pas été remarquées ?
Acclamant l’exclamation de mon amie, nous nous ruâmes vers la sortie comme des guerrières se lançant à l’assaut de leurs ennemis. Si on se faisait chopper, nul doute qu’ils nous enverraient dans un hôpital psychiatre, jugeant que c’était là que devait être notre résidence principale. Nous slalomâmes entre les gens, bousculant certains et la sécurité, sans doute alertée par le grabuge –parce qu’il fallait reconnaître que nous étions tout sauf discrètes- se lança à notre poursuite. Si nous nous faisions arrêtées, nous étions dans la merde, plus Katsya que moi puisqu’elle avait voulu m’aider à m’échapper. Le cœur battant à tout rompre, oubliant tout de mon épuisement, je m’efforçai de presser l’allure. L’adrénaline se propageant prestement dans mon organisme réveillait tous mes muscles jusqu’ici ankylosé par la fatigue et je me découvris une force que je ne me connaissais pas.
Je n’avais jamais couru aussi vite aussi loin que je me souvienne et embrassant l’air pu de l’extérieur, je me laissais traîner par mon amie dont je n’avais pas lâché la main jusqu’à la voiture de cette dernière, prenant soin à agir comme des agents spéciaux en couverture, ce qui signifiait raser les murs, se dissimuler derrière les véhicules et tout ce dont il était possible avant de finalement trouver place dans l’habitacle de mon amie qui avait eu la bonne idée de se garer en retrait, de façon à échapper au regard de nos poursuivants. Une fois installées, nous éclatâmes de rire.
« Putain c’était trop bien, à refaire absolument ! »
M’exclamai-je entre deux éclats de rire. Dieu que ça faisait du bien et me décompressait ! J’aurais remis l’expérience avec grand plaisir.
e sentais mon taux d’adrénaline grimper en flèche lorsque j'arrivais à l'étage inférieur, c'est à dire le rez-de-chaussée, il fallait que je sois rapide, je tenais bien fermement la main de Lera, et je priais pour qu'elle ne soit pas trop fatiguée, pour qu'elle puisse tenir jusqu'à la voiture, parce qu'atteindre la sortie n'était pas du tout suffisant. Il y'avait déjà une infirmière qui courrait à notre poursuite, elle ne devait sûrement pas s'attendre à ce qu'une telle chose se produise, il faut dire qu'avec la vitesse à laquelle on courrait et avec la tenue que portait mon amie, on ne risquait pas du tout de passer inaperçues. Je ne regardais qu'une seule et unique chose : La sortie. Il y'avait du monde devant moi, on se faufilait en toute vitesse, bousculant certains, et faisant même tomber une jeune femme, mais je m'en fichais, je ne pouvais pas m'arrêter pour l'aider à se relever, elle allait y arriver toute seule. Des vigiles ont été alertés par notre fugue, et se sont aussi mis à notre poursuite. Je continuais de courir, ne sachant pas vraiment d'où me venait toute cette énergie. Elle était peut-être due au stresse. Un léger sourire venait de se dessiner sur mes lèvres, j'avais atteint la sortie. Il ne nous restait désormais plus qu'à arriver à la voiture qui était garée un peu plus loin, dans un coin assez en retrait.
Après quelques minutes de suspense, passées à raser les murs, et à agir comme des agents de la CIA en nous cachant entre les voitures, j'arrivais enfin à mon véhicule, je sortis les clés de ma poche pour l'ouvrir, et je finis par m'installer dans le siège conducteur juste à côté de Lera. L'expression de mon visage venait de se décrisper, je pouvais maintenant me permettre de me décontracter. « Putain c’était trop bien, à refaire absolument ! » J'éclatai de rire avec elle. J'étais toute aussi excitée par cette brève course poursuite qu'on venait de vivre. « Totalement ! On va chez moi maintenant, qu'on te dézombise un peu. » Je démarrai donc ma voiture et je roulais à toute vitesse, à nouveau, parcourant les petites ruelles de la ville pour arriver au boulevard principal et conduire plus calmement. On arrivait après un bon quart d'heure à cause des embouteillages. Je stationnais, sortant de ma voiture et ouvrant la portière pour Lera, je remarquais les regards que lançaient les passants à la jeune blonde à cause de sa tenue. Je fermais donc ma voiture d'un air amusé et je rentrais finalement à l'appartement. Enzo n'était pas là, il n'y avait que notre chat Dakota allongée dans un petit coin du salon. « Installe toi, je t'amène quelque chose à manger et des habits. Ou tu préfères rester comme ça? Le vert et le cul à l'air c'est à la mode je crois. »
Une fois installée dans son véhicule, je me permis enfin de respirer, m’étant retenu tout le long de notre fuite. Pfiouuu, ceci s’appelait de l’action, voilà une des raisons pour lesquelles j’aimais tant la compagnie de Katsya, l’ennui était proscrite. Et Miss Vilte était ravie. Garée devant sa demeure, je m’extirpais de l’habitacle sous les regards curieux des passants. Il était vrai qu’avec mon allure, je pouvais difficilement passée inaperçue et sans doute étaient-ils tous entrain de se demander de quel hôpital psychiatrique je m’étais échappée ou pire encore si mon amie et moi étions des spécimens dangereux à éviter de justesse. Pour toute réponse je leur fis mon plus beau sourire et soulevais lentement ma robe, levant légèrement ma jambe, séductrice. Ils voulaient de la folie ? Eh bien, ma foi ils seraient servis. Je repérai non loin de ma position une femme mure, bien propre sur elle, le genre coincée du cul qui devait sans doute souhaite que Dieu que la baise sauvagement tous les soirs. Je m’avançai un peu vers elle, Je me mordis la lèvre inférieure, passant une main sur ma poitrine et une autre entre mes jambes avant de lâcher un « baise-moi » à la manière de l’exorciste. Je rejetai un peu la tête en arrière, mimant la transe jusqu’à ce qu’elle prenne ses jambes à son cou et j’éclatai de rire. Ok, ils devaient avoir mis quelque chose d’étranges dans leur perfusion car je n’étais comme ça que lorsque j’étais défoncée…ce qui signifiait que je l’étais alors ? Je n’eus pas le temps de pousser plus loin ma réflexion que je me faisais traînée à l’intérieur.
Pour toute réponse à la question de mon amie, je me contentais de prendre une pause de chaudasse mettant l’accent sur le faite que j’étais à moitié à poil, à comprendre que j’accentuais mon postérieur de façon à ce que la robe verdâtre se relevât un peu et que l’on pût sans grand mal me mâter les fesses.
« Pourquoi ma tenue ne te plait pas ? »
Je penchai la tête sur le côté, prenant une expression de fille légèrement blessée avant d’éclater une nouvelle de rire. Je m’approchai de leur poste de musique, -connaissant l’appartement en question, je décidais donc de prendre mes aises- et mis une musique d’ambiance.
« Voilà, c’est mieux ! T’as à boire, j’espère ? »
Lançai-je à Katsya en me trémoussant légèrement. Voilà ce à quoi j’occupais tout mon temps désormais, boire encore et encore pour oublier. Cela fonctionnait…un temps. Et je dessoulais aussi sec, et c’était encore pire. D’autant plus que je ne dormais pas ou plus…enfin deux à trois heures maximum sur la semaine. La mode vert et zombie était à l’honneur avec moi.
era, cette fille est complètement déjantée. On a toujours fait la paire, surtout lorsqu'il s'agissait d'enfreindre les règles, nous avons toutes les deux cette violente envie de nous amuser, de nous laisser aller, de profiter tout simplement. Je n'aimais pas vraiment appeler ça de la rébellion, car dans notre cas, c'était surtout de la pure folie et surtout un sérieux foutage de gueule. L'exemple le plus concret serait le comportement de mon amie lorsqu'on venait d'arriver à la maison, lorsqu'elle est descendu de la voiture, il faut dire qu'elle n'était pas du tout passée inaperçue à cause ou grâce à sa tenue. Elle ne semblait pas du tout gênée par le regard des passants, particulièrement par celui d'une vieille dame, qu'elle a sûrement dû traumatiser à vie parce qu'elle avait soulevé sa tenue qui révélait avec aisance son joli petit cul. J'étais littéralement morte de rire. Elle s'approchait ensuite d'une femme adulte, le genre très sérieuse, et se touchait ses parties intimes en imitant Emilie Rose dans l'exorciste. Nous avions l'habitude de regarder toutes les deux ces films d'horreur classiques et d'en rire même, de les parodier, alors la voir à l'oeuvre dans la rue, était impressionnant. Lera a de vrais talents d'actrice ! Je la traînais ensuite avec moi vers la porte d'entrée tout en riant.
Lorsqu'on est arrivée dans l'appartement, je lui avais fait une remarque toute gentille sur sa tenue. Elle n'hésitait pas à y répondre, en faisant une pose sexy et me révélant ses fesses. « Pourquoi ma tenue ne te plait pas ? » Elle éclatait de rire ensuite, je fis pareil, je ne m'étais d'ailleurs toujours pas remise de ce qu'elle avait fait en bas de l'immeuble avec les passants. « Voilà, c’est mieux ! T’as à boire, j’espère ? » Je la regardais un instant, gardant toujours mon sourire puis je la quittais un moment pour ouvrir toutes les fenêtres de la demeure, prenant ensuite mon paquet de clopes, ma bouteille de vodka. Je les déposais sur la table, j'amenais ensuite des bonbons en tout genre, mis dans un saladier. Je le déposais. Je m'approchais tout de suite après de Lera pour me trémousser avec elle, je bu une bonne gorgée de la bouteille avant de la lui tendre pour qu'elle puisse boire à son tour. Je sorti un petit sachet de mon sac qui était posé sur le sofa. « J'ai pris un petit quelque chose de chez notre dealer en allant te chercher à l'hosto. » J'ouvris le sachet, mettant délicatement cette poudre blanche sous forme de ligne fine sur le rebord de la table. Je sniffais ensuite ce petit contenu, laissant une petite part à mon amie au cas où elle voudrait en consommer. Je me sentais nettement mieux après ça. Je me relevais pour changer de musique et mettre de la trans. « Super pure d'après lui ! Je pense à tout hein? » Je dansais tout en m'adressant à elle, je profitais au maximum de la musique, histoire de m'oublier un peu.