Je ne raccroche pas vraiment. C'est cette sensation presque agréable qui le fait pour moi. Je ne sens presque plus mes bras. Ou juste un chatouillis. Je sens quelque chose de chaud couler. Mon portable tombe dans l'eau. L'eau de mon bain et brûlante.. La musique que j'ai fredonné résonne dans ma tête. Mes larmes noient déjà mon visage.. Je commence à perdre un peu pied, il paraît que c'est rapide, j'espère. J'ai prit des médicaments.. Je me sens totalement stone.. ils commence à faire effet, la douleur de la coupure diminue.. Mes mains se noient à leur tour colorant l'eau d'un rouge foncé.. Cela représente totalement la tableau de l'amour. Le rouge pour la passion. La fille pour la personne.. et le reste n'est que fioriture et souffrance. Je commence doucement à perdre pied.. Mon coeur ralentit.. il tambourine dans ma poitrine.. Mes yeux ne voient plus rien.. Mon corps s'affaisse dans l'eau.. Ou devrais-je dire, dans mon sang. Bientôt je pourrais vivre un nouveau conte de fée, là ou je serais. Je suis alors loin, juste cette mélodie me rappelle que la vie est dure, qu'elle ne ressemblera jamais à ce dont on a toujours rêvé. Je sombre. Au revoir. Je quitte ce monde pour un meilleur je l'espère, je regretterais des personnes, je sais que j'en ferais souffrir d'autre, mais maintenant moi je ne souffrirais plus, c'est surement ce qu'il y a de mieux pour tout le monde, j'ai fait assez de dégâts ici. Ne m'oubliez pas trop vite quand même. Moi je vous aime.
Je me sentais trahis, blessé. Peut-être n’en parlais-je pas à Keith, mais j’avais l’impression que mon cœur avait cessé de battre, je me disais que tous ce que nous avions vécu depuis quelque temps n’a été qu’illusion et mensonges. J’ai envie de hurler, moi qui pensais qu’Ava était la meilleure chose qui me soit arrivé, elle était aussi la chose la plus dévastatrice. Comment l’absence de quelqu’un pouvait nous mettre dans un tel état ? Elle me manquait, chaque partie d’elle me manquait et mon lit semblait froid et vide sans elle blottie dans mes bras. Je ne dormais plus, je n’imaginais pas les cernes qui se dessinaient sous mes yeux. Je raccrochais avec Katsya, les idées complètement embrouillées. Soudain, on m’informait d’un message vocal, je ne vérifiais pas le numéro et soudain, SA voix fredonnait cette chanson. Cette chanson que je connaissais que trop bien, celle qu’elle fredonnait lorsque nous étions les deux. J’avais même les paroles en tête. J’aurais dû raccrocher et supprimer ce message, ne pas entendre la suite. Une boule se formait au fond de ma gorge tandis que j’apprenais la vérité. Alors elle n’avait rien fait ? Elle avait été sincère ? Elle pleurait, je passais ma main dans mes cheveux. Soudain, je compris ce qu’elle allait faire. Putain ! J’eu a peine le temps de l’entendre dire pour la première fois qu’elle m’aimait que je fonçais jusqu’à la voiture pour griller des stops et des feux rouge et débarquer dans l’appartement. La porte était ouverte « AVA ! AVA TU ES OU ? » je hurlais, conscient que les voisins pouvaient m’entendre « AVA ! » je cherchais partout et entrais enfin dans la salle de bain. Le spectacle était insupportable et malgré tout, je ne pouvais pas empêcher les larmes de couler, me sentant comme le dernier des abrutis. C’était de ma faute, si je l’avais laissé s’expliquer… Si je n’étais pas partit « Ava, ne pars pas, non pas une seconde fois ». Je tremblais et la sortais de la baignoire, je fus bientôt couvert de sang, mais cela n’importait pas. La voix tremblante, j’appelais une ambulance pour les urgences. Je l’enveloppais tentant de stopper l’hémorragie de ses poignets « Je t’aime, je suis désolé… » cette chanson ne cessait de passer dans ma tête. L’ambulance arrivait très vite et on la plaçait sur un brancard, je ne la lâchais pas, arrivé à l’hôpital on me fit patienter des heures, j’avais le temps de me traiter de tous les noms pour le mal que je lui ai fait.
Je me sens flottée. Je par loin, je suis déjà loin. Je ne suis pas sûre d'être encore en vie. Mais c'est agréable de flotter de cette façon. J'ai l'impression que mon âme cherche à sortir de mon corps. Mouvement maladroit, difficile.. Effrayant. Je ne sais pas si c'est le bon moment. Je ne sais pas ce qu'il est censé se passer, je ne suis jamais morte, je n'ai fait que frôler cette amie qu'on se fait dans les mauvais moments. Je la sens, elle s'approche, on sent tout de suite ce genre de présence, c'est puissant, c'est envoûtant. Elle m’absorbe. Oh, elle s'approche, elle semble si belle. Une lumière comme ça, ce n'est pas tous les jours qu'on peut en voir. Je suis envoûtée ! Je veux la suivre, c'est tentant. Elle m'enlace, comme si c'était ma plus vieille amis. Mais c'est totalement agréable.. Je ne ressens plus rien, j'entends toujours dans ma tête la fredonnement de notre chanson. Seulement d'un coup, cette divine créature, ma nouvelle amie s'enfuit.. j'entends des chuchotements, mon prénom.. on me cherche. La voix me fait soulever la poitrine.. Josh ? Je repars loin.. je n'entends plus rien.. Je cherche dans les méandres de moi même cette vieille amie qui vient de partir, je dois la trouver si je veux en finir.
J'entends alors des voix.. de l'action, des gens qui bougent, je ne sais pas où je suis, c'est peut-être la préparation au jugement final. Puis plus rien. Un blanc à nouveau. Et enfin.. des bruits désagréables de machine, un bip sonor.. et les bruits de battement de coeur. Mon coeur ? Je sens mes poignet me tirer.. piquer.. j'ose pas trop les bouger. Qui m'a sauvé ? Pourquoi je ne suis pas morte ? Je songe à Kat.. la seule à avoir vu mon état.. J'ai l'impression d'avoir fait un mauvais rêve.. J'ouvre lourdement les yeux.. La pénombre de la pièce ne m'aveugle pas. Je vois une personne endormie à coté de moi.. je sens des fournis dans une main.. je constate qu'elle est maintenue par la personne en question dormant.. Je le reconnais. Je déglutis.. et je pleure.. Pourquoi il est là ?
C’était de ma faute, c’était à cause de moi et à présent, je ne pouvais plus retourner dans le passé afin de modifier mes paroles et encore moins mes actes. Elle était là, gisant dans sa baignade sanglante, s’en allant à petit pas vers une mort imminente. C’était la seconde fois que je la découvrais ainsi et j’avais tellement peur de ne pas avoir la même chance que la première. Or, il fallait quand même essayer. Je ne faisais plus attention au sang qui imbibait à présent mes vêtements et je cherchais aussitôt à bloquer l’hémorragie de ses poignets. Ma voix tremblait, tous mes membres tremblaient, j’étais à bout de force par l’état de choc, mais je rassemblais mes dernières forces afin d’appeler une ambulance. Je faisais ce que je pouvais pour la sécher dans plusieurs serviettes. Pleurer était un acte de faiblesse, cependant, je ne pouvais retenir ces larmes-là, j’essayais de les contenir afin de me reprendre pour les ambulanciers. Je la suppliais de revenir. Elle n’avait pas le droit de partir, après tout, je l’aimais et elle venait de me le dire. Pas à ce moment, elle ne pouvait pas me dire qu’elle m’aimait avant de partir pour un autre monde. C’était cruel ! Je me raccrochais à elle, n’ayant presque pas vu l’arrivée des ambulanciers. Je montais aussitôt avec eux, refusant de lâcher sa main. Tous s’activaient autour d’elle afin de refaire battre son cœur. Je regardais l’écran montrant ses pulsations avec un air nerveux « Aller, reviens, ne pars pas… » Soufflais-je. Il n’y avait toujours aucun signe de vie, avant qu’un ambulancier n’essaie une nouvelle fois, je hurlais malgré moi « AVA ! TU N’AS PAS LE DROIT DE PARTIR ! REVIENS ET VITE ! T’AS PAS LE DROIT TU M’ENTENDS ?! » je serrais sa main aussi fort que je pouvais tandis qu’il repassais les palettes ou platines, je ne savais plus leur nom. Puis, une pulsation et une seconde. Son cœur battais doucement, mais il battait ! Nous arrivions à l’hôpital et on me l’arracha, me faisant attendre dans une salle d’attente morne. Je tapais du pied nerveusement, attendant l’arrivée des infirmières, regardant nerveusement la porte. Une heure. C’est le temps qu’on me fit attendre, l’heure la plus longue de toute une vie. On m’apprenait qu’ils s’étaient occupés de l’hémorragie et me parlais de tout un tas de trucs techniques que je ne comprenais pas, tout ce que je savais, c’est qu’elle était en vie, c’est tout ce que je voulais savoir. On m’autorisait à la voir. Elle était endormie, je m’approchais d’elle, prenant une chaise que je rapprochais de son lit et serrait sa main. Je ne sais pas combien de temps je la regardais, mais je ne me rendais pas compte que je m’endormais. Au bout d’un moment, plusieurs bips me ramenaient à la réalité. Je battais des paupières, me rappelant où j’étais. Je vis d’abord nos mains l’un dans l’autre et enfin, remontais mes yeux sur son visage. Elle avait les yeux ouverts « Ava… T’as survécu ». Je prenais sa main et embrassais ses doigts « Ava je suis désolé, tout ce que je t’ai dit l’autre jour… Je ne les pense pas… Je me suis senti trahis, je t’ai amené à faire ça… Excuse-moi… » j’avais encore du mal à former des phrases avec toutes ces émotions.
As tu déjà flotté ? Tu n'as jamais ressenti cette sensation qui veut que tu as l'impression d'être allongée sur un lit de nuage. C'est assez agréable comme sensation. On est bien, on est comme dans un lit douillé et on ne sent absolument aucune sensation. Le paradis commence ici. Lorsqu'on dit que tout est beau au paradis, c'est peut-être alors vrai, pour le moment je me sens bien, incapable de ressentir la moindre douleur, le moindre plaisir, la moindre émotions. Je me sens vivante et morte à la fois. L'entre deux. J'entend certain murmures, je e comprend pas ce qu'ils disent, je crois percevoir mon prénom. Mais je n'en suis pas sûre, je suis trop loin pour comprendre, il paraît que rarement le chemin est à double sens. Après un long silence, j'entends à nouveau des bruits. Un espèce de battement de coeur.. irrégulier.. lointain.. mai il passe en boucle. Je commence à émerger, je vais vivte savoir où je suis, ce que je fais, ce que je suis. Morte ou vivante? Un pari que je ne lancerais pas.. Je ne sens rien, j'ai l'impression d'être totalement molle. D'être un esprit et non un corps, mon corps réagit durement. Mais apparemment le pari gagnant était vivante. Je sens un truc tenir ma main.. Je sens des sensations.. Des odeurs, j'entends.. La prise de conscience est dure. Mes yeux après avoir flâner dans différents pays, états.. arrivent ici.. La pénombre de la chambre ne m'éblouit pas. Je frémis.. Hôpital. Je déglutis.. m'attendant à voir Katsya et non Lui. Mon coeur fait un bon, on l'entend dans cardiogramme. Je regarde nos mains.. je ne comprend rien du tout, je me sens abrutie par les médicaments. Il se réveille alors d'un coup. Je me met à pleurer sans m'en rendre compte. C'est sans le vouloir, les émotions sont revenues, je crois que j'étais mieux sans elles. Il me parle, j'en reviens pas. Il me parle, lui qui n'a pas voulu me voir pendant plus de trois jours. Je tremble.. Je suis à deux doigts de criser.. paniquer.. Je me rend compte que j'ai mal partout. Il s'excuse à la fin. Je suis sur le cul. "..." J'arrive pas à parler, je pleure. Je ne fais que pleurer.. Mon rythme cardiaque accélère. ." J..j..jos..sh " J'ai du mal à dire son prénom. je ravale tout ce qui s'extériorise. " je suis morte ? " Parce que là, je me mets à douter, pourquoi il m'inflige ça. " Tu vas repartir? " J'ai envie d'hurler.. mais je ne le fais pas. Je me sens oppresser, j'ai d'un coup la gorge sèche. " J'ai soif.. " C'est une supplication. J'halète. Non je panique.. je n'en crois pas ce que je viens d'entendre, je constate, je comprend.. C'était une erreur..
L’attente était beaucoup trop longue. Que faisaient-ils après tout ? Je n’arrêtais pas de me poser un tas de question, me demandant s’il y avait eu des complications ou quelque chose comme ça. Ils étaient beaucoup trop longs et je tentais de me préparer mentalement à une mauvaise nouvelle. Que ferais-je si elle venait à partir de ce monde ? Y aurait-il un sens ? Après tout, je m’apprêtais à faire ma vie sans elle. Lui aurais-je pardonné au bout d’un moment ? En tout cas, je me rendais compte de mon erreur. Je m’étais emporté, sautant à des conclusions trop hâtives et prononçant des mots que je ne pensais même pas. Il est vrai qu’une part de moi lui en voulait toujours de m’avoir mentis, mais à ce moment précis, cela n’importait plus, je n’aurais peut-être même pas l’occasion de m’excuser pour les choses que j’ai dite et pour l’avoir menée à ça. Je frappais du pied, impatient, ne tenant pas en place. J’en avais marre d’attendre, je voulais la voir, qu’on me dise qu’elle allait bien, qu’elle allait se remettre sur pied. Soudain, la porte de la salle d’attente s’ouvrit et l’infirmière se dirigea vers moi. Aussitôt m’avait-elle informé qu’elle allait bien que je réclamais à la voir. Je découvrais alors Ava alongée dans son lit d’hôpital, une perfusion prenant son pouls, celui-ci battais à un rythme régulier à présent puis, des bandages étaient autour de ses poignets. Je m’installais à côté d’elle, attrapant sa main pour la serrer dans la mienne, j’étais rassuré qu’elle ait survécu une seconde fois. Et alors, je m’assoupis. Je ne sais pas combien de temps j’ai dormi, mais lorsque j’ouvrais à nouveau les yeux, j’entendais encore le bip continu des pulsations de son cœur et alors, je croisais son regard. Après quelques temps de concentration pour lui faire mes excuses, maitriser les tremblements dans ma voie, je la sentais trembler et elle avait du mal à prononcer mon prénom. Elle pleurait « Hé … Non, tu n’es pas morte. Je suis venu aussitôt que j’ai eu ton message, je sentais que t’allais faire une connerie et surtout, Kat m’a mis sur la voie. On t’as pris en charge assez tôt… » sa réaction m’inquiétais. Je séchais ses larmes, tentant, moi, de rester calme. Les bips s’accéléraient, elle paniquait « Ava… Ava calme toi, chut… Je ne prévois pas de repartir, je reste là avec toi, je ne pars pas d’accord ? Calme-toi s’il te plaît… ». Elle avait soif, je me dépêchais de lui tendre un verre d’eau. Je ne savais pas quoi faire d’autre, mais je me tenais prêt à appeler les infirmières au cas où. Je tentais de la calmer comme je pouvais, tentant de la rassurer. Je me penchais pour embrasser son front « Chut… Calme-toi… Je t’aime Ava… »
J'ouvre les yeux. Je quitte ce monde de douceur et j'entre dans le monde d'avant. Quoique je ne suis pas tout à fait sûr, j'ai peur parfois de me tromper, on a tous peur de cela. L'erreur est fatalement humaine pourtant, mais j'ai toujours cette crainte que je ne sois pas à la hauteur de ce monde plein de réalité. Je sais que je ne suis pas faite pour vivre, il faut dire que le mort c'est tellement plus facile, un truc de lâche il paraît, j'ai toujours préféré fuir, peut-être que j'aurais dû agir avant, voir quelqu'un parler de mes angoisses, de mes envies. Pourquoi je suis comme ça et pas autrement. Je ne sais plus et en voyant Josh a coté de moi je me sens totalement perdu.. encore plus.. Je me sens à l'ouest, dans une autre dimension, pourquoi il est là maintenant ? Fallait-il que j'ouvre mon corps au rivière de sang pour qu'il se rende compte que je ne suis pas la fille affreuse qu'il a pensé que j'étais, il ne me connait pas si bien, pourquoi a-t-il tout de suite pensé que j'étais une traînée.. Je voulais juste pas l'inquiété avec ce job comme un autre. Je songeais à lui faire une surprise avec tout l'argent que j'ai pu gagner, j'ai de quoi faire un long voyage.. et j'avais ma petite idée du pourquoi et du comment. Mais je crois que je peux faire une croix dessus. Je lui pose cette question sur la mort. Apparemment je vis encore, je le ressens au moment où il me l'avoue. Une sensation remplie mon coeur, alors que celui ci était béant. Je prend une grande inspiration et je détourne les yeux de lui. Je fixe le fond plafond recouvert de carreaux. J'aurais pu les compter mais j'ai préféré paniqué, du moins je n'ai pas spécialement contrôlé ma réaction, mais mon coeur s'est accéléré, on peut l'entendre.. Puis ma bouche est devenue sèche, j'ai réclamé de l'eau.. C'était presque une question de vie et de mort. Je lui demande s'il va repartir, un moment de panique ultime en attendant sa réponse, j'ai besoin de lui. Je pleure parce que trop d'émotions .. Je déglutis. Il restera. Je ris en pleurant, comment décrire ce que je fais, ce que je ressens. Il tente de me calmer.. Je n'y parviens que lorsque j'ai bu mon verre d'eau. Je repose le verre sur la table de chevet. Il s'approche et m'embrasse sur le front.. Je tremble de partout. Il prononce un truc qui me fait sortir de moi. Je me redresse en tremblant de partout.. Je cherche en tremblant toujours à retirer mes perfusions. Je veux de l'air, je veux sortir. Je me lève maladroitement de mon lit en le repoussant, je pousse des gémissements en pleurant, je m'approche de la grand fenêtre cherchant à l'ouvrir mais par manque de force je n'y parviens pas.. Je tape dessus.. Et je cris.. J'entends de l'agitation autour de moi.. " JOSHHH ! " J'hurle lorsqu'un homme.. - infirmière probablement - m'attrape pour me bloquer.. J'appelle Josh.. en pleurant. " lâchez moi ! ". Je tremble puis je sens un picotement. J'appelle Josh mais je murmure juste un truc incompressible puisque je sens mon corps perdre pied.. et me faire chuter avec lui. Sédatif. Voilà ce que je comprend.
Elle était réveillée. Je ne savais pas vraiment quoi dire à part ce que je pensais. En me mettant à sa place, cela pouvait paraitre bizarre de me voir après toutes ces choses horribles que je lui ai dites. Une part de moi comprendrait qu’elle ne me pardonne jamais cela et surtout d’avoir failli à ma promesse. Je lui avais dit que je ne la laisserais jamais, le pire dans tout cela, c’est que je le pensais, cela était toujours d’actualité. Mais dans l’impulsion du moment, je suis parti, car je ne lui avais pas laissé le temps de s’expliquer comme elle le voulait et cela nous menait à cela. Peut-être n’allait-elle jamais me pardonner, je ne savais pas, je m’en voulais tellement. Je lui fis comprendre que cette fois, je ne partirais plus, mais devait-elle me croire ? Je ne savais pas, si j’étais elle, je ne me ferais pas confiance. Mais je voulais qu’elle sache que je regrettais, que je ne la quitterais plus et que cette fois, je serais vraiment sien éternellement comme nous l’avions dit. Or, elle tremblait, elle semblait céder à la panique. Pourquoi ? Que se passait-il dans sa tête ? Je voudrais tellement pouvoir déchiffrer cette expression sur son visage, or, je ne la comprenais pas et elle n’arrivait pas à parler. Elle me demandait de l’eau, je lui tendais un verre et semblait s’apaiser un peu après cela. Je lui partais, tentait de la rassurer, ne sachant pas quoi faire d’autre, je lui embrassais le front, lui disant que je l’aimais toujours. Mais elle paniquait à nouveau. « Non, arrête ! Ava ! » je tentais de la retenir d’arracher ses perfusions, mais j’ai été trop lent, elle sortait de son lit. J’appuyais sur le bouton afin d’appeler les infirmières. Elle m’appelait, j’allais me précipiter vers elle, mais un infirmier me devançait, elle appelait encore mon nom et alors, je regardais la scène, impuissant. Un simple « Je suis là » l’aurait rassurée, mais je n’en avais pas le temps, elle était déjà dans les bras de Morphée à cause d’un sédatif. On me demandait de sortir un instant. Je toisais un instant l’homme, puis, au bout d’un moment, cédait et sortait de la chambre le temps qu’il remette ses perfusions et lui attribue des calmants. Deux minutes plus tard, j’étais de retour à ses côtés. Je reprenais sa main, la regardant dormir. Puis, mon regard se posa sur cette marque sur son bras, j’avais la même sur le mien, nous infligeant mutuellement cela afin de prouver notre appartenance à chacun. Je prenais mon visage entre mes mains, me rendant compte de la connerie que j’ai faite quelques jours plus tôt. Je me penchais au-dessus d’elle, replaçant une mèche de ses cheveux, caressant sa peau douce et lui frôlais doucement les lèvres « Excuse-moi d’être parti… » Murmurais-je, même si elle ne m’entendrait pas. Mes pensées vagabondaient sur sa soudaine crise de panique et alors, les paroles de l’autre jour de Keith à propos d’Ava me revenaient à l’esprit, devait-elle se faire suivre par quelqu’un ? Après tout, elle avait parfois des réactions complètement différentes et agissais comme une enfant, comme si elle refusait de grandir. Je réfléchissais à cela en la regardant, sachant pertinemment que si j’abordais ce sujet-là, elle allait se braquer en me disant que je pensais qu’elle était folle. En parler à son médecin peut-être ? Mais cela serait un coup bas.
Il n'est pas question que je reste là. Je veux partir,je vais défaillir. J'ai besoin d'autre chose que de l'eau. J'ai besoin d'air. Je m'arrache tout ce qui me retient. J'entends la voix de Josh tenter de m'en empêcher, mais je suis plus rapide que lui, je m'échappe de mon lit et je tambourine à la fenêtre pour qu'elle s'ouvre, j'étais prête à sauter je crois pour pouvoir avoir de l'air et surtout sortir le plus rapidement de cet endroit. Je sens alors des bras m'emprisonner et cela me fait hurler lorsque je comprend que ce n'est pas Josh qui me tient. Je l'appelle, je le supplie presque de l'aider. Mais il n'a le temps de rien que je me sens paralyser.. Une sensation de bien être m'envahit, je ne sens plus rien, je suis presque comme à nouveau sur ce nuage.. Le rêve en moins, je ne rêve pas, je n'arrive à rien, je suis couchée quelque part et je ne sais pas où je suis. Je panique, j'ai envie d'hurler, je sens mon corps se contracter, je me stresse et me crispe pour rien. Je sens quelque chose sur mon visage un murmure, ou un chuchotis, je ne suis pas sûre de comprendre, non vraiment, je ne comprend pas.. Il faudrait que je puisse l'entendre à nouveau, mais j'ai bien conscience que cela n'est pas possible. J'aimerais me réveiller mais je ne sais pas combien de temps je rester endormie.. Parce que voilà, je suis endormie.. Et mon corps semble paralysée. Puis il y a ce moment où mon corps se reconnecte, j'ai des fourmis encore dans le bras.. et surtout dans la main.. Je serre ce qui la tient, une autre main, je vais le rapprochement assez rapidement cette fois, Josh est toujours là. Je n'entends pas mon corps s'accélérer, ce qui doit-être un bon point je crois. J'ouvre doucement les yeux, totalement vide d'énergie. Je sens des picotements dans les bras à l'endroit ou je me suis griffée en m'arrachant les perfusions. Je toussote.. J'ai encore soif.. vraiment.. Je cherche mon verre pour le finir.. Je l'attrape en tremblant.. Je le repose sans le verre tomber.. Je tourne ma tête vers Josh.. Il me regarde. Je souris.. Je suis en vie et il est là. La vie est belle. " Salut... " Je bouge légèrement ses doigts dans sa main. Puis je m'étire légèrement. " J'ai dormi longtemps ? Oh j'ai faim ! Tu m'as manqué. " Je me redresse, je m'assoie légèrement dans le lit maladroitement. Je ne lâche pas sa main. " Tu m'aimes hein ? " Histoire d'être sûre, je veux être sûre qu'il est amoureux de moi pour toujours !
Je me perdais dans mes pensées, la regardant plongée dans son sommeil. Ma main serrais la sienne, comme si c’était la seule chose capable de me rattacher à elle. C’était la seconde fois que j’assistais à sa tentative de suicide et je commençais à me dire qu’elle ne semblait pas si heureuse qu’elle le laissait croire. La première fois, pouvait-on me blâmer de ne rien avoir vu venir ? Pas vraiment, je la connaissais très peu. Mais à présent, tout était de ma faute et si j’avais écouté Katsya au lieu de rester à me lamenter dans mon coin, Ava n’en serait sûrement pas là. Je ne savais pas si elle pourrait me faire à nouveau confiance. J’avais peur qu’elle ne veuille plus de moi, qu’elle me rejette. Après tout, j’ai fait la même chose. Serais-je revenu malgré tout ? Je ne saurais répondre à cela, car j’avais ma fierté. Sans l’appel de Kat, je ne serais jamais venu lui rendre visite et alors, elle serait morte à l’heure qu’il est. Avait-elle paniqué en se rendant compte qu’elle avait failli une seconde fois à sa tentative ou étais-ce entièrement ma faute ? Je commençais à me poser des questions sur son état mental. Il fallait vraiment en vouloir afin de trouver la force de mettre fin à ses jours. Je savais déjà qu’elle pouvait être très fragile, parfois, elle agissait encore comme une enfant, mais cela voulait-il dire automatiquement un problème psychologique ? Les paroles de Keith à ce propos résonnaient dans ma tête. Se faire suivre ? Il était certain qu’en lançant ce sujet avec elle, elle allait aussitôt se braquer, mais je commençais à croire qu’il le fallait pour son bien. J’avais perdu la notion du temps lorsque je la vis s’étirer. Sa main serra un peu plus la mienne, je lui adressais un faible sourire. Après s’être désaltérée, elle me salue « Salut… » lançais-je simplement. Je me pinçais les lèvres, alors qu’elle se redressait, j’anticipais afin de voir si elle n’allait pas tomber comme une pomme ou tenter à nouveau d’arracher ses perfusions « Je ne sais pas exactement, j’ai perdu la notion du temps » je caressais le dos de sa main, regardant cette dernière avant de replonger mon regard dans le sien « Toi aussi tu m’as manqué… ». La question suivante me fis sourire malgré moi, pourtant, la situation n’était pas des plus joyeuses, je ne savais pas vraiment comment réagir et j’essayais d’anticiper ses réactions, déceler dans son regard si elle m’en voulait, mais je ne voyais que ce petit sourire. Je portais sa main à mes lèvres « Oui je t’aime Ava, rien n’a changé de ce côté-là, même lorsque je suis parti, cela n’avait pas changé ». J’entrelaçais mes doigts avec les siens « Et toi, tu m’aimes toujours Ava ? Même après les choses horribles que je t’ai dites ? »