Tout est prêt. Je me dois de reprendre mes habitudes. J'ai un peu de mal à vivre dans un appartement où il vivait avec moi. J'ai l'impression de le revoir traverser le couloir encore comme il le faisait. J'ai encore l'impression de l'entendre m'appeler. Je le revois dans la cuisine. J'ai toujours du mal à croire qu'il est mort. Je n'aurais jamais misé sur lui avant moi. Je suis malade, j'aurais dû partir avant lui. Seulement moi je me suis faite opérée.. et c'est en venant me voir qu'il est mort.. sur la route, pendant que je me faisais soigner. La nouvelle est plutôt mal passée.. Je n'ai voulu voir personne à mon réveil, j'étais dans une forme de léthargie, je devais me marier et voilà que je suis déjà veuve. Il me manque.. bon sang... Je n'arrive pas à l'oublier. Je suis partie presque deux mois et il continue de vivre en moi. Je n'arriverais jamais à totalement l'oublier, de toute façon jamais je ne pourrais.. Disons que je vivrais avec son absence.. mais que la douleur se dissipera petit à petit.

Je croise les bras sur ma poitrine.. ma tenue est prête sur le lit. Je me souviens qu'avant pour ce genre de soirée, il me sortait lui même mes tenues.. Maintenant je dois le faire, à coté de mes affaires les siennes, je n'arrive pas à les enlever, il me faudra un moment pour y parvenir, je crois que je ne pourrais pas le faire toute seule. J'ai bien conscience que j'aime un connard, mais un connard au grand coeur, personne ne connaissait Elia comme moi je le connaissais. Au fond il était la gentillesse même, il était toujours présent lorsqu'on avait besoin de lui, un gros masque qu'il se donnait, un gros jaloux, mais un mec en or, sinon je ne serais jamais tombée amoureuse de lui, et pourtant j'ai souffert avec lui. Je dois absolument passer à autre chose. Ce soir mon père m'a convié à un gala de charité, il veut me présenter à un chorégraphe. Pourquoi pas, même si je n'ai plus goût à faire quoique se soit. La danse n'est plus ma première préoccupation. Maintenant je dois assumer mon fils, je suis partie assez longtemps, Lorenzo avait beau être heureux avec, c'est moi sa mère, c'est moi qui l'ai désiré, je ne peux pas l'abandonner ainsi. D'autant qu'il est tout ce qu'il me reste.

Avant d'enfiler la longue robe noire en mousseline qui m'attend sagement sur le lit, je me rend dans la chambre de Landon. Je crise presque, mon coeur se sert, on a jamais finit de peindre les murs j'ai accouché avant puis après nous avons été débordé.. Je soupire.. Il gazouille dans son berceau. Je me penche au dessus de lui, les cheveux à moitié attachés. Il attrape une mèche et tente de la mettre à sa bouche, je souris totalement attendrie. Je l'attrape pour le caler contre moi. Il a trois mois et c'est un amour. Une crème.. Comment regretter un tel petit, j'aurais très bien pu le perdre pendant ma grossesse mais tout c'est bien passé. Il est là c'est le principal.. Il tousse.. Je fronce les sourcils, tout semblait s'être arrangé dans la journée. Je passe ma main sur son petit front, il est encore un peu chaud.. Son nez coule.. Cela m'embête de le laisser seul ici avec Djawad.. Je préférerais 100 fois rester avec eux mais mon père compte sur moi. Il veut aussi m'aider à sa façon, me faire sortir.. Il n'a pas vraiment tort en sommes. Je le prend avec moi.. Je lui essuie le nez.. et je le câline un moment.. Je me rend compte qu'il faut vraiment que je finisse de m'habiller, un taxi arrive dans un peu près une demi heure et Djawad arrivera avant. J'allonge Landi sur le milieu du lit avec un hochet qu'il tripote pendant que j'enfile cette robe trop classe. Le noir est de circonstance, je n'ai toujours pas réellement fait mon deuil. Je détache totalement mes cheveux pour les coiffer. D'habitude je vais chez le coiffeur, mais je n'en avais pas réellement l'envie .. Je trouve le résultat convainquant, assez pour passer au maquillage. Je noircis mes yeux et je cache mes pauvres cernes.. La sonnerie retentit. Pile dans j'ai terminé.. Je m'asperge légèrement de parfum et j'attrape Landon qui commençait à râler sur faite que je ne m'occupe pas assez de lui. Je le prend dans les bras et je traverse l'immense appartement en faisant claquer mes talons. J'ouvre la porte soulagée de voir Djawad, le frère de Ciara. Ce n'est pas la première fois qu'il vient le garder, les deux s'entendent bien alors je lui redemandais ce soir.. et il a accepté.

- Salut Djawad, merci encore !

Je le fais entrer en souriant légèrement avant de refermer.

- Landon est toujours malade, j'espère que cela ne te dérange pas, j'ai sorti sur le comptoir de la cuisine tout ce qu'il faut avec l'ordonnance. Il a un peu de fièvre, alors t'étonne pas, elle devrait passer, il a eut ses médicaments. Logiquement tout est bon ! Tu as mon numéro ? Tout est en ordre ?