Je me remettais enfin du décalage horaire. Il était temps me diriez-vous. Les jumeaux refaisaient enfin leurs nuits ce qui nous permettait de dormir un peu mieux. J’étais beaucoup moins fatigué qu’à mon retour de la Nouvelle Zélande, l’interview que Bliss et moi avions eu le jour même s’est avéré être un véritable fiasco. A vrai dire, nous étions tellement fatigués que nous répondions à côté des questions, faisant presque un total hors sujet pour éclater de rire sur n’importe quoi. Cependant, dès l’instant que nous sommes rentrés à la maison, je me suis endormi instantanément. Les jours d’après furent dans la même optique : ranger les valises, dormir, s’occuper des jumeaux – j’avais l’impression que plus ils grandissaient, moins ils étaient autonome. Il fallait leur courir après dès l’instant qu’ils commençaient à gambader à quatre pattes dans la maison. J’étais constamment inquiet à l’idée qu’il se prenne une prise ou qu’ils se fassent mal, l’autre jour, j’ai surpris Teddy à mettre mon portable dans la bouche. Ils n’étaient pas croyables et pourtant, je n’en changerais rien. Ces mois de répit en Nouvelle Zélande ont réussis à stabiliser notre vie de famille, à faire un break avec tout ce qu’il s’était passé. Mais j’étais quand même plus qu’heureux de rentrer en Californie. San Francisco m’avait manqué.
Alors que je zappais à la télévision, Bliss était allé rendre visite à Ciara avec les jumeaux, j’avais alors tout mon après-midi jusqu’à ce que mon portable se mis à vibrer. Je souriais en voyant que l’expéditeur n’était autre que Djawad, ce dernier me proposait de passer chez lui. Je lui répondais instantanément que j’étais sur la route. J’envoyais un message à Bliss afin qu’elle ne s’inquiète pas si je n’étais pas là, expliquant que je passais voir mon meilleur ami. Ce dernier habitait à l’autre bout de San Francisco, j’étais contraint de prendre la voiture. C’était encore le même bordel, des paparazzis campaient devant la maison. Une fois que je réussis à me débarrasser d’eux, je peux enfin rouler tranquille jusqu’à Alamo Square. Arrivé à destination, je frappais à sa porte. « Vous avez commandé un Peter monsieur ? Le voilà ! » je riais de ma propre bêtise et entrais « Alors, comment tu vas ? ».
C'est fou comme la vie nous réserve de drôle de chose. J'avais commencé par être le babysitteur de Landon, le fils de Will, et Lorenzo, petit ami de ma meilleure amie. Will ayant perdu son fiancé il y a maintenant un petit moment, cette dernière avait besoin d'aide pour s'occuper de Landon, afin de pouvoir sortir et se changer les idées. Je savais ce que c'était de perdre un être cher à nos yeux, même si Abby n'était pas ma petite amie, j'avais eu énormément de mal à faire son deuil, encore aujourd'hui, elle me manquait, et je savais que personne ne pourrait me faire oublier cette amie si unique à mes yeux. Alors je comprenais que pour Will se soit encore plus difficile étant donné qu'Elia n'était pas n'importe qui mais bel et bien son fiancé. Toutefois, il se trouve qu'avec Will, tout changea en l'espace de quelques jours. Nous avions commencé par coucher ensembles. Mais ce n'était pas tout, il se trouvait que la jeune fille m'expliqua que je n'étais pas ce que je pensais : un simple mec de subtitution, mais plus. Il se trouve que oui, je pensais l'être. De nos jours, les mecs passent leur temps à sauter sur tout ce qui bouge, à coucher avec toutes les filles, cependant, moi, je sortais de ce lot, j'étais plutôt l'un des rares jeunes calmes, et posés. Pour preuve, ma première relation sexuelle fut avec une Australienne cet été, cela ne fait même pas un an. J'avais également flirté avec une certaine Ava, mais tout ceci pour dire que je n'étais pas non plus un coureur de jupon, je n'attendais pas après ça. C'est pourquoi, je ne voulais pas que Will se serve de mon côté « gentil garçon » pour oublier Elia. Cependant, cette fille ne me laissait pas indifférent, plus les jours passaient, plus elle prenait une grande place dans ma vie. Je ressentais le besoin de la voir, de la toucher. C'était bien la première fois que je ressentais ce genre de chose pour une fille. J'avais l'impression de tomber véritablement amoureux d'elle. Sachant que mon meilleur ami était enfin rentré de Nouvelle-Zélande, j'attrapais mon téléphone portable et lui envoyais un message pour lui demander s'il pouvait passer. C'est bien beau d'en parler avec sa meilleure amie, mais j'avais également besoin d'en parler avec un mec, un vrai, sachant que lui avait beaucoup plus d'expérience que moi, étant donné qu'il était à la fois marié, mais également papa. Je savais que ce dernier me comprendrait et serait de bon conseil, il l'avait toujours été. Aussitôt le message envoyé, aussitôt je recevais un message de sa part me disant qu'il était sur le chemin. Ce mec était vraiment top, toujours là quand il fallait. Assis sur le canapé, pc sur le genou, à zapper les chaînes sur la télé, j'entendis que l'on frappait. Nul doute, c'était Peter. Je posais mon pc sur la table basse et bondis de mon canapé pour aller ouvrir.
Peter « Vous avez commandé un Peter monsieur ? Le voilà ! » Djawad « C'est que la livraison est rapide chez vous ! »
Je riais suite à cela de bon coeur, et me décalais sur le côté afin de laisser entrer mon meilleur ami à l'intérieur. Je lui serrais ensuite la main, suivi d'une accolade amicale, puis sur le chemin du salon, Peter reprit :
Peter « Alors, comment tu vas ? » Djawad « Ca va et toi alors ? Remit de ton voyage ? Veinard vas ! »
En me levant ce matin, je comptais rendre visite à mon meilleur ami dans l’après-midi. Je ne l’avais pas vu depuis des mois et les seuls moments où nous nous parlions étaient coupés par des interférences ou des choses comme ça. Communiquer avec le monde extérieur lorsqu’on se retrouve à des milliers de kilomètre de chez soi, ce n’est pas non plus très simple. Et surtout, je préférais largement discuter face à face que par téléphone, c’était toujours moins pratique et en plus, cela ne remplaçait pas la personne qui manquait. Djawad était mon meilleur ami depuis des années, depuis Ciara a vrai dire. Il était l’une des rares personnes me connaissant avant ma célébrité avec qui je suis resté en contact. Je me voyais très mal couper les ponts avec lui. Il était le rare mec de la bande et dieu sait ce que ça fait du bien de passer du temps avec son meilleur ami, sans aucune fille dans les alentours – pas que je ne supportais pas la compagnie des filles, au contraire, or, ce n’était pas déplaisant de passer du temps entre mecs.
Djawad me devança en m’envoyant un message pour me proposer de passer chez lui. Il semblerait que ce mec lisait dans mes pensées, je partais aussitôt, n’oubliant pas de prévenir Bliss que j’étais de sortie chez Djawad. Je pris la voiture, je ne me voyais pas traverser la ville à pied – trop de montées et de descentes à San Francisco. Je me garais enfin devant chez lui et venait frapper à sa porte. Il m’accueillait avec un grand sourire, comme d’habitude. Sa remarque m’arrachait un rire « Si ce n’était pas rapide, la compagnie ne fonctionnerait pas et alors, la boîte coulerait quoi. On devrait trouver un slogan : garantie rapidité ! Bof, il y a mieux, je trouverais bien ». Il me laissait entrer, échangeant une accolade amicale. C’était bon d’être de retour à la maison. Je lui demandais comment il allait et pris la direction du salon, m’installant sur le canapé comme si j’étais chez moi. Je riais « ça va bien, oui, le décalage horaire, c’est de la pire merde je te dis. C’est surtout les jumeaux qui ont eu du mal à s’en remettre, on n’en pouvait plus avec Bliss. Mais là, ça va, tout revient à la normale, il fallait juste se réadapter ». Je haussais les épaules « Hé, il fallait trouver un boulot où tu peux voyager mon vieux ». Je riais « Quoi de nouveau toi, tu dois bien avoir des trucs à me raconter depuis deux mois ».
Cela faisait un moment que je n'avais pas vu mon meilleur ami, Peter. Ce dernier était parti pendant quelques temps en Nouvelle-Zélande, avec sa femme Bliss, et ses enfants. Heureusement qu'il existait de nos jours bons nombres de moyens de communications afin d'avoir des nouvelles de ce gros veinard. Je l'enviais pour la simple et bonne raison qu'il se trouvait à côté du continent Australien, là où j'avais été pour me ressourcer quelques mois auparavant. Ceci dit, je devais avouer qu'il me manquait, j'étais comme lui du genre à ne traîner qu'avec des filles. Disons que le tempérament des mecs d'aujourd'hui ne me vendais pas du rêve quoi. Ils étaient tous en compétition, c'était à celui qui se taperait le plus de filles. Tout mon contraire. Peter quant à lui était comme moi, une personne calme, posée. En même temps, il n'avait plus trop le choix depuis qu'il s'était marié à Bliss et qu'il avait eu des jumeaux. Sachant qu'il était de retour sur San Francisco, je décidais de lui envoyer un message pour lui demander de passer chez moi. J'avais besoin de parler à mon meilleur ami de certaines choses, notamment de ma relation avec Will. Ma toute récente relation. Depuis peu, nous étions ensembles, mais je ne pouvais cesser de penser à son fiancé. Même s'il ne faisait actuellement plus parti de sa vie désormais, je ne pouvais m'empêcher d'y penser. Me dire que je ne serai jamais à la hauteur. Elle ne s'était pas fiancée avec lui pour rien. Il devait avoir quelque chose de particulier. Disons que... C'était la première fois que je m'engageais vraiment dans une relation sérieuse. Et j'étais du genre à être peu sûr de moi. Peter ayant de l'expérience avec sa femme, je me disais que ce dernier me serais d'une grande aide. D'ailleurs, alors que j'étais entrain de pianoter sur mon ordinateur, Pete' frappait à la porte. Lorsque je lui ouvrais, ce dernier ne put se retenir de me faire une remarque qui m'amusais plus qu'autre chose. C'est ce que j'adorais chez Peter, il était simple, et avait surtout un grand sens de l'humour.
Peter « Si ce n’était pas rapide, la compagnie ne fonctionnerait pas et alors, la boîte coulerait quoi. On devrait trouver un slogan : garantie rapidité ! Bof, il y a mieux, je trouverais bien » Djawad « Euh ouais... Là t'aurais pu trouver mieux comme slogan hein ! »
Afin de le laisser entrer, je me décalais sur le côté. Arrivé dans le salon, Peter prit place sur le canapé en faisant comme chez lui, il n'avait donc pas perdu ses bonnes vieilles habitudes, et heureusement pour moi. Il en vint alors à me parler de son petit séjour, m'expliquant que le plus dur était de se remettre du décalage horaire. Je le comprenais étant donné que j'avais vécu cela, il y a quelques mois de cela maintenant, j'avais moi aussi eu du mal à me remettre du décalage horaire.
Djawad « Tu m'étonnes que les petits ont eu du mal, surtout à leur âge. D'ailleurs, comment vont-ils ? Et Bliss ? » Peter « Hé, il fallait trouver un boulot où tu peux voyager mon vieux » Djawad « Excuses-moi mais être au devant des caméras, c'est pas possible pour moi, puis je préfère le dessin »
Je riais légèrement. C'est vrai qu'être acteur était un métier remarquable, toutefois j'avais du mal à m'imager au devant des caméras. Je trouvais que c'était bine trop de pression, et j'admirais souvent Peter, il avait une mémoire de fou pour retenir tous ses scénarios, pour ma part, je trouvais que c'était beaucoup de boulot, et puis je préférais le dessin, chacun son art. Par la suite, Pete me demandait ce que j'avais de nouveau à lui raconter. Il fallait bien en arriver là.
Peter « Quoi de nouveau toi, tu dois bien avoir des trucs à me raconter depuis deux mois » Djawad « Et bien écoutes, ton meilleur ami ne fait désormais plus parti de la case des célibataires. Il se trouve que la mère du petit que je gardais, Will m'a totalement retourné la tête, Pete, c'est abusé. Mais en même temps.. Je sais pas.. Je crois que sa me fiche une peur bleue [...] J'ai l'air con là ... »
Djawad, c’est un peu le meilleur des potes que vous rêvez d’avoir. Il a toujours été comme ça, parfois un peu trop posé à mon goût lorsque nous étions plus jeunes. Il m’arrivait même de le secouer un peu afin qu’on se bouge de son canapé où je lui mettais une raclée à Call of Duty. A vrai dire, il a toujours eu tendance à sortir du lot des autres mecs. Cela n’a jamais été son genre de coucher avec tout ce qui bouge. Il était un peu trop romantique, comme moi. Nous arrivions à bien nous entendre là-dessus. Je lui étais redevable de ne pas m’avoir cassé la figure lorsque je sortais avec sa grande sœur, c’est de là que nous avons appris à nous connaître. Je l’appréciais tellement qu’il m’arrivait même de passer plus de temps avec Dja que Ciara. Même lorsque ma relation se terminait, nous sommes restés en contact. Il était le rare mec dans mon entourage et me retrouver en sa compagnie me faisait très souvent le plus grand bien.
J’arrivais très vite chez Djawad, à vrai dire, j’étais vraiment pressé à l’idée de retrouver mon meilleur ami après ces deux mois d’absence. Ce n’était pas comme si je n’avais pas été sans nouvelles, mais la communication lorsqu’on était séparé par l’océan, ce n’était pas toujours ça. J’étais heureux de le revoir en chair et en os. A peine avais-je passé le perron que les chamailleries fusaient, je fis la moue « Ouai, bah t’as qu’à trouver mieux si tu te crois meilleur que moi hein » je le taquinais. Je connaissais son appartement comme ma poche, ce n’était pas comme si c’était super grand non plus. Je filais au salon comme si j’étais chez moi, demandant de ses nouvelles. Je m’installais sur le canapé, croisant les jambes « J’ai cru qu’on allait jamais pouvoir dormir » je riais « Eh bien, les petits vont bien, Teddy est toujours aussi adorable, mais c’est une vraie fille quoi, elle n’est jamais contente, mais bon, ça ne l’empêche pas d’être mignonne. Et Noah, on ne peut jamais le laisser sans surveillance et il voue un culte aux appareils technologiques, l’autre jour, je l’ai surpris à tenter de manger mon téléphone ». Je riais à repensant à la scène « Bliss va plutôt bien, on lui a proposé l’écriture d’un scénario pour un film, alors j’essaie de m’occuper des enfants pour qu’elle ait un peu la paix pour écrire ». Puis, je lui retournais la question, nous n’avions pas eu beaucoup de temps pour parler de lui par téléphone, j’étais certain que des choses avaient changés pour lui en deux mois. En effet, j’apprenais qu’il était récemment en couple avec Willa. Le monde était vraiment petit. Willa était ma partenaire lorsque j’ai fait ce concours de danse à la télévision. Je souriais « T’as pas plus l’air con que d’habitude » je pouffais et lui donnais un coup d’épaule, taquin. « En tout cas, t’es complètement mordu mon vieux. Mais c’est une bonne chose ! Will est une fille super ». Je lui adressais un petit sourire « Hého, montre un peu que t’as des couilles là. De quoi t’as peur ? De l’aimer ? »