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when you lose something you can't replace. [pv. Domenico] i'll be fine once i'll get it, i'll be good
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| | Lun 4 Fév - 16:32 | |
| Kahina était de retour à San Francisco, contre son gré. Et bien que le soleil chaud de la Californie lui faisait le plus grand bien, elle ne pouvait cacher son inconfort. Elle n’était pas ici parce qu’elle le voulait, loin de là. Si elle le pouvait, elle serait encore dans le centre-ville de Boston présentement. Et elle le serait bientôt d’ailleurs. Elle ne rêvait que de sauter dans le prochain avion pour le Massachussetts. Aujourd’hui serait tout simplement horrible. Elle devait affronter Domenico. Et elle ne voulait pas, évidemment. Mais Gossip Girl ne lui avait pas laissé d’options. C’était soit ça, soit elle mentionnait à tout le monde sa dépendance accrue aux médicaments. Et cette dernière option était hors de question, énormément gênée d’en être encore dépendante. Alors elle avait sauté dans le premier avion pour San Francisco. Et bien franchement, durant le vol, elle souhaitait que l’avion s’écrase. Mais, elle n’avait pas eue cette chance. La blondinette avait donc prit ses petits bagages, et s’était rendue en premier lieu dans son condo du Sunset District. Malgré les évènements, elle était un brin heureuse d’être de nouveau chez elle. Elle déposa ses choses dans sa chambre et alla s’asseoir sur le divan dans le salon. Qu’allait-elle dire à Domenico? Elle lui avait déjà tout dit, par téléphone. Il n’y avait rien à rajouter, et elle ne voulait pas y aller. Elle ne voulait pas l’importuner. Mais elle n’avait pas le choix. Elle devait y aller. Alors elle prit son sac à main et ses clés et sortit de chez elle, fit signe à un taxi et y entra. Direction Crocker Amazon.
Elle venait de payer la course au taxi et elle se trouvait là, devant chez Domenico. Une seule envie, s’en aller. Loin, loin de là. Elle ne voulait pas le voir. Elle ne voulait pas l’affronter. Elle ne voulait pas lui parler. Et surtout, elle ne voulait pas avoir à lui mentionner qu’elle l’aimait encore, malgré toutes ces années. Et à ce moment, elle doutait énormément de ce qu’elle faisait. Elle préférait pratiquement que tout le monde sache pour son addiction aux médicaments. Parler à Domenico, c’était tout aussi difficile. Et pourtant, avec un courage qu’elle ne se connaissait pas, elle avança tranquillement vers la porte d’entrée et cogna. Et l’envie de déguerpir lui reprit à nouveau. Mais il ouvrit. Et elle sentit ses jambes ramollir. Elle ne voulait pas être là. Pas du tout. « Salut. »
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| | | | Lun 4 Fév - 21:55 | |
| There is no going back J'avais passé un avant-midi comme les autres. J'avais dû me lever aux petites heures du matin pour aller m'entraîner dans le grand aréna du campus. Les Dons cette année, contrairement aux 49ers, avaient connu une saison beaucoup moins glorieuse que la précédente. J'étais du genre compétitif et bien entendu, cela m'avait déçu. Or, de ne pas participer aux championnats m'avait permis de me concentrer sur mes études et progresser dans l'option de mon bac en Management. J'entamais ma deuxième année avec détermination et fougue. J'étais plus passionné et attentif en classe. Après une année 2012 mouvementée et difficile, j'étais prêt à accueillir la stabilité et la paix dans mon existence. Ainsi, l'équilibre entre ma vie sportive, scolaire, social et de jardinier se maintenait parfaitement. Je n'étais pas à plaindre et 2013 s'annonçait une année particulièrement belle et pleines de promesses. Bref, après mon entraînement, j'avais assisté à un cours de quatre heures sur la gestion d'entreprise. Assis au fond de la classe, j'écoutais le professeur de manière attentive, un peu en retrait des autres, préférant faire tapisserie. Je passais généralement mon temps seul à l'université quand je ne croisais pas un des mes coéquipiers dans les couloirs. Contrairement à mes jours passés à la fac de Los Angeles, je préférais vivre ma vie en-dehors du cadre universitaire. Les soirées arrosées, les discussions autour d'un café sur ce que les professeurs nous avaient enseigné ne m'attiraient plus. Ça n'avait jamais vraiment collé à l'homme que je suis. J'avais passé à autre chose.
Il devait être 13 heures de l'après-midi. J'étais seul à l'appartement. Sierra et Julie vaquaient à leurs occupations à l'extérieur. Normalement, j'aurais été à quatre pattes au sol, en train d'entretenir un autre jardin touffu d'une maisonnée sanfranciscaine, mais la dame avait annulé son rendez-vous à la dernière minute. Je me retrouvais donc ainsi seul avec moi-même. J'aurais bien pu prendre de l'avance et faire mes lectures, mais je me disais que cela pouvait attendre. J'avais donc décidé d'aller gratter un peu ma guitare que j'avais délaissée depuis un moment. Je n'y avais pas retouchée depuis mon déménagement dans Crocker Amazon. Je n'étais pas un grand musicien. En fait, je jouais pour le simple plaisir de jouer. C'était en entendant Carlos Santana que j'avais décidé de m'y mettre aussi. Je me demandais si j'en avais reperdu avec tout ce temps passé à ne pas en jouer. Lorsque je m'installais sur mon lit, tout sembla me revenir aisément. Je jouais de vieilles mélodies que j'avais appris du temps que je fréquentais le lycée. Vue mes talents médiocres en chant, ce fut seulement la mélodie de la guitare qui me porta dans ses accords. Je dus jouer au moins trente minutes avant qu'on ne vint perturber mes activités. Quelqu'un sonnait à la porte. Je n'attendais personne, mais j'imaginais que quelqu'un passait voir Julie ou Sierra. Je déposais ma guitare sur mon lit et m'avançai au petit trop à la porte d'entrée. J'ouvris la porte rapidement et mon expression faciale changea du tout au tout.
Le «Salut» de Kahina ne parvint à me refroidir. Elle se tenait devant moi, plus réelle que jamais. Après tous ses mois dans le silence et dans la distance, nous étions l'un devant l'autre. Je figeai aussitôt. Mon expression devint sévère. Mon premier réflexe était aussitôt de braquer, pour l'éloigner. Je ne savais pas comment agir et encore moins quoi dire. Qu'est-ce qu'elle foutait là? Je la croyais à Boston. Bien qu'elle avait pris la parole aussitôt, je ne sus comment compléter d'abord. Alors, les secondes s'allongèrent et notre contemplation se fit de plus en plus difficile. Je sentais ma gorge se nouer d'émotions dû à la rancoeur et à la souffrance. Je finis finalement par lui lancer une vanne
- Je croyais avoir été clair, sifflai-je sèchement. |
| | | | Lun 4 Fév - 22:26 | |
| « Je croyais avoir été clair. » Il était là, devant elle, dans l’embrasure de la porte. Et bien que ses paroles auraient pues affectées la jeune femme, elle ne réagit pas. En fait, elle se demandait en boucle ce qu’elle foutait là. Elle n’avait pas envie d’y être. Et Domenico n’avait pas envie de lui parler. Cette situation était inconfortable pour tous deux. Kahina savait très bien que le jeune homme la détestait d’être partie, d’avoir fuie comme il lui avait si bien dit. De l’avoir abandonné de nouveau. Et la blondinette, elle, elle regrettait de n’avoir jamais réussi à l’oublier. Pas une seule fois, pas une seule minute, pas une seule seconde. Le fait est, à Boston elle se dégrade. Et si elle continue dans cette pente, bien assez tôt elle reverra Domenico… À son enterrement. Et bien que l’idée d’être six pieds sous terre à cet instant soit attrayante, la jeune femme sait très bien qu’elle doit faire cesser tout cela. Malgré le fait qu’elle soit ici, devant Domenico, contre son gré.
Après un léger instant sans réponse de sa part, sans mouvement, sans rien, seulement une fixation continue vers le sol, la jeune femme réussit à répondre à Domenico. « Je sais. » Et elle ne savait qu’ajouter. Elle ne voulait pas être là. Elle ne savait pas quoi dire. Et pourtant, elle devait lui parler. Ce n’était plus son choix maintenant. Sa vie était contrôlée par une personne totalement inconnue. Après tant de mois passés loin de Domenico – sept pour être précis – elle était là. « Écoute, je ne reste pas longtemps. Je reviens tout juste de l’aéroport, et je repars aussitôt. Mais je dois te parler. » D’où cette once de courage venait-elle? Elle ne le savait pas. Mais elle avait seulement envie d’en finir au plus vite. D’en finir avec cette conversation, d’en finir avec ce foutu défi, d’en finir avec cette ville, tout court.
La jeune femme restait immobile, dans l’embrasure de la porte, attendant une réponse de Domenico. N’importe quoi, pour autant qu’il esquive ne serait-ce qu’un mot. La tension entre les deux se sentait. Kahina savait que rien ne serait plus jamais comme avant. Rien du tout. Et ça, ça la détruisait complètement. Domenico n’avait aucune idée d’à quel point il était important dans sa vie. À un point tel que ça en était rendu totalement insensé et destructeur.
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| | | | Lun 4 Fév - 23:29 | |
| There is no going back Sept mois s'étaient écoulé depuis notre dernier entretien. Un sms s'était faufilé durant les fêtes, mais il était resté sans réponse vu le mec borné que j'étais. Je me revoyais presque plongé dans mon adolescence lorsque Kahina m'avait abandonné pour la première fois. Je passais mon temps à penser à elle et à lui en vouloir en même temps. La seule - mais l'énorme - différence cette fois-ci, c'était que je n'étais plus laissé à moi-même. J'avais des amis, j'avais des projets et j'avais quelqu'un dont j'étais amoureux. Le contexte n'était plus le même. Bien que Kahina était une énorme partie de ce que j'étais, je n'arrivais toujours pas à me défaire de la rancoeur que j'avais à son égard. Pourquoi avait-elle décidé de fuir? Pourquoi n'avait-elle pas voulu qu'on en discute? Elle ne m'avait pas laissé le choix. Elle m'avait pris au piège. Ce n'était peut-être certes pas ma décision, mais je la subissais. La perdre me fut insupportable. La perdre une seconde fois fut doublement insupportable. Étions-nous destinés à dériver l'un de l'autre? La vie, un peu chaque jour, nous éloignait. Je gardais la tête haute, mais à l'intérieur, chaque jour, cela me tourmentait. Je m'efforçais de l'effacer de ma mémoire, mais plus j'essayais, plus je n'y arrivais pas. Je ne pourrais jamais oublier Kahina et encore moins lui souhaiter du mal. Si je la blessais, là, à l'instant, ou même auparavant, c'était plutôt une manière maladroite d'exprimer ma tristesse et mon désarroi. Même si je détestais l'admettre, une minute de plus sans ses nouvelles m'inquiétait toujours un peu plus chaque jour. Ne comprenait-elle pas que je m'ennuyais d'elle?
Avec cet accueil peu chaleureux, je ne m'attendais pas à beaucoup mieux de sa part. Et pourtant, je fus encore surpris. Je m'attendais toujours à ce qu'on me réplique sèchement, qu'on m'envoie balader et que toute cette altercation dégénère que j'étais surpris à chaque fois que quelqu'un se rendait devant moi et adoptait une attitude plus posée et calme. Ces derniers temps, on dirait simplement que tout le monde semblait me donner raison. Moi qui avais été habitué à tant d'hostilité dans mon enfance voyais une tournure des évènements bien inhabituelle. Néanmoins, lorsqu'elle me répliqua nette qu'elle savait, cela ne me réchauffa pas pour autant. Si elle le savait, pourquoi était-elle là? Je me dis qu'elle avait tout de même eu de la chance d'être tombée sur moi alors qu'à la normale, je n'aurais pas été censé être à l'appartement. Chance ou malchance? Qui le sait vraiment? En entendant, nous étions là, toujours dans le cadre de porte, à se fixer sans savoir où se mettre. J'étais nettement en position de force, mais je n'avais pas envie d'être là. Autant qu'elle probablement. Ce minime avantage ne changerait probablement rien. Si elle était devant ma porte, il devait bien y avoir une raison. Elle m'en fit d'ailleurs part. Sachant ma réticence à l'accueillir à l'intérieur, elle m'informa qu'elle n'était que de passage, mais qu'elle souhaitait d'abord que nous ayons une conversation. Je me doutais bien du sujet. Je soupirais la regardant de haut en bas en conservant mon air dur. Après un moment, je me dégageai du cadre de porte et la laissai entrer silencieusement. Je refermai la porte derrière elle et luis fis ensuite face.
- On est seul. Je t'écoute. |
| | | | Lun 4 Fév - 23:47 | |
| Kahina n’avait jamais compris pourquoi elle avait un si grand attachement envers Domenico. Elle avait toujours voulu éviter le fait que son cœur la guidait vers lui. Elle savait pertinemment que pour lui, ce n’était pas le cas. Et c’était justement pour ça qu’elle avait décidé de partir en juin dernier. De quitter San Francisco, pour un moment indéterminé. Elle savait que Domenico la détesterait. Mais en même temps, à cet instant-là, ça lui avait été égal. Elle ne voyait que du positif, en s’éloignant. Elle croyait que ce serait plus facile, loin de lui, de penser à autre chose et de vivre sa vie pleinement. Elle croyait que ses sentiments s’effaceraient, que son cœur choisirait quelqu’un d’autre. Elle avait même vaguement recontacté Alejandro, qui l’aimait toujours. Mais le hic, c’était qu’elle ne voulait pas de lui. Et c’était à cet instant qu’elle avait eue de la pitié pour Alejandro, parce qu’elle lui faisait vivre exactement ce qu’elle vivait avec Domenico. Alejandro ne pourrait jamais avoir son cœur, parce qu’elle aimait quelqu’un d’autre. Et elle, elle ne pourrait jamais avoir le cœur de Domenico parce que lui, il est amoureux de Denver. Oh, pourquoi ce ne pourrait pas être facile pour une fois. Et pourtant.
La blondinette était revenue à San Francisco contre son gré. Elle n’appréciait pas énormément Boston, mais au moins elle ne risquait pas de croiser Domenico. Et malgré ces sept mois qui avaient passés, les sentiments étaient toujours là. Sa tentative semblait avoir complètement échouée. Avoir perdu le jeune homme la détruisait, et être près de lui présentement l’anéantissait. Le silence était amer. Le gris du ciel se mêlait à l’état d’âme de Kahina. Elle avait envie de disparaître. De s’éclipser. De se réveiller, six pieds sous terre. Elle n’avait jamais autant détesté la vie, et en même temps jamais autant voulu réellement vivre. L’ironie de la situation. L’inconstance de ses émotions. L’instabilité de sa vie. L’inconfort dans sa propre personne.
Domenico se décida finalement à laisser entrer Kahina chez lui, avant de laisser sortir quelques mots. « On est seuls. Je t’écoute. » Kahina resta dans l’entrée, peu certaine si elle devrait se déchausser ou pas. Elle ne comptait pas rester longtemps. Elle voulait seulement en finir. Si seulement elle savait comment commencer. « Je sais que mon départ fut non-prévu et rapide. Et que mes révélations n’ont pas été les bienvenues non plus. » Elle s’arrêta là. Ne sachant trop quoi rajouter. Cette discussion, elle voulait l’éviter. Et pourtant, elle se trouvait là, face à lui, forcée d'affronter la réalité.
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| | | | Mar 5 Fév - 6:02 | |
| There is no going back J'avais repoussé cette conversation pendant longtemps. En fait, je ne croyais qu'elle n'aurait pas eu sa place jusqu'au message vocal en juin dernier. Les circonstances quant à mon désintéressement amoureux pour Kahina avaient toujours demeuré secrètes et je ne les avais jamais divulgué à quiconque. Cela n'avait rien d'enlevant et d'époustouflant, mais c'était le genre de détails que j'aimais garder pour moi. Je ne me voyais pas en faire part à personne. De toute façon, en quoi cela les regardait-il? Néanmoins, j'espérais ne jamais avoir à le dire à Kahina. Je ne savais pas comment elle allait le prendre. Mal ou bien? Cela allait-il faire naître des espoirs en elle ou la cloué sur place? Qui sait? Mes motifs étaient restés dans l'ombre comme le lourd secret qu'elle avait portée à mon sujet pendant les dernières années. Ma frustration m'avait bien servi en me tenant à l'écart de la blondinette. Ainsi, cela m'évitait d'avoir à m'expliquer. Je ne voulais pas laisser l'émotion me gagner ou à avoir à discuter de ces choses du passé. Réouvrir de vieilles cicatrices m'apparaissait inutile, mais surtout douloureux. Visiblement, nous n'avions pas le choix. Elle me forçait la main. Elle m'obligeait à l'entendre prononcer les trois petits mots fatidiques. Était-ce pour voir ma réaction quant à sa déclaration ou simplement pour me provoquer? Après tout, qu'était-devenue Kahina depuis son départ à Boston? Peut-être avait-elle changé plus que je ne l'imaginais. La réalité me ferait mentir, mais une part de moi doutait. Que connait-on vraiment de gens que nous fréquentons?
Bien que la tournure des évènements m'estomaquèrent, je fus d'un contrôle impeccable. Je ne voulais pas qu'elle puisse lire en moi la souffrance et la tourmente. Je ne voulais pas lui montrer que son départ, malgré toutes les bonnes qui m'arrivaient, m'affectait profondément. Elle n'était pas la seule qui avait eu le coeur brisé: je n'avais pas été épargné. Il était hors de question que je lui laisse avoir le moindre avantage sur moi. J'étais dans ma zone de confort, pas elle. Elle savait à qui elle avait affaire et devrait savoir tirer son épingle du jeu sans trop s'écorcher. Je ne la laissais pas tomber dans la gueule du loup: je la poussais à s'en sortir. De toute manière, j'imaginais qu'elle arrivait préparer puisqu'elle avait fait le voyage de Boston jusqu'ici pour venir me retrouver. Si ce voyage était bel et bien prémédité, elle devait avoir un discours tout préparé. À cette attente, je la fixais donc, le regard aiguisé et froid et les bras croisés, prêt à entendre ce qu'elle avait à me dire. Elle ne prit pas la parole immédiatement - ce qui me surprit. Kahina avait un certain aplomb. Voilà pourquoi le métier d'avocat lui sciait si bien. Plutôt, elle opta pour une phrase assez décousue, un peu évasive, en évoquant les choses en terme génériques plutôt que spécifiques. Elle ne m'apprit rien de nouveau. À cette déclaration, j'eus un rire faux, incroyablement sarcastique. Je n'attendis pas pour envoyer des flèches.
- C'est vrai que j'aurais dû accueillir la nouvelle avec enthousiasme, pestai-je ironique. Milles excuses!
Je perdis de ma patience. Cela trahissait peut-être mon stress et ma colère.
- Non, mais c'est une blague? m'emportai-je en haussant le ton. Tu as fait tout ce chemin pour me dire ça? Tu t'attendais à quoi l'an dernier? Que je reçoive la nouvelle positivement? Je... Je me suis mangé un claque dans la gueule ouais! Comme si ce n'était pas assez! J'ai eu l'année la plus difficile de ma vie et tout ce que tu as trouvé de mieux à faire c'est foutre le camp? Quelle amie!
Je me tus, me retenant de fracasser quelque chose. J'étais du genre hot tempered. Il fallait que j'évite de faire des dégâts.
- Tu m'as rejeté une deuxième fois, repris-je sur un ton plus contrôlé et incroyablement trop calme. C'est maintenant à mon tour de le faire.
J'avais bien entendu évité d'aborder la question sentiment amoureux. Je n'étais pas encore à l'aise de le mentionner. |
| | | | Mar 5 Fév - 15:13 | |
| « C’est vrai que j’aurais dû accueillir la nouvelle avec enthousiasme! Mille excuses! » Kahina le regarda, bouche-bée. Ce serait plus difficile que prévu. Il lui en voulait plus qu’elle ne le pensait. « Ce n’est pas ça que je voulais dire, et tu le sais parfaitement. » Elle ne voulait pas partir une engueulade avec le jeune homme. Pas ici. Pas maintenant. Pas dans cet état. Ses yeux à elle, ils étaient vides de vie. Et pourtant, elle se tenait là, devant lui, et restait impassible face au jeune homme. Elle ne monterait pas le ton. Elle comprenait comment il se sentait. Elle aussi, elle se détestait. « Non mais c’est une blague? Tu as fait tout ce chemin pour me dire ça? Tu t’attendais à quoi l’an dernier? Que je reçoive la nouvelle positivement? Je… Je me suis mangé une claque sur la gueule ouais! Comme si ce n’était pas assez! J’ai eu l’année la plus difficile de ma vie et tout ce que tu as trouvé de mieux à faire c’est foutre le camp? Quelle amie! » Et c’est à cet instant qu’elle comprit que Domenico n’avait rien compris. Rien compris du tout à son choix. Il n’avait pas réalisé à quel point ce choix n’avait pas été égoïste. Elle voulait lui répondre, mais elle restait là, muette. En fait, elle songeait à une réponse appropriée. Elle ne voulait pas le choquer davantage. Elle ne voulait pas s’engueuler avec lui. Elle voulait discuter. Calmement.
Alors qu’elle allait finalement répliquer à Domenico, il rajouta « Tu m’as rejeté une deuxième fois, c’est maintenant à mon tour de le faire. » Toujours autant de rancœur. Elle le voyait très bien. Elle le sentait. Elle voulait partir. Mais elle ne pouvait pas. Elle était ici contre son gré et elle devait y rester tant que la conversation ne serait pas close. Et Kahina savait que lorsqu’elle serait close, Domenico et elle ne parleraient plus. Et ça, ça la tuait. « Calme-toi, s’il te plaît. » Elle prit une certaine respiration saccadée et, toujours dans le hall d’entrée, elle commença à lui répondre. « J’ai fait tout ce chemin parce que j’admets mon erreur d’avoir quitté la ville en te l’annonçant par téléphone. Ce ne fut pas le meilleur choix que j’ai fait, et je l’avoue. Je sais aussi que tu as eu une année très difficile Domenico, et je suis désolée d’être partie en juin dernier. Mais tu sais autant que moi que je n’avais pas le choix. » Elle cessa quelque peu, tenta de nouveau de prendre une respiration. Elle retenait ses larmes du mieux qu’elle le pouvait. « C’était égoïste, je le sais. Sauf que ce choix a été fait en fonction de toi Domenico. Si je m’étais vraiment écoutée, je serais encore à San Francisco. Tu sais que je déteste l’hiver. » Elle mentionna la dernière phrase avec un petit sourire, qu’elle enleva de sitôt. Elle détestait cette situation. Elle détestait être là. Elle détestait ce qui était à venir. Elle se détestait. Tout son être. Tout ce qu’elle était. Toute son existence.
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| | | | Mar 5 Fév - 17:30 | |
| There is no going back Elle me demandait de me calmer, mais cela bouillonnait à l'intérieur de moi. Une fois commencé, j'étais difficilement arrêtable. Je fis tout de même un effort en fermant les yeux ardemment et en prenant de grandes respirations. Kahina connaissait mon tempérament chaud qui avait tendance à s'emporter. Même si rien de tout cela ne devait l'enchanter, elle était en terrain connu. Au moins, en ce moment même, elle avait devant l'exemple parfait que je n'étais pas insensible de sa personne, mais plutôt qu'elle provoquait en moi de fortes émotions. J'aurais vraiment souhaité repousser de nouveau cette conversation. Je ne me sentais pas prêt. Une part de moi voulait rester dans l'illusion. Moi qui prônais l'honnêteté me voyais en contradiction totale avec moi-même. En fait, c'est que je craignais que quelque chose se brise entre nous. J'avais peur que rien ne soit plus comme avant - quoiqu'il y avait déjà eu du changement. Je détestais les au revoirs. Aussi banale que cela puisse pareil, ces moments où il faut quitter l'autre m'apparaissent tellement souffrants. Bien sûr, tout découle du traumatisme de mon enfance où je n'avais pas eu le temps de faire ses adieux à ma famille biologique avant que la coulée de boue ne les engloutisse. Toutefois, adieux ou pas, prématuré ou non, je considérais qu'il n'y avait jamais de bon moment pour dire au revoir à quelqu'un qui compte tellement pour nous. Kahina m'avait déjà forcé à le faire deux fois. Je ne voulais pas qu'on signe la fin maintenant...
Quelques respirations prises, je me sentis un peu plus détendu. Je réouvris les yeux constatant que Kahina se tenait toujours devant moi. Soudainement, je la considérais différemment. Je la voyais dans toute sa fragilité. Depuis le début, je n'avais pas remarqué à quelle point elle était nerveuse même si elle s'efforçait d'avoir la tête haute. Je ne l'avais jamais vu aussi mal en point. Je m'en voulais alors de m'être frustré aussi rapidement. Peut-être oubliai-je que je n'étais pas le seul à avoir souffert, qu'il y avait quelqu'un d'autre dans l'équation. Je fus donc tout ouï à ce qu'elle poursuive en me faisant jurer de ne pas me laisser glisser de nouveau dans une pente plus agressive. Elle m'expliqua alors pourquoi elle avait fait tout ce chemin. Elle me présenta ses excuses pour ne pas avoir fait les choses proprement. Elle s'excusa également pour être partie dans une période de tourmente. Elle m'indiqua qu'elle n'avait pas eu le choix. À ses mots, elle respira d'un grand coup et je vis son regard se voiler de larmes. Elle reprit sur elle-même et me dit que cette décision était pour moi. Automatiquement, une voix en moi me dit que je ne fus pas d'accord. Sa petite blague n'arriva pas à m'atteindre malheureusement.
- Je ne crois pas que tu l'es fait pour moi...
Je fis quelques pas devant moi.
- Je veux dire... Tu ignores combien j'aurais eu besoin de toi ces derniers mois. Tout est rentré dans l'ordre, mais quand tu n'es pas là, il y a un vide. Tu dis que tu n'avais pas le choix, mais oui, tu l'avais. Nous aurions pu avoir cette conversation dans le calme sept mois auparavant et nous aurions pu mettre les choses en perspective.
Je me tus un moment.
- Je crois que tu as pris cette décision pour toi-même. Je suis passé par là aussi et je peux comprendre ce que tu t'es dit. Tu as pensé que tu ne serais plus une bonne amie pour moi, que tu ne supporterais plus d'être à mes côtés en ne pouvant pas mettre tes sentiments de côté. Tu croyais m'épargner en prenant cette décision, mais en réalité, tu cherchais à t'épargner toi-même. Je ne peux t'en tenir rigueur, mais ne viens pas me dire que c'est pour moi s'il te plaît. Tu m'as fait plus de mal que de bien en faisant ce choix. |
| | | | Mar 5 Fév - 17:59 | |
| Depuis qu’elle était partie à Boston, rien n’était plus pareil. Pas seulement avec Domenico, qui ne lui avait pas donné signe de vie depuis sept mois, mais aussi avec ses amis de San Francisco. Elle avait perdu un certain contact avec ceux-ci. Étant si loin, il était difficile de passer de temps de qualité avec ceux-ci. Et alors, elle s’était retournée sur elle-même. Kahina avait tourné le dos à San Francisco, lorsqu’elle était partie. Elle avait tourné le dos à sa vie, en un sens. Parce qu’à Boston, elle n’a pas d’amis. Elle a des connaissances. C’est tout. Et à Boston, elle se sent seule. Elle préfère se noyer dans le travail que de sortir. Et ça, ça l’a anéantie. Et c’est en partie pourquoi elle a recommencé à prendre toute sorte de médicaments. Ça l’amène dans un état différent. Elle oublie ses tracas. Et elle sombre, doucement, dans l’oubli total. Et durant ce moment, elle est libre, elle vole, loin de tous, loin de sa douleur. Loin de sa vie. La jeune femme est dans le point le plus bas de sa vie, dans une dépression sévère, et elle sombre tranquillement, et elle s’en fiche complètement.
Revenir à San Francisco n’était pas dans ses plans. Elle était revenue sur la côte Ouest en décembre, mais à Los Angeles, pour visiter son père. Et elle était repartie de sitôt. Mais San Francisco, non. Elle ne souhaitait pas y être. Et elle ne voulait pas avoir cette discussion avec Domenico. Pourtant, une personne inconnue l’y avait forcée. Et bien qu’habituellement elle ne se laisse pas avoir par les menaces, ladite personne en savait plus à son sujet que quiconque. Et cela, ça lui fichait la trouille. Alors elle avait pris le premier avion qui la menait ici. Et elle s’était rendue chez Domenico. Et elle était maintenant à l’intérieur, face à ce dernier, à tenter d’expliquer ses gestes. À tenter de justifier l’injustifiable. « Je ne crois pas que tu l’aies fait pour moi… » Oh, si seulement il savait à quel point c’était pour lui. Certes, il y avait un peu d’elle là-dedans. Pour l’oublier, elle avait besoin de l’éviter complètement. Mais majoritairement, elle avait fait cette décision pour faciliter la vie de Domenico. Mais ça, c’était très difficile à expliquer. Même pour elle. « Je veux dire... Tu ignores combien j'aurais eu besoin de toi ces derniers mois. Tout est rentré dans l'ordre, mais quand tu n'es pas là, il y a un vide. Tu dis que tu n'avais pas le choix, mais oui, tu l'avais. Nous aurions pu avoir cette conversation dans le calme sept mois auparavant et nous aurions pu mettre les choses en perspective. » Elle ne savait pas vraiment ce qui s’était passé depuis les derniers mois, n’ayant plus de nouvelles de ce dernier. Mais Lera lui en avait glissé des mots. Et de Boston, elle s’inquiétait. Elle aurait voulu l’aider. Elle aurait voulu être là. Mais elle ne pouvait pas. Elle s’y refusait. Le jeune homme s’arrêta un instant, mais Kahina ne prit pas la parole pour autant. Elle ne savait que dire. « Je crois que tu as pris cette décision pour toi-même. Je suis passé par là aussi et je peux comprendre ce que tu t'es dit. Tu as pensé que tu ne serais plus une bonne amie pour moi, que tu ne supporterais plus d'être à mes côtés en ne pouvant pas mettre tes sentiments de côté. Tu croyais m'épargner en prenant cette décision, mais en réalité, tu cherchais à t'épargner toi-même. Je ne peux t'en tenir rigueur, mais ne viens pas me dire que c'est pour moi s'il te plaît. Tu m'as fait plus de mal que de bien en faisant ce choix. » Il touchait très bien le point. Et c’était en partie ce qu’elle avait pensé avant de partir. Elle ne se voyait plus être l’amie de Domenico, parce qu’elle l’aimait. C’était aussi simple que ça. Et l’entendre parler de Denver, ça la tuait. Elle ne voulait pas en parler. Oh, Denver. Dire qu’elle avait dû lui mentir récemment, s’inventer un garçon à Boston, pour ne pas que celle-ci devine ses sentiments pour Domenico. Elle ne voulait pas perdre son amitié avec Denver, mais ça allait venir un jour. C’était évident. Tout comme son amitié avec Domenico. Kahina n’est pas douée avec ce genre de relation compliquée. « C’est certes évident qu’une partie de cette décision était pour m’aider, Dom. Et je n’avais pas le choix. C’était stupide, je l’admets. Mais tu me connais. Je fais mes décisions sur le vif du moment. Et il y a sept mois, ça me semblait totalement censé. La vérité, c’est que je ne peux pas être amie avec toi, Dom. C’est impossible. Je croyais que je le pouvais. Mais tu vois, bien que je sois heureuse que tu aies trouvé chaussure à ton pied avec Denver, je ne peux pas continuer de t’écouter lorsque tu me parles d’elle. C’est trop difficile pour moi. Et une amie, ça devrait t’écouter. Et moi, je ne peux pas. Je suis désolée. J’ai toujours su que ce n’était pas réciproque, Dom. J’ai fait des efforts immenses. Je me suis dit que ça passerait. Mais non, ça n’a jamais passé. Et partir fut finalement, en un sens, la seule option qui semblait possible. Je suis désolée. » Kahina ne sentait plus ses jambes. Son énergie se dissipait à petits feux. Elle se rappela momentanément qu’elle n’avait rien mangé depuis une semaine. Et ça lui était égal. Tout lui était égal. La jeune femme souriante, pleine d’énergie et positive d’avant était partie, laissant place à une Kahina triste, vide d’étincellements, vide de vie.
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| | | | Mer 6 Fév - 0:51 | |
| There is no going back Je sentais tout autour de moi ces non dits flotter autour de nous qui n'attendaient que le moment propice pour se faufiler dans nos bouches et enfin être dévoilés. Ces sept longs mois avaient été couverts d'un silence de plomb. Depuis notre grand froid d'il y a quelques années déjà, nous n'avions pas passé autant de temps sans discuter l'un avec l'autre. Soudainement, il semblait que nous étions replongés dans le passé avec de vieux spectres qui nous hantent encore. Nous avions repris contact sur des termes bien différents. Lorsque j'avais recroisé Kahina à San Francisco, nous avions fait comme si rien de tout ce que nous avions vécu de négatif n'avait existé. Nous revivions nos souvenirs plus glorieux, celui de notre relation amoureuse d'enfance, nous en créions de nouveaux... Pendant tout ce temps, on avait fait fi d'un énorme pan de notre histoire où plusieurs sujets étaient demeurés tabous et secrets. Je ne pensais pas à avoir à affronter ce que nous avions essayé d'oublier depuis tout ce temps. Cela semblait presque trop facile de prétendre que certains trucs n'étaient jamais arrivés, mais la réalité nous ramenait souvent vers le droit chemin. Bien que nous avions tenté de rebâtir quelque chose, un fantôme flottait au-dessus de nos têtes et malgré toute notre volonté, nous n'avions pu en faire plus longtemps abstraction. Mes psychologues cet été m'avaient recommandé de faire face à de situations que je tentais de fuir. Bien que j'avais d'abord pensé à Denver, il fallait que je me rende également à l'évidence que Kahina faisait aussi partie des cas que j'évitais. Je lui reprochais d'avoir quitté San Francisco, mais j'avais aussi fui à ma manière. Je n'étais pas mieux.
Après m'être exprimé quant à mon impression de son motif de départ, elle me fit part de ce qu'il en était vraiment. Elle reconnut que je n'avais pas tout à fait tord. Elle rajouta qu'elle avait fait cette décision dans le feu de l'action en s'étant dit qu'à ce moment, cela lui apparaissait le choix le plus judicieux. Il était vrai qu'elle était venue s'excuser pour la manière abrupte dont elle s'y était prise et donc, elle reconnaissait implicitement que ce n'était peut-être pas la meilleure idée. Alors, lorsqu'elle prononça ses mots, je hochai de la tête machinalement. Elle m'expliqua ensuite qu'elle était à présent incapable d'être une amie pour moi puisqu'elle ne supportait pas d'entendre parler de mes sentiments pour Denver et d'être une bonne oreille attentive. Elle avait essayé, mais elle arrivait à la conclusion qu'elle n'arrivait plus à se voiler la face. La fuite lui avait alors semblé comme la seule issue possible pour la sortir de cette impasse. Je ne dis rien pour un moment. Toutes ces déclarations l'une après l'autre me sonnèrent. Je crus me reconnaître...étrangement. Je me revoyais à seize ans, la regardant comme si elle était une inaccessible étoile. Je me souvins de toutes ces nuits hantées par mon chagrin et ma douleur. Je savais très bien ce que Kahina ressentait. Plus qu'elle n'oserait jamais l'imaginer. Bref, à la fin de ses explications, je la sentis légèrement plus instable sur ses deux jambes. Je m'avançai vers elle pour la guider d'une main sur son dos vers le salon où elle pourrait aller s'asseoir. Elle ne s'était toujours pas débarrassée de son manteau. Stupidement, je ne lui proposais pas de le faire. Je semblais trop plongé dans l'intensité du moment.
Je m'assis à côté d'elle et appuyais mes coudes sur mes genoux. Je pris un certain moment avant de prendre la parole.
- Je sais que tu le peux, dis-je enfin, car je l'ai fait.
Je ne m'expliquais pas immédiatement. Je cherchais les mots justes. Je tentais de former des phrases pour clarifier mes pensées. Lorsque mes idées furent plus ou moins rassemblées, je complétais.
- Je ne sais pas combien d'années je t'ai attendu Kahina. Mon adolescence a été un chaos. Je n'avais jamais été aussi seul. Je te regardais à distance comme un mirage dans un désert. Je m'en suis tellement voulu de t'avoir perdu. Je t'en voulais, mais je te voulais avant tout. Ça l'a brisé mon coeur...
Ma voix se brisa. Je m'efforçais de me contrôler pour ne pas craquer.
- Quand j'ai quitté Hawaï et que j'ai perdu ta trace, ça m'a arrangé dans un sens parce que je n'avais plus à te faire face à tous les jours. Je me suis mis à faire des conneries et à coucher avec qui bon me semble. Je croyais réussir à t'oublier, mais ça n'a jamais été le cas. Je faisais le con parce que je voulais éviter qu'on me brise le coeur en premier. Je voulais éviter d'avoir à vivre ce que j'ai vécu quand tu es partie. Je pensais à toi tous les jours. Tu n'étais jamais loin dans mon esprit.
Je pris un temps. J'avais des flashbacks de ce que je venais de lui raconter. Je me revoyais faire ses conneries et me détester de les faire. J'étais malheureux malgré les apparences. Il me semblait que j'étais destiné à être triste.
-Puis, quand on s'est retrouvé, repris-je, je me suis dit que j'avais peut-être ma seconde chance. Je t'aimais toujours, mais je craignais de refaire les mêmes erreurs. Un soir, tu te souviens lorsqu'on était allé prendre un café dans le Sunset? Je venais à peine de rencontrer Denver. Je t'avais encore en tête. Tu m'avais parlé de ton boulot, de combien tu aimais voyager et combien tu étais heureuse. Je n'ai pu effacer cette image de mon esprit. Tu aimais vraiment ce que tu faisais... et j'avais compris que nous deux, ça ne pourrait jamais le faire. Tu aimes te déplacer, voyager, faire des contrats à l'international et vivre dangereusement entre deux contrats très prenants. Ce dont j'avais et ai besoin est quelqu'un qui s'établisse à San Francisco avec moi et qui soit à mes côtés. J'ai besoin de quelqu'un qui soit là, qui me supporte dans mes futurs projets et qui m'aident à les bâtir. Je veux fonder éventuellement une famille et je veux que la personne que j'aime soit là, à mes côtés. Ce que je t'aurais demandé aurait demandé trop de sacrifices, aurait exigé que tu renonces à ton rêve, à ce métier que tu affectionnes particulièrement. Tu avais les yeux brillants et je n'étais pas prêt à t'arracher quelque chose d'aussi gros. Je t'aimais trop pour te demander de le faire. Alors, j'ai préféré lâcher l'affaire, contre mon gré. Je t'aimais tellement que j'étais prêt à faire abstraction de tes sentiments pour te garder heureuse. Je ne regrette pas ma décision. Je sais que c'était la chose à faire.
Il eut un long silence. Je sentis mes yeux se mouiller. Je ne l'avais jamais dit à personne. C'était la première fois que je déballais tout ça à quelqu'un - la concernée en plus. -
- Tu me diras peut-être que tu t'aurais installé à San Francisco définitivement et que tu aurais tout fait à distance, que tu aurais été prête à renoncer à certaines responsabilités pour être à mes côtés, mais à la longue, ça t'aurait rendu malheureusement Kah'. J'étais peut-être ton rêve un jour, mais il ne peut plus coexister avec l'autre que tu as atteint. Peut-être que ton travail te semble plus désintéressant ces temps-ci, mais je sais qu'il est important pour toi. N'oublie jamais à quel point tu l'as attendu. Crois-moi, je sais ce que tu ressens. Quand Alejandro était dans les parages, ça me faisait un pincement au coeur. J'avais de la difficulté à t'entendre parler de lui même si j'avais Denver dans ma vie. Je t'aime toujours tu sais, mais ce n'est plus comme avant... Denver a choisi de s'établir à San Francisco et je sais que je ne lui demanderais aucun sacrifice parce que je ne lui enlèverais rien. Et je l'aime...vraiment. Je sais que c'est avec elle que je veux être. Je te souhaite vraiment de faire une rencontre pareille. Tu le mérites plus que quiconque. |
| | | | Mer 6 Fév - 3:59 | |
| Domenico dirigea Kahina vers le salon, où elle s’asseya enfin. Son corps commençait à subir fortement les surdoses de médicaments qu’elle prenait. Elle le savait. Elle le sentait. Être loin de Domenico, ça la tuait. Être près de lui, c’était pareil. Elle ne savait où aller. Elle ne savait que faire. Alors elle s’enfonçait tranquillement dans cette zone ténébreuse, là où son esprit s’évadait et où la paix arrivait. Ce sentiment de bien-être total. C’est pour cela, qu’elle prenait autant de médications. Elle aimait le sentiment que ça lui procurait.
Le jeune homme la tira rapidement de ses pensées en reprenant la parole, d’un ton nettement plus accueillant qu’au début de la conversation. Kahina l’écoutait attentivement, du mieux que son esprit le lui permettait. Il parlait d’Hawaii, de ces années d’adolescence où ils étaient séparés. Où Kahina avait choisie de plein gré de quitter. Et pour la première fois, elle savait vraiment ce qu’il n’avait jamais dit. Il l’avait aimé, de tout son cœur même. Et elle, elle lui avait brisé le cœur. Et à cet instant, Kahina se détestait encore plus. C’était elle qui avait causé son propre malheur. Elle s’était elle-même enfoncée dans ce néant, dans cette impasse, plusieurs années auparavant, alors qu’elle avait laissé partir le seul homme à qui elle tenait réellement. Domenico continuait d’expliquer la situation passée. Kahina continuait de s’en vouloir, de plus en plus. Il avait vraiment souffert de tout cela. Le plus ridicule dans la situation, c’est que les deux en avaient souffert en silence. Lorsque Kahina était partie à San Francisco, elle pensait qu’elle repartirait à nouveau. Mais elle pensait à Domenico tous les jours. Ce fut même l’un des premiers sujets de conversation qu’elle avait eue avec Emma, sa meilleure amie. Oh, Emma. Si seulement elle était encore en vie. Si seulement elle était encore ici. Finalement, Domenico arriva à leur rencontre à San Francisco, Kahina l’écoutait encore, du mieux possible, se détestant plus à chaque mot qu’il prononçait. Il l’aimait, à cet instant, à leurs retrouvailles dans la ville du Golden Gate Bridge. Et Kahina se rappelait très bien cette journée. Elle était si heureuse de le retrouver. Son cœur battait à ne plus rompre. Et elle voulait impressionner Domenico, lui montrer à quel point elle avait réussi à atteindre son objectif. Et le problème avait aussi été là. Et maintenant, elle comprit. Elle savait pertinemment. Son métier l’amenait à voyager souvent. Ses contrats à l’international venaient parfois in extremis et elle devait quitter pour quelques jours. Et elle excellait dans son domaine. Elle était à la demande. Elle partait souvent. Une journée, elle était à Tucson, en Arizona. L’autre, elle pouvait être à New York. Elle travaillait énormément, toujours très occupée. Ce n’était pas le métier typique pour quelqu’un à la recherche de stabilité. Il était vrai que ses relations amoureuses avaient toujours échouées, en partie à cause de son départ fréquent. Mais maintenant, de savoir que Domenico l’aimait, à l’époque, mais ne souhaitait pas l’éloigner de son métier de rêves, ça… Ça c’était ce qui fit glisser quelques larmes sur le visage, déjà ternis, de Kahina. Et en boucle, dans sa tête, elle se répétait que si seulement elle avait su. Et comme si le jeune homme lisait dans ses pensées, il continua. Lui aussi, visiblement attristé par la situation. Il fit allusion à Alejandro, ce qui surprit Kahina, qui pensait qu’à cet instant, en 2011, il ne voulait rien savoir d’elle, qu’il aimait Denver plus que tout au monde. Et puis quelques mots se mirent à raisonner dans la tête de la jeune femme… Je t’aime toujours … Denver … San Francisco … Je l’aime vraiment … Et les larmes de Kahina, qui étaient limitées il y a quelques instants, se mirent à couler à plus chaudes larmes. Et son corps se vidait de plus en plus d’énergie. Ses mains tremblaient. Une surdose d’émotions. Une surdose de médicaments. Une surdose de tristesse. Si elle avait su. Si seulement elle avait su. « Ce jour-là, à nos retrouvailles, mes yeux étincelaient parce que je te parlais après tant de temps, alors que je croyais ne plus jamais te revoir. » Elle avait prononcé ces quelques mots d’une voix saccadée. Elle faiblissait de plus en plus. Elle se sentait pâlir. Elle ne sentait plus ses bras maintenant. Et sa mémoire ne lui rappelait plus ce qu’elle avait pris en arrivant chez elle, avant de se rendre chez le jeune homme. Elle en avait peut-être trop pris. « L’ironie de la situation, Dom’, c’est que depuis toujours, si j’avais eu le choix entre mon métier ou toi, le choix aurait été si simple, si évident. Tu es plus important que n’importe quoi dans ma vie. » N’importe quoi, même sa propre vie. Sa tête tournait à présent, elle ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait. Ou si, en fait, elle comprenait. Elle en avait trop pris. Son corps n’en voulait plus. Plus de douleur, plus de médicaments, plus rien. Et pourtant, cette petite étincelle à l’intérieur d’elle tentait de combattre tous les démons que la jeune femme s’était elle-même infligée. Et pour la première fois depuis qu’elle était arrivée, elle ne regrettait pas d’y être.
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| | | | Mer 6 Fév - 4:44 | |
| There is no going back Voilà. C'était fait. J'avais finalement déballé tout ce que j'avais sur le coeur depuis tout ce temps-là. Me sentais-je soulagé ou plutôt embarrassé? Je ne savais dire à l'instant. Il me semblait que tout était rendu vague et flou. J'ignorais quelle aurait été la portée de mes paroles? Avais-je fait le bon choix? Lui divulguer tout cela ne devait pas être une erreur. Elle avait besoin d'une explication et je lui en devais une. Cependant, cela me demandait beaucoup. Inévitablement, je devais repasser par toute la même gamme d'émotions qui m'avaient habités pendant tant d'années. Je m'étais refermé sur moi-même, j'avais joué les durs et les distants si longtemps qu'on avait fini par croire que c'était ma vraie nature. Ma mère me disait que j'étais fort et que rien ne semblait arriver à m'achever. Moi, au contraire, je croyais plutôt l'inverse. Je n'étais pas meilleur qu'un autre. Mon seul mérite avait été de garder le silence sur ma situation pendant trop longtemps sans jamais me plaindre ou émettre le moindre gémissement. Mon élan de courage ne servirait plus à rien aujourd'hui. Les cartes étaient déjà jouées et nous ne pouvions plus revenir en arrière. Bien que je n'arriverais jamais à me défaire de la part de sentiments qu'il me restait pour Kahina, je devais continuer d'avancer. Comme je lui avais expliqué, nous deux, ce n'était pas fait pour coller. Cela m'avait pris du temps à le comprendre, mais je l'avais finalement accepté, aussi amèrement soit-il. J'avais dû renoncer à Kahina, mais cela ne signifiait pas pour autant que je devais l'évacuer de ma vie.
Avec Denver, j'avais finalement eu une seconde chance. C'était totalement différent. Mieux? Non, ça ne se compare pas. Kahina et Denver avaient leurs ressemblances, mais les relations que j'avais avec elles étaient complètement différentes. La philadelphienne n'était pas non plus mon prix de consolation - loin de là. Elle était arrivée, tombée du ciel et je ne pouvais regretter que les choses se soient passées ainsi. Je ne voulais pas à avoir à comparer à présent Denver et Kahina. J'avais été franc avec la jeune blonde, car je lui devais la vérité. À présent, j'espérais qu'elle aurait tout en main pour pouvoir entamer son deuil - même si cela allait être difficile. Dissiper le doute de son esprit demeurait probablement la solution la plus juste pour qu'elle puisse commencer cette première étape. J'espérais sincèrement qu'elle rencontre quelqu'un qui puisse lui redonner cette joie de vivre qu'elle avait perdu. Je lui souhaitais vraiment tout le meilleur. Je savais pourtant aussi que pour ce faire, elle devrait laisser la chance à quelqu'un de le faire. Je n'avais pu m'empêcher de remarquer que la jeune hawaïenne avait versé quelques larmes lors de mes aveux. Je l'avais peut-être surpris avec ces révélations. À tout cela, elle me répondit finalement que c'était moi qui faisait briller ces yeux cette soirée-là. J'eus un léger demi-sourire qui s'estompa aussitôt. Moi aussi j'avais été heureux de la retrouver comme dans le bon vieux temps. Elle compléta en me disant qu'elle m'aurait choisi à son travail - réponse dont je me doutais. Je hochais la tête vaguement, ne voulant pas répéter ce que je lui avais déjà expliqué. Je m'inquiétais que j'aie autant d'importance dans sa vie. Je ne voulais pas que cela devienne malsain.
Je la sentis encore faiblir et je la scrutai attentivement. Elle était pâle comme un drap. Elle ne semblait pas dans son assiette. J'avais d'abord pensé que c'était cette visite qui la chamboulait, mais elle apparaissait plus affaiblie que je ne l'avais constaté aux premiers abords. J'ignorai sa dernière phrase, évitant de vouloir me réexpliquer sur le pourquoi du comment.
- Allonge-toi, lui ordonnai-je doucement en me retirant du divan, tu n'as pas l'air très bien.
J'allais ensuite dans la cuisine chercher un verre d'eau et une barre tendre. Je revins à son chevet en les déposant juste à ses côtés.
- Voilà. Le trajet a dû être pénible. |
| | | | Mer 6 Fév - 15:18 | |
| Domenico ne répondit pas aux dires de la jeune femme, ce qui ne la surprit pas de toute façon. Et durant ces quelques instants silencieux entre les deux, la jeune femme songeait. Alors il l’avait probablement aimé autant qu’elle l’avait aimé, qu’elle l’aimait présentement. Et étrangement, elle se sentait mieux de ne pas avoir à être la seule à ressentir quelque chose d’aussi fort. Elle comprenait aussi, à quel point leurs idéaux pouvaient varier. Même si, au fond, ils finissaient par être les mêmes. Kahina allait, plus tard, vouloir s’installer aussi et avoir sa vie bien à elle. Elle l’avait toujours su mais n’en avait jamais parlé, parce qu’elle aimait tellement son métier présentement. Mais un jour, elle aimerait avoir une famille et être présente. Mais pour l’instant, l’envie de voyager était plus forte. Et la seule personne capable de la faire rester à San Francisco ne serait jamais à elle. Et elle le savait. Et ça, c’était clair. Et bien que la jeune femme était triste de comprendre pourquoi ça ne marcherait pas, elle comprenait. Elle comprenait Domenico.
« Allonge-toi, tu n’as pas l’air très bien. » Sur le coup, elle se mit à paniquer un peu. Merde, les médicaments. Elle avait honte de ses gestes et elle ne voulait pas qu’il soit au courant. Elle avait honte de qui elle était présentement. Elle regrettait d’avoir sombré de nouveau dans une addiction aussi persistante. Et elle ne voulait pas que personne ne soit au courant, puisque ça avait été son choix, de recommencer. Son choix, alors qu’elle était dans une pente déjà abrupte. Son choix, alors qu’elle avait perdu ce qui lui était si important. Son choix, alors qu’elle avait envie d’éviter tous sentiments de peine, d’amour, de désespoir. Bref, la jeune femme retira ses petits bottillons avec maladresse avant de s’étendre sur le divan. Sa tête se mit à tourner lorsqu’elle s’y allongea. Elle avait peur de fermer les yeux. Elle avait peur de ne plus les rouvrir. « Voilà, le trajet a dû être pénible. » Il déposa à ses côtés une barre tendre et un verre d’eau, elle esquissa l’ombre d’un sourire. Son état détériorait, elle le savait, elle le sentait. « Je dirais plutôt ces sept mois. » Depuis qu’elle était à Boston, tout était pénible. Elle se sentait si loin, si seule. Incomprise. Elle n’aimait pas sa nouvelle vie là-bas. Elle n’aimait pas y vivre loin de tous. Elle n’aimait pas l’hiver, avec les bourrasques de vent interminables. Elle rêvait du soleil chaud de la Californie de nouveau. Elle voulait revenir. Et maintenant, elle le pouvait. « Je crois que je vais revenir. À San Francisco. » Sa tête tournait encore. Son corps la détestait. Elle le savait.
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| | | | Mer 6 Fév - 22:20 | |
| There is no going back Et si? Et si Kahina n'avait jamais débarqué ici pour provoquer une confrontation? Et si nous n'avions jamais eu ce froid Kahina et moi lors de notre jeunesse? Que se serait-il passé? Serions-nous toujours ensemble ou aurions-nous été poussé entre plus l'un et l'autre? Qui le sait? Cela ne s'était pas produit. Sans être un fataliste, je me disais que tout arrivait pour une raison. Si le cours des évènements se passait ainsi, c'était soit pour nous faire tirer des leçons ou pour nous mener ailleurs. Parfois, on croit que nous faisons la bonne décision. Comme Kahina l'avait exprimé plus tôt, au moment de le faire, on se dit que c'est la meilleure issue. Puis, on regrette en regardant par la suite les fruits que nous récoltons de nos actions. Or, rien n'arrive pour rien. Si cela n'avait pas fonctionné, c'était que ça ne le pouvait pas. Parfois, se battre changeait la situation et la retournait à notre avantage; d'autres fois, il était inutile de remuer ciel et terre, car cela ne servait à rien si ça n'est qu'à nous épuiser et nous démoraliser. J'avais l'impression que certains évènements, même les plus insignifiants, étaient condamnés à guider le reste de notre existence et à nous mener là où nous étions dédiés à vagabonder. Dans mon cas, j'avais longtemps pensé que Kahina serait celle avec qui je finirais mes jours. Même avec des rapports pratiquement inexistants à une époque, je le croyais ardemment. Puis, j'ai évolué, vu les choses sous un autre angle et a dû me rendre à l'évidence: Kahina et moi ne pourrions jamais formé un couple. Ni dans le présent ni dans le futur. On aurait pu être égoïste et se lancer sans se soucier du lendemain. Néanmoins, tout le reste nous aurait rattrapé bien rapidement et on se serait blessé. Immanquablement.
De plus, nous ne pouvions faire fi de tout ce qui s'était produit depuis. Ma vie avait énormément changé depuis que j'avais déménagé à San Francisco. J'avais rencontré quelqu'un d'autre pour qui j'avais développé des sentiments sincères. De plus, même si j'avais toujours encore un petit quelque chose pour elle, je la regardais maintenant différemment. Je m'étais habitué à la nouvelle place que j'avais dans sa vie et à celle qu'elle avait dans la mienne. Après un certain temps, c'était devenu plus facile et beaucoup moins compliqué. J'y avais été à mon rythme et c'est probablement pourquoi cela avait aussi bien fonctionné. On a eu nos hauts et nos bas, mais on s'en est sorti. J'espérais pouvoir répéter le même exploit à nouveau. Je ne voulais plus la voir malheureuse. J'imaginais en être la cause, mais j'avais besoin qu'elle retrouve le bonheur. Avant tout pour elle, mais aussi pour moi. Je détestais la voir souffrir comme ça. Là, étendue sur mon divan, elle ne donnait pas cher de sa peau. Elle avait confuse et désemparée. Elle semblait flotter entre deux mondes. Son regard changea à peine lorsque je lui apportais quelques victuailles pour remonter son taux de sucre. Je m'étais assis sur le bord du divan l'observant de haut. J'avais fait une vague remarque sur son voyage et elle m'avait répondu au tac-au-tac que c'était plutôt ces sept mois qui avaient été pénibles. Je savais que Kahina n'appréciait pas particulièrement le climat froid de l'Est des États-Unis et la noirceur de ses soirées d'hiver. Le soleil devait lui manquer, mais en son absence, aussi agir sur son moral.
Elle m'avoua qu'elle voulait revenir à San Francisco. Ce que j'avais attendu pendant longtemps allait enfin se réaliser. Toutefois, là, je ne savais plus trop où on en était et je me questionnais quant aux futures circonstances entourant son retour en Californie. Je préférais lui en faire part immédiatement.
- Je crois que c'est une bonne idée, reconnus-je. Toutefois, en quels termes veux-tu revenir ici? À partir d'aujourd'hui, les choses seront bien différentes. Je veux que tu fasses tout correctement.
Je me tus un moment, jetant un regard à son corps étendu, fatigué.
- Comme je t'ai dit, je te protégerais toujours. |
| | | | | | | | when you lose something you can't replace. [pv. Domenico] | |
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