Nikita s'ennuyait comme d'habitude, elle ne connaissait pas beaucoup de gens dans cette ville. Lera, Katsya, son cousin Serge et ? C'est tout. Bon, il faut dire qu'elle n'avait jamais eut beaucoup d'amis et n'en avait jamais eut envie. Elle se sentait mieux seule, c'était plus facile. Elle avait décidé de sortir, prendre un peu l'air plutôt que de rester enfermée comme d'habitude. Pour une fois il faisait froid dans ce pays, enfin, un froid américain : beaucoup trop chaud à son goût. Elle était sortie en robe, comme elle l'aurait fait en Russie. Elle se sentait quand même mieux que d'habitude, Nikita n'était pas pressée que l'été arrive car le petit glaçon qu'elle était allait fondre en quelques secondes sous le soleil cuisant de la Californie. Elle ne se demandait même plus pourquoi tout le monde la fixait, sa tête de droguée aux yeux cernés et sa robe faisaient contraste avec les gens propres sur eux en manteaux de fourrure. La jeune fille décida de s'arrêter dans un parc, marcher n'était pas son activité et elle s'assit donc sur un banc. D'abord elle regarda les gens passer. Les femmes en tailleur trop pressées pour manger, les hommes nerveux en costard une clope à la main, les nourrisses et leurs ribambelles de gosses plus crieur les uns que les autres, les gros qui faisaient du jogging faisant rebondir leurs seins de graisses dans tous les sens. Non, décidément, elle n'avait rien en commun avec ces gens. Elle sortit de son sac ce qu'elle aimait le plus au monde : son livre préféré tout corné à force de le trimballer partout, Fight Club, et un bon gros joint qu'elle alluma vite fait bien fait. En tailleur, le livre sur ses genoux elle se plongea dans sa lecture, connaissant les phrases par cœur à la virgule prêt. Elle s'arrêtait seulement pour rallumer son cône qui s'était éteint puisqu'elle était trop prise dans sa lecture. Nikita sentit soudainement un regard sur elle, insistant. Vous savez, cette impression comme si quelque chose était collé à vous et qu'elle ne voulait pas en partir. Elle n'y fit d'abord pas attention mais cette impression ne s'en allait pas, on la fixait, elle le savait. Elle avait l'habitude, la jeune femme savait reconnaître ce genre de choses à force de le subir. Elle regarda autour d'elle, en vain. Des gens assis dans l'herbe ou sur des bancs tous occupés. Elle vit même un gars au visage entièrement tatoué en train de dessiner, pas le genre de choses commune vous me direz mais cela ne l'étonna en rien. Niki se replongea alors dans sa lecture essayant d'oublier ce regard qui lui collait à la peau, qui la scrutait entièrement. Elle rêvait peut-être, le manque de sommeil et les drogues en tous genres ne devaient pas aidé. Elle releva une dernière fois la tête et c'est là qu'elle croisa le regard du gars tatoué, elle baissa immédiatement la tête. Une russe c'est pale et ça rougit vite elle était maintenant complètement rose du visage. Génial, t'as pas l'air débile Niki, pour changer.
Il faisait froid à l'extérieur, très froid même pour être exacte, mais j'avais envie de profiter un peu du vent frais et du paysage hivernal pour dessiné et me replonger dans mon univers parallèle. Passer un moment ailleurs que dans mon studio, endroit où j'avais pour habitude d'aller m'enfermer pour fuir ou tout simplement éviter certaine personnes comme Shawn par exemple. Pour la peine, j'avais enfiler mon manteau de cuir ainsi qu'un espèce de bonnet en laine pour protégé mon crâne du vent, parce que oui une tête sans cheveux ça prend froid et c'est pas cool comme sensation. Bref. J'étais fin près à sortir. Aucun rendez-vous de planifier pour la journée, j'étais complètement libre de flâner autant qu'il me plairait dans ce petit parc où j'avais l'habitude d'aller pour dessiner.
Une fois sur place, je me suis confortablement installé sur mon banc habituel et me suis mit à analyser les gens, leur comportement. Pourquoi tel ou tel personne agissait ainsi à ce moment précis … en vrai, je me faisait plein d'histoire dans ma tête en essayant de scruté la vrai personnalité des gens au travers de ce que je voyais. Mon imagination divagua pendant plusieurs minutes avant que mon regard ne se pose sur une ravissante demoiselle, qui se trouvait sur un banc non loin de moi. Une blonde avant un visage d'ange. Il m'avait rarement été donner de croiser le chemin d'une personne qui m'inspirait autant de par sa beauté et pour être certain de ne pas la loupé, je sortit mon calepin de dessin en vitesse et commença à la dessiner dans les moindres détails.
Chaque coup de crayon que je donnais, se mémorisait dans mon esprit afin que je n'oublie pas son visage. Ses lèvres si parfaite, la fragilité de son corps... Mon regard ne se décrochait plus d'elle, si bien que nos regards se croisèrent à un moment donné. Surpris sur le coup, je ne sus comment réagir... Mon regard se baissa donc sur ma feuille et je continuai sagement ce que j'étais en train de faire, lui jetant quelques regard subtile cette fois pour ne pas qu'elle croit que j'étais un psychopathe ou encore un obsédé sexuel …
Nikita ne voulait plus relever la tête de son bouquin, elle savait que si ses yeux se levaient ils se poseraient immédiatement sur le tatoué. Comment un gars dont on voit aussi peu le visage pouvait être aussi beau ? Niki n'était pas difficile niveau garçon ou fille, du moment qu'ils n'étaient pas obèses ou déformés au niveau du visage elle pouvait trouver n'importe qui beau/belle. Mais il fallait bien reconnaître que lui il était bien loin de tout ça, hors des cliché et des modes, des normes sociales. C'était peut-être ça qui l'attirait lorsqu'elle se remémorait son visage, qu'il soit si différent des autres, comme elle l'était mentalement. Nikita n'arrivait même plus à lire, elle restait fixée sur un mot sur la page de droite sans vraiment le voir. Elle décida de relever discrètement les yeux, quelque peu cachée par ses cheveux blonds. Elle vit d'abord son carnet de dessins et ses mains tatouées en train de travailler sur la feuille. Puis elle arriva à son visage, il était concentrée dans ce qu'il faisait. Elle vit avec stupeur qu'il lui jetait des regards de temps en temps, faisant des allés-retour entre elle et sa feuille. Le cerveau de Niki bloqua et fixa par réflex le sol. Elle devait se tromper, elle n'avait pas vu ce qu'elle venait de voir, elle se faisait des idées et pourtant.. La russe avait besoin de vérifier, elle voulait en avoir le cœur net. Mais elle ne s'était malheureusement pas trompée, il la dessinait bel et bien. Qu'est-ce qu'il pouvait faire d'autre ? Bizarrement elle ne se sentit pas flattée mais extrêmement gênée. L'idée qu'un parfait inconnu, aussi beau soit-il, la dessinait à seulement quelques mètres la mise mal à l'aise. Mais elle ne pouvait pas y remédier, il lui était impossible d'aller lui dire d'arrêter, cela aurait impliqué des mots et elle ne les avait pas; elle ne les avait jamais eut. Stupide handicap social qui faisait encore des siennes pour l'empêcher de vivre. Elle était paralysée, elle n'osait plus bouger d'un millimètre. D'une part parce qu'elle savait ce qu'il faisait et qu'elle n'en croyait pas ses yeux mais aussi car elle se disait « s'il me dessine, autant ne pas bougé pour que ça aille plus vite et qu'il parte » car pour l'instant elle n'avait pas l'intention de partir de son banc. Nikita ne pouvait s'empêcher de se poser un milliard de questions en attendant de savoir quoi faire. Pourquoi elle ? Après tout elle n'était pas si jolie, la plupart des gens la trouvaient banale physiquement. Petite, maigre, les yeux marrons, la peau pale et de simples cheveux blonds. On ne pouvait pas dire qu'elle était un spécimen rare, pas comme lui. Bon elle avait des tatouages elle aussi mais tous beaucoup plus petits que les siens, même en imaginant que son corps n'était pas un tatouage tout entier. Quelques minutes étaient passées déjà et elle voulait savoir s'il était toujours là, elle sentait son regard mais gardait l'espoir qu'il soit partit. Une fois de plus elle le regarda, oui toujours là, toujours en train de la dessiner et de la regarder. Alors elle le fixa, c'était tout ce qu'elle pouvait faire, qu'il la regarde : elle le regardait aussi. Malgré le « courage » dont elle faisait preuve, on voyait parfaitement sur son visage qu'elle ne croyait pas du tout en ce qu'elle était en train de faire.
Le temps c'était quelque peu réchauffer depuis '' l'incident ''. Sûrement que le fait d'avoir croisé son regard avait fait grimper ma température corporel en flèche, m'enfin, je ne devais rien laisser paraître, je devais rester concentrer sur mon travail, comme tout bon artiste le ferait. Ne pas se laisser distraire par son modèle, n'est-ce pas là une règle fondamental? Un long soupir m'échappa alors que je me recentrais l'espace de quelques instants, avant que je reprenne ou j'avais laissé.
Cette fille m'inspirait. Elle dégageait quelque chose de spécial. Quelque chose d'envoûtant que je ne pouvais ignorer. Elle semblait être seule, complètement délaissée par son entourage, tout comme moi. Son visage semblait triste, mais un peu inquiet aussi ... Sans doute le fruit de ma présence et de mon regard insistant dans sa direction. Quoi qu'il en soit, je me sentais étroitement lié à elle sans en connaître la cause et c'est pour cette raison que je ne pouvais pas m'arrêter maintenant. Je voulais terminé ce portrait à tout prix et le lui rendre... Peu importe la réaction qu'elle aurait, je tenais à le lui offrir en guise d'excuse pour le mal aise que j'avais causé entre nous et aussi pour la distraction que ce petit incident avait engendré!
Quelques minutes encore s'écoulèrent avant que je termine mon dessin. J'y apposai ma griffe cela va de sois et à l'arrière de la feuille, j'avais inscrit une date au hasard ainsi qu'un point de rencontre bien précis. Je n'avais pas la force nécessaire de lui adressé la parole, j'étais beaucoup trop gêner pour cela. Mais avec ces quelques renseignements … elle saurait où me trouver si elle en avait le courage. Dans mon fort intérieur, je savais que je pouvais construire quelque chose de constructif avec elle, une relation qui nécessiterait peu de mots. Un regard un touché … ce genre de relation parfaite qui ne s'explique pas!
J'ai donc ranger mon calepin dans mon sac et me suis levé pour m'étirer un peu en fixant un point invisible devant moi. Il fallait bien que j'amasse un peu de mon courage pour lui offrir mon présent. Lorsque je me sentis enfin près, je pris la direction du banc de la jeune femme et une fois près d'elle, je lui tendis la feuille sans un mot, ni même un regard, avant de reprendre mon chemin une fois qu'elle l'eut prit...