J’étais entrain de vivre un réel cauchemar, le pire de tous. J’ai reçu hier un sms assez étrange, de la part de gossip girl. Une fille n’ayant rien à faire dans sa vie que de se mêler de ce qui ne la regardait pas, je n’ai jamais vraiment fait attention à ce qu’elle pouvait dire, mon manager le faisait à ma place, parce qu’il fallait absolument que j’aie une très bonne réputation auprès de mon public et de mes fans. Il fallait que cette personnalité que je m’étais crée de toute pièce, soit le plus crédible possible. J’ai passé plusieurs années à travailler dur, très dur pour plaire à tout le monde, et je n’étais bien sûr pas moi-même. Je maîtrise l’art de faire semblant, et en ce moment même, mes fans me prennent tous pour une jeune fiancée trahie, mais tout de même forte, qui va chaque jour au travail pour présenter son émission et sourire malgré la douleur. Alors après tous ces efforts, je me devais de me battre pour garder cette image. En lisant ce texto, je me suis rendue compte que ma carrière allait réellement être ruinée si je ne faisais rien. Cette garce, s’est je ne sais comment, arrangée pour connaître mon passé, et aussi mon aventure sexuelle avec ma pire ennemie. Si jamais le public est au courant, je risque d’être virée de la chaine, et ma vie se transformerait en un vrai fiasco. Pour ne pas divulguer ces deux secrets, il fallait que je mente à mon petit ami, et que je lui dise que j’ai viré de bord, que je suis lesbienne maintenant. Keith.. l’être que j’aime le plus, à qui je ne pourrai jamais mentir, avec qui je serai toujours honnête. Je me dois maintenant de le traiter comme j’avais traité toutes les personnes qui m’entouraient. Je ne supportais pas cette idée, mais il le fallait. Je ne pouvais me résoudre à lui faire du mal, je ne voulais pas aller travailler mais il le fallait, c’était Mercredi, et c’est le jour des enregistrements au studio pour l’émission. Je passais normalement à l’antenne le vendredi. Je devais sourire, et être polie et adorable comme d’habitude. C’était tellement difficile pour moi. J’ai d’ailleurs pleuré pendant une bonne demie heure avant de passer au maquillage. J’ai donc fait mon travail, c’était dur mais j’y suis arrivée. Après avoir fini, au lieu de rentrer chez moi, j’ai demandé à mon chauffeur de m’emmener au palace hotel, lieu où résidait Keith. J’avais pensé lui demander de venir habiter avec moi, mais le texto a tout chamboulé maintenant. Je ne voulais pas le voir, parce qu’une fois que je le verrai, je devrais lui dire ces atrocités et lui mentir.. Je ne me sentais pas prête. La voiture s’était garée juste devant la porte d’entrée de l’hôtel, le chauffeur m’avait ouvert pour que je puisse sortir, mais je restais bloquée durant quelques minutes avant de descendre. Je marchais au ralenti, je ne voulais pas que ce moment arrive. Je connaissais le numéro de chambre de Keith, mais juste pour perdre du temps, je suis partie demander à la réceptionniste, qui ne tarda pas à me le donner. Quelques minutes après et malgré ma lenteur, je me suis retrouvée en face de sa porte. Je pleurais déjà, je ne pouvais stopper mes larmes, pendant presque un quart d’heure. Je finis ensuite par les sécher, me rendant à l’évidence : je n’avais plus le choix. Je toquais à sa porte, je tentais d’être forte et de paraître le plus froide possible. Lorsqu’il m’ouvrit, je n’osais pas le regarder dans les yeux, alors je regardais n’importe où ailleurs. Parce que je savais que le simple fait de voir son visage allait me faire craquer. « Keith.. Il faut qu’on parle. »
Cela faisait seulement trois jours que j'étais de retour à San Francisco, après avoir passé plus d'un mois à New-York. Je déteste devoir tout quitter comme ça, surtout si cela impliquait d'abandonner Narcissa. Ah ma douce Narcissa... Qu'elle m'avait manqué. Même à des milliers de kilomètres d'elle, je sentais sa présence, je sentais que j'étais dépendant à elle. Elle était devenue en quelque sorte une addiction, contre laquelle je ne pouvais lutter. D'ailleurs, je me livrai volontiers à ce sentiment, je ne tentais pas de lutter contre le sentiment d'attachement si intense, qui m'était bien longtemps inconnu. Dorénavant, je jouissais pleinement de ce croit au bonheur que l'on m'avait accordé. En effet, depuis environ dix ans, ma vie n'était pas des plus belles et mon moral était au plus bas. Narcissa avait été là, et a réanimé cette envie de vivre, vivre pour être heureux. Avec elle, je goûtais à nouveau à ce sentiment perdu. Pourtant, il existait un tas de contraintes. Ma profession, bien qu'elle soit au courant de la nature de celle-ci, présente un gros risque pour elle. Je ne souhaiterai pour rien au monde qu'elle soit mêlée à mes conneries, par ma faute. De plus, il y a un souci au niveau de notre relation que nous devons tenir secrète. Narcissa avait insisté là-dessus. Ainsi, nous devions entretenir une relation amoureuse cachée de tous. Cette dernière contrainte était quand même plaisante, dans certaines circonstances.
Allongé sur mon lit, en train de bouquiner, je songeais à Narcissa et moi. Nous étions au final comme des amants maudits qui se retrouvaient piégés, malgré eux, à vivre dans le secret, quitte à rompre. Trop d'événements se sont produits jusqu'à présent et encore là, nous nous devions de rester en couple, secrètement. C'était dommage. Cependant, c'était mieux ainsi, dans le cas présent. Au soir, la jolie blonde me rendit visite, sous le prétexte que nous devions parler. Dès l'ouverture de la porte, j'avais déduis qu'il se tramait quelque chose de pas très bon du tout. D'ordinaire ravi de voir Narcissa, là, je sentais que ce qui allait suivre n'allait guère être très joyeux, ce qui me déstabilisa. Ceci se voyait par l'expression de son visage, ses yeux qui fuyaient mon regard puis le ton sérieux de sa phrase... Inquiet et curieux, je l'invitai rapidement à entrer, prenant soin de la débarrasser de sa veste d'abord. Je m'assis alors sur le canapé et l'invita à m'y rejoindre. Je ne savais pas par où commencer. Lui demander comment elle allait ? La réponse devait être négative. Pourquoi elle était venue ? Ca semblait tellement direct et brutal. Je la dévisageais, tenant de comprendre ce qui la tourmentait autant. Quelque chose n'allait pas. Je n'aimais pas ça. Faudrait bien que je puisse l'aider, pour qu'elle aille mieux. Je ne supportais pas de la voir souffrir être autant perturbée. « Eh bien... C'est à quel propos ? Quelque chose ne semble pas aller, je le vois bien. »
Mon stress était à son niveau le plus haut, j'en tremblais. Tout allait de travers en ce moment, et je sentais que ça n'allait pas du tout s'arranger. Je venais de mettre ma carrière en danger, à cause de ma petite comédie sur le fait que mon "fiancé" m'ait trahi, d'ailleurs Elyes risquait sûrement de bientôt faire son retour. Je ne regrette cependant rien, il ne me faisait pas vraiment peur. Ce qui m'effrayait le plus, c'était de devoir quitter Keith, de ne plus le revoir.. Il est après tout ma motivation pour continuer ce que je suis entrain de faire, et grâce à lui je peux me montrer forte, mais me voilà contrainte maintenant à le quitter pour le bien de ma réputation et surtout pour faire plaisir à cette "gossip girl". Ne pourrait-elle simplement pas me laisser tranquille? Ce que je suis entrain d'endurer est bien assez. Pour ce qui est de divulguer mon passé pas très glorieux passé à faire le ménage avec ma maman, même si c'est un secret, l'avouer au monde entier ne me dérangerait pas, mais c'est surtout leur dire que j'ai eu des aventures avec une fille alors que j'étais complètement saoule qui ruinerait ma carrière. Pourquoi est ce que j'ai fais ça? Depuis qu'il est parti à New York, je n'ai pas pu arrêter de picoler, presque chaque soir, et j'avais droit à une migraine atroce chaque matin. J'avais mal, et je voulais oublier, j'ai vécu un enfer pendant son absence, alors je faisais des conneries que je regrettais après.
Il me fit donc entrer dans sa chambre d'hôtel, prenant soin de me débarrasser de ma veste. Il était doux et gentil, comme à son habitude, mais il devait sûrement se douter de quelque chose. Je finis par m'asseoir sur le canapé, prenant soin d'être assez loin de lui. Je faisais de mon mieux pour ne pas craquer. « Eh bien... C'est à quel propos ? Quelque chose ne semble pas aller, je le vois bien. » Je le regardais alors furtivement pour commencer à lui raconter mes mensonges. « Nous.. ça ne va plus. » Je n'arrivais pas à croire ce que je venais d'avancer. Je continuais alors sur ma lancée, je ne savais plus trop ce que je disais. « Il y'a certaines choses que tu ne sais pas sur moi. Pendant ton absence.. j'ai.. j'ai couché avec une fille. Elle s'appelle Jules, je ne m'y attendais pas, mais grâce à elle j'ai découvert que j'étais en fait lesbienne. » Je gardais les yeux baissés. « Je suis désolée, mais toi & moi, ce n'est plus possible. » Au fond de moi, je ne voulais pas qu'il me croit, je ne le voulais pas. Je finis par me lever alors, pour prendre mon sac, m'apprêtant à quitter les lieux.
Un silence pesant s'était installé dans la pièce. Je redoutais le pire et il semblait que ce fusse la même chose pour Narcissa. Assise loin de moi, étonnement et tendue, je l'écoutais prononcer ces quelques mots qui au début ne voulaient rien dire mais qui prirent tout leur sens par la suite. Nous, ça n'allait pas ? Elle avait couché avec une fille ? Et s'était découverte un penchant pour la gente féminine ? Je fronçais les sourcils. Et dans un effort de compréhension, je voulu tenter de lui répondre mais je fus coupé dans mon élan par la brusque envie de la blonde à s'enfuir. Cela ne ressemblait pas, et rien de ce qu'elle avait dit non plus. Pourquoi si elle ne voulait plus être avec lui, elle paraissait aussi stressée et triste ? Il y avait anguille sous roche. Je ne parvenais pas à comprendre la raison pour laquelle elle me mentait, cependant je sentais que ses paroles sonnaient fausses. Peut-être que de relation secrète, sommes-nous désormais obligés de rompre carrément pour son bien ? Si c'est le cas, ainsi soit-il. Mais qu'en apparence. Je ne voulais pas la laisser filer une nouvelle fois. Non, je me devais de comprendre ce qui se passait. Me levant et la rattrapant par le bras, je souhaitais la retenir pour en découvrir davantage. « Non, attends. C'est quoi que tu me racontes là ? Tu as couché avec une fille ? Quand je suis revenue, tu étais ravie et là tu m'annonces qu'on doit rompre, pour une fille ? » Je fronçais encore les sourcils, m'imposant devant elle pour ne pas qu'elle s'en aille. J'étais tout simplement choqué et perdu. Elle devait m'éclairer.
J’espérais en quittant les lieux, qu'il me laisse faire, qu'il soit bien trop choqué pour m'arrêter ou quoique ce soit. Cependant, j'avais un peu trop traînée avant de pouvoir arriver à la porte pour sortir. Oui, c'était un vrai cauchemar. Ce que je redoutais été arrivé. Il me reteint donc en m'attrapant par le bras, parce qu'il tenait à ce que je lui donne plus d'explications. Le problème, c'est comment est ce que je pourrai bien arriver à éclaircir des mensonges? Je ne savais plus trop ce que je devais faire. La seule raison pour laquelle j'ai accepté de me plier aux demandes de gossip girl était le fait qu'il y'avait une possibilité pour que je garde Keith, en lui expliquant tout lorsqu'elle m'aura laissé tranquille. Sauf que plus j'y pensais et moins tout ceci avait de sens, je ne contrôlais plus rien. Je me suis habituée à ce que tout soit bien fait, à ce que tout soit parfait dans ma vie. Depuis que j'ai décidé de jouer au feu en me fiançant avec Elyes plus rien ne va. « Non, attends. C'est quoi que tu me racontes là ? Tu as couché avec une fille ? Quand je suis revenue, tu étais ravie et là tu m'annonces qu'on doit rompre, pour une fille ? » C'est vrai que ça n'avait aucun sens, mais je me devais d'être crédible. Pourquoi est ce qu'il faut que je sois aussi faible en sa présence? Je me transformais complètement, je devenais vulnérable, et presque méconnaissable, c'était étonnant.. J'ai normalement l'habitude de rompre, de larguer, mais à vrai dire je n'ai jamais vraiment aimé, alors c'était une première pour moi, de devoir dire à la personne que j'aime, qu'il fallait en fait qu'on se sépare, c'était simplement illogique. « Oui, je ne veux plus me mentir à moi même. C'est vrai que notre relation a été excitante, vu qu'on a dû se cacher un certain temps. Je ne suis plus attirée par toi, et je me suis simplement rendue compte que je ne t'aimais plus. Je ne t'ai jamais aimé je crois. Je sais qui je suis réellement maintenant. Alors lâche moi s'il te plaît. » j'agitais ensuite mon bras pour qu'il le lâche. Je ne sais comment j'ai pu faire pour dire tout ceci, mais je parvenais enfin à le regarder, je fronçais mes sourcils comme signe de colère, mais mes yeux montraient clairement que j'étais extrêmement triste et que mon âme, elle, agonisait.
C'était tout simplement impossible, ce que Narcissa me racontait était inconcevable. Je ne la croyais pas. Et pourtant, elle s'obstinait à répéter ses balivernes. A quoi jouait-elle ? Si c'était une blague, elle était de mauvais goût. Je n'appréciais pas ce qu'elle me disait, sentant qu'il fallait que je comprenne par moi-même ce qui se passait réellement. Elle refusait de me donner plus amples détails. Elle se contenta simplement de redire qu'elle était devenue lesbienne et qu'elle souhaitait que je la laisse tranquille. Oh, qu'elle ne compte pas là-dessus ! Je n'allais pas tout de suite lâcher prise. Son comportement m'intriguait, elle semblait apeurée. Me regardant droit dans les yeux, fronçant les sourcils et remuant son bras pour que je la lâche, je la trouvais tellement mignonne. Je n'avais aucune envie de la laisser fuir, me fuir. J'ignorais quoi faire... Peut-être, devais-je la laisser partir ? Non. Ce serait tellement idiot de ma part de la laisser s'en aller sans en savoir plus. J'étais obstiné et décidé à comprendre. « Narcissa, raconte-moi ce qu'il se passe. Dis-moi la vérité. S'il te plait. » Cette fois-ci, la devançant, je me mis contre la porte, l'empêchant encore de quitter la suite de l'hôtel. Je l'implorais presque. Triste, j'espérais qu'elle me fournirait enfin de bonnes réponses. Qu'elle me rassurerait. Et si ce qu'elle me confiait était vrai ? Durant un moment, j'eus un léger doute, qui disparut très rapidement. Narcissa n'était pas attirée par les femmes. Et elle m'avait toujours aimé jusque là. J'en étais persuadé, je ne la connaissais que trop bien. Puis, tout dans son comportement me laissait suspecter qu'elle me mentait. De force très probablement. Mais, pourquoi ? Par qui ?
Je voulais juste me blottir contre lui et y rester.. oublier tous ces problèmes, oublier ce monde. Comme on avait l'habitude de le faire, avant que je ne commence à jouer à tous ces jeux. Ma vie était tellement simple avant que je ne sois faussement fiancée. Moi qui pensait m'en être sortie avec tout mon blabla, c'était bien loin d'être le cas, puisque Keith s'était mis juste devant la porte pour me bloquer le passage. J'étais alors complètement déstabilisée. Que suis-je supposée faire maintenant? Tout ceci me semblait si irréel, aussi irréel que l'appel de Keith pour m'annoncer qu'il était de retour. « Narcissa, raconte-moi ce qu'il se passe. Dis-moi la vérité. S'il te plait. » J'évitais toujours de le fixer des yeux, alors je gardais ma tête baissée. Il n'y avait rien à expliquer, je ne pouvais rien dire. D'ailleurs, je commençais même à douter de ma décision. Est-ce vraiment un bon plan de rompre avec lui, pour ensuite lui dire que tout n'était qu'un tissu de mensonge lorsque Gossip Girl m'aura laissé tranquille? Je courais le risque de perdre Keith, et dieu seul sait à quel point est ce qu'il importe pour moi. Seulement.. il ne fallait pas que je me montre irresponsable et que je ruine ma carrière. Je m'étais toujours promis de ne jamais laisser ma vie personnelle gâcher tout ce pourquoi j'avais travaillé aussi dur, mais.. il s'agit là de l'homme que j'aime, la seule et unique personne qui compte vraiment à mes yeux. J'étais lancée maintenant, il faut que je continue. « Que veux-tu que je t'explique? Je suis mariée.. tu le savais ça? à une fille. J'ai toujours été lesbienne, mais je ne m'en étais jamais vraiment rendu compte. Je suis désolée pour avoir joué avec tes sentiments. » Je finis par prendre ma veste, mon sac déjà en main, pour montrer que je comptais vraiment partir. « Laisse moi partir maintenant. »
Face à toute cette incompréhension, je commençais à penser que j'étais peut-être parti trop longtemps, qu'il aurait été plus simple que ne sois jamais parti etc. Tellement confus que je me rejetai toute la faute dessus, comme si tout ce que Narcissa venait de me révéler prouvait qu'il s'était passé quelque chose d'important durant mon absence. Déjà que je me sentais coupable de l'avoir abandonné, en plus, maintenant, c'était comme si j'avais loupé un événement essentiel qui la contraint à agir contre sa volonté. J'étais responsable en quelque sorte. Que me cachait-elle ? J'espérais que ce ne soit rien de trop grave, je redoutais le pire. Narcissa était toute aussi têtue que moi. Elle était sur le point de partir, peu importe mon avis. Elle finit même par lâcher qu'elle s'était mariée avec une fille et qu'elle était désolée d'avoir joué avec ses sentiments. Sérieusement ? Mariée ? Jouer avoir ses sentiments ? Mais que racontait-elle ? Encore plus confus et inquiet, je restai figé contre la porte, tentant une énième fois de lui soutirer des informations satisfaisantes. « Mais de quoi parles-tu ? Comment ça, mariée, avec qui ? »
« Mais de quoi parles-tu ? Comment ça, mariée, avec qui ? » Mon dieu, je sentais que j'allais exploser avec toute cette pression. Ma main se crispait, je n'en pouvais plus de cette situation. Si jamais il arrivait à me croire, je crois bien que je risquerais de ne plus le revoir, penser sérieusement à cette éventualité m'avait rendu extrêmement triste et en colère contre le destin, et cette poisse soudaine. Je restais bloquée un instant, fixant le sol, je voulais parler, mais je ne pouvais sortir aucun autre mensonge, j'étais fatiguée. Je posais ma main sur mon front, je sentais les larmes monter, je finis par fermer mes yeux pour les laisser couler. « Avec.. avec Lera. S'il te plaît Keith, je suis fatiguée.. Je.. je n'en peux plus. » Je me reposais contre le mur, juste à côté de la porte. Je soupirais, je ne savais plus du tout quoi faire. Je comprenais parfaitement son insistance, mais avec lui, je devenais faible, bien trop faible pour continuer à mentir. Malgré tout, quelque chose en moi m'obligeait à continuer, Elyes sera bientôt de retour, alors c'est peut-être mieux pour lui qu'on soit séparés, le temps de régler tout ça. « Je m'en veux, j'ai juste joué avec tes sentiments. Ce n'est pas une blague, je suis très sérieuse. » Je pris le temps de bien sécher mes larmes, avant de pouvoir affronter son regard et de m'adresser à lui une nouvelle fois. « Il va bien falloir l'accepter. On est pas fait pour être ensemble. J'aime les filles, et je suis mariée à Lera. On ne peux pas continuer comme ça, c'est ridicule. » Il vaut mieux pour lui qu'on ne se fréquente pas, Elyes ne va après tout pas tarder à vouloir se venger, j'ai déjà eu droit à plein de photos de moi éparpillés à l'entrée de mon appartement, je cours un danger et Keith ne doit pas y être mêlé. Il a déjà assez de soucis comme ça.
Narcissa n'allait pas bien du tout. J'aperçus quelques larmes couler... Mais que se passait-il putain ? Cette situation commençait à m'énerver. Je ne savais véritablement pas quoi faire, et cela ne me ressemblait pas. Avec Narcissa, beaucoup de choses m'échappaient constamment, mais je savais m'adapter, gérer au final. Là, c'était particulier. Trop compliqué. Alors, je me soumettais à elle. Je n'avais plus rien à faire. Ce n'était désormais plus de mon ressort. Je devais la laisser partir, à contrecœur. Elle était épuisée, après un peu de repos, elle irait sans doute mieux, plus disposée à communiquer. Ce soir, ça en était trop, pour elle comme pour moi. De plus, elle affirmait à nouveau qu'elle était sérieuse, convaincue par son penchant pour les filles. Je n'y croyais toujours pas. Et je ne la croirai jamais pour ça. Tout n'était que mensonges et tromperies. Tout s'arrangerait sans doute. Mon optimisme mettait en exergue mon désespoir. Bêtement, j'espérais qu'elle me révélerait enfin la vérité, m'annonçant que tout n'était que faux et inventé. Et puis, mariée à Lera. C'était pire que tout ce que j'avais pu entendre auparavant. Abattu, je préférais lui donner l'impression que tout était fini entre nous. Me montrant repoussant, méchant. « Bien. Va t-en. Je ne m'imposerai plus et te laisserai vivre ton idylle avec Lera. » J'osais croire que si je me montrais désagréable, elle serait davantage enclin à me révéler la vérité...
« Bien. Va t-en. Je ne m'imposerai plus et te laisserai vivre ton idylle avec Lera. » Il semblait tout aussi épuisé que moi, et surtout déçu.. comme si je venais de lui briser le coeur. Pourtant ce n'était nullement mon intention, c'était surtout ce que GG voulait. Je ne supportait pas le fait de devoir me soumettre à une inconnue, mais elle détenait une arme avec laquelle je ne pouvais faire le poids : mes secrets. J’espérais donc que Keith ne me croit pas, mais je me suis trompée. Et si je ne le revoyais plus? Et si tout était vraiment finis maintenant? C'était bien la réaction que je voulais, qu'il me laisse partir, mais je ne pouvais m'empêcher d'être étonnée, choquée, qu'il me laisse aussi facilement m'en aller. Je finis par sourire mélancoliquement, je m'approchais donc vers lui, pour effleurer ses lèvres une dernière fois, pour pouvoir y goûter, c'était un peu comme si le temps venait de s'arrêter. Je profitais de cette instant, mais je sentais une énorme douleur dans ma poitrine, j'étais profondément triste, anéantie, tout me dépassait. Je n'étais plus qu'une marionnette, se pliant aux moindres désirs de ceux qui détiennent mes secrets, et je détestait ça. Je mettais fin au baiser, pour m'adresser à lui une nouvelle fois, me plongeant dans ses yeux bleus. « Je.. je suis désolée. »
Continues comme cela, t'es sur la bonne voix ! Tu n'aurais pas de photos de toi et Lera à Las Vegas par hasard ? Tu pourrais peut-être les montrer à Keith, je suis sûre qu'il les aimera.
J'étais désemparé, attendant tout bonnement que ça se passe. D'un coup, j'étais si las de la situation que je n'osais même plus riposter, faire quoi que ce soit. Alors, voulant la laisser s'en aller, la jolie blonde m'embrassa soudainement. Aussi innocent que le geste aurait pu paraître si rien de ce qu'elle m'avait annoncé plus tôt n'avait été prononcé, ici, il était si triste, si déroutant ... Et déjà, ce baiser avait un goût amer. Comme si cela annonçait la fin d'une histoire. Ou bien, à l'inverse, Narcissa me faisait peut-être comprendre qu'elle m'aimait toujours, qu'elle ne m'oublierait pas. Pourquoi m'embrasser une nouvelle fois sinon ? Elle s'était déclarée être attirée par les filles. Donc, cela paraissait illogique. Alors, je savourais ce baiser, posant mes mains sur sa joue tout en pensant qu'il n'était peut-être pas trop tard, qu'elle m'aimait encore. « Narcissa, dis-moi juste qu'on ne te force pas à faire ça pour une quelconque raison... ? » Elle me regardait droit dans les yeux, pouvant percevoir sa tristesse. Quant aux miens, une lueur d'espoir y était perceptible. Peu importe ce qui se passait pour elle, je serais là pour la défendre, la protéger, l'aider. Je ferais tout pour elle, même si cela impliquait devoir jouer de quelques stratagèmes. Elle avait juste besoin de me confier son problème concernant elle et moi.
Sa main posée sur ma joue me réconfortait, avec lui je me sentais en sécurité, je fermais les yeux pour mieux la sentir, quand je fus soudainement interrompu par mon téléphone qui venait de vibrer. Je venais donc de recevoir un texto, je pensais que ça pourrait être Lera ou Isys ou encore Dom, je n'avais pas vraiment le temps de voir. J'écoutais plutôt ce que Keith avait à dire. « Narcissa, dis-moi juste qu'on ne te force pas à faire ça pour une quelconque raison... ? » Mes pupilles étaient humides, à cause des larmes que j'ai versé, je devais sûrement être pathétique à voir, mais peu importe. Je ne pouvais pas vraiment répondre, je pensais plutôt à un moyen pour pouvoir communiquer avec lui sans que GG ne s'en rende compte, elle ne peut après tout pas lire dans nos pensées. Je m'adressais donc à Keith une nouvelle fois. « On ne me force pas, quand est ce que tu vas comprendre? Je ne veux plus de toi. » Je le fixai ensuite du regard bougeant ma tête de droite à gauche et écarquillant légèrement mes yeux, pour qu'il puisse comprendre qu'il ne fallait pas croire à cette phrase. Je m'approchais ensuite de lui pour lui murmurer rapidement ces quelques mots à l'oreille. ne me crois pas, je t'aime. J'espèrais vraiment qu'il pouvait les entendre, parce que je devais le faire de la façon la plus discrète qui sois, et j'avais réussi. Je pris ensuite mon portable, pour vérifier. Je fus surprise de découvrir un message d'un numéro inconnu. Je m'éloignais de Keith pour le lire, il s'agissait de GG. Je fis alors exactement ce qu'elle m'avait demandé. Je pris mon cellulaire puis j'ouvris mes photos personnelles, pour lui montrer celles de mon mariage avec Lera. « Voilà. Des photos de notre mariage. J'aime Lera, c'est ma femme, je l'aime sincèrement. J'espère qu'on pourra être amis après malgré tout, Keith. »
Oh ! Que vois-je ? "Ne me crois pas, je t'aime" Tu es vraiment une bonne à rien Narcy. Je pensais que tu étais capable d'accomplir mon défi sans faux pas, mais apparemment j'ai eu tord. Ce que c'est frustrant d'avoir tord mais en même temps je me réjouis de voir la suite des événements pour ton cas ma chérie.
Tu en assumeras les conséquences, et j'ai hâte que tout le monde soit au courant pour tes petits secrets.
Et enfin, ce que j'attendais depuis le début se produit. Narcissa s'était rapprochée de moi pour me confier qu'il ne fallait absolument pas que je croie ses paroles et qu'elle m'aimait. D'un coup, j'étais soulagé par cette nouvelle annonce. Bien sûr, elle me chuchota ses paroles à l'oreille comme si elle redoutait que quelqu'un puisse l'entendre. Qui donc ? Puis à voix haute, elle avait dit qu'on ne la forçait pas. Pourtant, c'était le cas. Elle devait juste jouer le jeu pour se protéger. Et encore une fois, j'ignorais l'objet de cette protection si risquée. Venir me dire qu'elle rompait avec moi n'était pas facile à faire, je voyais avec quelle difficulté Narcy s'efforçait à jouer le jeu. J'en aurais sans doute même pas été capable. En fait, elle me surprenait. J'essaierai d'en apprendre plus sur ce qu'il se passait ce soir un peu plus tard. Pour le moment, je préférais qu'elle réussisse ce qu'elle avait à faire, tout en sachant qu'elle m'avait encore à ses côtés. Je hochai alors la tête en signe d'approbation, très neutre. Je regardai par la suite les photos qu'elle me montrait depuis son téléphone. Il s'agissait de Lera et elle, au moment de leur mariage. Non mais, quelle connerie ce truc. J'aurais l'occasion d'en parler plus tard. Je fis mine de paraitre abattu et choqué. Je comprenais qu'il fallait que je laisse maintenant Narcissa partir. Ca avait trop duré, surtout pour elle. Je ne savais pas si elle avait réussi ou échoué ce qu'elle devait faire, mais j'espérais que oui. ll était temps qu'elle se repose, ces derniers temps elle ne semblait pas être en très bonne forme. « J'ai compris. Va t-en maintenant s'il te plait. Et moi, je n'ai plus vraiment envie de te revoir dorénavant. Bonne soirée. » J'ouvris la porte et l'invitai à s'en aller. Ce que je venais de dire était aussi complètement faux. En partant, je me retournai vers elle, côté mur du couloir pour lui révéler un petit sourire furtif. J'espérai qu'elle l'avait remarqué. Je fermai la porte, encore sonné par le déroulement de la soirée.
Je n'aurais jamais pensé que j'étais capable, ne serait-ce que d'essayer de rompre avec Keith. Pourtant ce que je venais de faire n'aurait surpris personne, on me prends souvent pour une garce froide, qui serait prête à tout pour réussir, même si cela voulait dire faire du mal aux personnes qu'elle aime. C'est ce que je pensais être d'ailleurs, mais avec Keith, je ne pouvais me résoudre à lui faire du mal à m'en aller tranquillement, pensant qu'il aura le coeur brisé à cause de moi.. c'était impossible, inconcevable, je préférerais mourir que de savoir qu'on ne serait réellement plus être ensemble. Je m'en voulais déjà de devoir lui mentir, mais ma carrière est extrêmement importante à mes yeux, je me suis toujours battue pour la réussir, il fallait donc au moins que j'essaie et j’espérais avoir réussi. Sauf que mon portable avait vibré encore une fois, cela devait sûrement être GG. Elle s'est peut-être rendue compte de quelque chose.. Je regardais à nouveau Keith, je devinais par sa réaction qu'il avait tout compris. « J'ai compris. Va t-en maintenant s'il te plait. Et moi, je n'ai plus vraiment envie de te revoir dorénavant. Bonne soirée. » Je finis donc par sortir de sa chambre, sentant que je venais d'échouer, mais ce n'était pas grave, car en fermant la porte j'ai pu apercevoir un petit sourire discret de Keith, et au fond c'est ce qui importait à mes yeux. En entrant dans la voiture, je fus surprise d'écouter les ronflements du chauffeur. Je l'appelais donc par son prénom pour qu'il se réveille, puis je pris enfin mon portable pour vérifier. Il s'agissait bien de GG et je venais effectivement d'échouer. Ma carrière allait donc être ruinée, j'étais finie, tout simplement.