Plus d’un mois devait s’être écoulé depuis l’incident d’Elyes. Il était devenu amnésique et je le voyais tenter de se rappeler de certaines choses, doucement, mais sûrement ? Beaucoup de choses n’étaient que peu claires dans son esprit, et il ignorait tellement d’aspects de sa vie passé. J’étais impuissante, je n’arrivais pas à l’aider afin qu’il retrouve la mémoire, d’un coup, sans apporter trop d’effort. Par contre, je pouvais l’aider et l’accompagner durant cette période rude de sa vie. Il n’était pas seul à traverser toutes ces difficultés. J’ignorais si je l’aidais véritablement dans cette tâche ardue qui était de vaincre son amnésie, cependant, je ne voulais pas l’abandonner. Je l’aimais. Aussi niais que cela pouvait paraitre, je m’étais faite à cette idée d’être aussi amoureuse d’une personne. C’était bien la première fois que je m’étais aussi éprise d’un homme. Je me découvris même avoir un penchant pour les bad boys, parce que oui Elyes était bien une vilaine personne. Il n’avait rien du prince charmant, s’aventurant dans les contes de fée à retrouver sa bien-aimée. Enfin, quoique, je ne pouvais oublier la fois où Elyes vint me sauver alors que des cinglés m’avaient kidnappée cet été. Il était toujours le premier à vouloir me protéger. Il était venu me rejoindre alors que je me trouvais à des milliers de kilomètres de lui, à Paris ou même à New-York. Je ne gardais désormais que le meilleur avec lui, les mauvais souvenirs s’étaient dissipés. Pour le moment. Et, pendant que je le voyais renaitre à nouveau, je tombais encore plus amoureuse de lui, de jour en jour. Bien que nous ne fussions pas en couple, ou qu’aucun geste réellement sensuel ou affectif n’était fait, je le désirais toujours autant. Cela me faisait mal de nous savoir aussi loin l’un de l’autre, car même si nous vivions dans la même ville, nous ne pouvions être aussi proches l’un de l’autre que souhaité.
Ce soir, je décidai de me rendre chez lui, il était tard, mais peu importait. Enfin, je ne souhaitais pas le déranger, cependant, je me disais qu’il devait être seul chez lui, donc bon, ma venue ne devait pas le déranger tant que ça. J’avais pris soin de m’habiller de manière sexy, robe courte noire bustier avec des talons de presque une dizaine de centimètre, je voulais lui plaire, comme avant… Je ne savais pas ce qu’il ressentait exactement pour moi malheureusement. Je redoutais qu’il soit indifférent à mon égard et qu’on perde cette attirance mutuelle que nous avions quelques mois plus tôt, qui faisait tout pour nous ramener ensemble, à chaque fois où l’on décidait de s’éloigner l’un de l’autre. Arrivée chez lui, je sonnai à sa porte. Il possédait une gigantesque maison qui était absolument magnifique. J’étais déjà venue ici, lorsque j’y passai la nuit. Ce souvenir remontait à tellement loin. Cette période me manquait tant. J’attendais patiemment qu’il m’ouvre la porte, ravie de le retrouver. Ma joie s’amplifia quand il ouvrit la porte et que je fis face à un Elyes toujours aussi séduisant. Avec un grand sourire, je plongeai mon regard dans le sien, sans parvenir à le détourner, m’ayant ensorcelée sur le champ. « Bonsoir Elyes… J’ai pensé que tu avais peut-être… euh… soif ? » Souriant nerveusement, je lui tendis la bouteille de vin bordelais que j’avais emporté avec moi. Je ne voulais pas paraitre stupide à débarquer chez lui comme ça, sans rien et sans raison. Je ne voulais pas qu’il me prenne pour une idiote. Pourtant, c’était exactement l’impression que je lui donnais avec ma phrase complètement ridicule. S’il avait soif ? Non, mais franchement, comme s’il ne buvait que du vin pour satisfaire sa soif ! Evidemment que ma raison était totalement aberrante. A cet instant, je ne voulais que me réfugier dans un trou, tant je me trouvais ridicule. A la place, j’étais face au plus bel homme que je connaissais, sur son palier, bouteille à la main et sourire nerveux. Quelle situation délicate…