Il fait une de ces chaleurs. A vrai dire, ce boulot commence à me donner des immenses migraines. Cependant, c’était le prix à payer. Maître-Nageur, c’est plutôt cool, enfin je veux dire, on nous confie des vies. Et si la personne qui se noie est une garce ? Arf, je la laisse couler, un accident de travail, ce n’est pas si grave, elle n’avait qu’à pas vouloir faire sa maline en faisant mumuse là où elle n’a pas pied afin de pouvoir se faire sauter par le mec canon qui la regarde.

En parlant de mec. Du haut de mon immense chaise, je vis mon collègue s’avancer vers moi. Il voulait sûrement prendre la relève. Cependant, je ne sais pas ce qu’il avait, il était certain que j’en pinçais pour lui. Excusez-moi, mais le mec qui se promène avec un slip hyper moulant bleu électrique et un marcel blanc, pour ajuster le tout, des lunettes aviateurs plantées sur l’arête de son nez ainsi qu’un horrible chapeau. Absolument pas attirant. Je plissais mon nez en le voyant m’appeler en bas de la chaise. Je descendais, je sentais presque ses yeux fixer mes fesses le long de la descente. « Alors ma belle, ça bronze ? » je fis la grimace « T’es venus pour tenter une drague complètement médiocre ou prendre la relève ? ». Je croisais les bras, c’était complètement stupide. Soudain, il me poussait contre les barres de la chaise, se collant contre moi. Dégueulasse. « Aller Rhia, je sais que je te plais, ne fais pas semblant ». Je grimaçais à nouveau et lui mis un coup de genou au bon endroit « Back off Roméo. Les slip moulants bleu électrique, ça m’excite pas ». Il portait ses mains sur ses bijoux de famille endoloris, tombant à genou. Je me fendais d’un sourire et partait.

La journée était enfin terminée. Je retournais au poste de secours où je me changeais dans les vestiaires, discutant avec les autres filles qui étaient avec moi. Il n’y avait pas que des pervers dégueulasse dans ce boulot, heureusement, les filles étaient vraiment sympas. Cependant, ce métier n’était pas ma passion, c’était un simple job afin d’avoir de quoi vivre et puis, les séances photos, ça coutait cher. Je n’étais pas connue, ainsi, on ne me réclamait pas encore. Peut-être qu’un jour, je n’aurais plus besoin de travailler à côté pour gagner ma vie. Mais je n’étais pas encore là.

Avant de rentrer, je me doutais bien que mon colocataire devait mourir de faim. Par grande pitié pour lui, je passais au restaurant chinois pour prendre des plats à emporter. Je montais dans le vieil appartement miteux et tout petit que je partageais avec Sergej, mon meilleur ami. Je poussais la porte « Sergej ? J’espère que t’as la dalle, j’apporte la bouffe chinoise, ne me remercie pas, baise moi juste les pieds ». J’éclatais de rire et posait le tout sur la table du salon. Il était avachit sur le canapé, je m’approchais de lui et lui déposait un bisou sur la joue. Je retirais mes vêtements, restant en sous-vêtement à la recherche d’un truc plus confortable à enfiler. Je lui piquait un gilet et revenait « Aujourd’hui, l’autre pervers à encore tenter sa chance. Je lui ai écrabouillé les parties, c’était marrant de voir sa tête ». Je lui passais son plat et l’ouvrait. « Et toi, t’as baisé qui aujourd’hui ? ».