Courage Jude, tu vas y arriver, il ne reste plus qu’une heure.
J’étais assise sur mon lit, je n’avais rien d’autre à faire que de penser à moi-même, à nous deux. Comment tout ça pouvait être vrai ? Quinze ans à vivre dans l’ignorance, à ne jamais avoir l’ombre d’un doute à propos de mes sentiments pour lui. Comment est-ce qu’aujourd’hui il peut tout simplement revenir dans ma vie et m’avouer avec autant de facilité qu’il m’aime ? Mais arrête Mary Jude, ne dis pas de conneries, il n’est jamais sortie de ta vie.

Je n’avais pas l’habitude de faire attention à ma garde-robe, mais ce soir c’était différent. J’allais retrouver Maël à l’aéroport et nous allons finalement commencer notre relation pour de vrai. Tout ça débuterait ce soir alors que je devais dormir chez lui, dans le quartier de Sunset District. Je m’étais donc vêtu en conséquence, les cheveux lissés et maquillage léger. Dans 45 minutes l’avion de Maël arrivera à l’aéroport, donc je pouvais déjà prendre un taxi pour le rejoindre.

Quelques minutes plus tard j’y étais, il ne restait plus qu’une trentaine de minutes. Je devenais impatiente et surtout inquiète. Je n’avais jamais apprécié les avions, j’avais déjà regardé beaucoup trop de reportage sur les crashs. Sachant que Maël a des problèmes de cœur, ça ne me rassurait pas plus. Mais au bout du compte, l’intercom annonça l’arrivé de son avion, je soupirais un bon coup.

Maël était un peu plus bronzé qu’à l’habitude, à San Francisco il fait froid si on compare à la Floride. Il y avait cette fille à côté de lui que j’avais reconnue sans même hésiter, c’était Emma, son ex petite amie. Elle était un peu plus petite que moi, avait un petit tour de taille, de beaux cheveux foncés et de longues jambes… Décidément plus jolie en vrai qu’en photo, de quoi être jalouse de cette fille, surtout en sachant qu’elle est son ex. Ça me gonflais de devoir me présenter à elle, j’aurais préféré ne jamais avoir à lui serrer la main. Mon dieu, la jalousie ça tue.

Nous sommes partis de l’aéroport en laissant Emma avec un taxi pour rentrer chez elle. Maël avait sa voiture dans le parking, c’est bien ce que je me disais. Nous sommes rentrés en silence, nous étions tous les deux fatigués je pense, à moins que ce soit ma rencontre avec Emma qui avait causé un froid. Du moins c’est ce que j’avais pensé, jusqu’à ce qu’il décide de prendre ma main.

Il gara la voiture dans la cours de l’appartement, nous avons tout de suite remarqué mon frère qui attendait devant sa porte. Enfin, c’était dur de ne pas le reconnaître avec tous ses tatouages. Une fois près de lui, Andrew me donna de l’argent, je ne comprenais pas très bien ce qu’il venait faire ici et comment il avait fait pour s’y rendre. En tout cas, une chose est certaine, c’est qu’avec la tronche qu’il faisait il n’était pas calme. Je le connaissais assez pour savoir ça. Rentre à la maison Mary, j’ai des trucs à régler avec Maël et tu n’as pas besoin d’être là pour voir ça. Prend l’argent et appelle un taxi, je ne veux pas que tu t’en aille toute seule à cette heure en bus ou en métro. Eh merde, qu’est-ce que je devais faire ? Laisser deux de mes hommes tout seuls alors que je sais qu’ils se détestent à mort ? Je ne pouvais pas laisser Maël tout seul, ni Andrew tout seul, c’était impossible. Cette situation me rendait mal à l’aise car tous les deux avaient raisons, je ne peux pas choisir entre les deux. Mais se battre n’était absolument pas la solution à notre problème… Andy t'as pas le droit... t'as pas le droit de faire ça... il était tard, j’étais fatiguée. Pourquoi Andrew tenait tant à régler ça maintenant ? Je lui rendis son argent, mais il refusait de la reprendre… Ce n’est pas l'endroit ni le moment d'en parler... je me mettais entre les deux garçons. Je ne savais pas quel bord prendre. Andrew ou Maël ?

Autant dire que les choses commençaient enfin à s’arranger. Mon week end s’était merveilleusement bien passé, beaucoup ne comprendraient peut-être pas pourquoi j’étais partie à DisneyLand avec mon ex, mais Emma n’était pas vraiment une simple « ex », elle restait assez importante pour moi. Elle avait été, durant un an, le réconfort et la tendresse dont j’avais eu besoin à New-York. J’avais confiance en elle, et tous ceux qui me connaissaient bien, même s’ils n’étaient pas nombreux, savaient que je ne faisais pas facilement confiance. Enfin, en partant de New-York, elle m’en voulait à mort et je n’avais plus eu aucune nouvelle, jusqu’à ce qu’elle débarque à San Francisco. Partir en Floride était le seul moyen que j’avais pu trouver pour pouvoir me «réconcilier » avec elle une bonne fois pour toute. Et je pensais que ça avait marché, enfin, du moins, elle ne me faisait plus la gueule, c’était déjà ça.

Et puis, tout était enfin arrangé avec Jude. Même encore mieux qu’arranger, puisque nous étions officiellement ensemble. Ca m’avait même surpris de la voir le mettre sur facebook si tôt, j’aurais pensé qu’elle veuille en parler avec son frère avant de le dire comme ça à tout le monde. Son frère, encore une histoire bien compliqué…Je n’avais jamais été un grand ami d’Andrew, mais il fut un temps où il me supportait. Franchement, je pouvais comprendre qu’il me déteste, mais il allait trop loin, ça ne servait à rien de se battre ou de me traiter comme il le faisait. Ce n’était pas en essayant de nous séparer Jude et moi qu’il allait la convaincre que j’étais un connard. Au contraire même, mais je ne le cherchais pas trop, je ne voulais pas en venir à demander à Judy de choisir entre son frère et moi, c’était hors de question. Peut-être parce que au fond, je pensais que je ne faisais pas le poids. Il était son frère, je n’étais pas aussi important. Je n’avais pas de famille, je ne savais pas ce que ça faisait, mais tout le monde sait que la famille avait souvent la priorité.

Il était dans les eaux de vingt trois heures quand l’avion arriva à San Francisco. Jude était là, à m’attendre, nous nous étions quittés un week end, mais de nous retrouver signifiait que notre relation commençait bel et bien. Les présentations d’Emma et Jude étaient…bizarre. Peut-être vraiment bizarre pour elles, mais encore plus pour moi. Je voulais raccompagner Emma en voiture, mais celle-ci insista pour prendre un taxi. Elle était têtue, je le savais alors je n’insistais pas. Le retour se fit en silence, je ne savais pas trop si s’était ses présentations qui avaient jetées un froid, enfin, tout irait mieux que nous serions arrivés chez moi. Juste elle et moi. « Et merde… », murmurais-je quand j’aperçus Andrew devant chez moi en arrivant. Il faisait noir, mais la résidence était assez bien éclairée, et puis, Andrew se faisait repérer à trois kilomètres à la ronde avec ses tatouages partout.

Une fois près de lui, je pus remarquer qu’il n’était vraiment, mais vraiment pas calme. Il donna de l’argent à Jude ; « Rentre à la maison Mary, j’ai des trucs à régler avec Maël et tu n’as pas besoin d’être là pour voir ça. Prend l’argent et appelle un taxi, je ne veux pas que tu t’en aille toute seule à cette heure en bus ou en métro. », alors là, je rêvais. Depuis quand il lui donnait des ordres celui là ? « Andy t'as pas le droit... t'as pas le droit de faire ça...», elle avait raison, c’est vrai quoi, c’était son frère d’accord, il avait le droit de donner son avis, mais ça servait à quoi de me taper dessus ? Ce n’était pas parce qu’il comptait jouer la brute avec moi que j’allais quitter sa sœur, c’était certains. La belle lui tendit l’argent, mais celui-ci n’avait pas l’air de vouloir le reprendre ; « Ce n’est pas l'endroit ni le moment d'en parler... », elle avait raison. Mais en même temps, il fallait bien que sa arrive un jour. Maintenant qu’il était là, autant qu’on en finisse. Avec ma foutue maladie, on m’avait apprit à rester calme histoire de ne pas trop m’emballer, mais là, je sentais que sa n’allait pas être aussi facile. Elle était entre nous deux, dos à moi. J’attrapais son poignet pour la faire se tourner vers moi ; « Ecoute Jude…j’arrive pas à croire que je vais te dire ça, mais pour une fois ton frère a raison. Rentre chez toi et fait attention à toi tu veux bien ? », je lui souris, elle avait l’air assez inquiète et j’avais l’impression qu’elle avait de quoi l’être. « On se verra demain, maintenant qu’il est là, autant qu’on règle nos problèmes ce soir… »

Je voyais bien que Andrew avait du mal à croire que je venais d’approuver, je n’y croyais pas moi-même. Mais de toute façon, régler ça aujourd’hui, demain, dans une semaine, c’était le même. C’était même mieux qu’on le règle aujourd’hui. C’était un peu comme ci notre relation commençait aujourd’hui, alors même si je n’avais absolument pas besoin de la bénédiction de son frère chéri, c’était quand mieux de ne pas être en guerre avec lui. Ca nous faciliterais vachement la vie qu’il ne soit pas toujours en train de me traiter de connard et d’essayer de convaincre Jude que j’étais pas assez bien pour elle ou tout ce genre de choses. Je n’étais quand même pas très pressé que Jude disparaisse et qu’il commence vraiment à se fâcher. Je le voyais déjà qu’il était en rogne alors que je n’avais encore rien fait et rien dit. De toute façon, je ne comptais pas lever la main sur lui, s’il voulait me taper, je me laisserais même faire. Ca ne servait à rien qu’il me casse la gueule. « Bon alors, j’te laisse deux secondes pour me dire ce que je ne sais pas et t’expliquer valablement ou je te met mon poings à la figure…. UN… DEUX… » .

Alors là, j’hallucinais. C’était quoi pour lui m’expliquer valablement au juste ? De toute façon depuis le début de cette histoire, j’avais l’impression que je pouvais dire n’importe quoi, il me détesterait toujours autant. J’avais essayé de me mettre à sa place en imaginant si ça arrivait à ma sœur et je savais que j’aurais sûrement réagit comme lui, mais peut-être pas aussi…violement. Je respirais un grand coup, j’avais l’impression de passer un entretien d’embauche. Sauf que là, c’était beaucoup plus important, car c’était pour Jude. Je m’avançais vers la porte de mon appartement que j’ouvris en lui faisant signe de rentrer. C’était mieux d’être au moins à l’intérieur que de rester dehors comme des cons, surtout que si le ton monterait, je ne voulais pas que les voisins se plaignent alors que j’étais ici depuis seulement une semaine. Une fois à l’intérieur, j’allumais la lumière et je referma la porte derrière moi.

« Le soir où c’est arrivé, je comptais pas coucher avec elle et j’étais pas saoul…j’voulais lui dire que j’l’aimais mais…chui pas doué pour les discours et tout ça alors j’l’ai embrassé et après…bah voilà quoi… », je m’arrêtais, je ne savais pas vraiment pourquoi, mais j’avais l’impression que je m’enfonçais. A l’époque, je n’étais pas doué pour les discours et aujourd’hui, je n’étais toujours pas doué pour ça. « Bon écoute…j’veux pas faire de mal à ta sœur ok ? Je sais que j’lui en aie fait y’a trois ans et je regrette, vraiment ». J’avais le sentiment que ça ne suffisait pas, enfin, c’était peut-être qu’une impression, alors que continuais à parler, de toute façon, je n’avais plus rien à perdre. « J’comprend que tu m’en veuilles et tout ça mais...voilà, je suis amoureux d’elle. Alors vas y, tape moi si tu veux, je ne répondrais même pas, on verra à qui Jude en voudra demain matin. Mais ça ne changera rien de se casser sur la gueule, ont aiment tous les deux Jude. Et t’aura beau me harceler, me taper, me torturer, enfin tu fais c’que tu veux, mais c’est pas pour ça que je la quitterais. »

Moi qui pensais que je m’en sortirais avec au mieux, quelques bleus et au pire, des cotes cassées, je fus assez surpris de voir Andrew relâcher ses épaules, comme si tout à coup, il avait baissé la garde et qu’il allait redevenir le Andrew que j’avais connu quand j’étais gamin, quand j’étais le pauvre petit orphelin meilleur ami de sa p’tite sœur. Pourtant au départ, ça n’était pas gagné d’avance. J’avais l’impression que chaque mot que je disais en plus m’enfonçait dans les conneries que j’avais bien pu faire. Des excuses, je pouvais m’en trouver, mais je ne me pardonnais pas non plus ce que j’avais fait. Le pire étant, peut-être, le fait qu’elle m’avait dit que si je lui avais demandée de partir à New York avec moi, elle l’aurait fait. 3 ans de gâché à me demander si elle m’en voulait ou pas, 3 ans où elle avait rejetée tous mes appels, refusant de m’adresser la parole, comme si je n’avais jamais existé, comme ci tous les souvenirs et les moments passés ensemble n’avaient pas comptés. C’était le pire de tout. Les gens croyaient peut-être que ça avait été horrible pour elle et que j’avais eu le beau rôle…les gens qui n’avaient jamais eu à faire ce que j’avais fait ne savent absolument pas de quoi ils parlent.

Pourtant aujourd’hui j’étais là. Une fois mon diplôme de musique en poche, j’avais trouvé le courage de revenir ici, moi qui m’étais juré de ne plus jamais y remettre les pieds. Officiellement, j’étais ici pour retrouver ma sœur, j’avais besoin plus que jamais de pouvoir la connaître, d’avoir enfin la famille que je n’avais jamais eu. Officieusement, je voulais mettre les choses au clair avec Jude. Si son frère croyait que les retrouvailles avaient été magnifiques, il se trompait. A peine quelques jours après que nous nous étions revus, je lui avouais que je n’étais pas saoul ce soir là. Autant le dire, elle l’avait très mal pris, et les prises de tête avaient commencées, elle m’avait même insultée de tous les noms, si cette vengeance n’était pas assez cruelle pour Andrew, elle l’était pour moi, parce que se faire traiter de connard par la fille qu’on aime, c’est vraiment pas facile à digérer.

C’était vraiment bizarre, il baissa son regard vers le sol, comme si tout à coup ce que je venais de lui dire changé tout ce qu’il avait prévu de faire. Il ne s’y attendait pas, je le voyais bien. Il croyait quoi au juste, que j’étais revenu ici uniquement pour « me la faire » et repartir ? A quoi cela aurait-il servit ? Ca ne manquait pas de belles filles à New-York, comme si j’aurais voulu revenir uniquement pour ça. C’était stupide quand on y réfléchissait. Mais au fond, je ne pouvais pas lui en vouloir, j’aurais sûrement réagir pareil si ça avait été ma sœur…enfin, peut-être en moins violent et colérique. « Un truc m’échappe encore… Pourquoi lui avoir fait croire que t’étais saoul plutôt que lui dire que tu l’aimais le lendemain matin ? T’avais plus rien à perdre mec, elle était si heureuse… », il avait tout à coup changer de ton, c’était marrant de voir à quel point les gens pouvaient changer d’humeur d’une seconde à l’autre...c’était sûrement bon signe ? Je n’en savais rien, je n’avais pas du tout besoin de sa bénédiction pour sortir avec sa sœur, mais c’était sûr que si il était moins remonté contre moi, ça me ferait des vacances.

Je soupirais, même si les choses commençaient à s’arranger, j’en avais marre de toujours devoir de justifier auprès de tout le monde depuis que j’étais rentré à SF. Comme si j’étais le vilain petit canard de retour au bercail et qui devait suivre toute une panoplie de test pour être de nouveau apprécier par sa famille. Pour ma part, je n’avais pas de famille. Ma famille, c’était mes amis en fin de compte. Je tentais de m’expliquer une dernière fois ; « Lui dire que je l’aimais et partir deux heures plus tard pour New York, une ville à l’autre bout du pays pendant trois ans ? Non merci, tout le monde sait que les relations longues distances, ça ne marche pas. Même si je savais que je casserais notre amitié en faisant ça, c’était bien mieux que de lui faire du mal en essayant ce genre de relation… », je m’arrêtais un moment en posant mon bagage sur le sol ainsi que mes clefs de voiture sur une petite table à côté du téléphone. « Ecoute…je savais pas qu’elle était amoureuse de moi, si j’avais su, je lui aurais dit, si j’avais su, je lui aurait demander de partir à New-York avec moi…vous croyez tous que j’ai eu le rôle le plus facile dans l’histoire, mais vous vous trompez, dire à la fille que t’aime que tu veux juste rester ami avec elle et que tu te rappelles pas de votre première fois, c’est pas si facile que ça en à l’air, crois moi… ». Je ne savais pas trop quoi dire de plus, mais bon, maintenant que j’étais lancé, autant continuer, je n’avais plus rien à perdre après tout. Je voulais vraiment qu’il comprenne que cette situation avait fait souffrir sa sœur mais moi aussi, j’en avais souffert. « Si vous m’aviez vu à New-York pendant les deux premières années…C’était un cauchemar. Non seulement elle ne voulait plus m’adresser la parole mais en plus je me retrouvais tout seul dans une ville que je ne connaissais même pas. En fait, je ne vivais que pour aller en cours, le reste du temps, je restais enfermé chez moi à broyer du noir. J’avais même peur d’allumer mon compte facebook et de voir tous les mots d’amour que son mec publier sur facebook…j’ai aucune excuse valable pour ce que j’ai fait, mais si je suis revenu, c’est en parti pour elle. J’ai jamais voulu être un connard qui couche avec elle pour la laisser tomber ensuite. »

Je me demandais si Andy aurait réagit autrement si tout ce qui s’était passé il y a trois ans n’avait pas eu lieu. Surement…je ne savais pas trop comment il pouvait être avec les copains de sa sœur, car quand j’étais encore en ville et que nous étions ados, je n’avais jamais vu Jude sortir avec un garçon, même si, sans qu’elle n’ait l’air de s’en rendre compte, pas mal de garçons la trouvait vachement jolie. Mais elle n’était jamais sortie avec aucun garçon du lycée, ou bien si elle l’avait fait, s’était sans m’en parlé ce qui m’aurait assez étonné. Mais vu la manière dont Andrew réagissait face à moi, j’imaginais bien la scène du petit ami qui doit passer le petit test en face du papa et du grand frère de la fille avec qui il veut sortir. Il m’avait écouté attentivement et même si il avait l’air moins en colère, je préférais me méfier, il pouvait encore me faire une crasse, et puis, il suffisait que je dise un truc de travers pour le foutre de nouveau en rogne.

« Crois-moi, ça n’arrivera pas deux fois si t’as un minimum la tête sur les épaules. Et puis, pour le coup… », il s’approcha de moi, jamais quelques années auparavant j’aurais cru que Andrew me menacerait un jour aussi ouvertement. Enfin, je ne pouvais pas lui en vouloir, il prenait soin de sa sœur…enfin, peut-être trop même mais bon, je ne préférais pas donner mon avis sur le sujet au risque de m’en prendre une. A vrai dire, tout se passa assez vite et je n’ai même pas eu le temps de réagir tout de suite alors que je sentis son poing atterrir sur ma joue. Une belle droite puisque ma tête bascula sur le côté. Alors celle là, je ne m’y attendais pas du tout. Je fronçais les sourcils, bordel il m’avait fait bien mal quand même. Je sentais ma joue toute engourdie et je portais ma main sur celle-ci en grimaçant légèrement. « Si tu refais de la peine à Mary je ne t’écouterai même pas parler Maël. J’ai été clair ? ».

Maintenant que je m’en étais pris une, je n’avais plus grand-chose à perdre à lui répondre. J’enlevais ma main de ma mâchoire qui me faisait encore un peu mal, « Bone écoute Andrew, chai pas si j’ai été clair là, je compte pas lui faire de mal ! ». Je m’arrêtais et je me tournais pour pendre un mouchoir, j’avais la lèvre qui saignait légèrement..bah dit donc, il avait de la force le p’tit Andrew. « Tu devrais laisser Jude vivre un peu sa vie.. »