You're the reason why I can still smile. Lorenzo & Katsya.
Après tout ce qui s’était passé dernièrement, je me suis réveillée avec l’idée de m’occuper de mon futur, enfin même si je sais pertinemment que je n’en ai aucun. Il fallait quand même que je trouve quoi faire de mes journées. Je faisais des études de journalisme l’année dernière, et j’étais censée poursuivre cette année après mon stage à Londres. Seulement comme j’ai été virée, je pensais abandonner mon rêve. J’avais en plus commencé ce travail assez louche, dans un club. J’ai finis par dealer de la drogue, je crois bien que je suis dealeuse maintenant. Etre en contact presque quotidien avec des substances illicites, qui avaient détruit ma vie auparavant n'était pas si difficile que ça en fait. Finalement, ce n’était pas la drogue la cause de mon malheur, non, je ne pouvais que me blâmer moi-même. J’étais mon propre ennemi, je le suis toujours d’ailleurs, et j’en suis parfaitement consciente, seulement que pourrais-je faire pour changer cela ? J’étais impuissante, tout ce que je pouvais faire c’était de me laisser aller. Voir Lorenzo être aussi occupé, me donnait du courage, et m’incitait à faire quelque chose de ma vie moi aussi. Surtout après cette fameuse rencontre avec Elyes, qui a un peu bouleversé ma conception de la vie. Alors j’avais décidé d’aller m’inscrire à la faculté, pour poursuivre mes études de journalisme. J’avais préparé tout mon dossier, de toute façon, mon père y tenait énormément, on ne se parle pas, mais il avait pris la peine de m’appeler, en me faisant chanter pour que j’étudie. Il avait ce don, de me faire sentir encore plus pathétique que d’habitude, que je ne servais à rien, que j’étais juste bonne pour disparaître. Au fond, je suis sûre qu’il m’en veut de ne pas avoir été là pour ma mère, de les avoir autant déçus.C'est trop tard maintenant.
Après m’être préparée et avoir pris mon petit déjeuner, j’ai pu rapidement déposer mon dossier et m’inscrire. Ils ne m’avaient pas vraiment reconnu à cause de mon changement de look, comme à chaque fois. Il fallait aussi que je pense à me trouver un stage. Je n’aurai pas beaucoup de difficulté pour cela avec les autres magazines, Vogue a une très bonne réputation après tout. Je errais ensuite dans les rues de San Francisco, je ne tenais pas à passer la journée à la maison. Je l’avais alors passé avec des amis rencontrés un peu au hasard. Je suis rentrée tôt le soir, je déposais mon sac. J’appréhendais un peu le fait de retrouver Lorenzo, parce que depuis l’incident du baiser, c’est devenu un petit peu bizarre entre nous, même si on en avait parlé au téléphone. Il suffit que je le vois pour m’en rappeler. Je dois bien y faire face, Lorenzo ne me laisse pas indifférente. Il a toujours été là pour moi, je suis attachée à lui malgré moi, et ce baiser m’a ouvert les yeux j’imagine. Je suis bien loin de le considérer comme un frère. Me jeter sur lui de cette façon, était tellement stupide. Je ne savais plus vraiment comment agir face à cette attirance que j’ai pour une personne qui habite avec moi. Je n’ai pas cessé de penser à lui toute la journée, il est constamment dans ma tête dernièrement. Seulement je faisais en sorte de ne rien laisser paraître, lui en parler pourrait tout changer, parce que je savais que ce n’était pas du tout réciproque, et puis.. j’avais peur de le perdre, rien que le fait d’y penser m’effrayait énormément. Il n’était pas encore là, alors je pris rapidement ma douche, pour finalement me mettre à l’aise avec un short et un débardeur quelconque. Je lui préparais ensuite des lasagnes, puis je m’installais au salon, n’oubliant pas d’allumer la télé. Lorenzo est arrivé quelques minutes après, je lui adressais donc un petit sourire avant de m’adresser à lui.
« Salut ! Je t’ai préparé des lasagnes en fait, ils sont au four. »
En ce moment, pour moi, chaque jour était un nouveau défi. Je traversais une période quelque peu difficile ces derniers temps. Hier soir, nous étions lundi. Qui dit lundi, dit résultats. J'étais le père. Le père de cet enfant qui grandissait un peu plus chaque jour dans le ventre de Will. J'avais énormément de mal à me dire que je l'avais mit enceinte, que j'allais être papa d'ici neuf petits mois. Enfin, un peu moins de neuf mois. Autant vous dire que ça me fiche une peur bleue. Vingt ans et papa. Je veux dire, j'ai la vie devant moi. Je suis jeune, j'aime faire la fête, je croque la vie à pleine dents. J'en profite tant que je le peux encore. Cette nouvelle était comme recevoir une claque en plein visage. Toute la journée, j'avais été ailleurs. Je me posais énormément de questions. Et maintenant ? Qu'est-ce que Will et moi allions nous faire ? Comment tout cela allait se passer ? Est-ce que je serai prêt à assumer ? Pleins de questions de ce genre. De quoi se torturer l'esprit toute la journée. Ce n'est pas comme si je ne me torturais déjà pas assez l'esprit depuis que Will m'avait apprit qu'elle était enceinte et que j'étais peut être le géniteur de son enfant. Je me revoie encore ce soir là, je ne cessais de le nier. Je ne pouvais pas le concevoir. Et hier j'avais été devant le fait accompli. Il n'y avait plus aucun échappatoire. Je ne pouvais plus lui dire qu'elle s'était trompée. Je ne pouvais plus essayer de me convaincre que je n'étais pas le père. Le médecin nous avait clairement annoncé que c'était moi le père de ce petit être qui poussait un peu plus chaque jour. Au foyer, Elyes avait bien vu que quelque chose me tracassait, et nous en avions parlé un petit moment tous les deux. De tout ça. Bon c'était l'une des rares fois où j'avais pu parler avec lui. D'ailleurs, nous avions abordé pas mal de sujets ensembles. Notamment la vie, celle du bébé qui n'était autre que.. le mien. Et de la mort. Récemment, cet homme avait visiblement sauvé la vie d'une jeune fille qui voulait mettre fin à ses jours. Rien que ça, j'en avais eu des frissons. Il m'avait dit qu'elle était jeune, aux alentours de mon âge, et que selon lui, elle n'était pas bien psychologiquement, elle pensait que mettre fin à ses jours serait le mieux pour elle. Mais il semblait qu'Elyes était passé au bon endroit et au bon moment. Bon moment.. S'il on pouvait l'appeler ainsi. Parce que se retrouvait face à une jeune fille qui s'apprêtait à mettre fin à ses jours était plutôt une situation délicate. Dans ces moments là, on ne doit pas vraiment savoir quoi faire. On doit avoir la crainte de faire le moindre faux pas qui inciterait la personne a faire ce qu'elle n'aurait jamais du faire. C'est vrai. On se dit que tout ça ne se passe que dans les films. Vous savez quand on voit les scènes où la personne s'apprête à se jeter du haut d'un pont, et que l'autre est derrière elle, et lui demande de ne pas le faire, l'autre s'empresse de lui dire que si elle avance d'un pas, alors elle sautera. Et la personne avance, et l'autre saute. On pense toujours que c'est impossible, que ça ne peut pas se passer dans la réalité. Mais pourtant, les films reflètent souvent la réalité. Evidemment, ça ne se passe pas toujours comme ça, mais cela peut parfois arriver si la personne veut vraiment mettre fin à ses jours. Et heureusement Elyes avait sauvé la jeune fille, voilà une bonne action de sa part. Après avoir longuement parlé avec lui, il m'avait libéré plus tôt que prévu. Je ne sais pas ce qu'il lui était arrivé. Etait-ce son jour de bonté ? Toujours est-il que je ne m'étais pas fais prier et que j'avais quitté le foyer pour rentrer chez moi. En arrivant, je voyais la lumière allumée, signe que ma colocataire était là. Nous allions pouvoir je l'espère, passer une petite soirée tranquille, parce qu'hier nous n'avions pas eu le temps de nous voir. J'étais rentré tard à cause du boulot, et elle dormait déjà. D'ailleurs, cela faisait quelques jours que nous nous croisions, que nous parlions, mais on sentait bien un certain malaise. Tout cela était dû à ce fameux baiser l'autre soir. Elle avait d'ailleurs prit la fuite, et pour revenir, je devais oublier ce qu'il s'était passé, mais impossible malheureusement pour elle. Je faisais comme si, mais dans le fond j'y repensais. Je me demandais encore pourquoi elle m'avait embrassé. Si ce n'était qu'une simple pulsion, ou si s'était bien plus. M'enfin, en entrant à l'intérieur, je sentais une bonne odeur dans la maison. Je me déchaussais, et regagnais le salon. Là, Katsya était assise devant la télé, et se retournait dès mon arrivée dans le salon, m'informant qu'elle m'avait préparé des lasagnes. Machinalement, un sourire se hissait sur mes lèvres. « Hey, sa tombe bien j'ai une faim de loup ! » m'exclamais-je en souriant légèrement, avant de m'avancer pour prendre place à ses côtés. J'avais besoin de lui parler, elle m'avait épaulé durant toute cette semaine, et le verdict était tombé, et je me devais de lui dire la vérité. « c'est... c'est moi le père » lâchais-je simplement, en glissant nerveusement ma main dans mes cheveux. J'ignorais comment elle allait réagir maintenant qu'elle saurait que c'était sûr, que ce n'était plus qu'une simple hypothèse. Mais j'avais besoin de lui dire. Elle m'avait soutenu lundi dernier et maintenant que je le savais, elle était également dans le droit de le savoir aussi. J'avais seulement peur qu'elle me juge. Je me souviens encore le jour où je l'ai dis à Julie, elle l'avait très mal prit. Et m'en avait voulu, bien que ce petit froid n'ai pas tenu bien longtemps, quoi qu'il en soit, je ne voulais pas que sa arrive avec Katsya. Qu'elle me juge, ou autre.
You're the reason why I can still smile. Lorenzo & Katsya.
Etre aux côtés de Lorenzo et sentir sa présence, me stressaient énormément. J’appréhendais chaque moment où on se retrouverait seul depuis ce qui s’était passé la dernière fois. J’avais peur qu’il en parle, qu’il n’oublie pas. Non en fait, je savais au fond de moi qu’il allait s’en rappeler, ça ne date pas de bien longtemps de toute façon. Je préférais tout de même, me rassurer et me mentir à moi-même en pensant qu’il n’y pensait pas du tout, que pour lui ce n’était qu’un incident qui n’allait jamais se reproduire. Je veux dire il est évident qu’il ne voit en moi qu’une amie désespérée et malade dont il aime prendre soin. Je dois sûrement ressembler à ces jeunes du foyer, où il passe des heures à s’occuper d’eux. Enzo est une bonne personne, il ne peut s’empêcher d’aider ceux qui ont en besoin. Je savais bien que vivre avec lui était dangereux, enfin ça l’est plus pour moi que pour lui maintenant. Je lui avait menti l’autre fois au téléphone en disant que le baiser n’était qu’une erreur, en fait si c’était à refaire, je crois que j’aurais refais la même chose. C’était bien la seule et unique occasion que j’avais pour pouvoir l’embrasser, je crois bien que j’en avais envie depuis très longtemps déjà, je m’obstinais juste à garder ce désir bien enfoui en moi. Il a malheureusement fait surface et il va bien falloir que je me débrouille pour l’effacer à nouveau. Il était donc assis à mes côtés, il semblait ravi à l’idée de manger les lasagnes que je lui avais préparées. Le voir aussi content, me rendait heureuse aussi. Un peu comme si je vivais à travers lui, je souriais un peu instinctivement en le regardant, je devais sûrement avoir l’air idiote, alors j’arrêtais aussitôt, pour fixer la télévision. Il n’y avait pas grand-chose d’ailleurs, que de la publicité. Le son était coupé de toute façon.
« c'est... c'est moi le père » Je n’étais pas vraiment surprise d’apprendre cette nouvelle. Je ne pouvais m’empêcher d’avoir un petit pincement au cœur tout de même. Pour une raison que j’ignorais, penser au fait qu’il avait couché avec une fille et qu’il allait concevoir un enfant avec elle ne m’enchantait guère. Je fixai le vide, j’étais un peu pensive, je réfléchissais à tout ce qu’il allait affronter une fois l’enfant né. J’étais sûre qu’il allait être un bon père, il prend extrêmement bien soin des autres, il sera encore meilleur pour son fils ou sa fille. Je me tournais ensuite vers lui pour le regarder, il semblait tout aussi pensif que je ne l’étais. « N’y pense pas trop, il te reste encore neuf mois pour réfléchir… Tu .. tu seras un bon père Enzo. » Je pensais lui tenir la main comme signe de soutien, mais il valait mieux que je ne me montre pas du tout tactile avec lui dès à présent. Surtout qu’on est seuls, je ne sais pas vraiment me contrôler, je risquerais de refaire la même erreur encore. Il a déjà assez de soucis comme ça, alors le perturber encore avec mes agissements qui n’ont absolument aucun sens ne serait pas juste. Ce dont il a besoin en ce moment c’est d’être tranquille, et ce n’était pas du tout gagné avec moi dans les alentours, mais je tenterai de m’abstenir, et d’arriver à gérer mes émotions, histoire de le ménager un peu. Peut-être devrais-je songer à déménager ? Il ne serait sûrement pas d’accord j’imagine. Le fait qu’il veuille que je vive avec lui et qu’il supporte tous mes comportements bizarres restera un mystère pour moi.
Ces derniers temps, je me rendais compte que la présence de Katsya m'aidait beaucoup. Je n'étais pas au top de ma forme. Depuis quelque temps, Will, la jeune fille avec qui j'avais couché m'avais appris qu'elle pensait être enceinte de moi. Déjà, le jour où j'avais appris ça, je m'étais pris une belle claque dans la figure. Mais hier, après une semaine d'attente, j'avais appris que j'étais le père de cet enfant. Que cette fille là était enceinte de moi. Autant vous dire que cette nouvelle m'avait bien achevé. Jusqu'à hier encore, je me mentais à moi-même. Je me disais que ce n'était pas possible, qu'elle était enceinte de quelqu'un d'autre. Mais pourtant, Will m'avait prévenu, elle était sûre que c'était moi le père. Car avec Eliott elle s'était protégée. Mais lorsque nous avions couché ensembles, je n'avais pas mis de préservatif, et visiblement, cette demoiselle ne prenait pas la pilule. Nous étions donc tout deux responsables de cette grossesse. Je devais donc me rendre à l'évidence. Moi, Lorenzo Bradford, j'allais avoir un enfant. Un enfant avec une fille que je ne connaissais pas plus que ça. C'était au début qu'une simple histoire d'un soir, j'étais bien loin de m'imaginer que cette soirée nous lierait à jamais. Et oui, cet enfant était le sien, mais aussi le mien, Will et moi étions donc maintenant liés pour toute la vie. Ca me faisait bizarre. Mais le plus bizarre dans tout ça, c'est que cet enfant, n'était d'une part, pas désiré, il fallait l'avouer, ni Will ni moi ne l'avions voulu, mais d'autre part, il n'était malheureusement pas le fruit de l'amour de deux personnes. Qu'est-ce que nous lui dirions plus tard. S'il nous demande comment on l'a eu. S'il nous demande pourquoi on est pas ensembles. Pleins de questions se bousculaient dans ma tête. J'étais ailleurs. C'est d'ailleurs pour cette raison que mon patron, Elyes, bien qu'il soit un peu dur, m'avait libéré plus tôt que prévu. Il voyait bien que je n'avais pas la tête à travailler, bien que j'adorais les enfants du foyer. Mine de rien, je m'y attachais peu à peu. Ils avaient chacun leur histoire. Leur histoire qui leur avait forgé le caractère. Des histoires toutes aussi dures les unes que les autres. C'était souvent pour ces histoires qu'ils se retrouvaient dans le foyer. Parce qu'ils avaient besoin d'être plus cadrés. Bien que je me prenais la tête tout le long du trajet foyer-maison, je savais qu'en rentrant à la maison, je ne serai pas seul. Je savais que je retrouverais Katsya, ma petite colocataire. Qui était bien plus qu'une simple colocataire à mes yeux. Elle était aussi une amie. Du moins, c'est ce que je pensais jusqu'à ce que cette dernière ne m'embrasse il y avait quelques jours de cela. L'autre soir, je l'avais appelé, elle ne voulait pas rentrer à la maison, mais moi, je ne voulais pas qu'elle quitte le loft à cause de ce baiser. J'étais très attaché à cette fille, mais je m'étais d'avantage attaché à elle depuis que nous vivions ensembles, et que je la côtoyais tous les jours. Afin qu'elle revienne à la maison, je lui avais donc dis que j'oublierais ce baiser. Mais comment l'oublier quand ce dernier ne vous a pas laissé indifférent. Comment oublier alors que vous n'avez qu'une seule envie.. Rencontrer de nouveau ses lèvres. Goûter de nouveau au goût de ses lèvres. Ce n'était pas facile. J'essayais de chasser ses idées de mes pensées. Mais je n'y parvenais pas. C'était sûrement un moment d'égarement. J'avais peine à croire qu'elle l'ai fait parce qu'elle en avait envie. Elle voulait tellement que j'oublie ce baiser, que je me disais que pour elle. Ce baiser ne représentait rien. Toujours est-il que je m'abstiendrais. Je ne voulais pas la faire fuir. Cette fille comptait énormément pour moi. Et je préférais retenir mes pulsions que me laissais aller pour au final la perdre. J'avais également promis à Lera que je prendrais soin d'elle, que je veillerais sur elle et que je ferais attention à elle. Et je ne comptais pas rompre cette promesse. Enfin bref. J'arrivais à l'intérieur de la maison, une odeur s'était propagée dans cette dernière. L'odeur des lasagnes que m'avait préparé Katsya avec soin. A ses mots, je ne pouvais que sourire. Quoi qu'elle puisse penser de sa personne, elle était un véritable petit amour. Enfin, c'est comme ça que je la voyais moi. Elle était pleine d'attentions à mon égard. Et je trouvais ça vraiment gentil. Elle l'était d'autant plus depuis que je lui avais appris que j'allais peut être être père. D'ailleurs, lundi dernier, elle m'avait gentiment accompagné à l'hôpital pour passer le test, et quand Elia et moi nous étions bagarrés, elle m'avait rejoint dans les toilettes pour s'occuper de moi. Elle était aux petits soins avec moi, et ça me touchais. Aujourd'hui, il était temps de lui apprendre les résultats. Je pris place à ses côtés, et lui apprenais que j'étais le père. Que c'était officiel, ce n'était ni Eliott, ni Elia, mais bien moi. Elle semblait alors surprise. Ce qui ne m'était absolument pas. De suite, elle m'attrapais doucement la main. Je serrai alors cette dernière sans pour autant lui faire mal. « Moins de neuf mois » repris-je doucement. Will était enceinte d'un peu plus que ça déjà deux trois mois, par là. Et ça allait aller de plus en plus vite. Je pense même que je n'aurais pas le temps de me rendre compte de ces neufs mois, que Will se retrouvera déjà sur la table d'accouchement, moi à ses côtés, pour mettre au monde notre enfant. « Et si au contraire je n'étais pas un bon père. Je n'ai que vingt ans. Je ne saurais jamais m'occuper d'un bébé. Au foyer, ce n'est pas pareil, ce sont de jeunes enfants, mais un bébé.. je sais pas.. » J'étais totalement désemparé. Je ne savais pas comment gérer tout ça. Cette grossesse me travaillait énormément. Et maintenant, s'ajoutait à ça, ma relation avec Katsya. Ce baiser échangé. Je n'arrêtais pas d'y penser non plus. Pourquoi ? Je ne le savais pas. Peut être parce que Katsya représentait sûrement plus que ce que je ne pouvais imaginer ? C'était encore bien trop compliqué. Et connaissant Katsya, je n'osais pas lui reparler de tout ça. « Enfin bref.. Comment tu te sens toi ? Qu'as-tu fais aujourd'hui ? » demandais-je à mon tour gentiment. J'en avais assez de parler de tout ça. J'avais l'impression qu'on ne parlait que de moi et de ce bébé ces derniers temps. Et autant vous dire que je n'aimais pas être le centre des discussions. Voilà pourquoi je changeais de sujet en demandant comment elle allait, et ce qu'elle avait bien pu faire aujourd'hui. Si je m'intéressais à Katsya ? Bien sûr. Sachant qu'elle n'allait pas bien, je voulais savoir ce qu'elle faisait de ses journées. J'espérais qu'elle soit sortie, avec des amis de préférence, qu'elle s'occupe, qu'elle se change les idées.
You're the reason why I can still smile. Lorenzo & Katsya.
Le voir aussi inquièt et pensif, avait un effet assez négatif sur mon humeur. Enfin, déjà que celle-ci n’était pas vraiment stable. Seulement ces derniers jours et depuis ma discussion avec Enzo, j’ai décidé de fournir encore plus d’efforts, et de ne surtout pas rester seule avec moi-même. Dans la plupart des cas, je finis par faire quelque chose que je regrette après parce que j’inquiète mon entourage, et parce que je me fais du mal. Il valait donc mieux qu’il y’ait toujours du monde autour de moi.C’était le conseil de mon psychologue. Puis je ne voulais peut-être pas l’avouer, mais le fait de vivre avec Enzo était une bonne chose, il me protégeait un peu de moi-même. Enfin quand j’ai tenté de me suicider, je vivais déjà avec lui, mais ça ne m’a pas empêché de le faire, sauf que ça aurait sûrement été bien pire, si j’avais continué à vivre dans la pâtisserie, le lieu que ma mère décédée, fréquentait le plus, je ne saurais pas vraiment ce qui me serait arrivé. Enzo était un peu comme mon ange gardien, et je me sentais déjà bien coupable de lui causer autant de soucis. C’est d’ailleurs pour cela que j’essaie au moins de paraître normale à ses yeux, et de créer un genre de barrière entre moi et ces voix, ces idées qui me hantenant sans cesse, et qui sont nuisibles pour mon bien être. Pour tout vous dire, je n’en avais que faire de comment je me sentais, je ne voulais juste plus décevoir les gens à qui je tiens. Ils ne le méritaient pas, par contre moi, je méritais bien tout ce qui m’arrivait. J’avais parfaitement conscience de la pitié que j’inspirais aux personnes qui m’entouraient, et il fallait bien que je fasse avec.
J’avais donc préparé des lasagnes pour Enzo, un peu ma façon de m’excuser pour tout ce qui s’était passé. « Moins de neuf mois » J’arquais un sourcil, pensant à ce qu’il venait de dire. Mon dieu, ce que je pouvais être bête. C’est vrai que ce n’est pas exactement neuf mois, mais et si jamais elle accouchait un peu plus tard que prévu ? Oh mais je réfléchis trop, que ce soit plus ou moins, le bébé naîtra dans tous les cas, et il va devoir s’en occuper. Je serai aussi là pour lui, quoiqu’il arrive. J’y tenais énormément, plus que n’importe quoi d’autre d’ailleurs. « Et si au contraire je n'étais pas un bon père. Je n'ai que vingt ans. Je ne saurais jamais m'occuper d'un bébé. Au foyer, ce n'est pas pareil, ce sont de jeunes enfants, mais un bébé.. je sais pas.. » Il semblait avoir peur, c’était bien la première fois que je le voyait ainsi. En fait la paternité allait le changer, depuis que cet incident est arrivé, il n’était plus vraiment le même, bien trop pensif, mais je tenais à ce qu’il sache qu’il n’était pas seul dans cet aventure. Même si je n’avais rien à avoir avec ce bébé qui verra le jour, j’étais bien trop attachée à Enzo pour le laisser. « Je veux juste que tu saches que je suis là et que je te soutiendrai quoiqu’il arrive. Tu pourras compter sur moi. » Je me levais ensuite, lâchant sa main, bien que je ne le voulais pas. Si ça ne tenait qu’à moi, je ne l’aurais jamais quitté, mais je ne tenais pas vraiment à lui faire peur et puis rester aussi proche de lui était bien trop risqué. Je ne me contrôlait pas vraiment, et l’incident du baiser risquerait de se reproduire, il ne fallait absolument pas que cela se reproduise. Je me dirigeais donc vers la cuisine qui se trouvait tout près du salon, je venais de trouver n’importe quel prétexte pour m’éloigner un peu de lui, et le protéger de ma folie. J'aperçu un couteau assez impressionnant déposé sur une étagère, j’ai sûrement dû oublier de le ranger. Je le pris donc pour le remettre à sa place, et puis tout d’un coup, en le touchant, j’ai eu comme des flashs, des images de moi entrain de l’enfoncer profondément dans ma poitrine, du côté gauche, pour être sûre d’en finir. J’avais une folle envie d’appliquer ce que je venais d’imaginer, de le faire pour de vrai. Enzo s’adressa ensuite à moi une nouvelle fois, je n’étais pas vraiment loin, je pouvais parfaitement l’entendre. Heureusement qu’il ne me voyait pas, je rangeais donc tout de suite cet ustensile dangereux. Puis je finis par me rasseoir près de lui, amenant avec moi deux verres et une bouteille d’alcool. « Enfin bref.. Comment tu te sens toi ? Qu'as-tu fais aujourd'hui ? » J’étais devenue un vrai danger pour moi-même. Puis je lui avais promis que je n’allais plus refaire les mêmes erreurs, que j’allais essayer de changer. Il fallait donc que je lui dise pour Vegas, être complétement honnête avec lui, pour lui prouver que je veux changer, de toute façon c’était du passé, il comprendrait. « En fait.. le jour où tu es parti à Vegas, j’ai.. j’ai fais une tentative de suicide. » Je le lui avais annoncé de la manière la moins dramatique possible. Je finis par sourire ensuite, je ne savais même pas pourquoi d’ailleurs puis je répliquais à nouveau. « Sinon je me sens très bien ! Je me suis inscrite à la faculté aujourd’hui et je suis sortie avec quelques amis ! J’espère que ta journée s’est très bien passée aussi. Tout va pour le mieux pour moi » Je ne voulais pas vraiment m’arrêter de parler, j’étais devenue un vrai moulin à paroles, parce que j’avais peur de sa réaction, j’espérais au fond de moi, qu’il ne m’ait pas entendu.
La première chose que je sentis en rentrant dans la maison était l'odeur des lasagnes que m'avais gentiment préparé Katsya. Je m'en léchais déjà les babines connaissant ses talents culinaires. J'avais déjà eu droit à d'autres petits plats préparé avec soin par cette dernière. Comme ses fameuses pâtes à la carbonara. Elle était plutôt douée dans ce domaine. Assise sur le canapé, elle semblait attendre mon arrivée. Je déposais alors toutes mes affaires de travail et de cours, pour ensuite venir m'asseoir sur le canapé à ses côtés. Beaucoup de choses me tracassaient ces temps-ci. N'aimant pas être au centre de toutes les discussions, j'essayais d'en parler le moins possible, mais parfois, cela faisait du bien de s'ouvrir un peu, de pouvoir déballer tout ce que l'on pouvait ressentir. Je savais d'ailleurs qu'avec Katsya je pouvais me libérer de tous mes petits tracas. Notamment celui de la grossesse de Will. J'avais appris que j'allais être papa. Katsya m'ayant soutenu depuis le début était en droit de savoir que c'était maintenant officiel, j'étais le père de cet enfant. Cette nouvelle m'avais vraiment bouleversé. Je refusais d'admettre la vérité. Pour moi, c'était tout bonnement impossible, et pourtant, je ne pouvais plus nier les faits. C'était écrit noir sur blanc. Autant vous dire que dans ces moments là, savoir que quelqu'un est là, tout prêt de vous, à vous soutenir, sa fait du bien. La jeune fille était vraiment décidée à me soutenir, elle tentait au mieux de me rassurer en me prenant la main et en m'avouant être sûr que je ferais un bon père. Quant à moi, j'en étais moins sûr. J'avais vingt ans. Le début de la jeunesse comme on dit. J'étais quelqu'un de plutôt foufou, j'aimais m'amuser, profiter de la vie, mais d'ici moins de neuf mois tout changerait. Et j'avais peur de ne pas réussir à gérer tout ça. En ce qui concerne l'argent, je débutais en tant qu'éducateur depuis peu, ce travail me plaisais beaucoup, je n'avais plus qu'à espérer qu'Elyes soit fière de mon investissement dans ce domaine et souhaite me garder. Une nouvelle fois, ma colocataire eut le don de me rassurer en m'expliquant que quoi qu'il arrivait, elle serait toujours là. Cette phrase me fit alors doucement sourire. Elle s'éclipsait ensuite dans la cuisine, sans doute pour voir où en était la cuisson des lasagnes et voir si elles étaient fin prêtes. Pendant ce temps, j'allais dans ma chambre retirer ma veste pour me retrouver en tee-shirt car je commençais à avoir quelques sueurs, je déposais également mes affaires sur le lit. Je ressentais une certaine gêne pour respirer, mais je me disais que c'était du à tout ce stress et toute cette nervosité. Je revenais alors dans le salon, en même temps que Katsya, munie d'un couteau qu'elle prit soin de ranger à mon arrivée. Assez parlé de moi, je voulais prendre connaissance de ce qu'elle avait pu bien faire aujourd'hui. Seulement au lieu de me répondre ce qu'elle avait fait aujourd'hui, elle m'avouait que le jour où j'étais parti à Las Vegas avec Eanna, une amie, elle avait fait une tentative de suicide. a ce moment même, je restais figé un court instant. Je n'en revenais tout simplement pas. J'espérais qu'elle se foute de moi, que ce ne soit qu'une simple blague, même si elle n'était pas drôle, mais non.. Elle était sérieuse. C'était donc vrai. Rapidement, elle changeait de sujet pour répondre à ma question, comme si elle espérait que son aveu passe à l'as. Chose qui était tout bonnement impossible. « Comment tu peux me faire ça ? Comment tu peux me dire ça comme ça, et ensuite changer de sujet, faisant comme si de rien était, le sourire aux lèvres ? Pourquoi t'as fais ça ? Tu n'es pas bien ici ? » Je l'admet, je venais de l'harceler de question. Je ne la comprenais plus. Je secouais la tête négativement, comme si j'avais besoin de ça en plus. « Putain mais Katsya merde ! Qu'est-ce qui te prends ! Je me tue à être là pour toi, à faire tout ce qui est en mon possible pour t'aider à avancer, pour t'aider à reprendre goût à la vie ! Pourquoi tu m'infliges ça ? Pourquoi tu veux m'infliger ton absence ? T'ai-tu déjà posé une seule fois la question de pourquoi je m'occupais tant de toi ? Pourquoi je faisais tout ça pour toi ? Parce que je tiens à toi merde ! C'est si difficile à comprendre ! Un jour tu me dis que tu seras là pour moi, toujours et le lendemain tu veux mettre fin à tes jours. Comment veux-tu que je ne m'inquiète pas quand tu ne me donnes pas de tes nouvelles comme l'autre fois. Le jour où tu as disparu, où tu ne me répondais pas pour ensuite rentrer, te coucher, sans rien dire. Si tu en as assez de moi, dis le ! » J'avais sorti tout ça d'une traite. Je n'avais pu contrôler mes mots. Je m'étais emporté. Mais je me rendais une nouvelle fois compte que cette fille avait une place particulière dans ma vie. Et ce qu'elle venait de m'avouer me faisait du mal. J'avais perdu mon père, la personne à qui je tenais le plus au monde, je savais ce que c'était de perdre un proche. Et en l'espace de quelque temps, Katsya avait prit une place dans ma vie, une place importante, bien que je ne lui montre rien, bien qu'elle ne le sache pas. Je ne pouvais pas concevoir de vivre un jour sans elle. e fait de m'être emporté m'avais déclenché une certaine douleur à la poitrine, je me contractais un instant, tant la douleur me torturait. Seulement, j'essayais de ne rien montrer. Cette douleur allait sûrement passer d'une minute à l'autre.
You're the reason why I can still smile. Lorenzo & Katsya.
Un grand sourire s'était dessiné sur mes lèvres et ne voulait plus du tout les quitter, je ne pouvais m'empêcher d'être de bonne humeur quoiqu'il arrive, un peu comme si une vague de bonheur avait décidé de me submerger sans prévenir, je n'y comprenais rien à mes émotions, je me contentais juste de les subir, ainsi que mes idées tordues. D'ailleurs, pourquoi lui avoir dis que j'avais fais une tentative de suicide ? Je pensais sûrement qu'il allait me féliciter à ce moment là. Je veux dire, pour moi, ça n'avait rien de bien grave, j'éspérais que quelqu'un puisse comprendre pourquoi je voulais le faire, pourquoi je voulais mettre fin à ma vie, mais personne n'arrive à saisir cette envie constante que j'ai en moi. J'étais clouée sur le sofa quand j'ai vu la réaction un peu violente qu'avait eu Enzo. A peine avais-je terminé de parler de ma journée, qu'il s'empressa de réagir à propos de ce que j'avais fais lorsqu'il est parti à Vegas. C'est bien sûr là que j'ai compris qu'il n'aurait pas fallu que je lui en parle. Je suis bête oui, et stupide, et idiote. Je n'aurais pas dû lui dire.
« Comment tu peux me faire ça ? Comment tu peux me dire ça comme ça, et ensuite changer de sujet, faisant comme si de rien était, le sourire aux lèvres ? Pourquoi t'as fais ça ? Tu n'es pas bien ici ? » Mon sourire disparaissait peu à peu, je ne comprenais pas vraiment toutes ces questions, je ne voyais pas non plus pourquoi il était si en colère contre moi. Je n'aimais pas le voir dans cet état, surtout pas à cause de moi. Pourtant je faisais de mon mieux pour être là et pour le soutenir, pourquoi ne pourrait-il pas m'épauller lui aussi, dans cette quête de paix que je mène ? Mourir ce n'est pas si terrible que ça, enfin dans mon cas, ce sera plus un repos qu'autre chose. Il ne semblait pas le comprendre.. « Putain mais Katsya merde ! Qu'est-ce qui te prends ! Je me tue à être là pour toi, à faire tout ce qui est en mon possible pour t'aider à avancer, pour t'aider à reprendre goût à la vie ! Pourquoi tu m'infliges ça ? Pourquoi tu veux m'infliger ton absence ? T'ai-tu déjà posé une seule fois la question de pourquoi je m'occupais tant de toi ? Pourquoi je faisais tout ça pour toi ? Parce que je tiens à toi merde ! C'est si difficile à comprendre ! Un jour tu me dis que tu seras là pour moi, toujours et le lendemain tu veux mettre fin à tes jours. Comment veux-tu que je ne m'inquiète pas quand tu ne me donnes pas de tes nouvelles comme l'autre fois. Le jour où tu as disparu, où tu ne me répondais pas pour ensuite rentrer, te coucher, sans rien dire. Si tu en as assez de moi, dis le ! »
Plus il parlait, et plus je sentais sa colère monter contre moi. Je ne savais plus vraiment quoi faire, j'avais commis une erreur comme à chaque fois, il ne fallait pas que je lui dise, mais en même temps, il allait sûrement finir par le savoir, la vérité finit toujours par être mise à nue. Pendant tout son discours, je n'osais pas le regarder droit dans les yeux, je baissais ma tête, chaque mot qu'il prononçait avait l'effet d'une lame pour moi, j'avais mal, je l'ai sûrement déçu encore une fois, comme je l'ai fais avec mon père. J'aurais plutôt dû mourir cette nuit là, pourquoi est ce que cet inconnu m'en avait empêché ? Je n'avais vraiment pas de chance, la poisse me poursuivait quoique je fasse. J'étais aussi lâche, parce que des occasions pour mourir, j'en ai eu énormément, mais la seule fois où j'ai eu suffisemment d'audace pour le faire, et sauter de ce toit, il y'avait quelqu'un pour me « secourir », je ne veux pas qu'on me sauve moi, je ne le veux pas. « Plus.. plus rien de ce que je fais n'a de sens Enzo.. plus rien. » Je secouais la tête, grimaçant légérement, je cachais mon visage un instant avec mes deux mains, me tenant le crâne un instant, j'avais les larmes qui montaient mais je m'éfforçais de ne pas les faire sortir. « Et puis c'est ça le problème, je n'en ai pas assez de toi, et je n'aurais sûrement jamais assez de toi... et.. et le fait que tu tiennes à moi ne me suffit pas, pas du tout Enzo.. parce que.. » Je marquais une assez longue pause, je ne réfléchissais pas vraiment à ce que je disais, je voulais juste faire sortir toutes ces émotions qui étaient enfouies en moi. « parce que je t'aime Enzo ! Oui, et ça me tue de devoir le cacher, je suis désolée, vraiment désolée, je ne suis pas supposée ressentir ça.. » Je ne pouvais plus du tout contrôler ces stupides larmes, alors je suis partie précipitemment à ma chambre pour m'y enfermer, n'attendant pas vraiment une réaction de sa part. Je ne voulais pas l'entendre me dire qu'il tenait à moi comme amie, ça me ferait bien trop de mal. Après tout ce que je viens de dire, je serai sûrement obligée d'aller vivre ailleurs, loin de lui. Mais il fallait que je lui dise, je n'en pouvais plus, il fallait qu'il le sache. Ce baiser qu'on avait echangé, je n'arrêtais pas d'y penser, j'aimerais l'oublier, non en fait je ne veux pas l'oublier, et c'est bien là le soucis. Pourquoi est ce qu'il aurait fallu que je sois si attirée par lui ? Pourquoi ? Ce n'était pas juste. Je voulais mourir. J'étais assise par terre, adossée à la porte.
Moi qui pensais en rentrant chez moi, passer une bonne petite soirée avec ma colocataire, je me rendais compte que ma soirée virait vite au cauchemar. J'avais l'impression qu'en ce moment, le sort s'acharnait sur moi. C'était horrible comme sentiment. Je traversais une période vraiment pas facile. La grossesse, le baiser, et maintenant la tentative de suicide de Katsya. Je pense que c'était de trop. Cet aveu avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Je ne pouvais tout simplement pas concevoir que l'idée de mettre fin à ses jours puisse lui traverser l'esprit. Depuis qu'elle avait perdu sa mère, Katsya avait totalement changé. Il ne fallait pas se mentir. Elle avait des réactions assez étranges, et maintenant elle pensait au suicide. Comment gérer tout ça ? Je faisais pourtant tout pour essayer de lui remonter le moral, je donnais tout ce que je pouvais pour lui redonner goût à la vie. Mais j'avais l'impression que malgré tout, sa ne suffisait plus. J'avais l'impression de ne servir à rien. Et quelque part, je regrettais d'être parti ce soir là. Certes j'avais passé un excellent séjour avec Eanna à Las Vegas, mais savoir que Katsya avait profité de mon absence pour essayer de mettre fin à ses jours me faisait tout simplement mal. Depuis un certain temps, d'autant plus depuis qu'elle vivait avec moi. Je m'étais habitué à sa présence. Je ne pouvais d'ailleurs plus concevoir de vivre dans cet appartement sans elle. J'ignorais comment cette dernière avait réussi à ne pas aller jusqu'au bout de son envie. Quelqu'un l'avait-elle aidé ? Est-ce un manque de courage ? Je ne sais pas, mais tout ce que je sais, c'est qu'elle est toujours là, et c'est le plus important. Seulement.. Je n'avais pu m'empêcher de m'emporter. En même temps, je n'allais pas rester de marbre face à un tel aveu. Je me sentais obligé de réagir. Je voulais simplement qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas le droit de me faire ça. J'avais déjà été confronté à la mort d'un proche. Mon père. Ce décès m'avait littéralement changé. Je n'avais pas envie de revivre ça une nouvelle fois. Ce qu'elle venait de me dire m'avait dans le fond blessé. Je ne voulais pas lui montrer, mais c'était difficile. J'essayais de me contenir pour ne pas être trop méchant, je ne voulais en aucun cas la blesser même si à mon tour je l'étais. Je me sentais trahi. Elle ne cessait de me répéter depuis qu'elle savait que Will était peut être enceinte de moi qu'elle serait là pour moi. Qu'elle serait toujours là pour moi. Qu'elle m'aiderait à surmonter ces épreuves, qu'elle me soutiendrait. Et là, aujourd'hui, j'apprenais qu'elle avait songé à m'abandonner. Quelque part, je lui en voulais d'avoir voulu faire ça. Elle n'avait tout simplement pas le droit. Elle n'avait pas le droit de me dire qu'elle serait toujours là pour moi, pour ensuite m'avouer qu'elle avait tenté de se suicider. Ses propos étaient en contradiction avec ce qu'elle faisait. Tout ceci avait eu pour effet de me déclencher une forte douleur dans la poitrine. Je serrai alors les dents, tant cette douleur devenait de plus en plus forte. C'était sans doute dû à l'énervement, du moins c'est ce que j'espérais. Katsya prenait alors la parole, afin d'oublier cette douleur, j'essayais tant bien que mal de me concentrer sur ses paroles, mais j'avais néanmoins du mal à être totalement concentré. Cette dernière semblait à son tour tout aussi mal que moi. Je crois que c'était bel et bien la première fois que nous nous haussions le ton de la sorte, que nous nous disputions ainsi. Je l'écoutais, mot pour mot, elle m'avouait alors que bien que je tienne à elle, cela ne lui suffisait plus. Une nouvelle fois, j'avais l'impression de me prendre une belle claque en pleine face. Je ne savais pas quoi dire face à cela. Katsya se taisait l'espace d'une minute, minute qui me paru très longue, avant de reprendre la parole. Je crois qu'à ce moment même, mon coeur eut un raté. Ma colocataire, celle qui m'avait embrassé venait de me dire qu'elle m'aimait. « je t'aime Enzo » Ces mots raisonnaient dans ma tête. Je n'en revenais pas. Récemment, j'avais discuté avec Will de ma relation avec Katsya. Elle se tuait à me dire que je devais parler à Katsya de la véritable identité de mes sentiments à son égard. Selon la mère de mon enfant, ma colocataire était amoureuse de moi, sa crevait les yeux, et selon elle, Katsya avait peur de m'en parler car elle était persuadée que la jeune fille pensait que ce n'était pas réciproque. En même temps, pour ma part, que Katsya ressente quelconques sentiments pour moi me semblais tellement invraisemblable. Elle m'avait demandé d'oublier ce fameux baiser, pour moi, cela voulait tout dire. C'était une erreur de sa part. Mais aujourd'hui, elle m'avouait être amoureuse de moi. J'avais mis quelques secondes à réaliser ce qu'elle venait de me dire, tandis que cette dernière avait de nouveau prit la fuite. J'avais l'impression de nous revoir, ce soir là, dans ma chambre, lorsqu'elle m'avait embrassé. Aussitôt après, sans que je n'ai le temps de dire ouf, elle s'était réfugiée dans sa chambre. Et elle avait de nouveau fait ça. Je ne réalisais que par la suite qu'elle avait prit la fuite. « waaaoooh » avais-je simplement lâché, avant de me rendre en vitesse devant sa porte de chambre. Mon premier réflexe fut de mettre la main sur la poignet pour ouvrir la porte, mais rien à faire, elle s'était enfermée dans cette dernière, sans doute pour m'empêcher de pénétrer à l'intérieur. Je frappais alors contre sa porte afin qu'elle daigne m'ouvrir. « Katsya ouvres moi ! » m'exclamais-je tandis que je sentis de nouveau cette douleur me prendre dans la poitrine. Je plaquais immédiatement ma main droite sur cette dernière. « Ah » me dis-je à moi-même à propos de cette douleur. Elle devenait de plus en plus forte, et cette dernière me coupait même la respiration. Je gardais ma main sur ma poitrine, en appuyant fortement sur cette dernière, comme si j'espérais que cela puisse la faire disparaître. C'était tout bonnement stupide comme pensée, mais dans ces moments là, on essaie de tout faire pour que cela passe. Tordu de douleur, je posais ma tête contre la porte de Katsya, ainsi que mon poing gauche. « ouvres moi Kat.. je suis désolé, je voulais pas m'emporter de cette façon.. mais comprends moi.. mets toi juste l'espace de quelques secondes à ma place.. tu n'as pas le droit de me laisser.. je.. je t'... » Et là, je n'avais pu terminer ma phrase. Par je ne sais quel phénomène, je m'étais senti partir pour m'effondrer à terre. Cette douleur.. Cette douleur devait être à l'origine de tout ça. Elle s'était montrée assez violente. Je ne sais pas ce qui m'arrivais. Cela ne m'étais jamais arrivé. Ma maladie ? Me jouait-elle des tours comme elle l'avait fait à mon père lors de son match de baseball ? Et si elle avait décidé de m'emporter moi aussi, de faire comme elle l'avait fait à mon père ce jour là ? Je l'ignorais, tout ce que je savais là, c'est que j'étais désormais inconscient.
You're the reason why I can still smile. Lorenzo & Katsya.
Oui, c'est vrai que j'ai promis à Enzo que j'allais le soutenir quoiqu'il arrive, et que j'allais être là pour lui, seulement.. seulement cette douleur qui m'envahit vient si soudainement, que je ne peux même plus penser clairement, la seule chose qui m'inspire devient la mort. Depuis que je suis partie à Londres, que j'ai revu les personnes qu'il ne fallait pas que je côtoie, depuis que j'ai été viré à cause de mon manque de sérieux, de mes nombreuses absence, depuis que j'ai retouché à la drogue et surtout depuis que j'ai appris la mort de ma mère, tout s'est effondré. Sa disparition était de trop, je ne pouvais plus supporter tout ce malheur qui s'acharnait sur moi, toute cette malchance, tout ce mal-être que je ressentais. Quelque part, je me sentais terriblement coupable de tout ce qui m'arrivait, c'était à cause de moi, ce n'est pas la peine de jouer à l'innocente et blâmer le destin, je suis responsable de tout ce qui m'arrive, j'ai choisi de retoucher à la drogue, j'ai choisi de dévier de cette façon, c'était de ma faute. Je comprenais tellement pourquoi mon père n'osait plus me regarder dans les yeux, il savait lui, ce que j'avais fais à Londres, il ne m'adressait que très rarement la parole, et m'obligeait à allait consulter un psychologue chaque mois, seulement cela n'aurait servi à rien que j'y aille, il ne faisait que se mentir à lui même en éspérant que j'aille mieux. Il n'y avait plus aucune lueur d'espoir en moi, dire que j'étais au plus bas serait même un doux euphémisme, j'étais dans un gouffre extrêmeement profond, j'y étais plongée et personne ne pouvait rien faire pour que j'en sorte, la seule issue était la mort. Seulement comment pourrais-je expliquer tout cela à Enzo ? Impossible. Au fond, je ne voulais peut-être pas qu'il connaisse ma vraie nature, parce que.. je l'aimais. Malgré moi, j'avais des sentiments pour lui, et je ne pouvais changer cela. J'étais condamnée à souffrir, un amour à sens unique.
« Katsya ouvres moi ! » Plongée dans mes pensées qui avaient commencé à s'assombrir, entendre Enzo essayer d'ouvrir la porte, m'avait faite sortir du monde dans lequel j'étais entrée. Je posais ma tête sur la porte, regardant le plafond, j'attendais qu'il parte. Je ne pouvais plus lui parler, je crois qu'il va falloir que je déménage pour aller m'installer avec mon père. Je ne voulais pourtant pas me séparer de lui, pas de cette façon. Enzo était devenue comme une addiction pour moi, il fallait que je le vois au moins une fois par jour, le voir sourire, essayer de me remonter le morale, faire des blagues. Je ne sais pas vraiment si j'arriverai à tenir sans lui, mais il le fallait bien. Je lui ai avoué et c'est trop tard pour revenir en arrière, je ne regrette rien malgré tout. J'allais finir par devenir folle si je ne lui avais rien dis. « ouvres moi Kat.. je suis désolé, je voulais pas m'emporter de cette façon.. mais comprends moi.. mets toi juste l'espace de quelques secondes à ma place.. tu n'as pas le droit de me laisser.. je.. je t'... » Après ces paroles, qu'il n'avait même pas terminé, j'entendis un bruit bizarre, un peu comme s'il s'était effondré. Mon cœur s'était arrêté de battre un instant, j'étais pétrifiée, horrifiée, j'appréhendais déjà la vue à laquelle j'aurai droit quand j'ouvrirai la porte. J'avais tellement peur, j'en tremblais. Les yeux écarquillés, j'avais le souffle coupé, à une vitesse plutôt surprenante, je m'étais levée, et j'ai ouvert rapidement la porte, pour finalement voir Enzo étalé par terre.