Aujourd’hui, était comme toutes mes autres journées, rien de bien spécial, je me suis levée assez tôt, j’ai eu droit à des bagels au cream cheese et un jus de fraise comme petit déjeuner, en fait c’est moi qui les ai préparé surtout. Je ne fais pas autant d’effort normalement, je me contente d’aller au starbucks prendre quelque chose, avant de rejoindre les studios. Je dégustais donc mon petit déjeuner tout en contemplant la piscine de ma nouvelle grande maison. J’étais plus que fière de moi, c’est dans des moments pareils que je me rends compte que j’ai réussi dans ma vie professionnelle, pour ma vie privée, c’est une toute autre histoire. Après avoir terminé, je me suis dirigée vers la salle de bain pour me doucher, et je ne saurai vous décrire l’état dans lequel je l’avais trouvé. Il y’avait du maquillage partout, de la saleté, une baignoire mal nettoyée bref j’étais vraiment dégoûtée. C’est surtout à cause de la fête que j’avais organisé hier, avec quelques copines que je n’ai pas revu depuis très longtemps. La femme de ménage n’est même pas encore venue .Elle viendra après de toute façon. Heureusement que j’ai une autre douche. Je me préparais donc rapidement, je m’étais lavée, habillée et maquillée en moins d’une heure. Ce qui est un record. J’avais un enregistrement à faire dans une radio, en plus de quelques répétitions directement sur le plateau de télévision. Je portais juste une petite robe toute simple, des ballerines, les cheveux attachés sans oublier mes lunettes de soleil. Je commence à être connue un peu, grâce aux grands événement que j’ai commencé à couvrir, en plus du show dont je m’apprête à être la nouvelle présentatrice, j’étais toute excitée, et je ne pouvais pas me permettre d’arriver en retard. Je sorti alors précipitamment de la maison, le chauffeur m’attendait juste en bas. Après quelques minutes passées en route, j’arrivais enfin.

Durant les enregistrements, j’avais eu droit à quelques petites tentatives de drague maladroites de la part du propriétaire de la radio, ce qu’il était pathétique quand même, mais il faut bien sûr que je me montre tout le temps polie, alors je me contentais de lui sourire hypocritement comme je sais si bien le faire. Ma journée était plus que fatigante, j’étais surtout exténuée par les faux compliments qu’on pouvait me faire, mais séduire et manipuler mes collègues est une vraie passion chez moi. Il était presque vingt-et-une heure, et je ne m’étais pas du tout préparée pour mon rendez-vous avec Elyes. En arrivant chez moi, je pris rapidement ma douche une seconde fois, je prenais un peu plus de temps pour choisir mes vêtements et me maquiller, je me devais d’être irréprochable, pour aller dans des endroits comme le Genesis, puis j’ai toujours l’habitude d’être parfaite, pour le voir. J’avais un look un peu rétro, pin up blonde. J’avais pris un peu plus d’une heure cette fois-ci pour être enfin prête. Ce n’est pas du tout pour les beaux yeux d’Elyes, il fallait qu’on mette en place, un plan assez machiavélique, je cherche en fait à piéger mon beau-père, oui ce vicieux que je méprise tant. Mon chauffeur m’avait déposé exactement devant l’endroit où on avait prévu de se voir. En entrant, j’avais directement aperçu mon futur faux chéri. La seule façon pour nous de duper ce vieillard qui a eu le malheur d’épouser ma mère, c’était de jouer aux amoureux, de cette façon, je pourrai arriver à le rapprocher de mon cher ami pas si innocent qu’il prétend l’être. Je finis par prendre place, juste à côté de lui, on était dans un coin assez tranquille, à l’abris de regards. « Bonsoir, je n’ai pas trop tardé j’espère ? » Je lui fis une petite bise assez discrète. Puis pour le retard, il ne m’en voudra sûrement pas, il avait bien dis que l’heure à laquelle j’arrivais importait peu. Je répliquais ensuite un peu plus discrètement. « Alors pour notre plan. J’ai bien réfléchis, et on devrait jouer au beau petit couple amoureux. Tu te rapprocheras de Vincent très rapidement de cette façon, et puis tu sais très bien que j’ai envie d’en savoir plus sur lui… Alors, tu en serais capable ? »

C’était sans doute les soirées les plus calmes au Genesis, non pas que la fréquentation ait baissée, loin de là, simplement il n’y avait aucun client important à mes yeux dont j’avais pour ordre de m’occuper afin de les caresser dans le sens du poil et ainsi obtenir des soutiens, des informations capitales à la réalisation de mes desseins. Malgré tout le travail auquel je devais faire face entre le foyer et mon bar, je ne perdais pas de vue mon objectif. Pour être honnête, je ne vivais que pour cela. J’avais une vengeance à prendre et le temps qui m’en séparait, loin de m’en dissuader, me rendait plus résolu encore. Ma détermination était sans faille et j’étais prêt à tout pour cela. A tous les sacrifices. J’avais depuis longtemps vendu mon âme au diable pour être où je me trouvais présentement et je n’allais certainement m’arrêter en si bon chemin. Comprenne qui le veut, les avis des gens à ce sujet m’intéressaient peu. Que ma motivation fût louable ou non, je n’en avais cure. D’ailleurs c’était sur cette idée que je m’étais plus ou moins associé à Narcissa, elle seule, pouvait me faire pénétrer le cercle intime de son beau-père, homme à la tête d’une fortune colossale qu’il n’avait sûrement pas obtenu en faisant preuve de droiture. Loin de là. Vincent Windsor trempait dans des affaires plus que louches dont des trafics d’organes. En effet, celui-ci se rendait dans des pays défavorisés pour récupérer des organes, de manière illégale, qu’il venait revendre à un prix exorbitant sur le territoire américain. C’était comme ceci qu’il avait bâtit son empire, dans le sang et la souffrance d’innocents. J’étais certes quelqu’un de peu scrupuleux, j’avais néanmoins des principes et je ne supportais pas que l’on fît du mal à tant de personnes pour un motif aussi dérisoire que l’argent. Certains me qualifieront-ils à coup sûr d’hypocrite, mais qu’importe encore une fois. Je ne cautionnais pas ce genre d’agissements, surtout qu’il pavanait cette richesse mal-acquise avec dédain. Il était démesurément morgue, comme s’il pouvait à jamais échapper à son propre jugement, pourtant je devrais m’en accommoder, du moins pour le moment. J’avais besoin de lui pour me rapprocher un peu plus de ma proie donc en attendant, je devrais faire en sorte de m’attirer ses faveurs mais lorsqu’il ne me sera plus d’aucune utilité, je frapperai, lui faisant regretter tous ses méfaits. Lorsque je fus sur le point de me servir un verre, mon invitée nocturne entra dans la pièce et se dirigea immédiatement vers moi. Un sourire apparut sur mes lèvres. Un sourire vrai, pas de ceux que je servais à toutes ces femmes qui défilaient au Genesis. Pas ce fameux sourire commercial pour lequel tout le monde était dupe. Après que nous nous fûmes salués, je l’invitai à s’asseoir et elle me fit rapidement part de son plan. L’étirement de mes lèvres s’agrandissait au fur et à mesure qu’elle m’exposait ses projets, brillant. Véritablement. C’était sans aucun le seul moyen de me rapprocher plus rapidement de lui sans éveiller de soupçons sur ma personne. Je savais d’ores et déjà quel masque revêtir lorsque je lui serais présenté, en effet, d’après mes observations, le talon d’Achille de Vincent était sa vanité. Il voudrait d’un gendre dont il penserait modeler à son image, quelqu’un de soumis à ses volontés sans pour autant être faible. Un petit chien bien dressé qui ne répondrait qu’à l’appel de son maître. S’il n’y avait que cela pour lui faire plaisir, je m’y attellerais.

« Ne t’inquiètes donc pas pour cela, tout comme toi, je suis passé dans l’art de faire semblant. »

Mon ton impudent répondait au défi silencieux qu’elle m’avait lancé. Comment aurais-je pu dire non, ce genre de propositions ne se refuse pas et puis l’aspect non négligeable de cette mission était d’avoir une partenaire aussi séduisante que Narcissa. Quel homme oserait s’en plaindre ? Je demandai discrètement au serveur de nous apporter deux coupes de champagne, après tout nous avions quelque chose à célébrer. Nos verres remplis, je levai le mien pour que nous trinquions.

« A nous deux, mon amour. »

J’appuyais bien sur les derniers mots, sourire aux lèvres. Tout ceci risquait d’être fortement intéressant.

« Ne t’inquiètes donc pas pour cela, tout comme toi, je suis passé dans l’art de faire semblant. »  Je savais qu'il allait aisément accepter de m'aider, notre plan était juste parfait. On y était tous les deux gagnants, je pouvais enfin en savoir plus sur mon beau-père, et lui je ne sais pas exactement pourquoi il le voulait, mais il allait se rapprocher de lui. D'ailleurs les activités de Monsieur Sullivan était un grand mystère pour moi. Etant assez douée pour dissimuler mes émotions et dupper mon monde, je reconnaissais facilement les personnes qui en faisaient de même, on peut dire qu'il en faisait parti, je trouvais même qu'il excellait dans ce domaine, alors il allait sûrement apporter une grande contribution dans la réussite de ce plan. Je ne pouvais m'empêcher de sourire, sincérement cette fois-ci, j'étais ravie et toute excitée à l'idée de pouvoir enfin connaître les activités de Vincent et surtout ses vrais intentions envers ma mère. J'imagine qu'ils s'aiment, c'est ce qu'ils prétendent, mais connaissant ma mère, je sais qu'elle est juste avec lui pour son argent rien de plus. Elle avait le don de toujours trouver chaussure à son pieds, les hommes étaient une vraie partie de plaisir pour elle, mais j'avais bien peur que ce ne soit pas le cas avec celui là. J'avais toujours eu un mauvais présentiment le concernant, je lui suis malgré tout très reconnaissante d'avoir financé mes études, et donc permise d'en arriver là où je suis, mais je ne lui fais tout de même pas confiance, je suis presque sûre qu'il trompe ma mère avec plusieurs femmes, et puis il a beaucoup trop d'argent, à chaque fois que je lui demande ce qu'il fait comme métier, il me donne des termes compliqués que j'ai assez de mal à comprendre. Je n'ai jamais vraiment su ce qu'il faisait, alors j'allais enfin avoir les réponses que je recherchais. Et puis, jouer à la fausse amoureuse, me permettra d'oublier un peu la disparition si soudaine de Keith. A chaque fois que je pensais à lui, j'avais un pincement au cœur, et un sentiment terrible de déception, de colère et de profonde mélancolie. De cette façon, je pourrai passer à autre chose, enfin il y'aura sûrement rien entre moi et Elyes, ce ne sera qu'une question d'apparences et çe me va parfaitement bien ainsi. Je pense qu'aux yeux des autres, on aura l'air du parfait couple bling bling, on possède la beauté et l'argent. On ne pourra que les faire rêver, rien que d'y penser, je ne pouvais m'empêcher de rire discrètement et d'une manière narquoise.

« A nous deux, mon amour. » Je tenais le verre de champagne qu'avait commandé Elyes, pour trinquer au merveilleux couple que nous formions. J'élargissais un petit peu plus mon sourire quelque peu machiavélique, je me mordais ensuite la lèvre inférieure puis je finis par m'adresser à lui, de la façon la plus douce qui soit. « Je sens que l'on va bien s'amuser. Tu es très beau ce soir mon chéri.. à croquer. » Je le tenais alors légerement par le cou, pour exercer une douce pression sur sa joue avec mes lèvres, je crois que l'on peut appeler ça un bisou ? Je souriais ensuite pour éloigner mon visage du sien. « Alors, pour Vincent. Je pense que ce sera une vraie partie de plaisir, sa grande faiblesse est et restera toujours les femmes, belles, et avec de jolies formes.. Je songeais à le piéger de cette façon, mais maintenant que l'on est faussement amoureux, j'espère que tu pourras me donner plus d'informations sur lui. Est ce que tu sais déjà quelque chose ? » J'étais presque sûre qu'Elyes en savait plus sur lui que moi. Il n'allait sûrement pas tout me dire, mais je tenais quand même à essayer. Sait-on jamais.

Cette histoire promettait d’être fortement à la fois divertissante et intéressante. Aussi loin que je me souvienne, j’avais toujours trouvé le métier d’acteur fascinant, cette aisance avec laquelle ils arrivaient à faire croire à quelque chose de faux m’avait toujours captivé. Cela ne fut donc guère surprenant que ma vie ne soit qu’une espèce de mascarade géante dans lequel tous les protagonistes que j’étais amené à rencontrer endossaient le rôle que je leur avais assigné. Chose qu’ils ignoraient totalement, ce qui ne faisait que rendre le jeu plus réaliste encore. Le réalisme était primordial si l’on désirait que l’on crût à nos mensonges. Un bon scénario, d’excellents comédiens et un public crédule, fort heureusement l’être humain l’était. De belles paroles, un sourire enjoliveur et nous obtenions tout ce que l’on désirait. Tellement aisé que cela en devenait presque ennuyeux. Un peu de défi n’était point de refus, c’était certainement ce qui me plaisait dans le cas présent. L’enjeu était plus important que l’on ne l’aurait soupçonné aux premiers abords et bien que Vincent fût un homme aux mœurs légères, il n’en demeurait pas moins dangereux et ma foi un minimum intelligent. On ne montait pas un tel business sans réflexion et même s’il était l’instrument de personnes plus puissantes, n’en restait qu’il avait sa petite influence, il commandait ainsi donc un petit groupe d’hommes solidement armé. La prudence était de mise si l’on voulait éviter de terminer le crâne fracassé contre le macadam après milles sévices. Et je savais que Narcissa fût sa belle-fille ne changerait rien à l’équation, bien au contraire.

« Permets-moi de te retourner le compliment mon tendre amour. » Lançai-je d’une voix charmeuse avant de sourire. « Tu as raison, tout ceci risque d’être fort distrayant. »

Et c’était peu dire. Il n’existait plus grand plaisir pour un acteur que de savoir que son jeu ensorcelait même les plus sceptiques et je savais que l’équipe que nous formions Narcissa et moi aurait raison de la méfiance de certains, après tout à nous deux, n’étions-nous pas un couple qui en ferait rêver plus d’un ? Le prince et la princesse. Le jeune et riche entrepreneur pourtant au service de la communauté avec le foyer pour jeunes en difficultés qu’il avait bâtit et sa magnifique compagne présentatrice tv dont la renommée était en plein ascension, de quoi s’attirer des regards envieux et jaloux. Notre couple était tout à fait crédible dans le sens qu’à nous deux nous représentions l’exemple du couple parfait dont rêvent toutes les petites filles.

« Je te déconseille cependant de le sous-estimer, ton beau-père, bien quelque peu vaniteux, peut rapidement devenir dangereux avec les puissants soutiens qu’il a derrière lui. » Je marquai une pause, à la recherche de mes mots. « Et sache également qu’il faudra faire preuve d’une très grande discrétion, veillez à ne pas faire voler notre couverture en éclat car il ne reculera devant rien pour nous le faire payer. »

Mon but n’était pas de l’effrayer ou quoique ce fut du même genre mais de bien lui faire comprendre ce dans quoi nous nous embarquions, j’en avais l’habitude, fréquentant sans cesse des hommes à la morale douteuse et à la gâchette facile. Elle, beaucoup moins et je ne tenais pas réellement à aller dévorer les pissenlits par la racine à cause de son manque d’expérience. Autant régler tout ce qui pouvait l’être d’ores et déjà.

« Ensuite concernant ses activités en elles-mêmes, je ne saurais te dire en quoi ces dernières consistent exactement mais je me renseigne toujours et pénétrer dans son intimité comme nous l’avons prévu, me permettrait d’avoir plus facilement accès à ce qui nous est dissimulés pour le moment. »