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Julie R. Evans
Julie R. Evans
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Dim 22 Juil - 0:16



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Elyes. Rien que son nom en disait bien long sur lui. Beau grand black, qui faisait affaire avec des sujets bien louches et avec des personnes bien utiles pour lui, dont le père de Julie, qui était porté disparu depuis deux semaines ; une bien étrange disparition. En effet, celui-ci fournissait le jeune homme en armes et l'aidait plus ou moins dans sa traque du King de SF. Cependant, Julie, ignorait cette raison, elle pensait que son père lui filait juste des armes en échange de quelques sommes d'argent. Ce trafique déplaisait à la blonde, pourtant, il était comme tabou d'en parler à quiconque, encore moins à Elyes. Ce dernier avait eu besoin du père de la jeune femme bien de nombreuses fois jusqu'au jour où celui-ci le trahit, un fameux soir. A ce moment, Julie était présente lors d'une embuscade contre Elyes, pour le protéger. Pourquoi ? Parce qu'elle l'aimait bien ce mystérieux type. Elle avait bien compris que si elle n'intervenait pas, il allait sans doute écoper de pas mal d'années de prison, et ça, elle voulait éviter. Bien qu'il mettait la main dans des affaires qui étaient tout sauf innocentes, elle appréciait la personnalité du garçon, celle qui montrait à Julie. En fait, une fois, ils avaient même couché ensemble. Avant qu'elle ne soit en couple avec Domenico. Entre eux, il y avait bien quelque chose, mais rien de plus que de l'« amitié ». 12 ans les séparaient quand même. Et pour une raison bien spéciale, Elyes incarnait une figure bien rassurante et protectrice qu'elle ne retrouvait chez personne d'autre. Elle se sentait souvent bien mieux avec lui qu'avec son petit-ami. Normal, vu comme les choses entre eux s'étaient complexifiées. En l’occurrence, ce soir-là, autour d'1h du matin, Julie ne voulait pas rentrer chez elle après une énième journée sur le plateau de tournage, en raison de son mal-être intérieur. Son père avait mystérieusement disparu, quelques jours après l'embuscade, elle ne savait pas où elle en était côté cœur et elle était si fatiguée à cause du tournage qu'elle ne voulait pas se préoccuper de ses problèmes. Le tournage du film dans lequel Julie avait le premier rôle commençait à se terminer tout doucement heureusement. Elle avait bien hâte de voir l'aboutissement de tant d'heures passées à tourner ! Elle en était exténuée à force. Faut dire qu'elle n'était que débutante dans le monde cinématographique. Bref, ce soir-là, elle envoya un sms à son petit-ami pour l'alerter qu'elle rentrerait tard, à cause du boulot. Mouais. Elle ne pouvait aucunement préciser son lieu de destination pour le début de sa nuit. Le taxi l'emmena en quelques minutes devant le seul endroit où elle voulait se trouver à cet instant. En descendant de la voiture, après avoir donné quelques billets au chauffeur, elle priait intérieurement pour que la personne qu'elle désirait voir soit encore sur les lieux. Il était tard, il pouvait être déjà rentré chez lui. Ou flâner ailleurs dans San Francisco. Il était bien un homme occupé. Devant la porte fermée du Genesis, un Jazz bar nouvellement ouvert, Julie toqua doucement à la porte. Aucune réponse. Elle réessaya avec plus d'énergie. Toujours aucune réponse. Elle regarda en l'air, passa sa main dans les cheveux, tentant de trouver un moyen pour prévenir son ami. Son téléphone. La demoiselle sortit celui-ci pour composer le numéro, sauf qu'il était hors de question de l'appeler à cette heure-ci, s'il n'était pas au bar, il n'était pas approprié de le déranger. Un petit sms ferait l'affaire, sauf qu'avant de l'écrire, elle tenta un nouveau coup contre la porte. Certains passants la fixaient du regard, ce qui ne fit qu'augmenter la gêne de la jeune femme qui à présent, regardait le sol. Rapidement, des bruit de serrure se firent entendre. Une porte s'ouvrit. Julie sourit face à l'homme sur lequel elle tenait absolument à tomber, Elyes. « Je... Euh... Je, désolée, il est tard je sais, et euh... je ne sais pas si... tu.. euh, es disponible, maintenant ? » Julie bafouillait à cause de sa nervosité et de sa gêne. Mince, peut-être qu'il était occupé avec d'autres trucs bien plus importants qu'elle et il n'avait probablement que faire de cette pauvre fille qui bafouillait bêtement devant lui à 1h du mat ! Alors, la jeune femme continua à fixer le bel homme face à elle sans oser bouger ou ajouter un mot.

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Anonymous
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Dim 29 Juil - 14:39


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Une nouvelle soirée venait de s’achever et j’en étais plutôt fier. Je devais reconnaitre que j’avais eu quelques craintes quant à son degré de fréquentation et de popularisation, mais c’était visiblement un pari réussi. La clientèle était plus nombreuse chaque soir. Et pas n’importe quelle clientèle, bien entendu. Le but originel de ce bar était de pouvoir faire mes petites affaires sans être importuné. Certes, je pouvais aisément rendre ailleurs, dans le club de Ulrik par exemple mais c’était bien trop risqué alors qu’ici j’étais en terrain connu. Je ne tenais pas à me retrouver aussi démuni que je le fus après la trahison de ce cher militaire. Démuni était un bien grand mot, cependant confiance et loyauté étaient, à mes yeux, des qualités indispensables et nécessaires pour entretenir de bonnes relations en affaire. J’avais une sainte horreur de ces personnes qui n’avaient aucune conscience professionnelle, retournant leur veste à chaque proposition alléchante. Lorsque je m’engageais, je faisais en sorte de demeurer fidèle à mes propos si bien que je honnissais les traitres. La trahison, seule que je ne pouvais pardonner. J’agissais sans doute de manière contradictoire puisque je jouais à un double jeu avec la famille Lucchese qui m’avait recueilli et façonné. La différence était que jamais je ne ferais quelque chose qui leur nuirait directement. J’avais un but à atteindre et j’étais prêt à tout pour cela, je faisais cependant en sorte de conserver les principes qui m’étaient chers. Principes inculqués par ma mère. C’était important pour elle, donc ça l’était également pour moi, m’y soustraire serait la renier, elle et ce qu’elle représentait à mes yeux. En plus de servir à mon business plus ou moins légal, je réalisais un rêve d’enfant. Ma mère étant une inconditionnelle de jazz, il fut donc naturel que je baignasse dans cet univers, au lieu de le déteste, j’en étais profondément féru. Ray Charles fut la principale raison pour laquelle je m’épris tendrement du piano et ma mère, loin de m’en dissuader, m’exhorta dans cette voie en me payant des cours malgré nos revenus plus que modestes. Une des promesses qu’elle me fît fut de travailler dur pour que nous obtenions un piano à nous. Elle mourut malheureusement avant d’y parvenir. Néanmoins, la dame chez laquelle j’allais pratiquer ne me laissa pas tomber et me permis même de continuer les leçons gratuitement, à condition cependant que je lui rende quelques petits services comme tondre sa pelouse ou bien encore l’aider à décharger ses courses. Puis je rencontrai William qui, ayant un piano chez lui m’invitait à l’accompagner alors qu’il chantait. Ah, quelle excellente époque !

Les quelques employés qui restaient s’en allèrent et j’en fus bien content. J’aimais beaucoup l’ambiance qui régnait alors qu’il ne restait plus personne. Ce silence impérieux et si énigmatique à la fois. Comme un suspend dans le temps. Plus rien ne semblait avoir d’importance. Je me sentais bien ici. Un peu comme dans le ventre de ma mère. Bien que je ne gardasse aucun souvenir de cette période, mais cette sensation de sécurité, de protection, je la retrouvais dans le Genesis et cela pourrait sans doute paraitre stupide aux yeux de certains, mais cela m’émouvait presque aux larmes. Le futur. Le passé. Le présent. Le temps n’existait pas. J’allais m’asseoir sur mon instrument fétiche et jouais au fur et à mesure que mes souvenirs, mes impressions d’antan me happaient. Je ne parvenais pas à mettre des mots sur la mélodie qui prit bientôt possession de la pièce. Elle était douce et brutale à la fois. Mélancolique et joyeuse. Ce n’était pas exactement ça. Pas du tout même. Ou peut-être que si. Indicible. Inexplicable. Le mieux était sans doute de le vivre pour comprendre. Je m’étais si profondément perdu dans cette existence qui fut autrefois mienne que je n’entendis pas tout de suite que l’on frappait à la porte de l’entrée de service. Mes doigts s’immobilisèrent, mes sens à l’affût. Un autre coup. Je jetai un coup d’œil à ma montre, une heure du matin passé. Qui cela pouvait-il bien être ? Je n’avais aucun appointement prévu ce soir. Ce fut soupirant que j’allais ouvrir pour tomber sur une Julie balbutiante et quelque peu embarrassée. Je lui souris et la laissai entrer avant de refermer. « Bonsoir Julie » En bon gentlemen, je la débarrassai de sa veste puis l’invitai à s’asseoir. « Alors que me vaut le plaisir de cette visite ? » J’étais quelque peu surpris de la voir là mais cela voulait sans doute dire qu’il était temps de lui dire toute la vérité. Non pas que je regrettais ou bien encore me sentais coupable de ce que j’avais fait à son père, loin de là, toutefois, je lui devais au moins cela, après tout elle m’avait sauvé d’un emprisonnement certain. C’était la moindre des choses que d’être honnête avec elle. « Me permets-tu de t’offrir à boire ? » lui demandai-je poliment tout en passant derrière le comptoir.
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Julie R. Evans
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Mer 1 Aoû - 21:02



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Quelque chose n'allait pas. Julie parvenait à le ressentir. Ele ne savait pas de quoi cela résultat, néanmoins, elle était persuadait que quelque chose clochait. Ce qui la déstabilisa grandement, devant Elyes. Depuis qu'elle l'avait aidé à ne pas finir en prison, elle le voyait complètement différemment. A présent, il n'était pas juste Elyes. Il était Elyes, son ami. Un vrai ami. C'est pourquoi elle avait décidé de se rendre auprès de lui. Elle pouvait lui faire confiance, avec lui, elle se sentirait mieux. Pourtant, ce n'était pas le cas. Elle ignorait pourquoi. Lorsqu'elle entra à l'intérieur du bar, qui était vraiment un chouette endroit, Elyes avait fait un boulot remarquable pour rendre le lieu accueillant et chaleureux, il la débarrassa de sa veste et l'interrogea sur la raison de sa visite. Que pouvait-elle bien répondre ? "Oh j'avais juste envie de te voir, tu es la première personne à qui j'ai pensé pour passer ma soirée." Mouais, peu convenable. Julie n'arrivait pas à percevoir comment Ely la considérait. A ses yeux, était-elle son ami ? Ou bien, juste la fille de son ancien collaborateur ? A ce propos, c'était vraiment étrange que son père ait disparu le lendemain de l'embuscade. Etait-ce un flic qui a mal digéré l'absence d'Ely qui a voulu se venger ? Ou bien, un autre type complètement déluré qui voulait s'en prendre pour une quelconque raison à son père ? C'était des thèses bien extrêmes, non plausibles, et pourtant, Julie se doutait bien que quelqu'un l'avait sans doute enlevé pour lui faire du mal... Ce qui fit rapidement monter les larmes aux yeux, de la blonde. Si bien qu'elle fut obligée de se détourner du regard de son ami pour essuyer ses yeux humides et se contenta de répondre simplement. « J'avais envie d'un verre dans un bon bar. Et on m'a dit que le tien était vraiment pas mal ! » Julie laissa échapper un petit rire. Sa réponse était vraie. Le bar était vraiment bien réputé, malgré sa récente ouverture. Toutefois, c'était dit avec humour, pour l'apaiser, pour la calmer. Il passa alors derrière le comptoir tout en lui proposant de boire quelque chose. Evidemment, elle était pour. Elle ne savait pas comment allait se passer sa soirée, mais autant boire de l'alcool dès maintenant. Elle savait bien qu'ils ne finiraient pas par coucher à nouveau ensemble, donc elle ne craignait pas les effets négatifs de l'alcool. « Bien sûr. Je voudrais bien boire ton meilleur cocktail. Préparé par toi-même, si possible. » Elle ajouta par la suite. « Je suis désolée de te faire bosser rien que pour moi, aussi tard... » Son visage marquait son embarras et sa nervosité, cependant elle sourit pour ne pas passer pour la fille trop timide. Pas devant Elyes, un grand gaillard qui n'a peur de personne. Julie ne voulait pas lui montrer qu'elle le redoutait quand même un peu. « Comment tu vas sinon ? On ne t'a pas tendu d'autres embuscades pour te piéger j'espère ? » Avec une réelle inquiétude, la jeune femme s'intéressa à Ely. Elle savait très bien qu'il ne lui répondrait pas vraiment, ou très brièvement avec des réponses floues, mais elle avait juste besoin de savoir si tout allait bien pour lui, s'il n'était pas en danger. Il touchait à des choses bien louches, Julie le savait.

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Anonymous
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Jeu 9 Aoû - 2:40


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J’étais content que sa réponse fût positive, bien que je doutasse qu’elle refusât. Sa présence ici ce soir, à une heure aussi tardive confirmait mes impressions. Elle n’était pas là par hasard, sans doute recherchait-elle de la compagnie, un ami chez qui se refugier ne serait-ce qu’un instant. Et je savais fort bien qu’elle me considérait ainsi. Moi également, bien que je ne lui montrasse pas vraiment. J’avais réellement fini par l’apprécier, ce qui n’était par une mince affaire pour ceux qui me connaissaient. Au début, pourtant, je ne la voyais que comme une partie de mon travail, dans le sens où pour que tout se passe agréablement avec mon défunt associé, je me devais de m’intéresser à lui, notamment à sa fille. Il fallait plaire à cette dernière pour garder les faveurs du père. Ce n’était pas très difficile. J’avais l’habitude de revêtir un masque. D’ailleurs, je le faisais en permanence. Montrer aux gens ce que l’on veut bien partager était ma devise. Cela fonctionnait très bien, preuve que ceux-ci ne s’intéressaient pas vraiment aux autres. Ou peut-être étais-je bien trop bon comédien pour qu’ils remarquassent quoique ce fût. Des années de pratique au compteur. La seule et unique personne qui pouvait se vanter de me connaitre vraiment c’était William. Seule et unique personne en qui j’avais pleinement confiance. Néanmoins, je ne pouvais réfuter le fait que Julie en me sauvant la mise, contrecarrant ainsi les projets de son père, s’était sincèrement attiré mes faveurs. Je regrettai presque mon acte qu’elle percevrait sans nul doute comme une trahison de ma part, à raison sûrement. « C’est toujours un plaisir de m’occuper personnellement de jolies filles » lançai-je en souriant en réponse à son sourire. Jolie, elle était. Au-delà de cela, certainement. Elle possédait un charme auquel l’on résistait difficilement ce qui nous avait conduits jadis à coucher ensemble, grosse erreur. Je m’en voulus terriblement et m’en voulais toujours d’ailleurs de n’avoir su résister. C’était moi l’adulte dans l’affaire et je n’avais su réfréner mes pulsions. Tout d’abord, elle n’était pas majeure, ensuite c’était la fille d’un de mes collaborateurs, il ne fallait jamais mêler business et plaisir, c’était connu et enfin c’était contre mes principes, nous avions tout de même treize années d’écart. Ce n’était pas rien. Suite à cette nuit, j’avais pris mes distances avec elle, j’étais bien évidemment toujours présent lorsqu’elle avait besoin de moi mais j’avais pris soin de redéfinir le rôle de chacun dans notre relation. Alors que je me tournai vers la collection impressionnante d’alcool afin de lui préparer son cocktail, elle m’interrogea sur comment j’allais et après la situation à laquelle nous avions dû faire face ensemble, je ne pouvais ignorer la réelle portée de sa question ainsi que l’implication qu’elle ressentait à mon égard. L’inquiétude que je pouvais entendre dans sa voix prouvait qu’elle se souciait véritablement de mon sort. Ah, pourquoi fallut-il qu’elle compliquât tout. « Ne t’inquiètes donc pas, je me porte comme un charme. » Mon ton était léger. « Et toi alors ? » Une pause. « Tu m’as l’air épuisée. » Je vrillai mes prunelles dans les siennes afin de jauger sa réaction. Le rouge lui monta aux joues alors que mon regard se fit intense, ce malgré moi, je m’empressai alors de reporter mon attention sur ma préparation. Ne compliquons pas inutilement les choses. De toute manière avec ce que j’allais lui dire, il était certain qu’elle ne voudrait plus que nos chemins se recroisent, ce qui était préférable. « Julie, dis-moi… » Débutai-je en secouant sa boisson « depuis quand es-tu au courant pour les activités de ton père et moi ? » Ma voix était douce et rassurante. J’avais besoin de savoir depuis quand elle connaissait cette partie-ci de ma vie et jusqu’à quel point en était-elle informée. Je doutai que cela datât de quelques semaines. Son cocktail prêt quelques minutes plus tard, je le déposai devant elle avec un sourire bienveillant. « Tu m’en diras des nouvelles ! »
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Julie R. Evans
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Lun 13 Aoû - 17:14



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Bien qu'il était tard et que la demoiselle était épuisée, elle semblait soudainement motivée face à Elyes. Etait-ce son regard ou son sourire qui lui donnait la force, à son tour, de sourire ? Elle ne savait pas cependant elle n'avait pas besoin de se forcer pour avoir une bonne mine. Julie était consciente malgré tout que quelque chose faisait tâche dans ce beau tableau : la disparition de son père. Il avait tout bonnement disparu sans laisser de trace ce qui n'était pas pertinent pour le père de famille qu'il était. Et devant cette incompréhension la plus totale, Julie se sentait tellement faible et vulnérable. Elle ne pouvait rien faire pour aider son père, peu importe l'endroit où il se trouvait, et elle pouvait encore moins essayer de le retrouver. Pourtant, plusieurs moyens étaient employés pour localiser Mr.Evans, sans succès jusqu'à présent. Cela torturait intérieurement Julie qui ne voulait rien laisser paraitre. Toutefois, avec Elyes, c'était différent. C'était comme si, au contraire, avec lui elle voulait lui en parlait. Non, elle le devait même. Alors, tôt ou tard, cet agréable moment serait ruiné par ce sujet de conversation, quelque peu dérangeant. Le jeune homme glissa une remarque à Julie, la qualifiant de jolie fille, ce qui la fit rougir immédiatement. Elyes lui confier ça ? Ca lui faisait plus que plaisir, que ça soit d'une autre personne, déjà elle en est ravie et gênée, mais là, c'était bien plus... Elle en sourit nerveusement, comme une petite fille d'une dizaine d'années qui découvre que le garçon qu'elle aime beaucoup l'aime en retour. Pourtant, c'était une remarque bien innocente pour quelqu'un comme lui qui attirait toutes les jolies filles. Julie en était juste une parmi tant d'autres, elle ne devait donc pas y prêter attention. « Que tu es gentil. Merci, mais tu dois en avoir des tas d'autres qui doivent t'attendre actuellement, ça m'embête de devoir les priver de ta personne. » Julie dévisageait son interlocuteur avec un regard plein de malice tentant de lui faire comprendre qu'en effet, il n'était qu'à ses yeux, le genre de gars qui avait tellement de filles sur sa liste qu'il ne se souvenait qu'à peine du prénom de chacune. Mais peut-être qu'elle avait tort ? Toujours est-il qu'après il rassura la jeune femme en répondant positivement à sa question. Il disait aller bien. Tant mieux. Elle gardait encore en tête la fameuse scène où elle prévint Elyes du piège tendu par son père. Pourquoi avoir "trahi" son propre père, désormais disparu, pour quelqu'un comme Elyes qui ne devait sans doute que la voir comme fille d'associé ? Elle ne savait pas, mais elle devait le faire. Pour le moment, elle ne souhaitait même pas comprendre quelle en était la raison. C'était bien trop compliqué et elle était fatiguée pour réfléchir. Point souligné par Elyes qui s'inquiéta à son tour pour la jeune femme. « Je vais bien. Mais oui, je suis juste épuisée par le boulot, mais autrement ça va... Enfin... On fait avec. » La blonde faisait allusion à son père. D'ailleurs, tout en préparant le cocktail, Elyes lui posa une question à propos de sa découverte pour leurs affaires ensemble. Dans sa voix, rien ne montrait que Julie devait se méfier de ce qu'elle allait répondre. Alors, elle ouvrit la bouche pour prononcer les premiers mots de la vérité quand il lui remit tout sourire son cocktail, lui demandant aussi de donner son avis sur celui-ci. Finalement, elle se tut, sourit et but une gorgée du cocktail préparé en personne par le propriétaire du bar. Quelle chance tout de même ! Julie en était flattée au fond. « Il est délicieux. Bon travail patron. Merci. » La boisson était effectivement succulente, Julie ne la connaissait pas. C'était donc une bonne surprise. Bref, pour en revenir à la vérité sur son père et Elyes, elle redoutait quand même que cela change quelque chose à leur relation, ou que celui-ci change totalement de comportement avec elle, devenant plus "dangereux" à son égard. C'était pourquoi elle n'osa jamais lui fart part de cette découverte. Mais maintenant, il était au courant, elle devait donc lui être honnête. « A vrai dire, je le sais depuis bien des mois, ça doit remonter encore en avril, voire avant, je ne sais plus trop... J'avais surpris une de vos conversations, à la maison. Je te rassure, je n'ai rien dit à personne. Je n'allais pas le faire puisque mon père aussi était mêlé à ces magouilles de je ne sais quel type. » Presque sur la défensive, voulant se justifier à tout prix, Julie regardait maintenant son père. Elle fuyait le regard d'Elyes, de peur qu'il ne la croit pas. Pourtant, elle disait vrai, après tout, elle l'avait même sauvé des flics, alors quelle preuve lui faudrait-il pour qu'il ne doute pas de sa confiance ?

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Anonymous
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Ven 17 Aoû - 14:20


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Le comportement quelque peu candide de Julie me plaisait beaucoup, c’était quelque peu rafraichissant de voir des filles possédant encore un semblant d’innocence. C’était d’une certaine manière réconfortant. J’ignorais si c’était le terme adéquat mais cela changeait agréablement de toute les femmes que j’avais coutume de côtoyer et qui n’avaient rien d’autre que leur fade beauté à offrir. Cela était franchement ennuyeux que de rester en leur compagnie, leurs sujets de conversation étant rarement variés, heureusement pour moi, je parvenais à faire fi de leur superficialité. Il le fallait si je désirais atteindre mon but final et j’étais prêt à tout pour cela. A tout. Dans ma tour d’ennui, Julie se présentait comme la distraction adéquate, m’extirpant de la torpeur dans laquelle je m’enlisais un peu plus chaque jour. J’appréciais sa compagnie, véritablement mais je ne devais pas quitter mes objectifs de vue. J’avais bien trop sacrifié pour finalement laisser tomber alors que je me rapprochais de plus en plus. Je n’allais décemment pas abandonner maintenant puisque toutes les pièces de l’échiquier se mettaient en place. Ce n’était qu’une question de temps…et de moyens, que j’avais d’ores et déjà. Etais-je vraiment entrain de me rechercher des excuses ? La présence de la blonde en face de moi me perturbait plus que je ne l’aurais voulu et je me refusais à laisser les choses continuer ainsi. Je ne savais pas où cela nous me mènerait et je n’étais pas certain de le vouloir à vrai dire. C’était pour éviter ce genre de situations que j’évitais de m’impliquer émotionnellement dans mes relations avec les autres. Je ne supportais pas l’idée de perdre le contrôle pour un caprice absurde de mon cerveau. J’avais une vengeance à prendre et je n’allais sûrement pas me stopper en si bon chemin. Nettoyant le verre que je venais de rincer, je l’écoutais calmement et décidai qu’il était temps. Je reposai doucement l’objet et sentis tout de suite que l’ambiance du bar devint nettement moins chaleureuse. D’un geste rapide, je contournai le comptoir, me retrouvai en face d’elle et souris. Pas un de ces sourires charmeurs auxquels je l’avais habituée mais un qui la poussait à craindre pour sa vie. Il était à la fois sarcastique, amusé et menaçant. J’approchai mon corps du sien, pressant mon bassin contre le sien puis passai ma main droite tendrement sur sa joue. « Ah Julie, douce Julie ne sais-tu pas qu’il est mal-élevé d’écouter aux portes ? » chantonnai-je en caressant sa peau, me remémorant malgré moi la nuit où j’avais fait d’elle mon amante. Erreur que je ne parvenais pas à oublier. Qu’importe, ce n’était pas le moment. « Pourquoi n’as-tu pas écouté ton bons sens et n’en as-tu pas parlé ? Cela nous aurait évité de nous retrouver dans une situation aussi compliquée que celle-ci et t’aurait accessoirement évité de perdre ton père. » La bombe était prête à être lâchée. C’était le moment. Pourquoi ce temps d’hésitation ? Je ne regrettai pas mon acte et pourtant me voilà incapable de le clamer haut et fort. Etait-ce son regard terrifié et larmoyant qui m’en empêchait ? Ou bien l’idée seule de la décevoir, qu’elle me perçût autrement ? Je remis ces réflexions à plus tard, ce n’était pas le lieu. « Ton père est mort et c’est moi qui l’ai tué. » Mon ton était froidement placide. Je n’avais aucun remords quant à cela mais ce que je vis dans les yeux de la blonde me donna presque envie de regretter mon insensibilité. Je ne montrai cependant rien de mon combat intérieur, me contentant d’afficher une mine indifférente. « J’espère que tu comprends enfin que tu ne peux faire confiance à personne, surtout pas à moi. Je ne suis pas ton ami, Julie. Je ne suis l’ami de personne. » Je pesais chacun de mes mots, prenant soin d’appuyer où cela faisait mal. J’étais cruel, je le savais mais c’était mieux ainsi. « Tu m’as sauvé la mise, je te laisse donc partir. Considères que nous sommes quittes. » Un sourire froid et je relâchai mon emprise sur elle. Je n’aurais jamais pu la tuer elle-aussi, elle était des rares que j’appréciais sincèrement mais je ne supportais le pouvoir qu’elle exerçait sur moi. Il était temps de mettre un terme à tout cela. Je m’éloignai quelque peu d’elle, lui indiquant geste simple la sortie avant de me diriger vers le piano.
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Julie R. Evans
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Ven 17 Aoû - 22:37



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Le temps était figé. L'entourage n'existait plus. L'air ne rentrait plus dans les poumons de Julie. Celle-ci ne fit plus aucun geste. Ce que venait de confier Elyes avait eu l'effet d'une bombe. Soudain, tout avait explosé. Quelques minutes plus tôt, Elyes s'était en fait rapproché de la jeune femme pour finalement déposer sa main sur sa joue et lui rappeler qu'il était mal d'écouter aux portes, et que si elle l'avait dit, la disparition de son père aurait pu être évitée. Il remettait la faute sur Julie ? Pourquoi ? Il n'avait pas l'air de regretter quoi que ce soit. C'est ce que sentait Julie au travers de la voix de son "ami". La pauvre avait peur... Elle n'osait plus bouger ou émettre un son. Aucun son ne parvenait à sortir de sa bouche. Elle restait pétrifiée, pourtant son regard indiquait tout ce qu'elle ressentait à l'intérieur. Elle commençait à avoir les larmes aux yeux. Elle voulait savoir ce que Elyes disait en parlant de perdre son père. Etait-il vraiment mort ? Et comment ? Etait-il donc au courant de la disparition de son père ? Alors qu'il prétendait ne rien savoir et ne pas y être mêlé ? Julie se maudissait intérieurement de n'être pas assez courageuse pour pouvoir protester ou manifester sa curiosité mais aussi sa colère. Là, seule sa crainte était percevable. Gros signe de faiblesse. Elyes devait sans doute s'en apercevoir et en profita pour lui sortir l'aveu le plus redouté de la blonde. Il lui avoua que son père était mort. Tué par lui. Julie en était stupéfaite. Complètement choquée et anéantie, elle fixait son interlocuteur, qui désormais était l'assassin de son père. Comment avait-il pu faire ça ? Tout était remis en question. Elle-même, son père, Elyes... Mais qui était-il ? Sans doute pas un ami. Bien qu'elle le considérait comme tel. Seulement, ce n'était plus le cas. Maintenant, il n'était qu'un assassin, un meurtrier, le meurtrier de son père. Il lui avait balancé ça, comme avec fierté, aucun remord, en la regardant droit dans les yeux. Mais quel être aussi froid était-il pour oser agir ainsi ? Cette fois, les larmes coulèrent très rapidement sur les joues de la demoiselle. Les larmes chaudes ne parvenaient pas à la réchauffer, elle frissonnait. Toute la famille Evans espérait que le père retournerait bientôt à la maison, qu'il était parti volontairement pour une quelconque raison, personne ne pensait qu'il avait pu être tué. Julie redoutait ce scénario mais ne se permettait pas d'y croire. A vrai dire, elle préférait ne pas y penser. Son côté pessimiste ne voulait pas prendre le dessus sur elle, pas sur un sujet aussi grave, même si au final, il avait raison. La vérité était bien plus froide que ses espoirs et illusions. A présent, elle s'en voulait d'avoir été aussi bête pour ne pas s'y être préparée. Et elle s'en voulait d'avoir pu être aussi proche, couchant même avec Elyes, qu'elle voyait comme un ami. Elle en était dégoutée. C'était horrible. Le dirigeant du bar ajouta une couche en lui faisait la morale sur le fait qu'il ne fallait faire confiance à personne et qu'il n'était pas son ami. Julie avait eu confiance en son ancien-ami, elle-même tentait qu'il la lui accorde, elle l'extirpa du filet des flics tendu par son propre père. Et lui, finalement, il lui planta un couteau dans le dos. En effet, on ne pouvait faire confiance à personne. La jeune femme en était, à cet instant, plus persuadée que jamais. Horrifiée, elle grimaça au sourire du jeune homme quand il lui admit qu'ils étaient quitte, qu'elle n'allait pas mourir. Un nouveau frisson parcourut son corps, encore plus glaciale. Il aurait pu la tuer ? Elle n'avait même pas pensé à ça tellement la mort de son père lui faisait mal et lui occupait la pensée. Encore plus apeurée, elle continua à regarder le meurtrier de son paternel en attente d'une réaction de celui-ci. Elle ne savait pas quoi faire, oserait-il de lui faire quelque chose à elle aussi ? Pourtant non, il se leva pour lui indiquer le chemin de la sortie et s'installa devant le piano. Elle, elle était libre. Comme si elle devait considérer ceci comme une aubaine, elle devait prendre la fuite et ne plus se retourner sur son chemin. Or, Julie continuait de réfléchir et ne comprenait pas vraiment ce qui s'était passé, elle voulait des réponses. Il lui en devait. Néanmoins, elle se leva enfin au bout de 5 bonnes minutes pour marcher, lentement, en direction de la sortie. Elle s'arrêta par contre au niveau du piano. Elle s'approcha d'Elyes et fit le geste le plus normal qui lui paraissait être à cet instant. Elle le gifla, le contemplant d'un air des plus dégoutés. « Va te faire foutre Sullivan. Moi qui te pensais être mon ami, en fait, tu n'es qu'un gros enfoiré. Va pourrir en enfer. » Malgré ses sanglots, sa voix ne la trahit pas. Elle était sûre d'elle et pensait ses insultes. Elle détestait plus que tout au monde. Mais était si faible qu'elle ne pouvait rien faire d'autre, pas l'interroger ou se venger. Alors, elle regarda à nouveau ce visage de meurtrier encore choquée et se dirigea en trombe vers la sortie, refermant avec violence la porte du bar qu'elle haïssait aussi à présent. Julie avait envie de vomir. Elle marcha pourtant rapidement pour dissimuler cette envie. Elle était encore en larmes... Elle ignorait comment l'annoncer à sa famille. Pourtant, elle était sûre d'une chose. Elle ne le dénoncerait jamais aux flics. Ignorant toutefois la raison de cette raison, elle savait juste qu'elle devait la respecter. Malgré sa haine qui grandissant à l'intérieur de Julie, une part d'attachement, d'amitié et de réelle affection envers lui ne parvenait pas à disparaître. Au fond, elle n'oubliait celui qui avait été son "ami". Ce soir là pourtant, elle perdu non juste un homme mais deux. Son père et Elyes.

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