| Mer 1 Aoû - 13:59 | |
| KELLEN & GENESIS Cela devait faire quelque chose comme dix minutes que j'avais raccroché. Ou plutôt que Kate m'avait raccroché au nez. Littéralement oui. Et notre conversation avait du être bruyante, étant donné que ma coloc avait fini pas m'envoyer un message sur Facebook pour savoir si tout allait bien. Tout allais pour le mieux, oui. Ma meilleure amie qui me faisait la gueule depuis quelques jours sans raison venait de m'annoncer qu'en fait, elle éprouverait un peu plus que de l'amitié pour moi et que c'était pour cela qu'elle s'était éloignée du jour au lendemain. Et aussi pour ça qu'elle voulait disparaitre de la circulation. De mon côté, apprendre cela de façon aussi...étrange et soudaine me perturba quelque peu. Il fallait non-seulement que je réagisse de façon appropriée à son aveu, sauf que dans le même temps, j'étais en colère qu'elle me prenne un peu pour un type de seconde catégorie qui n'aurait pas compris, ni su dialoguer, elle avait jsute préféré se défiler du jour au lendemain et me laisser planté là, à me demander ce que j'avais fait de mal et par dessus le marché à me lancer des "non, rien" à tout va. Je détestais cette manie. À croire que les gens n'avaient pas l'air de savoir que moi aussi j'étais doté d'un cerveau qui fonctionne et que quand d'une seconde à l'autre, ma meilleure amie que je connais sur le bout des doigts ne m'adresse plus la parole, eh bien, je me rends bien compte que quelque chose ne tourne pas rond. Alors "non, j'ai rien", c'est moyen et désespérément lourd.
Bref, le fait était à présent que je savais ce qu'il en retournait réellement, que Kate se trouvait désormais dans un état pas possible et que je ne savais pas quoi faire. Oui, j'étais perdu, il me fallait le reconnaitre. D'une part parce que je ne voulais pas qu'elle disparaisse dans ma vie, ni qu'elle se sente mal ou triste ou n'importe quoi d'autre du genre par ma faute. Ni qu'elle déprime toute sa vie ou allez savoir quoi d'autre. Elle venait juste de se transformer en la nana la plus fataliste de cette planète quasi-instantanément. Je ne sais pas si c'était ça ou le fait qu'elle soit "amoureuse" de moi qui me fit le plus peur. Je me redressai puis envoyai un message à Genesis :
"En fait, je crois que je vais avoir besoin de toi ce soir. Tu ne dors pas?"
Je me dirigeai alors vers notre salon et l'attendis là. |
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| Lun 6 Aoû - 16:39 | |
| KELLEN & GENESIS Il commence à être tard, et je ne sais pas vraiment pour quelle raison, mais je suis encore éveillée. Pourtant je devrais dormir, j’ai passé une rude journée au travail aujourd’hui. Les clients étaient exigeants, certes, mais notre patron l’était tout autant. Sans compter les athlètes novices qui s’épuisent à t’agacer, et pourtant tu dois conserver tout ton calme, garder ton sang-froid, et faire mine de rien. Ce genre de travail m’épuisait à la fois physiquement et moralement. Hadryin est encore à l’hôpital, à cette-heure-ci, alors seul Kellen et moi occupons l’appartement. Je l’ai à peine croisé ce soir, je crois que je me suis éclipsée tôt dans ma chambre, si tôt qu’il ne m’a peut-être pas vu ni entendu. Je suis à demi couchée sur mon lit, en petite tenue, prête à aller me coucher. Pourtant je ne dors pas, je traine sur internet, regarde une fois de plus les petites histoires sur Facebook. C’est dingue ce que cette chose peut vous divertir. Quoi qu’il en soit, j’usais mon temps à ne rien faire quand j’entendis une sonnerie de téléphone familière. Ce n’était pas la mienne, mais celle de Kellen. Lorsqu’il répondit, je ne prenais pas garre à ce qu’il disait. Après tout, je n’étais pas une fouine. Pourtant, il était complexe de ne pas entendre. Je ne savais pas réellement avec qui il discutait, mais je le sentais hausser le ton. Il était dur, presque autoritaire. J’aurais personnellement peu apprécié qu’il me parle sous un tel ton, mais s’il le faisait c’était certainement pour une raison valable. J’enfilais mon casque et m’échappais de l’atmosphère tendue que prenait l’appartement. Au bout de quelques minutes, je m’aventurais à soulever mon casque pour voir si la discussion coléreuse, qu’il entretenait avec quelqu’un dont je ne connaissais pas l’identité, était achevée. Cela avait l’air d’être le cas. Je jetais un coup d’œil à mon ordinateur et le voyais connecté sur le réseau social. Au lieu de risquer de m’attirer les foudres de Kellen si je m’approchais de lui, je lui lançais une réplique sur internet, lui demandant si cela allait étant donné le ton qu’il avait adopté au téléphone. Pas de réponse immédiate. Je prenais ça pour un non. J’éteignais l’ordinateur, me glissais sous la couette et tentais de trouver le sommeil. Mon portable sonna, me sortant de ma rêverie. Message Facebook. Kellen. Je souriais, me frottais les yeux et grimaçais lorsque j’allumais de nouveau la lumière pour m’habiller. J’enfilais un simple minishort de sport et un petit débardeur, et me ramenais dans le salon, l’air à la fois inquiet et léger, un petit sourire aux lèvres. « Hey, ça va pas ? » dis-je d’une voix douce.
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