✱ NOM/PSEUDO : Léah/Deepest-Melancholy
✱ ÂGE : Dix-sept ans
✱ J'HABITE : Dans le 01, l'Ain.
✱ PERSONNAGE : Inventé.
✱ CODE : OK par Romy
✱ UN PTIT MOT? Hâte de rp, et première fois avec Lily huhu ~

Tomboy.

Je crois que j'ai toujours été décrite comme quelqu'un de bizarre. Que ce soit de par mon physique, ma manière de penser ou de vivre. Déjà, étant enfant, je n'étais pas dans le moule. Les petites filles pouponnes, aux joues rosies et vêtues de robes roses ou fleuries, étaient aux antipodes de ma personne. J'étais frêle, blâfarde, et la salopette en jean était ma meilleure amie. Jouer à la guerre, aux gendarmes et voleurs, aux indiens, ça c'était mon truc. Contrairement aux Barbies et autres Polly Pocket à la mode pendant mon enfance. « Easton-Rose, combien de fois t'ai-je dis de ne pas jouer avec les insectes !? C'est répugnant. Tes chaussures sont pleines de boue. » Ma mère? Paloma Carmichael, la chef d'entreprise tirée à quatres épingles et botoxée jusqu'à la moelle. Austère, hautaine et absolument ignoble avec ses deux enfants. Aucune tendresse, aucun geste tendre n'avait été épargné envers nous. Pourquoi? Tout simplement parce que notre père était parti à la naissance de Nolan. Elle nous le faisait payer. Mon grand frère était renfermé sur lui-même. Nous manquions d'amour, c'était évident. C'était un cauchemar pour nous deux, mais nous restions soudés, autant que faire se peut. Et encore, le pire n'était pas encore arrivé.

You came in my life.

« C'est de la drogue que tu fumes ? » « Ca te dérange, peut-être ? » « Pas du tout...j'aime bien. » C'est à ce moment-là que j'ai rencontré l'espoir, et le désespoir. En la personne d'Emily. Chevelure rouge feu, petit sourire timide, pomettes rosies par la gêne. Les sempiternelles barrettes en forme de noeud dans ses cheveux lisses. Sa manie de tenir ses cahiers serrés sur sa poitrine, et son regard noisette, si dérangeant. « Dégage. » J'avais vraiment été une garce sur ce coup. Mais ce n'était si différent de d'habitude. J'avais 15 ans, et mon frère venait de quitter la maison. Il avait fait sa valise, m'avait embrassée sur la joue. « Dès que je peux, je te prend avec moi, mon petit ange. » Puis il avait menacé ma mère de ne jamais me faire du mal, avant de partir. « Je me barre de cette baraque de cinglés. À jamais. » La seule personne en qui je croyais réellement, c'était lui. Et il m'avait abandonné. J'avais commencé à fumer, cigarettes et joints. Le fric ne manquait pas à la maison, et je ne me privais pas de voler ma mère. J'avais abandonné le style de garçon manqué, pour quelque chose de plus flashy et coloré. Rose, jaune, orange, vert, violet, rouge. Tous les coloris marquants, les textures différentes, les motifs originaux. Tout y passait. J'avais seulement gardé mes cheveux courts, qui dévoilaient des écarteurs et plugs que je commençais à mettre. Je voulais me créer ma propre identité, très loin de la fille fragile que j'avais pu être. Respectée, je serais, avec mes défauts comme avec mes qualités.

Emily, c'était une fille discrète, qui vivait dans l'ombre de sa famille, grands chercheurs à San Francisco. Une lolita effacée et souriante. Elle m'avait paru si fragile, au premier abord. Une petite chose que l'on avait eu envie de protéger, de regarder rire à l'infini. Je venais de prendre connaissance de mon orientation sexuelle. Autant filles que garçons, mais avec une préférence pour les premières. Et au fil des jours, des mois, nous nous sommes rapprochées. Ca n'a pas été facile, avec ma royale indifférence à son égard au départ. Et sa timidité n'aidait pas non plus, à vrai dire. Ca a duré longtemps, avant que l'on soit officiellement ensemble. Des sourires, des après-midis à nager en sous-vêtements au bord de l'étang, des pétards partagés, des virées entre amies, puis le baiser. Qui m'a retournée au plus profond de moi, qui m'a donné une série de frissons, qui m'a donné des ailes. Cette petite rouquine m'avait redonné la tendresse dont j'avais manqué depuis seize putain de longues années.

Why do you leave me, darling ?

« Je dois partir loin. Mon père est muté en Russie. Je suis désolée. » Je l'avais regardée avec des grands yeux, pendant que mes poings s'étaient serrés. Les larmes pointaient aux coins de mes yeux clairs. « Non, non, non. Tu peux pas me faire ça Emily ! Tu peux pas me laisser comme ça alors que c'est grâce à toi que je vis. T'es mon équilibre, ce qui fait que je deviens pas barge. Me laisse pas. » Elle allait m'abandonner, et partir à Pétaouchnok, où il fait froid et re-froid. « Je pars dans cinq jours. Profitons-en. » Nous avions passé ces cinqs jours tellement rapidement. Tellement vite que le jour de son départ, je ne me suis pas rendu compte c'était aujourd'hui que je ne la reverrais peut-être plus. Elle deviendrait une grande chercheuse comme ses putains de parents et moi je serais une loque humaine. « Ne m'oublies pas, Easton. » « Promis. » Et elle s'en est allée. Et je redevenue la garce d'avant. En pire. Je ne parlais plus qu'à quelques personnes, je fumais de tout à longueur de journée. Je rentrais à peine chez moi. J'attendais désespérement qu'elle revienne, en me disant que ce n'était qu'une blague foireuse. Mais jamais je ne l'ai revue. Et les contours de son visage s'estompaient, alors que je me noyais dans l'alcool, à dix-neuf ans. J'avais expérimenté l'amour physique avec d'autres personnes qu'elle, mais son regard me hantait. Ses petites billes noisettes, qui me sondaient et semblaient lire en moi comme dans un livre. Puis on m'a relevé, tout doucement. On m'a fait remonter la pente. Nolan m'a botté le cul comme il fallait et je devenue meilleure. J'ai emmenagé chez lui. Je me suis adoucie un peu, histoire de ne pas effrayer les autres. J'ai essayé de tourner la page.