Il fait très chaud. Mes yeux sont constamment plissés à cause du soleil. La poussière vol, l'air est brûlant. J'ai l'impression que ma peau est toute brûlée, mes yeux s'habituent au sable, à la lumière, à tout ce qui fait un désert afghan. Mon uniforme doit peser presque 20 kilos, je suis chargé d'armes et de protections, de vivres et de blessures. Pourquoi je suis partie là bas ? Parce que c'est on job, mon boulot.. mon devoir. Nous sommes presque en guerre, on doit sauver des gens, au détriment de nos vies. Ma vie. Je me sacrifie surement. Je suis assis, là au milieu de nul part. On guette on surveille. La mort semble partout. Le soleil tape très fort. Il est affreux. Je fixe le sol, une arme de gros calibre dans les bras, genre mitraillette. Je ferme quelques instants les yeux, la fatigue me gagne et pourtant le journée est qu'à son milieu. Je sens de la sueur goutter sur mon front, je ne bouge pas, tapis dans le sable, j'attends. J'attends l'ennemi sans certitude qu'il viendra. Je ne sais pas pourquoi mais j'ouvre les yeux. J'ai besoin de réconfort, j'ouvre mon uniforme épais de presque 5 centimètres pour y chercher quelque chose. Une photo, LA photo. Une jolie rousse me sourit dessus. Elle est belle que j'ai envie de pleurer, je crois qu'elle me manque terriblement et que c'était la pire erreur de toute ma vie de la laisser. Nina. Je garde mes émotions, cette photo ne devrait pas avoir lieu dans mes affaires, on nous le dit assez, on est des soldats et non des mauviettes ! Je l'admire encore jusqu'à ce qu'elle disparaisse de mes mains. Et merde ! Fait chier ! Il faut que je la récupère. Je me redresse rapidement, mon corps me fait un mal de chien, j'ai des fourmis dans les jambes. Je descend pour aller la chercher, elle brille seule plus bas. J'atteins enfin.. Je suis soulagée. Je l'attrape et la regarde encore, plongé dans mes pensées. Un bruit sourds se fait entendre. Tout explose, le chaos. L'enfer s'ouvre devant moi, je n'ai rien vu de tel.
♣♣♣
Je t'entends plus rien, j'ai l'impression que tout va au ralentit, je cours, je tire, le feu, le sang. Je ne ressens que mon coeur qui bat à mille à l'heure. L'effet est comme dans les films, un ralentit, un bruit de battement de coeur, et une image de guerre affreuse. Puis tout s'accélère, et la douleur se fait ressentir. En plein dans le torse, je ne sais pas si mon coeur est touché, je n'ai pas été loupé. Je sens mes jambes me lâcher et des larmes couler. Un gémissement sort de ma bouche, je crois, je n'en suis pas sur, l'explosion me fait entendre un acouphène seulement strident et stressant. Mon corps s'étale au sol, je vois à travers les tires, les morts et la guerre son sourire. J'arrive, je crois, à prononcer un mot. "
Nina... " Puis je meurs. La mort m'enlace dans ses bras, je crève comme un chien. Plus rien. Le noir, le néant est devant moi, je flotte dans un flot de rien du tout. Je n'existe plus.. et pourtant je ne veux pas mourir. Elle a besoin de moi, je lui ai promis de revenir, je l'ai demandé en mariage, je veux lui passer cet anneau, lui faire des enfants.. l'aimer. Au lieu de ça, je l'abandonne.. La lumière blanche. La fameuse. Elle m'entoure, il est vrai qu'elle est belle, si belle. Pourtant elle disparait si vite. Je ne comprend pas ce qui m'arrive. Je crois que je revois le meilleur moment de ma vie.
Il est minuit, nous sommes le 1e janvier, je me souviens de ce moment comme si c'était hier. Les feux d'artifices explosent dans le ciel, elle est près de moi. Je la dévore des yeux, sait-elle que son rire me faire fondre, que son regard provoque un envolé de papillons dans mon coeur, que ses baisers me font perdre la tête ? Non elle ne le sait pas encore, mais elle ne va pas tarder. Il y a du monde autour de nous et pourtant je ne me dégonfle pas, j'y pense depuis que je sais la date de mon départ pour l'Afghanistan. Il est imminent et pas question que je parte sans qu'elle sache que je suis très éprit d'elle. Je pose alors un genou à terre, je sors une petite boîte noire et je l'ouvre. Je suis du genre assez maladroit sur mes sentiments et d'un coup le stresse me gagne. Et si elle me dit non ? Et si elle refuse, qu'elle n'est pas prête ? J'ai souvent peur. Je ne peux plus renoncer, elle me regarde. Alors je souffle avant d'ouvrir la boite qui dévoile une jolie bague. Je suis une jeune militaire, je ne peux pas lui payer le diamant aussi gros que le sont mes sentiments, et puis pour ma part, je suppose qu'elle sera tout de même bien.. Je me lance.
- Nina, euh, parce que tu es la plus belle femme que j'ai pu rencontrer.. parce que tu fais battre mon coeur plus fort que n'importe qui, parce que je te veux pour moi, parce que tu es unique, souriante, craquante.. que je ne te résiste pas, et enfin parce que je veux que tu sois ma femme et que nous puissions vivre .. - je reprend mon souffle -
ensemble et vieillir ensemble..veux-tu m'épouser ?
Elle dit oui. Sur le coup, je n'y crois pas combien de fois j'ai désiré, demandé et jamais su ce qu'elle voulait et pourtant je me redresse après lui avoir mis sa bague au doigt et je l'embrasse. Elle sera mienne dès que je rentre, et je lui promet de revenir.
C'est cette pensée, cette image que tout se rembobine que je vois un accéléré de ma vie et que j'ouvre les yeux en réclamant de l'air à tout prix. Ma vision est flou, cette acouphène persiste, je sens tout qui tourne autour de moi et des bras qui me retienne. J'ai atrocement mal d'un coup, dans les cotes, dans le la poitrine.. Je crois que je reperd connaissance car je me réveille à nouveau plus tard, sans souffrance.. mais terriblement vidé de toute énergie. J'ouvre doucement mes yeux.. j'espère la voir, j'espère qu'elle est là, qu'elle me tient la main.. pourtant c'est un médecin au bout de mon lit que je vois. Typé et probablement Afghan.. Il me regarde et s'approche rapidement de moi, je suis la lumière de sa mini torche, avec un peu de mal, il vérifie mes réflexes. J'apprends que j'ai trois cotes cassées en réparation et que j'ai fais presque un mois de coma. J'ai pris une bal de gros calibre dans la poitrine, mais pas du coté du coeur, sinon je serais déjà enterré.
Il me faut bien deux mois de rééducation du bras droit, puis pour mon souffle aussi car l'explosion m'a fait inhaler un tas de poussière. Mais je vais bien, j'ai une force, même si elle n'est pas là, même si elle est loin, elle et vivante elle va bien et j'ai espoir de la retrouver. On finit quelques mois plus tard par me rapatrier aux Etats Unis. J'arrive à Philadelphie sans avoir de nouvelle de ma fiancé. Je retrouve ma famille, j'ai toujours été assez proches de mes parents et lorsqu'ils m'ont revu je dois dire que .. bah ils étaient plus qu'heureux, ma mère c'est jeté sur moi, elle ne m'a pas lâché avant 5 minutes facile, et encore mon père est intervenu. Apparemment il y a eu une erreur, on leur a annoncé que j'avais disparu dans l'attaque et donc que j'étais mort. Sympa, étant un petit garçon adoré par ma mère elle a pleuré de joie pendant toute une soirée.
Seulement si mes parents pensaient que j'étais mort.. je pense à Nina.. elle n'est plus là.. mes parents m'ont dis qu'elle avait été bouleversée. Mon objectif est donc de la retrouver, je ne peux la laisser penser que je suis mort. Je ne peux pas l'appeler, le choc serait surement trop dur. J'appelle sa soeur, Kayla, une ado assez surprenante je dois dire.
- Allo Kay ?
- Ouai c'qui ?
*rit quelque peu* - ton futur beau frère.. Oliver
- OH PUTAIN BORDEL ! Hey beau gosse, t'es pas mort alors ?
- Si je te parle c'est que je suis vivant Kayla.
- Pourquoi tu m'appelles, tu t'es rendu compte que je suis une fille parfaite ?
*rit, il y a des choses qui n'ont pas changé* - Tu n'as pas changé à ce que je vois, mais non ce n'est pas ça, j'ai besoin de toi. Il faut que tu m'aides à retrouver Nina.
- Pas de soucis, on vit à San Francisco maintenant.
*déglutis* - Ah bon ? Elle a quelqu'un ? Elle m'a oublié ? *panique*
*rigole* - Abrutis pas du tout, c'est compliqué elle t'expliquera, mais elle est super malheureuse sans toi. Peut-être même en colère.
- Très bien, alors elle va vite me retrouver Lundi je serais là, tu m'aideras ?
- Tu me donnes quoi en échange ?
- Kayla.. dont, 20 dollars ?
- C'est tout ? C'est la période des soldes je te rappelle !
- 50 ?
- 50 et tu m'invites au cinéma !
- Marché conclus.
*raccroche*
Dans les minutes qui suivaient je réserve mes billets pour une nouvelle vie à San Francisco. Je récupère mon chien chez mes parents. Lundi à la première heure je serais dans un avion qui traversera le pays pour retrouver celle que j'aime, celle avec qui je vais me marier.