Hadryin & Genesis

Mon ancien appartement était si grand, trop spacieux pour une personne, et surtout très difficile à gérer. Les factures me coûtaient les yeux de la tête et ne parlons même pas du ménage à faire au cours de la semaine. J’étais bien assez fatiguée à la fin de ma journée de travail, au Fitness Center de San Francisco, pour pouvoir travailler encore plus sur la propreté de mon appart’. C’est pourquoi j’avais décidé d’emménager en tant que colocataire chez deux autres garçons : Kellen et Hadryin. Les deux étaient très sympathiques, à leur manière. Kellen était à deux penchants, avec moi du moins. Notre relation était… lunatique, si l’on peut dire. Hadryin quant à lui était un garçon très attachant et très amical à mes yeux, et malheureusement il se retrouvait à l’hôpital. Ce que je trouvais surprenant, c’était d’apprendre que Lera-Ann, sa copine qui ne m’apprécie pas vraiment, n’allait pas lui rendre visite aussi souvent qu’elle ne le devrait. Je n’avais pas réellement osé y aller, étant presque persuadée qu’ils passaient du temps ensemble, en amoureux. Mais c’était le contraire, et le pauvre Hadryin se retrouvait seul et désespéré par la qualité nutritive de l’hôpital. Je m’étais alors décidée à lui rendre visite afin de briser la solitude dans laquelle il s’était plongé, ou plutôt dans laquelle on l’avait plongé. Avant de me rendre à l’hôpital, sous le soleil de plomb de San Francisco, j’en profitais pour m’arrêter dans un restaurant indien. J’y prenais deux plats à emporter, que le serveur emballait dans deux petites boites, et les glissais dans mon sac. Cette idée me faisait rire à vrai dire. Je prenais un taxi, exténuée par ma journée de travail, et me rendais à l’hôpital le cœur léger, les jambes en meilleure forme que si j’avais marché pendant des kilomètres et des kilomètres. Le sourire aux lèvres, chose que j’avais très peu souvent lorsque je me rendais dans ce genre d’endroit parsemé d’odeur abominables annonçant la mort, je demandais la chambre d’Hadryin, d’un air innocent. La nourriture était certainement interdite, pourtant j’essayais de paraître la plus adorable possible pour m’y rendre sans aucun souci. On m’y conduisit vite, sans pour autant me demander quel était mon lien de parenté avec Hadryin, puis on me laissa seul avec lui. Je frappais à la porte et me glissais à l’intérieur sans que l’on me demande de rentrer. « Coucou toi. » dis-je avec un sourire tout en m'invitant dans la chambre.

J’en avais plus que marre de cet endroit. Il y avait bien et bel une raison pourquoi tout le monde détestait les hôpitaux. Ça sentait le mort et les produits bizarres, j’avais envie de vomir tout le temps ; ce qui n’était pas franchement bon vu mon état. Je ne mangeais rien, et ce n’était pas juste dû à la nourriture quelque peu pourri de l’hôpital. J’avais perdu tout appétit et les médecins disaient que c’était dû a mon infection, ou maladie. Je ne pouvais même pas mettre de mots dessus. J’étais malade, littéralement malade. J’avais de tout même eu de la chance, puisqu’il y avait un traitement, contrairement à d’autres virus de ce genre, c’était juste très endurant et long, et j’allais être fatigué tout le temps. Génial. Ce n’était pas vraiment comme cela qu’on pouvait faire remonter le moral de leur patient. De plus, Lera ne venait pas vraiment. Elle était venue hier pendant la nuit, parce que je lui avais demandé, mais elle ne venait pas de son propre gré et même si je ne l’avouais pas, ça ne m’enchanté pas tant que ça. Je ne lui disais rien, même si je le voulais lui faire la remarque. Heureusement que Genesis venait aujourd’hui, ma nouvelle colocataire. Je n’arrivais toujours pas tellement à me faire à l’idée que c’était elle qui occupait la chambre de Sierra mais c’était mieux comme ça, surtout pour le loyer, puis je l’aimais bien. Je m’entendais bien avec elle, au détriment de Lera qui détestait le fait que j’aille une fille come Genesis comme coloc. Personnellement, ça me faisait plus rire qu’autre chose. J’étais couché sur le lit entrain de regarder un film à la télévision quand la porte s’ouvrit et la petite tête blonde de ma nouvelle colocataire apparu. Un sourire s’afficha sur mes lèvres. « Hey ! Alors tu m’as apporté quoi de bon ? » J’avais tellement hâte et je sentais l’odeur de nourriture imprégner la chambre.

Hadryin & Genesis

Je ne comprenais pas réellement comme le médecin, ou le secrétaire médicale que sais-je, qui m’avait emmené jusqu’à la chambre d’Hadryin n’avait rien senti. J’aurais mis une portion de riz blanc dans mon sac, j’aurais vite compris, mais la nourriture indienne n’était pas la plus discrète ni la moins odorante qu’il soit sur cette planète. J’en déduisais que soit, il était enrhumé, soit il n’avait pas d’odorat, soit… il avait été charmé par mes atouts corporels. Il n’était pas nécessaire d’être modeste sur ce point, j’étais bien foutue et je le savais. Mais passons, cela ne fait pas tout. Les dernières hypothèses englobaient soit l’ensemble des précédentes, soit précisais un nouveau cas de stupidité. Je laissais mes stupides hypothèses de côté et entrais dans la chambre d’hôpital de mon colocataire, un sourire rayonnant dessiné sur mes lèvres. Il fallait bien un peu de légèreté et de soleil dans cette chambre toute morne, toute triste, envahie par la solitude. Contrairement au personnel hospitalier, Hadryin sentit tout de suite l’odeur de la nourriture, et cela me fis légèrement rire. Il était malade, il avait réellement besoin de se changer les idées. Hadryin était réellement quelqu’un de sympa, je ne regrettais pas d’avoir emménagé avec lui, et Kellen. Kellen était différent. Notre relation se résumait à une montagne russe, on s’appréciait, mais ça dérapait. Tout était beaucoup plus calme avec Hadryin, plus posé. Anyway. Hadryin me lança un sourire, je ne savais si c’était à mon attention ou si c’était à propos de la nourriture. « Hey ! Alors tu m’as apporté quoi de bon ? » Je riais doucement. « Rien, espèce de gros morfale » dis-je avec un nouveau rire avant de sortir la nourriture de mon sac. Celui-ci empestera pendant des jours et des jours à tous les coups. Je ne manquais pas de le faire remarquer à Hadryin avec un sourire. « C’est bien parce que c’est toi. T’oubliera pas de me racheter un nouveau sac à main » plaisantais-je en m’approchant de son lit. « Tiens » lui dis-je alors pour qu’il prenne la nourriture que je lui tendais. Je m’attendais à ce qu’il se jette littéralement dessus, vu l’état de la nourriture qu’on sert traditionnellement dans un hôpital. Je m’asseyais sur le bord de son lit et le regardais amicalement. « Ça va, pas besoin que je te nourrisse monsieur l’infirme ? »

Ce n'était pas juste le fait de manger qui me réjouissait, parce qu'au fond, je savais pertinemment qu'importe ce que j'allais manger, ça n'allait avoir aucun gout. C'était comme ça. Un des effets de ma maladie. Youpi. Moi qui d'habitude était un goinfre de service, ne plus avoir de goût, c'était génial. Enfin, je pense que je n'avais pas à me plaindre. Ce n'était pas la fin du monde. Il y avait un traitement contre mon infection, certes. Seulement, ça ne m'enchantait pas tant que ça tout de même. Je sourirais à Genesis lorsqu'elle s'approchait de moi avec le plat d'indien. Je sentais déjà la bonne odeur de nourriture. Je le lui arrachais presque des mains. Roh, c'est bon, un mec quand ça a fin ça oublie les bonnes manières. Tout le monde sait cela. J'ouvris le plat, me redressant correctement sur mon lit, qui d'ailleurs, était tout sauf confortable. Comment, j'étais heureux de sortir d'ici rapidement. Vraiment, c'était horrible cet endroit. C'était peut-être pour cela que Lera l'évitait à tout prx. Je en sais pas. Pour le moment, j'ai pas envie de savoir. Je n'ai même pas envie de penser à notre couple. Si elle s'en fiche de moi, alors moi aussi. Puis, j'étais en bonne compagnie là. Car oui, ne nions pas que ma colocataire avait de belle formes. J'éclatais de rire quand elle me dit de lui acheter un nouveau sac à main. C'est ça, j'ai une tête à faire du shopping. C'était à peine, si je m'achetais des trucs pour moi, alors pour des filles. Jamais de la vie. « Va t'en acheter un toi-même, je t'ai pas dit de transporter ma bouffe là-dedans. » Charmant? Moi? Toujours, surtout avec elle. Je commençais à manger le plat. C'était..sans gout, comme je m'y attendais. Enfin, ça avait tout de même plus de gout que la bouffe dégueulasse de l'hôpital. « Non ça va, je suis pas encore si infirme que ça. A moins que tu veuilles absolument me nourrir » lui répondis-je sarcastiquement. Ca me faisait du bien de la voir ici en fait. Vraiment.

Hadryin & Genesis

J’avais souvent voulu paraître comme quelqu’un de solide, quelqu’un à qui on peut tout dire sans qu’elle ne soit jamais blessée, ce genre de personnes qui imposent le respect par leur force mentale, par leur manière de voir la vie en grand, d’être ambitieux, et de laisser de côté tout ce qui peut entraver notre route. J’avais souvent essayé, sans vraiment réussir. Une question de réputation… Stupide d’ailleurs, mais la réputation, quand elle était bonne, était toujours un plus dans la vie quotidienne. Paraître dure, inflexible, séductrice, comme la fille qui pouvait avoir tout ce qu’elle voulait à ses pieds, avait souvent été ce dont j’avais rêvé. J’imaginais pouvoir y parvenir, mais en vain. Un côté tendre se rattachait trop souvent à ma personnalité, lorsque j’apprenais à connaître les gens. Je devais sembler bien singulière finalement, peut-être personne ne me comprenait réellement. Hadryin faisait partie de ce lot de personnes, comme tout le monde d’ailleurs, que j’avais voulu impressionner. Cette pensée me faisait doucement sourire. On ne peut pas tromper ses amis, pas vrai ? On peut toujours tromper ses ennemis, ou même des étrangers, mais pas ceux qui sont le plus proche de nous.

Je souriais à Hadryin, l’écoutant débiter toutes sortes d’absurdités, comme d’habitude si je puis dire. « Décidément Hadryin, toujours aussi sarcastique. » lui lançais-je avec un sourire. Pourquoi lui souriais-je d’ailleurs ? Mon expression faciale devenait noire et je me mis à parler de manière plus agressive. « Mon sac tu le repayeras, j’ai été obligé de faire ça pour ramener ta bouffe, et si t’es pas content, c’est pareil. Et non, je ne te nourrirais pas, je ne suis pas ta bonne. » Je pris mon sac, le fusilla du regard et me dirigeais vers la porte que je claquais après lui avoir, sèchement, souhaité une bonne journée. Je veillais à ce que la porte soit fermée, et laissais Hadryin seul dans sa chambre, certainement plongé dans une forme d’étonnement profond.

Je mangeais le plat que Genesis m’avait amene. Je devais dire que par rapport a la bouffe de l’hosto, c’etait vachement bon. ‘etais relativement content que j’arrivais a manger sans trop de difficulte. Les medecins m’avaient dit que j’allais ressentir une perte total d’appetit et tout le train train qui vient avec. Personnellement, j’avais pas vraiment compris grand chose de ce qu’il disait. Le vocabulaire medical, c’etait pas du tout ma tasse de the. Je regardais Genesis parler quand soudain elle s’enerva sans aucune raisons. Euh ok, qu’est-ce que j’ai fais maintenant? Si elle veut absolument que je lui repaie son sac, je le ferais, pas besoin d’en faire un caca quoi. Tarree la meuf moi je dis. Je deposais l’assiette sur la table de chevet completement perdu. Elle sortit de la piece en claquant la porte ce qui me fit un peu sursauter. Je ne l’avais jamais vu comme cela, et je devais dire que c’etait assez flippant. Je ne savais pas quoi dire. Je voulais m’excuser car mon but n’avait jamais ete de la mettre en colere. “Euhm tu sais, je veux bien te repayer ton sac, si tu y tiens tant. Mais pas besoin de t’enerver, j’ai dit ca pour rire!” lui dis-je a haute voix en esperant qu’elle entende ce que je venais de dire .